Il s'agit de la 52e rencontre du Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord.
Selon l'ordre du jour, conformément à l'ordre de renvoi du mercredi 16 février 2011, nous étudions le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest (limites d'emprunt).
De plus, ce matin, nous souhaitons la bienvenue à M. Dennis Bevington, député de Western Arctic.
[Traduction]
Monsieur Bevington, nous ne sommes pas habitués à vous voir assis à cet endroit.
Vous aurez compris, chers collègues, que M. Bevington est le parrain de ce projet de loi.
Vous savez comment les choses se déroulent ici, monsieur Bevington. Vous allez faire votre déclaration d’ouverture, et ensuite, les membres du comité vous poseront leurs questions. Alors, à vous la parole.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d’avoir l’occasion de témoigner devant votre comité, même si ce n’est jamais facile de s’exprimer devant ses pairs. Je m’attends à ce que vous soyez envers moi aussi rigoureux que si j’étais un témoin ordinaire. En fait, j'en suis convaincu.
J’aimerais remercier tous ceux qui m’ont aidé à faire progresser ce projet de loi jusqu’à l’étape de l’examen en comité, ainsi que tous les parlementaires qui reconnaissent que le développement du Nord, c’est important. Je crois que c’est le vœu de tous. J’aurais aimé que ce projet de loi reçoive un appui unanime, car, à mon avis, il exprime un principe très important pour les Territoires du Nord-Ouest, soit celui du gouvernement responsable.
Lorsqu’on analyse la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest… J’ai analysé cette loi avec des représentants des Territoires du Nord-Ouest, dont le premier ministre avec qui j’ai discuté des amendements à la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest qui seraient avantageux pour les citoyens de cette région. À la suite de cette rencontre, j’ai inscrit plusieurs initiatives parlementaires au Feuilleton, mais j’ai choisi de présenter celle-ci, parce que c’est la plus pertinente à la situation actuelle. Elle est pertinente, aussi, par rapport au concept de gouvernement responsable, en vertu duquel la capacité de choisir du gouvernement dépend non seulement des règles, mais aussi de sa capacité à investir, à croître et à développer. Sans capacité fiscale, le territoire que je représente a très peu de marge de manœuvre.
Ayant grandit et vécu avec les conséquences de la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest, je connais bien la nature de cette dernière. Je sais que notre gouvernement est moins responsable que celui d’autres régions au pays et que sa capacité à faire des choix est limitée. J’ai toujours souhaité faire bouger les choses dans ma région, alors je suis très heureux d’être ici aujourd’hui pour militer en ce sens.
Je crois que le changement de la structure d’emprunt actuelle imposée par la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest aurait peu d'ampleur. À l’heure actuelle, toute augmentation de la capacité d’emprunt du gouvernement territorial doit être approuvée par le Cabinet fédéral. Au cours de mes cinq années au Parlement, deux demandes d’augmentation de la limite d’emprunt lui ont été soumises.
Le problème en ce moment, c’est que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest doit quémander de l’argent au gouvernement du Canada. Cette relation n’est pas saine et peut pousser un gouvernement à consentir à certaines choses dans le but d’obtenir ce dont il a besoin pour faire son travail.
Mon projet de loi, le , propose de changer cette relation en établissant pour le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest une limite d’emprunt correspondant à 70 p. 100 de son revenu annuel pour une année donnée. Selon nous, il s’agit d’une limite équitable qui cadre bien avec les politiques fiscales et financières du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, selon lesquelles les versements d’intérêt sur la dette du gouvernement ne peuvent pas dépasser 5 p. 100 de son revenu brut.
Grâce à sa politique fiscale très rigoureuse, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a reçu la cote AA+ de l’agence Moody’s, ce qui est plus élevé que de nombreuses provinces. Avec ce projet de loi, la limite d’emprunt du gouvernement sera calculée selon une formule établie.
Pourquoi les Territoires du Nord-Ouest ont-ils besoin d’emprunter plus d’argent? Eh bien, nous sommes un territoire en développement, et au cours de certaines des dix dernières années, nous avons connu la plus haute croissance du PIB au pays. Nous avons un besoin criant d’infrastructures, et je tiens à remercier le comité pour le rapport qu’il a publié sur le développement du Nord. Ce rapport est très fouillé et montre que le comité comprend la situation des Territoires du Nord-Ouest et des autres territoires.
Nous devons nous éloigner de la structure coloniale en place. Ça ne fonctionne plus. C’est inacceptable que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest doive quémander auprès du gouvernement fédéral pour augmenter sa capacité d’emprunt et exécuter son programme comme bon lui semble. C’est ça la nature du gouvernement responsable.
Le débat sur le projet de loi a permis de soulever plusieurs questions. Je vais les aborder.
