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Bon avant-midi aux députés, aux témoins et aux invités.
Il s'agit de la 50e séance du Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, notre étude porte sur le traitement judiciaire des revendications particulières.
[Traduction]
Il s'agit de la première séance où nous étudierons les revendications particulières, surtout celles qui dépassent la limite de 150 millions de dollars définie dans la politique et dans les dispositions législatives sur les revendications particulières.
Avant tout, j'aimerais informer les membres du comité que nous avons, aujourd'hui, pas mal de questions à régler concernant les travaux du comité. Selon l'ordre du jour, la première heure est réservée aux témoins. Je crois que nous pourrons prendre un peu plus de temps au besoin, mais je tiens à réserver au moins 45 minutes aux travaux du comité. Nous procéderons ainsi.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à Colleen Swords, sous-ministre déléguée du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.
Colleen, je vous laisserai le soin de présenter Mme Dupont, si elle arrive à temps. Nous passerons ensuite au prochain témoin.
Veuillez présenter vos exposés dans l'ordre prévu; les membres du comité vous poseront ensuite leurs questions.
Madame Swords, vous avez 10 minutes pour votre exposé.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui, et je remercie le comité de me donner cette occasion de contribuer à son étude du processus concernant le Tribunal des revendications particulières et celui visant à traiter les revendications particulières d'une valeur dépassant 150 millions de dollars. J'espère que ma collègue Anik Dupont arrivera sous peu.
J'ai une brève déclaration, après quoi nous serons heureuses de répondre à toutes les questions que le comité voudra nous poser.
[Français]
Comme vous le savez, le processus de règlement des revendications particulières est un mécanisme de règlement des différends offert aux Premières nations à titre de solution de rechange aux litiges. Le principal objectif de ce processus est de nous permettre de nous acquitter de nos obligations juridiques envers les Premières nations au moyen d'ententes de règlement négociées.
En juin 2007, le premier ministre a annoncé l'initiative La justice, enfin. Cette initiative a engendré une réforme fondamentale du processus de règlement des revendications particulières et vise à corriger l'apparence de conflit d'intérêts dans un processus où le gouvernement évaluait les revendications et décidait de l'issue de celles-ci. De même, l'initiative La justice, enfin avait pour but de combler les lacunes du processus qui ont, au fil du temps, mené à l'accumulation d'un important arriéré de revendications non résolues.
La pierre angulaire de l'initiative La justice, enfin était la Loi sur le Tribunal des revendications particulières. C'est une loi fédérale élaborée conjointement avec l'Assemblée des Premières Nations en vertu de la quelle le Tribunal des revendications particulières a été créé. Le tribunal est totalement indépendant du gouvernement. Il possède l'autorité de rendre des décisions exécutoires en ce qui concerne la validité des revendications particulières et d'octroyer des indemnisations pouvant atteindre un maximum de 150 millions de dollars. Le tribunal répond aux préoccupations relatives à l'apparence de conflits d'intérêts quant au processus.
Le tribunal fournira aux Premières nations une décision sans appel et exécutoire en ce qui concerne le règlement de leurs revendications lorsqu'il n'a pas été possible de parvenir à un règlement négocié. Il offre une étape finale du mode parallèle de règlement de conflits.
[Traduction]
À titre d'organisme indépendant, le Tribunal des revendications particulières est responsable de l'élaboration de ses propres règles de pratique et de procédure. Le gouvernement du Canada a fourni des commentaires sur la version préliminaire des règles de pratique et de procédure proposées par le tribunal et a participé à la réunion du comité consultatif sur les règles convoquée par le président du tribunal en octobre. Je vais laisser à mes collègues du ministère de la Justice l'occasion de fournir des commentaires supplémentaires sur le tribunal.
La Politique sur les revendications particulières et le processus de règlement n'ont pas été conçus pour traiter les revendications de valeur exceptionnellement élevée. L'initiative La justice, enfin a reconnu que les revendications particulières de plus de 150 millions de dollars sont d'un niveau de complexité et d'une portée financière qui justifie un différent type d'examen. Le processus visant à traiter les revendications particulières de valeur élevée est, dans le fond, un processus du Cabinet. Les revendications de valeur de plus de 150 millions de dollars requièrent que le ministre obtienne un mandat du Cabinet précis avant d'accepter ces revendications pour négociation.
