Bonjour, monsieur le président et membres du comité. C'est un plaisir pour nous de nous trouver en votre présence aujourd'hui, et je vous remercie de nous offrir l'occasion de discuter de cette importante question de l'éducation des premières nations.
L'éducation est la clé de la réussite personnelle et de la prospérité continue du Canada dans l'économie fondée sur le savoir qui prévaut aujourd'hui. C'est pourquoi on reconnaît de plus en plus qu'il faut combler les écarts de rendement qui persistent entre les Autochtones et les non-Autochtones au Canada.
[Traduction]
L'amélioration des résultats scolaires des Autochtones est tout à fait prioritaire pour le ministre Strahl, qui insiste particulièrement à cet égard sur les partenariats avec les provinces et les collectivités des Premières nations.
La bonne nouvelle, c'est qu'il y a un réel désir partout au pays d'améliorer les résultats scolaires des élèves des premières nations et que la façon d'y parvenir fait l'objet d'un vif débat. La recherche démontre de plus en plus l'importance des facteurs familiaux et communautaires dans les résultats des élèves. Selon une étude récente, la part des répercussions d'une école sur le rendement des élèves qui est attribuable à des facteurs hors du contrôle de l'école se situe entre 40 et 50 p. 100. La persistance de la pauvreté, les mauvaises conditions de logement, le chômage, la monoparentalité et un état de santé qui laisse à désirer sont des difficultés souvent signalées dans certaines collectivités des premières nations, et nous ne devons pas négliger ces facteurs dans les efforts que nous déployons pour améliorer l'éducation des premières nations.
Pourtant, de l'avis de quelques intervenants, l'insuffisance du financement fédéral est la principale raison qui explique l'écart entre le rendement des élèves des premières nations qui vivent dans les réserves et celui des élèves non-autochtones. Cet argument vient de l'opinion selon laquelle des investissements plus importants dans l'éducation mènent à une qualité améliorée des écoles.
Le financement est certes une question de première importance, mais les avis diffèrent beaucoup lorsqu'il s'agit d'en déterminer les niveaux appropriés. De fait, la recherche ne mène pas à la conclusion uniforme que des niveaux élevés d'investissement aboutissent à de meilleurs résultats scolaires.
J'aimerais maintenant vous parler du contexte des mesures de soutien de l'éducation mises en oeuvre par AINC pour les premières nations dans les réserves. À compter des années 1970, le gouvernement fédéral a transféré aux premières nations, à titre individuel, la responsabilité de fournir les services d'enseignement primaire et secondaire aux apprenants des premières nations, réduisant ainsi son propre rôle à celui de bailleur de fonds. Seules les sept écoles fédérales que le gouvernement du Canada continue d'administrer à la demande de collectivités des premières nations font exception.
En 2008-2009, AINC a investi environ 1,3 milliard de dollars dans le soutien de l'enseignement primaire et secondaire pour environ 120 000 élèves des premières nations dans les réserves. Environ 40 p. 100 de ces élèves fréquentent des écoles provinciales à l'extérieur des réserves, et les premières nations paient des frais de scolarité, généralement à l'école que les élèves fréquentent.
AINC fournit des fonds à chaque collectivité pour les services d'enseignement. Traditionnellement, ces montants étaient fondés sur une formule de financement comprenant toute une série de facteurs. C'est ce qu'on appelait la formule de financement des écoles administrées par les bandes. Cependant, depuis que les premières nations ont pris en charge la prestation des services d'enseignement dans les réserves, AINC leur laisse plus de souplesse pour ce qui est d'établir des priorités à l'échelle locale et de répondre à leurs besoins particuliers. Toutes les premières nations reçoivent un montant de base par élève, auquel s'ajoutent d'autres fonds tenant compte des réalités locales, comme la taille de l'école, l'éloignement et les conditions socioéconomiques. Cette méthode varie d'une région à l'autre.
En plus d'engager les enseignants, les premières nations peuvent utiliser le financement destiné aux services d'enseignement pour l'achat de nouveau matériel, comme des ordinateurs, des manuels, des fournitures scolaires, des logiciels ou des livres pour la bibliothèque. Elles peuvent engager des bibliothécaires et d'autres personnes-ressources, investir dans du nouvel équipement d'éducation physique et concevoir des programmes d'études articulés autour de la langue et de la culture. Cette souplesse a pour but de permettre aux premières nations de gérer la conception et la prestation des programmes et des services d'enseignement dans leurs communautés respectives.
