:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Chers collègues, je suis ravi d'être des vôtres aujourd'hui.
Comme vous le savez, il y a tout juste quelques jours, le et moi-même étions à bord du NCSM Fredericton, sur la mer Baltique, à observer sa participation à l'opération BALTOPS de l'OTAN, exercice qui s'inscrit dans les mesures d'assurance de l'OTAN destinées à nos amis et alliés en Europe de l'Est et fait partie de l'opération Reassurance du Canada.
C'était très encourageant que d'être à bord de la première frégate de la classe Halifax complètement modernisée de la Marine royale canadienne à être déployée de cette façon à l'étranger, et de voir les excellents équipements obtenus grâce à cette modernisation de 4 milliards de dollars des frégates de notre marine, mais aussi de constater de première main les compétences et le dévouement remarquables de nos hommes et de nos femmes en uniforme.
[Français]
Monsieur le président, au sujet de mon voyage de la semaine dernière, permettez-moi de commencer en parlant des contributions du Canada en Europe.
En réponse à l'agression russe en Ukraine, dans le cadre de l'opération Reassurance, les Forces armées canadiennes se sont déployées une fois de plus en Europe. Elles s'entraînent en Europe centrale et orientale afin d'accroître l'interopérabilité avec nos alliés dans la région, et elles naviguent dans la mer Méditerranée, la mer Noire et la mer Baltique dans le cadre des mesures d'assurance de l'OTAN.
[Traduction]
Le Canada a aussi fourni un vaste soutien à l’Ukraine sous forme d'aide financière, de don d'équipement militaire clé et de prestation de services d'instruction aux forces ukrainiennes. De fait, j'espère pouvoir voir de mes propres yeux le déploiement de certains de nos instructeurs en Ukraine. Bien entendu, cela s'ajoute au soutien diplomatique et politique dont a témoigné récemment la troisième visite du en Ukraine depuis 18 mois.
Le 13 avril dernier, nous avons annoncé une mission d'instruction. Notre contribution comprendra quelque 200 militaires chargés de fournir du soutien à l’instruction jusqu'au 31 mars 2017 dans les domaines de l’instruction individuelle et de l’instruction tactique des unités; des compétences et des procédures de la police militaire; de la neutralisation des explosifs et munitions; de l’instruction sur la sécurité des vols; des premiers soins de combat; et de la modernisation des systèmes de logistique.
[Français]
Grâce à nos efforts et à ceux de nos alliés, nous illustrons la puissance et l'unité continues de l'OTAN.
[Traduction]
La semaine prochaine, je me rendrai à Bruxelles pour rencontrer mes homologues de l'OTAN et réaffirmer notre engagement a l'égard de l’alliance ainsi que notre solidarité avec nos alliés en Europe orientale, comme je l’ai fait lors des rencontres avec les ministres de la Défense de la Pologne, de l’Italie et du Royaume-Uni, la semaine dernière. Nous prendrons des décisions clés sur la mise en oeuvre de mesures pratiques visant à accroître la disponibilité opérationnelle et la réactivité de l’alliance, peu importe la source de la menace.
Monsieur le président, l’agression de la Russie en Ukraine a permis à l'OTAN de montrer sa détermination et sa résilience. La Russie doit comprendre que les principes historiques de la souveraineté et de l'intégrité territoriale ne sont pas négociables. Effectivement, je pense qu'il y a un vaste consensus sur le fait que la façon la meilleure et la plus efficace de prévenir un calcul erroné en ce qui a trait à la position agressive de M. Poutine est la préparation et l'envoi d'un message dissuasif.
[Français]
Monsieur le président, les Forces armées canadiennes sont également engagées dans la lutte contre une menace importante qui pèse sur la stabilité internationale. Depuis l'an dernier, le Canada joue un rôle important au sein de la coalition multinationale, luttant contre les atrocités du soi-disant État islamique en Irak et en Syrie. Celui-ci est complice d'atrocités absolues perpétrées contre des enfants, des femmes, des hommes et les minorités religieuses ethniques.
