:
Merci, monsieur le président, et merci aux autres membres du comité.
C’est un plaisir pour moi de comparaître à nouveau devant vous, cette fois à titre de sous-ministre de la Défense. Voilà un peu plus de sept semaines que j’assume mes nouvelles fonctions, et je dois dire que j’ai dû mettre les bouchées doubles pour m’y adapter.
[Français]
C'est un honneur d'avoir été choisi pour exercer des fonctions à ce moment qui s'avère à la fois très intéressant et très exigeant. J'ai consacré 35 ans de carrière à la fonction publique et ce poste me permettra de continuer à contribuer à la sécurité et au bien-être du Canada et des Canadiens.
[Traduction]
Mon père et mon grand-père ayant tous les deux servi sous les drapeaux lors des deux guerres mondiales, c’est un honneur pour moi de travailler en collaboration avec les hommes et les femmes des Forces armées canadiennes, et de les soutenir.
Je crois qu’il vaut la peine que je prenne quelques minutes pour vous exposer mes antécédents. J’ai travaillé à l’élaboration de politiques, de programmes et de règlements dans de nombreux secteurs de l’administration fédérale — environnement, transport, infrastructures, sécurité nationale — avant de le faire au ministère de la Défense. J’ai un baccalauréat en science et une maîtrise en administration des affaires. J’ai commencé ma carrière très tôt au gouvernement fédéral, dans le domaine des ressources naturelles et de la foresterie.
[Français]
J'assurais la mise en oeuvre des politiques et des programmes visant à améliorer les pratiques en foresterie au Canada et soutenir cet important secteur de notre économie.
Par la suite, j'ai travaillé dans le domaine élargi de la politique environnementale, notamment le domaine minier et l'énergie, puis en tant que directeur général des Affaires environnementales à Transports Canada, où j'ai dirigé des initiatives visant à réduire la pollution provoquée par tous les modes de transport.
[Traduction]
Par la suite, on m’a demandé de créer un programme d’infrastructure concernant les autoroutes, au ministère des Transports, et de superviser les organismes chargés d’administrer les ponts internationaux; cela m’a permis de comprendre les défis auxquels le Canada fait face dans la gestion de la frontière que nous partageons avec notre principal partenaire commercial.
En 2004, je suis devenu sous-ministre adjoint, Sécurité et sûreté, à Transports Canada, où je me suis concentré sur la sûreté des transports. J’y étais pendant une période très difficile — c’était quelques années à peine après les attentats du 11 septembre — période pendant laquelle j’ai dirigé l’élaboration d’une stratégie de sûreté des transports pour le ministère. J’ai participé directement à la gestion des menaces visant notre système de transport, notamment en interdisant, littéralement du jour au lendemain, l’embarquement des liquides et des gels dans les avions, à la suite de menaces visant les vols internationaux, et à la gestion de la réaction du Canada aux attentats commis dans le métro de Londres.
[Français]
On m'a demandé de passer à Infrastructure Canada, où, d'abord à titre de sous-ministre adjoint puis de sous-ministre délégué, j'ai aidé à lancer les premiers Fonds Chantiers Canada.
[Traduction]
Ensuite, quand la récession s’est amorcée, en 2007, on nous a chargé de gérer des milliards de dollars d’investissement dans les infrastructures, dans le cadre du programme fédéral de relance économique. Celui-ci a été une occasion extraordinaire de collaborer avec les provinces, les administrations municipales et les partenaires non gouvernementaux pour financer des milliers de chantiers d’infrastructure extrêmement utiles, afin de contribuer à la reprise économique du pays et de créer des emplois pour les Canadiens et les Canadiennes.
Plus récemment, comme vous le savez, je suis retourné au dossier de la sécurité nationale, en servant pendant trois ans comme Chef du Centre de la sécurité des télécommunications, qui relevait du portefeuille de la Défense nationale.
[Français]
Cette organisation joue un rôle crucial pour obtenir des renseignements de l'étranger et pour protéger le Canada contre les cybermenaces. J'ai travaillé étroitement avec les Forces armées canadiennes et d'autres organismes fédéraux d'application de la loi et de la sécurité, le ministère des Affaires étrangères ainsi qu'avec nos alliés internationaux.
[Traduction]
Pendant toute ma carrière dans la fonction publique, j’ai eu le plaisir de travailler avec un éventail d’organismes dans différents secteurs, et je crois que cette expérience m’aidera dans mon rôle de sous-ministre de la Défense nationale où j’arrive préparé à gérer des budgets et des programmes de très grande envergure. Je crois qu’au moment où je travaillais pour Infrastructure Canada, nous gérions le troisième budget en importance de tout le gouvernement. J’apporte aussi une solide connaissance des nouvelles réalités de la sécurité internationale et de la défense, la capacité de collaborer avec un ensemble d’organisations et d’alliés étrangers et, grâce à mon passage au CSTC, un grand respect et une sincère appréciation pour les capacités des Forces armées canadiennes, ainsi que pour le professionnalisme et le dévouement des hommes et des femmes qui y servent leur pays.
