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Les réservistes apportent tout un éventail de compétences importantes ainsi qu'une formation et une expérience riches au ministère de la Défense nationale, ou MDN, et aux Forces armées canadiennes, ou FAC. Ils incarnent la vaste diversité de notre pays et ils constituent une ressource stratégique et opérationnelle pour les FAC en donnant des dimensions plus profondes aux capacités militaires et en établissant un lien essentiel avec les collectivités canadiennes.
Si nous revenons au thème de la journée, il importe de souligner que la Force de réserve comprend quatre sous-composantes très différentes les unes des autres; les groupes ne sont pas tous entraînés pour participer aux opérations, et ils ne contribuent pas tous à la défense de l'Amérique du Nord. Nos instructeurs de cadets ne reçoivent pas l'entraînement voulu pour participer à des interventions au pays ou remplir un rôle opérationnel, et ils ne seront pas appelés à le faire. La Première réserve — qui collabore étroitement avec la Marine royale du Canada, ou MRC, l'Aviation royale du Canada, ou ARC, l'Armée canadienne, ou AC, les Services de santé, ou SS, le Juge-avocat général, ou JAG, et les opérations spéciales — et les Rangers canadiens sont les seules sous-composantes de la Réserve qui sont entraînées pour jouer un rôle dans les opérations intérieures.
Les FAC constituent un tout unifié d'éléments maritimes, terrestres et aériens qui repose sur un concept de force totale prévoyant l'intégration du personnel militaire à temps plein et partiel pour ainsi créer une force militaire polyvalente et apte à combattre. Suivant ce concept, la Force régulière se tient prête à procurer une capacité d'intervention au gouvernement; la Force de réserve a pour mission de renforcer et de maintenir en puissance les unités de la Force régulière et, dans certains cas, de remplir des tâches particulières et complémentaires.
Le concept de force totale prévoit également un cadre pour l'instruction et l'équipement de la Réserve. Conscients du concept de force totale, les commandants d'armée ont conçu la mise en oeuvre des capacités en la fondant sur une intervention graduée qui correspond à la vitesse d'exécution nécessaire. En deux mots, la Force régulière peut réagir plus rapidement aux crises en raison du caractère complet de son entraînement et de l'engagement à temps plein de ses membres; c'est habituellement elle qui intervient la première pour les FAC. Toutefois, lorsqu'il faut intervenir au Canada, compte tenu de l'immensité du territoire canadien et de la répartition actuelle des bases, la Réserve est souvent mieux placée pour le faire puisque ses unités sont proches des collectivités touchées et qu'elles les connaissent bien.
Cependant, le niveau de préparation opérationnelle des unités de réserve est en général moins élevé, et c'est volontairement que leurs membres acceptent de participer aux opérations. Par conséquent, quelques critères distincts s'appliquent à l'emploi des réservistes dans le cadre d'opérations au Canada, en ce qui concerne notamment le préavis, le délai de préparation et le fait que plus de 80 % des réservistes servent à temps partiel et doivent retourner à leur emploi civil ou à leurs études promptement, après une opération.
[Français]
Monsieur le président et membres du comité, le brigadier-général Bury et moi-même sommes très heureux d'être ici aujourd'hui pour vous parler du rôle de la Force de réserve en ce qui a trait à la défense de l'Amérique du Nord.
La vision du chef d’état-major de la Défense en ce qui concerne la Première réserve est la suivante: une force principalement constituée de professionnels des Forces armées canadiennes à temps partiel répartie à la grandeur du Canada qui sont prêts à mener, sur un préavis raisonnable, des opérations nationales et internationales, ou à y contribuer dans le but de protéger et de défendre le Canada.
[Traduction]
Les contributions de la Réserve aux opérations et les liens qu'elle établit avec les Canadiens sont essentiels pour le pays ainsi que pour les milieux et les collectivités où nous évoluons. Ainsi, nous devons attirer, former, soutenir et maintenir une Première réserve prête à l'action, compétente, motivée et pertinente en tant que ressource à la fois stratégique et opérationnelle pour le Canada et les FAC, et ce, pour de nombreuses années à venir.
En plus de travailler au renouvellement de la Stratégie de défense Le Canada d'abord, le MDN et les FAC continuent d'examiner et d'améliorer nos niveaux de préparation opérationnelle et notre régime d'entraînement, tout en contribuant à l'équilibre entre les effectifs militaires et civils à temps plein et à temps partiel afin de répondre aux besoins à venir de l'organisation. Des examens et des exercices de validation ont eu lieu et continuent d'être exécutés en ce qui concerne les rôles, missions et tâches de la Première réserve; ses effectifs; le recrutement et la conservation de ses effectifs; l'équilibre entre l'effectif à temps plein et à temps partiel; le budget; la solde et les avantages sociaux; l'équipement et l'infrastructure; l'entraînement; et les soins fournis à nos malades, à nos blessés et à leur famille.
Nous souhaitons aussi accroître l'utilisation des compétences civiles des réservistes, compte tenu de la réussite des opérations où nous avons fait appel à la coopération civilo-militaire et à l'expertise médicale civile par l'intermédiaire de nos réservistes des Services de santé. Nous envisageons aussi d'ajouter aux domaines de compétence de la Réserve dans l'avenir, pour y inclure des capacités propres au cyberenvironnement.
[Français]
L'histoire récente a montré la valeur d'une première réserve bien entraînée et dirigée qui puisse s'intégrer harmonieusement dans la force régulière, que ce soit dans le cadre d'une mission ou pour remplacer dans leur poste des militaires partant en déploiement.