[Traduction]
L’État islamique est complice d'atrocités inqualifiables, notamment du viol et de l'asservissement d'innombrables femmes et enfants. On estime que quelque 7 000 femmes et filles yézidies sont retenues comme esclaves sexuelles par l’État islamique. Un rapport récent du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme fait état d'innombrables cas de rapts, de viols et d'autres formes de violence sexuelle ou fondée sur le sexe perpétrés contre des femmes et des enfants.
[Français]
On vise plus particulièrement les membres des communautés religieuses et ethniques minoritaires en Irak, et plusieurs sont abattus.
[Traduction]
Nous avons démontré notre ferme détermination à confronter cette menace contre la sécurité irakienne et régionale. L'année dernière, nous avons déployé des soldats en tant que conseillers chargés d'assister les forces peshmergas. Comme vous le savez, le et moi-même avons également eu la possibilité de rencontrer les troupes de nos forces d'opérations spéciales, qui participent à une mission extrêmement efficace de conseil et d'entraînement près d'Erbil, dans le nord de l'Irak.
De plus, quelque 600 militaires ont été déployés dans la région en octobre afin d’appuyer la Force opérationnelle interarmées en Irak et l’exploitation là-bas par l’Aviation royale canadienne de trois types d'aéronefs. Le CC-150T Polaris appuie les ressources aériennes de la coalition dans la région en assurant le ravitaillement en vol et a maintenant livré plus de 10 000 livres de carburant aux aéronefs de la coalition. Les CP-140 Aurora, aéronefs récemment modernisés, effectuent des missions cruciales de reconnaissance aérienne et de renseignement pour la coalition. Bien entendu, six CF-18 Hornet viennent tout juste de terminer leur 100e frappe aérienne contre l'État islamique. Plus tôt ce mois-ci, l'Aviation royale canadienne dans son ensemble a effectué plus de 1 000 sorties.
Récemment, le gouvernement du Canada a prolongé la mission et l'a élargie afin d'inclure des frappes aériennes — comme vous le savez — contre des cibles en Syrie. Même si ces frappes ont été peu nombreuses, dans une grande mesure en raison du renseignement limité sur le terrain, elles sont importantes en tant que déclaration stratégique de notre part. Dans la mesure où l'État islamique ou Daesh ne reconnaissent pas la frontière entre l'Irak et la Syrie et où ils sont complètement interopérables des deux côtés de cette frontière, à notre avis, la coalition ne devrait pas la reconnaître non plus.
Monsieur le président, les hommes et les femmes des Forces armées canadiennes fournissent un soutien essentiel à l’effort de la coalition. Bien que des progrès importants aient été réalisés pour interrompre l'avance de l’État islamique depuis le début des opérations de la coalition, en octobre dernier, il reste encore du travail à faire. Nous sommes engagés dans cet effort continu pour appuyer les forces de sécurité de l’Irak, qui doivent être principalement responsables de la sécurité de leur propre pays.
[Français]
Les effets cumulés des frappes contre les objectifs du groupe État islamique et du soutien à l'instruction des forces irakiennes permettront à la longue aux forces irakiennes de faire la transition vers les opérations offensives. Il y en a eu quelques-unes, mais il faut évidemment que les Irakiens sur le terrain en fassent davantage.
[Traduction]
L'affaiblissement de l'État islamique, que ce soit en détruisant ou en perturbant l'équipement, le leadership ou l’infrastructure, assurera la liberté de mouvement nécessaire permettant aux forces irakiennes de faire des gains tactiques. À plus long terme, le succès sera atteint lorsque les capacités de l’État islamique auront été considérablement dégradées au point où elles ne peuvent plus prétendre de façon crédible d'avoir une emprise de califat sur de grandes étendues de territoire ni pour poser un risque pour la sécurité internationale.
Cela dit, monsieur le président, il est évident que, dans toute campagne militaire, il y a des revers regrettables, comme cela a été le cas à Ramadi et ailleurs dans la région. Mais, fondamentalement, en partie grâce au soutien des forces de la coalition, l'État islamique a perdu sa mainmise sur environ 25 à 30 % du territoire qu'il contrôlait en août dernier, ce qui représente de 13 000 à 17 000 kilomètres carrés.
