:
Merci, monsieur le président.
Ma déclaration devrait durer une dizaine de minutes. J'espère ne pas prendre plus de temps.
[Français]
Mes observations seront brèves afin qu'il reste suffisamment de temps pour répondre aux questions.
J'aimerais tout d'abord remercier le président et les membres du comité de reconnaître la gravité de la récession actuelle qui frappe simultanément l'économie de tous les pays.
[Traduction]
Je suis persuadé que tous les députés saisissent l'importance d'adopter rapidement les mesures importantes contenues dans le projet de loi , le premier projet de loi portant exécution du Budget de 2009, qui vise à stimuler et à protéger notre économie. Comme nous le reconnaissons tous, pour que ces mesures soient pleinement efficaces, il faut les mettre en oeuvre rapidement. C'est pourquoi les parlementaires doivent adopter sans tarder ce projet de loi.
Je remarque que l'an dernier, le premier projet de loi portant exécution du budget a traîné environ trois mois, soit plus d'une centaine de jours, avant de recevoir la sanction royale. Nous ne pouvons pas nous offrir le même luxe cette année.
[Français]
Nous vivrons une année très difficile, une année où nous verrons un ralentissement de l'économie nationale et mondiale, une chute des exportations et des pertes d'emplois de plus en plus nombreuses.
[Traduction]
Monsieur le président, il serait négligent de retarder l'adoption de notre plan de relance économique pour des raisons partisanes ou abstraites. Nous avons un devoir envers les Canadiens qui seront le plus gravement touchés par cette période difficile: nous devons faire abstraction de la politique et agir le plus vite possible.
Je rappelle à tous ceux qui seraient tentés de se perdre en longs débats sur notre plan de relance économique qu'en décembre et en janvier, nous avons tenu les consultations prébudgétaires les plus vastes de l'histoire et qu'elles étaient ouvertes à tous les parlementaires. Nous avons demandé l'opinion de tous pour échafauder notre plan. Cette période est maintenant révolue. Il est maintenant temps pour le Parlement d'agir. Il me fait chaud au coeur que la majorité des membres du Comité le comprennent et comprennent pourquoi nous devons nous dépêcher d'adopter ce projet de loi, sous la gouverne de l'éminent président du Comité, le député d'Edmonton—Leduc.
[Français]
Comme je viens de le mentionner, la récession frappe simultanément tous les pays du monde. Elle n'a pas pris naissance au Canada.
[Traduction]
Le gouverneur de la Banque du Canada a déclaré au Comité au début du mois: « Comme la crise financière et la récession qui s'en est suivie ont débuté à l'extérieur de nos frontières, c'est également là que les conditions nécessaires à une reprise durable doivent se manifester. » Nous devons l'admettre. Nous avons un pays d'exportation ouvert dont la prospérité dépend d'une économie mondiale ouverte et vigoureuse.
Le redressement de l'économie dans le monde, et particulièrement aux États-Unis, sera essentiel à une croissance économique durable au Canada. C'est pourquoi nous prenons le leadership dans des forums internationaux visant à faciliter la reprise. Nous sommes particulièrement actifs dans le dossier de la réglementation des dirigeants. Le Canada copréside un groupe du G20, soit le premier groupe de travail, qui est en train d'élaborer un modèle destiné à améliorer la réglementation des services financiers et à accroître la transparence afin d'éviter une autre crise mondiale des banques. Ce groupe et tous les autres se préparent en vue de la rencontre des dirigeants du G20 qui aura lieu à Londres, le 2 avril prochain.
Récemment, j'ai participé à une rencontre des ministres des Finances du G7 à Rome. Dans nos discussions, deux choses sont tout de suite devenues évidentes. Premièrement, le Canada est considéré comme un modèle à suivre dans le monde pour combattre la crise économique mondiale actuelle, tant pour la façon dont nous gérons nos finances que pour la façon dont nous avons réussi à garder un système financier fort.
Pour reprendre les mots du président Obama la semaine dernière: « ... pendant cette tourmente économique gigantesque, je pense que le Canada montre qu'il gère assez bien le système financier dans l'économie, alors que nous n'y réussissons pas toujours aussi bien aux États-Unis. Je pense que nous devons en prendre note. »
[Français]
Deuxièmement, à l'instar d'autres pays, nous devons prendre immédiatement des mesures pour respecter l'engagement international que le Canada a pris, soit d'appliquer son plan de relance de l'économie réel le plus rapidement possible.
