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Bonjour, chers collègues.
Nous commençons notre treizième séance ce matin. Nous attendons toujours deux autres témoins, et je suis certain qu'ils arriveront sous peu, mais en attendant, nous pouvons débuter par notre examen continu du développement économique du Nord.
Nous sommes ravis d'avoir avec nous ce matin des représentants de chacun des trois territoires. Je dois remercier les délégations d'avoir accepté de témoigner à court préavis et d'être venues ici pour aider notre comité à évaluer l'étude éventuelle que nous envisageons de mener dans les semaines à venir.
Tout d'abord, j'aimerais présenter nos deux premiers témoins. Nous assisterons à trois exposés ce matin, puis nous passerons aux questions.
Nous accueillons Rosemary Keenainak, du gouvernement du Nunavut, ainsi que M. Ed McKenna, directeur. Nous recevons également M. Peter Vician, sous-ministre au ministère de l'Industrie, du Tourisme et de l'Investissement au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Nous présenterons comme il convient les autres délégations lorsqu'elles arriveront. Nous accueillons également M. Singer, directeur au ministère de l'Industrie, du Tourisme et de l'Investissement, également au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
Nous commencerons par Mme Keenainak. Chaque témoin présentera un exposé d'environ 10 minutes.
Avez-vous en main le texte que vous avez remis aux membres?
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Qujannamiik. Merci, monsieur le président.
Ullaakkut. Bonjour.
Tavvauvisi Nunavummi. Salutations des Nunavummiut.
J'aimerais tout d'abord remercier le comité d'avoir invité le gouvernement du Nunavut à témoigner et de nous donner l'occasion de parler brièvement du développement économique du Nord. J'espère que notre présence aujourd'hui sera utile au comité dans la poursuite de son étude de nos économies dans les territoires.
Je suis très fière d'être ici en tant que sous-ministre inuite au ministère du Développement économique et des Transports au sein du gouvernement du Nunavut. Je suis accompagnée d'Ed McKenna, directeur des Politiques, de la planification et des communications au ministère.
Le ministre Peter Taptuna aurait aimé être ici aujourd'hui. Il m'a demandé de vous transmettre ses regrets de n'avoir pu venir. Je suis certaine que vous savez que c'est une semaine importante au Nunavut et dans notre capitale, Iqaluit. Hier, c'était notre anniversaire en tant que territoire. Il marque la réalisation d'une grande étape puisque le gouvernement célèbre son dixième anniversaire. Les fonctions officielles du ministre Taptuna l'ont retenu à Iqaluit, où des célébrations, des fêtes et une séance extraordinaire de l'assemblée législative du Nunavut avaient lieu hier.
Je suis certaine que vous avez remarqué les nombreuses histoires sur le Nunavut rapportées dans les médias au cours des derniers jours. J'espère qu'en lisant et qu'en entendant ces histoires, vous avez noté les commentaires de la première ministre Aariak et d'autres personnes au Nunavut à propos de notre territoire et de son avenir au Canada. Le thème principal des commentaires provenant du Nunavut, c'est que la création du territoire a peut-être, plus que toute autre chose, contribué à notre autosuffisance continue. En 1999, on a donné l'occasion aux Inuits et à tous les Nunavummiut de la région du Nunavut d'être maîtres de leur destinée.
Nous avons affronté de nombreux défis en 1999. Nous les avons adressés, et beaucoup de choses ont été réalisées, mais bon nombre de ces défis demeurent aujourd'hui. Personne ne peut faire pour nous ce que nous devons faire pour nous-mêmes. La création du Nunavut il y a 10 ans nous a donné la possibilité de trouver nos propres solutions.
Cela vaut tout autant pour le développement de notre économie. Malgré le ralentissement actuel dans l'économie nationale et internationale, nous prévoyons que le rendement économique du Nunavut sera toutefois stable, mais qu'il s'améliorera grâce à une certaine croissance économique au cours de l'année à venir.
Il est vrai que nous avons constaté une diminution de l'exploration minière en 2008, par rapport au niveau record atteint en 2007, qui se chiffrait à 338 millions de dollars, et nous prévoyons qu'une autre diminution se produira en 2009. Toutefois, les investissements dans la mise en valeur des mines du Nunavut se poursuivent, et plus de 430 millions de dollars ont été alloués l'an dernier à la construction du projet aurifère Meadowbank, près de Baker Lake. On prévoit que la mine ouvrira dans les délais prévus en 2010.
Un autre projet aurifère, à Hope Bay, sera en construction d'ici trois à cinq ans. Nous avons bon espoir que la construction du très vaste projet d'exploitation du minerai de fer de Mary River au nord de Baffin et du projet de mine de diamant de Chidliak, tous deux sur l'île de Baffin, commencera d'ici 10 ans. D'ici 15 ans, il pourrait y avoir jusqu'à six mines en opération sur le territoire, ce qui fournirait jusqu'à 1 500 emplois, et encore plus au cours de la phase de construction.
Les développements dans l'industrie minière au Nunavut seront le principal déterminant du rendement économique du territoire au cours des 20 prochaines années, mais d'autres secteurs y contribueront également. La pêche est un petit secteur en croissance, et les marchés de turbot et d'omble chevalier sont bons. Les communautés situées sur l'île de Baffin en particulier sont de plus en plus intéressées à prendre part à cette industrie. Avec l'augmentation des quotas de pêche dans nos eaux adjacentes au cours de la dernière année et le développement de ports pour petits bateaux, leur participation sera davantage significative.
