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Bonjour, mesdames et messieurs les membres du comité.
Nous allons commencer le plus rapidement possible. Nous avons une heure pour recueillir deux des derniers témoignages qu'il nous reste à entendre avant de conclure notre étude sur le développement économique du Nord. Bien entendu, nous traitons précisément des barrières qui entravent le développement économique du Nord, ainsi que des solutions s'y rapportant. Nous allons passer aux témoins dans un instant.
Je répète aux membres du comité que nous avons seulement une heure, à la suite de laquelle nous prendrons une courte pause, pour ensuite poursuivre la séance à huis clos afin d'examiner le rapport concernant l'étude sur la Fondation autochtone de guérison.
Vous savez aussi que les cloches commenceront à sonner à 17 h 15; nous prendrons donc tout le temps que nous pensons avoir, après quoi nous devrons conclure.
Tel que prévu à l'ordre du jour, nous accueillons aujourd'hui, tout d'abord, Lawrence Connell. Lawrence est directeur corporatif du développement durable des Mines Agnico-Eagle Limitée. Nous comptons aussi parmi nous John Stevenson, directeur de la Nunavut Resources Corporation.
Messieurs, pour commencer, essentiellement, vous allez nous présenter chacun une déclaration d'une durée maximale de 10 minutes. Nous les entendrons une après l'autre, à la suite de quoi nous passerons aux questions des membres du comité.
Commençons donc par M. Connell. La parole est à vous; vous avez 10 minutes.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres du comité, merci de permettre à Agnico-Eagle de se présenter devant vous.
Je suis certain que presque tous les témoins que vous avez entendus dans le cadre de votre étude vous ont dit que ce qui pose problème dans le Nord, ce sont les ressources, et qu'elles constituent un obstacle majeur au développement. Nous sommes d'accord, mais plutôt que de parler de ce manque, j'aimerais me pencher sur les endroits où il serait possible, à notre avis, de trouver des solutions.
AEM, ou les Mines Agnico-Eagle, est une société canadienne à participation multiple qui a connu une telle croissance qu'elle compte maintenant parmi les 10 sociétés aurifères principales du monde. De plus, elle constitue aujourd'hui l'un des plus gros employeurs du secteur privé du Nunavut et du Nord-Ouest du Québec.
Le Nunavut représente un élément important du futur bien-être du Canada. En effet, bon nombre de ressources minérales ont déjà été découvertes et définies dans la région, et elles n'attendent que la prochaine augmentation du prix des métaux pour devenir la future génération...
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Le Nunavut représente un élément important du futur bien-être du Canada. En effet, Bon nombre de ressources minérales ont déjà été découvertes et définies dans la région, et elles n'attendent que la prochaine augmentation du prix des métaux pour devenir la prochaine génération de mines du Canada. Ces nouvelles mines vont générer de la richesse pour l'ensemble du Canada. De plus, dans les bonnes conditions, elles pourraient permettre au Nunavut de cesser de dépendre du gouvernement fédéral sur le plan économique et de contribuer au futur bien-être économique de notre pays.
Par ailleurs, l'exploitation des ressources du Nord représente pour le Canada le moyen le plus sûr et le plus rapide d'affirmer sa souveraineté dans l'Arctique. AEM croit au futur potentiel minéral du Nunavut, en particulier à celui de la région de Kivalliq; depuis 2006, la société a investi 1,5 milliard de dollars dans le développement de la mine d'or Meadowbank, près de Baker Lake. La mine a débuté sa production en février dernier et a permis la création de près de 600 emplois permanents bien rémunérés. Actuellement, l'entreprise emploie plus de 175 Nunavummiuts de la région, ce qui représente 35 p. 100 de sa main-d'oeuvre. Ce projet minier va générer à lui seul des revenus annuels équivalant à 35 p. 100 du budget actuel du gouvernement du Nunavut. Il entraînera également des dépenses de fonctionnement annuelles de plus 100 millions de dollars pendant au moins 10 ans, la durée de vie minimale de la mine. On parle donc d'un total de 500 millions de dollars en salaires, en revenus et en impôts sur les mines.
Sommairement, nous pensons que les principaux obstacles au développement économique sont, premièrement, le manque d'infrastructure stratégique, notamment sur le plan de l'accessibilité, du transport et de l'énergie électrique. L'industrie minière dépend des réseaux de transport pour s'approvisionner et pour mettre ses produits sur le marché. À l'heure actuelle, le coût élevé du transport dans le Nord ébranle considérablement la volonté de faire des affaires au Nunavut. Il contribue également en grande partie au haut coût de la vie pour les habitants du Nord et plus particulièrement pour les Nunavummiuts. De plus, il joue une part dans le faible niveau de vie observé partout au Nunavut et forme un obstacle à la création d'une économie durable dans le territoire.
