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Merci, monsieur le président.
[Français]
Mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité.
Je me joins à vous de Montréal, sur le territoire traditionnel des Mohawks et des autres peuples haudenosaunee.
Je suis accompagné d'Hélène Laurendeau, sous-ministre du ministère du Patrimoine canadien, et de Jean-Stéphen Piché, sous-ministre adjoint principal aux affaires culturelles. Je tiens à les remercier de leur excellent travail dans des circonstances qui n'ont pas été faciles au cours des derniers mois.
La pandémie de la COVID-19 nous touche tous et toutes, et ses effets sont importants dans tous les secteurs de notre société.
Le ministère du Patrimoine canadien appuie les engagements du gouvernement du Canada, encourage la croissance des industries culturelles et créatives du pays et fait connaître nos histoires au pays et dans le monde. À titre de rappel, le Budget principal des dépenses de 2020-2021 a été déposé au Parlement le 27 février dernier. Le total des ressources allouées à mon ministère était de 1,5 milliard de dollars, soit 1,3 milliard de dollars en subventions et contributions et 203,2 millions de dollars en dépenses de fonctionnement. Les organismes du portefeuille de Patrimoine canadien, quant à eux, ont reçu des crédits de 2,1 milliards de dollars.
Dès le mois de mars, nous sommes tous et toutes entrés dans une période d'incertitude. La pandémie a durement touché les secteurs de la culture, du patrimoine et du sport. À la suite de l'annonce du premier ministre, en avril, d'un fonds d'urgence de 500 millions de dollars en guise d'aide temporaire pour ces trois secteurs, j'ai annoncé des détails supplémentaires concernant ce financement le 8 mai, le 18 juin et le 7 juillet.
Un sondage mené par Patrimoine canadien auprès de ceux qui ont pu profiter de la première phase de mise en oeuvre du Fonds a montré que nos objectifs ont été atteints, pour soutenir tant la continuité des activités que les emplois. Compte tenu d'un taux de réponse de 56 %, nous avons obtenu une myriade d'informations. Par exemple, 77 % des répondants ont indiqué que le Fonds les a beaucoup aidés ou modérément aidés à demeurer en activité, et la vaste majorité des répondants, soit 98 %, se sont dits satisfaits de la rapidité à laquelle ils ont reçu ces fonds.
Pour arriver à déployer ce fonds d’urgence en un temps record et à concevoir les mesures supplémentaires qui sont entrées en vigueur cet été, et ce, alors que le ministère fonctionnait à capacité réduite dans le cadre d'un plan de continuité des activités, nous avons misé sur notre réseau. Ce réseau comprend des dizaines d'organismes du portefeuille, des milliers d'organismes partenaires et des dizaines de milliers d'intervenants.
Tous ces partenaires contribuent aux secteurs de la culture, du patrimoine et du sport, trois secteurs qui, dans l'ensemble, représentent près de 62 milliards de dollars de notre PIB, fournissent 750 000 emplois au pays et nous procurent, à toutes et à tous, des liens avec un entourage, du réconfort, de la solidarité et un sentiment d'appartenance dans des moments comme ceux que nous vivons présentement. Leur travail nous fait voir tout le pouvoir de l'art, du sport, de la musique, de la littérature et du simple fait de raconter des histoires, nos histoires, de multiples façons.
Depuis le printemps dernier, je suis en contact étroit avec ces secteurs, qui ont subi des pertes de revenus, des pertes d'emplois et des changements structurels à cause des mesures sanitaires. Pour vous donner une idée de l'ampleur de ces pertes, selon Statistique Canada, le PIB du sous-secteur de l'industrie de l'information et de l'industrie de la culture a reculé d'environ 3 milliards de dollars en juillet par rapport à février de cette année. Le PIB du sous-secteur des arts, des spectacles et des loisirs a chuté, lui, de plus de 50 %.
Bien que le portrait soit incomplet, il nous montre des secteurs fragilisés. C'est pourquoi j'ai participé à une série d'assemblées publiques et de tables rondes pour entendre les intervenants. Je voulais qu'ils puissent nous dire comment nous pouvons travailler avec eux pour mieux les soutenir. Environ 4 000 participants se sont joints à ces assemblées publiques et à ces tables rondes, en septembre et en octobre.
