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Je souhaite la bienvenue aux députés, aux témoins et aux représentants. Nous allons procéder assez rapidement. Je souhaite également la bienvenue aux invités. Nous commençons tout juste. Les mercredis après-midi, nous commençons parfois un peu plus tard en raison de la période de questions.
Nous poursuivons notre étude de Nutrition Nord Canada. L'un de nos témoins n'est pas encore arrivé; nous allons donc procéder selon l'ordre du jour.
Je tiens à préciser à l'intention de nos témoins que puisque vous êtes au nombre de six aujourd'hui, nous essaierons de nous limiter à un exposé d'environ cinq minutes chacun. Nous entendrons les exposés, puis nous passerons directement aux questions des députés.
Nous allons commencer. D'abord, j'aimerais vous présenter les deux représentants de Canadian North: Tracy Medve, présidente, et Patrick Schmidt, vice-président de NorTerra Inc. Je crois que c'est vous, Tracy, qui allez présenter l'exposé.
Vous pouvez faire votre exposé, et nous poursuivrons ensuite.
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Merci beaucoup. Bonjour à tous.
La compagnie Canadian North, en tant que participant clé à l'infrastructure des transports du Nord ayant un impact important sur l'économie du Nord, est très heureuse d'avoir été invitée à venir témoigner aujourd'hui sur la motion de M. Payne. Nous félicitons le gouvernement de faire preuve de courage politique et de faire ce qui s'impose pour la santé de tous les habitants du Nord en prenant des mesures pour corriger les lacunes du programme Aliments-poste et en le remplaçant par Nutrition Nord Canada.
Les avantages de Nutrition Nord sont nombreux: une liste d'admissibilité précise, qui met l'accent sur les denrées périssables nutritives; une efficacité logistique découlant de l'élimination des points d'entrée arbitraires; la transparence, pour s'assurer que les habitants du Nord bénéficient des subventions accordées; et une obligation de rendre compte quant à la qualité des aliments durant le processus de livraison. Pour ces raisons, nous sommes tout à fait favorables à ce programme. Le Nunavut en est l'un des plus grands utilisateurs. Canadian North appartient à 50 p. 100 aux Inuits du Nunavut. Le reste de nos actionnaires sont des Inuvialuits de l'Ouest de l'Arctique, dont beaucoup utilisent aussi le programme. Nos actionnaires ont besoin de ce programme pour nourrir leur famille de façon saine et abordable. Nous croyons que Nutrition Nord répondra à ce besoin de manière efficace et durable.
De plus, nous appuyons le programme parce qu'il crée une structure neutre par rapport au marché parmi les transporteurs aériens, ce qui écarte le gouvernement de la chaîne d'approvisionnement. Qu'est-ce que j'entends par neutralité par rapport au marché? Sous l'ancien programme Aliments-poste, lorsqu'on octroyait un contrat important financé par le gouvernement, ce qui permettait à une seule compagnie aérienne d'offrir des tarifs réduits de fret aérien presque partout dans le Nord canadien pour une période de cinq ans et empêchait l'entrée de compagnies aériennes concurrentes, cela entraînait une désorganisation du marché.
Imaginons que deux transporteurs aériens assurent un service entre des communautés comme Iqualuit et Pond Inlet. Ils transportent le même nombre de passagers à bord d'appareils semblables. Cependant, l'un des deux transporteurs a un avantage: un flux de recettes important, permanent et exclusif pour le transport de denrées subventionnées par le gouvernement, ce qui crée un avantage concurrentiel impossible à obtenir pour l'autre transporteur. Une telle situation ne peut être profitable pour personne. Heureusement, le programme Nutrition Nord permet de corriger cette situation en soustrayant le gouvernement de l'équation et en obligeant chaque compagnie aérienne à décrocher des contrats en fonction de la qualité et du coût des services qu'elle offre. Le gouvernement ne contribuera plus à faire pencher la balance du pouvoir concurrentiel en faveur d'un transporteur au détriment d'un autre. Mon collègue de First Air a affirmé que le réseau de transport aérien du Nord est dans une situation dont l'équilibre est précaire. Nous sommes aussi de cet avis. L'économie du Nord est fondée sur une concurrence stable et efficace; le nouveau programme permettra de la maintenir.
Cela dit, nous croyons que le programme Nutrition Nord Canada ne concerne ni les compagnies aériennes, ni les intérêts commerciaux. Le programme devrait être axé sur la façon de s'assurer que les subventions parviennent aux consommateurs du Nord de manière juste et responsable. Cependant, nous croyons que le programme doit respecter les intérêts commerciaux en évitant de perturber le marché par des contrats si importants qu'ils deviennent des armes économiques qui peuvent nuire à une saine concurrence.
C'est exactement sur ce régime de marché ouvert que notre économie est fondée et c'est exactement ce processus concurrentiel qui a établi les prix en vigueur dans le Sud, qu'envient la plupart des habitants du Nord. Il est toujours difficile de changer un programme de longue date comme celui d'Aliments-poste. Il est facile de se laisser distraire par les impondérables et de croire que le pire arrivera. Mais je vous demande de consulter à nouveau le rapport provisoire préparé pour le MAINC, qui semblait indiquer que dans le cadre de l'ancien programme, seulement 62 p. 100 des fonds de subvention parvenaient aux personnes à qui ils étaient destinés. En conséquence, qu'y a-t-il de pire, je vous le demande, que de savoir que pour chaque dollar dépensé par le gouvernement, il n'y a que 62 ¢ qui parviennent au consommateur? Nous croyons que Nutrition Nord Canada fera en sorte que les gens à qui sont destinées les subventions en obtiendront tous les avantages possibles.
Merci.
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Merci, monsieur le président, et bonjour à tous.
Je m'appelle Rita Novalinga et je suis directrice générale de la Fédération des coopératives au Nunavik.
Je vous remercie de votre invitation à participer à l'étude de Nutrition Nord Canada. Comme je ne dispose que de cinq minutes, je vais aller droit au but et vous expliquer pourquoi nous devrions modifier la liste des denrées subventionnées avant qu'elle ne soit complètement en vigueur, en avril 2011, et demander un report, car pour que ce projet fonctionne, il nous faudra de nouveaux entrepôts dans nos communautés isolées.
