:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis heureux de constater qu’aucun des membres de votre comité n’a exigé un débat quand vous avez évoqué de l’apparence de l’occupant du fauteuil. J’ai pensé que c’était manifestement par respect pour la présidence.
[Français]
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je suis heureux d'avoir l'occasion d'informer les membres du comité des activités récentes de mon portefeuille.
[Français]
Je suis accompagné aujourd'hui de Michael Wernick, sous-ministre au ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, et de Nicole Jauvin, présidente de l'Agence canadienne de développement économique du Nord.
[Traduction]
Le Budget principal des dépenses présenté à ce comité décrit les ressources demandées au Parlement pour assumer les nombreuses responsabilités qui m'incombent à titre de ministre. Vous avez mentionné que nous discuterions également du Budget supplémentaire des dépenses. Je répondrai avec plaisir aux questions sur ces budgets lorsque j'aurai terminé mon discours.
Toutefois, j'aimerais d'abord parler de questions clés sur lesquelles je veux mettre l'accent au cours des 12 prochains mois. Vous reconnaîtrez un grand nombre de ces questions, puisqu'elles font partie d'un programme à long terme visant à améliorer concrètement la qualité de vie des Autochtones et des résidants du Nord, ainsi que de leurs communautés. Notre gouvernement a confirmé dans le discours du Trône de 2010 qu'il demeurait résolu à établir des relations plus solides et saines avec les Autochtones et à réaliser le vaste potentiel du Nord canadien. Nous concentrons nos efforts en vue d'apporter des changements concrets et mesurables dans la vie des Autochtones et des résidants du Nord.
[Français]
Nous continuons de faire des progrès en ce sens.
[Traduction]
Le Plan d'action économique du Canada a permis notamment d'accélérer ces progrès. Notre gouvernement a réservé 1,9 milliard de dollars sur deux ans pour la formation et le perfectionnement professionnel des Autochtones, le logement et les infrastructures et la Stratégie pour le Nord. J'ai déposé des rapports d'étape trimestriels très satisfaisants sur ces investissements. Le dernier a été présenté en mars dernier. Tous ces rapports sont affichés sur le site Web du ministère.
Les membres de ce comité le savent: mon mandat est vaste. C'est pourquoi j'aimerais aujourd'hui diviser mon discours en deux parties. Je parlerai d'abord des questions qui touchent les Autochtones. Les activités que nous avons réalisées dans le passé représentent une bonne indication des domaines dans lesquels nous comptons concentrer nos efforts à l’avenir.
Nous avons un programme législatif bien rempli. Par exemple, j'encourage fortement tous les partis à appuyer le projet de loi . Sans cette importante mesure législative, une section clé de la Loi sur les Indiens sur l'admission à l'inscription cessera de s'appliquer en Colombie-Britannique. Cette situation pourrait entraîner de sérieuses conséquences. Si nous n’adoptons pas ce projet de loi, environ 3 000 personnes par année seront privées de leur droit fondamental d'inscription à titre d'Indien et d'accès aux avantages qui découlent de ce titre — sans compter les milliers d’autres personnes partout au Canada qui pourraient également y avoir accès.
Le projet de loi , dont le but est de régler la question de longue date des biens immobiliers matrimoniaux dans les réserves, est examiné par le Sénat et, très bientôt, je comparaîtrai aussi devant le comité sénatorial pour en discuter.
Le projet de loi , déposé le 12 mai, a pour but de faciliter la réalisation de grands projets immobiliers commerciaux dans les réserves. Je remercie les nombreux membres du comité qui m’en ont parlé, et je vous suis reconnaissant du soutien que vous apportez à ce projet de loi.
Le projet de loi , également déposé le 12 mai, apportera clarté, cohérence et certitude juridique aux processus d'aménagement du territoire et d'évaluation environnementale au Nunavut.
Pas plus tard qu'hier, nous avons introduit le projet de loi , la Loi sur la salubrité de l'eau potable sur les terres des premières nations, lequel permettra au gouvernement du Canada de continuer à réaliser des progrès concrets quant à son engagement à améliorer la qualité de l'eau dans les réserves.
[Français]
J'aimerais remercier les membres du comité de leur travail et je les encourage à accorder leur appui à ces importantes initiatives législatives.
[Traduction]
Nous travaillons aussi de concert avec les communautés autochtones ainsi que les provinces et les territoires afin de réformer et de renforcer les services à l'enfance et à la famille, et l'éducation. Le budget de 2010 fait fond sur ces efforts en consacrant 53 millions de dollars sur deux ans à l'élaboration d'une approche en matière de services à l'enfance et à la famille axée sur la prévention à l’intention des enfants et des parents des premières nations.
