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Martin Egan occupe également un poste de directeur au sein de la même direction générale que M. Fauteux, et il se présentera ici pour nous aider à mieux comprendre le chapitre 4 du Rapport de 2009 de la vérificatrice générale.
Mesdames et messieurs, avant de commencer, je vous signale que, pendant la réunion, nous allons faire circuler un document sur lequel les membres devront confirmer leur présence pour le voyage de jeudi à Kitigan Zibi. Je profite également de l'occasion pour rappeler aux membres que le veston et la cravate ne sont pas de rigueur pour ce voyage. Habillez-vous en fonction de la météo, mais abstenez-vous de porter le short, le bermuda ou le t-shirt. Choisissez des vêtements appropriés.
Prenons-nous les commandes pour le petit déjeuner? Non, pas ce matin. Nous serons à l'entière disposition de nos invités. Nous ferons circuler cela, tout comme l'ordre du jour chargé pour le voyage de jeudi. À présent, sans plus tarder, nous allons reprendre nos travaux.
Mme Filbee commencera par une déclaration préliminaire, qui a été distribuée aux membres. Nous allons l'écouter, puis nous passerons ensuite aux questions des membres.
Madame Filbee, s'il vous plaît.
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Merci beaucoup. J'aimerais vous remercier de m'avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui des progrès que nous faisons dans le dossier de la mise en oeuvre des ententes sur les droits fonciers issus de traités au Manitoba et en Saskatchewan.
Le ministère est fier de constater que le plus récent rapport de la vérificatrice générale à ce sujet reconnaît les améliorations apportées depuis 2005. Cette réussite est attribuable au travail acharné des employés des nombreuses parties concernées par le processus des ajouts aux réserves, y compris les gouvernements des premières nations et des provinces, Affaires indiennes et du Nord Canada, Justice Canada et Ressources naturelles Canada. Le processus des ajouts aux réserves consiste à garantir que des terres ayant des titres clairement établis et n'ayant pas de problèmes environnementaux inconnus soient transférées de la compétence provinciale à la compétence fédérale, puis mises de côté pour l'usage et le bénéfice d'une première nation.
Les ajouts aux réserves constituent donc en grande partie un processus de diligence raisonnable qu'entreprennent les premières nations, les gouvernements provinciaux et le Canada, chaque partie disposant de son propre ensemble de processus décisionnels fondés sur une combinaison d'exigences juridiques et politiques. Il est donc essentiel que des relations de travail productives et des procédures claires soient en place. Toutefois, il y a beaucoup de parties concernées qui n’ont aucun motif apparent de faire avancer rapidement les dossiers; or, nous sommes obligés de composer avec ces intervenants avant qu’une réserve ne puisse être créée. Je pense ici entre autres aux administrations municipales, aux services d’hydroélectricité et aux compagnies de téléphone et de gaz naturel.
Lorsque la vérificatrice générale a commencé la vérification de 2005, la mise en oeuvre des ententes sur les droits fonciers issus de traités se poursuivait à un rythme régulier en Saskatchewan, mais au Manitoba, on accusait un certain retard. Au début de l’été 2006, seulement 130 000 acres environ de terres de réserve découlant d’ententes sur les droits fonciers issus de traités avaient été créés dans cette province durant les neuf années précédentes, ce qui représente une moyenne inférieure à 14 500 acres par année. Pour s’attaquer au problème, le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien de l’époque, l’honorable Jim Prentice, et l’ancien ministre des Affaires autochtones du Manitoba, le regretté Oscar Lathlin, se sont rencontrés le 22 août 2006 et ont annoncé publiquement leur intention de mettre de côté chaque année, pendant quatre ans, 150 000 acres de nouvelles terres de réserve découlant d’ententes sur les droits fonciers issus de traités au Manitoba: une cible extrêmement ambitieuse. C’était plus de dix fois la quantité annuelle moyenne mise de côté durant les neuf années antérieures.
La cible a été non seulement atteinte, elle a aussi été dépassée la première année qui a suivi l'annonce des ministres Prentice et Lathlin. En effet, plus de 159 000 acres de nouvelles réserves ont été créés. En dépit de cette réussite initiale, il n'a pas été possible d'en faire autant la deuxième année, qui prenait fin le 22 août 2008. Cependant, je peux vous dire que nous sommes en bonne voie d'atteindre notre cible de 150 000 acres avant le 22 août de l’année en cours.