Notre industrie touristique est beaucoup plus prometteuse que nous avons été en mesure de le constater pendant les 10 dernières années, et le ralentissement économique et les frais de transport accrus ne permettront pas de voir une très forte croissance au cours des prochaines années. Néanmoins, il s'agit d'un secteur qui, selon nous, mérite un investissement supplémentaire, et qui a le potentiel de croître rapidement lorsque la récession actuelle prendra fin.
Les industries culturelles du Nunavut créent des produits aussi variés que des sculptures de pierre et des longs métrages. Les perspectives pour les secteurs des arts et de la culture du Nunavut au cours des 10 à 15 prochaines années sont très positives, et leur croissance suivra celle du secteur minier. Nous prévoyons également augmenter l'intérêt international pour nos industries culturelles et pour le tourisme à la suite des Jeux olympiques et paralympiques 2010 et de la promotion internationale du logo emblématique inukshuk.
Je ne veux pas brosser un portrait de notre rendement économique des prochaines années qui passe simplement sous silence certains des défis importants que nous aurons à relever. Les changements climatiques et la controverse entourant les populations d'ours polaires ont des incidences sur notre industrie de chasse sportive. La chasse commerciale au caribou et au boeuf musqué a été réduite pour assurer la pérennité des troupeaux, et notre industrie de pêche à la crevette a connu une baisse en raison de l'augmentation des coûts de fonctionnement. Beaucoup de gens dans nos communautés ressentent les effets de la campagne contre la chasse aux phoques menée par des groupes de défense des animaux en Europe et même ici au Canada.
L'exploration minière par de petites sociétés minières diminuera considérablement en 2009, comme je l'ai mentionné, et les projets miniers que nous prévoyons entreprendre dans cinq ans ne débuteront pas avant dix ans au moins. Toutefois, l'investissement public au Nunavut, par l'entremise de notre propre gouvernement et grâce à des programmes de logements et d'autres infrastructures, ainsi qu'un investissement privé dans la mine d'or de Meadowbank devraient permettre à notre économie de demeurer stable, si non de connaître une petite croissance mesurée par le PIB réel.
Je sais que certains d'entre vous se sont rendus au Nunavut en juin dernier et qu'ils ont rencontré les membres du Forum économique du Nunavut. Je suis ravie de souligner que vous vous êtes rendus à Pangnirtung, ma collectivité. Je sais que vous avez entendu parler de la force institutionnelle que nous apportons au développement économique du Nunavut par l'entremise de partenariats continus avec des gouvernements, des organisations inuites et le secteur privé, qui participent tous au Forum économique du Nunavut.
Je sais également que les membres du conseil du forum vous ont parlé de la stratégie de développement économique du Nunavut et de son objectif à l'égard du développement économique du territoire: une qualité de vie à la fois grande et durable pour l'ensemble des Nunavummiut.
Pour atteindre cet objectif, nous examinons des indicateurs de rendement économique, mais également de nos progrès sur les plans social et environnemental. Bien que nous soyons optimistes au sujet de notre avenir économique, nous sommes très conscients, comme seuls les habitants du Nunavut peuvent l'être, des défis auxquels nous sommes confrontés sur le plan du développement social et de la protection de nos terres et de notre faune.
Certains des rapports médiatiques dont j'ai parlé plus tôt ont insisté sur la persistance de problèmes sociaux au Nunavut — j'en ai justement lu un ce matin —, notamment des difficultés auxquelles nos jeunes sont aux prises et l'énorme quantité de travail qui doit être accompli dans le domaine de l'éducation et de la formation. Le principal défi que doivent relever ceux d'entre nous qui travaillent dans le domaine du développement économique, c'est de relier notre rendement économique, qui s'améliore, à notre rendement social et environnemental afin de renforcer notre société et de protéger l'environnement.
Voilà l'une des principales préoccupations de notre nouveau gouvernement. L'importance de réaliser des progrès sociaux constitue l'une des priorités du nouveau mandat annoncé hier par la première ministre Aariak, appelé Tamapta, qui signifie nous tous. Améliorer l'éducation et la formation est la priorité numéro un du nouveau gouvernement. Notre objectif est d'avoir plus de diplômés et de réduire l'écart entre les chômeurs et les possibilités d'emploi.
Quel rôle le gouvernement fédéral peut-il jouer pour nous soutenir dans cette entreprise? Premièrement, il peut nous aider à éponger le déficit en matière d'infrastructure dans nos communautés par des investissements dans le logement, les installations de traitement des eaux et des égouts, les services à large bande, les ports pour petits bateaux, les routes et les aéroports. Comme vous le savez, le gouvernement fédéral affecte des fonds nettement considérables à une partie de ces infrastructures, mais dans d'autres secteurs, plus particulièrement l'infrastructure de transports, nous avons du chemin à faire pour rattraper le reste du Canada.
L'investissement destiné au développement de ports pour petits bateaux à Pangnirtung, par exemple, est très apprécié, mais il vise seulement une des sept communautés qui ont besoin de ces installations à court terme. Nos communautés sont toutes des communautés maritimes, mais la majorité d'entre elles ne disposent pas de l'infrastructure nécessaire pour avoir accès à des possibilités économiques dans les secteurs de la pêche et du tourisme.
Je sais que vous avez déjà entendu cela, mais ça mérite d'être répété. Au Nunavut, nous sommes au stade initial du développement de notre économie, stade qui a déjà été atteint dans le Sud du Canada grâce à des investissements dans l'infrastructure économique de base.