Cela exigera une persévérance continue. Comme nous le savons, certains de nos alliés, y compris les États-Unis, calibrent un peu leur approche grâce à des ressources d'instruction supplémentaires. Nous allons observer cela avec intérêt, mais nous sommes déterminés à maintenir le niveau actuel des opérations décrit dans la motion qui a été déposée et appuyée par la Chambre des communes récemment.
[Français]
J'estime que les efforts déployés dans le cadre de l'opération Reassurance et de l'opération Impact et que j'ai décrits aujourd'hui sont de parfaits exemples de l'efficacité du Canada et de nos forces.
Je serai ravi de répondre à vos questions. Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je dois affirmer tout à fait clairement que l'inconduite sexuelle en tout genre dans l'armée est absolument inacceptable. Rien de ce que je pourrais dire ou de ce que je dirai jamais n'indiquerait que c'est acceptable. Concernant mes commentaires d'hier, je maintiens mes excuses, car ils ont donné lieu à d'autres commentaires qui montrent clairement que nous sommes déterminés, depuis l'échelon supérieur — moi-même, mes principaux généraux, commodores, officiers généraux, premiers maîtres, adjudants-chefs — et tout le long de la chaîne de commandement jusqu'à nos aviateurs, nos marins et nos soldats, à débarrasser les Forces armées canadiennes de ce problème.
L'aspect qui est probablement le plus préjudiciable de ma déclaration préliminaire d'hier, c'est qu'elle occulte le travail actuellement effectué dans l'armée à cet égard. Elle occulte le fait que nous disposons de sondages qui indiquent que nos hommes et nos femmes en uniforme n'ont jamais eu une si grande confiance en la sacralité, la sécurité et la satisfaction à l'égard du lieu de travail ces temps-ci. Mais cela n'a pas d'importance. Nous avons tout de même un problème lié à l'inconduite sexuelle.
Nous avons fait l'objet d'un examen interne. Nous y avons donné suite. Nous avons amené Mme Deschamps à effectuer un examen externe à la lumière duquel elle a formulé 10 recommandations; l'objectif de toutes ces recommandations sera respecté. J'ai mis sur pied une équipe de 25 hommes et femmes relevant du lieutenant-général Whitecross qui est chargée de travailler là-dessus. Tout ce travail est en cours.
Je n'ai pas demandé à Mme Deschamps si notre situation est meilleure qu'il y a 10 ans. Nous avons toutes sortes de données, y compris les chiffres relatifs au maintien en poste de nos femmes — lesquels sont en fait mieux que ceux de nos hommes —, qui indiquent que notre situation est bien meilleure. Mais cela n'a pas d'importance; nous avons un problème.
Je ne lui ai pas demandé de regarder en arrière. Je lui ai demandé d'examiner notre situation actuelle et de déterminer comment nous pouvons nous améliorer. Elle est revenue avec 10 éléments, et nous allons donner suite à chacun d'entre eux.
Monsieur le président, les reportages de certains médias étaient complètement inexacts à cet égard. Afin de mieux clarifier ces reportages inexacts, je serais heureux de déposer devant le comité une version déclassifiée du rapport d'incident qui nous a été présenté par le commandant du Fredericton — ou FRE —, qui a donné les explications suivantes:
[...] durant un ravitaillement en mer, deux avions de guerre russes se sont approchés de la position de FRE et ont opéré l'espace aérien à proximité de FRE pendant environ 30 minutes. Les aéronefs se sont approchés du FRE un à la fois à moyenne altitude en effectuant des manoeuvres pour démontrer qu'ils ne transportaient d'armes. Par la suite, les aéronefs ont continué de voler à proximité du FRE, à basse et à moyenne altitudes à une distance variant de « over top » (au-dessus) à plusieurs milles du FRE.
Je serais heureux de déposer ce rapport. De fait, pendant que j'étais à bord du Fredericton la semaine dernière avec le , le commandant et son équipage nous ont montré un enregistrement de leur piste radar des aéronefs russes virevoltant autour et au-dessus du navire, dans la mer Noire. En fait, il y a eu plusieurs de ces interactions avec des aéronefs russes, dans la mer Baltique et la mer Noire, entre autres tout récemment — la semaine dernière, si je ne m'abuse —, lorsque cinq de ces incidents ont eu lieu dans la mer Noire et cinq, dans la mer Baltique.