Il est évident que ces investissements sont grandement nécessaires. La population autochtone au Canada est jeune et en croissance. Par exemple, le pourcentage de jeunes âgés de moins de 24 ans est plus élevé dans la population des premières nations dans les réserves que dans l'ensemble de la population canadienne. Et la population inuite croît encore plus rapidement.
Une population de plus en plus jeune entraîne une demande accrue au chapitre de l'éducation, du développement social et des infrastructures communautaires. Ces investissements essentiels jouent un rôle important dans les efforts visant à rendre les communautés plus solides et à permettre aux Autochtones de réaliser leur plein potentiel.
C'est pourquoi le budget de 2010 prévoit un financement de 30 millions de dollars sur deux ans pour soutenir la conception d'un accord tripartite prêt à mettre en oeuvre sur l'éducation de la maternelle à la 12e année. Je suis heureux d'annoncer que nous avons fait d'autres progrès dans la création de partenariats tripartites en éducation. En février, l'Assemblée des chefs des Premières nations signataires d'un traité en Alberta, le gouvernement de l'Alberta et le gouvernement du Canada ont signé un protocole d'entente visant à garantir que les élèves des premières nations reçoivent une éducation comparable à celle des autres Canadiens et obtiennent des résultats semblables, qu'ils fréquentent un établissement situé à l'intérieur ou à l'extérieur des réserves.
Les dirigeants autochtones, y compris le chef national, Shawn Atleo, ont désigné le développement économique comme l'un des facteurs clés d'une plus grande indépendance et autosuffisance. Notre gouvernement en convient. Les investissements dans le développement économique permettent aux Autochtones et aux résidants du Nord d'améliorer leur qualité de vie grâce à une participation économique fondée sur la saine gouvernance, le capital humain et les infrastructures. Après tout, la meilleure politique sociale consiste à établir une économie solide.
En plus des dépenses pour les services de base, Affaires indiennes et du Nord Canada fait la promotion du développement économique dans les communautés autochtones ainsi que des possibilités commerciales, à l'intérieur comme à l'extérieur des réserves. Le ministère s'emploie aussi à négocier et à surveiller la mise en oeuvre des accords sur les revendications globales et particulières, y compris la mise en oeuvre de formes pratiques d'autonomie gouvernementale.
[Français]
J'aimerais maintenant vous parler de la partie de mon mandat qui porte sur le Nord.
[Traduction]
Notre gouvernement va de l'avant avec la mise en oeuvre de la Stratégie pour le Nord. Nous réalisons des progrès considérables dans la création d'une station de recherche de calibre mondial dans l'Extrême Arctique. Des ressources provenant du Fonds pour l'infrastructure de recherche dans l'Arctique ont été offertes à 20 partenaires des quatre coins de l'Arctique canadien pour leur permettre d'améliorer leurs installations scientifiques et de recherche.
Par ailleurs, nous réformons activement les régimes de réglementation dans le Nord afin de nous assurer que le potentiel en ressources de la région puisse être exploité, tout en mettant en place un processus qui permettra de mieux protéger l'environnement. Le 3 mai, j'ai annoncé le lancement de notre plan d'action visant à améliorer les régimes de réglementation dans le Nord. Ce dernier fait fond sur les progrès réalisés jusqu'à maintenant et contient des mesures importantes qui nous permettront de rendre le cadre de réglementation plus solide, efficace et prévisible. Nous nous employons à faire en sorte que les résidants du Nord aient un plus grand contrôle sur leur avenir et à prendre des mesures qui jetteront les bases du transfert des responsabilités.
Le budget de 2010 énonce notre vision et décrit les investissements que nous comptons effectuer pour la deuxième année du Plan d'action économique du Canada. Des investissements stratégiques évalués à plus de 100 millions de dollars sur deux ans amélioreront le climat commercial et nous aideront à relever les principaux défis en matière de santé dans le Nord.
Bien entendu, l'un des défis constants dans le Nord est l'accès à des aliments sains. Pour aider les résidants du Nord à relever ce défi, j'ai annoncé la semaine dernière seulement un nouveau programme de subvention au commerce de détail des aliments dans le Nord que j’appelle « Nutrition Nord ». Ce nouveau programme rendra plus accessibles et abordables les aliments sains pour les membres des communautés isolées du Nord. Les résidants du Nord nous ont aidés à concevoir le programme. Il a fait l’objet de nombreuses consultations, et les résidants du Nord nous aideront à surveiller sa mise en oeuvre par l'intermédiaire d'un conseil consultatif.