Deuxièmement, nous avons besoin d'investissements fédéraux dans d'autres secteurs en plus de l'exploration minière et des mines. Nous sommes tout à fait conscients, dans l'économie d'aujourd'hui, de la nécessité de diversifier notre économie. Des investissements dans nos industries de la pêche, du tourisme et de la culture, ainsi que dans notre économie axée sur la terre, sont nécessaires pour veiller à ce que nos habitants continuent d'avoir des solutions pour des modes de subsistance durables, des revenus d'emploi et le développement d'entreprises. Le gouvernement fédéral effectue des investissements importants dans ces secteurs, mais on s'inquiète davantage du fait qu'au Nunavut, nous dépendons de plus en plus des programmes fédéraux ciblés qui ne sont disponibles que pour une courte période. Notre jeune population et le taux de croissance de la population au Nunavut continueront de faire pression sur les services gouvernementaux et la nécessité de mettre en place une infrastructure communautaire. Nous ne serons pas en mesure de répondre à la demande accrue sans la continuité de ces programmes fédéraux.
Nous sommes heureux de l'initiative fédérale visant à créer une nouvelle agence de développement économique du Nord pour les territoires. Nous nous attendons à ce que la nouvelle agence aide à attirer des investissements stables et permanents dans l'économie du Nunavut, et à créer un défenseur à Ottawa qui s'assurera que les territoires demeureront une priorité en matière de développement et que les investissements et les programmes fédéraux répondent à nos besoins économiques spécifiques.
Au Nunavut et dans chacun des territoires, l'agence nous fournira aussi la présence fédérale dont nous avons besoin dans les capitales des territoires et qui sera le fondement du partenariat avec nos gouvernements pour le développement de notre économie.
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Bonjour. Je vous remercie, monsieur le président, et je remercie les membres du comité de donner l'occasion au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de témoigner devant le comité et de présenter son point de vue sur les questions essentielles auxquelles les Territoires du Nord-Ouest font face.
Je suis heureux de comparaître devant vous au nom du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, en particulier du premier ministre, l'honorable Floyd Rolland, et du ministre de l'Industrie, du tourisme et de l'investissement, l'honorable Bob McLeod.
Nous avons préparé une présentation qui, selon ce que j'ai compris, vous sera communiquée une fois traduite. Je m'excuse, monsieur le président, de ne pas pouvoir vous la remettre ce matin. J'y ferai référence pendant mon témoignage.
Seuls le Nunavut et le Québec ont une superficie plus grande que celle des Territoires du Nord-Ouest, qui fait plus de 1,4 million de kilomètres carrés. La population totale est d'un peu plus de 43 000 personnes, dont un peu plus de 50 p. 100 d'Autochtones et environ 49 p. 100 de non-Autochtones. Trente-trois communautés vivent dans les Territoires du Nord-Ouest et la majorité de la population vit dans la capitale, Yellowknife. Dans les petites communautés, le pourcentage d'Autochtones est plus élevé que dans les grandes.
Plus de la moitié des communautés sont accessibles à l'année par les routes, et toutes les mines et la plupart des communautés sont accessibles par les routes l'hiver. Je crois que des émissions présentées récemment au canal Discovery ont permis de comprendre des choses intéressantes à ce sujet. Toutes les communautés disposent d'aéroports d'importance variée; il peut s'agir d'une simple piste d'atterrissage ou d'un aéroport important, comme celui de Yellowknife.
La superficie des Territoires du Nord-Ouest est très grande; elle est la troisième en étendue au Canada. C'est un territoire de rivières et de lacs où les possibilités sont nombreuses.
L'économie des Territoires du Nord-Ouest a crû, mais elle était moins diversifiée en 2007 qu'en 1999. Les secteurs minier, pétrolier et gazier ont connu une croissance, à l'instar de la construction, alors que la part de la plupart des autres industries a régressé. Les modifications du PIB montrent l'impact significatif du développement de l'industrie minière diamantifère sur l'économie. En ce moment, notre PIB est d'environ 4 milliards de dollars par année.
En ce qui concerne les possibilités, celles liées aux industries pétrolière, gazière et minière sont les plus prometteuses et font partie du futur plan d'action économique du territoire.
J'ai fourni dans la présentation une carte qui indique où sont les principaux bassins sédimentaires, pétrolifères et gaziers en Amérique du Nord. Pour votre gouverne, ces cartes indiquent que les champs gaziers ne s'arrêtent pas à la frontière des Territoires du Nord-Ouest et de l'Alberta.
Un des plus grands champs non exploités en Amérique du Nord se trouve dans la mer de Beaufort, et il n'est pas possible d'y accéder sans un pipeline. Les réserves gazières connues et potentielles sont de l'ordre de 120 billions de pieds cubes, c'est énorme. C'est presque la moitié de ce qui se trouve aujourd'hui en Alberta, en Colombie-Britannique et en Saskatchewan réunies. Nous avons préparé des rapports exhaustifs répartis sur un certain nombre d'années qui indiquent les répercussions significatives et les retombées qu'auront l'exploitation du gaz naturel dans l'Arctique sur la durabilité à long terme de l'approvisionnement énergétique de l'Amérique du Nord.
En ce qui concerne l'exploitation minière, les ressources minérales et les avantages qu'on peut en tirer se trouvent aussi en grande quantité dans les Territoires du Nord-Ouest. J'ai inclus dans la présentation des cartes qui indiquent comment, dans la province géologique Slave, qui est le prolongement du Bouclier canadien, le potentiel des mines de diamants et des autres métaux communs et le potentiel de propriétés apporteront une croissance économique durable dans les Territoires du Nord-Ouest.
Le diamant fait bien sûr partie des priorités actuelles des Territoires du Nord-Ouest en matière d'exportation, et les mines de diamants comme celles de Diavik, d'Ekati et de Snap Lake créeront de l'emploi et des possibilités dans les années à venir, malgré les conditions économiques difficiles que nous connaissons.
