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Je déclare la séance ouverte. Il est 15 h 30, et tout le monde semble être ici.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous examinons la participation accrue des femmes dans les professions non traditionnelles. Aujourd'hui, nous entendrons des témoins du Conseil canadien des techniciens et technologues, M. LeBlond et M. Yaroslaw Zajac. De l'Université Carleton, nous entendrons Mme Hellemans, qui est professeure adjointe au Département de psychologie de l'Institut des neurosciences. Wendy Cukier, doyenne associée de la Ted Rogers School of Management de la Ryerson University témoignera à titre personnel.
Avant de commencer, je souhaite la bienvenue aux témoins et je les remercie d'avoir accepté de venir nous parler de ce qui est un sujet très important. Deuxièmement, j'aimerais vous faire part de certaines règles. Comme vous êtes trois groupes de témoins distincts — M. Leblond et M. Zajac représentent tous deux les techniciens et technologues —, chaque groupe aura 10 minutes pour présenter son témoignage. Nous allons vous chronométrer, puis il y aura une série de questions et réponses, qui sera également chronométrée.
Nous vous entendrons à tour de rôle selon l'ordre du jour. Nous commencerons donc avec le Conseil canadien des techniciens et technologues. Monsieur LeBlond et monsieur Zajac, vous pouvez décider de diviser votre temps en deux ou que l'un d'entre vous parle au nom des deux.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame la présidente, mesdames et messieurs, comme la présidente l'a mentionné, je suis Yaroslaw Zajac, le directeur général du Conseil canadien des techniciens et technologues. M. Isidore LeBlond, qui est directeur du Développement des programmes au Conseil canadien, est à mes côtés.
Nous vous remercions le plus sincèrement du monde de nous avoir invités. Nous sommes heureux de constater que le travail que nous faisons pour encourager les jeunes femmes à envisager des carrières dans le domaine des technologies a attiré votre attention et que vous nous avez invités à venir vous en parler. Merci beaucoup. Nous en sommes très reconnaissants.
Laissez-moi tout d'abord vous présenter le CCTT. Il s'agit de la fédération nationale qui regroupe les 10 associations provinciales qui décernent les titres de compétence des techniciens et des technologues de tout le pays. Nous sommes également l'organisme qui délivre l'agrément national aux programmes de technologie des collèges publics du Canada. À l'heure actuelle, il y a plus de 250 programmes de technologie agréés qui permettent à des étudiants d'acquérir les compétences dont notre économie aura besoin à l'avenir.
Nous représentons environ 53 000 techniciens et technologues agréés. Malheureusement, seulement 8,3 p. 100 de ces techniciens et technologues sont des femmes. Nous sommes très préoccupés par le taux de participation peu élevé des femmes dans ce domaine professionnel extrêmement important. Nous sommes pleinement conscients des enjeux humains dont vous traitez en tant que comité parlementaire. Vous avez abordé les questions du respect, des possibilités d'avancement et de l'élimination du fameux plafond de verre. Toutes ces questions sont d'une grande importance pour l'humanité.
J'aimerais également attirer l'attention du comité sur une question connexe qui concerne l'économie. Les techniciens, les technologues et les ingénieurs sont au centre de l'économie canadienne et ont une grande incidence sur sa croissance. Si la croissance de la productivité économique dépend de l'innovation, et, ce sont généralement les ingénieurs qui conçoivent, les technologues qui réalisent ces concepts en créant des systèmes, en les produisant et en assurant leur bon fonctionnement, et enfin, les techniciens qui les font fonctionner et les entretiennent. Cela est vrai pour tous les secteurs de l'économie canadienne, qu'il s'agisse des ressources, des services, du secteur manufacturier ou d'autres industries.
L'accroissement de la productivité dans quelque secteur que ce soit au Canada dépend effectivement de la technologie. Prenons le cas d'un hôpital ou d'un hôtel. Ces établissements font partie de l'industrie des services. Ils ont besoin des technologies et, par conséquent, des professionnels du milieu technologique qui sont les seuls à pouvoir les créer. En examinant ce scénario, il ne faut pas oublier que seulement 8,3 p. 100 de tous les techniciens et technologues du Canada sont des femmes. Les statistiques nationales indiquent que, même s'il y a 53 000 techniciens et technologues agréés, il y a, dans les faits, 375 000 personnes qui travaillent en tant que techniciens et technologues. Récemment, nous avons réalisé avec Ingénieurs Canada une étude, dont les résultats de laquelle ont montré que le taux de participation des femmes dans cette profession n'est que de 19 p. 100.
Il faut également tenir compte des projections actuelles concernant la cohorte de jeunes qui entreprennent leurs études postsecondaires. L'an dernier, en 2009, le groupe d'âge des 15 à 19 ans a atteint un sommet. Ce groupe d'âge perdra graduellement de l'importance, ce qui veut dire que de moins en moins de gens seront en âge d'entreprendre des études postsecondaires. Comme seulement 19 p. 100 des femmes de ce groupe choisissent une profession liée aux technologies, le nombre absolu de femmes représentées par ces 19 p. 100 continuera de chuter au cours des 10 prochaines années.
Nous devons donc faire augmenter le nombre total de techniciens, de technologues et de professionnels qui travaillent dans les domaines des technologies, et nous devons nous assurer que le nombre de femmes comprises dans ces 19 p. 100 augmente au lieu de diminuer.
Il ne s'agit pas uniquement d'une question d'égalité des sexes; je propose que l'on tienne également compte de l'équilibre des sexes parce que nous avons besoin de plus de femmes dans ce secteur économique. Nous avons besoin de plus de femmes dans ce secteur central dont dépend notre économie. Il est donc de la plus grande importance d'étudier les moyens possibles d'indiquer aux jeunes femmes que les carrières dans les professions technologiques sont intéressantes et enrichissantes, et contribuent à renforcer notre économie. C'est pour cette raison que nous travaillons sans relâche pour encourager les jeunes, et les jeunes femmes en particulier, à envisager une carrière dans les technologies.
