:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de nous donner, à mes collègues et à moi, l'occasion de vous entretenir d'un sujet qui nous préoccupe tous vivement.
[Français]
Comme vous tous, j'ai lu et relu les articles publiés récemment dans les revues L'actualité et MacLean's concernant l'inconduite à caractère sexuel dans les Forces armées canadiennes.
[Traduction]
Comme vous, je suis troublé par les allégations présentées dans cet article. Évidemment, nul ne devrait être confronté aux situations décrites par les personnes citées. Je suis de tout coeur avec les personnes qui ont été victimes d'inconduite sexuelle. II faut beaucoup de courage pour dénoncer ce type de situation.
En ce qui concerne ces articles, bien que les membres des Forces armées canadiennes aient eu de la difficulté à les lire, je dois dire que leur publication a par ailleurs mis en évidence ma responsabilité et me donne l'occasion d'expliquer nos politiques et nos procédures actuelles en matière d'inconduite sexuelle, de les revoir et de les améliorer s'il y a lieu.
[Français]
Avant tout, ces allégations exigent de ma part, en tant que chef d'état-major de la Défense, ainsi que de la part du leadership de nos forces, un message clair et ferme.
[Traduction]
Permettez-moi d'abord de dire que je n'accepte pas l'idée, peu importe son origine, que l'inconduite sexuelle fait tout simplement partie de notre culture militaire. L'inconduite sexuelle sous toutes ses formes est répréhensible. Elle est odieuse, elle est destructrice, et ce type de comportement va tout à fait à l'encontre de toutes les valeurs que défendent les Forces canadiennes. Notre principale mission, comme vous le savez, consiste à défendre le Canada et les valeurs canadiennes au nom des citoyens de ce pays. Nous nous sommes engagés à le faire au prix de nos vies.
[Français]
Afin que notre service et notre sacrifice à la nation soient significatifs, nous devons nous-mêmes être des citoyens exemplaires et incarner des valeurs fondamentales canadiennes telles que le respect envers tous et chacun, tout en conservant les plus hauts standards de conduite personnelle.
[Traduction]
Afin de former une équipe cohésive et efficace dans le cadre de nos opérations au Canada et à l'étranger, nous devons être en mesure de compter les uns sur les autres et de nous faire mutuellement confiance, comme des frères et des soeurs d'armes, peu importe le sexe, l'âge, l'origine ethnique, la religion ou toute autre différence. Nous devons favoriser une culture de respect en vue d'éviter avant tout les incidents. Toutefois, si un incident se produit, nous devons le régler comme il se doit.
[Français]
C'est pour ces raisons que les Forces armées canadiennes et le ministère de la Défense nationale appuient fortement la prévention et la résolution du harcèlement.
[Traduction]
Précisons d'abord que la mise en oeuvre de la Politique sur la prévention et la résolution du harcèlement remonte à 1988. Dix ans plus tard, une formation obligatoire sur la prévention du harcèlement a été imposée à tous les militaires puis, en 2001, le Programme d'éthique de la Défense et le Programme de résolution des conflits ont vu le jour, chacun ayant pour objectif d'accroître la sensibilisation aux questions d'éthique, d'encourager les pratiques exemplaires et de résoudre rapidement les problèmes, avant qu'ils ne risquent de s'envenimer.
Je crois que nos efforts dans ces domaines ont porté leurs fruits. En effet, le plus récent sondage des Forces armées canadiennes sur le harcèlement en milieu de travail, réalisé en 2012, révèle que tous les types de harcèlement, y compris le harcèlement sexuel, ont considérablement diminué au cours des 15 dernières années.
Cela dit, il ressort également des analyses préliminaires du même sondage de 2012 que les membres des groupes désignés, dont les femmes, sont plus susceptibles de subir du harcèlement que les autres. Les analyses indiquent également qu'ils seraient moins enclins à signaler le harcèlement parce qu'ils redoutent les conséquences sur le plan professionnel ou qu'ils craignent de ne pas être pris au sérieux. C'est une constatation importante, qui indique que je dois en faire davantage.
[Français]
Nos politiques sont claires: la chaîne de commandement doit prendre au sérieux chaque plainte et agir de façon convenable, notamment en offrant du soutien aux plaignants et plaignantes sans qu'ils aient à craindre des représailles.