Pour le Canada, la première étape de ce processus consiste à adopter ce projet de loi et à permettre au gouvernement de mettre à exécution rapidement le Plan d'action économique du Canada.
Il faut toutefois avoir des attentes réalistes. Le plan ne permettra pas à lui seul de protéger tous les emplois ni de résoudre tous les maux de l'économie mondiale. Comme je l'ai dit, la récession n'a pas pris naissance au Canada. Il faudra déployer des efforts internationaux concertés pour la réprimer.
[Traduction]
Notre plan propose des mesures concrètes pour protéger les personnes les plus durement touchées par la récession actuelle tout en créant et en préservant des emplois. Je vais vous présenter brièvement quelques-unes des mesures de relance économique qui se retrouvent dans le , des mesures vitales pour stimuler l'économie du Canada, des mesures qui doivent être adoptées rapidement.
D'abord, le porte exécution de diverses mesures d'allégement fiscal découlant du dernier budget. Ces mesures importantes contribueront à stimuler l'économie et à exempter totalement d'impôt 265 000 Canadiens à faible revenu.
Parmi ces mesures fiscales, notons les suivantes: augmentation de 1 000 $ du montant du crédit en raison de l'âge pour aider les personnes âgées; augmentation de la somme maximale pouvant être retirée dans le cadre du régime d'accession à la propriété, qui passe à 25 000 $ pour aider les acheteurs d'une première propriété; prolongement du crédit d'impôt temporaire pour l'exploration minière; rehaussement du seuil à partir duquel les entreprises qui créent des emplois ont droit au taux d'impôt sur le revenu de 11 p. 100 applicable aux petites entreprises, pour le porter de 400 000 $ à 500 000 $; augmentation du montant de base que tous les Canadiens peuvent toucher avant de payer de l'impôt fédéral; enfin, hausse de la limite supérieure des deux premières fourchettes d'imposition du revenu des particuliers afin de permettre aux Canadiens de conserver davantage d'argent avant d'avoir à payer un taux d'imposition élevé.
Je souligne que la Fédération canadiennes des contribuables qualifie ces mesures d'importantes mesures de base pour aider les particuliers et les familles à prendre les décisions nécessaires pendant cette période d'incertitude.
Le vient également en aide aux Canadiens les plus durement touchés par la récession en prolongeant de cinq semaines la période de prestations d'AE régulières, de manière à ce que la durée maximale des prestations ne soit plus de 45, mais de 50 semaines pour deux ans.
[Français]
Je signale que cette aide pressante ne peut être accordée avant que le Parlement ne permette au projet de loi de recevoir la sanction royale.
[Traduction]
Le prévoit aussi des mécanismes pour améliorer l'accès au financement et renforcer notre système financier. Nous sommes tous conscients de l'impact que le ralentissement économique actuel a sur l'accès au crédit.
[Français]
Pour contrer la récession, notre plan comporte un ensemble de mesures visant à faciliter l'accès au crédit des particuliers et des entreprises canadiennes. Beaucoup de ces mesures sont prévues dans le projet de loi .
[Traduction]
Ce projet de loi permettra également à EDC et BDC de prêter davantage aux entreprises canadiennes, ce qui est extrêmement important.
[Français]
De plus, il augmente également le montant maximal des prêts accordés par le Programme de financement des petites entreprises du Canada.
Ces mesures et plusieurs autres permettent d'expliquer pourquoi des organismes comme l'Alliance des manufacturiers et exportateurs du Québec ont vanté les mérites de notre plan. Ils souhaitaient qu'il soit mis à exécution rapidement. Je cite leurs propos:
Le Budget 2009 [...] comporte de nombreuses mesures positives pour aider nos entreprises en cette période de crise. Il est impératif que ces mesures soient mises en place le plus rapidement possible.