Soit dit en passant, sachez que je suis de Puvirnituq, dans le Nord québécois.
Les Inuits ou les gens qui vivent dans l'Arctique ont des besoins alimentaires spéciaux. Dans le Sud, c'est une réalité que de consommer des fruits et des légumes, mais les Inuits ne peuvent se nourrir uniquement de cela, alors que la température moyenne en hiver atteint -65° Celsius avec l'indice de refroidissement éolien, surtout lorsqu'ils partent chasser dans la nature. Les fruits et les légumes sont des aliments très fragiles et lorsque nous les expédions par avion, nous devons toujours nous assurer que la température est bonne, qu'ils sont emballés adéquatement et manipulés avec soin, car ils s'abîment avant d'être arrivés à destination. En hiver, comme il faut en moyenne 15 minutes à une personne pour revenir à pied de la coopérative, les fruits et les légumes sont déjà gelés quand elle arrive chez elle.
Lorsque vous devez prendre des décisions concernant le Nord, pensez aux personnes qui vont chasser dans la nature. Après tout, ce sont nos fournisseurs. Les condiments comme le miel, la confiture, le sel et le sucre, qui contiennent beaucoup de calories, sont des exemples de denrées qui protègent l'organisme des conditions climatiques extrêmes. Le thé et le café, que même des Canadiens vivant dans la pauvreté consomment lorsqu'ils ne peuvent se permettre d'acheter d'autres boissons prisées, ont été retirés de la liste. Des études scientifiques montrent que les excréments des oiseaux qui migrent vers le Nord ou qui en reviennent polluent l'eau que nous buvons; l'eau devrait donc être remise sur la liste des denrées subventionnées.
Le Nunavik est isolé, en ce sens que nous ne disposons pas d'un accès routier. Les 14 communautés que nous desservons sont accessibles uniquement par voie aérienne et ce, durant toute l'année. En été, le transport maritime vers ces communautés est possible de juillet à octobre. Cela signifie qu'il nous faut tout de même faire des provisions d'aliments en conserve durant neuf mois sur douze. Les coopératives que nous desservons constituent les services de première ligne dans le Nord. Par conséquent, le fait de retirer des denrées comme le riz, les nouilles, les mélanges de soupe et les pâtes, entre autres, de la liste des denrées subventionnées est une erreur, parce que ce sont les seuls produits abordables qui complètent nos repas de caribou, de poisson et d'autres aliments traditionnels. C'est un peu comme si on retirait les patates, les carottes, les pois et les asperges que vous consommez de la liste des denrées subventionnées.
Je crois que nous savons tous maintenant qu'il y a une crise du logement dans le Grand Nord. Les membres de la coopérative du Nunavik ne comprennent pas pourquoi le détergent, le savon, le dentifrice, les brosses à dents, le papier hygiénique, les couches et d'autres produits d'hygiène ont été retirés de la liste, car selon l'étude faite par Statistique Canada en 2006, plus de la moitié des foyers sont surpeuplés. Ces produits préviennent l'apparition de maladies dans le Nord. Si les familles inuites ne faisaient pas autant montre de propreté, il y aurait beaucoup plus de maladies dans le Nord aujourd'hui.
Nous devrions réfléchir à ce qui se passe dans cette région, car trois éléments jouent contre les Inuits et les habitants du Nord; à titre de décideurs, vous pourrez changer la situation lorsque vous en aurez une perspective globale.
Premièrement, les quotas que nous devons respecter devront être modifiés afin que nous complétions notre régime traditionnel composé d'aliments du pays dans le cadre du programme Nutrition Nord Canada. Veuillez vous adresser au ministère des Pêches et des Océans pour obtenir cette information.
Deuxièmement, le gouvernement ne comprend pas que nous avons un problème de surpeuplement et de sans-abrisme. Les sans-abris ne peuvent pas dormir à l'extérieur lorsque la température est sous le point de congélation. Par conséquent, tous les produits de nettoyage devraient être réintégrés dans la liste afin que la propreté soit une priorité dans les maisons surpeuplées.
Troisièmement, le fait d'avoir retiré certains produits de la liste des denrées subventionnées constitue un recul important pour le Nord, car nous nous retrouvons dans les années 1970, lorsque nous mangions des aliments en conserve et des fruits. Même à cette époque, il y avait des denrées complémentaires lorsque aucun aliment de la région n'était disponible, à certaines périodes de l'année. Par conséquent, vous devriez nous donner le financement et le temps nécessaires pour construire des entrepôts destinés à ces produits dans nos communautés.
En conclusion, afin que le projet Nutrition Nord Canada fonctionne, nous voulons prendre part à la prise de décisions pour ce volet de l'étude pour déterminer ce qui devrait figurer sur la liste des denrées subventionnées, puisque le transport maritime n'est possible que de juillet à octobre. J'ai quelques exemples, dans mon document, qui illustrent l'évolution des prix dans le Nord.
Pourriez-vous m'accorder encore une minute?
J'ai en fait des photocopies pour vous. Nous avons effectué des études pour savoir combien coûteront ces condiments. J'ai reçu comme directive de mon conseil de direction de ne pas augmenter le prix des aliments qui ne sont pas des produits frais avant février, parce qu'il a besoin de temps pour informer les communautés et les gens de ce qui arrive.
Par exemple, une bouteille de ketchup Heinz, que tous nos enfants aiment, coûtera désormais, après l'augmentation, 13,59 $. Nous parlons d'une bouteille de 1,5 kilogramme.
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Bonjour. Je vous remercie de m'avoir invité. Je m'appelle Peter Fogarty et je suis propriétaire du Marché Central du Nord, une compagnie qui existe depuis plus de 20 ans. Nous faisons parvenir des provisions à des gens dans le Grand Nord, plus particulièrement à des infirmières, des médecins, des gens d'Iqaluit et de Kuujjuaq.
On prépare des commandes d'épicerie.