[Français]
Il a été difficile d'arriver à mettre en oeuvre plus de 10 fois le nombre d'ententes sur les droits fonciers issus de traités et ensuite de maintenir ce rythme à long terme. Cependant, il ne fait aucun doute que les délais du processus d'ajout aux réserves s'écourtent grâce à une planification plus judicieuse et à d'autres mesures. Il n'y a pas de doute non plus qu'il reste encore des améliorations à faire et que nous les ferons.
[Traduction]
Le personnel régional se réunit régulièrement avec les premières nations individuelles pour élaborer, puis maintenir, un plan d'action conjoint pour chaque proposition d'ajout à une réserve, afin de s'assurer que tout le monde sait bien quelles sont les prochaines étapes et qui en est responsable.
Nous sommes sur le point de déployer, pendant l'exercice financier en cours, un système national de suivi pour les ajouts aux réserves qu'on appellera, en anglais, le NATS, pour National Additions to Reserve Tracking System. Le système NATS améliorera grandement la capacité du ministère de planifier et de gérer les ressources humaines et les différentes dépenses du processus d'ajouts aux réserves, notamment pour les travaux d'arpentage et les évaluations environnementales. Le système réglera aussi les problèmes d'intégrité des données qui avaient préoccupé la vérificatrice générale, et nous garantira l'uniformité de structure qu'elle avait recommandée pour la tenue de nos dossiers.
Nous avons en outre schématisé en détail le processus complet des ajouts aux réserves pour cerner les possibilités de combiner ou d'éliminer des étapes et d'obtenir en conséquence toute forme d'économie possible. Au début de l'exercice financier 2008-2009, on a établi une norme de prestation de service de 100 jours ouvrables pour la phase trois du processus des ajouts aux réserves, c'est-à-dire la dernière étape qui est exécutée à l'administration centrale. Nous avons éprouvé certaines difficultés à respecter la norme au cours du premier trimestre, mais nous avons réussi à nous y conformer durant les trois autres trimestres, conservant aussi une moyenne pour l’ensemble de l'exercice.
Des discussions avec les représentants régionaux et les premières nations ont révélé que l’un des principaux obstacles à l’accélération du temps de traitement était le manque de définition et de structure au début du processus d'ajouts aux réserves, à savoir à la phase un, étape à laquelle les premières nations choisissent ou acquièrent la terre de la Couronne provinciale ou la terre en fief simple qu'elles veulent voir ajoutée à leur réserve. Pour surmonter cet obstacle, le ministère s'est uni à l'Association nationale des gestionnaires des terres autochtones, l’ANGTA, pour s'entretenir avec les praticiens des premières nations et ceux des ministères concernés au sujet d'une méthode qui pourrait être créée pour aider les premières nations à réaliser la phase un du processus d'ajouts aux réserves.
L’ANGTA a tout récemment recommandé que les premières nations adoptent une approche d' « acheteur diligent » en matière de sélection et d'acquisition de terres, et a rédigé la version préliminaire d'un guide fondé sur l'approche recommandée. Il sera achevé dans les prochains mois et distribué à grande échelle aux premières nations. Nous croyons que les travaux de l’ANGTA écourteront les délais requis pour le traitement et permettront d'instaurer des normes de prestation de service pour la phase deux, qui relève des bureaux régionaux.
[Français]
Parmi les autres initiatives d'amélioration qui ont été entreprises, nous avons élaboré des modèles de documents fondés sur les meilleures pratiques pour traiter différentes situations concernant les intérêts de tierces parties, et que nous allons publier sur Internet. De plus, nous continuerons de tenir des ateliers au moins une fois l'an pour les praticiens des premières nations au Manitoba et en Saskatchewan sur la façon de composer avec les intérêts des tiers.
[Traduction]
Enfin, nous sommes actuellement en pourparlers avec l'Assemblée des Premières Nations en vue d’examiner conjointement la politique et le processus des ajouts aux réserves. Nous espérons que cela aboutira à une série de recommandations d'améliorations que les deux parties pourront appuyer conjointement.