En plus des fonds destinés aux services d'enseignement, des fonds sont remis aux premières nations pour les services aux élèves et le transport des élèves, et pour des initiatives ciblées comme des services d'éducation spécialisée, des centres éducatifs et culturels, le recrutement et le maintien en poste des enseignants, l'engagement des parents et de la collectivité, l'emploi des jeunes et les services de connectivité.
Quand on va au-delà du débat, pour tenter de déterminer par exemple s'il y a un lien entre les investissements et les résultats ou, le cas échéant, pour préciser l'importance de ce lien, il devient évident que le besoin d'investir dans l'éducation doit être étayé par un système de mesure du rendement solide.
[Français]
Bon nombre d'écoles des premières nations ne disposent pas des outils nécessaires pour exercer les activités qui sont déjà très avancées dans la plupart des systèmes provinciaux. La mise en oeuvre des tests provinciaux normalisés de plans de réussite scolaire et de systèmes de mesure de rendement peut servir à améliorer le rendement des élèves, avec le temps.
[Traduction]
Lorsqu'ils sont utilisés à bon escient, ces outils fournissent aux éducateurs l'information dont ils ont besoin pour apporter des modifications stratégiques au programme d'enseignement, à la formation du personnel enseignant et à l'affectation d'autres ressources pour répondre aux besoins des élèves. Dans un rapport canadien décrivant 10 études de cas d'écoles autochtones, les gains les plus importants en matière d'éducation ont été observés dans les provinces qui utilisent les programmes d'évaluation des élèves et de planification et d'amélioration des écoles.
À cette fin, le gouvernement du Canada a demandé aux premières nations depuis 2006 de mettre en place, par l'intermédiaire de l'Assemblée des Premières Nations et des organisations régionales des premières nations, une série d'importantes réformes en matière d'éducation. Deux nouveaux programmes ont été lancés en décembre 2008 pour jeter les bases d'une amélioration à long terme de l'éducation des premières nations. Ces programmes sont financés par un investissement de 268 millions de dollars sur cinq ans prévus dans le budget de 2008 et d'un financement continu de 75 millions de dollars pour chaque année par la suite.
Le Programme de réussite scolaire des premières nations aidera les écoles à élaborer des plans de réussite scolaire, à réaliser des évaluations des élèves et à mettre en place des systèmes de gestion du rendement pour évaluer les progrès des écoles et des élèves et produire des rapports à ce sujet. Les trois grands domaines prioritaires sont l'alphabétisme, la numéracie et la persévérance scolaire. Le Programme des partenariats en éducation a été mis en place pour former et bonifier des partenariats tripartites en matière d'éducation avec les premières nations et les provinces. La formation de ces partenariats favorisera une meilleure collaboration entre les écoles et les organismes des premières nations et les systèmes d'éducation des provinces. Ce nouveau programme est fondé sur la prémisse suivante: malgré la complexité des liens entre les rôles et les responsabilités du gouvernement fédéral, des provinces, des territoires et des premières nations en ce qui a trait à l'éducation des Autochtones, tous s'entendent sur le fait que les partenaires doivent collaborer étroitement à l'amélioration des résultats scolaires des élèves.
[Français]
Il reste beaucoup à faire, et le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien collabore étroitement avec les premières nations à la préparation d'un programme de réforme. Le ministère finance chaque année des travaux de consultation et d'élaboration de politiques, qu'il réalise en collaboration avec l'Assemblée des Premières Nations. L'an dernier, l'APN a produit deux rapports sur les indicateurs de rendement et la gestion des données scolaires.
[Traduction]
Le Conseil en Éducation des Premières nations est un autre de nos principaux partenaires dans cette réforme.
Je note que le comité a revu plus tôt cette semaine le rapport auquel AINC a contribué en 2005. AINC a fourni les fonds au Conseil en Éducation des Premières nations, ou le CEPN, entre autres, pour des travaux d'analyse de questions de financement. AINC et le CEPN ont financé conjointement la recherche qui a contribué au rapport final sur les frais de scolarité, intitulé Une analyse des coûts relatifs à l'éducation et aux frais de scolarité — Niveaux préscolaire, primaire et secondaire.
