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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais commencer en disant que je crois que mon discours dure environ une minute 30 secondes de trop. J'espère que cela ne pose pas de problème.
Tout d'abord, madame la présidente, j'aimerais profiter également de l'occasion pour vous féliciter, vous et Mme Mathyssen, d'avoir été réélues respectivement présidente et vice-présidente du Comité permanent de la condition féminine. Votre expérience, vos connaissances et votre dévouement à promouvoir l'égalité des femmes profiteront au comité et Canadiennes.
Plus tôt ce mois-ci, j'ai dirigé la délégation canadienne à l'occasion de la cinquante-quatrième session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies, dans le cadre de laquelle j'ai fait état des progrès du Canada dans la mise en oeuvre de la « plate-forme d'action » de Beijing.
Lorsque j'étais à New York, j'ai rencontré la ministre afghane responsable de la condition de la femme, qui m'a expliqué comment les efforts du Canada aident des milliers de filles à fréquenter l'école dans des régions où cela était auparavant impossible.
La ministre haïtienne de la condition féminine a pour sa part remercié le Canada de l'aide qu'il lui prête constamment, qui a permis de réaliser des gains tangibles dans les domaines de la sécurité et de la gouvernance avant le séisme, et pour l'aide et l'appui qu'il lui offre depuis afin d'aider le pays à se reconstruire.
Comme je l'ai indiqué à New York, notre gouvernement croit que la promotion de l'égalité et de la participation pleine et entière des femmes exigent l'intervention d'un large éventail d'acteurs, notamment des organisations non gouvernementales, le secteur privé et tous les ordres de gouvernement, qui doivent coopérer et travailler de concert. Voilà pourquoi je suis particulièrement heureuse que le Canada soit le pays qui compte le plus grand nombre d'organisations non gouvernementales participant à la session des Nations Unies.
Avant l'ouverture de la cinquante-quatrième session, j'ai, en ma qualité de dirigeante de la délégation canadienne, discuté pour la première fois des priorités avec plus de 20 organisations issues de divers secteurs, comme l'éducation et le travail, des groupes de femmes et des entreprises. Je crois comprendre qu'il s'agit là d'un précédent.
Notre plan visant à assurer le progrès vers l'égalité des femmes repose sur trois piliers: augmenter la sécurité économique et la prospérité des femmes, mettre fin à la violence à l'égard des femmes et renforcer le leadership et la participation démocratique des femmes. Nous avons déjà mis en oeuvre de nombreux éléments de ce plan et nous continuerons de le faire dans les mois et les années à venir.
Sachez que nous avons réalisé des progrès incontestables dans un certain nombre de domaines, observant notamment des niveaux accrus d'instruction, une réduction de la pauvreté, une augmentation de la participation économique et un renforcement des pouvoirs et de la prise de décisions.
Au Canada, la situation des femmes et des filles a nettement progressé. Par exemple, en 2007, les femmes constituaient 61 p. 100 des diplômés universitaires, comparativement à 55 p. 100 en 1998. Le taux de décrochage scolaire au niveau secondaire a diminué, passant de 9 p. 100 en 2002 à 7 p. 100 aujourd'hui. En 2009, les femmes canadiennes sont devenues pour la première fois majoritaires sur le marché du travail, où elles représentent 50,9 p. 100 de la main-d'oeuvre, comparativement à 47 p. 100 en 2004. Les femmes lancent des petites entreprises à un taux deux fois supérieur à celui des hommes, et l'écart salarial persistant diminue.
Mais nous savons tous qu'il y a encore beaucoup de pain sur la planche. Les défis que doivent continuer de relever les femmes et les filles sont bien réels et empêchent un grand nombre d'entre elles de réaliser leur plein potentiel. C'est pourquoi notre gouvernement s'est engagé à faire tout en son pouvoir pour permettre à l'ensemble des femmes et des filles de participer pleinement et activement à notre économie.
Nous avons amélioré la prestation fiscale canadienne pour enfants, le supplément de la prestation nationale pour enfants et la prestation pour enfants handicapés, et avons instauré la prestation universelle pour la garde d'enfants pour verser plus d'argent aux femmes et à leurs familles. En outre, à compter du 31 janvier, la Loi sur l'équité pour les travailleurs indépendants étendra les prestations d'assurance-emploi, notamment les prestations de maternité, parentales, de maladie et de compassion, à tous les travailleurs autonomes canadiens, parmi lesquels on compte de plus en plus de femmes, comme je l'ai déjà indiqué.
Nous avons également pris des mesures pour mieux protéger les femmes et les filles en faisant passer l'âge de consentement sexuel de 14 à 16 ans afin de protéger les jeunes filles de l'exploitation sexuelle de la part de prédateurs d'âge adulte. Nous mettons fin à la détention à domicile pour des infractions mettant en cause des crimes sexuels violents et améliorons l'accès au service d'aide aux témoignages pour les victimes et les témoins adultes vulnérables qui ont fait l'objet de violence. Le gouvernement délivre également des permis de résidence temporaire et offre d'autres formes de soutien aux victimes de trafic de personnes pour les permettre de recouvrer la santé.