Jusqu’ici, je suis impressionné par le dévouement, l’expérience et les connaissances de l’Équipe de la Défense nationale. Pour mener à bien mon travail, il sera crucial de continuer à resserrer les liens entre les membres civils et les membres militaires de cette équipe. Je travaillerai en étroite collaboration avec le Chef d’état-major de la Défense, le Général Lawson, avec le Vice-chef d’état-major, le général Thibault, et avec les autres dirigeants de l’Armée. Je suis appuyé par deux excellents sous-ministres adjoints: Bill Jones, que vous avez déjà rencontré, et John Turner, qui m’accompagne aujourd’hui et qui s’adressera à vous.
Je suis à la fois heureux et honoré qu’on m’ait confié le rôle de sous-ministre de la Défense nationale en ces temps très intéressants et très difficiles.
Monsieur le président, je serai maintenant heureux de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le témoin, merci de comparaître devant nous et félicitations pour votre nomination. J’espère que vous serez aussi fier en quittant votre poste que vous l’êtes aujourd’hui, parce que j’ai la nette impression que, dans le nouveau monde qui est le nôtre, il se produira des événements que vos précédentes fonctions au CSTC vous ont permis d’observer de très près… C’est au sujet de cette expérience que j’aimerais vous poser quelques questions.
Pour avoir travaillé pendant trente ans dans la fonction publique, je sais que la grande majorité… En fait, quand je dis « grande », je veux dire que la grande majorité des fonctionnaires connaissent les limitent qu’ils doivent respecter et, à chaque niveau de responsabilité, doivent veiller à ce que celles-ci soient constantes, que la relation entre supérieurs et subordonnés soit constamment…
Ma question est simple, étant donné que la séance est télévisée. Le CSTC fait la manchette. Vous allez traiter de renseignements confidentiels et de ce genre de choses dans le cadre de votre collaboration avec le CSTC. Croyez-vous que la communication, la circulation de l’information d’un vase clos à un autre — parce qu’il y a des vases clos, nous le savons — pourrait être améliorée? Croyez-vous que vous pouvez miser sur une connaissance solide des différences entre ces vases clos? Vous avez connu une carrière assez remarquable dans l’appareil fédéral, à des postes dirigeants, pour pouvoir dire si l’information circule de la manière dont elle devrait circuler.
Croyez-vous que l’on pourrait améliorer la circulation de l’information, surtout à une époque comme la nôtre, par rapport au terrorisme et à l’interconnectivité de tous les actifs de l’État et à ce que les terroristes cherchent à faire? Croyez-vous qu’on pourrait améliorer les choses? Croyez-vous que votre poste vous permettra de sensibiliser vos patrons élus et vos homologues des autres ministères à cette question? Croyez-vous que ce soit possible?
:
Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. Je suis très heureux de comparaître devant vous.
Je vous suis reconnaissant de me donner l’occasion de vous parler de ma récente nomination au poste de Sous-ministre délégué de la Défense nationale.
[Français]
J'aimerais prendre quelques minutes pour résumer mon expérience professionnelle, militaire et civile qui me permet d'assumer ce rôle.
[Traduction]
Je suis cadre supérieur au ministère de la Défense nationale depuis un certain nombre d'années. Plus tôt, au cours de ma carrière, j'ai passé près de 26 ans sous l’uniforme des Forces armées canadiennes, en tant qu’officier du Régiment d’Infanterie légère Princesse Patricia.
[Français]
De fait, je suis diplômé du Collège militaire royal du Canada et du Collège de commandement et d’état-major de l'Armée canadienne.
[Traduction]
J'ai aussi une maîtrise en Administration des affaires de l'Université Queen's et une autre en Études stratégiques de l'US Army War College, situé à Carlisle, en Pennsylvanie.
Pendant le temps que j'ai passé au sein des Forces armées canadiennes, j'ai occupé différents postes qui m'ont bien préparé aux enjeux auxquels j'allais me mesurer durant ma carrière civile. J’ai été notamment Commandant du 2e Bataillon du Régiment d’Infanterie légère Princesse Patricia à Winnipeg, du Groupe des opérations interarmées à Kingston, où je dirigeais les opérations, l'instruction et l'administration de la seule formation interarmées de commandement et contrôle à disponibilité opérationnelle élevée et rapidement déployable du Canada.
Après avoir pris ma retraite des forces armées en 2004, j'ai continué à servir le Canada comme cadre supérieur de la fonction publique durant une période de mutation et de renouvellement. J’étais motivé par le désir d'utiliser les compétences acquises au sein des forces pour aider à développer des relations pangouvernementales, à gérer des projets complexes, à donner des directives stratégiques et à allouer les ressources d'une façon judicieuse et efficace.
De 2004 à 2005, à titre de directeur général du Secteur de la planification stratégique, de l'intégration des affaires et des services partagés à Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, j'avais pour responsabilités de développer les cadres d'embauche et de production de rapports liés à la gestion des enjeux et aux initiatives de renouvellement du Ministère, ainsi que de mettre en œuvre des stratégies pour promouvoir la prestation des services.
En 2005, j'ai assumé les fonctions de directeur exécutif de la Division de la sécurité et de la justice au Secrétariat du Conseil du Trésor, où j'ai dirigé l'analyse des problèmes des programmes au sein de seize ministères et organismes opérant dans les domaines de la sécurité et de la justice, donné des directives, assuré la supervision et prodigué des conseils en matière d'affectation des ressources.