Pour la première fois, le Budget principal des dépenses comprend un financement de 61 millions de dollars pour l'Agence canadienne de développement économique du Nord. L'Agence, qui a été mise sur pied en août 2009, est le premier organisme de développement régional créé pour le Nord et le seul organisme fédéral dont l'administration centrale est située dans le Nord. Elle a pour mandat de coordonner et de réaliser des activités fédérales de développement économique adaptées aux besoins uniques du Nord canadien. Il s'agit d'une réalisation importante de notre Stratégie pour le Nord.
Monsieur le président, le montant de 7,3 milliards de dollars alloué aux programmes et aux services d'Affaires indiennes et du Nord Canada dans le Budget principal des dépenses correspond à une hausse nette d'environ 367 millions de dollars, c’est-à-dire une augmentation de 5,3 p. 100 par rapport à l'an dernier. En plus du Budget supplémentaire des dépenses (A) d'Affaires indiennes et du Nord Canada déposé à la Chambre le 25 mai dernier, le budget du ministère pour 2010-2011 s'élèvera à environ 7,5 milliards de dollars.
[Français]
Monsieur le président, ces dépenses montrent clairement notre engagement à répondre aux besoins essentiels des Métis, des Inuits, des membres des Premières nations et des résidants du Nord.
[Traduction]
Le Budget principal des dépenses nous permettra de nous rapprocher de ces objectifs en prenant des mesures opportunes et ciblées dans des domaines comme le logement, l'éducation, l'autonomie gouvernementale et les revendications territoriales. En collaborant avec les Autochtones et les résidants du Nord, nous apporterons des changements positifs et contribuerons à assurer un avenir prometteur à la région.
Je suis honoré que m'ait confié cet important mandat, et je suis impatient de continuer à aller de l'avant avec ce programme que je considère très ambitieux, dans le cadre de relations très constructives avec les députés, tant au Parlement qu’ici, en comité.
Merci beaucoup.
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Il s'agit de Mississaugas of New Credit. Cette revendication a été réglée à l'extérieur du processus de règlement des revendications particulières, à cause de la valeur du règlement.
En réalité, les revendications de ce genre ne sont pas nombreuses. Comme elles représentent de grosses sommes d'argent, elles sont très complexes. Jusqu'à présent, je pense que nous avons pu les régler. Chacune d'entre elles s'est soldée de façon différente, et les demandes des premières nations ont été si uniques que je doute que nous puissions établir une formule. Le processus de règlement des revendications particulières est basé sur une formule. Nous pouvons ainsi mettre en place le processus et les procédures nécessaires pour régler ces cas, parce que les revendications sont d'une certaine nature et d'une certaine valeur, et nous avons un processus.
Pour ce qui est des autres, quand on parle d'environ 1 milliard de dollars, il faut alors tenir compte de la recherche requise et de la capacité de la première nation de s'en occuper, que ce soit par le recours à des prêts ou peu importe... Chaque cas s'est révélé unique en son genre.
Cela dit, comme je l'ai mentionné, nous avons réglé la revendication de Mississaugas of New Credit. C'est un règlement de plus de 150 millions de dollars, preuve qu'on peut en venir à bout. Le règlement du projet de la baie James que nous avons négocié, pour sa part, se chiffrait à plus de 1 milliard de dollars. Alors c'est possible, mais ces revendications sont traitées au cas par cas et elles sont présentées au cabinet au cas par cas. Je me présente là et j'expose mon point de vue sur le règlement éventuel.
Ces dossiers sont si complexes et si gros que je doute que nous puissions les uniformiser. J'ignore comment nous pourrions améliorer le processus.
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C'est une formidable circonscription.
Merci, monsieur le président, et merci, monsieur le ministre, d'être venu ici aujourd'hui.
Je suis quelque peu soulagé. Sept minutes, c'est si vite passé. Je suis heureux que mon collègue ait mentionné le Plan d'action économique du Canada d'entrée de jeu, parce que cela me permet de mettre l'accent sur un enjeu qui, selon moi, est important pour les circonscriptions de bon nombre de membres du comité et qui est très important dans la mienne. Il s'agit du programme Nutrition Nord Canada.