L'industrie minière va contribuer à l'amélioration de l'infrastructure requise pour mettre en valeur les ressources minérales du Nunavut; or, elle ne peut le faire toute seule. Les gouvernements fédéral et territorial doivent faire preuve de leadership en appuyant la bonification de l'infrastructure nécessaire pour accélérer le développement. La problématique réside dans le fait que les besoins sont énormes, mais que les fonds sont limités; dans ce cas, comment définissons-nous les priorités en matière d'investissement afin d'obtenir le meilleur rendement possible pour les Canadiens?
Selon nous, l'accent devrait être mis sur les projets d'infrastructure qui réduisent le coût de la vie au Nunavut. On réduirait ainsi par le fait même les frais des activités commerciales entreprises dans le Nord, ce qui préparerait le terrain pour la création d'une économie nordique durable qui dépendrait moins du Sud. Les habitants du Nord veulent être maîtres de leur avenir, mais actuellement, ils ne peuvent voir de quelle façon faire de ce rêve une réalité.
Quel type d'infrastructure permettrait d'y arriver? À notre avis, il faut investir dans des ports en eau profonde stratégiques pour réduire les coûts de transport dans le Nord, il faut placer des routes d'accès à des endroits stratégiques pour permettre la distribution de biens et services sur tout le territoire, et il faut investir dans la production énergétique aux endroits où une diminution des coûts en énergie déclenchera le développement industriel.
Le deuxième obstacle est le manque de main-d'oeuvre qualifiée au Nunavut. Le Nunavut a besoin de faire de l'investissement dans ses ressources humaines une priorité pours'assurer que les Nunavummiuts de la présente génération ont ce qu'il faut pour participer pleinement au développement minéral amorcé dans la région de Kivalliq. À l'heure actuelle, les habitants du Nunavut n'ont pas la gamme de compétences requises pour participer pleinement au développement de leur territoire. La majorité de la main-d'oeuvre qualifiée provient encore des régions méridionales du Canada. Cette tendance doit être inversée afin que l'économie du Nord devienne durable. De plus, nous pourrions réduire de façon significative nos frais d'exploitation à Meadowbank si notre main-d'oeuvre pouvait provenir davantage des communautés voisines que du Sud. En effet, il coûte cher de transporter à toutes les deux semaines une quantité importante de travailleurs entre le Sud du Canada et Meadowbank.
Les gouvernements fédéral et territorial devraient travailler de façon accélérée avec l'industrie pour faire en sorte que les gens du Nunavut jouissent des retombées du développement des ressources minérales qui se trouvent chez eux. Le temps est venu d'investir des sommes importantes dans la formation axée sur les compétences offerte aux adultes et conçue pour permettre aux Nunavummiuts de participer au développement minéral de la région, de façon à ce qu'il y ait une baisse considérable dans le nombre de travailleurs issus du Sud canadien d'ici les cinq prochaines années, période au cours de laquelle les Nunavummiuts acquerront les compétences et l'expérience nécessaires pour remplir les postes. Dans les Territoires du Nord-Ouest, l'industrie diamantaire déploie de nombreux efforts depuis presque 10 ans pour atteindre cet objectif, mais jusqu'à maintenant, elle n'a obtenu qu'un succès limité. Ce devoir ne peut pas incomber uniquement à l'industrie. Pour obtenir des progrès significatifs, les gouvernements fédéral et territorial doivent assumer un plus grand rôle. Les retombées économiques sont là. L'augmentation du taux d'emploi entraîne une hausse des impôts et une diminution de la dépendance aux programmes sociaux. Grâce aux retombées, les collectivités du Nunavut vont commencer à bâtir des économies durables aux endroits où se produit le développement minier. Cela aura également pour effet d'accroître la rentabilité économique des projets en réduisant les frais indirects.
Nous devons viser la population inuite adulte âgée entre 25 et 40 ans, car le taux de chômage élevé et la dépendance à long terme à l'assistance sociale dans cette classe d'âge influent grandement sur l'estime de soi des Nunavummiuts. Les Inuits sont un peuple fier qui a besoin de notre aide pour sortir d'un long cycle de dépendance. Si nous travaillons avec eux, nous verrons une réaction positive qui mènera à l'établissement d'une classe moyenne durable. Les adultes, en devenant indépendants, vont commencer à se respecter eux-mêmes et vont devenir des modèles pour la jeune génération. Le statu quo ne fonctionne tout simplement pas.