Sur ce, je cède la parole à mon collègue, Isidore LeBlond.
Bon après-midi tout le monde.
Notre message est clair. Comment Julie peut-elle envisager une carrière en tant que technicienne de qualité de l'eau ou en tant que technologue des produits alimentaires si elle ne sait pas que ces professions existent?
En septembre dernier, le Conseil canadien des techniciens et technologues a participé à la promotion des carrières en technologie au Mondial des métiers 2009, à Calgary. Les organisateurs de la Semaine nationale de la technologie et de TECHNO, les filles ont présenté cinq domaines au sein de la Maison du Canada, pour la toute première fois. Imaginez 5 000 étudiants, enseignants, éducateurs et parents qui défilent chaque jour, pendant cinq jours de suite, et qui découvrent tous les choix qui s'offrent à eux.
La Coalition canadienne des femmes en ingénierie, sciences, métiers et technologies en est un autre exemple. Du 13 au 15 mai de cette année, la coalition tiendra sa conférence biennale, à Winnipeg, au Manitoba. Mme Matsui, présidente sortante de la coalition, a déjà comparu devant le comité.
Les responsables de la Semaine nationale de la technologie et de TECHNO! Les filles se chargeront de mettre en oeuvre le programme pour jeunes durant la conférence de la Coalition. Il y aura quatre séances d'apprentissage interactives, de tournées et de démonstrations interactifs en temps réel. Chaque séance durera une demi-journée.
Nous aimerions attirer votre attention sur les résultats clés d'un sondage qui a récemment été réalisé dans les écoles secondaires de cinq villes canadiennes: Vancouver, Calgary, Toronto, Montréal et Halifax. La première constatation qui a découlé de ce sondage était que la majorité des jeunes femmes ne comprennent pas bien ce que peut leur apporter une carrière dans les sciences appliquées ou dans l'ingénierie; par conséquent, elles ne peuvent pas aspirer à l'une de ces carrières. Seulement 9 p. 100 des jeunes femmes interrogées ont affirmé avoir entendu parler de la Semaine nationale de la technologie. Pourtant, cette année, nous soulignons cette semaine spéciale pour la septième fois au Canada.
La majorité des jeunes femmes ont une perception négative des professions dans le domaine de l'ingénierie et des technologies. Contrairement aux jeunes hommes, les jeunes femmes n'ont pas de modèles qui les encouragent à envisager des carrières en technologie. L'objectif de TECHNO, les filles est de fournir de l'information sur ces carrières aux jeunes femmes en luttant contre les perceptions négatives.
Enfin, les parents sont trop peu nombreux à encourager leurs filles à étudier les mathématiques et les sciences.
Alors, que sont les points saillants du programme TECHNO, les filles? Premièrement, TECHNO, les filles est une marque déposée du Conseil canadien des techniciens et technologues. Deuxièmement, il s'agit d'une campagne de sensibilisation nationale qui vise à informer. Troisièmement, les responsables du programme cherchent à connaître l'histoire de femmes qui ont réussi dans le domaine et sont en train de créer une liste de champions, ainsi qu'une liste de mentors, pour que les jeunes femmes aient des modèles à suivre. Quatrièmement, Il y a un certain nombre de concours nationaux qui visent à encourager les jeunes — plus particulièrement les jeunes femmes —, à nous montrer leurs compétences dans un certain nombre de domaines. Enfin, nous faisons la promotion de camps technologiques et en organisons nous-mêmes. Ces camps sont habituellement tenus les samedis matin dans des collèges et prennent la forme de séances pratiques. Les jeunes femmes peuvent y participer avec l'un de leurs parents et ainsi avoir l'occasion de faire l'expérience des professions dans les domaines des sciences appliquées et de l'ingénierie. Ces camps ont lieu partout au pays et gagnent en popularité.
Le programme doit-il encore prendre de l'ampleur? Il est évident que oui. Avons-nous besoin de plus de ressources? Encore une fois, la réponse est oui. Nous travaillons en collaboration avec le secteur privé pour cela. Nous représentons 14 différents secteurs technologiques et nous mettons en oeuvre une campagne de sensibilisation majeure pour nous aider à promouvoir le programme. Nous parlons avec des travailleurs et des employeurs qui cherchent les techniciens et technologues de demain et nous espérons qu'ils feront partie de la solution.
Aujourd'hui, nous venons vous présenter trois recommandations. Tout d'abord, nous devons tous en faire davantage pour informer les jeunes femmes des nombreux choix de carrière disponibles par l'entremise de bourses, de mentors, de tribunes, comme les soirées d'orientation pour les étudiants et les parents, et de programmes d'emplois d'été pour les étudiantes de la 9e à la 12e année. Nous devons également renseigner les personnes qui ont de l'influence sur ces jeunes femmes — les conseillers en orientation, les enseignants et les parents — dont la tâche est énorme.
Deuxièmement, le Conseil canadien des techniciens et des technologues est heureux de pouvoir travailler en collaboration avec le Musée des sciences et de la technologie à la création de ZONES TECHNOLOGIQUES visant à promouvoir ces carrières en technologie.
Enfin, le Conseil canadien est un porte-parole important d'un programme national d'alternance travail-études, surtout dans les domaines des sciences appliquées et des technologies de l'ingénierie. Au Canada, les plus grandes réussites sont attribuables à une collaboration entre les secteurs privé et public, dans l'intérêt du bien commun. Ce sont nos suggestions.
Mesdames et messieurs, merci beaucoup.
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Bonjour, tout le monde. Bon après-midi. Je vous remercie de m'avoir invitée à vous adresser la parole aujourd'hui.