[Traduction]
L'intégration fructueuse au cours des deux dernières décennies de membres de la Première réserve dans des opérations, s'ajoutant à l'aide nationale apportée aux FAC, par exemple les Groupes-compagnies d'intervention dans l'Arctique, les patrouilles de souveraineté et la défense des côtes, a confirmé que notre Force de réserve constitue toujours un des fondements de la défense et de la sécurité du Canada. Une réserve que l'on peut maintenir en puissance et qui est entraînée et équipée pour satisfaire aux besoins opérationnels de notre pays et à ses exigences en matière de sécurité est essentielle au succès opérationnel et à la défense de l'Amérique du Nord.
Les membres de la Première réserve sont essentiels pour permettre aux FAC d'exécuter avec succès des opérations internationales et intérieures. Les Rangers canadiens ont également prouvé qu'ils jouaient un rôle clé non seulement quand il s'est agi d'intervenir dans des régions éloignées et isolées de notre pays, mais aussi quand il a fallu entraîner et employer des membres des FAC dans l'Arctique.
Au cours des 15 dernières années, le Canada a fait de plus en plus confiance à la Force de réserve, et il a continué à miser davantage sur elle pour défendre l'Amérique du Nord et soutenir les efforts déployés en ce sens. En outre, des réservistes sont partis en déploiement partout dans le monde et ont fait preuve d'une excellence opérationnelle qui a fait la fierté du Canada et de sa population.
Notre défi collectif consiste à maintenir l'élan de notre concept de force totale et de notre modèle intégré, et à toujours chercher à attirer, former, employer et conserver une Force de réserve professionnelle et très motivée qui contribuera pendant longtemps avec efficacité et pertinence à la défense du Canada.
Merci beaucoup.
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Certains d'entre eux le font, mais d'autres prennent un congé. Il y a donc de tout au sein de la Réserve.
Pendant plus de 30 ans, nous avons surtout compté sur l'appui volontaire de l'employeur et des établissements d'enseignement. L'équation comporte deux volets. Une partie de la responsabilité incombe au réserviste, qui doit informer son employeur ou établissement d'enseignement et susciter son intérêt à l'égard du service militaire et de ce qu'il peut en retirer. L'autre partie de la responsabilité relève du propriétaire de l'entreprise, de la société ou de l'établissement.
Nous avons travaillé très fort pour offrir une série de programmes permettant d'informer les employeurs des avantages qu'ils tirent à embaucher des réservistes et à les appuyer. Nous récompensons même les employeurs. Nous sommes justement en train de décerner des prix à l'échelle provinciale, et les distinctions nationales seront remises en mai.
Nous venons aussi de lancer de nouveaux programmes. Nous avons conçu des mesures législatives provinciales et fédérales au cours des 10 dernières années, et à l'automne dernier, le gouvernement a annoncé un nouveau programme de compensation pour les employeurs des réservistes qui permettent à leur employé de s'absenter lors d'opérations.
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Permettez-moi de commencer par votre dernier point.
Nous avons toujours eu plus de réservistes prêts à être déployés à très court préavis que nécessaire, en particulier dans la région géographique concernée. Dans le cas des inondations, cependant, que ce soit dans la région du Saguenay, à Saint-Jean ou à Winnipeg, la réponse venait de partout au pays.
Une des difficultés est de s'assurer de ne pas faire appel à ces gens trop tôt dans le processus, de façon à éviter d'éloigner les gens de leur emploi dans la société civile. Cela dit, la participation volontaire n'a jamais posé problème et nous réussissons toujours à nous préparer et intervenir de façon très adéquate.
En ce qui concerne l'intervention des unités de la Réserve, le terme est mal interprété; il s'agit d'unités des réservistes formés plutôt que d'unités précises. Ce n'est donc pas nécessairement le Loyal Edmonton Regiment ou le NCSM Chippawa. Il existe toutefois des unités de réservistes qui proviennent parfois d'un bassin géographique plus grave. Donc, dans le cas de la sécurité portuaire, des inspections de port et des interventions de plongeurs, les réservistes peuvent provenir de diverses unités.
Tout au long de l'année, nous coordonnons les exercices pour nous assurer que ces groupes sont formés en tant que corps constitué. En fait, nous formons plus de personnes pour nous assurer d'avoir un cadre qualifié suffisant à court préavis.
Quant à la Réserve de l'Armée, je demanderais au général Bury de vous parler de nos succès avec des équipes d'intervention comme le Groupe-compagnie d'intervention dans l'Arctique et les Groupes-bataillons de défense territoriale.
L'Armée canadienne a des Groupes-bataillons de défense territoriale, soit un pour chacun des groupes-brigades. Ce ne sont pas des unités permanentes, mais elles assurent un leadership et participent régulièrement à des exercices liés à des scénarios d'intervention à l'échelle nationale. Bon nombre de divisions s'entraînent en collaboration avec d'autres ministères, la GRC et les coordonnateurs provinciaux de la gestion des urgences dans le cadre d'une approche pangouvernementale en matière d'opérations nationales.
Les compagnies d'intervention nationale font partie des Groupes-bataillons de défense territoriale. Formées de soldats, de marins et d'aviateurs, ces compagnies se réunissent — souvent à très court préavis — pour intervenir en cas d'incendie, d'inondation, etc.
Le Groupe-compagnie d'intervention dans l'Arctique fait partie de la structure des Groupes-bataillons. Il existe au pays plusieurs de ces groupes, et ils s'entraînent de manière spécifique pour le déploiement et les opérations dans les conditions austères du Nord et de l'Arctique.
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En fait, je suis très proactive dans ce dossier. Je siège à un comité de l'OTAN sur les réserves, où je représente le Canada, et je viens justement d'en parler. Nous nous apprêtons à célébrer le 15
e anniversaire de cette résolution et nous nous penchons sur la part du Canada.