Je suis propriétaire d'une épicerie qui porte le nom de Metro Fogarty, à Charlemagne. Tout est préparé sur place. Nous employons environ 15 personnes. Celles-ci préparent des commandes d'épicerie pour les gens du Grand Nord. Quelqu'un du Grand Nord fait une commande et nous envoie une liste d'épicerie. Il veut six steaks d'un pouce et demi. Nous recevons la commande le dimanche soir ou le lundi matin. C'est gelé sous vide, c'est d'une qualité incroyable et c'est dans l'avion le mardi. C'est pourquoi la compagnie existe depuis 20 ans. Le Marché Central du Nord se spécialise dans la préparation de commandes d'épicerie.
De plus, je viens de faire un investissement sans savoir ce qui se passait dans le Grand Nord. Je construis un nouveau Metro Fogarty à Charlemagne. C'est un investissement de 10 millions de dollars dans le but d'offrir plus de qualité à mes clients du Metro et aux gens du Nord. Nous allons avoir plus de produits, nous allons offrir environ 15 000 produits aux gens du Grand Nord.
Depuis que Nutrition Nord Canada existe, notre chiffre d'affaires dans le Grand Nord a chuté de 25 000 $ par semaine. En effet, nous n'avons plus le droit d'envoyer de dentifrice, de papier hygiénique et de nombreux autres produits. Je vous ai préparé un graphique pour expliquer ce qu'était Metro Fogarty. J'ai également fait un graphique de nos chutes de ventes depuis que Nutrition Nord Canada existe. Cela ne fait pas notre affaire. On soutient quand même des employés qui préparent le tout.
J'ai certaines questions à poser. Marché Central du Nord est-il admissible à la subvention? Mon entreprise serait-elle jugée admissible par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien? Quels rapports devons-nous faire pour les subventions? Je crois que notre dossier actuel, avec Postes Canada, est bon. Je crois que nos rapports, qui parlaient de chaque client et du transport, étaient bien faits. Un peu plus tôt, certaines personnes ont dit qu'il fallait deux compagnies aériennes. Quand on envoyait nos commandes par First Air, on offrait un service de grande qualité aux gens du Grand Nord. En 20 ans, je n'ai jamais perdu une commande. Ces commandes partaient le dimanche, le lundi ou le mardi soir et se rendaient à destination dans un état incroyable. Peu importe la compagnie aérienne qui la transporte, la marchandise que l'on envoie aux gens du Grand Nord est d'une très grande qualité, et c'est ce qui est important. Le fait d'avoir retranché de la marchandise est difficile, par contre.
Sur le plan de l'informatique, Marché Central du Nord a bâti un système de logiciels très professionnel. Quelles sont les exigences du programme Nutrition Nord Canada? Quels seront les coûts? Jusqu'à maintenant, on est dans le néant. Dernièrement, nous avons investi plus de 25 000 $ pour nous conformer aux exigences de Postes Canada. Nous avons dû investir dans de nouveaux équipements. Y a-t-il moyen de conserver nos propres systèmes? Celui de Postes Canada serait-il adapté à nos nouvelles bases de données? Ce sont là des questions que nous nous posons.
Le programme Nutrition Nord Canada peut-il aider les fournisseurs du Sud à attirer et garder la clientèle? Nous offrons un service que les institutions du Nord ne peuvent vous offrir. On parle d'un service personnalisé et d'une qualité incroyable. Nous pensons que les gens du Grand Nord ont droit à un service professionnel privilégié, un service de marque. La qualité de nos envois est incroyable. Après deux ou trois jours, les commandes arrivent dans le Grand Nord. On parle d'un intervalle de 48 heures au maximum, et de commandes préparées et coupées. On se demande si cela va arriver encore avec le programme Nutrition Nord Canada. On ne sait pas comment nous allons envoyer les commandes. Est-ce que ce sera avec First Air ou avec d'autres compétiteurs? Comment les gens du Grand Nord seront-ils avantagés par ce nouveau système? Est-il préférable, pour les gens du Grand Nord, de faire partie du programme Nutrition Nord Canada? Je n'en suis pas sûr. Ça reste à prouver.
On est présentement dans le néant. Le Marché Central du Nord emploie 15 personnes qui traitent, préparent, emballent et envoient la nourriture. Nous avons les clients à coeur et nous souhaitons leur fournir le meilleur service avec des aliments de qualité et des produits frais. Nous devons savoir à quoi cela va nous mener. De plus, les gens du Grand Nord ont le privilège de payer les prix de la grande agglomération de Montréal. Tous les gens du Grand Nord font des économies en achetant chez nous. Ils reçoivent la circulaire Metro et peuvent acheter le steak haché en solde à 1,99 $ la livre, le jambon à 99 ¢ la livre. Cela va leur coûter le prix du transport. Tous les gens qui achètent chez nous ont le privilège de payer le prix que l'on trouve sur les tablettes de Metro. La bouteille de Ketchup est à 99 ¢ ou 1,99 $ chez nous. Elle reste à 1,99 $ plus les frais de transport. Chez nous, il n'y a pas de prix caché. On fonctionne ainsi depuis 20 ans. On a toujours respecté nos clients. Beaucoup de clients du Grand Nord qui viennent à Montréal préparent leur commande chez nous, car ils veulent la qualité et le prix qu'on offre.
On ne joue pas avec les prix chez nous. On fait partie de la chaîne des épiceries Metro, on a une bannière et les prix sont scannés à la caisse comme pour n'importe quel autre client. En plus, les gens du Grand Nord ont un privilège que même nos clients n'ont pas: on emballe leur commande avec amour, les fruits et légumes, la salade, les tomates. Tout est emballé pour qu'une fois les aliments arrivés dans le Grand Nord, ils soient d'aussi bonne qualité et aussi frais. On se bat pour garder cela depuis 20 ans et cela fait 20 ans qu'on réussit bien notre travail. On n'a pas le goût de perdre notre business. On fait quand même vivre beaucoup de familles et on nourrit beaucoup de familles dans le Grand Nord avec des produits de qualité.
Le président: O. K.
M. Peter Fogarty: Merci beaucoup de m'avoir écouté.
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[
Le témoin s'exprime en inuktitut.]