Je parlerai au nom de la Société des Canadiennes dans la science et la technologie. Je suis une femme qui fait carrière dans une profession non traditionnelle. Je suis neuroscientifique, ce qui fait penser à la plupart des gens que je suis infirmière. Non, je travaille dans le domaine des neurosciences.
[Français]
Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui, d'autant plus que ce sujet me passionne particulièrement.
[Traduction]
J'ai déjà siégé au conseil d'administration de la Société des Canadiennes dans la science et la technologie. J'y ai siégé de 2006 à 2008. La Société est une oeuvre de bienfaisance enregistrée depuis 29 ans, et elle compte environ 200 membres dans tout le Canada, même si elle a son siège en Colombie-Britannique, plus particulièrement à Vancouver. La Société a des programmes pour les jeunes filles; l'un de ces programmes s'appelle « ms infinity ». Nous avons également des programmes pour les étudiantes à tous les cycles universitaires, pour les boursières de recherches postdoctorales, ainsi que pour les femmes qui poursuivent leur carrière dans les sciences, l'ingénierie et la technologie. Il y a également un programme pour les femmes immigrantes dans le domaine des sciences, le programme IWIS, dont je vais principalement parler aujourd'hui.
La Société des Canadiennes dans la science et la technologie a lancé le programme IWIS en 2001 afin d'appuyer les femmes professionnelles formées à l'étranger dans le domaine des sciences, de l'ingénierie et des technologies en favorisant leur intégration dans le milieu professionnel en Colombie-Britannique et au Canada tout en tenant compte de leurs études, de leur formation et de leur expérience.
Les responsables du programme IWIS ont récemment créé un bulletin d'information et un blogue. Le programme est bien présent sur Internet, et, dans mes notes, que je vous distribuerai, il y a l'adresse électronique où vous pouvez aller pour en savoir davantage.
J'aimerais parler un peu du contexte canadien. Rick Miner, qui est président émérite du Seneca College et consultant en relations humaines, a récemment déclaré que le Canada fait face à une population vieillissante et qu'une grave pénurie de travailleurs coïncidera avec un surplus d'emplois exigeant des compétences précises et un certain niveau d'étude. Il est estimé que, d'ici 2031, 80 p. 100 des nouveaux emplois devront être dotés à l'aide de travailleurs qualifiés ayant fait des études postsecondaires. Cette estimation est intéressante, surtout quand on la compare au taux actuel de 65 p. 100. La Société des Canadiennes dans la science et la technologie déclare qu'il est insensé d'exclure la moitié de la population canadienne de la participation aux domaines techniques.
Le programme IWIS fournit un appui unique aux femmes. Les objectifs globaux du programme IWIS sont la sensibilisation; le renforcement des capacités communautaires et individuelles des immigrantes dans les sciences, l'ingénierie et les technologies par la création de communautés et l'organisation d'événements de réseautage et de perfectionnement professionnel pour les immigrantes dans ces domaines. Depuis sa création, il y a huit ans, le programme a aidé des immigrantes dans les domaines des sciences, de l'ingénierie et des technologies à surmonter les obstacles pratiques et systémiques qui les empêchaient de trouver des emplois convenables en facilitant la participation communautaire, le mentorat et les occasions de réseautage au sein de cercles professionnels, et en créant des liens avec les employeurs locaux, les organismes d'établissement des immigrants et les services de placement. Le programme IWIS remplit toutes ces fonctions et est donc une communauté grandissante de femmes dynamiques aux capacités et au potentiel illimités.
Récemment, Ingénieurs Canada a créé un formulaire d'évaluation pour les ingénieurs qui arrivent de l'étranger, ce qui constitue une avancée positive. Cependant, les défis que doivent surmonter les hommes et les femmes qui immigrent au Canada sont uniques. Par exemple, les immigrantes ont moins souvent l'occasion d'apprendre l'anglais et le français, de se recycler et de trouver une communauté de femmes scientifiques. Les hommes et les femmes font face à des obstacles différents. Les programmes qui fonctionnent pour les hommes ne pourront donc pas nécessairement venir en aide aux femmes.
En février 2010, Statistique Canada a publié des données sur les immigrants qui exercent des professions réglementées, ce qui donne un bon aperçu du marché du travail au Canada. Par exemple, de 2001 à 2006, 42 p. 100 des immigrants qui se sont établis au Canada avaient un diplôme universitaire, par rapport à 16 p. 100 des Canadiens. En 2006, 41 p. 100 des immigrants qui avaient un diplôme universitaire et qui étaient en âge de travailler avaient fait des études dans des domaines qui sont typiquement réglementés, comme la santé, le droit et l'ingénierie. Parmi les immigrants diplômés à l'étranger, 52 p. 100 avaient un diplôme d'ingénierie, et parmi ceux-ci, 71 p. 100 étaient des hommes et 26 p. 100, des femmes; seulement 19 p. 100 d'entre eux travaillaient dans ce domaine: 20 p. 100 des hommes et 12 p. 100 des femmes.
À la Société des Canadiennes dans la science et la technologie et au programme IWIS, nous voulons aider les femmes directement. De fait, la directrice de notre programme IWIS est elle-même immigrante. Son nom est Gülnur Birol, et elle a immigré au Canada de la Turquie en 2005. Elle affirme:
Mon expérience en tant qu'immigrante a été pas mal différente puisque je suis arrivée des États-Unis; c'est là que j'ai eu ma première expérience « nord-américaine ». Ainsi, j'ai pu trouver un emploi gratifiant immédiatement. Cependant, la Société des Canadiennes dans la science et la technologie a été extrêmement importante dans ma transition puisque je n'avais aucun réseau quand je suis arrivée ici.
C'est pour cela que nous mettons beaucoup l'accent sur les réseaux comme quelque chose de très important.