La diversité au sein des réserves est plus grande qu'avant. Les minorités visibles, les Autochtones et les femmes représentent des pourcentages plus élevés qu'avant au sein de la Force. Notre présence en théâtre d'opérations nous permet d'utiliser non seulement des compétences civiles, mais les femmes aussi.
Une partie de cette résolution consiste à mieux intégrer les femmes et à informer les sociétés du rôle des femmes au combat. La présence de Canadiennes en uniforme, dans la Force régulière comme dans les réserves, fait partie de l'équation.
Nous avons également intégré un volet de sensibilisation aux différences entre les sexes dans notre formation prédéploiement. La prise de conscience est plus grande dans les réserves, donc nous aidons la Force régulière à adopter la même philosophie.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être ici.
Contre-amiral Bennett, c'est toujours un plaisir de vous voir.
J'aimerais revenir au sujet à l'étude, c'est-à-dire la défense nord-américaine et le rôle que jouent les réserves à ce chapitre. J'ai remarqué que vous aviez dit que la CIMIC était une spécialité que nous pourrions employer au sein des réserves. Je sais que dans les réserves — et probablement aussi dans la Force régulière —, nous pourrions recruter des gens ayant un profil linguistique et ethnique plus diversifié, pour pouvoir offrir diverses formations, comme nous l'avons fait en Afghanistan et comme nous le faisons actuellement en Irak, en Ukraine et en Europe de l'Est. Il pourrait y avoir des occasions à saisir, particulièrement dans le contexte des enjeux que vous avez mentionnés: les services de santé, les professionnels médicaux et la CIMIC.
Pourriez-vous nous parler un peu de la façon dont les réserves peuvent enrichir notre offre de services et nous permettre de saisir ce genre d'occasions dans la sphère générale de la défense nord-américaine?
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Nous devons d'abord améliorer notre liste de compétences civiles. Notre base de données est assez limitée en ce moment, puisque nous n'y inscrivons que nos deux langues officielles. Dans le système de gestion du personnel des Forces armées canadiennes, il va y avoir un répertoire qui comprendra plus d'espace pour inscrire des qualifications civiles, les employeurs civils et les langues parlées, outre l'anglais et le français.
Pour l'instant, quand nous constatons un besoin, nous devons souvent envoyer un message pour dire que nous cherchons des locuteurs natifs ou des gens qui connaissent bien une certaine culture. Nous utilisons beaucoup cette formule pour nos opérations spéciales aussi. Ainsi, nous utilisons des policiers, des maîtres-chiens et des agents de la paix civils pour certaines opérations spéciales. Les services médicaux, comme nous l'avons dit, trouvent des moyens d'attirer, de retenir et de former des professionnels médicaux de manière à ce qu'ils ne soient pas nécessairement déployés ou employés selon le modèle classique du déploiement d'un an ou de six mois.
De même, en déploiement national en particulier, nous utilisons les connaissances et les réseaux locaux pour les services d'intervention d'urgence en cas de catastrophe locale. Nous pouvons ainsi utiliser les services d'une personne faisant partie du conseil de ville ou de la chambre de commerce ou ayant des compétences professionnelles particulières. Malheureusement, c'est souvent le résultat d'une heureuse coïncidence ou découverte. Lorsque nous aurons établi ce répertoire de compétences civiles, ce sera très utile.
Il est toutefois ironique qu'un certain nombre de réservistes préfèrent ne pas travailler dans leur domaine de compétence civil: ils préfèrent plutôt utiliser leurs compétences militaires. Ce n'est pas qu'ils refusent de les utiliser, mais bien souvent, ils sont formés dans deux contextes très différents.
Nous pensons que nous pourrions économiser beaucoup en utilisant l'expérience civile de personnes mieux formées ou ayant reçu une formation plus longue. C'est pourquoi nous cherchons des compétences en cybersécurité, par exemple. C'est le genre de compétence qu'une personne pourrait apporter à la force plutôt qu'elle ne soit considérée que comme une qualification ou une expérience antérieure.
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Je dirais que c'est un peu des deux.
Ce n'est pas nous qui nous penchons sur cet enjeu en particulier, mais notre chef de la cybersécurité, et nous étudions l'expérience d'autres pays et la façon dont ils utilisent les réserves. Le Royaume-Uni et les États-Unis ont une composante de réserve dotée de compétences en cybersécurité, et nous étudions ce modèle pour voir si ce pourrait être une capacité permanente, un service offert aux Forces armées canadiennes d'une façon différente, pour que ces personnes puissent travailler de la maison ou qu'elles...
Je pense qu'on parle de capacité de réserve en ce sens que ces personnes vont faire partie des Forces armées canadiennes d'une façon différente. Elles ne seraient pas nécessairement des soldats ou des marins à temps partiel ou de soir; ce serait des résidents... Leur statut serait légèrement différent, un peu comme celui des professionnels de la santé qui font partie des réserves, mais qui ne sont pas tenus de se présenter tous les mardis ou jeudis ou une fin de semaine par mois. En somme, nous envisageons de nous doter d'une capacité de cyberdéfense plus diversifiée qu'au départ, qui pourrait couvrir le volet protection comme le volet guerre.
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Membres du Comité permanent de la défense nationale, mesdames et messieurs, c'est un honneur de vous transmettre les salutations des membres de la 8
e Escadre de la BFC Trenton. Que ce soit pour la livraison d'approvisionnements dans l'Extrême-Arctique ou le transport aérien de troupes, de matériel et d'aide humanitaire partout dans le monde, la 8
e Escadre est fière d'être la plaque tournante des opérations de mobilité aérienne au Canada et elle demeure résolue à contribuer à la défense de l'Amérique du Nord.