Comme l'illustrent le discours du Trône et le Budget de 2010, nous donnons suite aux démarches qui ont déjà permis d'améliorer la vie des Canadiens pour assurer un avenir encore meilleur aux femmes et à leurs familles.
Dans le cadre du Budget de 2010, notre gouvernement investira dans des mesures qui protègent directement les emplois, notamment dans la prolongation du travail partagé et des investissements dans la formation et le développement des compétences chez les jeunes. En agissant de la sorte, il octroiera une souplesse accrue aux travailleuses, qui sont nombreuses à avoir de la difficulté à concilier le travail et la vie personnelle, et aidera les jeunes femmes à démarrer leur carrière.
Par exemple, notre gouvernement investira plus de 600 millions de dollars sur une période de trois ans pour attirer les travailleurs de talent, renforcer la capacité du Canada à effectuer des travaux de recherche et développement de calibre mondial et améliorer la commercialisation de la recherche.
Nous accorderons 2,2 milliards de dollars pour permettre aux industries et aux collectivités d'appuyer les mesures d'adaptation et d'offrir des occasions d'emploi dans les régions du Canada qui ont été les plus durement frappées par le ralentissement économique.
Nous améliorerons la prestation universelle pour la garde d'enfants pour que le traitement fiscal des parents élevant seuls leur famille soit comparable à celui des familles constituées de deux parents dont un seul gagne un revenu.
Nous continuerons d'appuyer la reconnaissance des titres de compétences étrangers en investissant 30 millions de dollars en 2010-2011, montant qui s'ajoute aux 20 millions de dollars investis en 2009-2010 et qui permettra aux immigrantes de profiter d'un nombre accru d'occasions.
Nous investirons en outre 1,6 milliard de dollars en 2010 afin d'améliorer les mesures s'adressant aux chômeurs. Nous ajouterons notamment cinq semaines à la période de prestations régulières d'assurance-emploi pour tous les demandeurs admissibles, améliorerons l'accès aux prestations régulières d'assurance-emploi pour les travailleurs à long terme et augmenterons la durée et la portée des programmes de travail partagé.
Nous ajouterons également 6,6 millions de dollars pour renforcer l'actuelle Stratégie fédérale d'aide aux victimes, offrant notamment un accès amélioré des familles touchées par un crime aux prestations de maladie de l'assurance-emploi. Nous investirons 10 millions de dollars sur une période de deux ans afin de régler la question du nombre étrangement élevé de femmes autochtones portées disparues ou assassinées.
En 2006, plus de la moitié des Canadiennes âgées entre 25 et 64 ans avaient effectué des études postsecondaires, faisant d'elles les femmes jouissant du niveau le plus élevé d'éducation postsecondaire dans les pays membres de l'OCDE. Forte de ce degré élevé d'instruction, la jeune génération de Canadiennes est très bien placée pour combler les besoins du marché du travail et être concurrentielle dans l'économie mondiale du savoir.
Le Budget de 2010 prévoit une augmentation de 30 millions de dollars sur un an du financement accordé à Connexion Compétences, un volet de la Stratégie emploi jeunesse, afin d'aider un plus grand nombre de jeunes Canadiens au moment où le marché du travail se redresse. Cette initiative offrira à ces jeunes davantage d'occasions de pénétrer le marché du travail. Le programme destiné aux femmes aide également des projets de développement des compétences préalables à l'emploi qui visent à améliorer la sécurité économique des femmes, particulièrement celles qui sont vulnérables et difficiles à atteindre.
Les femmes qui sont âgées, qui vivent en régions rurales, qui ne disposent pas de transport en commun fiable, ou qui sont veuves, divorcées, séparées ou immigrantes sont en butte à l'isolement. Le Budget de 2010 accorde 10 millions de dollars sur une période de deux ans pour augmenter le financement du programme Nouveaux Horizons pour les aînés, ce qui permettra d'appuyer des projets de bénévolat chez les aînés afin que les personnes âgées d'aujourd'hui puissent encadrer la prochaine génération de bénévoles et lui communiquer leurs précieuses compétences. Ce financement permettra également de soutenir des projets de sensibilisation sur l'exploitation financière des aînés.
Notre gouvernement a soutenu les femmes et les filles canadiennes pour les aider à participer pleinement à la vie de notre pays et poursuivra ses efforts en ce sens. Par exemple, nous avons renforcé la sécurité économique des femmes en appuyant des projets de formation, d'encadrement et de mentorat dans le cadre du programme WEConnect, le principal programme de certification des petites entreprises au Canada. Nous permettrons ainsi aux femmes propriétaires d'entreprise qualifiées de contribuer à la croissance économique en ayant accès à d'importants contrats. C'est ce que l'on appelle également la diversité des fournisseurs.
Nous aidons également les femmes à améliorer leurs compétences, leurs connaissances et leur expertise dans le domaine de la technologie de pointe dans le cadre d'un projet que nous mettons en oeuvre avec CATAWIT. Nous permettons ainsi à des travailleuses des industries non traditionnelles de se jumeler à des chômeuses ou des femmes sous-employées pour permettre à ces dernières de décrocher des emplois dans les métiers et la technologie à cap Breton par l'entremise de l'Association Hypatia. De plus, nous améliorons les compétences financières et l'emploi autonome chez les jeunes immigrantes dans le comté de Windsor-Essex par l'entremise du conseil multiculturel de la région.