Le fait de rencontrer des femmes dans la science et la technologie qui pensaient comme moi a beaucoup facilité ma transition. J'ai vu d'autres femmes — immigrantes ou non — qui avaient vécu des phases de transition, et j'ai tiré profit de leurs expériences en ce qui concerne ces transitions. Je me suis ainsi rendu compte que je n'étais pas la « seule » dans cette situation et que je n'étais qu'en transition. Mon réseau est constitué à moitié de personnes que j'ai rencontrées grâce à la Société. Les ateliers tenus par la Société m'ont beaucoup aidée à mieux définir mes objectifs professionnels et personnels, à rester motivée et, surtout, à acquérir la confiance nécessaire pour prendre les prochaines mesures qui s'imposaient pour faire avancer ma carrière. Je suis reconnaissante pour tout cela, et c'est pour cette raison que j'ai voulu siéger au conseil de la Société. Ainsi, j'aide d'autres femmes comme moi. Je suis heureuse d'avoir pris la décision de participer.
Alors, que faut-il? Je ne suis sûrement pas la première personne à mentionner les services de garde d'enfants.
Nous devons faciliter la reconnaissance des titres de compétence étrangers. Même si nous reconnaissons que le gouvernement a fait des progrès, il est clair qu'il y a encore beaucoup à faire.
Nous avons besoin de plus de mentors et d'ateliers qui permettront aux femmes d'améliorer leurs aptitudes linguistiques rapidement. Nous avons besoin d'ateliers de réseautage, d'ateliers permettant aux femmes d'établir des liens avec des employeurs et d'ateliers sur des secteurs particuliers. Nous avons besoin d'événements qui aideront les immigrantes à établir des liens avec la société canadienne d'aujourd'hui. Nous avons besoin de tables rondes communautaires et d'ateliers sur les compétences de base, comme la rédaction de curriculum vitae, les entrevues, une introduction à la culture canadienne, l'établissement d'objectifs professionnels et les moyens de s'intégrer à une nouvelle culture.
Nous devons trouver les moyens d'aider les immigrants à acquérir de l'expérience canadienne. Il est difficile de trouver un emploi au Canada sans expérience canadienne, mais il est impossible d'obtenir de l'expérience canadienne. Par exemple, nous pourrions créer un programme dans le cadre duquel les entreprises embaucheront des immigrants qualifiés en tant que stagiaires ou en tant que bénévoles. À Vancouver, il y a une entreprise du nom de FutureWorks, qui travaille en collaboration avec le gouvernement provincial pour appuyer la formation de nouveaux travailleurs.
Il y a évidemment des barrières culturelles et linguistiques. Nous avons besoin de mécanismes plus pratiques pour aider les immigrants à renforcer leur estime de soi. Selon un grand nombre d'immigrants, ils ont l'impression que leur formation n'est pas valorisée dans un nouveau pays. Un autre programme à Vancouver, SUCCESS, constitue un bon exemple. Toutefois, nous avons besoin de bien plus de programmes comme ceux-là.
En conclusion, le Canada devra composer avec un manque important de travailleurs et il devra créer des programmes accélérés pour utiliser les travailleurs immigrants qualifiés de manière plus efficace. Généralement, un immigrant attendra 10 ans pour obtenir un emploi au Canada qui correspond à son niveau d'étude. Dans de nombreux cas, les immigrants devront faire des études supplémentaires et suivre des formations pour décrocher les emplois disponibles.
Les immigrantes forment un groupe très spécial de personnes avec des compétences et des connaissances hautement spécialisées. Elles peuvent apporter une contribution majeure à l'effectif canadien.
Merci.
:
Merci beaucoup. Je suis heureuse d'être ici.
Je vais essayer de ne pas répéter ce qu'ont dit les autres témoins, même si je souscris largement à certains de leurs points principaux.
Je vais présenter un exposé de haut niveau qui prend appui sur un certain nombre d'études réalisées par la Diversity Institute in Management and Technology de la Ryerson University au cours des dernières années. Malheureusement, la plupart de ces études ne sont disponibles qu'en anglais, mais s'il y a des intéressés, vous n'aurez qu'à me le faire savoir, et je serai heureuse de vous fournir plus de détails.
L'une de ces études a été réalisée pour le Conseil des technologies de l'information et des communications. Elle porte sur la diversité et l'avantage concurrentiel, surtout dans le secteur des TIC. Il y a également une étude réalisée avec Catalyst, et dans le cadre de laquelle on a interrogé 17 000 cadres intermédiaires dans tout le Canada, dont 7 000 travaillaient dans les secteurs de la technologie et dont 3 000 étaient des femmes. Une étude récente sur le chômage à Peel montre qu'il y a un fossé énorme entre les besoins des employeurs et le marché du travail. Il s'agit non pas d'un manque de travailleurs qualifiés, mais d'un manque de concordance entre les compétences requises et les compétences des travailleurs disponibles. Il y avait des emplois et il y avait des travailleurs, mais il était tout de même difficile de doter les postes. Je pense qu'il s'agit d'un problème qu'il faut aborder. Je pense que l'un des projets les plus récents est celui de l'Alliance canadienne pour les technologies avancées, qui vise particulièrement les pratiques exemplaires pour attirer et retenir les femmes dans le secteur canadien des technologies.
Je vais donc essayer de m'appuyer sur ces études de haut niveau. Or, la Diversity Institute met principalement l'accent sur des stratégies fondées sur des faits pour promouvoir l'inclusion. Nous sommes une école de commerce, et c'est pourquoi nous croyons fermement que la notion d'inclusion n'est pas qu'une question d'équité et de droits de la personne, même si ces facteurs entrent évidemment en ligne de compte. L'inclusion est également une affaire de compétitivité nationale et d'innovation. Nous aimerions qu'il y ait des liens plus étroits entre un grand nombre des politiques sociales et de développement, d'une part, et les politiques économiques et d'innovation, parce que ces domaines sont clairement reliés.