En accueillant la zone d'alerte de réaction rapide du NORAD, la 8e Escadre Trenton offre un soutien au sol essentiel permettant le décollage immédiat des chasseurs CF-18 Hornet pour protéger notre espace aérien des menaces aériennes possibles. La 8e Escadre de la BFC Trenton est aux premières lignes de l'aviation militaire canadienne avec sa flotte d'aéronefs de transport stratégique et tactique, ainsi que ses aéronefs de recherche et sauvetage. Nous sommes responsables des opérations de recherche et sauvetage dans une vaste zone relevant de la compétence du Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage à Trenton.
Le 424e Escadron de transport et de sauvetage, qui exploite la flotte d'hélicoptères CH-146 Griffon et d'avions CC-130 Hercules, est au service des Canadiens dans la région de recherche et sauvetage de Trenton. Ce secteur d'une superficie de 10 millions de kilomètres carrés comprend presque tout le Québec, de même que l'ensemble de l'Ontario, des provinces des Prairies et de l'Arctique.
Au fil des ans, les membres du 424e Escadron se sont engagés à sauver des vies et ils ont appuyé des missions de secours à l'échelle internationale, dont en Haïti et en Jamaïque. En décembre 2013, un équipage du 424e Escadron a sauvé un opérateur de grue piégé dans le gigantesque incendie d'un immeuble à Kingston, en Ontario. En 2014, l'Escadron a participé à plus de 170 missions de recherche et sauvetage.
Nous avons également une capacité d'intervention en cas de catastrophe aérienne, aussi appelée la CATAIR, qui peut être déployée rapidement si nécessaire. En août 2011, lors d'un exercice dans le cadre de l'opération NANOOK, nous avons été appelés à venir en aide aux victimes de l'écrasement du vol 6560 de First Air.
Les vols quotidiens à destination des quatre coins du monde sont courants pour la 8e Escadre, qui peut rapidement intervenir en cas d'incident international. Avec l'appui du personnel du mouvement aérien du 2e Escadron des mouvements aériens, le CC-177 Globemaster Ill du 429e Escadron de transport, le CC-130J Hercules du 436e Escadron de transport, le CC-150 Polaris du 437e Escadron de transport et le CC-144 Challenger du 412e Escadron de transport ont offert un soutien de transport aérien essentiel aux opérations des Forces armées canadiennes au pays et à l'étranger.
Parmi ces opérations, on compte notre mission de 10 ans en Afghanistan, l'opération MOBILE en Libye, la Force opérationnelle aérienne Mali, et plus récemment, nos convois aériens et nos vols de soutien lors de diverses missions des Forces armées canadiennes telles que l'opération REASSURANCE en Europe de l'Est, l'opération SIRONA en Sierra Leone, l'opération CALUMET en Égypte, l'opération IMPACT au Koweït, et l'opération NANOOK à l'appui de la souveraineté du Canada dans l'Arctique. La 8e Escadre a hâte de recevoir le cinquième avion C-17 Globemaster. Cette incroyable capacité de transport aérien stratégique permet aux Forces armées canadiennes de soutenir les opérations nationales et internationales en transportant des cargaisons plus lourdes et en volant plus haut, plus vite et plus loin.
Parallèlement aux importants déploiements, les aéronefs et le personnel de la 8e Escadre Trenton participent souvent au réapprovisionnement de la station des Forces canadiennes Alert, l'endroit habité le plus au nord de la planète où la souveraineté canadienne est maintenue. Nous fournissons également l'équipement de l'Équipe d'intervention en cas de catastrophe (EICC). Cette équipe d'intervention rapide a participé à des missions d'aide humanitaire dans le cadre des opérations suivantes: l'opération PLATEAU menée au Pakistan après le violent séisme de 2005, l'opération STRUCTURE menée au Sri Lanka à la suite du tsunami qui a dévasté la région en 2005, l'opération TORRENT menée en Turquie à la suite du violent tremblement de terre survenu en 1999, l'opération HESTIA menée à Haïti après le séisme dévastateur de 2010 et l'opération RENAISSANCE menée aux Philippines afin de venir en aide aux victimes du typhon Haiyan en 2013.
L'effectif de la 8e Escadre de la BFC Trenton compte actuellement 3 200 membres de la Force régulière, 600 réservistes et 500 civils. Nous sommes honorés de servir les Canadiens et c'est une fierté pour nous d'abriter les forces de mobilité aérienne du Canada et d'être un centre d'excellence pour les opérations mondiales.
La 8e Escadre de la BFC Trenton demeure engagée à défendre l'Amérique du Nord et à promouvoir les intérêts des Canadiens partout dans le monde.
Merci.
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Oui, monsieur. Merci de me poser la question.
Habituellement, la 8e Escadre mène des missions de réapprovisionnement et de maintien en puissance pour l'Arctique canadien. Le 436e Escadron, qui opère le CC-130J Hercules, se rend à la station des Forces canadiennes Alert une fois par semaine ou aux deux semaines. De plus, deux fois par année, nous procédons à l'opération BOXTOP. L'opération s'échelonne sur deux ou trois semaines et vise à transporter un cargaison liquide et une cargaison sèche à la station Alert. Une opération semblable, l'opération NEVUS, permet de réapprovisionner la station Eureka. Il s'agit là aussi de transporter des denrées sèches et du carburant liquide.