Après avoir occupé ce poste pendant deux ans, je suis devenu sous-commissaire de la Région de l'Atlantique de Service correctionnel du Canada, à Moncton, Nouveau-Brunswick. J'y étais chargé de favoriser les relations au niveau des intervenants et d'améliorer les activités de six établissements, quatre centres correctionnels et plusieurs bureaux des libérations conditionnelles répartis dans quatre provinces.
En 2008, je suis revenu à la Défense nationale en qualité de Sous-ministre adjoint (Gestion de l'information) et de Dirigeant principal de l'information, poste que j'ai occupé pendant quatre ans. Dans ces fonctions, j’ai dirigé une équipe intégrée comptant 3 000 militaires, civils et contractuels travaillant à la prestation, au soutien et à la gestion du cycle de vie des services de Gl et de Tl, de l'infrastructure et des applications pour plus de 100 000 clients répartis dans tout le Canada et à travers le monde.
[Français]
Nos tâches comprenaient le soutien direct aux opérations militaires durant une période où notre rythme opérationnel était très intense.
[Traduction]
J'ai aussi planifié et supervisé le transfert, depuis le ministère de la Défense nationale vers Services partagés Canada, de plus de 220 employés et de ressources d'une valeur supérieure à 120 millions de dollars.
J'ai aussi suivi, en 2010, le Programme avancé en leadership, d'une durée d'un an, à l'École de la fonction publique du Canada.
Ensuite, en 2012, j'ai assumé les fonctions de Sous-ministre adjoint (Matériels). À ce poste, doté d’un budget dépassant 5 milliards de dollars, j'ai dirigé une équipe de 4 500 militaires et civils affectés à l'acquisition et au soutien d'aéronefs, de navires, de véhicules et d'autres biens d'équipement, tout en facilitant la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie d'approvisionnement en matière de défense du Ministère.
[Français]
Monsieur le président, bien que je n'aie pas porté l'uniforme depuis quelques années, je demeure profondément engagé à l'égard du pays et du bien-être des Forces armées canadiennes.
[Traduction]
Je m'estime privilégié de faire partie de la haute direction de l'Équipe de la Défense. Je crois que ma connaissance approfondie du Ministère et mon expérience de direction de personnels et de gestion des budgets, des programmes et des initiatives de renouvellement, notamment dans les domaines des opérations exigeant une disponibilité opérationnelle élevée, de même que de la gestion de l'information, de la technologie de l'information et des matériels, me mettent en mesure d'assumer le rôle de Sous-ministre délégué. Cette fonction présuppose de rendre compte au sous-ministre, M. Forster, qui est intervenu juste avant moi, de l’état d’avancement des dossiers liés au renouvellement de la Défense, de la recherche et du sauvetage, de la gestion de l'information, de la technologie de l'information et de l'approvisionnement.
[Français]
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé.
[Traduction]
Merci du temps que vous m'avez accordé. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Permettez-moi d'indiquer d'emblée que, chaque année, le groupe responsable des matériels met en œuvre des programmes pour un montant dépassant 5 milliards de dollars. Je précise qu'il ne s'agit pas seulement de la mise en service de nouveaux équipements mais aussi de l'appui apporté aux parcs et aux flottes existants. C'est ainsi qu'au cours des dernières années, nous avons livré, dans le respect des délais et du budget alloué, quatre C-17 et 17 C-130J — l'aéronef dénommé Hercules. Lorsque je parle de respect des délais et du budget, il s'agit de la dernière approbation d’échéancier délivrée par le Conseil du Trésor. Il arrive que ces délais soient actualisés, mais si l'on prend pour critère les approbations délivrées au titre de la définition et de la mise en œuvre, ces projets ont été livrés dans le respect du calendrier et du budget.
De plus, afin de répondre à un besoin opérationnel urgent sur le théâtre d'opérations, nous avons fourni à nos forces déployées en Afghanistan des hélicoptères Chinook-D de transport moyen ainsi que des chars de combat Leopard. J'étais d'ailleurs au Secrétariat du Conseil du Trésor lorsque nous avons travaillé tout le week-end afin que les chars Leopard 2 soient livrés de toute urgence pour répondre aux besoins de nos troupes qui se trouvaient sur le terrain en Afghanistan.
À l'heure où je vous parle, nous nous employons à moderniser les frégates de classe Halifax, dans le cadre d'un projet d'un montant de 4,3 milliards de dollars qui s'avère un succès majeur, tant sur la côte Est que sur la côte Ouest de notre pays. Le programme porte sur la modernisation de nos 12 frégates, et j'ajoute que celle qui a été toute dernièrement modernisée prend part aujourd'hui aux opérations de soutien de la mission Reassurance entreprise par les alliés en Ukraine.
Nous avons par ailleurs tiré parti de l'occasion qui s'offrait d'acheter un cinquième C-17, et ce avec un très bref préavis. Nous avions appris que Boeing se préparait à en fermer la chaîne de production et qu'il lui restait une dizaine d'avions en entrepôt. Sans perdre une minute, nous avons lancé un processus qui, en l'espace de six mois, nous a permis d'adjoindre à notre flotte ce cinquième C-17, dont nous attendons la livraison d'un jour à l'autre.