L'une d'elles portait sur la consultation. J’aimerais vous lire quelques extraits d’une lettre que m’a fait parvenir le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest l’an dernier avant que je ne présente mon projet de loi à l’étape de la deuxième lecture. Il dit ceci:
Merci pour votre lettre du 5 octobre 2010 dans laquelle vous expliquez les dispositions du projet de loi C-530, Loi modifiant la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest. Cette mesure législative propose de modifier la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest de façon à permettre au commissaire de faire des emprunts jusqu’à concurrence d’un plafond déterminé […].
Je vous suis reconnaissant de votre préoccupation et de vos efforts concernant la limite d’emprunt, et de votre offre de faire participer le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest dans vos démarches et d’en assurer la coordination avec celui-ci.
Il poursuit:
[…] le ministre des Finances […] m’a informé qu’il avait demandé à ses responsables d’analyser la situation concernant notre limite d’emprunt.
Ce serait le troisième examen du genre au cours des cinq dernières années.
Il poursuit:
Les gouvernements du Yukon et du Nunavut font eux aussi l’objet de cet examen. Celui-ci devrait avoir lieu d’ici la fin de l’exercice actuel.
Eh bien, rien n’a encore été fait à ce chapitre. Cependant, cette lettre montre clairement que j’ai consulté le gouvernement territorial sur la question; il connait mon plan.
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a besoin d’une capacité fiscale accrue. Il ne peut pas mettre tous ses œufs dans le même panier et il ne peut pas se fier uniquement à moi pour l’aider. Il doit continuer de demander au gouvernement du Canada d’accroître sa capacité fiscale afin qu’il puisse poursuivre ses activités.
Mon projet de loi changerait cela, mais le gouvernement territorial ne peut pas s’y fier, car c'est un projet de loi d'initiative parlementaire qui doit suivre un processus très long et très rigoureux, sauf si tous les parlementaires acceptent d’accélérer son adoption.
Donc, des consultations ont eu lieu. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a confirmé être intéressé par cette mesure législative, car elle offre quelque chose de plus avantageux que ce qu’il pourrait obtenir du Cabinet.
Une autre question soulevée concernait la négociation de la limite d’emprunt avec les trois territoires en même temps. À mon avis, ce ne serait pas une bonne idée, car les trois territoires sont uniques. Il est clair que nous nous dirigeons vers une dévolution. Nous sommes trois territoires distincts, et je crois qu’il faut respecter cela. Chaque territoire aura ses propres besoins et pourra agir comme il le veut.
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest dispose d’une politique fiscale très rigoureuse. Je serais heureux de vous transmettre ce que je sais à ce sujet.
Le 13 décembre 2010, à la suite d'une demande du député Mike Wallace, le directeur parlementaire du budget a envoyé une lettre dans laquelle il dit que ce projet de loi n’aurait aucune conséquence sur les finances du gouvernement fédéral.
Tous ces renseignements vous sont accessibles. Je serais heureux de vous les fournir, au besoin.
:
Mon autre question porte sur la recommandation royale. Comme vous l’avez souligné avec beaucoup de justesse, le directeur parlementaire du budget a dit qu’il n’y aurait aucun coût, aucun… Je ne vois pas comment on pourrait prétendre que ce projet de loi nécessite une recommandation royale. Est-ce que quelqu’un a dit cela?
En vertu de la Constitution, le gouvernement fédéral doit assurer un niveau de vie égal à tous les Canadiens. Selon moi, ce projet de loi permettrait au fédéral de réduire ses coûts, car le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest assumerait sa part de responsabilité. Il pourrait créer des infrastructures et entreprendre des projets, comme la construction de grands barrages, qui, autrement, seraient financés par le fédéral. Ce simple changement permettrait au gouvernement fédéral de faire des économies.
Comme l’a souligné le directeur parlementaire du budget, cette mesure législative ne coûterait rien au gouvernement fédéral. Permettre au gouvernement territorial d’emprunter davantage, comme on pourrait le faire pour l’Ontario, n’a aucune conséquence sur les dépenses fédérales.
Est-ce que quelqu’un vous a dit pourquoi le projet de loi devrait nécessiter une recommandation royale?
C'était à peine une remarque désobligeante quand j'ai dit précédemment que le Bloc québécois allait voter contre votre projet de loi. Assurément, ce n'est pas ce que nous ferons — et c'est ce que notre formation voulait vous dire au début —, malgré la position que vous avez prise au sujet du projet de loi sur la modification du développement du parc de la Gatineau. Le Québec aurait bien voulu compter sur votre appui lorsque ce projet de loi a été débattu au comité où vous siégez. Cette remarque étant faite, il est évident que nous allons appuyer votre projet de loi. Nous avons demandé à nos collègues du Bloc québécois de respecter la position que vous avez prise, et que nous ne partageons pas, quant au projet de loi . Cependant, le projet de loi que vous soumettez est extrêmement important et il est clair que nous le soutiendrons.