Nos discussions m'ont permis de mieux cibler notre aide. Par exemple, en septembre, j'ai annoncé le Fonds d'indemnisation à court terme pour les productions audiovisuelles canadiennes, assorti de 50 millions de dollars, pour aider la reprise des tournages et des activités de production audiovisuelle. Ce fonds sera administré par Téléfilm Canada.
Nos différentes mesures d'aide se reflètent dans le Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2020-2021. L'augmentation des crédits pour Patrimoine canadien et les organismes du portefeuille a rendu plusieurs démarches possibles, notamment celles-ci: la mise enœeuvre du fonds d'urgence dont je vous ai parlé; un soutien aux étudiants et aux jeunes touchés par la pandémie; une aide pour les six musées nationaux et la Commission des champs de bataille nationaux; une aide à plusieurs organismes culturels de première importance, comme le Centre national des arts et Téléfilm Canada; enfin, un allégement financier aux radiodiffuseurs en renonçant à des droits de licence du CRTC.
L'offre culturelle canadienne est parmi les meilleures au monde, et je suis heureux que notre gouvernement la soutienne durant cette période critique.
Mardi, j'ai déposé le projet de loi en vue de modifier la Loi sur la radiodiffusion. C'est une première étape importante pour moderniser le système canadien de radiodiffusion. Je compte aussi proposer d'autres mesures pour mettre en place un cadre réglementaire dans lequel les plateformes numériques fournissent leur juste part.
Nous suivons l'évolution de la situation en France, qui a transposé dans son droit interne un droit voisin pour les éditeurs de presse. Nous suivons également la situation en Australie et nous examinons les options ici, au Canada.
De plus, je veux présenter un projet de loi proposant de nouveaux règlements pour les plateformes de médias sociaux, en commençant par exiger que toutes les plateformes éliminent le contenu illégal, y compris le discours haineux. Finalement, je me suis engagé à revoir la Loi sur le droit d'auteur.
Je tiens aussi à rappeler que notre gouvernement a fait de la réconciliation avec les peuples autochtones une priorité. C'est pourquoi, malgré les circonstances, nous poursuivons la mise enœeuvre de la Loi sur les langues autochtones de concert avec nos partenaires autochtones, et nous soutenons leurs projets pour se réapproprier leurs langues, les revitaliser, les maintenir et les renforcer.
Les cultures autochtones, les arts, le patrimoine et le sport sont au œeur même de nos priorités, et nous continuons à les appuyer.
Je vous remercie, monsieur le président. Je suis prêt à répondre aux questions.
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Je vous remercie de votre question.
Nous avons fait plusieurs choses. J'ai parlé un peu plus tôt du fonds d'urgence de 500 millions de dollars. Dans ce fonds, 72 millions de dollars sont réservés au secteur des sports. Nous avons divisé cet argent en deux parties: la moitié des fonds ont été remis aux fédérations nationales, qui les ont remis à leur tour à leurs partenaires, et l'autre moitié ont été distribués aux provinces pour aider les fédérations provinciales et régionales. Le fédéral n'est pas en contact avec ces organisations. Nous avons travaillé de concert avec les provinces et les territoires pour que cet argent soit distribué.
Normalement, dans les ententes fédérales-provinciales, les fonds sont dépensés au prorata, mais dans ce cas-ci, nous avons essayé de maintenir en place l'écosystème sportif provincial et territorial. Nous avons plutôt octroyé l'argent en fonction du nombre d'organisations présentes dans une province. Cela veut dire que l'Alberta, la Colombie-Britannique, le Manitoba et la Saskatchewan ont reçu un pourcentage beaucoup plus élevé d'argent que si nous avions accordé les fonds au prorata. Nous avons vraiment cherché à maintenir l'écosystème.
Il y a eu le report des Jeux olympiques, ce qui crée toutes sortes de problèmes, comme vous le savez très bien, pour les athlètes de haut niveau qui sont soutenus par les programmes fédéraux de financement. En matière de financement, nous avons simplement prolongé jusqu'aux prochains Jeux olympiques le soutien que nous offrons à ces athlètes et à leur entourage.