Nous avons également appris que la chaîne de production des « wing kits » de l'aéronef Aurora, qui avait remporté un grand succès lors de missions d'appui aux opérations de terrain dans le cadre de notre mission en Afghanistan, était également sur le point d'être fermée. Nous avons réussi à obtenir quatre jeux d’ailes pour l’amélioration structurelle, et cela à la toute dernière minute et en un temps record, de sorte qu'aujourd'hui, au lieu de 10 aéronefs Aurora disponibles pour nos opérations, nous en avons porté le nombre à 14. Encore une fois, l'affaire a été expédiée à vitesse Mach 2.
:
Monsieur le président et membres du comité, bon après-midi. Je vous remercie de m’avoir invitée à parler de mes qualifications et de ma récente nomination au poste de chef du Centre de la sécurité des télécommunications.
[Français]
J'aimerais tout d'abord prendre quelques minutes pour me présenter et c'est avec plaisir que je répondrai par la suite à vos questions.
Je crois comprendre que vous avez tous reçu une copie de mon curriculum vitae.
[Traduction]
Originaire de Winnipeg, je viens d’une famille de fonctionnaires dont la carrière s’est déroulée entièrement aux gouvernements fédéral, provincial et municipal. Dès l’enfance, j’ai compris l’importance de la fonction publique ainsi que les valeurs qui l’animent, notamment la nécessité de servir la collectivité en faisant preuve d’intégrité et de respect. Ainsi, le choix de débuter ma carrière à la fonction publique s’est imposé tout naturellement. J’ai donc eu le privilège d’oeuvrer au gouvernement fédéral depuis plus de 30 ans, dont sept à titre de sous-ministre délégué ou de sous-ministre.
Ma carrière dans la fonction publique fédérale a débuté par un stage d’été au ministère de la Défense nationale, tandis que je poursuivais mes études à l’Université du Manitoba. J’ai travaillé durant deux étés en tant que scientifique au sein de la Force aérienne canadienne. Le fait d’assurer un soutien direct aux Forces armées canadiennes m’a fait comprendre l’importance du rôle de nos soldats et du travail qu’accomplissent les fonctionnaires pour appuyer les missions militaires et servir les Canadiens.
[Français]
Après avoir obtenu une maîtrise de l'école de génie de l'Université Stanford, en Californie, je me suis établie à Ottawa pour me joindre à l'équipe du Centre d'analyse et de recherche opérationnelle de la Défense nationale.
Ces 30 dernières années, j'ai eu le privilège de travailler au sein de sept institutions fédérale, dont le ministère des Affaires étrangères, le Bureau du Conseil privé, l'Agence des services frontaliers du Canada, l'Agence canadienne de développement international et le ministère de la Défense nationale.
Tout au long de ma carrière, mes principaux secteurs d'intérêt ont été les affaires internationales, la défense, la sécurité, les technologies de l'information, l'innovation et les initiatives pangouvernementales. J'ai aussi eu l'occasion de diriger divers organismes où travaillaient des fonctionnaires talentueux et de collaborer étroitement avec les Forces armées canadiennes et avec des partenaires internationaux.
[Traduction]
Je dois dire, en toute humilité, que je me sens privilégiée d’avoir été nommée au poste de chef du Centre de la sécurité des télécommunications. Le CST occupe une place unique au sein du gouvernement fédéral et compte parmi les principaux organismes canadiens chargés de la sécurité et du renseignement. Depuis près de 70 ans, le CST joue un rôle essentiel dans le maintien de la sécurité du Canada. Dans un contexte où les difficultés liées à la sécurité se multiplient et évoluent constamment, le rôle du CST en matière de collecte de renseignements étrangers et de cyberdéfense du gouvernement du Canada deviennent plus importants et plus pertinents que jamais.
[Français]
Avant de terminer, monsieur le président, permettez-moi de vous faire part de mes premières impressions concernant le Centre de la sécurité des télécommunications — le CST. Depuis mon arrivée au sein de l'organisme il y a six semaines, j'ai été impressionnée par le dévouement, l'engagement et le professionnalisme de ses employés. Le niveau de compétence des employés du CST est l'un des plus grands atouts de l'organisation.
[Traduction]
J’estime que l’un des principaux aspects de mon travail consiste à faire preuve du leadership nécessaire pour que le CST demeure un organisme hautement performant, dédié à la sécurité du Canada et des Canadiens ainsi qu’à la protection des intérêts nationaux.
J’ai en outre constaté de première main que l’organisme tout entier s’était engagé à respecter le cadre juridique qui régit le CST et à protéger la vie privée des Canadiens. Au demeurant, cette « culture axée sur la conformité » a été constatée également par le commissaire indépendant du CST. Je tiens à assurer les membres de ce comité que je m’acquitterai fidèlement et loyalement du mandat qui m’a été confié et que je veillerai à ce que l’organisme tout entier continue de se conformer aux lois et de protéger la vie privée des Canadiens.
J’ai également, et c’est là une chose importante, pris conscience de la nature des opérations et de la nécessité de se conformer à la loi, de sorte qu’une part considérable du travail accompli par le CST ne sera jamais reconnue publiquement. C’est pourquoi j’accueille avec enthousiasme cette occasion de saluer l’oeuvre des hommes et des femmes qui travaillent au CST et qui apportent une contribution de premier plan à la sécurité du Canada.