Même si notre économie repose sur l'exploitation de ressources non renouvelables, les Territoires du Nord-Ouest disposent de nombreuses ressources renouvelables qui nous permettront de diversifier notre économie, et c'est une des questions principales dont nous voulons vous entretenir aujourd'hui.
Notre vaste réseau hydrographique offre de nombreuses possibilités hydro-électriques. Le piégeage et la chasse de subsistance favorisent un mode de vie qui ne figure pas dans les chiffres sur le PIB. L'écotourisme, l'observation des aurores boréales, la chasse et la pêche ainsi que le tourisme en général offrent beaucoup de possibilités. Le Mackenzie et les secteurs situés au sud du Grand lac des Esclaves disposent d'importantes ressources forestières. Notre période de végétation relativement courte est compensée par de longues heures d'ensoleillement. Les jardins communautaires sont devenus très populaires, ce qui fait que notre agriculture est prometteuse.
En ce qui concerne les possibilités économiques, le pipeline de la vallée du Mackenzie est le développement le plus important et immédiat qui permettra d'améliorer et de stimuler l'économie des Territoires du Nord-Ouest. Comme je l'ai déjà mentionné, ce projet apportera des avantages directs et indirects, non seulement aux Territoires du Nord-Ouest, mais également à toutes les provinces, aux autres territoires et au Canada tout entier. Le pétrole, le gaz et les mines ont été les moteurs économiques des Territoires du Nord-Ouest, et ils continueront d'être les principaux moteurs dans l'avenir. Nos attractions touristiques offrent de nombreuses possibilités, et le tourisme lié à l'observation des aurores boréales en a été l'un des principaux éléments dans les dernières années.
Pour ce qui est des lacunes et des défis, nous devons diversifier notre économie. Nous devons composer avec une infrastructure limitée et avec les contraintes que cela implique pour le développement. Nous devons faire face aux disparités économiques entres les petites et les grandes communautés et entre les Autochtones et les non-Autochtones.
Un de nos autres défis, même si notre potentiel d'exploitation minière est excellent — similaire à celui de l'Ontario et du Québec — notre niveau de développement est bas. Contrairement aux provinces, nous n'avons pas accès aux recettes provenant des redevances requises pour faire des investissements à grande échelle dans notre économie. Ottawa n'a pas dévolu de pouvoirs au Nord, ce qui contribue également à ce que nous estimons être la complexité réglementaire dans les Territoires du Nord-Ouest.
En ce qui concerne les principaux facteurs de réussite, nous observons une série de facteurs qui entraîneront des changements dans l'avenir. Le premier est le transfert des responsabilités. Ce transfert nous aidera à régler les problèmes de réglementation et à obtenir les recettes nécessaires pour répondre aux besoins de développement dans les Territoires du Nord-Ouest. Même si l'exploitation des ressources est le moteur de notre économie, nous faisons face à une demande accrue pour les services gouvernementaux sans disposer de recettes additionnelles pour y répondre.
L'établissement de partenariats avec le gouvernement fédéral en particulier et avec les groupes de revendication des peuples autochtones est une priorité.
En ce qui concerne le renforcement des capacités, sans les recettes provenant de l'exploitation des ressources, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et les gouvernements autochtones n'ont pas les ressources nécessaires pour prendre en charge cette exploitation et pour en retirer un maximum d'avantages.
Les autres principaux facteurs de réussite sont les investissements dans l'infrastructure, la diversification de l'économie — la diversification de notre économie dans des domaines qui ne touchent pas les ressources non renouvelables — ainsi que l'amélioration de la coordination avec le gouvernement fédéral, une grande priorité par rapport à la façon dont l'intérêt public des Territoires du Nord-Ouest peut être servi pour le bien du territoire et du Canada.
Enfin, je conclurai en vous présentant nos recommandations. Nous avons trois recommandations principales à vous faire aujourd'hui.
La première vise la gestion des ressources non renouvelables et le transfert des responsabilités. Les décisions qui concernent le Nord doivent être prises par les habitants du Nord. Tant et aussi longtemps que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest n'obtiendra pas de pouvoirs semblables à ceux des provinces concernant l'utilisation des terres et des ressources, nous ne pourrons pas nous réaliser pleinement.
Sur le plan des partenariats, l'agence de développement économique du Nord représente une occasion de se pencher sur les questions de coordination au niveau fédéral et d'axer les efforts sur les besoins de développement économique dans les Territoires du Nord-Ouest. Les trois territoires ont présenté leurs points de vue sur les principes et les objectifs liés à une telle agence. Nous espérons nouer le dialogue avec le gouvernement fédéral afin d'aborder cette question dans un avenir rapproché.
Pour ce qui est de l'infrastructure, le programme important de développement de l'infrastructure ne sera probablement pas à la portée du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, même si les recettes tirées de l'exploitation des ressources étaient partagées. L'exploitation des ressources apporte cependant des avantages à l'ensemble du Canada, ce qui fait qu'elle mérite un appui national.
Comme j'espère que vous l'avez vu dans ce bref aperçu — et j'espère que vous comprendrez mieux lorsque je pourrai vous remettre la présentation —, les Territoires du Nord-Ouest disposent d'un énorme potentiel pour jouer un rôle important dans l'économie canadienne. L'appui des recommandations présentées constituerait un investissement pour le Canada, et cet investissement apporterait des avantages appréciables aux résidents des Territoires du Nord-Ouest et à tous les Canadiens.