Le bureau régional d'AINC pour le Québec a récemment remis au CEPN la somme de 50 000 $, que le CEPN a utilisé pour réaliser une deuxième phase de l'étude sur les inducteurs de coûts dans le secteur de l'éducation, qui vise à établir une formule de financement pour l'éducation tenant compte des 21 inducteurs de coûts établis dans le rapport de 2005. Je pense que vous avez lu ces deux rapports.
Nous nous réjouissons d'avance à l'idée de collaborer avec le Conseil en Éducation des Premières nations à la mise en oeuvre des nouveaux programmes que nous avons lancés l'année dernière. Les propositions présentées par le conseil dans le cadre du Programme de réussite scolaire des Premières nations et du Programme des partenariats en éducation ont été approuvées, mais elles pourraient faire l'objet de révisions. Si le CEPN respecte les conditions énoncées dans la lettre de décision, la première série de propositions devrait mener à un investissement de quelque 2,8 millions de dollars dans les activités du CEPN.
[Français]
Je tiens à souligner le travail réalisé par le CEPN dans l'analyse d'une question très complexe dans son rapport de 2005 et dans son rapport de 2009. Les efforts déployés par le CEPN en ce sens sont d'autant plus appréciés que la portée des travaux de recherche sur cette question au Canada est très limitée.
[Traduction]
Mentionnons que le contexte a changé depuis la publication du rapport de 2005, alors que le conseil fondait son analyse sur les données de 2001-2002. Le ministère a fait d'importants investissements dans l'éducation des premières nations depuis.
En utilisant des données à jour, on constate que le gouvernement du Canada investit 1,3 milliard de dollars chaque année dans divers programmes d'enseignement primaire et secondaire pour les 120 000 élèves des premières nations au Canada. C'est environ 10 800 dollars par élève. Selon les dernières données disponibles, 2005-2006, les dépenses des provinces et des territoires pour les systèmes scolaires primaires et secondaires étaient en moyenne de 9 700 $ à l'échelle nationale, allant de 18 500 $ par élève au Yukon à 7 600 $ à l'Île-du-Prince-Édouard. Les dépenses de la province de Québec cette année-là se chiffraient à 9 100 $ par élève.
Il est toutefois difficile de comparer directement les niveaux de financement d'AINC à ceux des provinces, parce que chaque ordre de gouvernement a des procédures de reddition de compte qui lui sont propres. On observe aussi d'importants écarts au chapitre des dépenses par élève entre les provinces et une différence encore plus marquée entre les collectivités urbaines, rurales et éloignées au sein d'une même province.
Nous avons choisi d'adopter une démarche progressive en vue d'améliorer les résultats scolaires des premières nations. Les premières étapes du processus sont déjà franchies grâce au lancement des deux nouveaux programmes, en décembre 2008.
De plus, nous examinons actuellement les programmes d'éducation des premières nations dans le but de concentrer les efforts des prochaines étapes de la réforme sur les programmes qui nous permettront de cibler les soutiens répondant aux besoins là où ils se font le plus sentir.
[Français]
Nous avons hâte de voir l'évolution de notre importante relation avec le Conseil en Éducation des Premières Nations, d'autres organismes et la communauté des premières nations pour que notre collaboration se traduise par l'amélioration des résultats scolaires à la satisfaction de tous.
[Traduction]
Monsieur le président, merci de m'avoir donné l'occasion de discuter de cette question importante avec votre comité.
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Merci, monsieur le président et merci de votre comparution.
Avant de poser une question, je voudrais faire un commentaire. Dans votre exposé, vous avez dit qu'à eux seuls, les investissements n'aboutissent pas forcément à de meilleurs résultats scolaires. Toutefois, le ministère et le ministre ont reconnu qu'un plafond de 2 p. 100 existe depuis 1996 et la vérificatrice générale, dans son rapport de 2004, a relevé que la population avait augmenté d'au moins 11 p. 100. Si l'on part de l'hypothèse qu'en 1996, il y avait égalité entre les investissements du fédéral et du provincial, et nous savons que ce n'était pas le cas, il est inconcevable qu'on ne réclame pas des investissements supplémentaires, vu cet écart croissant entre les 2 p. 100 et la croissance démographique.