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Je vous remercie de votre question.
Cela a été tout un défi. Nous avons rapidement pris conscience du fait qu'il y a des gens subventionnés année après année par le ministère du Patrimoine canadien — cela ne veut pas dire que ce sont toujours les mêmes —, et c'est la même chose du côté du Conseil des arts du Canada, de Téléfilm Canada et du Fonds des médias du Canada.
Nous nous sommes rendu compte que, si nous n'aidions pas les organismes qui, normalement, ne reçoivent pas du financement, cela serait très difficile pour elles de traverser la crise. C'est la raison pour laquelle nous avons réservé près de 40 % de l'enveloppe des 500 millions de dollars pour des organismes que nous ne subventionnons pas normalement.
Nous avons donc fait un exercice de ratissage très large avec nos partenaires pour arriver à joindre ces organismes. J'en parlais un peu plus tôt. Nous avons créé un nouveau site Web et un formulaire de demande simplifié pour que ces organismes puissent être rapidement admissibles et recevoir des fonds. Cela nous a permis de financier, par exemple, des musées saisonniers que Patrimoine canadien ne finance pas normalement.
Cela a été un exercice très intéressant pour nous, mais cela montre qu'il reste beaucoup de travail sur le plan de la diversité dans notre capacité d'atteindre ce type d'organismes.
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Je partagerai mon temps avec M. Waugh.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être parmi nous. Nous vous apprécions, comme nous apprécions toujours votre personnel. Nous avons déjà rencontré votre équipe, et elle est fantastique.
Ma question est très pointue. Elle concerne votre nouveau projet de loi. Vous y évoquez la tenue de séances de mobilisation avec les Autochtones concernant la Loi sur la radiodiffusion afin de déterminer comment nous pouvons mieux permettre aux Autochtones de raconter leurs histoires.
Après notre dernière séance, quand j'ai soulevé la question, vous avez affirmé que le CNA avait ajouté une pièce à sa programmation, donc j'ai rencontré son personnel. J'ai parlé avec deux personnes formidables, mais qui n'avaient pas d'argent, et c'était avant la COVID-19. Dans ma région, l'une des pièces les plus extraordinaires a été écrite et est jouée par des élèves autochtones et non autochtones du secondaire. C'est une pièce très bien écrite, qui connaît beaucoup de succès dans la région. C'est vraiment une belle oeuvre.
Vous parlez de raconter des histoires, et c'en est un exemple. La dernière fois, vous m'avez dit que le CNA et son personnel n'avaient pas d'argent. C'est pourtant une pièce qui doit être présentée ailleurs au pays. Cela s'inscrirait très bien dans votre effort de mobilisation des Autochtones, pour favoriser les histoires autochtones. Comment comptez-vous vous y prendre?
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'être ici, monsieur le ministre, comme je remercie les autres témoins également. Je vous suis reconnaissant de votre patience envers nous ce soir.
J'aimerais commencer par vous remercier, au nom de nos athlètes et de nos artistes d'un océan à l'autre, de votre réaction rapide pour venir en aide à ce secteur de notre économie, si durement touché.
Il y a une chose dont nous n'avons pas encore parlé, et je me disais qu'il serait bon de le mentionner, c'est que nous avons un secteur audiovisuel fort au Canada, dans la région de Waterloo et ma circonscription de Kitchener—Conestoga. Il se compose d'auteurs, de réalisateurs, d'acteurs, de sociétés de production et de musiciens. C'est tout un écosystème de talent.
Les Enquêtes de Murdoch, Anne avec un E et La Servante écarlate ont tous été tournées ici, dans notre région. Je sais que les productions aident l'économie locale et qu'elles contribuent à raconter nos histoires.
Vous avez mentionné des indemnités à court terme. Pouvez-vous nous en parler davantage? Vous avez mentionné être passé par Téléfilm Canada et le Fonds des médias du Canada. Pouvez-vous nous dire comment nous appuyons l'industrie là-bas?
Passons maintenant aux votes sur le Budget principal.