[Français]
Monsieur le président, je me réjouis de pouvoir continuer à servir les Canadiens dans le cadre de mes nouvelles fonctions de chef du CST. Je m'engage donc à faire en sorte que l'organisme continue d'exercer son mandat, dont l'un des principaux objectifs est de protéger le Canada et les Canadiens.
Je vous remercie de votre attention. Je suis maintenant disposée à répondre aux questions des distingués membres du comité.
[Traduction]
Je vous remercie.
Je crois que lorsqu’on prend de nouvelles fonctions, on consacre naturellement quelques réflexions à définir ce que l’on apporte à son nouveau poste. Et je dois dire, en toute humilité, que j’ai été honorée de me voir offrir le poste de chef du Centre de la sécurité des télécommunications. Pour en revenir à mes réflexions, permettez-moi de vous relater quelques-unes de mes expériences ainsi que ce que vous appelez mon bagage. Ceci devrait, selon moi, m’aider à occuper ce poste et à promouvoir les objectifs de l’organisation.
En premier lieu, j’ai une formation analytique. Titulaire d’une maîtrise en recherche opérationnelle, je suis très à l’aise lorsqu’il s’agit de soumettre des problèmes à une analyse et je crois que cela me sera utile, compte tenu de la nature du travail que nous accomplissons au CST et compte tenu de la nature de bon nombre des agents qui y travaillent.
En second lieu, il se trouve que j’ai été dirigeante principale de l’information ou que j’ai exercé des responsabilités dans ce domaine au sein de trois ministères fédéraux: le ministère des Pêches et Océans, le ministère des Affaires étrangères et l’Agence des services frontaliers du Canada; dans ces trois organismes, l’information et la technologie jouent un rôle déterminant.
Lorsque j’évoque les activités de l’Agence des services frontaliers du Canada ou du ministère des Affaires étrangères, je constate que la sécurité de l’information joue un rôle très important, notamment en matière d’affaires étrangères, lorsqu’il s’agit de veiller à ce que toutes nos ambassades et tous nos agents à l’étranger reçoivent une information sécurisée. Je crois que mes fonctions de dirigeante principale de l’information m’aideront à mieux comprendre le rôle important que nous jouons, au CST, en matière de cyberdéfense.
Comme vous l’avez remarqué, j’ai également travaillé dans un certain nombre de ministères ouverts sur l’international: les Affaires étrangères, bien sûr, mais aussi l’Agence canadienne de développement international, avec son orientation vers l’étranger. Il est intéressant de souligner que j’ai pu observer, dans votre comité, la façon dont les activités des Forces armées canadiennes et celles des experts en développement convergent pour affronter de très importants défis en matière humanitaire.
Lorsque j’étais au bureau du Conseil privé, mon appartenance au groupe de travail sur l’Afghanistan me conférait un rôle très important, que je prenais infiniment au sérieux. Cela me donnait également l’occasion de comprendre, en tant que cliente, l’incidence du travail accompli par le Centre de la sécurité des télécommunications dans la prise en compte des questions internationales.
Enfin, mes réflexions me portent à dire que j’ai exercé un éventail de responsabilités en matière de gestion et de leadership, parfois dans de grandes organisations comme l’Agence des services frontaliers du Canada ou le ministère des Affaires étrangères, mais parfois aussi dans des organismes de taille plus modeste comme le groupe de travail sur l’Afghanistan, qui est en fait une entité pangouvernementale. Je crois que la variété de ces expériences en matière de leadership et de gestion me sera très utile dans l’exercice de mes fonctions au Centre de la sécurité des télécommunications.
:
Merci de votre question.
Comme je l’ai dit, mon diplôme de premier cycle m’a été décerné par l’Université du Manitoba. J’ai un baccalauréat en commerce obtenu avec distinction auprès de cette université. Quant à ma spécialisation, elle est dans le domaine de la recherche opérationnelle. Si vous le permettez, je vais m’attarder sur ce dernier concept, celui de recherches opérationnelles, qui continue de laisser ma mère quelque peu perplexe.
Après avoir obtenu mon diplôme de l’Université du Manitoba et avoir travaillé comme scientifique de la défense au commandement aérien lorsqu’il était implanté à Winnipeg, je me suis rendue à l’Université Stanford en Californie, où j’ai également étudié la recherche opérationnelle. Je ne sais plus comment sont organisées les choses aujourd’hui, mais à l’époque, la recherche opérationnelle relevait de la faculté de génie. J’ai donc une maîtrise en sciences dans le domaine de la recherche opérationnelle, délivrée par la faculté de génie de l’Université Stanford.
J’utilise une définition pour aider ma mère à comprendre la notion de recherche opérationnelle, même si je ne suis pas sûre qu’elle y soit tout à fait parvenue. Les définitions abondent, mais je vous livre celle à laquelle je reviens souvent: la recherche opérationnelle est la discipline consistant à appliquer des méthodes analytiques de pointe à la prise de décisions. Il s’agit d’un sous-domaine des mathématiques. On l’appelle parfois science de la gestion ou science de la décision. En tout cas, elle présente des liens étroits avec la science informatique, les statistiques et les mathématiques.