Les discussions avec les Premières nations se poursuivent en ce qui a trait aux revendications pouvant avoir une valeur élevée ayant été acceptées aux fins de négociation avant la mise sur pied de l'initiative La justice, enfin. J'aimerais souligner qu'à l'heure actuelle, il n'y a que très peu de revendications de valeur élevée. Un examen attentif de l'inventaire actuel des revendications particulières a révélé qu'il n'y a aucune revendication dont la valeur pourrait éventuellement dépasser 150 millions de dollars, autres que celles qui sont actuellement traitées.
Conformément à l'accord politique conclu en novembre 2007 entre le gouvernement du Canada et l'Assemblée des Premières Nations, les cadres supérieurs du ministère ont rencontré les représentants de l'APN à plusieurs reprises en 2009 afin de discuter du processus de règlement des revendications de valeur élevée et ont également participé à un groupe de réflexion sur ce sujet, parrainé par l'APN.
Le point de vue de l'APN, des Premières nations et de leurs représentants juridiques est bien compris par le gouvernement du Canada.
Le financement relatif au règlement des revendications particulières et des jugements du tribunal provient du Fonds de règlement des revendications particulières de 2,5 milliards de dollars établi dans le cadre de l'initiative La justice, enfin. Le règlement des revendications de valeur élevée, c'est-à-dire de plus de 150 millions de dollars, n'est pas financé à partir du Fonds de règlement des revendications particulières, mais est plutôt prévu dans le cadre budgétaire.
Pour terminer, j'aimerais vous fournir un résumé des progrès réalisés en vue de combler le retard dans le traitement des revendications qui s'étaient accumulées avant l'initiative La justice, enfin. Le 16 octobre 2008, lorsque la Loi sur le Tribunal des revendications particulières a pris effet, il y avait au total 541 revendications à l'étape de l'évaluation et 144 revendications à l'étape de la négociation. Le 15 février 2011, le nombre des revendications particulières à l'étape de l'évaluation se chiffrait à 270, et le nombre des revendications particulières à l'étape de la négociation était réduit à 90.
Comme vous le savez, le Tribunal des revendications particulières prévoit un délai de trois ans pour l'évaluation et trois ans pour la négociation de revendications particulières. Tout porte à croire que d'ici le 16 octobre 2011, le ministre aura informé toutes les Premières nations avec des revendications en attente à l'étape de l'évaluation du processus des revendications particulières de la décision d'accepter ou non la négociation de leurs revendications. Des plans sont également en place pour s'assurer que les tables qui touchent à leur fin sont dûment mandatées pour conclure des conventions de règlement.
Depuis le 1er avril 2010, 12 revendications particulières ont été réglées pour une valeur de près de 507 millions de dollars, ce qui constitue le montant le plus élevé jamais versé au cours d'un exercice depuis l'adoption de la politique.
Quoique des progrès considérables aient été réalisés, il reste encore beaucoup de travail à accomplir. L'année qui vient devrait être très chargée, surtout avant la mi-octobre. Nous continuerons de faire tout notre possible pour traiter l'arriéré de revendications et maintenir un processus efficient et équitable afin de traiter et de régler toutes les nouvelles revendications.
Merci beaucoup de m'avoir accordé ce temps, et ce sera un plaisir pour moi de répondre à toutes questions que le comité voudra me poser.
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Merci, monsieur le président. Je vous remercie de nous avoir invitées à comparaître.
Comme vous l'avez dit, je suis accompagnée aujourd'hui de Mme Deborah Friedman, avocate générale de la Section des revendications particulières du ministère de la Justice ainsi que des services juridiques du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien.
[Français]
Le ministère de la Justice et le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien sont des partenaires clés dans la mise en oeuvre du Plan d'action relatif aux revendications particulières datant de juin 2007, intitulé La justice, enfin. Cette mise en oeuvre a été et demeure une priorité pour le ministère de la Justice.
[Traduction]
Mon exposé vise trois objectifs. Tout d'abord, je veux vous décrire le rôle qu'a joué le ministère de la Justice dans la création du Tribunal des revendications particulières, y compris dans le processus de nomination. Ensuite, j'aimerais faire le point sur les mesures prises par le ministère pour rattraper le retard dans le traitement des revendications particulières. Enfin, je veux vous donner un aperçu des mesures adoptées pour accélérer le processus interne.