[Traduction]
Le projet de loi dégage presque six milliards de dollars pour aider les collectivités à s'adapter et améliorer l'infrastructure, le logement et les soins de santé. Cela comprend presque quatre milliards de dollars d'investissements dans le pavage de routes, l'amélioration d'universités et de collèges, la réfection d'égouts et la réparation de ponts. Ces investissements auraient été nécessaires quoiqu'il advienne, mais ils contribueront à créer des emplois dès maintenant. Je cite la Fédération canadienne des municipalités récemment:
« Une infrastructure de qualité aidera le Canada à attirer les talents et des investissements du monde entier. »
Si tous les ordres de gouvernement unissent leurs forces dans le même but, le budget de 2009 créera des dizaines de milliers d'emplois, relancera notre économie affaiblie et procurera un avantage aux Canadiens des générations futures.
Notre plan comprend aussi plus d'un milliard de dollars pour le logement social abordable, le logement des personnes âgées, le logement des personnes handicapées et le logement pour les premières nations.
Ce ne sont là que quelques faits saillants des mesures vitales proposées dans le projet de loi .
Il y a également des initiatives destinées à faciliter la transition pendant le transfert de responsabilité de la réglementation des valeurs mobilières aux provinces et aux territoires qui le souhaitent; à moderniser la Loi sur Investissement Canada afin de favoriser de nouveaux investissements et la création d'emplois qui en découlera; et à protéger les consommateurs contre les pratiques commerciales anti-concurrentielles et douteuses grâce à l'ajout de dispositions à la Loi sur la concurrence, entre autres.
Chers collègues, je suis conscient que ce projet de loi de 524 pages est fort détaillé et très long. Les parlementaires pourraient passer des mois à débattre des mesures contenues dans cet énorme projet de loi, parfois sous des angles abstraits ou philosophiques, parfois sous des angles partisans, j'en suis sûr, mais comme je l'ai déjà mentionné, nous ne pouvons pas nous offrir ce luxe. Les conséquences qui rejailliront sur les Canadiens en seraient trop élevées. Le projet de loi contient de bonnes mesures que nous devons mettre en oeuvre dès maintenant pour aider les familles canadiennes maintenant et permettre à notre économie de traverser la tempête économique actuelle.
[Français]
Nous devons adopter le projet de loi dans les plus brefs délais.
Sur ce, j'invite le comité à poser des questions.
[Traduction]
Je vous remercie de m'avoir permis de prononcer cette déclaration, monsieur le président. Je suis prêt à répondre aux questions des membres du Comité.
:
Merci, monsieur le président.
Merci d'être parmi nous aujourd'hui, monsieur le ministre.
Comme vous l'avez sans doute entendu, nous avons été un peu critiqués par nos collègues de l'opposition pour avoir dit que nous nous efforcerions de faire avancer ce projet de loi à la vitesse de la lumière, selon les normes parlementaires. Je conviens avec vous que nous sommes en période de crise et qu'il y a urgence. J'ai toutefois trois questions, si je peux me le permettre, et je vais vous les poser toutes les trois d'un trait. Elles démontrent l'urgence de la situation.
Premièrement, vous avez mentionné EDC et BDC. D'après ce que je comprends, il y a environ huit milliards de dollars réservés dans le budget pour eux. Comme la situation du crédit s'aggrave, selon diverses analyses et selon les nouvelles troublantes que j'entends de représentants du monde des affaires, BDC ne semble pas partager mon sentiment d'urgence et pourrait prendre quelques mois avant de décider de la façon dont elle compte procéder. J'aimerais que vous puissiez promettre aux Canadiens que BDC et EDC vont passer à l'action en toute urgence.
Je ne sais pas exactement quelle promesse vous pouvez faire, mais si vous leur octroyez huit milliards de dollars, serait-il raisonnable que ces huit milliards soient en circulation d'ici 12 mois? Nous aimerions savoir quel est le degré d'urgence selon vous, à la lumière des indices qui nous portent à croire que certaines de ces institutions n'y voient pas la même urgence.
Dans l'optique de ma seconde question, nous voulons effectivement que tout ce qui vise à stimuler l'économie dans ce budget prenne forme le plus vite possible. Il y a beaucoup d'éléments dans le projet de loi qui n'ont rien à voir avec la stimulation de l'économie et qui pourraient être sujets à polémique. Le gouvernement est-il ouvert à des modifications qui n'auraient rien à voir avec la nécessité de mettre l'argent voulu en circulation ou considérez-vous chaque mot et chaque élément du projet de loi comme figés et dignes de faire l'objet d'un vote de confiance?