[Traduction]
L'existence de cas non signalés pourrait supposer qu'il y a un écart entre nos politiques et procédures officielles et la réalité sur le terrain; s'il existe un tel écart, qu'il soit important ou non, il incombe aux échelons supérieurs de la chaîne de commandement de le combler.
[Français]
L'armée a une structure pyramidale de manière à assurer la réussite de ses opérations. Cette structure présente aussi bien des avantages que des inconvénients.
[Traduction]
Si les dirigeants font preuve de laxisme, notre structure de leadership pyramidale pourrait nuire à l'atteinte de résultats positifs. Par contre, lorsque les dirigeants sont déterminés, ce qui est habituellement le cas, à mon avis, elle peut se révéler un moteur efficace et rapide pour atteindre les objectifs escomptés.
Je tiens à souligner encore une fois que toute allégation d'agression sexuelle doit être signalée aux autorités compétentes afin qu'une enquête soit menée. L'agression sexuelle constitue un délit, tant dans le système de justice civile que dans le système de justice militaire. Par conséquent, les membres des FAC accusés de ce type de crime peuvent être poursuivis dans l'un ou dans l'autre.
Comme vous le savez, le Canada dispose d'un système de justice militaire séparé et parallèle. La Cour suprême du Canada et des juristes respectés ayant mené trois examens indépendants ont confirmé la nécessité de ce système, qui nous permet d'appliquer des normes disciplinaires plus strictes à l'égard des membres des Forces armées canadiennes que celles qui sont imposées à l'ensemble de la population.
Le système de justice militaire du Canada est continuellement mis à jour afin de correspondre aux normes et aux valeurs juridiques canadiennes énoncées dans la Charte canadienne des droits et libertés. Lorsqu’on signale un comportement qui va à l'encontre du Code de discipline militaire, dont l'inconduite sexuelle, une enquête est menée au sein de l'unité ou par des membres du Service national des enquêtes et, s'il y a lieu, des accusations sont déposées.
[Français]
Les membres de cette unité ont le mandat d'enquêter sur les cas sérieux et délicats tels que les agressions sexuelles. Ils ont également le pouvoir de porter des accusations sans ingérence de la chaîne de commandement.
[Traduction]
Je tiens également à mentionner que le Groupe de la Police militaire des Forces canadiennes, y compris le Service national des enquêtes, gère un programme d'aide aux victimes, qui offre aux plaignants un soutien immédiat et continu et peut les diriger vers d'autres organismes en cas de besoin.
Lorsque les accusations aboutissent à un procès en cour martiale, le Directeur—Poursuites militaires, qui est indépendant, doit examiner le dossier et un juge militaire indépendant, nommé par le gouverneur en conseil, est chargé de rendre une décision, avec ou sans l'aide d'un jury, dans le cadre d'un processus qui ressemble beaucoup à celui du système civil. Chaque étape du traitement d'une affaire grave et délicate comme l’est un dossier d'agression sexuelle, soit l'enquête, la poursuite et le jugement, a été conçue de manière à ce que la chaîne de commandement ne puisse s'y ingérer.
[Français]
Les gestes reliés à l'inconduite sexuelle sont odieux et répugnants.
[Traduction]
En tant qu'officier le plus haut gradé des Forces armées canadiennes, je me suis engagé à faire preuve de leadership affirmé dans ce dossier et j'exige que tous les militaires en fassent autant.
ll faut que je sache si des obstacles empêchent que des incidents d'inconduite sexuelle ou de harcèlement sexuel soient signalés et je dois être certain que la chaîne de commandement réagit de manière appropriée lorsque des plaintes sont déposées.
Je tiens à comprendre en détail tous les problèmes et à les régler. J'ai donc lancé un appel pour qu'une mobilisation à ce sujet ait lieu à tous les échelons de l'organisation. J'ai transmis un message clair à tous les membres des Forces armées canadiennes, réitérant que l'inconduite sexuelle est contraire aux mœurs militaires et ne sera pas tolérée. J'ai commandé un examen interne des programmes et politiques en place dans notre milieu de travail et je me suis engagé à ce qu'un examen externe et indépendant détermine la mesure dans laquelle les Forces armées canadiennes règlent les affaires liées à l'inconduite sexuelle et au harcèlement sexuel.
Lorsque les résultats de ces examens seront prêts, j'envisagerai toutes les options permettant de résoudre les problèmes relevés, notamment en ce qui concerne l’amélioration des politiques, des procédures et des programmes des Forces armées canadiennes.