Par ailleurs, monsieur Bevington, j'aimerais savoir ce qu'il advient des taxes et de toutes les redevances. Par exemple, à qui vont les taxes et les impôts payés par une compagnie minière qui a des activités dans les Territoires du Nord-Ouest? Les Territoires du Nord-Ouest, la partie du pays que vous représentez, en reçoivent-ils une partie ou si tout est versé au gouvernement fédéral?
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Bevington, d’être venu et d’avoir si clairement défendu votre projet de loi.
Vous avez parlé de gouvernement responsable et de l’approche encore très coloniale dans la relation entre le gouvernement fédéral et les gouvernements territoriaux. Je crois que la question de la capacité d’emprunt en est un bon exemple.
J’aurais quelques points à soulever.
J’aimerais d’abord lire un extrait de la lettre du 13 décembre du directeur parlementaire du budget, car il a été question des coûts estimatifs: « Pour ce qui est du projet de loi C-530, notre examen a permis d’établir que l’adoption des modifications législatives proposées n’augmenterait pas les coûts. »
Je crois qu’il est important que cet extrait apparaisse au compte rendu, car cette préoccupation a été soulevée. Je voulais simplement le mentionner.
Maintenant, avez-vous entendu des arguments contre ce projet de loi et, si oui, quels étaient-ils? Avez-vous des contre-arguments à présenter? Avez-vous entendu des critiques à l’endroit de ce projet de loi ou des préoccupations, selon vous, légitimes?
:
Comme je l'ai indiqué à M. Bagnell, il y a un aspect du projet de loi qui soulève des inquiétudes, et c'est le calcul des recettes brutes. Or, il revient au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de respecter la limite d'emprunt, qui est fixée à 70 p. 100 des recettes brutes.
Nous n'avons pas éliminé la disposition qui permet au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest de s'adresser au cabinet si la limite d'emprunt ne suffit pas. Le projet de loi prévoit une marge discrétionnaire au cas où, pour une raison ou pour une autre, les besoins financiers excèdent le plafond établi. Nous avons choisi de laisser ce recours, aux fins de souplesse.
Je me suis entretenu avec le ministre des Finances. Il m'a dit que la mesure législative progressait dans la bonne direction. Mon message au gouvernement est le suivant: j'ai déposé un projet de loi qui modifie la Loi sur les Territoires du Nord-Ouest. Il est en place, et il a franchi l'étape de la deuxième lecture. Pour le mener à terme, il suffit de prendre les choses en main et l'adopter.
Cette question transcende les partis. Je ne veux pas en faire une affaire partisane. Le projet de loi vise un objectif que les Canadiens dans leur ensemble, les députés des deux côtés de la Chambre peuvent appuyer — donner aux habitants du Nord les outils dont ils ont besoin pour aller de l'avant, dans l'intérêt du Canada.
Telle est ma position. Je rejette l'idée voulant que ce projet de loi est partisan. Il ne l'est pas. Il représente tout simplement quelque chose qui doit être fait. S'il peut permettre au Parlement de faire du bon travail, alors faisons en sorte qu'il soit accepté.
:
Je tiens à faire deux commentaires: un sur les redevances, et un autre sur le contrôle des ressources. Manifestement, le gouvernement fédéral et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ont décidé, via l'entente de principe qu'ils ont conclue, de gérer les ressources de manière plus efficace. Il s'agit là, à mon avis, d'un pas dans la bonne direction. Il faut tout simplement peaufiner l'entente.
Concernant les redevances, nous constatons que, dans de nombreux cas, le gouvernement refuse d'en parler. Le champ pétrolier de Norman Wells représente une source de redevances des plus significatives. Le gouvernement a accepté de verser des redevances en échange du droit de propriété, et voilà qu'aujourd'hui, il n'est pas prêt...C'est la stratégie qu'il utilise depuis cinq ou six ans. Le projet est administré par le gouvernement fédéral, qui ne veut même pas envisager de le retransférer au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Cela ne fait pas partie de l'équation.
La question des redevances est problématique. Le projet de Norman Wells permet au gouvernement fédéral d'empocher plus de 120 millions de dollars par année. Or, il est impossible d'avoir accès à cet argent — il refuse de nous donner un tel accès —, ce qui démontre à quel point il est difficile de négocier avec le gouvernement fédéral sur ce point.