Merci, monsieur le président. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
Nunavut Tunngavik représente les Inuits qui vivent principalement sur le territoire du Nunavut, dans 25 communautés réparties sur trois fuseaux horaires dans l'Arctique canadien. Presque la moitié des habitants du Nunavut ont moins de 25 ans et sont l'avenir de la nation; pourtant, selon l'enquête de 2008 sur la santé des enfants inuits, plus de 60 p. 100 des ménages du Nunavut sont en situation d'insécurité alimentaire modérée à grave, ce qui signifie qu'ils n'ont pas assez de nourriture pour prendre des repas réguliers. Parfois, ils ne mangent pas durant des jours.
Comme vous le savez, la sécurité alimentaire est un droit de la personne et une obligation gouvernementale en vertu du droit international; il est donc un peu choquant et embarrassant pour notre grande nation, le Canada, qui dispose de tant de richesses, que nous ayons à signaler à un comité parlementaire permanent un problème réel et généralisé de faim au Nunavut. Sachez que Nunavut Tunngavik appuie sans réserve les efforts du gouvernement pour améliorer son programme de denrées subventionnées et que chaque cent octroyé devrait aller directement aux gens qui en ont besoin pour compenser le coût élevé des aliments.
Nous avons cinq principales recommandations à formuler relativement au programme Nutrition Nord Canada.
Premièrement, pour que le programme NNC réponde aux besoins des Inuits, Nunavut Tunngavik doit participer activement à sa mise en oeuvre et à son adaptation au fil du temps. En tant que représentante des Inuits du Nunavut, notre entreprise est la mieux placée pour remarquer des choses essentielles au succès du programme, comme ce qui devrait figurer sur la liste des denrées admissibles, comment un élément des aliments traditionnels devrait ou pourrait être mis en valeur et comment les messages sur la nutrition de Santé Canada devraient être élaborés et diffusés.
Contrairement à ce qui est prévu à l'article 32 de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, le MAINC ne fait pas participer NTI à l'élaboration et au développement du programme NNC. En fait, le MAINC n'a pas du tout consulté Nunavut Tunngavik au sujet du programme NNC depuis mai 2009. Le ministère a préparé la liste d'admissibilité et les subventions aux denrées alimentaires traditionnelles en vase clos, et prépare actuellement un plan de communications sans consulter NTI. Soit dit en passant, je n'ai appris cela que grâce à un journal du Nord canadien.
En même temps, les communautés inuites ont peu ou pas d'information sur NNC, même si elles sont déjà touchées par ce programme. Cela devrait et doit changer. Le MAINC et Santé Canada doivent travailler en partenariat avec NTI pour examiner la liste d'admissibilité, l'obligation de rendre des comptes aux consommateurs, la communication, ainsi que d'autres questions. Après avril 2011, le MAINC et Santé Canada devraient publier des rapports trimestriels et rencontrer Nunavut Tunngavik régulièrement pour discuter des modifications à apporter au programme.
Deuxièmement, nous devons avoir la certitude que le consommateur bénéficie de chaque dollar de subvention. NTI se préoccupe du fait que le MAINC n'a pas communiqué les détails d'un projet de mécanisme de reddition de compte. La procédure de contrôle interne du ministère doit être complètement transparente afin que le public soit tout à fait convaincu que, peu importe le détaillant, le consommateur bénéficiera de toutes les subventions.
Troisièmement, il doit y avoir un programme de subventions efficace pour les aliments traditionnels. NTI est en faveur du concept des subventions pour permettre que l'on distribue et consomme davantage d'aliments traditionnels au Nunavut. Toutefois, la plupart des Inuits n'achètent pas de denrées alimentaires traditionnelles du commerce; le volet des aliments traditionnels du NNC ne fonctionne généralement pas pour les Inuits. Lorsque les Inuits font des récoltes, ils partagent souvent les aliments à l'échelle locale et entre les communautés. Dans l'Arctique d'aujourd'hui, les réseaux de partage s'étendent sur des milliers de kilomètres, car les aliments comme l'omble chevalier, le caribou, le narval et le béluga ne sont pas distribués de façon égale ou ne sont pas disponibles dans certaines régions. Le MAINC devrait continuer à se pencher, en partenariat avec les Inuits, sur la façon dont il devrait ou pourrait subventionner le commerce intercommunautés des aliments traditionnels.
Quatrièmement, les Inuits ne doivent pas souffrir des suites de l'augmentation des prix découlant du programme NNC. Il existe une possibilité réelle que les prix de beaucoup de produits augmentent considérablement dans les prochains mois. En raison des problèmes liés aux périodes de transport maritime et à l'entreposage, entre autres, les détaillants n'ont pas nécessairement fait venir des réserves suffisantes de produits non admissibles depuis peu par d'autres modes de transport. Des subventions provisoires doivent être accordées immédiatement pour minimiser les conséquences sur les Inuits, et les détaillants adapteront leurs processus d'approvisionnement aux changements de politiques résultant du programme NNC.
Cinquièmement, le financement actuel de NNC doit répondre de façon adéquate aux besoins des Inuits en aliments abordables des marchés d'alimentation. Il est important d'assurer un financement stable; toutefois, les coûts continueront à augmenter chaque année. Bien des coûts ne sont pas encore connus. Afin d'éviter un manque de fonds, on doit inclure dans le programme NNC des mécanismes pour garantir un financement adéquat et des ajustements financiers au fil du temps.
Merci. Qujannamiik. Thank you.
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Merci, monsieur Kusugak.
Nous allons maintenant passer à la période de questions. J'aimerais remercier tous les témoins pour leur présentation.
Je devrais spécifier au comité que M. Horsman nous a avisés qu'il était malheureusement dans l'incapacité de témoigner aujourd'hui. J'ignore pour quelle raison, mais quoi qu'il en soit, nous allons l'accepter.
Nous allons tout de suite enchaîner avec les questions des députés.