:
Merci beaucoup de votre question.
S’agissant de mon expérience auprès du groupe de travail sur l’Afghanistan, je précise que j’étais sous-ministre du groupe de travail sur l’Afghanistan au Bureau du Conseil privé, et cela pendant environ deux ans et demi. J’étais le deuxième sous-ministre de ce groupe de travail, avant d’en être le sous-ministre de 2009 à 2012. Vous me demandez de quelle façon je pense que mon expérience en tant que membre du groupe de travail sur l’Afghanistan devrait, il faut l’espérer, contribuer à l’exercice de ma fonction en tant que chef du CST: je vous répondrai que c’est le caractère pangouvernemental de l’activité concernant l’Afghanistan que je considère comme déterminant dans ce sens.
Il m’arrive d’y réfléchir, notamment au fait qu’aujourd’hui, on se gargarise un peu avec le mot pangouvernemental et qu’on utilise certaines terminologies pour toutes sortes d’activités différentes. En fait, c’est une chose dont je m’enorgueillis, car lorsque l’effort à l’échelle pangouvernementale est intervenu, nous l’avons vu se déployer en Afghanistan sous l’effet de l’action du gouvernement du Canada et des Forces canadiennes. Il s’agissait d’un véritable partenariat, qui réunissait les organisations militaires et civiles. Ces dernières avaient souvent un objectif commun, qu’il s’agisse des Affaires étrangères, de l’Agence canadienne de développement international ou encore de l’Agence des services frontaliers du Canada.
J’espère donc que je pourrai mettre à profit cette expérience afin de réunir les ensembles de compétences et les différentes qualifications provenant d’horizons différents afin que nous puissions, en agissant collectivement, nous acquitter du mandat du CST; et je pense que tel sera le cas. En fait, grâce à mon travail concernant l’Afghanistan, j’ai vu quelle pouvait être l’efficacité de l’approche pangouvernementale.
J’ai également pu observer le rôle important joué par les Forces armées canadiennes, et comme je l’ai dit un peu plus tôt…
Je vous demande pardon, monsieur le président, souhaitez-vous que j’écourte mon propos?
:
Je vous remercie de votre question.
Dans mes propos liminaires, j’ai évoqué rapidement mes premières impressions concernant le CST. Cela fait aujourd’hui près de six semaines que j’y exerce mes fonctions, et j’ai été notamment frappée par l’insistance que l’on met, au sein de l’organisation, sur les questions corolaires que sont le respect de la légalité et de la vie privée.
Comme vous le savez, la protection de la vie privée des Canadiens est un élément cardinal de la Loi sur la défense nationale, qui nous régit. Nous avons un rôle important à jouer en matière de protection de la vie privée des Canadiens. Qu’il s’agisse de notre organisation dans son ensemble, de nos politiques ou de nos pratiques, comme aussi de notre formation et des discussions que j’ai eues à ce jour, la protection de la vie privée des Canadiens est au premier plan des préoccupations. C’est une chose que j’ai observée, monsieur le président, tout au long des quelques semaines que j’ai passées au sein du CST.
Comme je l’ai déjà dit, ce volet représentera un élément très important de ma fonction, car il s’agira non seulement de veiller à ce que le mandat du CST soit accompli pour ce qui est de fournir une cyberdéfense et des renseignements étrangers de haute qualité au gouvernement du Canada, mais également de veiller, comme le prescrit la loi qui nous régit, à ce que l’organisation continue d’opérer dans la légalité et de placer la vie privée des Canadiens parmi ses principales priorités.
Telle restera mon orientation, et je n’y vois d’ailleurs aucune contradiction. Pour moi, cela fait partie intégrante de notre mandat comme de la Loi sur la défense nationale. C’est d’ailleurs, je le répète, un concept auquel l’organisation est déjà extrêmement bien rodée. J’ai mentionné le commissaire chargé de la supervision du CST en soulignant la « culture axée sur la conformité » que j’ai observée pendant le peu de temps que j’ai passé au sein de l’organisation. Et cela constituera une priorité de premier plan.
Vous m’avez interrogé à propos de mes priorités, et je voudrais dire que je tiens à prolonger la tradition que j’ai déjà pu observer et à veiller à ce que toutes nos activités en soient imprégnées.
:
Chers collègues, nous allons reprendre nos travaux sans plus tarder.
Nous nous retrouvons une fois de plus, conformément à l’article 108(2) du Règlement, pour étudier le dispositif de défense de l’Amérique du Nord. Comme vous le savez, nous recevons un témoin du ministère de la Défense nationale, le capitaine S.A. Virgin, commandant adjoint du commandement des Forces d’opérations spéciales du Canada.
Chers collègues, avant de commencer, je dois vous avertir que le capitaine de vaisseau Virgin ne peut apporter de réponses aux questions portant sur les niveaux réels de préparation correspondant aux opérations de l’Unité interarmées d’intervention du Canada (UIIC). Il est possible d’aborder les capacités spécifiques de l’UIIC en termes généraux, mais pas les équipements particuliers qu’elle utilise ni ses points forts et ses limites; cela comprend la dimension de l’UIIC de même que la conduite d’une opération de contre-terrorisme, le tout devant rester à un niveau de survol extrêmement général. Enfin, les évaluations de menaces CBRN au niveau national relèvent de la responsabilité de la GRC et du SCRS. Je compte sur votre compréhension, chers collègues.