Ce n'est qu'une observation.
Vous ne serez pas étonné que ma question porte sur les bibliothèques. Si j'ai bien compris ce que vous avez déclaré devant le comité, les fonds qui sont destinés aux premières nations... elles ont de la flexibilité en ce qui concerne le financement d'autres services, mais d'après ce que je sais des lignes directrices du programme national de 2003, les bibliothèques ne sont pas expressément incluses. Elles incluent des choses comme le salaire du personnel, l'appui à la culture et à la langue, le perfectionnement professionnel, et ainsi de suite, mais ces dépenses n'incluent pas les services des bibliothèques scolaires, les livres, le matériel ou des documents.
J'ai du mal à comprendre. Il y a une différence entre ce que je vous entends dire et ce que je crois comprendre des lignes directrices. Les bibliothèques sont-elles expressément incluses dans ces lignes directrices et, si c'est le cas, quel montant est alloué à chaque élève?
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Merci monsieur le président et merci aux témoins.
Je ne veux faire qu'une courte observation. Je suis heureux que vous ayez employé les mots « élément fondamental » quand vous avez parlé de rendement. Je pense que cela va nous aider tous à déterminer où les ressources doivent être affectées quand on parle de travailler avec les autorités et les premières nations pour fixer les priorités dans l'avenir.
Je sais que dans la circonscription de Kenora, une des choses que nous continuons à essayer de faire est de voir comment les élèves qui quittent l'école secondaire des réserves, en particulier celles qui sont isolées, peuvent partir avec des diplômes d'équivalence qui leur permettent d'éviter d'avoir à suivre une foule de cours préparatoires qui sont souvent exigés pour être admis dans des programmes majeurs. Je pense que c'est un avantage vraiment important pour l'avenir.
La bonne nouvelle, évidemment, sur le front de l'enseignement, c'est que, même si j'apprécie ce qu'a dit Mme Crowder tout à l'heure au sujet du fait que les écoles ont sérieusement besoin de réparations, j'en ai vues beaucoup dans mes nombreux déplacements qui m'amènent à conclure qu'il y a de nouvelles écoles vraiment magnifiques dans les collectivités du pays.
De plus, depuis 2006, nous avons sérieusement rénové ou remplacé plus de 90 écoles, et au cours des huit derniers mois, nous avons annoncé la construction de dix nouvelles écoles. L'une d'elles peut très bien être celle dont mon collègue parlait. Cela vient corriger un problème qui remonte évidemment à vingt ans.
Ma question, dans ce cas — et les considérations pour les ressources peuvent en faire partie — Christine, c'est si vous pouvez me parler un peu plus des autres facteurs qui touchent la prestation des services d'enseignement aux premières nations. En particulier, pourriez-vous nous parler des collectivités isolées — il y en a 25 dans ma circonscription qui ne sont pas accessibles par la route — et indiquer les différences entre le modèle d'enseignement des premières nations et celui des provinces?
Je vais commencer par cela.
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Je voudrais simplement corriger quelques renseignements. Tout d'abord, l'annonce d'aujourd'hui qui a fait l'objet d'un rappel au Règlement de la part de M. Rickford est du domaine public, puisque c'est dans le
National Post. Ce n'est pas notre faute si les députés conservateurs ne savent pas que le ministre a fait une annonce. En outre, il ne s'agit pas de développement économique. Il s'agit d'accords avec les provinces sur l'éducation et la santé et avec le secteur privé sur le développement économique. Je tenais à faire cette mise au point aux fins du compte rendu.
Deuxièmement, je ne sais pas si je peux corriger cette information. Il serait intéressant de voir ce qui arrivera lorsque le directeur parlementaire du budget et le ministère se rencontreront, car dans son rapport, le DPB indique qu'il y a 803 actifs scolaires dans différentes conditions: 726 écoles sont des structures permanentes alors que 77 sont temporaires. Il n'y a que 49 p. 100 environ des écoles qui sont en bon état. Je tenais à ce que cela figure au compte rendu.
