:
Merci, madame Dabrusin.
Je vais faire patienter tout le monde juste deux secondes. Je dois consulter les membres.
Sommes-nous d'accord pour étudier les trois motions à la fin de la réunion? Je dois vous le demander pour m'en assurer. Techniquement, nous devrions lever la séance, mais je demande le consentement unanime pour continuer comme prévu, afin que nous puissions tout de suite entendre les témoignages.
Des députés: D'accord.
Le président: Merci, tout le monde.
Nous allons maintenant passer à nos invités spéciaux du jour pour l'étude article par article du projet de loi . Nous sommes toujours avec les témoins. Ce sera notre dernière journée de réunions avec des témoins avant d'entamer l'étude article par article.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux invités très spéciaux d'une entité qui n'est pas étrangère à ce comité et à d'autres, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. Ian Scott, président et dirigeant principal, à M. Scott Hutton, dirigeant principal de la consommation, de la recherche et des communications, à M. Scott Shortliffe, directeur exécutif de la radiodiffusion, et à Mme Rachelle Frenette, avocate générale et directrice exécutive adjointe.
Monsieur Scott, je crois que vous avez demandé 10 minutes, alors je dois savoir qui commence.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président, de nous avoir invités à témoigner devant le Comité.
Nous sommes heureux de collaborer à l'étude du projet de loi entreprise par le Comité. Nous avons suivi avec intérêt les débats à la Chambre des communes. Je dois toutefois vous avertir que le Conseil est saisi de plusieurs questions et que nous ne serons peut-être pas en mesure, pour le moment, de fournir des réponses détaillées à chacune de vos questions.
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC, est un organisme de réglementation indépendant. Notre rôle est de mettre en œuvre la législation adoptée par le Parlement et de veiller à l'atteinte des objectifs politiques fixés pour le système canadien de radiodiffusion.
[Traduction]
Nous savons que des parlementaires ont exprimé des inquiétudes quant au fait que le projet de loi propose de donner au CRTC une grande latitude dans l’application de la Loi. En effet, certains pensent que le CRTC pourrait alors disposer d’une trop grande latitude.
Bien que nous puissions comprendre ces préoccupations, il reste que l'actuelle Loi sur la radiodiffusion, que nous appliquons depuis 1991, confère au CRTC une grande flexibilité dans la détermination exacte des façons d’atteindre les objectifs politiques du Parlement.
Cette flexibilité nous a permis de nous adapter au changement et d’appliquer des exigences différentes aux services traditionnels de télévision et de radio, en fonction de la nature du service du radiodiffuseur et de son marché linguistique.
Nos cadres de réglementation ont évolué en fonction des circonstances pour assurer la production et la promotion de contenus en français et en anglais, de contenus par et pour les peuples autochtones, et de contenus qui mettent en valeur la diversité du Canada.
J'aimerais souligner que la Loi sur la radiodiffusion précise que le système de radiodiffusion doit tenir compte des besoins et des intérêts de la population diversifiée du Canada. En tant qu'organisme de réglementation indépendant, on a laissé au CRTC le soin d’élaborer les cadres nécessaires pour atteindre cet objectif politique, ainsi que ceux définis par le Parlement dans la Loi.
En 2019, les télédiffuseurs et les fournisseurs de télévision par câble et par satellite ont contribué à hauteur de 2,9 milliards de dollars à la création de contenu, dont 736 millions de dollars pour les émissions de nouvelles dans les deux langues officielles. Il s’agissait du résultat des exigences fixées par le CRTC.
[Français]
Toujours en vertu de notre réglementation, les grands groupes de propriété de langue française doivent consacrer au moins 75 % de leurs dépenses en émissions canadiennes à des contenus originaux de langue française. De plus, nous avons établi des données repères pour le nombre d'heures de nouvelles et de programmation locale que les stations de télévision doivent diffuser chaque semaine dans les deux marchés de langue officielle, et nous avons accordé une licence à Unis TV, qui reflète et dessert les francophones hors Québec.
La radio joue également un rôle clé dans le reflet et le rapprochement des collectivités. En 2019, plus de 700 stations de radio commerciales étaient autorisées à diffuser au Canada, offrant ainsi une grande diversité de contenu et de musique. Ces stations ont contribué à hauteur de 46 millions de dollars au développement de contenus et à la promotion d'artistes canadiens.
Nos cadres réglementaires ont conduit à l'attribution de licences à APTN, le premier radiodiffuseur autochtone national au monde, et à OMNI Regional, qui propose des programmes multiethniques dans 20 langues différentes. En plus d'OMNI Regional, les Canadiens et les Canadiennes peuvent s'abonner à plus de 110 chaînes spécialisées et payantes offrant des programmes dans diverses langues autres que l'anglais et le français. Ils peuvent également écouter de nombreuses stations de radio autochtones et multiethniques. Comme la définition de la diversité a changé, nous avons accordé une licence à OutTV, l'une des premières chaînes consacrées à la diffusion de contenus pour la communauté LGBTQ2+.
Nous avons pris ces décisions parce que nous avons reconnu leur importante contribution aux objectifs de politique publique.