En conclusion, même si nous nous réjouissons du fait que la vérificatrice générale ait reconnu les progrès satisfaisants réalisés par le ministère au chapitre de la conversion de terres en réserves depuis la vérification de 2005, et aussi sur le plan de la mise en oeuvre de certaines recommandations découlant de la même vérification, nous entendons poursuivre nos efforts pour donner suite à l'ensemble des recommandations.
[Français]
Je vous remercie encore une fois de m'avoir offert la possibilité de vous parler aujourd'hui. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions, si vous en avez.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à nos deux témoins. Je suis heureux que vous ayez pris le temps de vous présenter personnellement à chacun de nous.
Monsieur Fauteux, c'est un plaisir de vous recevoir.
J'ai deux ou trois questions à poser.
Au moment où la vérificatrice générale menait des discussions quant à cette question précise — et une comparaison a été effectuée entre les progrès réalisés en Saskatchewan et ceux réalisés au Manitoba — on a eu l'impression qu'il y avait des problèmes dans les relations entre les bureaux régionaux et les premières nations. La relation semblait plus ouverte et plus coopérative en Saskatchewan. Je paraphrase, bien sûr, mais c'est l'impression que j'ai eue en écoutant des conversations portant sur cette question. Les relations n'étaient pas aussi bonnes au Manitoba, et c'est l'une des raisons pour lesquelles les résultats atteints dans cette province ne sont pas aussi positifs.
Selon vous, y avait-il un tel problème et, le cas échéant, à quoi peut-il être attribué?
Ma deuxième question concerne votre exposé. Vous avez affirmé que le défi concernait la première phase du processus, pendant laquelle il faut négocier avec les premières nations qui choisissent ou acquièrent la terre de la Couronne provinciale ou la terre en fief simple qu'elles veulent voir ajouter à leur réserve. À entendre la vérificatrice générale, j'ai cru comprendre que les premières nations avaient choisi un nombre de terres plus que suffisant et qu'il fallait chercher les causes du retard non pas de ce côté-là, mais plutôt du côté de la conversion.
L'échéancier de sept ans est-il toujours en vigueur? Cette question s'ajoute à ma deuxième question. Du début du processus jusqu'au moment où l'on assiste à la conversion et à l'ajout de la terre, cela prend-il toujours sept ans en moyenne?
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Je vais commencer, puis je laisserai Paul ou Martin fournir des détails supplémentaires.
Tout d'abord, pour ce qui est de la différence entre la Saskatchewan et le Manitoba, comme vous l'avez peut-être compris en lisant le rapport de vérification, le processus est vraiment très complexe quant à nos objectifs et au nombre de parties concernées, et, dans les faits, le processus a évolué de façon très différente en Saskatchewan et au Manitoba. Par exemple, en Saskatchewan, les obligations sont remplies principalement par l'acquisition de terres, tandis qu'au Manitoba, cela se fait habituellement par la sélection de terres de la Couronne. Il est fréquent que celles-ci n'aient pas été arpentées. Il est difficile de disposer d'un nombre suffisant d'arpenteurs à cette fin, et ainsi de suite. Ainsi, dès le départ, le processus qui consiste à préparer une terre avant son ajout à une réserve exige plus de temps au Manitoba.
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En ce qui concerne la phase un, il y a, à coup sûr, suffisamment de terres à être acquises ou choisies dans les deux provinces en question, mais lorsqu'il est question d'acquérir une terre, il faut évidemment que la transaction soit conclue d'un commun accord. Ainsi, les premières nations veulent pouvoir prendre leur temps et attendre jusqu'à ce que les terres qu'elles convoitent deviennent disponibles.
Quant à la sélection d'une terre de la Couronne, là encore, il s'agit d'un processus dans le cadre duquel la province doit évaluer si elle souhaite se départir des terres convoitées, car elle peut, pour certains motifs, refuser de le faire.