Je veux souligner ce que j'ai dit à ce sujet lorsqu'on m'a interrogé au début — en mars, je crois —, c'est-à-dire que notre personnel de la MRC n'a jamais eu l'impression que les missions de reconnaissance aérienne russes autour et au-dessus de leurs navires constituaient une menace. Les aéronefs russes semblaient avoir montré clairement qu'ils ne transportaient pas d'armes. Je n'ai jamais laissé entendre — et je ne le ferais jamais — que cela posait une menace, mais cela montre que l'armée russe est au courant de notre présence dans le cadre des mesures d'assurance de l'OTAN et il s'agit de l'objet de notre déploiement.
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Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs, de vous joindre à nous.
Je dois dire, monsieur Lawson, que vous devriez recevoir la médaille de bravoure pour vous être présenté aujourd'hui, après les incidents d'hier dans les médias.
Mais je veux faire un suivi à ce sujet, monsieur, parce que madame la juge Deschamps a fait une déclaration dans son rapport, que je vais vous lire. Selon le rapport, la discrimination règne dans l'armée, et la violence envers les femmes commence dès leurs premiers jours en uniforme, alors que les commandants considèrent que cela fait partie de la vie dans les forces armées. Elle a conclu qu’il existe au sein des Forces armées canadiennes un problème incontestable de harcèlement sexuel et d’agression sexuelle qui exige une intervention directe et soutenue.
Êtes-vous d'accord avec cette déclaration, à la lumière de vos commentaires d'hier soir et du fait que, selon votre propre rapport interne rédigé il y a environ un an, il n'y avait rien qui clochait au chapitre des politiques et des procédures des Forces armées canadiennes?
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Soyez assuré que c'est un engagement relativement auquel les députés de ce côté-ci de la Chambre et de nombreux Canadiens voudront obtenir un suivi régulier.
Si vous me le permettez, je vais parler de deux ou trois incidents et d'un incident récent en particulier. Qui a donné l'autorisation de risquer la vie de membres des Forces canadiennes, de représentants du gouvernement et du lui-même sur la ligne de front des activités et de la mission en Irak — là même ou le premier ministre a dit que les membres des Forces canadiennes ne se retrouveraient pas —, simplement pour une séance photo sans aucun objectif opérationnel ni public, pour un simple coup de publicité?
C'est vous, monsieur le ministre Kenney, ou vous, général Lawson qui avez autorisé cette sortie? Selon moi, le personnel supplémentaire des forces spéciales qui a dû se rendre là, en plus des représentants qui étaient sur place et du se sont retrouvés dans une situation périlleuse sur la ligne de front, là où nous savons qu'il y a eu des incidents de tirs et des contre-attaques. Selon moi, c'est une décision imprudente. On dirait que l'unique objectif de l'initiative était l'occasion de prendre une bonne photo.
Pourquoi vous, monsieur le ministre, ou vous, général Lawson, auriez-vous autorisé cette sortie? Ou l'autorisation est-elle venue d'ailleurs?
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Nous n'avons pas... La réponse est « ni l'un, ni l'autre ». C'est une question tendancieuse classique, comme vous le savez, monsieur l'avocat.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Jason Kenney: Nous n'avons pas une stratégie indépendante et nous ne faisons pas que suivre les autres. Nous faisons partie de la coalition, c'est-à-dire que nous souscrivons à une stratégie de coalition, qui est adoptée à la demande du gouvernement irakien. Les pays qui dirigent la coalition sont la République souveraine d'Irak et les États-Unis. Ce sont eux qui coordonnent les efforts de la coalition.
Notre chef a participé aux réunions de l'état-major de la Défense en compagnie de ses homologues pour discuter de la stratégie et formuler des commentaires connexes. J'ai communiqué nos points de vue au secrétaire américain de la Défense Carter et à beaucoup de mes homologues européens, dont les forces participent à la coalition. Nous avons rencontré le premier ministre al-Abadi, à Bagdad, pour parler précisément de ce sujet.