Je tiens à souligner le travail acharné de votre bureau et du conseil consultatif nouvellement créé pour la réorganisation majeure d'un programme qui a toujours eu les meilleures intentions, mais qui avait de sérieux défauts structuraux, peut-être depuis le début, qui l'empêchaient d'atteindre ses buts. Dans deux ou trois collectivités de ma circonscription dans lesquelles j'ai travaillé avant d'être élu, nous évitions ce programme; nous trouvions simplement d'autres moyens comme les transporteurs aériens et Winnipeg Harvest pour distribuer des aliments subventionnés aux groupes particulièrement vulnérables dans le cadre du programme de santé maternelle et infantile que nous avions mis en place par exemple. Les défis à relever étaient énormes, et j'en suis conscient.
Ce programme semble essayer de corriger bon nombre de problèmes qui avaient été cernés par le passé, monsieur le ministre. J'aimerais vous entendre sur deux ou trois de ces problèmes. Il y en a six ou sept au total, mais je sais que nous n'avons pas le temps. J'aimerais donc me concentrer sur l'intégrité du programme en ce qui concerne l'admissibilité et la non-admissibilité. Par exemple, il y avait des listes d'aliments et de produits inclus dans le programme. Ce programme, mis au point par les habitants du Nord et géré par les habitants du Nord, sera, on le souhaite, capable de corriger la situation.
Le deuxième enjeu, c'était l'impossibilité d'évaluer de manière adéquate les résultats atteints par le programme. Il est toujours intéressant de constater que dans une collectivité isolée, les pommes de terre peuvent coûter 13 $, et dans une autre 18 $, alors qu'une collectivité n'est pas vraiment plus au nord ou plus au sud que l'autre. La seule explication qui a été donnée était que les pommes de terre coûtaient plus cher, mais aucune raison n'a vraiment été précisée. Le programme avait des iniquités, et il y avait un tarif subventionné fixe de 80 cents par kilogramme, mais cela ne tenait pas compte du fait qu'il y a des collectivités où les produits sont beaucoup plus chers. Même dans ma propre circonscription, un produit peut être plus cher, par exemple, à Fort Severn qu'à Pikangikum.
Pour terminer, monsieur le ministre, dans la limite du temps qui m'est accordé, pourriez-vous parler de l'importance de laisser une place au secteur privé dans le programme en tant que partie prenante? Il y avait déjà participé d'une certaine manière, mais, selon moi, la perception sur le terrain dans les collectivités était qu'il n'y avait pas de subvention. Toutefois, dans le cadre de ce programme, nous semblons réaliser des ententes très stratégiques avec le secteur privé qui apportent des avantages plus concrets aux yeux de la population. Je sais que le programme contient un mécanisme qui permet justement de le faire.
Je vais m'arrêter ici. Vous pourrez prendre le reste de mon temps pour répondre. Je me suis chronométré, et il reste trois minutes et demie. J'ai démarré le chronomètre avant lui. Donc, si vous voulez bien commencer à répondre, monsieur le ministre, ce serait parfait.
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Je ne peux pas dire qu'il en fait partie.
Beaucoup d'efforts sont allés à la conception de ce programme. Il y a eu beaucoup de réunions, de consultations, et je crois que nous sommes arrivés à un résultat équilibré.
Je vais simplement répondre directement à vos questions.
D'abord, l'idée à la base du programme, c'est de livrer des aliments plus nutritifs au meilleur prix possible et de faire en sorte que les aliments les plus nutritifs soient à la portée de toutes les bourses. Nous avons apporté des changements au programme selon cette optique — par exemple, la liste des aliments admissibles. Si quelqu'un dit que son aliment gras et salé préféré ne se retrouve plus sur la liste, nous lui répondons que ce n'est pas surprenant, parce que Santé Canada nous a aidés à établir la liste des aliments les plus nutritifs qui doivent recevoir le plus de subventions: le lait, les oeufs et les fruits et légumes. Ce sont là des aliments dont la livraison est chère, mais plus ces produits se retrouveront dans l'alimentation des gens, plus ils seront en santé.
Ensuite, nous mettons l'accent aussi sur les aliments traditionnels. L'un des problèmes que nous avions auparavant, c'était que la conception du programme faisait en sorte que les aliments traditionnels étaient admissibles seulement s'ils provenaient d'un point d'entrée. Les gens pensaient donc que s'ils pouvaient transporter leur viande de caribou à Churchill, ils pourraient ensuite la faire livrer par avion dans leur collectivité. Cependant, cela n'est pas très logique. Nous mettons donc l'accent sur les aliments traditionnels, parce qu'ils ont des bienfaits évidents sur la santé des gens qui les consomment. Ils ont une faible teneur en gras, ils sont des aliments sains, ils sont offerts localement et ils créent aussi quelques emplois dans les collectivités.