Comme j'ai l'habitude de parler pendant trois heures et que je n'ai que 10 minutes, voire sept maintenant, je commencerai par mes conclusions. Le document est de haut niveau parce que je voulais m'en tenir à 10 pages, mais il y a quelques points principaux que je veux être certaine de communiquer.
Tout d'abord, le titre de mon document contient le verbe « réviser » parce que je travaille sur cette question depuis 20 ans. Un grand nombre d'entre vous pourront confirmer que, après le massacre à Montréal, on a beaucoup mis l'accent sur les femmes dans les professions technologiques. Le Conseil canadien des ingénieurs a produit le rapport More than Just Numbers en 1992, dans lequel il recommandait une stratégie intégrée pour favoriser la présence des femmes dans le domaine de l'ingénierie en particulier. Cela touche toutefois également les femmes qui exercent d'autres professions non traditionnelles.
Je regrette d'avoir à le dire, mais un grand nombre des recommandations contenues dans ce rapport de presque 20 ans sont tout aussi valides aujourd'hui qu'elles ne l'étaient à l'époque. Nous avons fait certains progrès, mais, au cours de la dernière décennie, on a également beaucoup régressé. En fait, les données montrent que, à l'heure actuelle, au Canada, le taux de femmes dans le domaine informatique est moins élevé qu'il ne l'était il y a 20 ans. La participation des femmes dans le domaine de l'ingénierie a augmenté au cours des années 1990 et a atteint un sommet en 2001, et il est en chute libre depuis puisqu'il est à peine plus élevé qu'au début des années 1990. D'un autre côté, nous voyons de plus en plus de femmes dans le domaine de la biotechnologie et des sciences de la vie. Il y a également beaucoup plus de femmes dans les programmes de commerce et de gestion, et les femmes comptent pour plus de 40 p. 100 des étudiants dans les programmes de mathématiques des universités. Il est donc tout simplement fallacieux de laisser sous-entendre que les femmes sont exclues des professions de la technologie parce qu'elles ne font pas de mathématiques.
L'étude de l'Alliance canadienne pour les technologies avancées, Femmes en technologie, qui compte plusieurs centaines de pages, mettait l'accent sur les pratiques exemplaires dans l'emploi. Nous avons beaucoup travaillé avec des entreprises comme IBM et Hewlett Packard afin d'examiner les pratiques exemplaires pour attirer, retenir et faire avancer les femmes. Je travaille sur cette question depuis 20 ans et je suis absolument convaincue que ces mesures sont importantes. Ce que nous faisons dans les universités est également important, mais un grand nombre des décisions déterminantes prises par les jeunes femmes au moment d'entamer leur vie d'adulte sont le résultat d'influences qu'elles subissent dès la troisième année.
Nous avons besoin d'une stratégie intégrée qui met l'accent sur les problèmes à leur source. Nous avons besoin d'une stratégie qui tient compte du contexte global.
De plus, depuis 20 ans — et nous avons fait une étude pour évaluer 75 programmes différents — on a consacré beaucoup d'énergie et d'attention à cette question et investi un grand nombre de ressources. Or, très peu d'évaluations longitudinales ont été réalisées pour cerner les initiatives qui fonctionnent, par rapport aux initiatives qui découlaient d'une bonne intention. Comme je suis universitaire, je soulignerai évidemment l'importance des évaluations réelles — contrairement aux évaluations d'une page que de nombreuses organisations soumettent à la fin de leur période de financement — qui portent non seulement sur les taux de satisfaction et de participation, mais également sur les répercussions et les effets longitudinaux au fil du temps.
J'aimerais également souligner, comme l'ont fait les autres témoins, les liens entre la race, l'appartenance ethnique, le statut d'immigrant, l'invalidité, l'orientation sexuelle, ainsi de suite. Notre recherche montre très clairement que, dans les grandes entreprises de haute technologie comme Hewlett Packard et IBM, il y a un léger écart entre les perceptions d'équité chez les hommes et chez les femmes. Les femmes se sentent exclues des réseaux non officiels. Elles n'ont pas l'impression d'avoir les mêmes possibilités d'avancement. Toutefois, l'écart entre les blancs et les membres de minorités visibles est beaucoup plus grand que l'écart entre les hommes et les femmes. C'est pourquoi les liens entre ces facteurs d'appartenance sont d'une importance critique. Dans le même ordre d'idée, les liens entre le sexe, les conditions socio-économiques et la classe sociale sont extrêmement importants, qu'il s'agisse d'ingénieurs, d'avocats ou de politiciens.
Ma mère était une secrétaire célibataire qui est devenue veuve à 33 ans. J'ai su ce qu'était un ingénieur à 22 ans, car j'étais entourée d'ingénieurs au bureau du gouvernement où je travaillais. Je pensais que les ingénieurs, c'étaient les hommes à l'arrière du train, dans le fourgon de queue. Les choix des jeunes dépendent souvent de leur situation socio-économique et de leur classe sociale. On ne tient pas souvent compte de cela, et nous devons nous assurer qu'il y a une égalité des chances pour tous les résidents du Canada.
La notion des liens entre la politique sociale et la politique économique est absolument fondamentale. La question des services de garde d'enfants accessibles et abordables a été soulevée dans toutes nos discussions d'un bout à l'autre du pays — dans le cadre du sondage mené auprès de plus de 3 000 femmes et également dans la consultation. Il s'agit d'un enjeu majeur qui a des répercussions considérables sur la capacité des femmes de demeurer dans le marché du travail.
Le document que j'ai devant les yeux...
Docteure Fry, il me reste combien de temps?
Dans le document, qui explique les chiffres de manière détaillée, on parle également d'interventions précoces, de la socialisation des filles, de ce qui se passe à l'école secondaire et à l'université, et de ce qui se passe dans le milieu de travail, et j'ai porté une attention particulière à ce que peuvent faire tous les ordres de gouvernement. C'est compliqué. Il s'agit d'une affaire fédérale, provinciale et locale, mais nous avons besoin de stratégies.