La Loi sur la radiodiffusion a maintenant 30 ans. Bien que les personnes qui l'ont rédigée aient eu la prévoyance de la rendre neutre sur le plan technologique, elles ne pouvaient pas prévoir comment la technologie moderne allait modifier la diffusion des contenus audios et audiovisuels. Le CRTC suit l'évolution d'Internet depuis ses débuts.
Nous avons mené une étude complète dans le cadre de la Loi actuelle pour examiner l'approche réglementaire qui devrait être adoptée en ce qui concerne les contenus audios et audiovisuels en ligne. Chaque fois, nous avons conclu que le contenu en ligne et sa distribution étaient complémentaires au système traditionnel. Nous avons donc exempté les diffuseurs en ligne de l'obligation de détenir une licence.
Beaucoup de choses ont changé ces dernières années. Plus les Canadiens et les Canadiennes ont eu accès aux services Internet à haute vitesse, plus ils ont eu accès à un nombre croissant de bibliothèques en ligne de contenu national et étranger. Cette explosion de choix a été bénéfique pour le public et les créateurs. Cela a contribué à faire connaître les productions et les artistes du Canada à un public national et international.
La Loi sur la radiodiffusion, de même que la réglementation que nous avons mise en œuvre pour atteindre ses objectifs politiques, a favorisé un système de radiodiffusion dynamique et diversifié. Le temps est cependant venu de s'adapter à l'environnement numérique actuel et de veiller à ce que nous puissions continuer à nous adapter à l'avenir.
À la demande du gouvernement, nous avons étudié l'effet que cet environnement pourrait avoir sur la production, la distribution et la promotion du contenu canadien dans les années à venir.
Notre rapport de 2018 a révélé que les Canadiens et les Canadiennes se fieront de plus en plus à Internet pour découvrir et consommer de la musique, des émissions de divertissement, des nouvelles et d'autres émissions dans les années à venir.
À l'égard des approches politiques futures, notre rapport recommande donc ce qui suit: se concentrer sur la production et la promotion de contenus de haute qualité réalisés par des Canadiens et des Canadiennes et pouvant être découverts par le public au Canada et à l'étranger; veiller à ce que tous les acteurs bénéficiant du système de radiodiffusion canadien participent de manière appropriée et équitable; et être suffisamment flexible pour permettre au CRTC de s'adapter rapidement à l'évolution de la technologie et de la demande des consommateurs.
Nous avons transmis des recommandations similaires au Groupe d'examen du cadre législatif en matière de radiodiffusion et de télécommunications.
[Traduction]
Tout cela nous amène au projet de loi . Si nous avons accueilli favorablement le dépôt de ce projet de loi, c'est qu'il a trois effets importants selon nous. Premièrement, il s'appuie sur la Loi sur la radiodiffusion existante pour clarifier la compétence du CRTC concernant les diffuseurs en ligne. Deuxièmement, il propose des dispositions qui traitent précisément de notre capacité à obtenir des données des diffuseurs en ligne pour mieux suivre leur évolution. Troisièmement, il propose de moderniser les pouvoirs d’exécution du CRTC.
Fait tout aussi important, le projet de loi propose de favoriser un système de radiodiffusion plus inclusif et une plus grande diversité de contenu. Une fois que la législation aura reçu la sanction royale et que le gouvernement aura publié ses instructions, nous organiserons une instance publique pour élaborer un nouveau cadre réglementaire. Les Canadiens et Canadiennes — et toutes les autres parties intéressées — auront l'occasion de faire connaître leur point de vue et d’être entendus.
Comme toujours, notre objectif consistera à élaborer un dossier public aussi complet que possible et à prendre des décisions fondées sur des preuves dans l'intérêt du public. Nous sommes fiers que, depuis plus de 50 ans, le Parlement ait confié au CRTC la tâche d'établir des cadres réglementaires pour atteindre les résultats politiques qu'il a fixés pour le système de radiodiffusion. Nous nous réjouissons de continuer à évoluer en ce nouveau siècle et de veiller à ce que tous les acteurs du système, notamment les diffuseurs en ligne, contribuent de la manière la plus appropriée.
Merci. Nous serons heureux de répondre à vos questions et de vous faire profiter de notre expertise.
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Monsieur le président, je vous remercie.
Je remercie les témoins d'être ici aujourd'hui pour répondre à nos questions et ainsi nous aider à déposer un rapport le plus complet possible.
Monsieur Scott, dans votre intervention, vous avez dit qu'il fallait que le CRTC et le Canada s'adaptent à l'avenir dans le cadre de ce nouveau projet de loi.
Cependant, selon plusieurs témoins qui sont venus nous rencontrer, nous devrions préconiser un allégement des obligations réglementaires des entreprises de radiodiffusion canadiennes plutôt que les étendre aux autres entreprises en ligne. Cette suggestion a notamment été faite par un professeur de l'Université d'Ottawa, M. Geist, et M. Stéphane Cardin, de Netflix, qui ont affirmé qu'un cadre réglementaire trop rigide amènerait certains services en ligne à contourner la réglementation canadienne ou entraînerait une réduction de leur investissement au pays.
De son côté, M. Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor — que vous connaissez bien, j'en suis certain —, a suggéré d’alléger les fardeaux administratifs et financiers des entreprises de télévision traditionnelles pour favoriser la concurrence.