Je dois d'abord m'adresser aux témoins. Je sais que certains d'entre vous ont déjà comparu devant des comités sénatoriaux auparavant. Sachez qu'au cours du premier tour, les représentants de chacun des partis disposeront de sept minutes pour poser des questions et obtenir des réponses. Nous ferons ensuite un tour de cinq minutes. Je vous demanderais donc de faire en sorte que vos interventions soient relativement brèves afin de permettre aux députés de poser le plus de questions possible. Je sais que c'est très apprécié.
Je cède maintenant la parole à M. Bagnell.
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Merci, monsieur le président. Je tiens à tous vous remercier d'être venus aujourd'hui. Jose, je suis ravi de vous revoir.
Même si les représentants de Nunavut Tunngavik et du Marché central en ont parlé, je trouve extrêmement choquant qu'on soit sur le point de mettre en oeuvre le programme alors qu'on n'est même pas prêt et qu'on dispose de peu ou pas d'information à son sujet. Personne ne sait vraiment à quoi s'en tenir.
Monsieur Fogarty, vous aviez raison de dire qu'une multitude de produits ne sont plus acheminés vers le Nord, étant désormais considérés comme inadmissibles en vertu du programme. Il va sans dire que nous allons examiner la possibilité d'accroître considérablement les subventions et de réduire le coût des aliments périssables qui figurent sur la liste.
Le gouvernement s'est plaint à quelques reprises de la piètre qualité de la nourriture. Pourtant, monsieur Fogarty, vous affirmez que vos produits sont d'une grande qualité, que vous n'avez eu aucun problème avec Postes Canada et que les aliments arrivaient à destination en bon état.
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À l'égard de la qualité des produits qu'on expédie dans le Grand Nord, la quantité de plaintes est très minime. On parle de plaintes, mais c'est surtout que ces gens n'ont plus accès à un bon nombre de produits. Beaucoup de ceux-ci ont été retirés de la liste du programme Nutrition Nord Canada. Pour ce qui est des ventes qu'il nous reste dans le Grand Nord, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait beaucoup de fruits, de légumes et de viande, tous des produits de bonne qualité qui ne sont pas toujours disponibles dans le Grand Nord.
On ne reçoit pas beaucoup de plaintes. D'abord, nos normes en matière de qualité sont semblables à celles de Metro. Notre entreprise est une épicerie respectable. Ce que nous préparons pour les gens est presque l'équivalent de ce qu'ils obtenaient par le passé lorsqu'ils se présentaient au comptoir de la boucherie pour acheter de la viande fraîche. La seule différence est qu'ils utilisent un document, une télécopie ou un courriel, pour nous indiquer quelle qualité de viande hachée ou de longe de porc ils désirent ou encore s'ils veulent des longes de porc farcies, etc. Ce qu'ils utilisent pour préparer leur commande est comparable aux circulaires que vous recevez à la maison.
Les aliments sont frais. Nous recevons des livraisons tous les jours. Ce que nous préparons tous les jours est de qualité. De toute façon, on n'a pas de mauvais produits. On n'a pas le droit, comme épicier, de vendre de mauvais produits. Par conséquent, les fruits, les légumes et la viande qu'on prépare pour ces gens est d'une qualité généralement supérieure. Par contre, comme vous le disiez plus tôt, la difficulté est qu'ils n'ont pas accès à tous les produits avec Nutrition Nord Canada. Les gens se plaignent beaucoup du fait que des produits ne figurent plus sur la liste.
Est-ce que j'ai bien répondu à votre question?
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En ce moment, l'accès aux aliments traditionnels de production commerciale est très limité, mais dans les collectivités où l'on partage des aliments traditionnels, on se sert de la radio communautaire pour trouver quelqu'un qui effectue le trajet entre Rankin Inlet et Iqaluit, par exemple, et qui pourrait remettre un paquet à une famille. On procède ainsi à la grandeur de l'Arctique.
Curieusement, il y a à peine quelques jours, la GRC nous a bien avertis de ne jamais accepter de paquets d'étrangers parce qu'ils peuvent contenir de la drogue. Cela limite donc énormément notre capacité d'acheminer des aliments traditionnels à différentes communautés, par conséquent, nous devrons trouver d'autres façons de procéder.
En plus d'aggraver le problème de la faim, les communautés n'auront plus accès aux meilleurs produits des différentes régions. Par exemple, le meilleur omble chevalier provient de Pangnirtung, dans le centre de l'Arctique. Le meilleur caribou se trouve dans la région de Keewatin. Le meilleur morse fermenté, communément appelé l'igunaq, se fait dans la région d'Igloolik. Ces échanges sont possibles grâce aux gens qui acceptent bénévolement de transporter certains aliments avec eux en avion lorsqu'ils se déplacent.
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Absolument. En fait, lorsqu'il y a des enfants qui n'ont pas mangé depuis quelques jours, il y a des gens qui...
Ma femme est enseignante; elle est d'ailleurs assise juste là. Elle nous a raconté que lorsqu'elle demandait aux enfants ce qu'ils avaient mangé, bon nombre répondaient « rien ». Beaucoup de parents utilisent la radio communautaire pour essayer de vendre, par exemple, des sculptures afin de nourrir leur famille qui n'aura rien à manger avant deux ou trois jours.
Cette situation m'a énormément bouleversé. Je pensais que c'était plus ou moins chose du passé jusqu'à ce que mon épouse commence à enseigner il y a quelques années. Les enseignants fournissent une grande partie de la nourriture. Mon épouse, Nellie, faisait son propre pain pour nourrir ses élèves.
À mon avis, les personnes touchées, c'est-à-dire les communautés représentées par la Nunavut Tunngavik Inc., peuvent apporter beaucoup d'éléments. Nous pourrions intégrer une grande part de nos connaissances au programme.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord souhaiter la bienvenue à tous les témoins et, par la même occasion, vous présenter mes excuses car je devrai partir après cette intervention. Je dois assister à une autre réunion.
J'ai été renversée par ce que vous avez dit à propos des enfants. Je remercie d'ailleurs votre épouse et les autres enseignants qui, manifestement, se dévouent pour s'assurer que ces enfants et leurs familles ont quelque chose à manger. Malheureusement, le programme Nutrition Nord Canada n'est pas destiné à régler tous ces problèmes sociaux, même si je suis d'accord avec Mme Pelly sur le fait qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire.