D'abord, en ce qui concerne la liste des aliments admissibles, elle a été établie en collaboration avec Santé Canada. Nous avons aussi exclu les denrées non périssables. Nous allons exclure les denrées non périssables et les produits non alimentaires et nous allons demander aux gens d'utiliser un autre moyen de transport que le fret aérien, qui s'avère le moyen le plus cher. Donc, les histoires d'horreur comme nous en avons entendu de gens qui se sont fait livrer des pneus de secours, au lieu du lait et des oeufs, par l'entremise du Programme d'approvisionnement alimentaire par la poste ne seront plus possibles en vertu de ce programme, et nous n'en sommes pas désolés. Nous devons accorder la priorité à la nourriture. Les produits qui peuvent être transportés par voie maritime ou par les routes d'hiver, lorsque c'est possible — des couches jetables, par exemple — devraient être livrés par le moyen le plus économique. Utilisez le transport maritime ou les routes d'hiver, mais pas la voie des airs, parce que c'est le moyen le plus cher.
C'est ainsi que la liste des aliments admissibles a été établie.
Le rendement du programme reçoit également son lot de plaintes — par exemple, les gens veulent connaître le fonctionnement du programme et se demandent par quel moyen ils peuvent savoir si le programme fonctionne. On entend les histoires.
AINC travaillera de concert avec chaque collectivité admissible pour en venir à des accords pour s'en assurer. Comme vous l'avez dit, elles sont toutes isolées, mais il y a tout de même différents niveaux d'isolement. Une collectivité très isolée aura un tarif différent d'une autre qui peut être desservie par avion, mais qui est relativement plus près. Cela entraîne une différence de coûts majeure. Elle doit donc être prise en considération, et des ententes doivent être conclues avec les détaillants pour s'assurer du bon fonctionnement du programme.
La présence du conseil consultatif s'avère aussi importante. L'un des commentaires que nous avons entendus, c'était que les décisions qui étaient prises doivent être réévaluées à mesure que le temps passe. Les gens qui participent au programme et qui sont sur le terrain ou dans les magasins ne peuvent pas influencer les décisions concernant, entre autres, la liste des aliments admissibles et le moyen par lequel ils sont transportés. Donc, pour nous aider, d'une part, à mettre en place le programme de manière, je crois, plus équitable et pour garantir, d'autre part, aux gens que ce programme doit écouter les habitants du Nord qui l'utilisent, nous avons créé un conseil consultatif pour nous conseiller sur tout: de la liste des aliments admissibles à la manutention des produits sur place, sans oublier leur opinion quant à savoir s'ils en profitent.
Finalement, il y a une clause en matière de vérification dans l'entente officielle qui devra être établie et que chaque détaillant devra accepter...
Dans l'un de nos discours du Trône, nous avons promis de nous pencher sur la réforme du système d'approvisionnement alimentaire par la poste. Par la suite, bien entendu, nous avons fait nos propres analyses internes, parce que ces choses se font de façon continue, mais je voulais aussi des avis externes. J'ai donc engagé un représentant spécial externe pour s'occuper de cela pour moi et pour m'assurer qu'il pourrait se rendre dans les collectivités qui participaient au Programme d'approvisionnement alimentaire par la poste, et où il pourrait parler à tout le monde, des transporteurs aériens au personnel des points d'entrée, et j'en passe. Puis, à son retour, il devait me faire part de ses observations et de ses recommandations.
De plus, il y a eu 70 réunions différentes avec les intervenants des collectivités. Soixante-dix réunions séparées ont eu lieu. J'ai assisté à bon nombre d'entre elles. J'ai rencontré certaines personnes ici à Ottawa, et d'autres sur le terrain. Je pense que tout le monde essaie sincèrement de trouver la meilleure façon de faire progresser les choses pour que le système fonctionne mieux.