Pouvez-vous nous dire pourquoi, d'après vous, cette avenue n'a pas été prise par le gouvernement? Pourquoi le gouvernement tente-t-il d'ajouter des règles au lieu d'essayer de rendre les choses plus simples, de favoriser la concurrence et d'offrir un service équitable, qu'il soit traditionnel ou numérique?
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Nous employons également plus de 1 000 personnes partout au pays, fournissons de la formation sur les médias à plus de 20 000 bénévoles, diffusons dans quelque 80 langues, dont 20 langues autochtones, et produisons plus d'un million d'heures de contenu local et canadien tous les ans.
Le besoin d'un système vigoureux de radiodiffusion communautaire n'a jamais été aussi grand. Les diffuseurs commerciaux vident leurs salles de nouvelles. Nous l'avons vu récemment avec Bell et le Huffington Post, leur modèle d'affaires s'adaptant mal à la concurrence numérique. Il en résulte un manque de représentation locale, ce qui vient essentiellement miner notre démocratie.
Les diffuseurs communautaires sont extrêmement importants pour assurer la diversité et l'accès dans les communautés autochtones et les communautés linguistiques en situation minoritaire. Nous leur offrons la formation et l'infrastructure nécessaires pour raconter leurs histoires. En fait, nous sommes le milieu de formation de la grande majorité des futurs diffuseurs canadiens. Les diffuseurs communautaires sont des carrefours de créativité qui soutiennent le cadre stratégique du Canada créatif, veillant ainsi à ce que nous demeurions concurrentiels à l'échelle internationale en fournissant des plateformes à faible risque où le talent, les idées nouvelles et les expérimentations ont l'occasion d'évoluer.
La radio communautaire est aussi le premier diffuseur de la majorité des artistes émergents au pays. Mme Ien a posé une question importante aux représentants du CRTC sur le maintien de la diversité. Malheureusement, ils nous ont une fois de plus dit qu'il fallait s'en remettre à eux, qu'ils allaient y voir. C'est là le nœud du problème. Depuis des générations, nous nous en remettons au CRTC, et parce qu'il n'y a pas de définition concrète de notre rôle, on nous exclut de nombre de ces conversations.
Nous demandons avant tout de pouvoir concrétiser notre potentiel en obtenant davantage de reconnaissance dans la Loi sur la radiodiffusion pour notre rôle sans but lucratif.
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Bonjour, monsieur le président et chers membres du Comité.
Je vous remercie de m'avoir invité à venir témoigner devant vous à propos de ce projet de loi qui sera déterminant pour l'avenir de notre culture.
L'Association des professionnels de l'édition musicale, ou APEM, représente les éditeurs musicaux québécois et francophones du Canada. Nos membres contrôlent 830 maisons d’édition comportant environ 400 000 œuvres musicales.
Partenaires des auteurs-compositeurs, les éditeurs musicaux soutiennent la création d’œuvres musicales, les valorisent et les administrent. Les éditeurs interviennent dans tous les contextes, des partitions papier aux services de musique en ligne, en passant par les concerts, les jeux vidéo et les productions audiovisuelles.
J’aimerais souligner que notre association est membre de la Coalition pour la diversité des expressions culturelles, ou CDEC, et appuie ses propositions d’amendements au projet de loi .
Je témoigne en fin de processus, et plusieurs sujets qui nous tiennent à cœur ont déjà été abordés devant vous. Je vais donc garder cela en tête pendant mon intervention.
Il faut amender le projet de loi afin qu’il réponde à des objectifs culturels, et il faut l’adopter rapidement.
La législation canadienne en matière de radiodiffusion poursuit sensiblement le même objectif depuis près de 100 ans: que les citoyens aient accès à nos contenus afin de préserver notre identité et notre culture.
Pour éviter l'uniformisation culturelle à l’échelle planétaire, il faut penser globalement et agir localement. Le Canada doit protéger la diversité de ses expressions culturelles, notamment la diversité francophone. Pour prendre sa place dans le monde, il faut avoir une identité propre et une culture rayonnante.
Dans le passé, le Canada a su prendre des mesures audacieuses, par exemple l’adoption des quotas à la radio, et ces mesures ont par la suite été copiées partout dans le monde. Je vous invite à poursuivre cette tradition dont les objectifs sont toujours aussi importants. Nous avons besoin que vous travailliez ensemble pour qu’un projet de loi favorable à notre culture soit adopté rapidement.
On doit niveler par le haut et ne pas déréglementer.
Le système législatif et réglementaire actuel existe parce que les forces du marché ne peuvent pas garantir la survie de la culture canadienne, particulièrement la culture francophone. C’est en grande partie un problème de démographie, en plus du fait que nous sommes situés tout juste au nord du pays qui exporte le plus sa culture. Cette réalité n’a pas changé parce que de nouvelles technologies sont apparues, au contraire, elle en est exacerbée.
Nos industries culturelles sont fragiles; elles sont apparues grâce à un ensemble de mesures, dont la Loi sur la radiodiffusion. Si l’environnement législatif ne nous est plus favorable, nos industries culturelles pourraient disparaître ou ne plus rejoindre les Canadiens.