Enfin, mon troisième point est la complexité et l'incertitude des règles et procédures actuelles relatives à l'accès au territoire pour l'exploration, ainsi que de l'obtention de l'approbation réglementaire de procéder au développement. Les règles et procédures régissant l'accès au territoire pour l'exploration ainsi que le processus réglementaire sont trop compliqués et ne répondent pas aux attentes des Nunavummiuts. La complexité entraîne des coûts élevés, tant pour l'industrie que pour le gouvernement, et elle rend incertain les aboutissants pour l'industrie comme pour les Nunavummiuts. Nous reconnaissons la nécessité de protéger l'environnement et les ressources naturelles du Nunavut, et ce, avec la participation importante et équitable de l'ensemble des Nunaviummuts. Toutefois, le processus actuel est rendu pénible et il nécessite des améliorations pour mieux servir à tous. En outre, une diminution de la répétition inutile de certaines étapes va mener à une réduction des coûts et améliorera la crédibilité du processus.
Nous avons pris bonne note de la première lecture qui a été faite récemment à la Chambre des communes du projet de loi , Loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut. L'industrie appuie l'intention de cette mesure législative et la considère comme un bon début; or, à elle seule, cette loi ne simplifiera pas le processus et ne mènera pas à la rationalisation requise.
En résumé, l'avenir économique du Canada va de pair avec l'avenir du bien-être économique du Nunavut. L'industrie minière a démontré qu'il y a au Nunavut des gisements de minéraux de classe mondiale. Toutefois, pour réaliser pleinement le potentiel des mines pendant la présente génération, les gouvernements fédéral et territorial devront faire des investissements stratégiques.
Voici les trois points que j'ai présentés: investir dans les ressources humaines; investir dans des réseaux de transport essentiels pour réduire le coût de la vie et, par conséquent, les frais de l'entreprise; et investir dans les infrastructures des collectivités pour permettre l'établissement de nouvelles petites entreprises dans le Nord.
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. Bonjour, et merci de me permettre de m'adresser à vous.
La KIA, la Kitikmeot Inuit Association, considère que votre travail est très important, voire essentiel pour ce qui regarde le développement du Nord.
Avant de continuer, j'aimerais saluer Larry Connell. Je le connais par le truchement d'AEM et, en fait, je suis tout à fait d'accord avec presque tout ce qu'il a dit, en particulier en ce qui a trait à l'infrastructure et à la formation axée sur les compétences. En effet, ces éléments sont très importants aux yeux de la KIA.
M. Charlie Evalik, président de la Kitikmeot Inuit Association et de la Nunavut Resources Corporation, envoie ses excuses. Malheureusement, il est en déplacement cette semaine pour les affaires de la NRC. M. Evalik est appuyé dans ce projet par John Donihee, chef de projet, Ron Wallace, gestionnaire de projet, et moi-même.
Le but de ma déclaration est de faire un survol de la KIA, la Kitikmeot Inuit Association; de présenter un de ses objectifs stratégiques, à savoir la NRC, la Nunavut Resources Corporation; ainsi que de donner un aperçu du concept de la NRC et du rôle qu'elle pourrait jouer dans le développement du Nord.
La Kitikmeot Inuit Association a été constituée en personne morale en 1976 dans le but de représenter les intérêts des Inuits de Kitikmeot. À l'époque, on appelait la région, qui est située juste au nord de Yellowknife — en fait, très au nord de Yellowknife —, le Centre de l'Arctique. L'association a réalisé bon nombre de ses premiers objectifs en 1993, avec la signature de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut. Depuis, elle continue à jouer un rôle important et elle agit à titre d'organisation inuit désignée en vertu de la revendication. Elle a des obligations relatives à la propriété et à la gestion de terres inuites totalisant quelque 103 000 kilomètres carrés, soit presque l'équivalent de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick mis en ensemble. Elle doit aussi négocier les ententes sur les répercussions et les avantages, ainsi que surveiller la qualité de l'eau sur les terres inuites, pour ne nommer que ces obligations-là.
Le siège de la KIA est situé à Cambridge Bay. Elle a aussi des bureaux dans les cinq collectivités principales de Kitikmeot. La KIA a déjà négocié des ententes sur les répercussions et les avantages avec des sociétés minières, y compris des mines de diamants dans les Territoires du Nord-Ouest, principalement pour des raisons de contiguïté, et, plus récemment, avec Miramar, maintenant devenue la Newmont Mining Corporation du Canada, dans la région de Kitikmeot. Or, dans au moins deux affaires qui se sont produites récemment au Kitikmeot, les promoteurs ont vendu des propriétés situées sur des terres inuites, réalisant du coup des gains importants, avant que les Inuits n'aient obtenu d'avantages.