Je conclurai en invitant les membres du comité à visiter les Territoires du Nord-Ouest, à rencontrer ses habitants, à découvrir ses splendeurs et à miser sur son avenir.
Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je suis ravi d'avoir la chance de vous parler aujourd'hui. Je vous transmets les voeux de notre premier ministre, Dennis Fentie, ainsi que de mon ministre du Développement économique, Jim Kenyon. Bonjour à vous aussi mes collègues représentants du Nord.
Le Nord du Canada vient d'entrer dans une nouvelle ère. Nous subissons des changements considérables sur le plan social, politique, environnemental et économique. Ces changements apportent également une influence qui dépasse nos frontières nordiques. De plus en plus, nous sommes amenés à prendre des décisions qui façonneront les territoires dans les années à venir et qui profiteront à tous les Canadiens. Nous sommes des gouvernements mûrs et responsables qui croient que nos institutions du Nord — fédérales, territoriales, autochtones et municipales — travaillent en partenariat entre elles. Nous savons que les gouvernements du Nord ont la capacité financière de gouverner et de répondre efficacement aux besoins de ceux qu'ils servent.
J'aimerais commencer par les forces, les défis et la vision économique du Yukon. Je poursuivrai avec le point de vue du Yukon en ce qui a trait aux engagements du gouvernement du Canada qui veut mettre sur pied une agence de développement économique régional pour le Nord du Canada.
Le Yukon a vu ses secteurs touristique et minier affectés par le ralentissement économique mondial. Cependant, l'économie du Yukon reste forte avec l'engagement du gouvernement du Yukon de stimuler et de diversifier l'économie du secteur privé.
En plus du développement des ressources naturelles, le Yukon se concentre sur le développement d'un certain nombre d'industries stratégiques, notamment les films et les enregistrements sonores, la recherche et le développement, la technologie de l'information, le tourisme, les arts et la culture, l'agriculture, la foresterie, le secteur manufacturier, le pétrole et le gaz naturel ainsi que les petites entreprises. Pour l'exercice financier actuel, le gouvernement du Yukon a déposé un budget de 1,003 milliard de dollars. Ce budget répond à la situation économique actuelle en prévoyant des investissements stratégiques à long terme qui permettront d'atteindre des objectifs à court terme, notamment l'emploi local et les retombées positives pour les fournisseurs et les détaillants du Yukon.
Les investissements dans les infrastructures du Yukon provoquent une relance immédiate et une croissance économique à long terme. Certains de ces investissements comprennent la construction d'infrastructures durables dans les collectivités du Yukon, notamment les réseaux d'égout et d'aqueduc, l'amélioration de nos grandes routes pour soutenir l'avenir économique des ressources naturelles du Yukon, des améliorations majeures à l'aérogare de Whitehorse afin de maintenir son statut d'aéroport international, l'expansion du réseau de services de téléphonie cellulaire à d'autres régions et également l'expansion de l'hydroélectricité pour soutenir les collectivités du Yukon ainsi que l'industrie minière tout en réduisant notre bilan de carbone. Ces priorités ont été déterminées localement et sont soutenues par le plan de relance du gouvernement fédéral.
Pour appuyer le développement de ses ressources naturelles, le gouvernement du Yukon offre son aide à différents programmes incitatifs. Ces programmes, joints aux bases de données géoscientifiques actuelles et à un processus réglementaire unique — la Loi sur l'évaluation environnementale et socioéconomique au Yukon, ou LEESY, comme vous l'avez appris mardi — ont fait du Yukon un compétiteur international en matière d'investissement dans le secteur minier.
Les membres du comité se souviendront des renseignements au sujet du rapport McCrank qui a été présenté mardi par Affaires indiennes et du Nord Canada. Vous remarquerez que le processus réglementaire du Yukon, LEESY, n'a que très peu été mentionné dans ce rapport et essentiellement c'est parce qu'il est efficace. L'industrie a fait l'éloge de ce processus. Des propositions de projet sont présentées à LEESY et coordonnées par les processus réglementaires des premières nations, territoriaux, et fédéraux. Cette brève mention de la LEESY sert à illustrer un autre point important. Chaque territoire est unique et fait face à des problèmes qui lui sont propres. Il est donc important que le nouvel organisme tienne compte du fait que chaque territoire a des besoins différents.
Le Yukon est tout à fait conscient que le financement et la participation au capital dans les initiatives importantes du secteur privé viendront de partenaires de l'extérieur, que ce soit de la Colombie-Britannique, de l'Alberta, des États-Unis, de l'Europe ou de l'Asie. Le Yukon a une stratégie pour rendre le climat propice à l'investissement du développement durable et pour continuer à encourager l'investissement d'une variété de secteurs. Nous avons vu des investissements en capitaux importants de la part d'entreprises chinoises et nous continuons à entretenir notre relation avec l'Asie. La réputation du Yukon s'étend à l'échelle internationale et nous avons envoyé le message que le Yukon est prêt à faire des affaires.
Le gouvernement du Yukon accorde beaucoup d'importance au partenariat avec les premières nations. Il s'est engagé à renforcer et à soutenir des relations positives avec tous les gouvernements autochtones du Yukon ainsi que les citoyens et les collectivités qu'ils représentent. Nous croyons qu'il est essentiel d'inclure les premières nations dans le développement du Nord. Jusqu'à présent, 11 des 14 premières nations du Yukon ont conclu des ententes d'autonomie gouvernementale et certaines ont déjà bénéficié d'investissements de différents secteurs industriels du Yukon. La participation communautaire est essentielle pour veiller à ce que le développement durable puisse être maintenu et soutenu par l'engagement local.