Pour ce qui est des efforts visant à mettre fin à la violence à l'égard des femmes, nous avons appuyé des projets comme l'initiative Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes, qui aide ces dernières à échapper à la violence et à avoir un meilleur accès à des services de plus haute qualité dans des refuges de toutes les régions du pays. Un projet appelé Aboriginal Women and Girls: Reclaiming Our Power aide les jeunes femmes et les filles autochtones du centre-ville de Winnipeg à développer des compétences en leadership, à être plus sensibles à ce qui constitue une relation saine et à fréquenter les écoles et les communautés. Nous offrons des occasions et favorisons le développement en leadership pour les jeunes femmes afin d'éliminer la violence relationnelle et pour faire participer les jeunes à des partenariats avec des pairs afin de prévenir la violence dans les fréquentations au Nouveau-Brunswick. Ce ne sont là que quelques exemples des nombreux projets actuellement en cours.
Comme il est prioritaire pour nous d'encourager le leadership et la participation démocratique chez les femmes, nous avons financé des initiatives comme le projet À voix égales afin d'encourager les filles et les jeunes femmes à s'impliquer plus activement dans les institutions démocratiques. Nous appuyons notamment le YMCA de Halifax pour renforcer la capacité de leadership chez les jeunes femmes à risque dans la communauté africaine de Nouvelle-Écosse.
En outre, nous finançons et appuyons le forum mondial des femmes de 2011, un événement international qui réunira des femmes d'horizons divers du Canada et de l'étranger afin de les préparer à assurer le leadership. Le Centre de développement femmes et gouvernance de Québec, qui prépare les femmes à assumer des rôles clés de prise de décisions, est également mis à contribution.
Ces initiatives témoignent de l'incidence favorable que notre gouvernement a sur la vie des Canadiennes de tout âge. Ces efforts se poursuivront, puisque ces femmes et ces filles nous disent que ces initiatives changent leur vie et celle de leurs familles au sein de leurs communautés.
Je concluerai mon propos en disant que notre gouvernement s'est engagé à assurer l'égalité entre les femmes et les hommes, puisqu'il ne s'agit pas simplement d'une question de droits de la personne, mais d'une démarche essentielle pour garantir la contribution pleine et entière des femmes à la vie économique, sociale et démocratique du Canada. En tant qu'élue et que femme, je crois que l'égalité doit faire l'objet d'un effort commun déployé également par les femmes et les hommes. Notre pays sera plus fort lorsque les femmes pourront profiter de toutes les occasions possibles. Les hommes jouent un rôle très important à cet égard.
Merci.
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J'ai fait ma thèse de maîtrise sur le réseau mondial de refuges, et je souligne que ma professeure était ravie, car j'ai été véritablement l'une des seules étudiantes capables de mener à bien ce projet.
Lorsque je suis entrée en fonction comme ministre, nous avons été en mesure d'accueillir — avec l'ACDI qui, en fait, a joué un rôle important dans ce processus —, une conférence internationale sur le réseau mondial de refuges. Dix-sept pays se sont réunis à la table pour discuter du sujet. Le Canada y était un leader. Les participants ont indiqué avoir apprécié la conférence, que nous avions aussi appuyée, de même que le travail du réseau de refuges de l'Alberta et les efforts qu'on avait déployés pour encourager ces initiatives environ un an auparavant. J'ai poursuivi ces efforts.
Au sein de mon organisme, j'ai passé environ un an à tenter de trouver des représentants de tous les territoires et de toutes les provinces, y compris des représentants de la communauté autochtone, pour voir si nous pouvions mettre quelque chose sur pied et travailler de concert pour parler d'une voix nationale. Souvent, lorsqu'on se rend à l'étranger, on constate que les efforts et le leadership du Canada sont reconnus. Les autres pays veulent que nous leur transmettions les connaissances que nous avons. Nous nous sommes aperçus qu'au Canada, il n'y avait pas de voix nationale à cette fin. Nous avons donc travaillé ensemble, et cela a porté fruit. Maintenant, on travaille à un projet — le projet particulier appuyé par le ministère — qui consiste à rassembler tous les refuges pour qu'ils partagent leurs pratiques exemplaires.
Il y a quelques années — je vais me contenter de vous en parler brièvement —, lorsque je travaillais à ces questions, nous n'aurions jamais imaginé ces types de violence qui existent aujourd'hui, ces nouvelles formes de violence que nous voyons constamment, hélas. Les refuges veulent avoir des outils, les meilleurs qui soient, afin de partager les pratiques exemplaires qui permettront de faire face à certaines de ces nouvelles formes de violence. Certaines sont fondées sur la culture. Entre autres formes de violence, il y a bien entendu le harcèlement en ligne.
On collabore sur ce projet, et j'ai eu le plaisir de pouvoir y participer et d'avoir eu une reconnaissance pour le travail que nous réalisons.