Ma troisième et dernière question, j'ai essayé de la poser à la période des questions. Elle porte sur la tradition établie depuis le début de la Confédération que le gouvernement dépose devant le Parlement un projet de loi portant pouvoir d'emprunt quand il cherche à emprunter de l'argent pour financer un déficit. Pour la première fois dans l'histoire, il semble que ce ne soit pas l'intention du gouvernement, ce qui à mon avis, compromet la légitimité de l'énorme dette dont hériteront nos enfants et nos petits-enfants. Le gouvernement demandera-t-il au Parlement l'autorisation d'emprunter de l'argent, comme c'est la tradition depuis le début de la Confédération, ou l'empruntera-t-il simplement par décret?
:
Monsieur le président, laissez-moi seulement dire ceci. J'ai posé une question à propos de l'équité salariale, et la réponse que j'obtiens fait allusion à ce qui a été qualifié avec condescendance de « quelconque tribunal ». Il est question de droits, qui par définition ne sont pas négociables, qu'il est impossible d'abolir par voie législative.
Qui plus est, ce n'est pas d'hier que le gouvernement a ces droits dans sa mire. La loi sera contestée devant les tribunaux parce qu'elle est invalide. Donc, l'argument voulant que les différends se règlent plus vite ne tient pas la route. Quant à ce qui a été fait dans les provinces pour que cela fonctionne, ce gouvernement, avec la complicité coupable des libéraux, établit un nouveau seuil de 70 p. 100 dans cette loi, alors que le Québec, l'Ontario et le Nouveau-Brunswick, pour ne nommer que ceux-là, l'ont fixé à 60 p. 100. Auparavant, le critère de représentation des femmes était habituellement de 55 p. 100 au fédéral.
Il sera désormais mathématiquement impossible d'avoir l'équité salariale. Or, c'est un droit. Vous allez donc perdre. La mesure sera invalidée, mais il aura fallu du temps pour le faire. Quant au commentaire arrogant au sujet d'un « quelconque tribunal », j'y vois un manque de respect flagrant pour nos institutions.
Passons toutefois à autre chose, car le temps est compté.
J'aimerais comprendre la raison pour laquelle le gouvernement a changé son fusil d'épaule en matière de lutte contre les paradis fiscaux, pourquoi il permettrait désormais aux entreprises de mettre deux fois leur argent à l'abri de l'impôt. La vérificatrice générale, Sheila Fraser, s'est déjà prononcée contre les paradis fiscaux. Vous avez décidé de faire volte-face. Des centaines de millions de dollars sont en jeu. Ce ne sont pas là mes données, mais celles de Sheila Fraser. Pourquoi le gouvernement est-il revenu sur sa décision? Lors d'une conférence à laquelle j'ai assisté en janvier à Paris, tout le monde convenait — qu'il s'agisse du président Sarkozy ou de la chancelière Angela Merkel, également présente — que l'argent peut circuler facilement par l'intermédiaire des paradis fiscaux, et c'est l'un des plus graves problèmes auxquels il faut faire face.
Le gouvernement semble nager à contre-courant à cet égard, et j'aimerais simplement comprendre pourquoi il renonce à des centaines de millions de dollars de recettes fiscales.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue, monsieur le ministre.
Je suis certain que je pourrais donner au député d'en face plusieurs centaines d'exemples de situations qui se sont produites, et ce dans des municipalités de ma circonscription uniquement. Je serais disposé à lui fournir des preuves, et je sais que la plupart des députés ici présents pourraient probablement faire de même.
Quoi qu'il en soit, monsieur le ministre, personne ne peut nier que nous vivons en ce moment une crise économique mondiale, qui nécessitera certainement une solution à laquelle devra participer la communauté internationale; un niveau de coopération sans précédent s'imposera. Comme vous l'avez mentionné, le Canada participe aux travaux de divers organismes de réglementation, et vous personnellement, en tant que ministre des Finances, vous prenez part aux rencontres du G7 et du G20. Grâce au budget de 2009 et au présent projet de loi, nous avons atteint et continuerons d'atteindre les niveaux d'investissement établis par la communauté internationale. Nous avons en fait dépassé, je crois savoir, les niveaux recommandés par le FMI.