Nutrition Nord Canada vise à ce que les familles du Nord aient accès à des aliments nutritifs abordables. L'ancien programme ne nous permettait pas de nous assurer que c'était bel et bien de la nourriture qui était acheminée vers le Nord. En fait, lorsque la a comparu l'autre jour, elle a expliqué que le transport maritime revenait à 23 ¢ la livre, par rapport à 2,50 $ en avion. Et qui assume ces coûts supplémentaires? Le consommateur. Le coût du transport se répercute sur le prix des articles, par exemple, des couches, comme l'a indiqué Mme Novalinga.
Dans le cadre du nouveau programme, on veut privilégier, autant que possible, les moyens de transport plus rentables, c'est-à-dire le transport maritime ou les routes d'hiver, de sorte que les consommateurs pourront bénéficier d'une réduction des prix. Seules les denrées périssables seront expédiées par avion; et nous allons subventionner l'expédition parce que nous voulons que les aliments nutritifs se rendent rapidement à destination.
Nous éliminons également les points d'entrée. Comme la ministre l'a décrit, il arrivait que nous devions transporter des produits à un lieu de transit, soit à Winnipeg, pour ensuite les retourner dans le Nord. C'est ridicule. En éliminant les points d'entrée et en permettant à tous nos détaillants d'utiliser la méthode de leur choix, une méthode concurrentielle — ils peuvent retenir les services de votre compagnie aérienne, de First Air —, le détaillant pourra négocier et le consommateur épargner. Les aliments frais pourront donc arriver à bon port sans interruption. C'est ce qu'on vise.
M. Fogarty, en particulier, a mentionné qu'il ne savait pas ce qui faisait partie du programme. Je vous incite donc tous à consulter le site Web. Je vous encourage également à vous adresser au gouvernement du Canada. Il y a beaucoup de gens qui se consacrent à ce programme et qui s'assurent que nous nous y prenons de la bonne façon.
Comme on nous l'a fait remarquer, le processus de consultation a été long. J'aimerais vous rappeler, monsieur Kusugak, que votre communauté a été consultée à plus d'une reprise. Vous avez parlé de mai 2009, mais sachez que le 10 juin, les représentants d'AINC ont comparu devant le conseil d'administration et ont passé une heure à expliquer le programme. Il y a également eu un échange de lettres.
Je ne veux jamais que vous pensiez que vous ne pouvez plus prendre part aux consultations. Je vous invite d'ailleurs à donner votre opinion parce qu'il est important que nous fassions les choses comme il faut.
Monsieur Fogarty, vous dites que vous ne faites pas partie du programme. Si vous participiez au programme Aliments-poste et que vous fournissiez des aliments périssables auparavant, vous pourrez vous inscrire. Mais vous devez le faire, et je peux vous assurer que si cette communauté est admissible au programme Nutrition Nord Canada, vous serez en mesure de l'utiliser. Et je vous remercie, parce que je sais que vous vous souciez de la qualité, et c'est pourquoi nous voulons que vous puissiez approvisionner rapidement ces communautés sans vous inquiéter des pertes, etc.
Cependant, nous subventionnons les aliments nutritifs. Dorénavant, nous n'allons plus subventionner les pièces de Ski-Doo ni les pneus, parce que le consommateur perd au change lorsqu'on abuse du système. Et c'est ce qui arrivait très souvent.
J'aimerais poser une question à Mme Novalinga concernant les prix.
Qui exactement vous a indiqué les nouveaux prix? Les couches, par exemple, sont des denrées non périssables. Elles peuvent donc être expédiées par bateau ou par camion, sur les routes d'hiver, n'est-ce pas? Le transport devrait coûter 23 ¢ la livre et non 2,50 $. Les prix devraient être réduits d'ici la mise en oeuvre du programme.
Qui vous a fait part de ces prévisions de coûts — quels détaillants?
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Oui, je comprends, mais je pense que les prévisions sont erronées. En fait, j'en suis convaincue, parce que cela devrait vous coûter moins cher. C'est tout simplement logique. Vous êtes censés payer 23 ¢ la livre et non 2,50 $. Les détaillants devront nous prouver que la réduction des coûts profite aux consommateurs, et si ce n'est pas le cas, ils devront rendre des comptes. Le programme vise à ce que les gens en aient pour leur argent lorsqu'ils achètent des aliments nutritifs.
J'aimerais répondre à la question de Mme Pelly et de M. Kusugak à propos du conseil consultatif. Le conseil disposera de niveaux de financement, de personnel de soutien et de services de secrétariat attribués par AINC. Il établira des plans de travail et des échéanciers annuels. C'est ce qu'on prévoit.
Encore une fois, je vous recommande de visiter le site Web, parce que le programme vous concerne tous. Vous en aurez donc une meilleure compréhension. N'hésitez pas non plus à téléphoner quand vous voulez pour en savoir davantage.
Je le répète, on a mené de vastes consultations.
Je vous remercie encore une fois d'être venus aujourd'hui.
Avant de manquer de temps, pour ce qui est de la mise en garde de la GRC, étant moi-même une policière en congé, je vous encouragerais, monsieur, à ne jamais accepter de paquets d'étrangers. C'est dangereux. Nous ne sommes pas ici pour discuter de cette question, mais j'ai été consternée d'apprendre que vous acceptiez de transporter à bord de l'avion des paquets provenant d'inconnus. Vous savez que de nos jours, c'est très risqué.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais également remercier tous nos témoins. Je suis ici pour vous écouter — pas pour vous parler du programme, mais plutôt pour entendre vos préoccupations à son sujet.
J'aimerais d'abord m'adresser à Rita — je suis désolée, mais je suis incapable de prononcer votre dernier nom — et à José. Ma question porte sur la question des aliments traditionnels.
José nous a parlé de l'importance des aliments nutritionnels. Est-ce que cela vous concerne autant, Rita? Si oui, avez-vous des suggestions ou des solutions? Je vous pose la même question: avez-vous des recommandations à nous faire?