Le capitaine de vaisseau Virgin pourra répondre de façon générale aux questions concernant le COMFOSCAN dans la mesure où elles traitent de la défense de l’Amérique du Nord. Toutefois, s’agissant de ce thème également, je me dois de vous exprimer les mêmes réserves.
Monsieur le capitaine de vaisseau Virgin, bienvenue à notre comité.
Nous sommes à l’écoute de votre propos liminaire.
Monsieur le président et honorables membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui des menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires auxquelles est confronté le Canada, communément désignées sous l'acronyme CBRN, dans le contexte du rôle des Forces d'opérations spéciales du Canada à l’égard de ces menaces.
Pour commencer, j'aimerais dresser un aperçu de la situation en traitant du rôle du Commandement des Forces d'opérations spéciales du Canada (COMFOSCAN) par rapport au reste des Forces armées canadiennes. Je parlerai ensuite du rôle et de l'évolution de l'Unité interarmées d'intervention du Canada, désignée par l'acronyme UIIC, notre unité d'intervention en cas d'incidents CBRN basée à Trenton en Ontario. Enfin, sans transgresser les limites de la sécurité opérationnelle, j'aborderai la façon dont l'UIIC interviendrait si un incident CBRN se produisait ici au Canada.
Tout d'abord, le COMFOSCAN a été créé en 2006. Il s'agit d'une capacité émergente au sein du cadre plus large des Forces armées canadiennes et de la principale organisation responsable de tous les aspects des Forces d'opérations spéciales au Canada. Le commandant du COMFOSCAN est directement responsable devant le Chef d'état-major de la Défense, et il représente l’autorité fonctionnelle des Forces armées canadiennes pour la lutte antiterroriste. L'objectif du COMFOSCAN est de mettre sur pied, de développer et, au besoin, d’employer les capacités de Forces d'opérations spéciales pouvant réaliser les effets tactiques, opérationnels et stratégiques souhaités par le gouvernement du Canada.
Le Commandement dispose d'un quartier-général national et de cinq unités ou organismes distincts qui lui sont subordonnées, notamment la Deuxième Force opérationnelle interarmées, unité de contre-terrorisme des Forces armées canadiennes, le 427e Escadron d'opérations spéciales d'aviation, escadron d'hélicoptères du Commandement, et le Régiment d'opérations spéciales du Canada, qui fournit les effets militaires reconnus d'une Force d'opérations spéciales dont un corps expéditionnaire robuste et souple. Le Commandement inclut également le Centre d'entraînement des opérations spéciales du Canada, chargé d'offrir la formation commune propre aux Forces d'opérations spéciales, de même que le quartier-général de commandement, situé ici à Ottawa.
J'aimerais vous parler plus en détail de la composante chargée des incidents CBRN du COMFOSCAN.
Lorsque le Commandement a été mis sur pied en 2006, il a intégré des capacités existantes, telles que la Deuxième Force opérationnelle interarmées. À noter que, dans d'autres domaines, de nouvelles unités ont été créées ou transformées en Forces d'opérations spéciales. Ce qu'on appelait à 1'époque la Compagnie interarmées de défense nucléaire, biologique et chimique, une unité de l'Armée canadienne, a été transformée en unité interarmées d'intervention spécialisée dans la menace CBRN.
L'UIIC a été mise sur pied officiellement en 2007. Il s'agit d'une formation de spécialistes aux compétences très poussées et de calibre mondial, qui continue d'évoluer et de se développer afin d'atteindre sa capacité opérationnelle finale au service des Forces armées canadiennes.
L'UIIC a trois mandats principaux: en tout premier lieu, à l'échelle nationale, l'UIIC appuie la GRC et l'Agence de la santé publique du Canada en cas d'interventions liées à des incidents CBRN. Deuxièmement, elle offre un soutien spécialisé en cas d'incidents CBRN aux forces du COMFOSCAN au Canada et à l'étranger. Enfin, l'UIIC offre un soutien à d'autres éléments des Forces armées canadiennes sur les plans, notamment, de l’instruction, de la formation et de l'apprentissage liés à tous les aspects des questions CBRN.
Pour des raisons de sécurité opérationnelle, je ne peux pas donner de détails approfondis sur les capacités ou le mandat exact de l'UIIC, ni sur la façon précise dont elle mène ses opérations. Je peux toutefois donner un aperçu général des cinq rôles que peuvent jouer les hommes et les femmes qui la composent.
Premièrement, ils peuvent échantillonner et identifier des agents chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires. La simple confirmation ou infirmation de la présence de ces menaces est primordiale pour que l'on puisse, au besoin, prendre les mesures de suivi qui s'imposent.
Deuxièmement, l'UIIC peut effectuer la surveillance des agents CBRN, c'est-à-dire cerner une menace CBRN et établir 1'étendue de la contamination.