Je vais seulement mentionner quelques points qui devraient vous rester en tête.
Le test standardisé en troisième année... Ces enfants ont sept et huit ans. Les petites filles surclassent les petits garçons en mathématiques et en anglais, mais quand on leur demande: « Êtes-vous bons en mathématiques? Êtes-vous bons en anglais? », les petits garçons sont plus nombreux à répondre par l'affirmative. Ce manque de confiance a des répercussions énormes sur les choix que font les jeunes filles et les femmes adultes. Ces répercussions touchent non seulement les femmes dans les domaines de l'ingénierie, de la technologie et des sciences, mais également celles dans le domaine du droit et, à coup sûr, celles en politique. Les initiatives de l'organisme À voix égales ont tout autant de pertinence en ce qui concerne la socialisation des filles que les compétences particulières ciblées dans les domaines des mathématiques et des sciences.
C'est l'un des points que je voulais souligner, parce que je crois...
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Si vous le permettez, madame la présidente, je vais poursuivre sur le thème que Wendy vient d'aborder, c'est-à-dire le thème des personnes qui ont de l'influence.
Vu la popularité d'émissions de télévision comme CSI, dans quel programme des collèges communautaires pensez-vous que la majorité des étudiants demandent à être admis? Les gens ont été beaucoup trop nombreux à s'inscrire à ce genre de programme de criminalistique offert dans les collèges communautaires.
Ensuite, au cours des trois ou quatre dernières années, le gouvernement du Canada a dépensé beaucoup d'argent pour faire la promotion de l'apprentissage au Canada. Pendant de nombreuses années, l'apprentissage a été une priorité pour le gouvernement du Canada. Si vous regardez les exemples qui ont été donnés, si vous regardez les messages qui ont été diffusés à la télévision, l'effet est là. L'effet est que beaucoup de programmes de métier — la plupart, en fait — dans les collèges communautaires ont fait l'objet d'un trop grand nombre de demandes d'admission, et la liste d'attente est extrêmement longue.
Pourtant, toujours sur le thème des personnes qui exercent une influence, du côté des domaines où il y a un manque d'influence... Et je dirais, comme l'a dit Wendy, que ces personnes qui exercent une influence sont des modèles auxquels s'identifier, et, comme Isidore l'a dit, c'est aussi la famille. J'ajouterais qu'il y a les conseillers et les enseignants. Il faut orienter toutes ces personnes qui ont une influence. Voilà à mon avis une conclusion valable dont le comité pourrait tenir compte.
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Je peux vous dire qu'il y avait en Ontario il y a quelques années un programme qui s'appelait « Double the Pipeline ». Ce programme a créé davantage de places dans les universités et dans les collèges pour les ingénieurs et les technologues, mais on n'a pas pu trouver preneur pour toutes ces places. Il ne fait aucun doute qu'il y a des façons d'enseigner, des façons de rendre la technologie plus accessible, de façon à ce que tous les étudiants y soient exposés et à ce que tous les étudiants apprennent les mathématiques et les sciences d'une façon intelligible pour eux. On a beaucoup expérimenté avec ce genre de pédagogie.
Il pourrait être utile de faire en sorte qu'il y ait davantage de programmes offerts dans les cégeps et dans les universités, et ça nous rendrait peut-être heureux, mais je dirais que, pour trouver les vrais problèmes, il faut remonter plus loin, et qu'il faut aussi regarder du côté des employeurs, parce qu'on peut faire en sorte que les gens suivent des programmes, mais s'ils finissent par travailler pour un employeur qui n'offre aucun soutien aux femmes ou un employeur qui, délibérément, ne cherche pas à embaucher des femmes, alors on ne règle pas le problème.
Je pense que ça fait partie de la solution, mais, encore une fois, je dirais qu'il faut penser au cheminement. Il faut réfléchir aux moyens de faire augmenter le nombre d'inscriptions aux programmes et de colmater les brèches dans le processus.
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Bonjour, tout le monde. C'est très agréable de vous voir. C'est intéressant de voir l'image qu'on a souvent de la femme, qu'elle vienne du côté de la famille ou des médias. Je travaille beaucoup sur la possibilité de poser un regard sur l'image de la femme dans la société.
Je viens d'une famille de policiers et de directeurs de prison. Je voulais être électricienne et monteuse des lignes. Je me souviens en 1979-1980, à l'école à Trois-Rivières, on m'avait dit que je ferais du secrétariat. Je n'ai pas aimé ça et j'ai changé de domaine.
Certes, les gouvernements, que ce soit au palier municipal, provincial ou fédéral, ont des choses à faire, mais l'image qu'on projette de la femme dans ces métiers — vous avez beaucoup parlé de femmes de carrières et de femmes technologues — est très rare.
Trouveriez-vous important qu'on travaille justement pour avoir non seulement des modèles, mais également des mentors féminins capables de « vendre » ces carrières non traditionnelles de façon positive pour que les gens respectent les femmes dans leurs capacités et leurs volontés d'aller au bout de leurs rêves?
J'aimerais bien savoir ce que les hommes en pensent.
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Je dirais la même chose. C'est aussi une question de classe sociale. Surtout pour les jeunes femmes au statut socio-économique faible, la décision de travailler ou non dépend souvent de la possibilité de trouver une place en garderie abordable.
Si vous jetez un coup d'oeil sur les meilleures entreprises pour lesquelles travailler au Canada, c'est pratiquement toujours des entreprises où il y a une garderie sur place et, de plus en plus, des services aux aînés et d'autres formes de soutien pour les femmes.