La situation actuelle est inéquitable pour les radiodiffuseurs traditionnels, c'est vrai. Toutefois, un allégement réglementaire ne leur permettrait pas de retrouver les revenus publicitaires et les auditeurs qu’ils ont perdus au profit des diffuseurs en ligne. Le niveau de réglementation imposé aux radiodiffuseurs traditionnels n’a rien à voir avec les changements d’habitudes des Canadiens.
Il faut que les entreprises étrangères soient amenées à contribuer à notre culture et à notre identité, comme le font les radiodiffuseurs traditionnels. Il faut niveler par le haut. Ne pas le faire équivaudrait à déréglementer, ce qui serait tragique pour notre culture.
Il faut faire preuve de vision et ne pas exclure les médias sociaux de la Loi.
J’ai bien écouté le témoignage du et des fonctionnaires qui ont comparu devant vous le 8 mars, et je ne suis pas du tout rassuré. Afin d’éviter d’être désuète dès son adoption, la Loi doit concerner toutes les entreprises qui diffusent du contenu culturel professionnel, sans exception.
YouTube est le service de musique en ligne le plus populaire au Canada, et je parle bien de YouTube, et non de YouTube Music, qu’il faut distinguer. Selon les dispositions actuelles du projet de loi C-10, Spotify et QUB musique seraient réglementées pour la diffusion d’une chanson, alors que YouTube ne serait pas réglementé pour la diffusion de la même chanson, ce qui serait totalement inéquitable.
L’expression « contenu généré par les utilisateurs » est imprécise et le projet de loi C-10 tente de définir un processus de téléversement périlleux. Le contenu est important, pas son processus de mise en ligne. La Loi doit être neutre du point de vue des processus technologiques.
Selon le libellé du projet de loi C-10, une chanson ou une vidéo qui serait mise en ligne par des professionnels du secteur ou des artistes professionnels autoproduits échapperait à la Loi. Contrairement à ce que vous a dit M. Ripley, distinguer du contenu culturel professionnel d’une vidéo amateur n’est pas difficile. YouTube distingue déjà le contenu musical professionnel de l’ensemble de son répertoire à l’aide de métadonnées.
J’aimerais souligner que les moyens de diffusion vont continuer d’évoluer, tout comme les modèles d’affaires, et que les gens vont continuer d'écouter de la musique et de regarder des vidéos. La question fondamentale est celle-ci: les gens fréquenteront-ils encore notre culture? Vous devez faire en sorte que la réponse soit oui.
En conclusion, nous avons besoin que vous travailliez tous ensemble pour amender et adopter un nouveau projet de loi C-10 qui, en nivelant par le haut, établira des obligations équitables pour l’ensemble des entreprises actives au Canada. Cela nous permettra d’éviter de détruire le secteur culturel, particulièrement celui de la musique. Notre culture a besoin de vous.
Je vous remercie et je serai heureux de répondre à vos questions.
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M. Freedman, pendant notre présentation, a mentionné les trois plus grands rôles que jouent les médias communautaires.
Premièrement, ils représentent les localités. Les éléments publics et privés sont situés dans les zones où la population est de plus de 100 000 personnes. Presque tous les titulaires de licence se trouvent dans d’assez grandes communautés, alors que nous pouvons servir des communautés qui comportent aussi peu que 500 foyers. Il s'agit donc de donner une voix aux localités dans les milieux nordiques, autochtones ou ruraux.
Deuxièmement, ils donnent une voix aux minorités. Même dans les zones urbaines, il faut que la télévision et la radio communautaires donnent une voix aux communautés de langue officielle en situation minoritaire ou encore aux groupes ayant tout simplement des intérêts différents, comme la communauté LGBTQ+, par exemple.
Troisièmement, c'est une plateforme permettant de lancer de nouvelles carrières et d'acquérir des compétences numériques. Sans formation, on ne peut pas remplir une déclaration de revenus en ligne ou s'exprimer dans un environnement numérique en tant qu'organisme avec ou sans but lucratif.
Il s'agit de ces trois choses: ils représentent les localités, ils donnent une voix aux minorités et ils permettent aux gens d'acquérir des compétences numériques.
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Je vous remercie de la question, qui est importante.
L'adoption d'un projet de loi amendé en faveur de notre culture est fondamentale pour l'avenir de notre musique. Il faut savoir que le modèle d'affaires de la musique est un peu différent de celui du secteur audiovisuel. À peu près toutes les mêmes chansons se retrouvent sur les services de musique en ligne. Il est question de répertoires regroupant entre 60 millions et 70 millions de chansons, ce qui est énorme. Évidemment, plus un titre y est joué, plus c'est payant. S'il n'est pas joué, ce n'est donc pas payé. C'est une guerre pour les artistes. Ils veulent que leur musique soit jouée et cherchent à attirer le public.
La part du marché de la musique francophone a chuté de façon draconienne lors de la transition du secteur traditionnel vers le secteur en ligne. J'ai eu accès à des données non publiées de l'Observatoire de la culture et des communications du Québec selon lesquelles, en novembre 2019, parmi les 740 000 titres les plus écoutés au Canada, 2,8 % des titres étaient québécois. Le Québec représente quand même 22 % de la population canadienne. Selon l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo, ou ADISQ, seulement 122 titres québécois figuraient au palmarès des 10 000 chansons les plus écoutées des services de musique en ligne. En fait, 10 000 chansons, cela représente 50 % du total des écoutes.