[Français]
D'aucune façon je n'accepterai que nos confrères et consoeurs de combat soient trahis par les leurs.
[Traduction]
Je veux que ce soit clair dans l'esprit de tous les membres des Forces armées canadiennes: nous sommes tous responsables de faire en sorte que notre milieu de travail soit sain, ce qui n'est possible qu'en traitant tout le monde avec respect, en signalant les infractions militaires présumées et en offrant un soutien aux victimes.
Monsieur le président, merci.
Merci.
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Merci beaucoup d'être ici, et merci de votre contribution à notre pays.
Je tiens à dire au général Lawson et aux autres qu'il y a environ 18 mois, nous étions dans la même pièce en compagnie du commissaire Paulson et d'un groupe de représentants de la GRC. Certains de vos gens ont témoigné par la suite.
J'ai écouté le commissaire Paulson nous faire part de ses bonnes intentions, avec de nombreux graphiques représentant les divers moyens qu'ils allaient prendre pour mettre fin aux problèmes de harcèlement sexuel. Il nous a dit comment cela allait changer considérablement la situation. Et, vous savez, je l'ai cru. J'ai cru ce qu'il disait. Il était peut-être sincère ce jour-là, mais les choses se sont envenimées par la suite.
Le projet de loi a clairement muselé les membres de la GRC en faisant en sorte qu'ils ne sont plus autorisés, par l'entremise d'un processus de réglementation, à parler aux politiciens ou aux médias. Ils ne peuvent plus rien dire qui dénigre la GRC. C'est une façon de museler tous les membres actuels. J'ai une liste de plusieurs personnes qui doivent prendre leur retraite dans un an ou deux, et elles sont disposées à parler au public.
Certains membres de la Défense nationale doivent obtenir une permission auprès de la chaîne de commandement pour pouvoir s'adresser au public. Comment pouvons-nous avoir confiance en tant que représentants élus qui veulent s'assurer d'avoir un organisme qui attire des femmes qui veulent y faire carrière? Comment pouvons-nous leur garantir quoi que ce soit alors que l'on muselle tous les organismes dont nous parlons, et que, par la suite, on leur dit entre autres que toutes sortes de mesures sont prises pour les protéger?
Des membres de la GRC m'ont dit exactement la même chose. Rien n'a changé dans cet organisme, si ce n'est qu'on ne peut plus rien dire. Votre organisme a une chaîne de commandement qui interdit aux gens de parler. Pour vraiment comprendre l'ampleur du problème et trouver la voie à suivre, avez-vous pensé ne tout simplement pas punir les gens qui présentent ce genre de plaintes? Vous devez éliminer la permission de la chaîne de commandement et enlever la muselière, et tâchons de comprendre une fois pour toutes l'ampleur du problème et comment nous allons le régler.
Je sais que vous voulez le régler. Je pense que c'était également ce que voulait le commissaire Paulson, mais les mesures qu'il a prises étaient insuffisantes pour remuer un organisme de manière à ce qu'on comprenne que personne ne tolérera le harcèlement sexuel dans les services militaires concernés, personne. D'ici à ce que les supérieurs hiérarchiques fassent vraiment bouger les choses, rien ne changera. On camoufle la vérité, et des gens sont victimisés et craignent les représailles.
Dans son témoignage devant notre comité en 2012, l'ombudsman de la GRC a lui-même dit qu'on craignait les représailles. La situation ne changera pas sans remue-ménage complet. C'est d'ailleurs peut-être ce que vous montrera l'examen interne. Ce n'est pas un nouveau problème.
Cela m'attriste d'être ici aujourd'hui. Je suis outrée quand je pense que nos filles, nos enfants, ne voudront peut-être pas joindre les rangs de la Défense nationale ou de la GRC.
Qu'allez-vous faire avec les agresseurs, à part les transférer ou leur donner une promotion, et pénaliser les femmes? Je vous prie d'excuser ma diatribe, mais c'est une question qui me tient à coeur, et je ne suis aucunement impressionnée par ce que j'entends aujourd'hui.
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D'accord, madame. Merci. Cela signifie que je n'ai probablement pas réussi à exprimer mon soucis également.