Je crois que vous avez dénaturé notre niveau de présence diplomatique en Irak. En fait, l'ambassadeur Saccomani, qui, oui, réside actuellement à Amman, a passé beaucoup de temps à tisser des liens et à interagir avec des représentants, à Bagdad et Erbil, alors je crois que nous avons assuré une présence importante dans le cadre des réunions de la coalition internationale et relativement à la stratégie militaire, et c'est ce qui a aidé à définir notre déploiement dans le cadre de l'opération Impact.
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Oui. Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, monsieur le président, l'Aviation royale canadienne a, en date de la semaine passée, fait plus de 1 000 sorties. Je crois savoir que nos Hornet ont frappé tout juste un peu plus de 100 cibles de l'État islamique. Habituellement, les Hornet tirent deux missiles sur chaque cible, ce qui signifie donc que nous avons tiré plus de 200 missiles.
J'ai mentionné les activités de ravitaillement en vol grâce à nos aéronefs Polaris et nos Aurora modernisés et la grande quantité de carburant aviation ainsi fourni. Comme on m'en a informé lorsque j'étais dans la région, ces activités ont été considérées comme une plateforme extrêmement efficace pour la reconnaissance aérienne, ce qui a été très important pour fournir des renseignements sur les cibles au quartier général de la coalition.
J'aimerais aussi dire au comité... M. Harris, naturellement, je crois, pour des raisons de partisanerie politique, a dénaturé notre visite à Erbil en affirmant qu'il s'agissait d'un « coup publicitaire ». En fait, je crois qu'il est extrêmement important de se rendre directement sur le terrain et de prendre le pouls sur place de ce qui se passe là-bas.
Pour ce qui est de ce que nous avons appris en parlant à nos officiers relativement subalternes des FOS, les forces qui s'occupent de la formation, ils nous ont décrit le genre de tactiques qu'ils ont réussi à transmettre aux forces peshmergas, le genre de tactiques qu'ils ont perfectionnées durant leurs propres opérations, les opérations canadiennes en Afghanistan. Ils nous ont dit que les membres des forces peshmergas avec lesquelles ils interagissent veulent vraiment apprendre et adoptent très rapidement les principes de la formation qu'ils reçoivent. Nous pouvons conclure, compte tenu du succès relatif des forces peshmergas — défensivement et offensivement — contre l'État islamique dans la région, que la formation est efficace.
On pourrait même aller plus loin et dire que cette formation a été plus efficace que certaines des formations militaires conventionnelles fournies aux unités armées irakiennes dans le sud de l'Irak, qui ont été, si on peut dire, moins efficaces pour conserver leur territoire.
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En ce qui concerne l'opération Reassurance en particulier, jusqu'à la fin de 2015, nous allons maintenir le déploiement d'une force de la taille d'une compagnie composée d'environ 200 soldats d'infanterie en Pologne. Justement, le et moi avons rencontré quelques-uns de ces soldats. Ils sont venus à Varsovie pour prendre part à certains des événements que nous avons tenus durant nos rencontres en Pologne.
La rotation actuelle est celle du RCR de la garnison Petawawa, dans la circonscription de Mme Gallant, et ces soldats font de l'excellent travail. Je crois qu'ils vont être remplacés le mois prochain par une formation de la taille d'une compagnie du Royal 22e à Valcartier. Comme vous le savez, plusieurs CF-18 Hornet ont été déployés dans le cadre d'une mission de police aérienne au-dessus des pays baltes, et, pendant au moins une partie de la mission, ils étaient basés en Roumanie. Ils ont été rapatriés au Canada depuis, mais nous avons indiqué que, s'il y a une possibilité de participation à une autre mission de police aérienne dans la région à un moment donné, nous l'envisagerions sérieusement, et, il y a évidemment le déploiement à venir d'une frégate, le NCSM Fredericton dans la mer Baltique dans le cadre des mesures d'assurance de l'OTAN, qui font actuellement partie de l'exercice BALTOPS.