Nous manquons de chiffres, j'ai donc été obligé de faire une approximation. Je suis d'accord sur le fait que le CRTC doit nous donner de meilleurs chiffres. Ce que je peux dire, c'est que la part de marché de la musique québécoise est certainement inférieure à 14 %. À titre de comparaison, la part de marché de la musique québécoise dans le secteur physique représente 50 %. Nous avons donc perdu trois fois notre part de marché, ce qui est énorme.
Les chiffres de la Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, ou SOCAN, confirment une baisse de la part de marché d'au moins trois, quatre ou cinq fois quant à la musique francophone en transition entre le marché physique vers le service de musique en ligne. C'est donc majeur.
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Notre contenu est certainement intéressant et il mérite d'être découvert.
On pense souvent à tort que la plupart des gens sélectionnent vraiment la musique qu'ils veulent entendre. Souvent, on sélectionne un titre en particulier, et ensuite la musique continue toute seule pendant des heures.
Nous avons des chiffres. Je peux seulement vous donner les données concernant les États-Unis, car nous n'en avons pas d'autres. Selon ces chiffres, 80 % du temps d'écoute sur YouTube est lié au moteur de recommandation. Cela vient de la bouche même des représentants de YouTube qui l'ont dit publiquement. Selon le Pew Research Center, 64 % des vidéos recommandées par l'algorithme de YouTube ont déjà plus de 1 million de visionnements et 5 % d'entre elles ont cumulé moins de 50 000 visionnements.
Pour être vraiment recommandé, il faut 1 million de visionnements. Il n'y a malheureusement pas beaucoup de titres d'artistes québécois qui l'atteignent. Il faut donc comprendre que les outils de recommandation de ces plateformes ne sont pas paramétrés pour un marché comme le nôtre. Ils n'ont tout simplement pas intérêt à s'intéresser plus qu'il ne le faut à notre marché, car sa taille est trop petite.
Par ailleurs, des intérêts financiers entrent également en jeu dans le fait de faire jouer un contenu plus qu'un autre. Nous avons plusieurs raisons de croire que de grandes entreprises, comme des multinationales avec de plus gros répertoires et donc un plus grand pouvoir de négociation, négocient un traitement préférentiel pour mettre en avant leurs propres répertoires, que ce soit dans le marketing en général ou dans les outils de recommandation algorithmiques. Elles verseraient même des avances.
Les services de musique en ligne ont donc des intérêts à faire jouer leurs répertoires avant le nôtre.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens à remercier nos témoins aujourd'hui. J'ai eu l'occasion de discuter avec eux avant la séance d'aujourd'hui, mais c'est très intéressant d'entendre leurs points de vue. Je suis heureuse de pouvoir leur poser quelques questions.
Je vais commencer par les représentants de l'Association canadienne des usagers et stations de la télévision communautaire. Comme vous le savez, je me trouve dans la circonscription d'Edmonton Strathcona. Nous sommes une communauté francophone. Il y a beaucoup de francophones ici, alors, bien entendu, les langues minoritaires et la radiodiffusion communautaire sont très importantes pour mes concitoyens et les gens de ma communauté.
Vous avez parlé d'avoir une reconnaissance dans la loi et de l'importance que cela en fasse partie. Madame Edwards, vous avez dit un peu plus tôt souhaiter que la radiodiffusion communautaire soit incluse dans diverses autres parties de la loi.
Pourriez-vous nous dire quelles sont ces parties et où vous aimeriez voir la radiodiffusion communautaire incluse? Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet, s'il vous plaît?
Notre première recommandation est d'inclure une définition. Nous présumons qu'il y a une nouvelle définition du terme « entreprise de distribution de radiodiffusion » pour inclure les plateformes en ligne. Nous proposons une définition de la radiodiffusion communautaire, soit un organisme sans but lucratif dans lequel des membres de la communauté participent à l'administration, aux activités quotidiennes et à la programmation. Vous trouverez un libellé dans notre mémoire.
Au début de la loi, il y a un article qui contient des définitions. Nous aimerions l'inclure à cet endroit. Les mots « éléments communautaires » et « émissions communautaires » sont utilisés à deux reprises dans la loi, mais ils ne sont pas définis. En fait, les secteurs public et privé ne sont pas définis non plus, mais je vais leur laisser le soin de faire la demande s'ils le souhaitent. Il serait utile d'avoir une définition plus claire.
Deuxièmement, cela ne dit pas ce que font les médias communautaires. On nous a demandé ici aujourd'hui ce qu'ils font. La loi contenait l'alinéa 3(1)r) qui faisait référence aux services de programmation télévisée complémentaires. Cet alinéa a été supprimé dans le projet de loi, mais il décrit presque exactement le rôle du secteur communautaire. On pourrait donc opter pour une solution facile en l'adaptant légèrement à nos besoins.
À titre d'exemple, il contient déjà quatre éléments requis.