Mais je pense aussi que nous devrions admettre que dans le dernier sondage des employés que nous avons effectué — l'un des plus importants que nous ayons jamais réalisés —, 98,5 % des répondants ont indiqué qu'ils n'avaient été victimes d'aucun harcèlement sexuel pendant la période visée. Cela signifie que 1,5 % ont fait l'objet de harcèlement sexuel. Nous avons donc encore du travail à faire, mais ces taux sont très inférieurs à ce qu'ils étaient en 1998, lors de la parution des articles, et ils continuent de diminuer.
Je pense donc, madame, qu'il y a des nouvelles encourageantes qui donnent à penser que les femmes travaillent dans un milieu où elles peuvent s'épanouir. Nous sommes accompagnés du contre-amiral Bennett, championne des questions relatives aux femmes qui pourra traiter un peu plus de la question plus tard, mais je pense qu'il y a des nouvelles fort encourageantes.
Le fait que le taux d'attrition des femmes dans les Forces armées canadiennes soit inférieur à celui des hommes est également encourageant, car il signifie qu'elles trouvent le milieu de travail propice et sain.
J'accepte votre préoccupation et votre colère, que je partage d'ailleurs. En fait, c'est un sentiment que j'éprouve chaque jour quand je découvre que quelqu'un croit avoir été victime d'inconduite sexuelle et ne s'est pas senti capable ou libre de signaler les faits, ou pire encore, quand quelqu'un se manifeste et se heurte à un processus qui ne les appuie pas entièrement. Je sais que nous pouvons améliorer ces deux aspects.
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Merci, monsieur le président.
Général Lawson, je vous remercie de comparaître avec votre équipe.
Je vous suis reconnaissant de témoigner aujourd'hui et, en particulier, d'avoir admis que le sondage de 2012 montre qu'il reste du chemin à faire. Ce qui m'a frappé dans vos propos aujourd'hui, c'est que vous avez parlé de s'attaquer au problème au moyen de la prévention et de la résolution. Vous avez même conclu en indiquant que vous allez traiter les gens avec respect, signaler toute infraction alléguée au cours du service et soutenir les victimes d'inconduite.
Cependant, il y a aussi la question de la justice et des sanctions. Je suis également étonné par le peu d'efforts qu'on déploie pour punir ceux qui se comportent de façon inconvenante et qui agressent sexuellement leurs camarades, et je pense qu'il faut mettre l'accent sur cet aspect. Si je dis cela, c'est que certains pensent que l'idée de « modération » est néfaste pour une organisation, mais dans certaines circonstances, c'est très positif.
Si des gens se comportent mal, je me demande si vous auriez peut-être besoin de politiques plus concrètes en cas d'allégations afin de séparer immédiatement des gens. C'est une des choses qui m'ont frappé dans votre exposé et dans le rapport que j'ai lu dans Maclean's. Les politiques sont en place, mais elles n'envoient pas nécessairement un signal au reste de l'unité, aux Forces armées canadiennes ou au public, un signal qui résonne dans toute l'organisation pour indiquer que ce comportement qualifié d'« inacceptable » ne sera pas toléré.
J'aimerais que vous traitiez de la question, et particulièrement de la punition des coupables. Il ne faut pas simplement les changer de poste, tenter de corriger la situation ou discuter de la question, mais s'attaquer directement au problème pour que non seulement les intéressés, mais aussi l'unité et l'organisation elle-même sachent qu'ils seront punis.
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Merci beaucoup pour cette réponse.
La présidence va s'appuyer sur sa prérogative en vous demandant 30 secondes de patience, le temps de formuler une suggestion. Pour avoir moi-même travaillé au sein des forces civiles pendant 30 ans et collaboré avec les militaires à mon poste de Pembroke, je sais qu'il existe un protocole entre la police militaire et la police civile en cas d'allégations graves.
J'aimerais donc vous proposer une piste de réflexion. Comme nous le savons, les cas très médiatisés impliquent généralement des hommes. Au sein des services de police, nous avons noté au fil des ans que lorsqu'on parvient à éliminer les préjugés associés au signalement des agressions sexuelles, il y a une certaine période où le nombre de cas rapportés augmente et où tout le monde croit que le phénomène s'aggrave, alors que c'est simplement dû au fait que la stigmatisation moins marquée incite les gens... et tout particulièrement les hommes, comme nous avons pu le voir à l'échelle nationale avec des hockeyeurs et différents athlètes.