Parmi les plaintes, on retrouve des thèmes communs. La question du manque de reddition de comptes a déjà été soulevée. Comment faire pour savoir que la subvention ou les économies sont transmises aux bénéficiaires? Pourquoi les subventions sont-elles utilisées pour des produits autres que des aliments ou, à plus forte raison, des aliments nutritifs? Nous avons aussi entendu la plainte suivante: « Vous ne nous écoutez pas. Nous n'avons aucun moyen de vous faire parvenir des renseignements en cas de plainte ou de problème, parce que la gestion du programme se fait à Ottawa, ou par Postes Canada, et il n'y a aucun mécanisme qui nous permette d'avoir l'influence que nous devrions avoir à titre de bénéficiaires du programme. »
Je pense que nous avons réglé beaucoup de ces problèmes et que nous avons essayé de réduire la chaîne d'approvisionnement. Je pense que nous avons la participation complète du secteur privé. Je crois que les principes de la libre entreprise s'appliquent au programme. Autrement dit, quel est le meilleur moyen pour envoyer le plus d'aliments, le plus d'aliments nutritifs au plus grand nombre de personnes et au meilleur prix?
Les lignes directrices à ce sujet viennent du comité consultatif. Nous avons demandé à Elizabeth Copeland de présider ce comité et nous aurons un groupe représentatif qui ne va pas, soit dit en passant, défendre des intérêts particuliers. Nous ne cherchons pas des gens issus d'organismes, de grandes sociétés ou quelque chose de ce genre. Nous voulons des gens qui utilisent le programme, qui représentent toutes les régions concernées. Cela permettra de rassurer les gens du fait que les consultations qui ont eu lieu jusqu'à ce jour — qui ont été menées de bonne foi et qui étaient assez importantes, je crois — se poursuivront après l'annonce du programme.
Il est important que les gens aient le sentiment, alors que nous allons de l'avant, que s'ils constatent une anomalie dans le programme, s'ils voient un problème surgir, ils puissent contacter ce comité consultatif pour régler ce problème avant qu'il ne prenne racine. C'était un des problèmes que nous avions par le passé.
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Par exemple, comme vous le savez, la vient du Nord et lorsqu'elle visite les collectivités du Nunavut, elle utilise souvent son téléphone mobile pour prendre des photos dans les magasins.
C'est elle qui a photographié la dinde à 200 $ et demandé comment une dinde pouvait coûter aussi cher. On s'est empressé de lui répondre que c'était simplement une erreur, que le prix n'aurait jamais dû être aussi élevé; c'était la moitié moins, ce qui est tout de même onéreux, alors il n'y a pas à s'en faire. Mais elle souligne, comme bien d'autres l'on fait, que cette situation se répète trop souvent. Une dinde à 200 $ c'est une chose, mais un ananas à 60 $ c'est une autre histoire. Et lorsqu'on signale l'incongruité aux responsables, ils répondent plus souvent qu'autrement qu'ils sont désolés pour l'erreur, que le prix aurait dû être plus bas.
Ces problèmes montrent bien que nous avons besoin d'une disposition de vérification plus rigoureuse. Je ne dis pas que des membres du conseil consultatif devraient se rendre dans la collectivité à chaque fois que cela se produit, mais nous devrions pouvoir compter sur un solide système de vérification pour que chacun soit tenu de justifier l'utilisation des sommes reçues pour offrir à ces collectivités un accès plus facile à des aliments moins coûteux et plus nutritifs.
Il est possible que certains déplacements soient requis. Je n'en sais trop rien, mais j'ai l'impression qu'une grande partie du travail consistera à suivre les dispositions de vérification convenues entre le MAINC et les détaillants pour effectuer le suivi nécessaire à la reddition de comptes.
Comme les visites se multiplieront, on pourra obtenir directement l'information, mais une grande partie du travail consistera à assurer le traitement approprié des plaintes, le suivi adéquat des vérifications et l'obtention de résultats en bout de ligne.
Le comité consultatif n'aura donc pas à faire lui-même les vérifications. Ces vérifications seront prévues dans les ententes conclues avec les détaillants, mais les membres du comité pourront en analyser les résultats et formuler des recommandations en conséquence. On exigera également des détaillants qu'ils installent une signalisation dans leur magasin pour indiquer les rayons bénéficiant le plus du financement du programme Nutrition Nord, comme les fruits, les légumes et les oeufs; les aliments les meilleurs pour la santé.
En outre, Santé Canada participera à un programme visant à enseigner une cuisine plus saine et une meilleure alimentation, car les gens doivent apprendre à utiliser ces produits qui, dans bien des cas, sont relativement nouveaux dans le Nord. On les conseillera donc sur la façon de mieux se nourrir et d'intégrer des éléments nutritifs à toutes les facettes de leur alimentation, des goûters jusqu'aux repas principaux.