Premièrement, l'alinéa disait que la programmation devrait: « être innovatrice et compléter celle qui est offerte au grand public ». Eh bien, c'est ce que nous faisons. C'est ce que disait cet alinéa auparavant.
Deuxièmement, la loi disait que la programmation offerte par ces services devrait: « répondre aux intérêts et goûts de ceux que la programmation offerte au grand public laisse insatisfaits et comprendre des émissions consacrées aux arts et à la culture ». C'est ce que nous faisons.
Troisièmement, elle devrait: « refléter le caractère multiculturel du Canada et rendre compte de sa diversité régionale ». C'est ce que nous faisons.
Quatrièmement, elle devrait: « être offerte partout au Canada » sur toutes les plateformes. C'est ce que nous faisons.
Comme les « services de programmation télévisée complémentaires » n'englobaient pas nécessairement l'idée d'une participation communautaire, nous proposons d'ajouter le sous-alinéa 3(1)r)(iv): « être produite par et pour les membres des communautés locales dans le cadre de leur structure participative sans but lucratif ».
De plus, comme « services de programmation télévisée complémentaires » ne fait pas référence à notre rôle de formation, nous ajouterions le sous-alinéa 3(1)r)(v): « soutenir le perfectionnement des talents créatifs canadiens ».
Au sujet de ce dernier point, quelqu'un m'a demandé pourquoi les médias communautaires à but lucratif ne peuvent pas exister, ou encore où se trouve l'incompatibilité? Presque toutes les archives audiovisuelles de nos petites communautés rassemblées sur une période de 30 à 40 ans par les entreprises de câblodistribution — à leur décharge, cela fonctionnait à l'époque — ont toutes été jetées aux ordures aujourd'hui. De nombreuses communautés n'ont donc plus d'enregistrement audiovisuel des réunions de leur conseil municipal ou de leurs festivals. Tout a disparu. Nous ajouterions donc le sous-alinéa 3(1)r)(vii), soit que la programmation devrait: « être offerte à des fins d'archivage, à Bibliothèque et Archives Canada ».
La perte des archives télévisuelles communautaires des câblodistributeurs est l'une des plus importantes pertes culturelles dans l'histoire du Canada dont personne ne parle; il y a une petite modification pour cette raison.
Enfin, décrire un rôle ne rend pas toujours bien compte de ce que nous faisons, et c'est pourquoi nous avons proposé de modifier le libellé existant à quelques autres endroits pour clarifier notre rôle.
Les plus importantes modifications se trouvent aux alinéas 3(1)o) et 3(1)p). Nous avons étoffé le libellé pour nous assurer qu'il y aura des émissions pour les Autochtones et les personnes handicapées. La façon réaliste de procéder pour concrétiser cela pour les petites communautés et les très petits groupes, c'est de leur donner la possibilité de produire leur propre contenu et de leur fournir les ressources pour le faire. Ainsi, ils n'ont pas besoin d'attendre que d'autres le fassent pour eux, et c'est ainsi qu'ils développent leur voix.
Nous avons d'autres exemples, mais ce sont les plus importants, afin de vous donner une idée.
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Oui, mais notre proposition est claire: on doit supprimer le paragraphe 2(2.1) et l'article 4.1 du projet de loi C-10 sur les médias sociaux.
Nous avons l'impression qu'on veut protéger les médias sociaux. En fait, nous avons l'impression que nous devons protéger notre culture et les Canadiens. Le projet de loi ne s'attarde vraiment pas assez aux médias sociaux. On se base sur un processus de mise en ligne du contenu pour distinguer ce dernier. Ce qui est important, c'est le contenu, et non la façon dont il est mis en ligne. Par exemple, la musique qui se retrouve sur Spotify passe par un distributeur. La musique qui se retrouve sur YouTube est mise en ligne par une maison de disques, par un artiste. Alors, parce que le contenu est mis en ligne directement sur la plateforme, la maison de disques est déresponsabilisée et le contenu n'est pas réglementé.
Spotify a réalisé un projet pilote, mais elle n'y a pas donné suite, pour permettre aux maisons de disques d'y mettre directement leur musique. Si le projet de loi était adopté, le contenu ainsi mis en ligne ne serait plus réglementé. Le projet de loi comporte donc un trou béant et qui permet aux entreprises de venir forcer la porte et carrément se soustraire à l'application de la loi.
Les médias sociaux sont fondamentaux pour l'avenir de notre musique. YouTube est le premier en importance en ce moment et il échappe à la loi. TikTok et Triller sont des endroits où on découvre beaucoup la musique, et les jeunes forment leurs goûts musicaux pour des décennies sur ces plateformes. Ce que j'ai entendu lors de mes conversations avec les fonctionnaires est vraiment décevant. Ils ont invoqué des arguments techniques, qui ne tiennent pas la route.
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Je vais laisser M. Freedman parler au sujet de la radio.
Depuis 10 ans, nous faisons valoir auprès du CRTC et participons assidûment à ses audiences sur la télévision communautaire, en précisant que la transition numérique a eu lieu, que les câblodistributeurs sont regroupés, qu'ils ferment des studios et qu'ils ne diffusent pas les réunions des conseils municipaux. Toutes ces émissions sont passées à la trappe, et nous n'allons nulle part.