Je voudrais donc faire valoir très respectueusement qu'il nous faut bien comprendre, tout particulièrement dans un contexte où les hommes prédominent et où l'on a tendance à souffrir en silence lorsque les choses tournent mal, que nous vivons maintenant une époque nouvelle. De plus en plus, je crois que les Canadiens veulent que les forces militaires soient un reflet fidèle de la société. Alors, pensez à tout ce que vous pourriez faire dans votre rôle de leaders pour éliminer ces préjugés de telle sorte que les victimes n'aient plus à souffrir des représailles de la chaîne de commandement ou des anciennes façons de faire les choses. Qu'il s'agisse des rites d'initiation ou de toute autre activité semblable menée pour accueillir de nouveaux militaires au sein d'une unité, nous devons mettre fin à ces comportements en nous disant que ce n'est plus du tout approprié pour une force militaire moderne.
Merci beaucoup, général Lawson.
Nous allons interrompre nos travaux pendant deux ou trois minutes, et je vous prierais, général, d'essayer d'empêcher la horde de journalistes de pénétrer dans la salle de telle sorte que nous puissions poser nos questions à vos subordonnés.
Bien sûr, je sais que les militaires travaillent sur ce dossier. Nous allons recevoir une copie de l'examen interne du général Millar dans peu de temps, il me semble. Il va sans dire que nous voulons l'examiner et connaître les résultats.
Nous n'avons pas encore reçu de détails quant au mandat. Nous ne savons pas qui y participe, mais je crois que des questions fort intéressantes ont été posées aujourd'hui de part et d'autre. Il me semble qu'il reste beaucoup de travail à faire, notamment en ce qui concerne le lien entre la police militaire, d'une part, et la police civile d'autre part, les questions de compétence et les changements qui ont été apportés en 1998, par exemple, visant à accorder les pouvoirs nécessaires aux instances militaires en vue de poursuivre les agressions sexuelles, ce qui n'était pas possible autrefois. Quel a été le résultat de la création du rôle d'ombudsman en 1998, par exemple, qui était en partie attribuable à la crise reconnue à l'époque?
Il y a là beaucoup de matière pour les travaux du comité. Je ne crois pas que les travaux pourront commencer immédiatement. La motion indique « dès que possible », nous espérons donc pouvoir continuer à étudier la question, car elle est importante à mon avis. Les révélations ont inquiété et fâché beaucoup de gens. Il s'agit parfois d'allégations, dont certaines aboutiront à des procès et à d'autres procédures, ce qui nous indique que des démarches sont en cours.
Je crois que notre comité, en sa qualité de représentant du Parlement sur le dossier, devrait être saisi de la question et devrait mener sa propre étude sur les mesures prises jusqu'à présent ainsi que tout aspect connexe. Nous devrions nous entendre pour continuer notre travail comme nous l'avons fait aujourd'hui, et espérons-le, nous obtiendrons des réponses plus étoffées et serons peut-être en mesure de formuler nos propres recommandations quant aux mesures à prendre.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Comme vous le savez, je ne suis pas membre en règle de ce comité, mais je le répète, ce dossier est très important. Je ne connais pas votre calendrier de travaux, mais permettez-moi de vous dire que ce comité doit placer ce dossier à la tête de ses priorités, comme nous avons réussi à le faire, avec difficulté, au comité de la condition féminine. Nous avons pu effectuer quelques travaux, mais en fait, nous n'avons fait que déblayer un véritable terrain miné.
Nous savons que 51 % de la population canadienne sont des femmes. Nous voulons que les femmes puissent devenir des militaires et des agentes de la GRC ou de toute organisation qu'elles visent, et nous voulons qu'elles se sentent en sécurité et confiantes, avec une belle carrière en perspective. Pourquoi leur nier ces possibilités?
Si nous ne faisons rien, il me semble qu'en fait, nous décevrons les Canadiens. Les militaires et d'autres gens bien intentionnés tentent de faire ce qu'ils peuvent, mais la situation perdure depuis des années et des années, non seulement au Canada mais dans d'autres pays.
Je crois que nous devrions adopter la motion pour protéger la réputation du Canada et, plus important encore, l'intégrité de l'organisation. Nous devrions encourager la Défense nationale à laisser les militaires parler librement afin que les gens puissent enfin discuter de ce problème en vue de le résoudre une fois pour toutes. Il me semble que c'est notre devoir. Le comité pourrait bien faire avancer ce dossier, comme l'indique la motion.