CONSEIL DES ARTS DU CANADA
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Crédit 1 — Paiements au Conseil..........362 644 295 $
(Le crédit 1 est adopté.)
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Crédit 1 — Paiements à la Société pour ses dépenses de fonctionnement..........1 101 551 846 $
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Crédit 5 — Paiements à la Société pour le fonds de roulement..........4 000 000 $
ç
Crédit 10 — Paiements à la Société pour ses dépenses en capital..........105 246 000 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés.)
MUSÉE CANADIEN DES DROITS DE LA PERSONNE
ç
Crédit 1 — Paiements au Musée pour ses dépenses de fonctionnement et ses dépenses en capital..........25 502 953 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE CANADIEN DE L'HISTOIRE
ç
Crédit 1 — Paiements au Musée pour ses dépenses de fonctionnement et ses dépenses en capital..........72 188 284 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE CANADIEN DE L'IMMIGRATION DU QUAI 21
ç
Crédit 1 — Paiements au Musée pour ses dépenses de fonctionnement et ses dépenses en capital..........7 895 183 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE CANADIEN DE LA NATURE
ç
Crédit 1 — Paiements au Musée pour ses dépenses de fonctionnement et ses dépenses en capital..........26 811 201 $
(Le crédit 1 est adopté.)
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
ç
Crédit 1 — Dépenses de programme..........5 053 157 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MINISTÈRE DU PATRIMOINE CANADIEN
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Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........203 230 981 $
ç
Crédit 5 — Subventions et contributions..........1 304 800 333 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA
ç
Crédit 1 — Dépenses de fonctionnement..........103 336 627 $
ç
Crédit 5 — Dépenses en capital..........21 753 850 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
SOCIÉTÉ DU CENTRE NATIONAL DES ARTS
ç
Crédit 1 — Paiements à la Société, pour ses dépenses de fonctionnement..........35 270 142 $
(Le crédit 1 est adopté.)
OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA
ç
Crédit 1 — Dépenses de programme..........64 891 409 $
(Le crédit 1 est adopté.)
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DU CANADA
ç
Crédit 1 — Paiements au Musée pour ses dépenses de fonctionnement et ses dépenses en capital..........38 673 922 $
ç
Crédit 5 — Paiements au Musée pour l'acquisition d'objets pour sa collection et coûts connexes..........8 000 000 $
(Les crédits 1 et 5 sont adoptés.)
MUSÉE NATIONAL DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE
ç
Crédit 1 — Paiements au Musée pour ses dépenses de fonctionnement et ses dépenses en capital..........30 567 380 $
(Le crédit 1 est adopté.)
ç
Crédit 1 — Paiements à la société pour servir aux fins exposées dans la Loi sur Téléfilm Canada..........101 878 949 $
(Le crédit 1 est adopté.)
COMMISSION DES CHAMPS DE BATAILLE NATIONAUX
ç
Crédit 1 — Dépenses de programme..........6 557 243 $
(Le crédit 1 est adopté.)
Le président: Passons maintenant au Budget supplémentaire des dépenses (B).
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Crédit 1b — Paiements à la Société pour ses dépenses de fonctionnement..........36 700 000 $
(Le crédit 1b est adopté.)
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES
ç
Crédit 1b — Dépenses de programme..........4 618 917 $
(Le crédit 1b est adopté.)
MINISTÈRE DU PATRIMOINE CANADIEN
ç
Crédit 1b — Dépenses de fonctionnement..........1 264 918 $
ç
Crédit 5b — Subventions et contributions..........57 487 060 $
(Les crédits 1b et 5b sont adoptés.)
BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA
ç
Crédit 5b — Dépenses en capital..........976 079 $
(Le crédit 5b est adopté.)
Le président: Enfin, dois-je faire rapport des votes ayant porté sur le Budget principal à la Chambre?
Des députés: Oui.
Le président: Dois-je aussi faire rapport des votes sur le Budget supplémentaire des dépenses (B) à la Chambre?
Des députés: Oui.
Le président: Merci beaucoup.
[Français]
C'est tout. Je vous remercie, vous êtes très gentils.