Mais pour ce qui est de la phase un en général, selon notre processus, la première nation concernée doit présenter une résolution du conseil de bande et, ce que nous avons découvert, c'est qu'au cours de la phase deux, à savoir l'étape au cours de laquelle interviennent les bureaux régionaux, il y a beaucoup d'échanges de renseignements entre la première nation et le bureau régional, qui doit tenter d'obtenir des détails à propos des terres sélectionnées. Il est fréquent que ces détails ne figurent pas dans la résolution du conseil de bande. Nous souhaitons donc que le travail effectué par l'ANGTA permettra de mettre en place un système fondé sur les propositions qui soit un peu plus rigoureux, de sorte que la première nation dispose d'un certain nombre de renseignements détaillés qu'elle fournira par la suite. Il s'agit du genre de renseignements qu'un acheteur diligent a besoin de détenir, et il s'agit du genre de renseignements que la collectivité souhaite assurément connaître. Par un heureux hasard, il s'agit du genre de renseignements dont nous avons besoin pour enclencher notre processus.
Ainsi, selon moi, cela permettra de déterminer plus facilement le moment où la deuxième phase doit commencer et de mieux évaluer la durée du processus, car à l'heure actuelle, lorsque nous recevons la résolution du conseil de bande, nous ne pouvons pas vraiment prévoir à quel moment cette étape pourra commencer.
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C'est le temps que cela prend à partir de ce moment. Quant aux diverses améliorations qui ont été apportées au cours des deux ou trois dernières années, il est encore difficile de savoir quelles seront leurs répercussions. Nous ne sommes pas certains de savoir si le processus exige maintenant six ou cinq ans, mais nous avons l'impression que les choses s'améliorent.
En outre, une des grandes améliorations, c'est que, en 2000 et en 2002, le Parlement a adopté deux projets de loi sur la mise en oeuvre de mesures concernant le règlement de revendications territoriales. Les premières nations demandent de plus en plus souvent d'être assujetties aux dispositions de ces lois, car cela leur procure de nombreux instruments leur permettant de faire face aux intérêts des tierces parties avant qu'une terre ne soit ajoutée à une réserve. De surcroît, ces instruments fournissent aux tierces parties beaucoup plus de certitude en ce qui a trait à leurs intérêts.
Par ailleurs, grâce à ces lois, une fois la terre convertie en terre de réserve, celle-ci est prête à être mise en valeur sur le plan économique — elle peut être exploitée dans l'immédiat — tandis que, sans ces lois, il se pourrait qu'il faille attendre jusqu'à un an avant de pouvoir prendre à bail cette terre et de commencer à l'exploiter puisqu'il y a toute une autre pile de documents qui doivent être traités.
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Merci, monsieur le président.
Merci de vous être présenté aujourd'hui devant le comité.
Je veux revenir quelques instants sur l'écart entre la Saskatchewan et le Manitoba. Je veux simplement rappeler quelques commentaires précis qui ont été formulés par la vérificatrice générale.
Au paragraphe 4.21, elle indique ce qui suit: « Pour ce qui est des données provenant de la région du Manitoba, nous avons relevé de nombreux cas où elles étaient incomplètes et inexactes. »
Au paragraphe 4.25, elle mentionne: « Dans le cas des terres sélectionnées au Manitoba, nous avons constaté que le ministère ne recueille même pas les renseignements nécessaires pour déterminer si le temps de traitement a été réduit. »
Au paragraphe 4.43, la vérificatrice générale signale: « De fait, tout au long de nos travaux, les responsables du ministère ont répété plusieurs fois qu’ils n’étaient pas tenus, aux termes de l’accord-cadre du Manitoba, de régler les questions concernant les intérêts de tiers. »
Au paragraphe 4.46, elle dit: « […] nous avons constaté que la plupart des dossiers sur les terres sélectionnées, examinés au bureau du ministère au Manitoba, étaient mal organisés et souvent incomplets. »
Enfin, au paragraphe 4.48, la vérificatrice générale signale ce qui suit: « […] en Saskatchewan, le ministère se sert d’outils de gestion qui permettent de suivre l’état de toutes les terres sélectionnées afin que les responsables soient bien informés de la charge de travail relative aux droits fonciers issus de traités. »
Vous avez dit entre autres qu'il y avait quelques différences sur le plan de la sélection, mais il me semble que la vérificatrice générale a décelé quelques problèmes assez importants sur le plan de la gestion au sein du ministère au Manitoba. À mes yeux, si la Saskatchewan peut mettre en place des systèmes et des procédures et régler les questions concernant les intérêts des tiers, le Manitoba peut le faire aussi. J'aimerais savoir si vous aviez des observations à faire à propos de ces différences et des mesures qui ont été prises pour y remédier.