L'escadre étant en quelque sorte la passerelle aérienne de toutes les missions au pays et à l'étranger, et pour parler précisément du Nord, ce sont nos appareils qui sont normalement utilisés lorsque l'armée mène des opérations et des exercices à court et à long terme dans le nord du Canada. De la même façon, si nos chasseurs doivent être déployés vers un emplacement d'opérations avancé dans l'Arctique, ce sera un de nos aéronefs, le CC-130J Hercules ou le C-17 Globemaster, qui y transportera le personnel et l'équipement. Parallèlement, si nos chasseurs doivent être ravitaillés en vol en route vers les destinations nordiques, le ravitaillement sera fait par notre CC-150 Polaris. Sur les cinq, deux sont configurés pour permettre le ravitaillement en vol des chasseurs canadiens, mais aussi, lors de déploiements, de chasseurs multinationaux, comme c'est le cas pour l'opération IMPACT à l'étranger.
En ce qui a trait aux opérations de recherche et sauvetage, le 424e Escadron intervient dans la région desservie par la base de Trenton, qui, comme je l'indiquais dans ma déclaration préliminaire, couvre les Prairies, l'Ontario et une grande partie du Québec, jusqu'à l'Arctique. Il dispose d'un C-130H Hercules et d'hélicoptères CH-146 Griffon; la 8e Escadre partage ce mandat avec la 17e Escadre de Winnipeg, vu l'étendue de la région à couvrir.
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Je voulais qu'il pose d'abord sa question, mais nous pouvons faire l'inverse.
J'aimerais que nous parlions de vos responsabilités en matière de recherche et sauvetage. Comme vous l'avez souligné, vous jouez un rôle important à Trenton en desservant un très vaste territoire: la plus grande partie du Québec, la totalité de l'Ontario, les provinces des Prairies et l'Extrême-Arctique.
Ma question porte sur l'utilisation d'hélicoptères Griffon comme appareils de recherche et sauvetage. Il semblerait que cela devait être une mesure temporaire en 2005, mais neuf années se sont écoulées depuis.
Ces hélicoptères ont environ la moitié du rayon d'action des Cormorant. Ils n'offrent pas la même capacité de recherche et de sauvetage en mer, en sachant bien sûr que les Grands Lacs comptent pour une grande part du territoire que vous desservez. En outre, il ne leur est pas vraiment facile de se rendre jusqu'en Arctique. Vous avez parlé du rôle de la 17e escadre qui dispose d'avions Hercules, mais pas d'hélicoptères.
Est-ce que vous jugez cela suffisant? Le vérificateur général ne semble pas le croire. Selon un rapport interne, ils posent un plus grand risque pour les pilotes et les membres d'équipage en plus d'offrir des capacités limitées. En cas d'accident, le Cormorant peut en effet transporter 30 victimes, alors que le Griffon n'en accueille que 4.
Dans quelle mesure estimez-vous urgent que l'on prenne des dispositions à ce sujet? Nous savons que le gouvernement a acquis neuf cellules ayant déjà servi à la flotte présidentielle américaine et que l'ancien ministre de la Défense, M. MacKay, avait commandé au printemps 2014 une étude sur leurs perspectives d'utilisation au Canada. Où en est-on rendu dans ce projet? Croyez-vous que ces hélicoptères offrant une capacité moindre en recherche et sauvetage peuvent être à la hauteur compte tenu de l'immense superficie que vous devez desservir?
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Merci, monsieur le président.
Comme il est question d'hélicoptères, j'aimerais revenir à un vieux dossier dans le contexte de la recherche et du sauvetage, car certains membres actuels du comité n'étaient pas là à l'époque. Je vous ramène à la campagne électorale fédérale de 1997 qui portait sur l'annulation du projet d'achat des EH-101.
Il existait trois versions différentes des hélicoptère EH-101. L'une d'elles était pour le service maritime et devait remplacer les hélicoptères que nous avons maintenant sur nos frégates — les Sea Kings. Il y avait une autre version pour la recherche et le sauvetage, de même qu'une version utilitaire. Il y a maintenant les Cyclones qui entrent en service pour nos besoins maritimes. Nous avons les Chinooks à Petawawa pour nos besoins utilitaires, mais nous attendons toujours pour la recherche et le sauvetage. L'un des avantages importants de ces trois versions différentes du EH-101 venait du fait que leurs pièces étaient interchangeables. Nous aurions ainsi éviter les problèmes que nous avons eus avec le Cormorant.
Je veux aussi parler du C-17.
Il y a un certain nombre d'années, les forces militaires offraient de concert avec le Parlement un programme qui permettait aux parlementaires d'en apprendre davantage sur les différents aspects de nos forces aériennes, terrestres et navales. J'ai alors fait partie d'un groupe qui a visité votre escadre, et nous avons pu voir l'un des premiers C-17. À l'époque, l'équipage et les pilotes étaient surchargés de travail. On disait que la demande était si forte qu'il fallait un plus grand nombre d'avions et d'équipages.
Je me réjouis donc d'apprendre que nous aurons désormais un C-17 supplémentaire. Je me demande toutefois si nous avons réglé nos problèmes de personnel ou s'il y a encore des pressions qui s'exercent à ce niveau. Est-ce qu'on leur dispense la formation nécessaire? Ont-ils des périodes de répit suffisantes? Avons-nous assez de personnel pour faire voler ces C-17?
J'étais alors commandant du 429e Escadron. Nous n'avions aucun aéronef au départ et nous en avons finalement eu quatre.
En parlant des équipages, vous pensiez sans doute aux pilotes, aux arrimeurs, mais également aux spécialistes de l'entretien. Je dirais que chaque fois que nous acquérons de nouveaux appareils, il nous faut trouver le juste équilibre entre le nombre de commandants de bord et de copilotes, pour parler seulement de ce qui se passe dans le cockpit. Ainsi, c'est le nombre de commandants de bord qui peut restreindre nos possibilités. Je pouvais compter à l'époque sur un total de 32 pilotes, ce qui permet à première vue la formation de 16 équipes de pilotage, mais si je n'avais que 7 commandants de bord à ma disposition, j'étais en fait limité à 7 équipages.