Comme l'a dit ma collègue, Mme Swords, le Tribunal des revendications particulières est la pierre angulaire de l'initiative La justice, enfin. Il s'agit d'un organisme fédéral indépendant composé de juges, qui a l'autorité de rendre des décisions sans appel et exécutoires pour le Canada et les Premières nations concernant la validité des revendications particulières qui n'ont pu être réglées au cours des négociations. Le tribunal peut octroyer des indemnités pouvant atteindre un maximum de 150 millions de dollars.
Le 26 novembre 2010, le ministère de la Justice a annoncé le renouvellement de la nomination des juges actuels pour des mandats respectifs de cinq ans, de trois ans et d'un an. De plus, le ministre a annoncé l'ajout de trois noms à la liste de juges de juridiction supérieure qui pourraient être nommés au tribunal à une date ultérieure. Il s'agit de M. le juge W. Larry Whalen, de la Cour supérieure de l'Ontario, de Mme la juge Barbara L. Fisher et de M. le juge Paul Pearlman, tous deux de la Cour suprême de la Colombie-Britannique.
J'aimerais prendre un instant pour parler plus en détail du processus de nomination des juges du Tribunal des revendications particulières. Naturellement, le ministre de la Justice y joue un rôle important. Toutefois, la nomination d'un juge à un tribunal doit respecter les principes constitutionnels entourant l'indépendance judiciaire. Les juges en chef sont les seuls responsables de tout ce qui touche les fonctions judiciaires de leurs tribunaux, y compris des directives sur la nomination des juges. Ce principe s'applique aussi aux décisions relatives à la nomination de juges pour des fonctions autres que celles de juge d'un tribunal relevant de leur autorité, y compris à la nomination des juges du Tribunal des revendications particulières.
Les juges en chef doivent pouvoir décider librement des juges qui entendront les causes. Ils doivent alors prendre en considération l'ensemble des priorités des tribunaux placés sous leur autorité et évaluer l'expérience et les capacités de chaque juge. En outre, chaque juge doit aussi accepter une nomination à un tribunal pour y être nommé à titre inamovible.
Dans le cas du Tribunal des revendications particulières, il est important d'observer que le ministre des Affaires indiennes et le chef national de l'Assemblée des Premières Nations ont signé un accord politique qui stipule que le chef national « participera au processus de recommandation des membres du Tribunal tout en respectant la confidentialité de ce processus ». L'accord a été négocié sous les auspices du groupe de travail mixte Canada-APN.
Cet engagement visait à indiquer publiquement qu'on tiendrait compte de la position du chef national sur les compétences que devraient détenir les juges potentiels, même si la décision finale concernant la nomination des juges appartient au gouverneur en conseil. Je tiens à préciser que les dispositions de l'accord politique n'ont compromis d'aucune façon l'intégrité du processus de nomination. Le président du tribunal a soulevé la question dans son rapport annuel et le ministère de la Justice a fourni aux membres de ce tribunal une réponse satisfaisante à ce sujet.
Ainsi, le ministre de la Justice a pris connaissance de la position de l'APN sur les compétences et l'expérience que devraient détenir les membres potentiels du tribunal, et il l'a transmise aux juges en chef des tribunaux concernés. Ces derniers ont ensuite proposé au ministre de la Justice les noms des juges susceptibles d'être nommés au tribunal. Finalement, le ministre a formulé des recommandations au gouverneur en conseil qui, en vertu de l'article 6 de la loi, est celui qui détient le pouvoir de choisir les juges, comme je l'ai dit.
Comme vous pouvez le constater, la nomination des membres du tribunal s'est révélée un processus long et complexe, qui comportait plusieurs étapes et plusieurs éléments importants à considérer. Après la nomination des membres, le tribunal est devenu une entité administrative indépendante et pleinement fonctionnelle. Ni gouvernement ni aucune autre institution ne peuvent dire au tribunal comment gérer ses affaires.
En vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques, le greffier du tribunal possède les pouvoirs d'administrateur général du greffe. À ce titre, il a la responsabilité de gérer l'ensemble des activités et du budget du tribunal, sous la direction du président. Le greffe est un organisme fédéral qui rend des comptes au Parlement par l'entremise du ministre des Affaires indiennes. Ce mode de présentation de rapports est courant pour les organismes fédéraux et les tribunaux et il ne compromet nullement l'indépendance du tribunal.