Dans le secteur de la haute technologie, en particulier, nous avons entendu parler dans le cadre de nos consultations d'un des vrais problèmes — c'est vrai pour le milieu universitaire aussi. Si on prend congé pour faire des enfants, on n'est plus dans la course. Ce n'est pas seulement qu'on n'est plus dans la course: pendant ce temps-là, on ne publie pas, on ne va pas aux conférences. La technologie évolue rapidement, alors les entreprises qui ont une bonne capacité d'adaptation, et aussi peut-être les établissements d'enseignement, mettent au point des mécanismes pour soutenir les femmes et les hommes qui sont en congé parental, pour leur permettre de ne pas prendre de retard, de se tenir à jour, et ainsi de suite.
Je pense donc que c'est un cas où il y a vraiment une combinaison de facteurs.
Madame Cukier, dans votre déclaration préliminaire, vous avez parlé du document initial comme étant davantage qu'un ensemble de chiffres, comme étant le résultat d'une réaction à ce qui s'est produit en 1989 à l'École Polytechnique.
C'est à mon tour de dévoiler mon âge, parce que, quand j'étais au baccalauréat à l'Université de Western Ontario, il y avait un obstacle réel pour les femmes qui envisageaient d'étudier en génie. Ce n'était tout simplement pas leur place. Il y avait une espèce de dynamique d'affrontement qui, je pense, pouvait être intimidant. L'une des choses dont ont parlé les gens qui ont présenté des exposés devant nous, c'est que le harcèlement, le harcèlement sexuel, fait partie intégrante des raisons pour lesquelles les femmes ne vont pas vers les métiers qui sont traditionnellement vus comme étant réservés aux hommes, et peut-être aussi vers les écoles professionnelles.
Je me demande dans quelle mesure les femmes évitent peut-être ce genre d'emploi ou d'école professionnelle parce qu'elles se sentent vulnérables, isolées ou même en danger.
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Je dirais que c'est un facteur aujourd'hui, mais pas autant qu'avant. Lorsque j'ai commencé à travailler — et j'étais dans un milieu d'ingénieurs il y a plus de 20 ans — il y avait des calendriers de filles en bikini sur les murs. Mes collègues parlaient des parties du corps des femmes de la même manière qu'ils parlaient de ce qu'ils avaient vu dans les pages de sport — y compris des femmes autour de nous. La seule fois qu'ils m'ont amenée dîner, c'était dans un bar de danseuses, pour voir comment j'allais réagir.
Ce genre de choses ne pourrait pas se passer dans un organisme gouvernemental de nos jours. Je dirais donc que beaucoup des mécanismes en place ont réglé certains des cas très graves de harcèlement au sein du gouvernement et dans les très grosses organisations, surtout les cas touchant les femmes blanches de la classe moyenne évoluant dans un milieu professionnel. Cependant, dans les petites et moyennes entreprises, souvent les gens ne savent même pas qu'il y a un code des droits de la personne. Dans certaines écoles de génie et du domaine des technologies, le comportement des étudiants est encore effroyable. Le groupe de lutte contre le racisme de Ryerson vient de publier son rapport, et il a relevé de nombreuses preuves du fait que le racisme continue d'être un problème à mon université.
Je dirais donc que le harcèlement et les autres choses dont vous avez parlé demeurent un problème et que ce serait une illusion de penser qu'ils ont été éradiqués. Par contre, le milieu est beaucoup plus sain qu'il y a 20 ans. Les obstacles les plus importants ne sont pas la discrimination et le harcèlement qui se font au vu et au su de tous. Les obstacles les plus importants sont structurels: c'est l'exclusion des réseaux informels, c'est lorsque les gens vous disent que vous ne devriez pas travailler dans le secteur pétrolier parce que c'est salissant et que vous allez avoir les cheveux tout sales.
Les obstacles informels et systémiques sont en fait plus difficiles à supprimer, parce qu'ils sont plus difficiles à discerner. Je pense que c'est pour cette raison qu'il est important de poursuivre le travail en ce sens.
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Merci, madame la présidente.
J'ai quelques petites questions pour M. Zajac et M. LeBlond.
Monsieur Zajac, vous avez dit que vous aimeriez frapper à la porte des ministres de l'Éducation et leur dire qu'ils doivent changer les programmes d'études et la formation qui est donnée aux enseignants, ainsi que ce qui est fait pour sensibiliser les étudiants.
Il y a un certain nombre d'années, je faisais partie d'un groupe de jeunes femmes qui voulaient que les études féminines fassent partie du programme d'études secondaires, et elles ont persisté, et on commence finalement à voir cela se faire. Ça s'appelait le « Miss G__ Project for Equity in Education », et je pense que ça va contribuer à donner aux femmes une idée de leur importance pour l'économie, pour la société et pour le progrès du pays.
Vous dites que vous aimeriez aller frapper à la porte du Conseil des ministres de l'éducation, mais avez-vous fait des démarches dans ce sens? Est-ce que votre conseil s'est adressé aux différents ministres de l'Éducation? Le cas échéant, quel genre de réactions avez-vous obtenues?
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Il y a des études, et, si les membres du comité sont intéressés, c'est avec plaisir que je leur ferai parvenir une bibliographie plus exhaustive. Chose certaine, pour ce qui est des jeunes filles, c'est davantage leurs parents que leurs camarades, et il y a des études qui l'affirment.
Il y a assurément des études qui montrent que, au secondaire, les filles sont moins nombreuses que les garçons à savoir ce que c'est un ingénieur.
L'autre chose que je veux dire, par rapport au mentorat, qui est si important, c'est que l'influence des mentors et des modèles ne fait aucun doute, mais quiconque a une fille adolescente ou dans mon cas, une fille de 22 ans, sait également que le messager est aussi important que le message. Si je vais parler à des étudiantes au secondaire et que je leur dis qu'il y a de très belles carrières à faire dans le domaine des technologies et que je les invite à venir gagner beaucoup d'argent dans mon domaine, c'est loin d'avoir le même effet que si une étudiante à l'université vient leur parler du plaisir qu'elles vont avoir à étudier à l'université, à construire toutes sortes de choses et à apprendre comment les choses fonctionnent.