Depuis lors, nous avons été en mesure d'offrir un programme assez intensif de formation et de perfectionnement. C'est sans doute aux environs de 2010 que nous en sommes arrivés au juste équilibre recherché, à savoir environ 60 % de commandants de bord et 40 % de copilotes.
Il en va de même de nos arrimeurs qui doivent acquérir toutes les compétences requises pour pouvoir diriger une mission à partir de l'arrière de l'aéronef en situation de déploiement. Les arrimeurs qui n'ont pas encore atteint ce niveau de qualification doivent travailler en partenariat avec un collègue qui y est parvenu.
Enfin, nos spécialistes de l'entretien ont dû apprendre à connaître un tout nouvel appareil. Comme on mise de plus en plus sur les systèmes informatiques, il faut pouvoir compter à la fois sur des techniciens de cellules et des spécialistes en logiciels aéronautiques.
Une fois cet équilibre atteint, il faut permettre à ces gens-là d'acquérir les compétences requises. Ils passent ainsi du niveau de compétence A au niveau C, et il y a plusieurs étapes à franchir avant de pouvoir effectivement autoriser le vol d'un aéronef. Comme pour les pilotes et les arrimeurs, il faut un certain temps pour y arriver. Je peux vous assurer que cet équilibre en matière de compétences et d'effectifs disponibles est chose faite, et ce, sans doute depuis 2010-2011.
L'ajout d'un cinquième C-17 ne posera pas de problème au niveau du personnel comme cela aurait été le cas en 2008-2009 lorsque vous êtes venue à Trenton.
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Les nouveaux aéronefs qui voient maintenant le jour se distinguent par leur technologie de formation très perfectionnée, notamment pour ce qui est des simulateurs
Bon nombre de nos nouveaux pilotes pour les C-17 et les autres appareils de notre flotte ont passé leurs deux ou trois premières années au sein des forces militaires à suivre une formation de base, des cours de survie, une formation linguistique et tous les autres cours nécessaires pour accéder à la formation de pilote. Une fois leur brevet obtenu, ils doivent suivre un entraînement d'environ trois mois et demi à la base Altus des forces aériennes américaines en Oklahoma. À leur retour, leur brevet est toujours assorti de certaines restrictions. Il leur faut encore une trentaine de mois pour franchir toutes les étapes afin de devenir copilote puis commandant de bord.
Pour répondre à votre question concernant les pilotes civils, je dirais que peu de temps après mon arrivée dans les forces en tant que pilote, nous avons accueilli un grand nombre de diplômés des écoles de pilotage qui ont pu franchir en mode accéléré les étapes de notre programme de formation. Il leur a donc peut-être fallu la moitié des trois ans normalement nécessaires pour obtenir leur brevet, en incluant notamment la formation de base. Ils ont ensuite pu accéder aux unités d'entraînement opérationnel pour les aéronefs de l'époque, comme le Hercules C-130 et l'Aurora CP-140.
Je me réjouis de pouvoir entendre ce que vous avez à nous dire. J'ai trois questions pour vous.
La première concerne le plan de remplacement de la flotte de recherche et sauvetage, un enjeu jugé prioritaire en 2003 par le général Henault, chef d'état-major de la Défense à l'époque. En 2005, le Parti conservateur a fait campagne sur le projet de remplacement des 17 appareils de la flotte de recherche et sauvetage. Ce projet fait partie des priorités établies dans le cadre de la stratégie de défense Le Canada d'abord, mais on n'a toujours pas vu de demande de propositions à cet effet.
Sur la côte Ouest, nous adorons les avions Buffalo qui sont encore en service même s'il faut aller dans les musées pour trouver des pièces de rechange. J'aimerais simplement avoir une idée des impacts du vieillissement de la flotte et du projet de remplacement qui tarde à se concrétiser sur la structure de vos coûts opérationnels à Trenton.
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Merci pour la question.
Je vais vous parler des cinq avions C-130H dont nous devons assurer l'entretien à Trenton. Avec l'aide de quelques contractuels, notre équipe de spécialistes arrive à maintenir la flotte en assez bon état pour qu'elle soit toujours prête à intervenir conformément à notre mandat. Je n'ai constaté aucun problème de disponibilité de service qui aurait pu m'empêcher de m'acquitter de mon mandat.
Pour ce qui est de la durée de vie utile des appareils, nous nous en tirons bien également grâce à l'acquisition d'un Hercules CC-130J expressément pour le volet transport tactique. Nous pouvons ainsi utiliser notre flotte du modèle H exclusivement pour les activités de recherche et sauvetage. De cette façon, nous avons pu mobiliser l'expertise et les aéronefs nécessaires pour bien remplir nos différents rôles.
On peut dire la même chose de nos hélicoptères Griffon. Il va de soi qu'ils font partie d'une flotte qui comprend également des avions tactiques, mais nos trois CH-146 se consacrent entièrement aux opérations de recherche et sauvetage sans qu'il y ait échanges réciproques avec nos partenaires en aviation d'attaque.
Je vais d'abord parler de la capacité de transport aérien stratégique, car jusqu'en 2007, avant que nous ayons les C-17, les CC-177 Globemaster, nous avions un peu de difficulté à réagir de la façon dont nous le pouvons depuis que nous avons acquis cet aéronef. La capacité de transport aérien stratégique s'appuie sur quatre éléments que le C-17 nous apporte à moi, en tant que commandant de la 8e Escadre, à mon commandant d'escadron qui est responsable du déploiement de ces aéronefs et, au bout du compte, au Canada dans son ensemble: la rapidité de réaction, la pertinence, la fiabilité et la portée. Le C-17 répond largement à ces besoins, et nous en profitons en tant que service, pour projeter nos valeurs et nos capacités.