Ils n'ont pas besoin d'aide quant à la façon d'inclure des aliments locaux dans leur régime alimentaire, mais Santé Canada veut s'employer, dans le cadre du programme Nutrition Nord, à faire la promotion de pratiques plus saines dans l'alimentation et la préparation des alimentations de telle sorte que les gens en tirent tous les avantages possibles.
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Je vous remercie. Si nous n'avons pas le temps de répondre à toutes vos questions, nous vous fournirons ultérieurement tous les renseignements requis.
Je pourrais commencer par vous donner quelques informations au sujet de l'eau potable et des eaux usées. Tout d'abord, entre 2006 et 2012, soit entre notre arrivée au pouvoir et la fin de la période visée par ce budget, le gouvernement du Canada aura investi un total d'environ 2,3 milliards de dollars dans les infrastructures d'approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées des premières nations. C'est une priorité de tout premier plan, tant pour les premières nations que pour nous. Cela demeure l'une de nos priorités principales, bien que je doive admettre que certaines questions ont pu prendre davantage d'importance au fil des trois dernières années. Je crois que les gens ont pu constater un effort légitime de notre part dans ce dossier.
Nous avons annoncé notre plan d'action pour l'approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées, et le montant de 330 millions de dollars que vous avez mentionné ne s'applique qu'à une seule année. Ces sommes appuient la construction d'infrastructures dans tout le pays. Elles servent également à la formation des opérateurs des usines de traitement des eaux. Comme vous le savez, il n'est pas rare qu'une très bonne usine soit confiée à un opérateur non compétent, ce qui fait qu'elle n'est pas aussi efficace qu'elle pourrait l'être. Nous avons eu de tristes exemples de situations semblables dans différentes régions, ce qui nous a incité à investir davantage à ce titre dans le cadre du programme des formateurs itinérants, par exemple, pour nous assurer que les opérateurs de ces usines soient accrédités et maintiennent le niveau de compétence requis.
Je vous ai parlé des mesures législatives qui seront adoptées. J'estime que l'établissement d'un cadre législatif sera primordial pour la suite des événements. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles le Congrès des chefs des premières nations de l'Atlantique a accepté de servir de groupe pilote. À l'heure actuelle, nous faisons tous de notre mieux dans le contexte des politiques en place, mais lorsqu'un cadre législatif aura été établi, tout le monde saura précisément ce qu'il a à faire, qui est responsable, quelles normes s'appliquent, quels sont les règlements en vigueur et qui doit assurer leur application. On sera ainsi beaucoup plus efficace dans la gestion de l'approvisionnement en eau potable et du traitement des eaux usées pour les premières nations.
Il n'y a actuellement aucune législation en la matière et je crois que la majorité des Canadiens n'en sont même pas conscients. Ils doivent compter sur la bonne volonté du gouvernement, si je puis m'exprimer ainsi. Je pense que si nous arrivons à adopter les mesures législatives pertinentes et à dégager un consensus quant aux prochaines étapes, ce sera un grand pas en avant pour tout le monde. Alors que tous les autres Canadiens sont protégés par des normes établies par la loi et la réglementation, pour les premières nations, il n'y a que des politiques, mais aucune mesure législative. J'estime que nous devons agir en ce sens.
Ce plan d'action prévoit également des ressources pour le contrôle de la qualité de l'eau. Nous collaborons avec Santé Canada pour nous assurer que ce contrôle s'effectue de manière appropriée. Nous participons aussi à des campagnes de santé publique, notamment pour sensibiliser la population, de telle sorte que les gens sachent comment utiliser et protéger leur réseau d'approvisionnement en eau, surtout dans les réserves.
Il s'agit donc d'un plan d'action très détaillé qui s'articule autour de toutes ces composantes.
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Depuis 2006, nous appliquons une stratégie qui s'articule essentiellement autour de trois volets. Le premier volet, c'est l'installation elle-même. Comme la ministre l'indiquait, une grande quantité de fonds ont été consacrés à la construction d'usines de traitement et de stations d'épuration des eaux usées. Nous avons besoin de ces installations et il y avait beaucoup de rattrapage à faire du côté des collectivités des premières nations.
Le deuxième volet concerne les questions liées à la capacité de gestion, de formation et d'inspection, entre autres. Des sommes considérables y ont également été investies.