Encore une fois, il ne s'agit pas ici d'une affaire partisane, mais d'une question qui fait l'objet de débats depuis de nombreuses législatures. Il est temps de régler le dossier.
:
Monsieur Bevington, je tiens à ce que les choses soient claires: comme vous le savez fort bien, un processus est en cours. Nous travaillons en consultation avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. En fait, les discussions sur la limite d'emprunt vont bon train. Nous sommes confiants qu'elles vont prendre fin en 2011. Voilà comment doivent procéder le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires. Je soulève ce point, parce que je note que votre témoignage et vos réponses sont ponctués de « nous » et de « vous » .
Vous agissez de façon un peu unilatérale: vous êtes contre l'Agence canadienne de développement économique du Nord, contre l'adoption d'allégements fiscaux pour vos électeurs, contre les déductions pour les habitants des régions éloignées. Aussi, le projet de loi que nous examinons aujourd'hui aurait vraisemblablement été élaboré sans la participation du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
Je ne peux que citer quelques déclarations pour étayer mes propos. Le ministre des Finances des Territoires du Nord-Ouest, Michael Miltenberger, a déclaré:
... nous avons indiqué au député de Western Arctic qu'il a le droit de présenter un projet de loi d'initiative parlementaire... Cependant, nous lui avons clairement dit que nous nous sommes engagés dans un processus avec le ministre fédéral des Finances et les deux autres territoires pour réexaminer notre limite d'emprunt. C'est le processus dans lequel nous nous sommes engagés et que nous entendons respecter. C'est ce qui retient notre attention. C'est le processus qui nous permet de répondre à nos préoccupations concernant la limite d'emprunt et nous y participons pleinement... Nous nous dissocions de la voie qu'a décidé d'emprunter le député.
Dave Ramsay, député provincial de Kam Lake, a dit:
... je m'étonne qu'à Ottawa, le député de Western Arctic vante autant les mérites du projet de loi C-530.
Les habitants de notre territoire voudraient bien savoir s'il en a reçu instruction... ou s'il agit de son propre chef.
À ce que je sache, le gouvernement n'a jamais parlé d'associer les limites d'emprunt à un pourcentage des dépenses.
Le gouvernement fédéral analyse actuellement les limites d'emprunt des trois territoires nordiques. Par pitié, laissons-le faire son travail.
Voici maintenant Robert Hawkins, député provincial de Yellowknife Centre:
... Qui a autorisé le député à agir en notre nom? ... À qui a-t-il parlé au gouvernement territorial? Ce qui m'inquiète, bien sûr, c'est qu'il ne m'a pas parlé. Je me suis renseigné et, à ce que je sache, il n'a eu qu'une discussion informelle avec un seul interlocuteur.
Excusez-moi, monsieur Bevington, mais je n'ai pas l'impression que le gouvernement territorial appuie vivement votre démarche. Je n'ai pas l'impression que vos collègues tiennent à vous voir agir de manière unilatérale et paternaliste. Ajoutons à cela les décisions que vous avez prises, ici, à l'encontre des objectifs et des intérêts prioritaires de vos électeurs.
Monsieur Bevington, êtes-vous en mesure de fournir au comité les dates des consultations formelles qui auraient été organisées en vue de la préparation de ce projet de loi, les noms des participants, les réactions recueillies lors de celles-ci? Oui ou non?
:
Merci, monsieur Rickford.
Monsieur Bevington, merci de vous être joint à nous ce matin.
Chers collègues, nous allons faire une courte pause pour permettre à notre prochain témoin de s'installer.
À titre d'information, nous allons reprendre l'étude de ce projet de loi le jeudi 24 mars. Nous recevrons alors comme témoins les représentants du ministère des Affaires indiennes et du Nord, du ministère des Finances, et du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
Monsieur Bevington, en tant que membre associé du comité, vous pourrez aussi vous joindre à nous pour cette réunion.
Soit dit en passant, nous espérons pouvoir passer à l'étude article par article à ce moment-là. Ce sera possible de le faire, si c'est le souhait du comité. La séance aura lieu le 24.
Nous allons donc nous arrêter pendant quelques minutes avant d'entreprendre le prochain segment.
:
Rebonjour, tout le monde.
Nous entamons ainsi la deuxième partie de notre séance de ce matin, conformément à l'ordre de renvoi adopté le mercredi 2 mars, sur le projet de loi .
Nous accueillons, à l'instar du témoin précédent, l'auteur du projet de loi. Mme Kelly Block est la députée de la circonscription de Saskatoon—Rosetown—Biggar. Madame Block, vous savez évidemment comment cela fonctionne. Vous avez au plus 10 minutes pour nous présenter vos remarques préliminaires, puis nous passerons à une série de questions et réponses de sept minutes.