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Certainement. Merci, madame Crowder.
En 2004, le bureau de la région du Manitoba a été réorganisé. Avant cela, il y avait le service des terres, dont j'étais le directeur à l'époque, et les ajouts aux réserves relevaient d'un service distinct. En 2004, ces services ont été réunis sous la gouverne d'un seul directeur. Je crois que cela a aidé. À cette époque, le directeur s'était rendu en Saskatchewan pour y prendre connaissance des pratiques exemplaires et les appliquer au Manitoba. Des efforts ont été déployés pour tenter d'importer au Manitoba les pratiques exemplaires de la Saskatchewan.
Dans les faits, certaines de ces pratiques exemplaires ont été modifiées en raison des différences des accords conclus en Saskatchewan et au Manitoba. Par exemple, l'accord-cadre de la Saskatchewan comprenait des exemples d'intérêt de tiers ayant été prénégociés avant la conclusion de l'accord. Cela a permis de régler dès le départ un bon nombre de questions concernant les intérêts des tiers, ce qui a beaucoup facilité les choses pour la suite du processus.
Des discussions ont été menées avec les premières nations pour tenter de mettre au point des modèles d'accords qui pourraient être utilisés au Manitoba. Certaines de ces discussions sont toujours en cours.
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Merci. À présent, je comprends cela un peu mieux.
À la page 3 de votre document, au deuxième paragraphe, vous dites qu'il a été difficile d'arriver à mettre en oeuvre plus de dix fois le nombre d'ententes sur les droits fonciers issus de traités et puis de maintenir ensuite ce rythme. Je pense que nous sommes tous conscients du fait que l'étape initiale était peut-être la plus facile à franchir, et que le rythme ralentirait probablement par la suite.
Vous dites ensuite: « [...] les délais du processus d'ajout aux réserves s'écourtent grâce à une planification plus judicieuse et à d'autres mesures. » et vous poursuivez en indiquant qu'il reste des améliorations à faire.
Selon moi, il est dans l'intérêt de tous les Canadiens et de tous les membres des premières nations d'agir le plus rapidement possible. La croissance économique sera fonction de la rapidité avec laquelle nous agissons. Cela a été mentionné à maintes reprises. Pouvez-vous me donner deux ou trois exemples de mesures qui ont été prises pour écourter les délais? Quelles autres mesures ont été mises en oeuvre? Puis, pouvez-vous indiquer quelques améliorations qui ont déjà été apportées, en cours de route, au système et au processus?
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Merci, monsieur Bagnell.
Si vous me le permettez, je vais prendre brièvement l'un des tours du gouvernement, et nous poursuivrons ensuite avec les autres questions.
Je vais inscrire vos noms sur la liste. Nous allons entendre M. Bélanger, et M. Lévesque aussi, et Mme Crowder, absolument. Nous allons faire un autre tour. Nous allons terminer celui-ci, puis nous ferons un autre bref tour. Tout le monde pourra poser ses questions. Il reste amplement de temps.
Parmi les questions qui ont été soulevées ce matin, il y en a deux ou trois qui se situaient peut-être un peu à l'extérieur du champ d'application du rapport dont vous êtes venus discuter. Nous vous savons gré d'avoir pu prendre le temps de nous fournir des réponses, particulièrement en ce qui concerne les questions auxquelles je viens de faire allusion.
Pour revenir à la question de M. Bagnell concernant les droits qui existent en vertu des traités en vigueur et de la mesure dans laquelle ces droits sont transférés au moment de l'ajout à une réserve, j'aimerais savoir si ce transfert des conditions de la réserve aux nouveaux territoires se fait automatiquement ou s'il s'agit d'une présomption. Peut-être pourriez-vous faire des observations à ce sujet.
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C'est une question intéressante.
J'estime que les retombées économiques tiennent en grande partie à la manière dont la collectivité mettra à profit les gains acquis dans le cadre des négociations des règlements. À cet égard, il y a eu quelques merveilleuses histoires de réussite. Par exemple, des collectivités ont utilisé ces gains, dans le cas où ceux-ci se présentaient sous la forme d'argent, pour investir de manière très planifiée et très méthodique dans les activités communautaires et le développement économique. Il y a eu de très beaux exemples de succès.