C'est très important. Le mentorat fonctionne dans certaines conditions, avec certains types de gens, et ainsi de suite. C'est pourquoi je pense que l'évaluation et des stratégies ciblées et nuancées sont si importantes.
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Très bien. Merci beaucoup.
En fait, Cathy, par rapport aux questions que vous avez posées, le Conseil canadien sur l'apprentissage a publié certains indicateurs qui envisagent le statut socioéconomique comme l'un des indicateurs qui révèlent la capacité des gens d'avoir accès à certaines professions, traditions, programmes d'apprentissage, programmes d'études postsecondaires, toutes ces choses.
Je proposerais peut-être, alors, que Mme Cool demande ce document qui pourrait servir à mettre les choses en contexte, parce qu'il porte sur beaucoup des choses dont nous avons entendu parler ici, mais dans la perspective d'une comparaison entre le Canada et les autres pays de l'OCDE.
Merci beaucoup.
Je veux remercier les témoins. Vous avez fait un excellent travail. Ça été très enthousiasmant et très intéressant, et nous avons parlé de beaucoup de choses dont nous n'avions pas encore parlé. Alors merci beaucoup.
Je vais suspendre la séance. Nous n'allons pas poursuivre à huis clos. Je vais simplement donner le temps à tout le monde de quitter les lieux de façon à ce que nous puissions nous occuper de nos travaux.
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Donc, essentiellement, nous ferions ceci avant de procéder à notre étude sur les femmes autochtones, et, à l'issue de ceci, et après que nous aurons révisé ce rapport, vous proposez que nous fassions cela. Qui sait combien de temps ça prendra? Ça pourrait être difficile.
Il y a eu une motion semblable au Parlement, et le Parlement a voté d'une certaine manière. Je vais vous dire que si nous devons étudier ceci, vous allez probablement vouloir un bon paquet de jours pour entendre les témoignages de beaucoup de gens, et vous allez mettre notre étude sur la violence faite aux femmes autochtones en suspens jusqu'en septembre, parce que ce n'est pas quelque chose que nous allons faire en deux heures pendant une réunion. Il va y avoir tout un tas de témoins qui vont vouloir se présenter devant le comité.
Comme député, si c'est ce que nous décidons de faire, alors je vais proposer une liste très exhaustive de gens qui devraient se présenter. Si les gens veulent se faire entendre, si nous voulons faire les choses comme il faut...
Nous invitons trois ministres ici. Nous tentons de dire aux intervenants du G8 comment ils devraient faire les choses. Nous essayons d'influencer la décision des autres dirigeants du monde en ce qui concerne les initiatives internes en matière de santé. Si nous devons étudier ça, c'est très bien, mais ne nous en tenons pas à une seule réunion. Faisons de la place à partir de maintenant jusqu'à la fin du mois de juin, faisons les choses comme il faut et préparons un beau petit rapport pour les trois ministres que nous allons faire venir devant le comité avant le G8. Faisons les choses comme il faut.
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Vous venez d'intervenir, alors je ne savais pas que vous vouliez remettre immédiatement votre nom sur la liste.
En gros, il y a un processus à suivre. Les membres du comité décideront s'ils souhaitent limiter le nombre de ces réunions à deux ou trois. Tout le monde va proposer des noms et des listes. Ensuite, le comité va examiner la liste à la lumière du temps dont il disposera, seulement trois jours, ou quatre jours, ou peu importe ce que le comité décidera, et il faudra comprendre que, évidemment, nous ne pouvons pas recevoir 500 personnes, et le comité choisira les personnes qu'il pourra inviter pendant ces trois journées.
C'est habituellement ainsi que les choses se font en comité, et c'est ce que j'espère que nous allons pouvoir décider une fois que nous aurons déterminé si nous allons accepter ce qui est proposé. D'abord, nous devons nous mettre d'accord pour le faire, puis nous déciderons comment nous allons le faire. J'essaie simplement de faire ça dans un ordre logique.
Vous avez la parole, madame Brown.
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Pour ce qui est des travaux des comités permanents de la Chambre des communes, les comités ont véritablement le mandat voulu pour décider d'examiner et de déterminer ce qu'un ministère ou un ministre en particulier à l'intention de faire, ainsi que de poser des questions à ce sujet. Ça fait partie du travail du comité. Les comités décident quand ils le font, ils décident des échéances, du temps que ça prendra et des témoins qu'ils entendront.
Dans ce très gros livre que nous avons ici, il y a une partie qui explique clairement le rôle des comités. Les ministres sont responsables devant le Parlement. Je dirais que si le Parlement croit qu'il doit faire ça... le Parlement peut également faire des études en double s'il le souhaite.
Notre comité est celui de Condition féminine Canada. Le Comité sur la condition féminine étudiera des questions qui ont trait aux femmes. Il s'agit de femmes qui sont mères, qui ont des enfants, qui portent des enfants. C'est valable. Ça fait partie du mandat que d'examiner les questions qui ont trait aux femmes.
Dans le cadre de toutes ces lignes directrices concernant les travaux des comités, je pense que la motion dont nous sommes saisis est valable. Si ce n'était pas le cas, je n'aurais pas permis que la motion soit présentée pour que nous en débattions. C'est une motion tout à fait valable. La question est de savoir si nous allons l'adopter ou non, et il ne s'agit pas de faire un rappel au Règlement pour déterminer si nous devrions examiner cette motion. Ce travail relève bel et bien du mandat de notre comité.
Bon, il y a Mme Boucher, M. Calandra et Mme Demers.
Je vais demander le vote immédiatement, parce que nous avions vraiment prévu faire certaines choses. À moins que les gens ne souhaitent dire quelque chose qui n'a pas encore été dit... En ma qualité de présidente, je vais déterminer si nous répétons les mêmes choses.
Madame Boucher.