La ministre a comparu lors de la dernière séance, et elle était visiblement très préoccupée par l'accès limité aux aliments traditionnels. Je pense que notre comité doit envisager de formuler des recommandations là-dessus au gouvernement.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence. Il s'agit d'une bonne occasion pour nous d'entendre vos réponses et vos préoccupations.
J'aimerais poursuivre l'idée de Mme Glover à propos de l'ampleur des consultations.
Je comprends donc qu'une certaine consultation a bel et bien eu lieu. De plus, si j'ai bien compris, Mme Pelly a affirmé que le comité consultatif avait demandé des noms à Nunavut Tunngavik inc. Bien sûr, nous ignorons toujours de qui il s'agit, mais je suis certain que la demande avait pour but de s'assurer que vous avez l'occasion de participer.
Tout d'abord, j'aimerais poser une question à Tracy Medve à propos de Canadian North. Au cours d'une des séances antérieures, je parlais de mon inquiétude à l'égard de la concurrence dans le Nord et du service dans le cadre du programme d'alimentation et de nutrition. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai demandé qu'on vous convoque. Vous avez parlé de concurrence et avez aussi suggéré que l'on examine l'entreposage, ce qui est intéressant.
Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet? Désormais, il y aura de la concurrence en raison du programme Nutrition Nord. Que prévoit Air North pour assurer le service dans le cadre de ce nouveau programme?
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Je vous remercie de votre question.
Tout d'abord, je dois dire que Canadian North applique un tarif spécial au transport d'aliments traditionnels entre les collectivités. Ce prix est aussi bon, sinon meilleur que les tarifs postaux en vigueur pour la nourriture. De toute évidence, nous n'avons vraiment pas bien fait connaître ce programme qui existe depuis fort longtemps. Je dirais donc qu'il s'agit d'une façon abordable d'expédier de l'igunaq d'une collectivité à l'autre.
Ce service comporte toutefois des exigences en matière d'emballage, étant donné que certains produits peuvent être corrosifs, comme vous pouvez l'imaginer, et qu'il faut s'en occuper. Il y a quand même un tarif spécial.
Pour l'instant, il est quelque peu difficile de répondre à la question à propos de ce que nous faisons pour nous préparer au programme. Puisque nous entrerons en concurrence dans le cadre de ce programme, nous ne savons pas exactement quel volume nous transporterons. Selon nos attentes, et si les marchandises circulent aussi efficacement que possible, ce serait environ...
Il faut des entrepôts. Si vous êtes déjà venu dans le Nord, vous savez que même si l'on veut que la nourriture transite le plus rapidement possible, il arrive parfois que la météo ou les avions jouent contre nous. Dans certaines circonstances, il faut des installations adéquates — Postes Canada pourrait vous le dire — pour que les aliments congelés ne dégèlent pas, que les denrées fraîches ne gèlent pas, et ainsi de suite. C'est ce que je veux dire.
Nous ne construirons pas ce genre d'installations au hasard, mais nous pouvons le faire si nous sommes certains que nos revenus justifieront l'investissement. C'est ainsi qu'il faut gérer les affaires. Mais nous pouvons assurément le faire.
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Oh, je dirais plutôt que la situation sera exactement l'inverse. Je crois que les patients auront un meilleur accès aux soins. Nous transportons actuellement des patients, un contrat que nous partageons avec First Air. Je crois que c'est une bonne façon de faire.
Si nous supposons que nous réussirons à demeurer compétitifs et à inciter les détaillants à faire appel à nous pour leurs envois, le programme Nutrition Nord aura deux effets. D'une part, la fréquence des vols augmentera dans bien des collectivités, surtout dans les régions de Qikiqtani et de Kitikmeot, parce que nos petits aéronefs devront voler plus souvent en raison de l'augmentation du volume des cargaisons. D'autre part, il y a certaines collectivités que nous ne desservons pas actuellement, surtout dans la région de Qikiqtani, étant donné qu'il n'y a pas encore assez de passagers et de marchandises à transporter.
Grâce au volume provenant du Programme d'approvisionnement alimentaire par la poste, nous ajouterons à nos trajets de nouvelles collectivités qui, pour l'instant, sont dotées d'un service monopolistique. Nous savons que ces collectivités se plaignent de l'accès difficile et des prix élevés. Je vous dis que nous pouvons régler le problème pour ce qui est des passagers et des marchandises.
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Pour l'instant, nous n'avons aucune difficulté à signaler à cet égard, car nous ne transportons aucun produit dans le cadre de ce programme. Nos services actuels ne nous posent aucun problème.
Toutefois, nous devrons désormais nous assurer d'avoir les installations adéquates au sol et une capacité de transport aérien suffisante pour le volume supplémentaire de marchandises que nous réussirons à négocier. Or, c'est ce que nous faisons constamment. Ce n'est pas tant... je ne veux pas dire que ce n'est pas grand-chose. Le programme est important. Toutefois, c'est notre travail en tant que transporteur aérien. Nous nous battons sans cesse contre la concurrence.
Depuis la déréglementation, les tarifs des transporteurs aériens ont diminué de près de 30 p. 100 en raison de la libre concurrence. Je dirais que si les transporteurs sont laissés à eux-mêmes, le tarif de transport de marchandises et d'aliments devrait baisser aussi. Nous sommes rendus bons, car nous nous occupons sans cesse de questions semblables.
À titre d'exemple, afin de pouvoir transporter des patients au Nunavut, nous avons eu six semaines pour commencer à desservir sept collectivités de la région de Qikiqtani, sur l'île de Baffin. Après sept semaines, nous avions deux avions neufs, et sept collectivités bénéficiaient d'un nouveau service. Je crois donc que nous pouvons prendre en charge l'augmentation des envois d'aliments par la poste.
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J'aimerais faire un bref commentaire avant de poser ma question.
C'est bien beau de dire qu'il faut aller sur le site Web pour obtenir de l'information; c'est d'ailleurs ce que j'ai fait, et j'ai même imprimé des documents. Mais j'ai fini par avoir plus de questions que de réponses. Bien souvent on dit « établi au kilogramme » ou « n'a pas encore été déterminé ». Et c'est toujours la même chose. Le poids annuel minimal des produits admissibles expédiés doit être déterminé par AINC — en ce qui a trait aux fournisseurs du Sud admissibles. Le site Web est plein de questions, mais n'apporte pas beaucoup de réponses.