Troisièmement, j'ai cru comprendre que Mme Cram disait qu'il y a différentes formules selon les régions du pays et que la formule pour la C.-B. répond aux besoins de cette province. Je pense que la C.-B. dirait que ce n'est pas le cas. Encore une fois, je m'appuie sur les dires du First Nations Education Steering Committee qui parle des écarts que je viens de mentionner. Ils disent qu'ils reçoivent environ 17 p. 100 de moins, mais ils disent également que dans les négociations en cours entre la C.-B. et le ministère, la dernière offre du gouvernement fédéral ne tient pas compte du fait qu'il faudrait un financement comparable pour les écoles des premières nations ni des coûts additionnels qu'entraînera le transfert de compétences, comme les coûts plus élevés pour la gouvernance et l'administration.
Vous nous parlez de normes de rendement. Je tiens à ce que le comité comprenne qu'en ce qui concerne l'éducation des premières nations, on indique que pour remplir cette promesse, l'agrément des écoles et les normes incombent à la First Nations School Association depuis 2003. Les normes que doivent respecter les enseignants et la reconnaissance de leurs compétences ont fait l'objet d'un projet pilote à l'automne 2008; les normes relatives aux programmes d'études et aux examens ont été mises au point en 2008.
Je vous entends dire que c'est toujours une question de rendement. Je suis sûr que le Québec est dans le même bateau. Je pense, monsieur le président, que ce serait une bonne idée d'entendre le First Nations Education Steering Committee, puisque le ministre le cite souvent comme modèle. Je pense qu'il serait important de l'entendre, mais les normes de rendement sont en place.
Qu'est-ce qui retarde le financement pour la Colombie-Britannique?
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J'ai trois commentaires à faire, monsieur le président.
Madame Crowder, j'ai bien écouté la suggestion de faire témoigner un autre groupe de la Colombie-Britannique. J'ai une suggestion qui va dans le même sens. Il faudrait peut-être que ce soit nous qui nous déplacions, peut-être même en Colombie-Britannique. Cela nous donnerait l'occasion de visiter des écoles. On a dit des choses ce matin sur l'état des écoles qui me préoccuperaient quelque peu si j'étais fonctionnaire au ministère. Je pense qu'il vaudrait la peine d'aller en visiter quelques-unes. C'est mon premier commentaire.
Deuxièmement, un autre comité où je siégeais étudiait l'avenir de la télévision et un projet de loi émanant d'un député qui visait à contrôler l'influence de la violence à la télévision sur les jeunes. Nous avions parlé à tout le monde, sauf aux jeunes, et nous sommes en train de faire la même chose ici. Nous parlons à tout le monde, sauf aux étudiants, qu'ils soient au niveau primaire, secondaire ou postsecondaire. Dans nos délibérations, il faudrait penser à rencontrer des groupes d'étudiants et des représentants de ces groupes pour avoir le son de cloche des gens qui sont le plus concernés.
Mon troisième commentaire concerne l'éducation postsecondaire. Sans vouloir amoindrir l'importance du primaire ou du secondaire, c'est le postsecondaire qui m'intéresse. Si j'ai bien saisi les chiffres dont on nous a fait part, il y a plus de 30 000 étudiants autochtones potentiels au niveau postsecondaire et il y a 45 institutions autochtones qui peuvent accommoder 10 000 étudiants. Cela veut dire que plus des deux tiers des étudiants autochtones au niveau postsecondaire vont fréquenter des institutions non autochtones.
Cela prendra le temps qu'il faudra, mais j'aimerais que le ministère nous informe de la nature des ententes et qu'il nous transmette une liste des ententes qui existent entre le ministère et les institutions postsecondaires, soit des provinces — il y a les provinces pour les ministères concernés —, soit directement des universités et des collèges. J'aimerais aussi savoir comment elles sont financées.
L'Université d'Ottawa se trouve dans ma circonscription. À un moment donné, dans un gouvernement précédent, j'avais demandé à mon collègue de m'aider à obtenir du financement du ministère de la Santé en vue de réserver six places pour des Autochtones à la faculté de médecine de l'Université d'Ottawa. Cela s'est fait, mais je me souviens qu'il avait été difficile de lancer cette initiative.
Quelle est la position du ministère par rapport à des initiatives de ce genre? Mme Cram sait de quoi je parle, car on échange de la correspondance avec elle et un de ses supérieurs. Si c'est possible, je voudrais obtenir un rapport du ministère sur la situation du postsecondaire en regard des ententes que nous avons conclues avec des institutions ou des ministères.
Merci, monsieur le président.