En ce qui concerne la rapidité de réaction, le C-17 peut partir quand on nous le demande ou quand il le faut. Nous n'avons plus besoin de recourir à la location pour cela. Pour ce qui est de la pertinence, compte tenu de sa capacité de levage, nous pouvons transporter une grande quantité d'équipement requis pour des causes humanitaires ou pour le soutien de nos troupes déployées en mission de combat. Pour le fret surdimensionné et ce genre de choses, nous savons que nous pouvons le transporter. Sur le plan de la fiabilité, il s'agit de plus qu'un simple aéronef. Il fait l'objet d'un partenariat mondial de maintien en puissance et de soutien avec d'autres services qui utilisent cet aéronef, avec Boeing. Enfin, il y a sa portée. Compte tenu des distances qu'il peut parcourir et de la vitesse à laquelle il peut le faire, nous savons que nous pouvons établir des ponts aériens qui seraient impossibles autrement — comme nous l'avons fait pour l'opération RENAISSANCE, aux Philippines.
C'est en réalité ce qu'une capacité de transport aérien stratégique comme celle qui vient avec le C-17 nous donne: la rapidité de réaction, la pertinence, la fiabilité et la portée. Comme je l'ai dit, qu'il s'agisse d'une mission de combat ou d'une mission humanitaire, il peut répondre aux besoins comme nulle autre capacité, et c'est nous qui décidons du moment où il part et de l'endroit où il va.
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Certainement, monsieur. Merci, monsieur Williamson.
Premièrement, Trenton étant une plaque tournante de mobilité aérienne, nous avons là la capacité d'envoyer des gens en Arctique et d'y apporter chaque semaine ce qu'il leur faut pour y demeurer. C'est la première chose.
Deuxièmement, il y a le commandement et le contrôle. Le commandant qui est à Alert en ce moment, le major Brian Tang, relève de moi. Je suis le commandant de formation qui veille au soutien de ses besoins relatifs au commandement et au contrôle. C'est la deuxième chose.
Le troisième élément, qui est en évolution en ce moment, bien entendu, est l'infrastructure. La passation de marchés et les questions d'infrastructure à la SFC Alert sont une responsabilité qui incombe à la 8e Escadre, mais qui est sur le point d'être transférée au groupe du SMA(IE), notre sous-ministre adjoint de l'Infrastructure et de l'Environnement. Ce groupe va assumer cela, comme il l'aura fait pour pratiquement toutes les autres bases au Canada d'ici à peu près un an.
Ce sont mes trois rôles.
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Ayant acquis la capacité de transport aérien du C-17 en 2007 et, peu de temps après, la capacité de transport aérien tactique que le 17 CC-130J offrait, nous avons plus ou moins mis des aéronefs sur l'aire de trafic et avons commencé à les utiliser sans avoir d'infrastructure. Évidemment, cela représentait un poids pour les opérations initiales, en ce sens que nous misions beaucoup sur nos partenaires dans le sud pour l'espace dans les hangars, etc. Nous avons dû nous débrouiller avec cela.
Ce que nous avons ici, c'est le hangar numéro un, au nord, qui comporte deux baies. Il peut accueillir le C-17, ce qui nous permet de réaliser nos révisions à moyen terme et nos révisions majeures chez nous, plutôt que de les faire ailleurs. Un hangar très semblable, le numéro six, est en construction du côté sud de l'aérodrome, et il servira à la même chose. Ce hangar peut recevoir un CC-150 Polaris en même temps.
Au nord, nous avons un hangar à deux baies pour notre CC-130J, dans l'aire de trafic. Nous avons des plans sur papier visant un hangar à quatre baies du côté sud, à côté du hangar numéro six, mentionné précédemment, qui servira à la même chose.
Une caserne de pompiers comportant 15 baies est presque terminée. Elle devrait être terminée cet été et être opérationnelle à l'automne, ce qui nous permettra de réagir à un niveau d'intervention d'urgence de 8, ce qui correspond à la norme minimale pour le soutien d'appareils comme le C-17 et le CC-150: il y a premièrement la taille des aéronefs; deuxièmement, le nombre d'aéronefs que nous avons; et troisièmement le matériau composite dont ils sont faits.
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Merci beaucoup, colonel. Vous avez fait un exposé intéressant.
Je veux parler de vos responsabilités dans l'Arctique, en particulier concernant la recherche et sauvetage et la souveraineté. M. Harris a mentionné précédemment nos préoccupations concernant le délai de réponse pour la recherche et sauvetage, l'équipement que vous avez et le temps qu'il faut pour réagir. Cela ne va qu'empirer au fil du temps, avec l'augmentation du trafic commercial dans ce secteur.
Je pense aussi aux responsabilités relatives à la souveraineté, avec la présence croissante de pays comme la Russie, qui ont des actifs dans l'Arctique.
Envisagez-vous que nous passions à une base aérienne située au nord du 60° comme moyen de répondre à nos obligations de recherche et sauvetage, mais aussi de mener convenablement nos patrouilles de souveraineté?
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Je vous remercie de votre question.
En ce qui concerne les délais de réaction, ici, à Trenton — et en fait pour toute la capacité de recherche et sauvetage du pays —, au cours des deux dernières années, nous avons modifié la disponibilité opérationnelle de 30 minutes à laquelle nous devons nous conformer.