En plus de la mission de l'opération Reassurance, il y aura d'autres exercices d'entraînement très importants qui seront menés conjointement par les membres de l'OTAN cet été. Je crois savoir que l'exercice Trident Juncture sera l'un des plus importants exercices d'entraînement conjoints de l'OTAN depuis la guerre froide, et cet exercice aura lieu surtout dans le sud de l'Europe, en Espagne, au Portugal et en Italie. D'après ce que je sais, nous allons déployer quelque 1 650 membres du personnel des trois services dans le cadre de cet exercice, ce qui envoie encore une fois un message important à d'autres organisations de l'Europe qui peuvent constituer des forces d'instabilité.
Enfin, encore là à l'extérieur du cadre de l'opération Reassurance, il y a ce que nous faisons en Ukraine. Il y a une carte affichée à l'écran, et j'espère qu'une copie papier a aussi été distribuée. Vous voyez Yavoriv, à l'extrémité ouest du centre de l'Ukraine, entre Lviv et la frontière de la Pologne. C'est à cet endroit que nous allons mener notre plus importante opération d'entraînement. Environ 200 soldats participeront à un entraînement au combat ordinaire, initialement des unités de la garde nationale, et cela battra son plein en septembre. Il y a les opérations d'entraînement de moindre envergure et plus discrètes que nous allons mener à Kamyanets-Podilsky, l'entraînement concernant les engins explosifs improvisés. Nous entraînons des policiers militaires aux environs de Kiev et menons d'autres opérations, notamment un entraînement de sécurité aérienne et un entraînement médical. Tout cela aura lieu au centre ou dans l'ouest de l'Ukraine.
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Certainement. Avant de le faire, cependant, monsieur le président, si vous me le permettez, j'aimerais souligner le fait qu'il pourrait bien s'agir de la dernière intervention de M. Norlock au Parlement, après neuf ans à servir la population ici et de nombreuses autres années auprès de la police de l'Ontario. J'aimerais le remercier d'avoir défendu avec passion les intérêts des membres des Forces armées canadiennes à titre de représentant de notre escadre aérienne de Trenton. Merci, monsieur, d'être un grand partenaire de l'armée.
Vous avez tout à fait raison. Je pense que l'opération Impact en Irak et en Syrie comporte un impératif humanitaire. Pensons aux yézidis que les gens ont pu voir en août dernier à la télévision et qui sont membres d'une ancienne secte religieuse gnostique subissant des vagues de persécution. Ils sont encore quelques centaines de milliers, et ils ont fui leurs maisons et leurs villages ancestraux des plaines de Ninive pour se rendre au coeur de leur ancienne patrie, sur le mont Sinjar. Ils étaient pourchassés par Daesh, par les terroristes de l'État islamique. Dès que l'État islamique pouvait mettre la main sur une femme ou une fille yézidie de huit ans ou plus, ils les vendaient comme esclaves sexuelles et se livraient à des opérations de traite de personnes, ce qui est tout à fait odieux. Il a été confirmé que l'État islamique a vendu ces femmes sur un marché, et qu'elles ont été amenées ailleurs au Moyen-Orient. Des filles d'à peine huit ans ont été violées plusieurs fois par jour et traitées comme butin de guerre par les terroristes de l'État islamique ou de Daesh.
Pensons aux Assyriens. Ce sont les premiers habitants des plaines de Ninive en Mésopotamie. Ils vivent là depuis des milliers d'années, parlent l'araméen et sont chrétiens depuis 1 700 ans, depuis bien avant l'époque où les Arabes ou l'islam sont arrivés en Mésopotamie. Eux aussi sont pourchassés. Je crois avoir mentionné dans une intervention à la Chambre que j'ai parlé avec le chef de l'Église chaldéenne des Assyriens, qui m'a raconté que, à Mossoul, les membres de Daesh vont dans les hôpitaux et menacent les chrétiens assyriens âgés, infirmes ou handicapés qui ne peuvent fuir de leur trancher la tête dans leur lit d'hôpital s'ils ne se convertissent pas à l'islam immédiatement.
Voilà de quoi il s'agit. Voilà le genre de déprédations avec lequel nous sommes aux prises. Je ne pense pas que nous ayons été confrontés à des forces purement maléfiques comme celles-ci depuis les camps de la mort des SS, sous le régime nazi. J'espère que les gens comprendront que nous avons une profonde obligation morale d'être là-bas, ainsi que l'obligation d'assurer la sécurité.