Il ne faut pas croire que le simple fait de disposer d'un certain nombre d'éléments d'actifs entraînera naturellement une croissance économique. Les choses ne sont pas si simples. Toutefois, bien souvent, grâce à une gouvernance efficace et responsable, il est plus probable qu'improbable qu'une collectivité soit capable de faire prospérer son économie, même si ses ressources sont limitées.
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La manière dont nous travaillons là-dessus en ce moment, car nous déployons de grands efforts dans ce secteur, consiste à déterminer tout ce dont a besoin la collectivité pour prospérer sur le plan économique, qu'il s'agisse d'un accès aux ressources, d'une gouvernance communautaire efficace, d'infrastructures commerciales appropriées, d'un régime de réglementation adéquat, et ainsi de suite.
De nouveau, il convient de souligner que, en ce qui a trait à la nature des ressources ou aux obstacles à surmonter, la situation varie selon les collectivités. Ainsi, au moment d'examiner les besoins d'une collectivité en particulier, il est presque nécessaire de procéder à une étude pour établir la liste des facteurs indispensables à une croissance économique efficace. Il faut mettre le doigt sur les facteurs manquants, sur ceux qui sont en place, puis décider quelles mesures doivent être prises à leur égard.
À mes yeux, l'une des principales choses qu'il faut garder présentes à l'esprit, c'est que le gouvernement ne peut faire cela à la place des collectivités. Les collectivités doivent se prendre en main. Nous pouvons leur laisser la place, nous pouvons supprimer des écueils, nous pouvons rendre nos processus plus efficaces de manière à ce qu'ils disposent d'un plus grand nombre de terres sur lesquelles travailler, et ainsi de suite...
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Avant de poser ma question, j'aimerais simplement faire un bref commentaire à propos du développement économique.
Des résultats très intéressants ont été obtenus, notamment grâce aux travaux de John McKnight sur le développement économique fondé sur les atouts dont dispose chaque collectivité. Cela est probablement l'un des meilleurs exemples de la manière dont une collectivité peut tirer profit de ses atouts. En matière de croissance économique, l'une des plus grandes difficultés que doivent surmonter les collectivités, comme vous le savez sans aucun doute, réside dans la nécessité de s'engager à long terme. En effet, il faut souvent attendre dix ou quinze ans avant de voir les résultats. Si nous tenons à élaborer une politique au chapitre du développement économique communautaire, il serait donc bien de souligner la nécessité d'un engagement à long terme.
Je n'ai qu'une brève question à poser, et elle porte sur le suivi des résultats et les rapports présentés au Parlement à ce sujet.
En 2005, la vérificatrice générale a indiqué que les rapports présentés au Parlement ne comprenaient pas de renseignements concernant les obligations juridiques, les coûts, le nombre d'acres convertis en réserves, et ainsi de suite. Dans son plus récent rapport, au paragraphe 4.54, elle revient sur ce point: « Par conséquent, le ministère ne présente pas clairement les progrès qu’il a réalisés et les défis que le Canada doit relever pour respecter ses obligations découlant des accords sur les droits fonciers issus de traités en Saskatchewan et au Manitoba. » Elle mentionne également le fait qu'elle avait examiné les rapports ministériels sur le rendement de 2005-2006 et de 2006-2007, et qu'ils ne comprenaient pas non plus de renseignements à ce propos. Je me demande si le ministère prévoit indiquer, dans son prochain rapport sur le rendement, le fait que la vérificatrice générale a souligné, en 2008-2009, ses lacunes sur ce plan.
Prévoyez-vous faire cela?
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C'est tout le temps dont vous disposez, monsieur Bélanger.
À ce stade-ci, il ne reste plus d'intervenants sur la liste. Je tiens simplement à dire, pour conclure, que vous vous êtes engagés à fournir des réponses à propos de deux ou trois questions importantes qui vont ont été posées. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir communiquer avec les fonctionnaires compétents du ministère.
[Français]
De la part des députés et du comité, je vous remercie de vos présentations, de vos réponses et de vos commentaires.
[Traduction]
Nous sommes assurément sensibles à cela.
Quant aux membres, nous nous retrouverons jeudi matin, à 6 heures, près de l'édifice de la Confédération.
Vous avez une question, madame Crowder.