Avant, nous avions une disponibilité opérationnelle de 30 minutes du lundi au vendredi, le jour, de 8 heures à 16 heures. Pas l'été dernier, mais l'été précédent, l'été 2013, nous avons modifié la disponibilité opérationnelle pendant les mois d'été — c'est-à-dire de la longue fin de semaine de mai à la fin de semaine de la fête du Travail. Nous cherchions ainsi à ajuster la disponibilité opérationnelle de manière à réagir en 30 minutes ou moins pendant les périodes où le risque est historiquement plus élevé.
Pendant l'été 2013, nous avons eu beaucoup de succès, si je puis dire, en modifiant la disponibilité opérationnelle de sorte que nous soyons plus près d'une réponse en 30 minutes un jeudi ou un lundi, entre le milieu de la journée et les soirées, et en ayant notre disponibilité opérationnelle de deux heures pendant les périodes où le risque était moindre. Statistiquement parlant, nous avons mieux réussi.
Nous avons depuis modifié ou amélioré notre disponibilité, par rapport à l'été dernier. Nous avons ajusté et étendu les heures pendant lesquelles notre disponibilité opérationnelle est de 30 minutes. Encore là, nous avons eu plus de succès.
Pouvoir réagir 24 heures sur 24 en 30 minutes serait très exigeant en ressources. Je pense bien qu'il faudrait mener une étude approfondie et évaluer l'effectif à cette fin.
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Merci, monsieur le président. Je veux partager mon temps avec M. Chisu.
Colonel, il est bon de vous revoir. Il est toujours agréable d'avoir l'avis des experts sur le terrain. Il est dommage que nous n'ayons pas pu vous visiter, car la 8e Escadre est tout simplement une base fantastique qui continue de croître et de si bien servir le Canada. Nous vous savons gré de votre leadership.
J'ai deux questions à vous poser. Premièrement, quel rôle la 8e Escadre a-t-elle joué dans le contexte du NORAD, particulièrement en ce qui concerne la défense de la souveraineté de l'Arctique?
Deuxièmement, vous avez parlé des emplacements d'opérations avancées dans l'Arctique. Pourriez-vous nous en dire davantage sur le rôle que ces EOA jouent sur le plan de la défense de la souveraineté de l'Arctique, compte tenu en particulier, comme on l'a dit précédemment, du positionnement croissant de la Fédération de Russie?
En ce qui concerne le NORAD, j'ai mentionné notre zone d'alerte de réaction rapide, à la 8e Escadre. C'est en fait un de nos deux mandats liés au NORAD. Quand les chasseurs à réaction basés à Bagotville sont appelés à réagir ou à se prépositionner, nous comptons parmi les emplacements où ils vont se prépositionner. Notre emplacement est très stratégique du point de vue du temps et de l'espace. Une carte permettrait de [Note de la rédaction: inaudible] cela.
Nous sommes prêts en tout temps à recevoir des chasseurs F-18, à les réparer et à en faire l'entretien, dans une certaine mesure, grâce à nos techniciens formés. Au-delà de leur capacité, Bagotville devrait déployer des techniciens. Nous correspondons à la première ligne de résistance.
De même, j'ai mentionné que deux de nos CC-150 Polaris Airbus sont en fait configurés pour faire le ravitaillement en vol de nos chasseurs F-18. Ils sont aussi en posture d'intervention — c'est de l'information classifiée — de manière à répondre aux besoins à l'échelle du Canada.
Enfin, je n'en sais pas vraiment beaucoup sur la structure ou sur les opérations des EOA, mais je peux vous dire qu'avec nos équipes mobiles de mouvements aériens, basées dans deux escadrons des mouvements aériens, avec notre capacité de déplacer du personnel et de l'équipement, et notre capacité en avions ravitailleurs, on nous utilise régulièrement pour des exercices. On nous a d'ailleurs activés dans le passé pour que nous nous rendions au nord ou pour que nous contribuions à nos opérations de chasse au nord.
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Ce n'est pas un problème. Je vous assure que je vais répondre brièvement.
En fin de compte, avec l'entretien et la maintenance de deuxième et de troisième échelon qu'il faut pour ces nouvelles flottes, il y a un grand besoin auquel nos hangars répondent, alors que cela n'existait pas à l'époque, au Canada, pour l'entretien du C-17 et du modèle J. Nous avons cela, maintenant.
L'effet se faisait alors sentir plus que tout sur la disponibilité des aéronefs. Il n'y avait pas tant d'effet sur l'état de fonctionnement comme tel, bien qu'il y en avait dans une certaine mesure, mais nous consacrions du temps — des heures — à envoyer nos aéronefs aux États-Unis pour que nous puissions [Note de la rédaction: inaudible] là-bas. Nous perdions des heures de vol cellule, que nous ne pouvions utiliser pour nos besoins, ici au Canada. Les aéronefs étaient là-bas pendant une longue période et, en plus, n'étaient pas disponibles.
Nous pouvons profiter d'une plus grande disponibilité de nos aéronefs et avoir des résultats très satisfaisants, concernant leur état de fonctionnement.
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Merci, monsieur Harris.
Je vais d'abord répondre à la question sur les F-18. C'est de l'information classifiée. En fait, je ne l'ai pas ici.
Pour ce qui est de la recherche et sauvetage, oui, c'est toujours une disponibilité opérationnelle de 30 minutes toute l'année. C'est au cours des mois d'été que nous la modifions pour qu'elle soit prolongée et pour qu'elle corresponde mieux aux moments où nos citoyens courent plus de risques. Donc, oui, c'est une modification permanente. Tous les étés, de mai à septembre, la disponibilité est ainsi modifiée.
M. Jack Harris: C'est une bonne chose.