Je peux comprendre le malaise des gens dans ces communautés, qui ignorent comment ces entreprises vont fonctionner, ce qu'ils vont manger, et qui ne savent pas non plus s'ils pourront se permettre d'acheter des produits que la plupart d'entre nous, dans le Sud, considérons comme des denrées essentielles; je veux parler du riz, des pâtes et de tout ce qui fait partie de notre alimentation quotidienne.
Madame Novalinga, j'aimerais aborder une question en particulier. Les représentants du ministère que nous avons reçus l'autre jour nous ont dit que tous les détaillants avaient reçu un préavis suffisant pour pouvoir envoyer leurs marchandises par voie maritime cette année. D'autres témoins nous ont parlé des problèmes de stockage des denrées. M. Fogarty a évoqué notamment la difficulté de contrôler les dates de péremption, ce qui est un problème quand on commande des produits qui restent sur les étagères pendant huit ou neuf mois.
Pourriez-vous nous expliquer plus en détail la situation? Il semblerait que les questions de dates limites de consommation des marchandises vous posent un sérieux problème pour l'entreposage des produits.
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J'aimerais maintenant m'adresser à nos deux fournisseurs ici présents.
Pendant les quelques jours que nous avons consacrés à la réalisation de cette étude, on nous a parlé, à de multiples reprises, des problèmes liés au prix des denrées non périssables. Vous avez fait d'intéressantes remarques au sujet des dates de péremption, etc. Nous comprenons que l'objectif premier du programme Nutrition Nord Canada est d'envoyer des aliments non périssables entreposables, comme ceux que vous avez cités aujourd'hui — des aliments en boîte, de l'eau, des couches, des produits sanitaires et autres choses du genre —, que l'on pourra envoyer par bateau ou en empruntant les routes d'hiver. Cela permet de faire baisser de beaucoup le prix du transport et d'offrir à la population des produits bien meilleur marché, peut-être même beaucoup moins coûteux que ceux que l'on pouvait offrir avec le programme Aliments-poste. C'est un principe de base.
Pour ce qui est du problème des denrées périssables, vous avez parlé du ketchup, des soupes Campbell, des légumes en boîte et autres choses du genre. Pendant combien de temps ces produits sont-ils propres à la consommation? Est-ce qu'ils n'ont pas normalement une durée de conservation d'au moins deux ans? Si tel est le cas, vous disposez d'une année complète pour les commander et les entreposer, et vous pouvez répondre à la demande pendant au moins une autre année. N'est-ce pas raisonnable?
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Je n'ai pas de question proprement dite. Je vous ai tous écoutés. Mon collègue, Yvon, est très préoccupé par cette situation parce qu'il est député du comté d'Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou. Je suis député du comté d'Abitibi—Témiscamingue. Je suis très surpris. C'est la troisième réunion sur ce sujet et je ne suis pas sûr que ce programme ait été bien préparé avant de vous l'imposer.
Je suis content que mon collègue ait demandé qu'on étudie ce dossier. Je ne veux pas m'étendre, parce que je sais qu'on a une autre petite réunion à huis clos, mais j'aimerais que vous nous fassiez parvenir des questions. On va probablement demander aux autorités du ministère de comparaître de nouveau devant nous. Je suis encore sous le choc. Je pensais qu'il y avait eu une meilleure préparation et une meilleure consultation.
J'entends, et c'est confirmé, que vous pouvez aller consulter le site Web, mais qu'il est très difficile de consulter Internet dans plusieurs coins du Québec et du reste du Canada, dans le Grand Nord. J'aimerais que vous nous fassiez parvenir des questions si vous en avez. La seule chose qu'on peut vous dire est qu'on va suivre ce programme de très près, parce qu'on y a investi 75 millions de dollars. On veut que ça se rende aux consommateurs.
Je ne veux pas prendre plus de temps, mais je pense qu'il est important que vous nous fassiez part de vos commentaires. Soyez sans crainte, on va en tenir compte.
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Merci, monsieur le président. Merci de m'accorder du temps pour poser une question.
Normalement, je ne siège pas à ce comité. Je suis ici à titre d'invitée, mais ce sujet m'intéresse beaucoup.
Dans le Comité sur la santé auquel je siège, nous nous sommes penchés sur les problèmes de nutrition qui frappent les communautés du Nord. Des membres de mon comité sont allés au Nunavut, ce qui nous a permis de comprendre beaucoup des choses qui s'y passaient.
Si j'ai bien compris, AINC va diffuser de l'information pour répondre à quelques-unes de vos questions le 1 er décembre de cette année. Cette information sera postée sur le site Web; je sais que vous consultez ce site Web très souvent; c'est d'ailleurs très facile à faire. Il se pourrait même que vous y trouviez les réponses à quelques-unes des questions posées brièvement aujourd'hui; je vous invite donc tous à le visiter.
J'ai été quelque peu troublée par un commentaire fait un peu plus tôt. Je sais qu'il y a beaucoup de communautés de tailles différentes là-haut. Elles ne sont pas énormes, mais il y a un écart entre les très petites et les très grandes communautés. Je crois que c'est Mme Novalinga qui a parlé des petites communautés qui n'avaient même pas 2 millions de dollars pour construire un entrepôt leur permettant de conserver toutes ces denrées. Le problème de la nutrition dans le Nord s'explique notamment par le coût élevé des denrées alimentaires qu'il faut envoyer aux populations. Ce coût est très élevé, et il arrive aussi parfois que les produits n'arrivent pas dans les délais souhaités.
Il est primordial de s'efforcer de régler les problèmes de nutrition dans le Nord du Canada. L'entreposage des denrées est une variable à prendre en compte. Lorsque vous dites qu'un entrepôt peut coûter jusqu'à 2 millions de dollars, je me demande si on a véritablement fait une analyse pour déterminer le coût réel de construction d'un entrepôt.
Je pense que ce serait une question très importante à poser. Est-ce que quelqu'un voudrait intervenir à ce propos?