Comme M. Scott l'a admis, ils ont décidé en 2016 que les nouvelles locales étaient plus importantes. Nous pouvons, nous aussi, nous occuper des nouvelles locales, et nous pouvons le faire dans les très petites communautés, là où ce n'est pas rentable.
Ce que nous craignons, c'est qu'il n'y ait rien de précis à propos de notre rôle. Dans tous les rapports qui sont publiés, on ne comprend pas notre rôle, et cela va continuer. On va préparer des politiques dans lesquelles nous serons laissés pour compte, parce que personne ne comprend notre rôle. Nous pensons que les députés, plus que quiconque, comprennent notre rôle, parce que s'ils habitent dans une communauté où il n'y a pas de radiodiffuseur public ou privé, ils n'ont pas de façon de communiquer avec leurs électeurs. Nous sommes vraiment entre vos mains.
À vrai dire, certains nous répètent depuis 10 ans que le CRTC se trouve dans une situation de capture réglementaire. Ils nous disent que la solution à notre problème est de nature politique et qu'il faut parler aux députés. Nous sommes ici pour vous supplier, car, comme je l'ai mentionné, nous avons 25 petits organismes de télévision communautaire qui sont en difficulté actuellement à l'extérieur du Québec. Le Québec, qui en compte 40, se trouve dans une situation particulière parce que la province leur apporte son aide et que le CRTC, derrière des portes closes, a encouragé les câblodistributeurs au Québec à les soutenir. Il n'y a rien de tel à l'extérieur du Québec.
Nous pensons que ce que nous aurons sera du pareil au même. Nous leur avons fourni des données incontestables, qui leur montrent que le réseau communautaire ne fonctionne pas.
J'ajouterais que nous ne disons pas de fermer les dernières stations. Nous voulons simplement que l'on reconnaisse que le secteur sans but lucratif est là. Nous pouvons aller dans les petites communautés où les câblodistributeurs ne peuvent pas et ne veulent plus être désormais.
Si on opte de toute façon pour un système de marché de services avec le CRTC, et qu'ils veulent continuer à exploiter leurs stations, reconnaissez-les pour ce qu'elles sont. Ce sont des chaînes locales spécialisées, privées et portant la marque d'une entreprise. Si elles ont une valeur et qu'on y diffuse des émissions, elles vont continuer de le faire, mais il faut donner à la communauté le pouvoir de combler le vide dans tous les endroits où il n'y a pas de télévision communautaire par câble.
Monsieur Freedman, c'est à vous.
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Merci, monsieur le président.
Je reviens à vous, monsieur Payette. Vous êtes bien occupé aujourd'hui.
Je reviens sur une phrase que vous avez répétée tout à l'heure et qui a retenu mon attention. Vous avez dit que le contenu, et pas le moyen de le diffuser, devait être réglementé. Je trouve cela intéressant, surtout en ce qui a trait aux médias sociaux.
Vous avez aussi parlé du cas de TikTok, qui est effectivement un moyen extrêmement important pour les jeunes d'aujourd'hui de prendre contact avec le monde de la musique et de forger leurs goûts. Cette influence restera effectivement pendant les années à venir.
Je veux savoir de quelle façon on permet une découvrabilité sur ces plateformes, sachant que le youtubeur ne peut pas être réellement réglementé. On ne peut lui dire quoi mettre sur sa chaîne personnelle, et ce, même s'il va chercher des centaines de milliers d'abonnés.
Comment percevez-vous cette situation? Avez-vous une idée des moyens de l'encadrer pour faire le bonheur de tout le monde?
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Ce serait à la discrétion du président.
Selon mon expérience antérieure au sein de comités, il nous est arrivé de prolonger nos séances, parfois pendant plusieurs heures en soirée, pour pouvoir traiter rapidement un projet de loi. Ce n'est donc rien d'inhabituel. En fait, de telles propositions n'exigent pas de long débat; il suffit de s'entendre.
J'ai, à maintes reprises, demandé à tous les partis de prolonger les heures de travail lors des séances du vendredi pour que nous puissions achever cette étude plus rapidement. N'ayant pu obtenir leur consentement, je propose maintenant une motion officielle. La question est la suivante. Dans un monde virtuel, je ne peux dire précisément quand ces heures sont effectuées, car nous devons composer avec d'autres défis, mais je considère qu'à titre de parlementaires, il nous incombe à tous d'accomplir le travail nécessaire pour servir les parties prenantes et adopter ce projet de loi.
Comme je l'ai indiqué, il serait à la discrétion du président de veiller à ce que tout soit fait dans les règles de l'art, mais je ne comprends pas que l'on s'oppose à ce que nous accordions le temps nécessaire pour faire le travail.
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Merci, monsieur le président.
Mme Dabrusin a bien indiqué que c'était un projet de loi important. Je pense que personne ici n'en doute, mais il y a plusieurs projets de loi importants et nous avons plusieurs tâches à mener de front dans le cadre de nos fonctions. Je ne vois aucun problème à ce que nous prenions le temps nécessaire. Cependant, si nous en sommes là, ce n'est pas à cause du travail du Comité, puisqu'il a été extrêmement souple en acceptant de faire une étude préliminaire. Certains ont dit que le projet de loi a été retardé à la Chambre des communes par les conservateurs, mais rien n'a été retardé, puisque nous avions déjà commencé une étude préliminaire en comité et que nous nous étions entendus pour tout faire basculer ici.