Je crois que la plupart des gens reconnaissent, et je fais partie de ceux-là, bien entendu, en tant que citoyen canadien, qu'il faut adopter au pays une approche concertée. C'est donc dire que les provinces doivent participer à l'élaboration de la solution. Je travaille d'ailleurs quotidiennement avec mes collègues des provinces. D'après les discussions que vous avez eues avec vos homologues provinciaux, pouvez-vous nous dire dans quelle mesure les provinces sont disposées à participer à un effort concerté?
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre. Cela nous fait plaisir de vous voir. Nous nous posons beaucoup de questions sur le budget que nous vous avez présenté.
Vous avez mentionné plus tôt l'urgence d'agir. Certes, il est important d'agir rapidement pour relancer notre économie. Or, je vous rappellerai que, l'automne passé, vous avez plutôt décidé de nous plonger en élection et aussi de proroger la Chambre. On se retrouve donc maintenant, au début de 2009, devant le même problème, face auquel il faut agir rapidement.
Il nous aurait peut-être été possible d'agir rapidement, sauf que, comme on l'a soulevé plus tôt, vous introduisez, dans ce projet de loi d'exécution du budget, des lois majeures qui méritent réflexion, comme la question de l'équité salariale, le dossier de la Loi sur la protection des eaux navigables et tout le principe de la négociation collective. Nous ne sommes pas nécessairement des spécialistes de tous ces sujets, aussi mériteraient-ils d'être étudiés par d'autres comités permanents.
J'ai siégé au Comité des transports précédemment, où j'ai participé, dès février 2008, à un schéma d'étude de la Loi sur la protection des eaux navigables. On est parvenus, en juin 2008, à énoncer des recommandations pour un éventuel projet de loi. Vous nous arrivez maintenant avec un projet de loi d'exécution du budget que vous nous demandez d'approuver rapidement. À tout le moins faudrait-il l'étudier au sein d'un comité mixte, de concert avec le Comité des transports, avec les gens qui ont étudié toute cette question, pour voir si ce qui est proposé dans votre projet de loi est tout à fait bon.
Enfin, j'oublie tout cet aspect, qui est très problématique et que vous ne pourrez pas résoudre aujourd'hui.
On pourrait vous poser plusieurs questions, mais je vous en poserai spécifiquement sur les valeurs mobilières. Vous proposez, dans votre projet de loi d'exécution du budget, d'avoir une commission pancanadienne, bien que cette question soit de compétence provinciale. Vous avez mentionné avoir reçu un avis juridique concernant le champ d'application de votre proposition. J'ai demandé à vos fonctionnaires de me faire parvenir une copie de cet avis juridique. J'aimerais que vous en preniez note et que vous m'en fassiez part.
J'aimerais vous poser une autre question, cette fois à propos du traitement d'Hydro-Québec. On n'y a pas répondu tout à l'heure, contrairement à celle sur Hydro One. La distribution de l'électricité, dont s'occupe Hydro One, a été considérée comme un revenu d'entreprise et cela n'a donc pas été inclus dans le calcul des richesses. Dans le cas d'Hydro-Québec, on compte deux divisions différentes, dont l'une s'occupe de transport et de distribution, de façon similaire à Hydro One. Cette division pourrait aussi bien être considérée à l'extérieur de l'étude des richesses et considérée comme un revenu d'entreprise.
On vous a posé cette question plus tôt et on n'a pas obtenu de réponse. Pourquoi ne réserve-t-on pas le même traitement à Hydro-Québec, ce qui représenterait des revenus additionnels de péréquation de 250 millions de dollars pour le Québec?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie des observations que vous avez formulées aujourd'hui et de votre description de la situation économique à laquelle le pays doit faire face.
Comme vous l'avez indiqué, le est très long; il fait plus de 500 pages et comprend de nombreuses initiatives positives. De toute évidence, en tant que parlementaires, nous nous occupons principalement des initiatives qui exigent un financement substantiel et des annonces importantes en infrastructure. J'ai toutefois remarqué un certain nombre de changements très importants pour la population, qui sont très valables et méritent d'être soulignés. Il y a notamment la prolongation du délai pour contribuer aux régimes enregistrés d'épargne-invalidité. Dans ma circonscription, quand j'étais en campagne au cours de la dernière élection, j'ai rencontré de nombreuses personnes qui ont des enfants ou d'autres membres de la famille qui sont handicapés, et c'est une mesure qui est très importante dans notre société.