Le renforcement des capacités est une priorité pour les premières nations, et le gouvernement du Yukon continue à travailler avec les premières nations du Yukon et leurs représentants respectifs dans des secteurs clés de renforcement des capacités pour accentuer leur participation dans l'économie du Yukon.
Le gouvernement du Yukon contribue aux initiatives par la fiducie pour la stratégie pour le Nord ainsi que par la création d'un bureau où le conseil exécutif du gouvernement du Yukon promeut le renforcement des capacités des premières nations.
Le ministère du Développement économique a travaillé avec plusieurs premières nations du Yukon et des sociétés de développement des premières nations pour établir des plans de développement économique régionaux. La création d'une agence de développement économique du Nord arrive à un moment opportun.
Le Yukon a été ravi lorsque le gouvernement du Canada a annoncé son intention de créer une agence de développement économique régionale du Nord. Cela signifie que le Canada voit et comprend l'immense potentiel du Nord du Canada et est prêt à investir stratégiquement dans les ressources et les gens du Nord.
Bien que les besoins de développement économique des régions nordiques du Canada présentent des similitudes, le Yukon croit que les réalités géographiques, politiques et économiques des territoires les rendent vraiment uniques et présentent des situations particulières qui ne doivent pas être ignorées. La situation du Yukon est différente de celle des territoires voisins parce que, depuis la décentralisation du pouvoir de 2003, le gouvernement du Yukon a été l'unique responsable de la gestion des terres et des ressources publiques concernant les ressources aquatiques, forestières et minérales.
Le Yukon est également le seul territoire à avoir un accès routier toute l'année. La route de l'Alaska nous relie à l'Alberta et à la Colombie-Britannique et notre lien routier avec l'Alaska nous donne un accès au port en eaux profondes toute l'année.
Nous avons un régime de réglementation unique, l'EESY, qui traite les demandes d'aménagement d'une manière rationalisée et opportune. Nous pensons que la nouvelle agence devait être une organisation autonome ayant un processus décisionnel décentralisé propre à chaque territoire et sensible aux besoins de développement économique propres au Yukon. Nous soutenons également que la nouvelle agence devrait compléter les programmes de développement économique territoriaux existants et appuyons une approche de partenariat.
Avec les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, le Yukon a formulé des principes et des objectifs pour entamer les discussions avec le gouvernement du Canada. Ces principes et ces objectifs visent l'importance de l'efficience, de la souplesse, de la coopération et des partenariats, de la sensibilité et de la progression dans la conception et le fonctionnement de la nouvelle agence.
Le Yukon soutient un mandat qui encourage le développement et la diversification des économies propres au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Nous voulons également un mandat qui fera avancer les intérêts des trois territoires dans la politique économique nationale, l'élaboration de programmes et de projets et la mise en oeuvre. À cette fin, la nouvelle agence doit travailler en coopération avec les initiatives et les programmes de développement économique établis par les gouvernements des territoires.
Je veux partager avec vous certains des principes que nous avons explorés.
L'agence devrait être installée dans les territoires et les postes devraient être dotés par des résidents des territoires qui connaissent bien les opérations et les économies des territoires. Elle devrait être structurée et ressourcée comme une entité opérationnelle autonome polyvalente dans un ministère fédéral, comme d'autres agences de développement régional au Canada qui élaborent des politiques, offrent des programmes et se coordonnent avec d'autres programmes fédéraux qui soutiennent le développement économique territorial.
Notre position est que le pouvoir décisionnel concernant les projets ou programmes devrait être coopératif dans chaque territoire et, au Yukon, devrait inclure les gouvernements autochtones. Le financement fédéral devrait être coordonné avec l'investissement et le développement des territoires, évitant ainsi le dédoublement entre les ordres de gouvernement et minimisant les frais généraux administratifs.
Nous voulons voir des programmes qui sont souples et qui investissent dans un vaste éventail d'initiatives, notamment les gens, les entreprises, l'infrastructure économique, la recherche, la promotion et la planification. Nous soutenons une approche de partenariat au niveau de la planification stratégique, car elle serait efficace pour assurer une approche de collaboration pour atteindre des objectifs mutuels.
Les programmes devraient compléter les programmes de développement économique territoriaux actuels et soutenir une approche de partenariat. Nous croyons que la part territoriale des programmes fédéraux associés à d'autres initiatives ne devrait pas être réduite par la création d'une agence de développement régional.
Les programmes devraient ajouter au niveau d'investissement actuel dans les économies territoriales. Ils ne devraient en aucune façon limiter les obligations du gouvernement fédéral d'offrir l'accès et de permettre la participation des résidents des territoires aux programmes fédéraux.
Et enfin, le Yukon veut des programmes qui répondent aux besoins uniques et aux priorités stratégiques de chaque territoire.
Nous espérons une collaboration continue et le début de discussions sur la structure, les principes et la mise en oeuvre de la nouvelle agence et nous avons hâte d'entendre les idées et les préoccupations de nos partenaires sur cette immense initiative économique pour le Nord du Canada. À cette fin le Yukon recommande qu'un groupe de travail fédéral-territorial soit établi pour élaborer conjointement le concept et la structure de l'Agence.
En conclusion, mesdames et messieurs, le Yukon voit les futurs avantages de procéder à cette initiative en partenariat avec les territoires nordiques et le gouvernement du Canada. Nous espérons obtenir sous peu plus de détail sur la structure et les activités de la nouvelle agence. J'attends avec impatience l'établissement du groupe de travail fédéral-territorial qui nous offrira une tribune structurée nous permettant d'avancer.