Chers collègues, sachez que Mme Block ne peut être avec nous que jusqu'à 10 h 20. Nous allons donc voir comment se déroule la séance de questions, pour libérer notre témoin à l'heure.
Madame Block, nous écoutons vos remarques préliminaires.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci au comité de me permettre de venir lui parler de mon projet de loi d'initiative parlementaire, la .
Je tiens avant tout à remercier mes collègues de m'avoir aidée à amener jusqu'ici le projet de loi , qui porte sur une question très importante. Je suis heureuse que mes collègues conservateurs et 15 membres du caucus libéral aient voté en faveur d'une gouvernance plus efficace pour toutes les collectivités des Premières nations. Ces députés méritent d'être félicités pour leur appui à l'égard des Canadiens autochtones.
Permettez-moi de vous donner quelques statistiques concernant la Saskatchewan. Il y a 70 Premières nations en Saskatchewan, et 61 d'entre elles sont affiliées à un des neuf conseils de bande. Je note par ailleurs que la majorité sont membres de la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan. Au 28 février 2009, la population enregistrée des Premières nations de la Saskatchewan totalisait 129 138 personnes. Cinq groupes linguistiques sont représentés en Saskatchewan: les Cris, les Dakotas, les Dénés, les Nakotas et les Saulteaux. Les traités 2, 4, 5, 6, 8 et 10 s'appliquent à la province de la Saskatchewan. Finalement, l'Université des Premières nations du Canada et à Regina, en Saskatchewan.
Sachant que mon tour approchait sur la liste des priorités, j'ai pris l'élaboration de mon projet de loi très au sérieux. Il était important pour moi de m'attaquer à un problème que tous les Canadiens, et forcément tous les parlementaires, pourraient à mon avis appuyer.
En tant que député, j'accorde une grande importance à la transparence et à l'obligation de rendre des comptes. Je crois que les membres des Premières nations, au même titre que le reste des Canadiens, méritent que leurs élus fassent preuve de transparence et qu'ils se montrent responsables fassent à la divulgation des données concernant la rémunération tirée des fonds publics.
Le projet de loi rendrait la chose possible et garantirait des conditions égales pour toutes les collectivités des Premières nations. Il n'y a pas d'uniformité à l'heure actuelle. Certaines Premières nations divulguent l'information de façon proactive, d'autres la fournissent sur demande, et d'autres encore refusent carrément de la donner. C'est un problème qui perdure depuis de nombreuses années pour les membres des Premières nations qui tentent d'accéder à l'information.
Le projet de loi a un objectif clair. Si le projet de loi devait être adopté dans sa forme actuelle, les Premières nations seraient tenues de divulguer de façon proactive les salaires payés et les dépenses remboursées par des fonds fédéraux.
Je dois vous avouer que j'ai été très étonnée de voir que le projet de loi ait été accueilli avec autant de résistance. Partout au pays, les représentants élus divulguent cette information en temps voulu. Je le répète, les Canadiens autochtones méritent le même degré de transparence de leurs politiciens.
Le projet de loi n'imposera pas de fardeau indu aux Premières nations. Ces données sont déjà recueillies, vérifiées et soumises à Affaires indiennes et du Nord Canada. C'est une loi simple qui rend obligatoire la divulgation proactive de l'information et qui permet au ministre du MAINC de la diffuser dans la section des profils communautaires sur le site Web du ministère.
J'aimerais rapidement réagir aux accusations qui ont été formulées concernant ce projet de loi.
On a laissé entendre que le projet de loi dépeignait les politiciens des Premières nations de façon calomnieuse. Il n'y a rien de plus faux. Le projet de loi C-575 ne porte aucun jugement sur les salaires que les gouvernements des Premières nations ont le devoir et le droit de s'accorder. J'espère que le projet de loi C-575 permettra au contraire de dissiper certaines des généralisations injustifiées qui ont été faites.
Je ne crois pas non plus que le projet de loi soit redondant ou inutile. Si cela avait été le cas, les membres des Premières nations n'auraient pas pris le temps de m'écrire des lettres, de m'envoyer des courriels ou de m'appeler pour me remercier d'avoir présenté ce projet de loi.