Troisièmement, l'UIIC peut effectuer des opérations de décontamination et d'extraction médicale. Il s'agit d'un rôle assez précis et circonscrit; ainsi, l'UIIC ne pourrait pas procéder à la décontamination à grande échelle d'une région ou d'une population. Elle peut, par contre, soutenir la force menant des opérations immédiates dans la zone. Par exemple, de petites équipes de membres de l'UIIC accompagneraient des forces antiterroristes durant une mission afin d'offrir une protection contre les incidents CBRN aux autres membres des Forces d'opérations spéciales du Canada.
Quatrièmement, l'UIIC peut fournir un centre de commandement en matière d'incidents CBRN d'où elle peut coordonner et analyser toute l'information relative à une attaque ou une menace précise, y compris la modélisation et la prévision des effets météorologiques. Ce centre de commandement offrirait une capacité complémentaire à celle des centres de commandement et de contrôle d'autres ministères.
Enfin, l'UIIC peut également effectuer la neutralisation de munitions CBRN explosives, c'est-à-dire détruire ou sécuriser un engin explosif chimique, biologique ou radiologique.
J'aimerais maintenant aborder la façon dont l'UIIC serait employée à la suite d'un incident CBRN. Il est important de noter que les membres des Forces spéciales ne sont pas les premiers intervenants. Même s'ils conservent un haut niveau de préparation opérationnelle et peuvent offrir leur aide, la demande de leurs services, dans le cadre d'une demande d'intervention des Forces armées canadiennes, est un processus formalisé. La gestion des catastrophes et des urgences se fait de manière évolutive, en commençant par les organisations et les premiers intervenants les plus proches, géographiquement, de la communauté où un incident se produit.
Si la collectivité ou la municipalité touchée ne peut gérer efficacement un incident, elle se tourne normalement vers des collectivités voisines pour obtenir des capacités supplémentaires. Si d'autres ressources sont nécessaires, elle sollicite alors l'appui de la province. Ce n'est qu'après épuisement de ces ressources qu'elle peut demander un soutien au gouvernement fédéral.
On peut certes imaginer des scénarios dans lesquels le soutien de l'UIIC pourrait être demandé très rapidement. Si un service de police soupçonnait une attaque terroriste CBRN imminente, il pourrait présenter une demande d'aide afin que certains éléments des compétences spécialisées de l'UIIC soient déployés sur-le-champ. Le COMFOSCAN maintient des liens étroits avec d'autres ministères et organismes fédéraux, et les membres de l'équipe pangouvernementale se tiennent mutuellement au fait des menaces et des problèmes potentiels.
Outre l’appui apporté à d'autres équipes des Forces d'opérations spéciales dans un contexte de menace CBRN, l'UIIC, sous le commandement et le contrôle du COMFOSCAN, offre un soutien direct aux autres ministères et organismes fédéraux par sa participation à l'Équipe nationale d'intervention CBRN. Cette équipe est dirigée par la GRC et appuyée par l'Agence de la santé publique du Canada et par l'UIIC. Certaines des capacités et certains des rôles de l'UIIC et de la GRC sont complémentaires, alors que sur d'autres plans, la GRC est seule responsable; c’est toujours le cas, notamment, des sciences judiciaires et des activités entourant la preuve. C’est sans aucun doute à la GRC qu’il appartiendrait d'élargir le champ d'intervention CBRN de l'Équipe nationale.
En résumé, l'UIIC est un élément clé du COMFOSCAN. Il s'agit d'un groupe de spécialistes très adaptables, munis d’une formation et d’un équipement de pointe leur permettant d'intervenir en cas de menace CBRN. Il ne s'agit pas d'une unité de premiers intervenants ni d'un organisme de gestion des conséquences à grande échelle. Elle est toutefois très bien placée pour offrir une capacité pointue d'échantillonnage et d'identification d'agents ou de toxines, établir l'étendue d'une contamination potentielle et apporter un soutien intégré à d'autres services, ministères ou organismes municipaux, provinciaux ou fédéraux. Enfin, il s'agit d'une capacité des Forces armées canadiennes qui continue d'évoluer.
J'espère vous avoir donné aujourd'hui un bon aperçu du rôle que joue l'UIIC au sein du COMFOSCAN, des compétences qu'elle peut offrir et de la manière dont on y aurait recours dans un contexte opérationnel.
Je répondrai maintenant avec plaisir à vos questions.
:
Merci, monsieur le président, pour cette question.
Lorsque l’UIIC a été créée en 2007, je n’occupais pas mon poste actuel. Je suis sûr que son emplacement physique aurait été pris en considération parmi d’autres facteurs, mais à l’époque, il y avait d’autres paramètres, comme la proximité de la capacité de transport aérien de la 8e Escadre, mais aussi de certains des éléments qui ont été transformés, comme je l’ai expliqué dans mon exposé, afin de constituer l’UIIC et qui se trouvaient, à ma connaissance, relativement proches géographiquement. C’est donc un faisceau de facteurs qui a décidé de cette localisation.
Cependant, tout comme une part importante de nos forces spéciales, elles ont besoin de l’appui d’une base élargie, car leurs effectifs sont réduits. Ainsi, nous avons des forces spéciales à Petawawa, de même qu’à Trenton, et elles doivent pouvoir compter sur leurs bases ou sur leurs escadres respectives pour leur soutien intégral.
Donc encore une fois, les facteurs qui ont présidé à ce choix d’emplacement étaient multiples.