Merci de votre attention, je crois qu'il y a maintenant une période de questions.
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Merci à vous tous pour votre présence.
Je suis porte-parole de l'opposition pour le Nord et l'Arctique et je trouve très utile d'apprendre ce que le gouvernement fédéral peut faire pour vous aider.
Je n'ai qu'une question pour les trois territoires. Essentiellement, comment le gouvernement fédéral peut-il vous aider à réaliser vos aspirations en matière de mise en valeur des ressources pétrolières et gazières? Je vais remettre les choses un peu en contexte, parce que, comme vous l'avez dit, vous êtes tous différents les uns des autres.
Harvey, au Yukon, qu'attendez-vous de Beaufort?
Deuxièmement, il est arrivé que le gouvernement fédéral n'accorde pas suffisamment d'attention au pipeline de la route de l'Alaska. Que pouvons-nous faire à ce sujet?
Je sais que Peter dit que la seule façon d'exporter le gaz était de l'acheminer par gazoduc, mais je pense que ce qu'il aurait dû dire, c'est que le moyen de transport que le territoire préférerait serait le gazoduc. Mais d'importants projets sont en cours pour le GNL. Si c'est le moyen utilisé pour l'exportation, la ressource nous échappera et nous perdrons d'importantes recettes.
Autre point, Peter, pouvez-vous nous dire ce que nous pourrions faire de plus pour vous donner un coup de main dans le dossier du pipeline de la vallée du Mackenzie? Êtes-vous d'accord avec la rationalisation des processus locaux d'évaluation environnementale réglementaires?
Chez vous, au Nunavut, Rosemary, je sais que votre alimentation a toujours été fondée sur la nourriture traditionnelle. Je suis curieux de savoir jusqu'à quel point cela reste vrai. La raison pour laquelle je pose cette question est que les témoins que j'ai convoqués devant le comité des transports au cours des deux dernières semaines ont expliqué que nous ne disposons pas à ce jour de la technologie nécessaire pour nettoyer un déversement de pétrole qui surviendrait sous la glace. Un éventuel déversement pourrait avoir pendant un certain temps un effet dévastateur sur la vie marine, et sur la nourriture traditionnelle, en particulier, pour les Nunavummiut.
Je me demande donc dans quelle mesure la nourriture traditionnelle est toujours un élément de votre économie et j'aimerais connaître vos aspirations à l'égard de la mise en valeur du pétrole et du gaz.
Harvey, voulez-vous commencer?
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Merci beaucoup pour la question.
Les membres du comité ne sont peut-être pas au courant du fait que le Yukon est pourvu d'importantes réserves de pétrole et de gaz qui sont indiquées, et, dans certains cas, mesurées. Comme les champs gaziers — essentiellement les plus récents — sont délaissés et dépourvus d'accès à un gazoduc, leur mise en valeur est retardée. Ces champs se trouvent essentiellement dans la région de la plaine Eagle, mais on en trouve également à Whitehorse et autour. Dans le sud-est du Yukon, un champ gazier est en exploitation et il est raccordé à un gazoduc qui achemine le gaz en Colombie-Britannique. Certaines indications nous donnent également à penser que les activités gazières extracôtières qui pourraient être entreprises dans le nord du Yukon pourraient présenter un intérêt pour nous également.
La réalisation éventuelle du projet de pipeline de la route de l'Alaska modifierait en profondeur la nature de l'économie du Yukon, car il s'agit probablement du plus important projet susceptible d'avoir une incidence sur l'avenir du Yukon. Non seulement il porte la promesse de fournir un approvisionnement en gaz naturel qui pourrait être affecté à la production d'électricité et de permettre le développement responsable de notre activité minière et d'autres activités qui requièrent la production d'électricité, mais il mobiliserait le secteur pétrolier et gazier du Yukon pour la mise en valeur des propres réserves pétrolières et gazières du territoire. Le secteur privé y trouverait un incitatif à intensifier son exploration.
Il se fait actuellement passablement d'exploration, mais elle est limitée parce que les principaux intervenants comprennent qu'il faudra un certain temps avant de pouvoir livrer le produit de façon économique dans les régions du sud.
Voilà donc un projet d'une importance capitale à long terme. Il doit au préalable être possible de raccorder les zones productrices au marché du sud avant que quiconque investisse dans l'exploration et la mise en valeur. Comme il a été dit au sujet des autres territoires, le Yukon est relativement inexploré. C'est presqu'au point où tout investissement dans l'exploration permettra, dès le premier dollar investi, de découvrir dans le sol des ressources naturelles abondantes et riches. Nous avons observé ce phénomène en Alaska après plusieurs années d'exploration accrue. Au fur et à mesure que les marchés deviendront accessibles, nous serons en mesure de livrer la ressource et d'encourager les industries à se développer en conséquence.
Nous appuyons également le projet de pipeline de la vallée du Mackenzie et nous y voyons des avantages pour le Yukon; mais il n'aura pas le même impact, il ne nous procurera pas le même accès à du gaz naturel disponible et assorti d'un prix optimal, et il ne nous donnera pas non plus la capacité d'avoir accès aux marchés du sud comme débouchés pour notre production gazière.
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Merci d'être présents. J'ai été très intéressé par ce que j'ai entendu. J'ai seulement cinq minutes à ma disposition. Je vais essayer d'être bref.
Monsieur Vician, j'ai une question pour vous. Qui contrôle l'exploitation des mines de diamants? Si c'est votre gouvernement, que fait le gouvernement fédéral pour vous aider? C'est ma première question. Vous pourrez répondre à toutes, l'une à la suite de l'autre.