Je me permets de vous lire un extrait d'une lettre que j'ai reçue le 11 janvier. Cela va comme suit: « J'appuie sans réserve l'adoption de la , et j'en ai discuté avec les membres de la collectivité au cours des dernières semaines. Les seuls qui s'y opposent sont les dirigeants qui n'aiment pas l'idée de faire connaître ces chiffres aux membres des bandes ou à l'ensemble de la population. Selon toute logique, ce projet de loi aurait dû être adopté il y a longtemps déjà. Je suis très heureux que vous ayez pris cette initiative dans l'intérêt des membres des bandes des Premières nations. »
Le 3 octobre, j'ai reçu une autre lettre d'un membre des Premières nations, qui m'a écrit ceci: « J'ai ressenti le besoin de vous envoyer ce courriel pour vous témoigner mon appui à l'égard du projet de loi sur les Premières nations que vous avez présenté. Nous attendions ce projet de loi depuis longtemps, car il est devenu nécessaire d'intervenir. Voici ce qui se passe dans ma réserve. L'ancien chef et le conseil sortant [et je précise que tous les noms ont été censurés] doivent justifier la disparition de la somme faramineuse de 1,3 million de dollars en revenus pétroliers, et pourtant, personne n'en a entendu parler. La situation n'intéresse même pas les médias. Je pense qu'une loi de cette nature aurait permis d'éviter un tel dérapage. Je vous prie de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour que ce projet de loi soit adopté et mis en oeuvre dans les plus brefs délais, de façon à ce que les générations futures n'aient pas à vivre la même chose que nous, une situation qui a été nourrie par l'ignorance et le mensonge. »
Peu importe les faits se cachant derrière ces lettres, une chose apparaît évidente: s'il est adopté, le projet de loi fera en sorte que tous les membres des Premières nations soient mis au courant du salaire que gagnent leurs représentants élus. Certains se demandent peut-être pourquoi c'est important. J'aimerais vous donner un exemple de parfait leadership.
Le chef Darcy Bear de la Première nation de Whitecap Dakota a réussi à faire passer le taux de chômage de sa réserve de 70 à 4 p. 100. Voici ce qu'il avait à dire à propos de cette problématique et du projet de loi, et je cite: « ...j'appuie entièrement le projet de loi d'initiative parlementaire de Mme Block. L'approche prudente et éthique que nous avons privilégiée dans l'exercice de nos fonctions s'est avérée cruciale pour opérer ce tournant radical. »
Il poursuit en disant: « Comment attirer des banques et des partenaires d'affaires dans notre collectivité si nous ne sommes pas transparents et comptables envers nos propres membres? C'est impossible. »
Ce témoignage vient confirmer ce que je croyais: une meilleure responsabilisation favorisera le développement économique, la création d'emplois, de même que la croissance et la réussite globales des collectivités des Premières nations.
Il y a de très bons gouvernements transparents et responsables au sein des Premières nations. Il y en a d'autres, par contre, qui le sont moins. Le projet de loi garantira la transparence et la responsabilisation des gouvernements de toutes les collectivités des Premières nations.
En conclusion, monsieur le président, il s'agit d'un enjeu capital, et votre comité a l'important mandat d'étudier des questions d'aussi grande importance. Je vous recommande fortement d'avoir un dialogue franc et ouvert à ce sujet avec des Canadiens des quatre coins du pays. S'il le faut, modifions le projet de loi , et veillons à faire adopter cette loi.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame Block. Merci d'avoir accepté de venir nous parler.
Il ne fait aucun doute que tout le monde à cette table, et à la Chambre des communes, partage votre vision à propos des principes de la transparence et de la responsabilisation. Nous avons d'ailleurs souvent critiqué votre gouvernement à ce sujet.
Votre projet de loi prétend assurer la défense de ces principes. Je ne suis pas de cet avis. Rien dans ce projet de loi, ou à peu près, ne permettrait d'accroître la transparence ou la responsabilisation.
Pour ce qui est des consultations, j'aimerais bien avoir une liste contenant les noms des personnes ou des organisations que vous avez consultées, et la date à laquelle vous l'avait fait, avant d'élaborer votre projet de loi. Si vous pouviez préparer une telle liste, j'aimerais que vous la soumettiez par écrit au comité.
Comme vous le savez, quand il est question des Autochtones, nous avons l'obligation juridique de consulter, et nous prenons cette obligation au sérieux. C'est une politique que le gouvernement a appliqué ou qu'il entend respecter, je le souhaite.
Certains avancent, madame Block, que votre projet de loi contrevient à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. D'autres affirment qu'il transgresse le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale, un droit que le gouvernement prétend respecter. Beaucoup seraient d'avis qu'il perpétue les stéréotypes, qu'il est préjudiciable et qu'il frise le racisme.
Je me contenterai de citer le communiqué de presse diffusé le 29 novembre par l'Association des femmes autochtones du Québec, qui se lit comme suit:
Les FAQ craignent que le projet de loi dépeint un portrait erroné de la transparence financière qui est appliquée dans les réserves. Bien que les FAQ...