Le tribunal a déjà consulté le ministère de la Justice sur des questions administratives. Par exemple, en juillet 2010, le président nous a fait part de ses préoccupations entourant certains problèmes opérationnels. Le ministère lui a présenté des suggestions pour l'aider tout en respectant l'indépendance du tribunal.
Le tribunal est un organisme créé par la loi. Il a le pouvoir d’établir ses règles de pratique et de procédure. Cela étant dit, conformément à un accord politique conclu entre l’APN et le , des fonctionnaires du ministère de la Justice et du ministère des Affaires indiennes ont collaboré avec des représentants de l’APN afin de préparer un mémoire conjoint sur les règles de pratique et de procédures proposées. Ce mémoire a été remis au tribunal en décembre 2009.
En juin 2010, les membres du tribunal ont publié leur propre version de ces règles. Par l’intermédiaire de mon bureau, le Canada a été un des 11 intervenants à présenter des commentaires au tribunal. En octobre 2010, ces 11 intervenants ont formé un comité consultatif et rencontré les membres du tribunal.
À la suite de ces rencontres, le tribunal a publié la version définitive des règles de pratique et de procédure. Celle-ci présente un processus flexible et fait référence à des lignes directrices sur les pratiques à adopter, ce qui, à notre connaissance, n’avait pas encore été établi. Le ministère de la Justice a proposé d’aider le tribunal par l’entremise du comité consultatif, si d’autres discussions ont lieu sur l’élaboration de ces lignes directrices.
Le tribunal travaille en étroite collaboration avec le service de rédaction législative du ministère de la Justice pour mettre la touche finale aux règles de pratique et de procédure aux fins de leur publication dans la Gazette du Canada, Partie II. Ces règles devraient être en vigueur sous peu, et les Premières nations pourront formuler leurs revendications auprès du tribunal d’ici la fin avril 2011.
J’aimerais parler brièvement des progrès du ministère de la Justice au chapitre de l’arriéré des revendications particulières. Évidemment, cela fait partie intégrante du succès de l’initiative La justice, enfin.
Comme vous l’avez entendu plus tôt, le Tribunal des revendications particulières fixe des délais serrés pour le Canada. Celui-ci doit, dans ces délais, analyser et donner suite à toute nouvelle revendication et aux revendications en inventaire lors de l’entrée en vigueur de la loi. À ce moment, 541 revendications figuraient déjà au registre et bon nombre d’entre elles étaient en attente de l’avis juridique du ministère de la Justice.
Je suis fière de dire que nous avons fait des progrès considérables. En février 2011, le ministère de la Justice n’avait plus que 95 avis juridiques à rédiger concernant des revendications en inventaire. Autrement dit, nous avons réglé 80 p. 100 de l’arriéré accumulé en plus de 30 ans.
Pour atteindre ce résultat, le ministère a d’abord reconnu que de nouvelles ressources ne seraient pas suffisantes. Nous devions modifier notre approche. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère des Affaires indiennes pour trouver des façons de réduire le volume de documents analysés et nous assurer que les demandes étaient complètes avant de les soumettre au ministère pour examen.
Nous avons aussi adopté plusieurs processus internes visant à réduire les délais de production d’avis juridiques. Nous avons formé des équipes pour tirer profit des connaissances et de l’expertise de chacun, regroupé les revendications semblables et, dans la mesure du possible, formulé un avis juridique pour ces groupes de revendications.
Le plus important, c’est que le ministère de la Justice a élaboré un processus simplifié permettant d’émettre des avis juridiques sur les revendications particulières moins complexes et inférieures en valeur, et ce dans un délai de 20 jours ouvrables. Étant donné qu’un grand pourcentage des revendications en inventaire tombe dans cette catégorie, ce processus a joué un rôle important dans notre succès.
Pour les revendications plus complexes et censée avoir une valeur anticipée plus élevée, mais de moins de 150 millions de dollars, le ministère continue de préparer des avis juridiques ordinaires. Cependant, ces avis sont maintenant produits dans les 60 jours. Il s’agit d’une nette amélioration, puisqu’à une certaine époque, le délai était de plusieurs années.
Il y a encore du travail à faire, mais le ministère s’engage à ce qu’un avis juridique soit émis pour toutes les revendications en inventaire et à ce que le puisse donner suite aux revendications dans le délai de trois ans fixé par la loi.