J'ai une opinion et c'est que le gouvernement fédéral doit arrêter de nuire à votre développement. Je ne sais pas si vous voulez me contredire à ce sujet, mais je pense que parfois, un gouvernement fédéral vous nuit plus qu'il ne vous aide, d'après ce que j'ai entendu durant vos exposés.
Mme Keenainak, j'ai aussi une question pour vous. Je suis allé à Pangnirtung. Je me rappelle la visite de l'usine à poissons. On m'a dit que vous faisiez face à un problème, c'est-à-dire que vous avez une usine à poissons, mais il vous manque des employés. Ou alors, vous avez découvert une nouvelle façon de faire, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de femmes qui travaillent dans cette usine à poissons et il n'y a personne pour s'occuper des enfants. On nous avait signalé ce problème et on avait ajouté que c'était tout un changement de mentalité dans la communauté de Pangnirtung. Est-ce qu'il y a d'autres changements de mentalité qui se préparent? Y a-t-il une évolution en cours chez vous?
Je demanderai aux représentants du gouvernement du Yukon quelles sont leurs relations avec l'Alaska. Est-ce que ça va bien, avec votre gros voisin? Est-ce que vous avez des problèmes? Y a-t-il des ententes avec l'Alaska? Est-ce qu'il y a des projets communs de développement qui se préparent entre le Yukon et l'Alaska?
J'ai posé trois questions, je vous laisse y répondre. Vous avez deux minutes.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Bienvenue à tous les témoins.
J'aimerais faire deux commentaires à propos des territoires. Premièrement, j'ai eu l'occasion d'y habiter et d'y travailler, en tant qu'infirmier autorisé, à Arviat et ensuite à Cambridge Bay. J'en garde d'excellents souvenirs et j'ai une bonne idée des défis à relever. La chasse là-bas était mémorable. En plus, je viens de la circonscription de Kenora, qui partage une partie importante de la côte de la baie d'Hudson avec certaines parties de votre territoire, et je comprends qu'un territoire aussi vaste a des besoins diversifiés. Je voudrais aborder ces besoins dans les cinq prochaines minutes. Quand j'ai été élu, nous avons déterminé que les trois principaux domaines à développer et à explorer étaient probablement l'infrastructure, la diversification économique, ainsi que l'éducation et la formation.
Comme dans vos territoires, il y a dans notre province des petites villes où les infrastructures et l'accès à la formation sont assez développés, et il y a aussi des communautés plus éloignées, où il y a des manques. Nous avons tendance à nous spécialiser dans certains domaines. Je dois dire, encore une fois au crédit des territoires, que dans certains volets des soins infirmiers, vous faisiez un travail assez avant-gardiste pour établir des pratiques infirmières avancées, intégrant une bonne compréhension des défis que doivent relever les communautés les plus éloignées. J'aimerais maintenant parler de certains des domaines que j'ai mentionnés.
En ce qui concerne l'infrastructure, je sais que vous avez parlé globalement de certains des principaux besoins des territoires. Rosemary, pourriez-vous nous fournir de l'information sur les projets d'infrastructure vraiment essentiels dans les communautés éloignées? Quels sont les trois ou quatre principaux projets à inclure dans une vaste stratégie de diversification économique comprenant un certain nombre d'éléments qui ont été définis ici et qui se rapportent à la santé? Pourriez-vous nous parler de certaines infrastructures clés?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Un des éléments dont j'ai déjà parlé consiste à mettre en place une infrastructure réellement fondamentale que bien des communautés au sud considèrent comme un avantage. L'un des problèmes est que nos communautés ne sont pas reliées par un réseau routier, alors il est important que nos pistes d'atterrissage soient améliorées. Certains endroits ne peuvent recevoir que certains types d'avions. Il existe de nouveaux avions plus perfectionnés, plus performants, auxquels des exigences particulières sont associées, et ils ne peuvent pas atterrir dans les communautés. Des membres du comité se sont rendus à Pangnirtung et certains ont peut-être eu un peu peur au moment de l'atterrissage, parce qu'on arrive en plein coeur de la ville. C'est à ce genre d'infrastructure de base que je pense.
Parmi ce que nous voulons et ce que nous demandons pour toutes les communautés, il y a aussi des ports pour les petits bateaux. Sur les côtes Est et Ouest, beaucoup d'agglomérations ont ce genre d'installations, et elles sont utiles pour d'autres secteurs comme le secteur minier et les pêches. Ces installations sont aussi plus sécuritaires pour nos exploitants. C'est de ce genre de choses dont nous avons besoin sur le plan de l'infrastructure.
En ce qui concerne les centres de soins de santé, à l'heure actuelle, beaucoup de gens doivent encore se rendre dans les villes plus au sud, à Edmonton, Yellowknife ou Winnipeg, ou venir ici à Ottawa. Il nous faut de meilleurs établissements dans le Nord. Il y a un hôpital plus important à Iqaluit, il existe aussi des centres de soins de santé à Rankin Inlet et à Cambridge Bay, mais il faut aussi du personnel. C'est pourquoi, à mes yeux, l'éducation et la formation sont importantes.
Si on parle du personnel infirmier, je ne sais pas où vous habitiez dans le Nord, mais nous avons eu de bons résultats récemment dans le domaine de la formation des infirmières dans le Nord, et les efforts en ce sens doivent être maintenus. L'infrastructure associée aux activités minières revêtira aussi une grande importance. Cette semaine, nous avons accueilli le symposium minier du Nunavut. On parlait entre autres du pouvoir de futures mines et ces questions se poseront aussi.
Ce sont des exemples de points qui sont importants.