— c'est-à-dire les Femmes autochtones du Québec —
... croient que la transparence et la responsabilisation des gouvernements des Premières nations sont un aspect important des bonnes pratiques de gouvernance, le projet de loi C-575 d'initiative parlementaire présenté par la député Kelly Block (du Parti conservateur) semble véhiculer une opinion préconçue et raciste selon laquelle les Autochtones vivent aux crochets de la société. Il laisserait en effet entendre que les fonds fédéraux provenant de l'argent des contribuables et accordés aux conseillers et aux chefs autochtones seraient utilisés à mauvais escient.
Il semble véhiculer l’idée préconçue que tous les peuples autochtones, tous les gouvernements autochtones, sont d’une façon ou d’une autre corrompus et véreux. Les exemples que vous avez utilisés semblent être relégués au second plan. On laisse planer le doute et les insinuations, et du même souffle, on glisse quelques exemples, à titre d’excuse, pour éviter les généralisations. Les exemples de transparence et de responsabilisation ne devraient jamais constituer l’exception au sein des Premières nations.
En fait, les seules statistiques fournies par la Fédération canadienne des contribuables indiquent que des problèmes ont été signalés seulement pour 7 p. 100 de tous les représentants élus.
En ce qui concerne la redondance, je suis persuadé que vous êtes au courant du système de financement complexe, le modèle national en place au MAINC, qui s’appuie sur des principes généralement acceptés de responsabilisation et sur le travail de vérificateurs généraux. Je suis aussi persuadé que vous avez entendu parler du Manuel des rapports financiers de clôture d’exercice des Affaires indiennes et du Nord Canada, qui contient, à l’annexe D, un tableau des salaires, honoraires, frais de voyage et autres rémunérations. Vous prétendez maintenant introduire ces mêmes balises avec votre projet de loi. Tout est là déjà, alors je crois que le projet de loi est redondant.
Quand il est question de consultation, on s'attend à ce qu'on fasse référence à un concept accepté de façon unilatérale, mais lors de votre témoignage devant la Chambre, et cet extrait est tiré du hansard, vous avez dit ceci: « En parlant à mes collègues, j'ai également compris… ». On pourrait croire que c’est une conversation qui a eu lieu autour d’une tasse de café et de quelques grignotines, alors qu’il s’agit d’un projet de loi crucial pour la population des Premières nations.
J’aurais une question toute simple, en plus de celles que je viens de vous poser. Vous êtes au pouvoir depuis 6 ans. Pourquoi est-ce soudainement devenu une priorité pour votre gouvernement, si la transparence et la responsabilisation posaient problème pendant tout ce temps? Qu’est-il arrivé aux efforts de collaboration déployés avec les Premières nations en 2005 et en 2006? Pourquoi n’a-t-on pas donné suite à cette initiative? Est-ce que quelque chose a pu arrêter le ministre? Légalement parlant, qu’est-ce qui empêchait le ministre de rendre cette information publique?
Le ministre n'aurait-il pas pu adapter ses politiques dans l'un ou l'autre de ces documents pour rendre l'information publique? Qu'est-ce qui l'en empêchait? Pourquoi fallait-il procéder différemment, même si ce nouvel instrument engendre un problème énorme en semant la division et en accentuant les stéréotypes?
:
Merci, madame Block, d'être venue répondre aux questions du comité.
Vous savez sans doute que lorsque notre comité étudie une loi qui touche les Premières nations, les Métis et les Inuits, il est inévitable que des questions sur l'obligation de consulter soient posées. Nous avons devant nous un autre exemple d'une loi pour laquelle l'obligation de consulter ordonnée par la Cour suprême du Canada n'a pas été satisfaite. Je pense qu'on peut affirmer sans trop d'inquiétude que tout le monde est en faveur de la responsabilisation et de la transparence, mais on ne peut pas se permettre de faire fi d'un processus si cela va à l'encontre du message que l'on tente de véhiculer. C'est donc déconcertant de voir qu'encore une fois nous avons affaire à une loi pour laquelle cette obligation n'a pas été honorée.
L'étude de ce projet de loi a mis au jour différents problèmes. Je sais que nous sommes plusieurs à maintenir qu'il est important que les chefs et les conseillers rendent des comptes aux personnes qui les ont élus, et pas à Affaires indiennes et du Nord Canada. Je crois que vous aurez du mal à trouver des gens qui s'opposent à cette idée. Cependant, dans le cas qui nous occupe, vous semblez vouloir imposer une norme qui diffère de celle appliquée au reste des Canadiens. J'aimerais souligner quelques points avant de vous demander de répondre à mes questions.