Le troisième volet — la lacune que cherchait à combler le projet de loi — consiste en l'établissement de règles du jeu bien claires. Il faut élaborer des normes pour que les ingénieurs sachent quoi construire, que les inspecteurs sachent quoi vérifier et que les gens puissent suivre une formation pour faire fonctionner les systèmes. Pour ce faire, il faut que chacun soit bien conscient des règles applicables. Ainsi, les critères utilisés pour l'approbation des systèmes d'approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées dans les réserves seront très semblables à ceux appliqués par ailleurs. Cette stratégie en trois volets est donc maintenant menée à terme avec la mise en oeuvre de normes.
Nous avons appliqué une méthodologie et déjà déposé quatre rapports qui sont accessibles, je crois, sur le site Web parlementaire. Nous avons cerné les réseaux que nous jugeons à risque élevé en raison d'une combinaison de circonstances et de capacités. Le nombre de ces réseaux diminue sans cesse. Il y en avait 193 au départ et nous n'en recensons plus que 49, avec un plan d'action pour chacun d'eux. Si vous me laissez un peu de temps, je pourrais vous fournir les différents échéanciers pour chaque collectivité.
Dans certains cas, ce n'est pas nécessairement facile. Il y a d'importants problèmes de génie à régler. Il y a un problème de source d'approvisionnement. Il y a contamination par l'uranium dans un endroit où la situation sera difficile à régler. Nous avons également une collectivité où deux premières nations voisines ne s'entendent pas au sujet des emplacements retenus et cela fait partie des situations avec lesquelles nous devons composer.
Nous espérons bien pouvoir continuer à réduire sans cesse le nombre de réseaux à risque. Dès le début du processus, nous avons identifié 21 collectivités où la situation était réellement prioritaire; nous avons ramené ce nombre à trois et nous espérons bien pouvoir régler également ces dossiers. Les efforts se poursuivent sur tous ces tableaux et nous nous ferons un plaisir de vous fournir tous les détails nécessaires sur les différentes collectivités.
Les médias font beaucoup état du nombre d'avis d'ébullition de l'eau. Ce n'est pas vraiment un indicateur utile, car il peut s'agir d'une situation temporaire. Un tel avis a été émis par la ville de Vancouver. S'il y a déversement dans le réseau ou en cas de ruissellement printanier, il va de soi que le problème n'est que temporaire et qu'il n'y a pas lieu d'établir des mesures à long terme. De concert avec Santé Canada, nous utilisons une méthodologie de gestion du risque qui me semble bien comprise par les responsables des installations.
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Je vous remercie beaucoup pour la question; c'est très apprécié.
Pour commencer, permettez-moi de vous présenter Michel Robillard, qui est vice-président chez CanNor. C'est le premier haut dirigeant de l'agence à vivre à Iqaluit. Michel a une expérience pratique de la vie dans le Nord. Je pense qu'il a déjà assisté à une séance du comité.
Vous avez posé une question au sujet de la station de recherche dans l'Arctique, qui est un dossier dont s'occupe le ministère de mon collègue ici présent, Michael, qui voudra peut-être ajouter quelque chose à mes propos, si vous n'y voyez pas d'inconvénients. C'est la même chose avec les installations portuaires de Pangnirtung, qui relèvent du ministère des Pêches et des Océans. Je crois comprendre qu'on envisage de terminer la phase 1 de ce projet au cours de la prochaine année environ. Mais je le répète, c'est un dossier qui relève du ministère des Pêches et des Océans.
Quant aux progrès que nous avons accomplis de notre côté, permettez-moi de vous parler de l'ouverture du Bureau de gestion des projets nordiques, annoncée par le ministre le 3 mai dernier. Ce bureau aura pour mission de fournir des conseils à de grands promoteurs de projets d'exploitation des ressources dans le Nord, afin de les aider dans leurs démarches et de coordonner le rôle de toutes les agences fédérales qui interviennent dans le processus.
Notre objectif est de faire de ce bureau un pivot important pour soutenir le développement économique dans le Nord, ce qui nous donnera l'occasion, avant tout, de comprendre rapidement quels projets seront susceptibles de voir le jour, et d'offrir aux promoteurs une certaine garantie quant à la rapidité, à la prévisibilité et à la transparence du processus réglementaire fédéral.
Ce qui est intéressant, c'est le lien que nous pouvons établir avec notre volet de développement économique, qui nous permet d'appuyer certains de ces projets dans les communautés proches des endroits où ils seront développés et d'offrir des perspectives d'emplois, grâce à la réalisation de ces grands travaux.
J'espère que cela répond un peu à vos questions, monsieur Duncan.