Comme nous le savons, les régimes enregistrés d'épargnes-invalidité sont le nouveau mécanisme d'épargne que notre gouvernement a instauré pour aider les parents et d'autres intervenants à mettre de côté des fonds pour l'avenir afin d'appuyer financièrement les enfants gravement handicapés. C'est un programme important qui comprend des changements notables au sujet desquels j'aimerais connaître votre opinion. Mais j'aimerais aussi montrer à quel point ce programme est important en citant une personne qui profitera des mesures proposées.
Voici ce qu'a dit Laura Mackenrot, une jeune femme aveugle de Vancouver qui défend ardemment la cause des personnes handicapées: « Cette mesure sera absolument incroyable pour les personnes handicapées du pays, car elle contribuera à améliorer leur existence et leur qualité de vie. Le reste du monde, les personnes handicapées du monde entier observent ce qui se passe au Canada; nous sommes littéralement en train de faire l'histoire, et je suis très heureuse d'être de la partie. »
Je me demande, monsieur le ministre, si vous pourriez faire un commentaire à ce sujet.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, de témoigner devant le Comité. C'est toujours un plaisir de vous compter parmi nous.
Je dirais rapidement que je suis un peu troublé par la question de M. Kramp au sujet des comptes-épargne libres d'impôt. J'ai eu un écho légèrement différent de la situation. J'ai parlé à quelques personnes qui éprouvent de la difficulté à cotiser à un REER — dont la saison bat son plein. En fait, certains retirent leur argent de leur REER.
Je ne vois donc pas comment vous pouvez affirmer que cette mesure remporte un énorme succès. Nous n'avons pas les chiffres à l'appui. J'ai parlé avec quelques personnes du secteur bancaire, qui disent avoir dépensé énormément en publicité sans que cela leur amène de nouveaux clients. Les gens sont découragés parce qu'ils ne peuvent tout simplement pas joindre les deux bouts, et encore moins essayer de mettre quelques sous de côté pour ouvrir un compte.
Nous avons entendu le témoignage de vos fonctionnaires la semaine dernière. À notre grande surprise, on a dépensé 115 millions de dollars en publicité pour faire connaître ce nouveau compte-épargne libre d'impôt. Le premier versement effectué à l'Agence du revenu du Canada est de 19 millions de dollars, et ce, simplement pour établir l'infrastructure d'un programme qui ne donnera probablement rien. Je ne sais vraiment pas ce qu'un compte pareil peut apporter. Même si les gens mettent 5 000 $ de côté, à un taux d'intérêt de 1 p. 100, je ne vois pas ce que le gouvernement du Canada y gagnera. Si j'offrais près de 50 millions de dollars aux contribuables, ils s'en serviraient probablement plus efficacement que l'a fait le gouvernement jusqu'à maintenant.
Ainsi, si les comptes-épargne libre d'impôt se révèlent un échec... J'ai cherché à comprendre comment cette mesure était supposée inciter les gens à épargner davantage, mais vous avez fait volte-face et dit tout à coup que ce compte n'est pas supposé faire augmenter l'épargne, mais bien agir à titre d'encouragement. J'examine donc de nouveau la mesure pour comprendre son effet incitatif. Mais il faut prendre en compte toutes les petites déductions fiscales ici et là. Je suis comptable de profession, et je parle de la question avec des amis et des électeurs. Ils ne voient aucune différence sur leur chèque de paie. Certains d'entre eux y perdent leur chèque de paie. Pour un revenu de 30 000 $, c'est 33 $.
N'aurait-il pas été plus facile de donner 200 ou 300 $ — ou le montant que vous voudrez — à ceux qui ont besoin d'argent pour stimuler l'économie comme nous devons le faire? Même si les gens peuvent se prévaloir de ces déductions fiscales personnelles, qu'ils travaillent jusqu'à la fin de l'année et remplissent leur rapport d'impôt 2009, ils ne recevront de remboursement qu'en avril 2010. Ainsi, même les mesures incitatives que prévoit le budget ne généreront pas d'encouragement direct.
Peut-être pourriez-vous commenter? J'aurai ensuite quelques brèves questions.