Vous faites référence aux salaires payés par des fonds fédéraux, mais une grande partie de ces fonds proviennent de subventions et d'accords de contribution. Je ne sais pas si vous savez que les lignes directrices du Conseil du Trésor sur les accords de contribution, à l'annexe C, ne font aucunement mention des salaires, même lorsqu'il s'agit de personnes agissant comme tierces parties pour transférer des fonds à d'autres. Les lignes directrices se concentrent plutôt sur les exigences en matière de vérification.
Ce que vous nous dites à propos de ce projet de loi, c'est que tous les Canadiens qui obtiennent des subventions ou des accords de contribution n'ont pas l'obligation de divulguer leurs salaires, mais les membres des Premières nations sont, eux, tenus de le faire. C'est encore une fois appliquer la politique des deux poids deux mesures.
Nous sommes plutôt habitués à ce genre de choses. Les Premières nations sont gouvernées par une tonne de politiques inégales, qu'on parle du financement accordé aux réserves pour la protection de l'enfance, l'éducation, les soins de santé ou le traitement de l'eau potable. Nous passons notre temps à dire qu'il est acceptable de traiter les membres des Premières nations comme des citoyens de deuxième ordre. Encore une fois, je constate que vous appliquez la loi des deux poids deux mesures en leur imposant quelque chose qui n'est pas exigé des autres personnes qui reçoivent des subventions et des contributions. C'est un des points que je voulais aborder.
Aussi, vous avez inclus ce qui suit dans l'article 6:
Malgré toute disposition de la Loi sur la protection des renseignements personnels, lorsque, à l’expiration du délai imparti, l’Annexe des rémunérations n’a pas été mise à la disposition du public, le ministre doit en donner l’accès au public.
Si j'interprète la chose correctement — et j'aimerais avoir l'avis des avocats à ce sujet —, c'est que la Loi sur la protection des renseignements personnels s'applique à tous les autres Canadiens, mais pas aux Premières nations, parce qu'ils appartiennent, apparemment, à une classe de citoyens à part. On démontre encore une fois que les Premières nations ne méritent pas le même traitement que les autres Canadiens, et on envoie le message que nous allons permettre au gouvernement de passer outre la Loi sur la protection des renseignements personnels dans ce cas-là.
Je me demandais si vous pouviez m'expliquer, et expliquer aux Canadiens qui nous écoutent, pourquoi il est approprié de traiter les Premières nations différemment du reste de la population canadienne.
:
Merci, monsieur le président.
Merci encore une fois d'être ici, madame Block.
Permettez-moi d'abord de vous dire que je désapprouve totalement la façon dont vous avez dépeint les opposants à votre projet, à qui vous reprochez d'être contre la transparence. J'ai moi-même siégé des jours durant, pratiquement 24 h sur 24, pour traiter du projet de loi en 2002, qui s'attaquait à de nombreux enjeux liés à la transparence. J'ai par ailleurs milité ardemment en faveur de l'Accord de Kelowna, qui préconisait et prévoyait les outils et l'infrastructure nécessaires, en plus d'avoir été établi en suivant les processus de consultation que nous sommes nombreux à défendre en ce qui a trait à l'élaboration de lois sur les peuples autochtones.
Mais ce qui me préoccupe le plus, c'est la façon dont vous accolez ce projet de loi favorisant la transparence à la négligence de votre propre gouvernement, ou à son incapacité d'assurer la transparence, pour ne pas parler de sabotage, à l'égard de bien des questions qui sont soumises à la Chambre. L'exercice me paraît d'une hypocrisie sans nom.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier Mme Block pour sa comparution devant notre comité aujourd'hui.
Comme vous le savez, nous avons beaucoup discuté de ce projet de loi lorsque vous m'avez demandé mon avis au moment de le présenter.
Comme j'ai moi-même vécu et travaillé dans plus de 11 réserves en Saskatchewan, j'ai vu des gens de ces communautés — pas les chefs ni les membres du conseil de bande — demander à voir les livres, essuyer un refus de toutes les façons possibles, puis être sanctionnés pour avoir formulé de telles requêtes.
Le simple fait de prendre connaissance de votre projet de loi et de la manière dont les individus sont pris en compte... Il y a certaines réserves qui agissent bien en matière de transparence et de responsabilisation, et nous devrions les féliciter à cet égard, mais il y en a d'autres qui refusent carrément l'accès à leurs livres. Même lorsque des gens en font la demande lors des réunions du conseil de bande, le chef et le conseil font la sourde oreille. J'ai dû moi-même procéder à des enquêtes concernant certaines irrégularités comptables. Il y a eu effectivement des accusations de fraude qui ont été portées.
Voici donc ma première question. Pourquoi devrait-on obliger les Premières nations à divulguer publiquement la rémunération et les dépenses de leurs conseils et de leurs chefs élus? Pourriez-vous me dire également s'il ne s'agit pas d'une atteinte à la vie privée?