J’aimerais parler brièvement du rôle du ministère par rapport aux revendications évaluées à plus de 150 millions de dollars. On ne connaît pas toujours l’importance d’une revendication au moment où celle-ci est présentée au . On demande au ministère de la Justice d’émettre, en vertu de la politique sur les revendications particulières, un avis juridique sur l’existence d’une obligation légale à respecter. Lorsque l’importance de la revendication dépasse la compétence du tribunal et la limite fixées par la politique, c'est-à-dire qu’elle est évaluée à plus de 150 millions de dollars, à la suite de l’émission d’un avis juridique, le ministère continue de soutenir le Cabinet dans son analyse de cette revendication.
En terminant, le ministère a toujours à coeur la mise en oeuvre fructueuse de l’initiative La justice, enfin, au profit des peuples des Premières nations et de tous les Canadiens.
Merci beaucoup. Je suis impatiente de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
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C'est non seulement complexe, mais surtout très difficile d'approche. À mon avis, c'est une question d'approche qui sera importante.
Les Mohawks, qui viendront témoigner devant nous même si on les a à peu près tous rencontrés ici, ne reconnaissent pas ou ont de la difficulté à reconnaître l'Assemblée des Premières Nations. Ils sont complètement individualistes, que ce soit à Akwesasne, à Kanesatake ou à Kahnawake, pour ne parler que du Québec. Je vais laisser à mes collègues de l'Ontario le soin de parler de ceux de l'Ontario.
N'y a-t-il pas moyen, par exemple, d'établir une médiation, d'avoir un médiateur et même, si on pousse l'idée un peu plus loin, d'avoir un arbitrage obligatoire? Comme vous le disiez vous-même dans vos remarques, vous devez encore aller au Cabinet pour les revendications supérieures à 150 millions de dollars. Il est donc encore possible qu'une intervention gouvernementale empêche la progression des négociations, du fait qu'on doit aller chercher un mandat au Cabinet, et souvent on en revient avec un mandat changé et ainsi de suite. Par contre, si ces dossiers étaient soumis au Tribunal des revendications particulières du Canada, la décision du tribunal serait irrévocable, sans appel.
J'ai lu tout ce qui s'est écrit par le Sénat à ce sujet et je me pose la même question. Ne pourrait-on pas penser à établir, par exemple, une médiation ou même un arbitrage obligatoire qui lierait les deux parties? En effet, le problème est de lier les deux parties. Je parle bien sûr des revendications particulières de plus de 150 millions de dollars. Je ne parle pas des revendications territoriales qui, elles, constituent un tout un autre débat, selon ce que vous nous dites.
Je me demande s'il n'y a pas une solution pour éviter que vous ne soyez toujours obligés, même pour ce qui touche la justice, de vous présenter devant le Cabinet, de faire des allers-retours incessants pendant plusieurs années. En effet, on ne parle pas de mois.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins. En fait, en faisant vos exposés, vous avez répondu à plusieurs questions préliminaires pour l'amorce de cette étude.
Je tiens à remercier la Bibliothèque du Parlement. Elle a fourni à l'annexe A un graphique très utile du cheminement des revendications particulières. Étant infirmier, je connais bien ce genre d'illustration algorithmique, qui est très utile pour se repérer.
Je tiens aussi à vous féliciter de l'important travail que vous faites pour réduire l'arriéré. Je suppose que ce n'est pas tout, pour y parvenir, d'avoir une politique comme la vôtre, qui vise à créer un mécanisme bien rodé. Il me semble que c'est parce que votre organisation a travaillé tellement fort et tant consulté, en collaboration avec l'APN, que le gouvernement a pu élaborer quelque chose pouvant convenir à tout le monde. Je vous en félicite.
J'accompagnais le ministre à Fort William, il n'y a pas très longtemps, quand nous avons fait cette annonce. Je peux vous dire que ce genre de déclaration à la collectivité contribue largement à régler des problèmes de longue date, et permet à la nation de se tourner vers l'avenir. Nous sommes heureux pour Fort William et, par association, pour la ville de Thunder Bay.
J'ai une première question à vous poser, un peu par curiosité, mais elle a un rapport avec l'objet de mon intervention. Tout d'abord, pourquoi une limite de 150 millions de dollars a-t-elle été fixée pour les règlements depuis l'initiative La justice, enfin? D'où vient ce chiffre? Comment a-t-il été établi? C'est une entrée en matière pour la question suivante, qui, je pense, ira plus loin.
Madame Swords, peut-être pourriez-vous me répondre?