Ce sont les libéraux qui ont fermé la Chambre des communes en prorogeant le Parlement et qui ont pris cinq ans pour déposer le projet de loi. Je ne pense pas qu'une semaine ou deux changent quoi que ce soit au stade où nous en sommes dans l'étude d'une loi qui va être là encore 30 ans. Sincèrement, je pense que cela demande beaucoup de ressources et beaucoup de travail aux parlementaires. De notre côté, nous sommes d'accord pour ajouter des séances si c'est nécessaire, mais pas pour prolonger la durée de chaque séance.
Dès que les dernières personnes auront parlé, j'aimerais qu'on demande le vote, monsieur le président, parce qu'il est maintenant 15 h 45. J'insiste là-dessus, parce que je trouve qu'on en a déjà beaucoup parlé. Cela fait plusieurs fois que Mme Dabrusin aborde le sujet.
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Je vais ajouter mon opinion au débat. J'abonde dans le même sens.
Effectivement, je pense que nous avons tous fait preuve de beaucoup de diligence dans le traitement du projet de loi et que nous avons été flexibles. Il y a eu des retards inutiles. Par exemple, il y a eu un vote, un vendredi après-midi, qui n'était absolument pas essentiel et qui a retardé nos travaux de telle sorte que nous avons dû utiliser une autre réunion pour recevoir des témoins.
Bref, je pense que nous avons tous fourni notre part d'efforts. J'ai déjà manifesté mon opposition à l'idée d'ajouter des heures de séance le vendredi, pour des raisons qui sont propres à chacun. Plusieurs d'entre nous auront du voyagement à faire, tandis que d'autres ont des obligations dans leur circonscription. Je veux dire à Mme Dabrusin que j'ai également des responsabilités envers mes concitoyens, qui requièrent la présence de leur député dans leur circonscription. Pour moi, le vendredi après-midi sert aussi à cela, quand je ne suis pas sur la Colline.
Je pense que nous sommes capables d'être flexibles en ajoutant des réunions, mais, encore une fois, je ne suis pas d'accord pour allonger les heures du vendredi après-midi.
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Je ne vois aucune main levée.
Le débat étant clos, nous procéderons au vote. Normalement, je demanderais s'il y a dissension, mais je présume qu'il y en a.
(La motion est adoptée par 6 voix contre 5.)
Le président: Je voudrais proposer quelque chose. Nous avons de beaucoup dépassé notre temps; je ne m'étendrais donc pas trop. Je dirai simplement que l'un des choix les plus évidents consisterait à prolonger de deux à trois heures la séance du vendredi, comme l'a déjà proposé Mme Bessette. Je serais d'accord avec elle. Je pense que c'est une solution que nous pouvons approuver immédiatement. Pour ce qui est des autres solutions, nous pouvons soit utiliser d'autres jours ou prolonger la séance du lundi, ce qui serait difficile, selon ce que je comprends. Nous devrons ensuite faire rapport à la Chambre.
Le Comité doit m'indiquer s'il souhaite procéder « hors ligne », comme le veut l'expression, ou travailler en sous-comité. Souhaitez-vous régler cette affaire en dehors des contraintes d'une séance officielle du Sous-comité? Est-ce que je m'explique clairement?
D'accord. J'examinerai la question avec les membres et avec la greffière, Mme Belmore. Nous discuterons de ce que nous voulons faire, mais je dirai d'emblée que nous pouvons prolonger de deux à trois heures la séance du vendredi. Je suis pas mal certain que nous pouvons le faire, dans la mesure où les whips nous accordent le feu vert.
Cela étant dit, j'ai un dernier point à aborder. Comme vous le savez, à compter de lundi, nous nous attaquons au dossier de Facebook et recevrons des témoins qui traiteront de la question. Je voulais tout d'abord remercier M. Rayes, qui assumera la présidence, puisque je serai en quarantaine à Terre-Neuve, où le signal Internet est très faible. Je pense qu'il est préférable, pour la bonne marche du Comité, que M. Rayes assume la présidence, et je le remercie encore d'avoir accepté de le faire.
Sachez toutefois que des témoins pourraient faire référence au fait que Facebook a fourni un document d'information devant être distribué aux membres du Comité. Vous ne l'aurez toutefois pas lors de la séance, car nous avons dû l'envoyer du Bureau de la traduction aux fins de vérification. Précisons que Facebook a bel et bien remis ce document dans les deux langues officielles, mais, comme vous le savez, conformément à la motion de M. Champoux, nous devions l'envoyer au Bureau de la traduction pour qu'il soit vérifié. Ce travail ne sera pas terminé avant mardi, soit le jour suivant.
Je regarde Mme Belmore pour voir si elle me fait signe que je suis correct à ce sujet. Je le suis. D'accord.
J'ai pensé que les témoins pourraient faire référence à ce document, mais vous ne l'aurez pas lundi. Vous le recevrez mardi. C'est tout ce que j'ajouterais aux points que je devais aborder.
Monsieur Dong, vous avez la parole.