La KIA voit maintenant très bien qu'elle a besoin d'autres outils que les ERAI, les ententes sur les répercussions et les avantages, pour remplir son mandat et garantir que les Inuits et tout le Nunavut obtiennent des avantages durables et significatifs. D'où l'idée de la NRC, une idée qui permettrait aux Inuits de partir du premier échelon de l'échelle de la valeur économique — toucher un loyer — et du deuxième — fournir des biens et services négociés principalement au moyen d'ententes sur les répercussions et les avantages —, à des échelons jamais vus au Nunavut: le troisième — investir des capitaux dans des projets majeurs d'exploitation des ressources naturelles — et le quatrième — réinvestir les revenus générés par ces investissements dans des projets futurs.
En participant au capital, les Inuits pourraient s'associer de façon significative à des projets majeurs portant sur les ressources naturelles et l'énergie prévus au Nunavut. À l'heure actuelle, nombre de ces projets offrent d'immenses possibilités économiques, et ce, non seulement pour le Nunavut, mais aussi pour l'ensemble du Canada. En outre, ils font progresser le dossier relatif à la protection et à la réaffirmation de la souveraineté du Canada dans l'Arctique. Par ailleurs, il existe au Canada des précédents et des modèles solides concernant la participation autochtone au capital. De plus, plusieurs sociétés canadiennes privées d'exploitation minière, d'énergie et de financement ont déclaré qu'elles cherchent activement des partenaires autochtones et nordiques.
Les engagements qui avaient été pris à l'égard du Nord dans le discours du Trône de 2008 ont été réaffirmés dans le Plan d'action économique du Canada, avec l'annonce de la création d'un organisme de développement régional appelé l'Agence canadienne de développement économique du Nord, ou CanNor. Dans son annonce, le premier ministre a indiqué:
CanNor est la preuve concrète que l'importance accordée au Nord est plus prioritaire que jamais et sera dorénavant une composante fondamentale de la Stratégie du gouvernement pour le Nord.
Deux jours plus tard, à Pangnirtung, le premier ministre a dit ce qui suit:
À mesure que l'on développe le territoire, nous sommes très soucieux que les habitants de la région ne profitent pas seulement de la richesse générée par le développement, mais aussi du développement en soi... À notre avis, ils n'en profitent pas suffisamment.
La Kitikmeot Inuit Association et la Nunavut Resources Corporation, la NRC, approuvent et appuient vivement ces observations, et nous saluons la vision pour le Nord que les énoncés suggèrent.
On fait état ici que ce qui fait défaut dans la politique concernant le Nord, c'est une reconnaissance possible de l'importance et de la nécessité que les Inuits participent directement au capital dans les grands projets d'exploitation des ressources au Nunavut par l'entremise d'instruments de placement du secteur privé. Grâce à la promotion et à la création de la NRC, on accroîtrait sensiblement le potentiel pour ce qui est d'établir des partenariats entre des entreprises inuites et des intérêts canadiens majeurs en matière de développement des ressources et de finance. En utilisant un modèle de développement économique de ce genre, les Inuits pourraient, par l'entremise de leurs propres entreprises, assurer et favoriser leur propre sécurité économique et sociale.
La NRC pourrait offrir aux Inuits un outil de développement économique important, outre les ERAI et d'autres mécanismes, pour travailler de manière constructive avec les promoteurs du Nord, les investisseurs et les institutions financières nationales et internationales pertinentes afin d'obtenir ces ressources. En somme, il s'agit de la vision de Charlie Evalik, et maintenant celle de nombreux autres Inuits depuis qu'ils ont entrepris de mettre sur pied la NRC, de faire participer davantage les Inuits au développement de l'économie et des ressources au Nunavut par l'entremise de la NRC. Ce faisant, nous aspirons à élaborer un véhicule économique différent pour le Nord, un véhicule qui servira les intérêts de l'ensemble des Inuits et des Canadiens.
J'aimerais lire rapidement les trois recommandations qui ont été formulées dans le mémoire soumis au comité permanent en janvier:
On recommande que le potentiel de la NRC pour ce qui est d'accroître les activités de développement de l'économie et des ressources dans le Nord soit reconnu par le comité et que celui-ci fasse des recommandations précises au gouvernement pour qu'il appuie en principe l'initiative.
On recommande que le comité envisage d'encourager les gouvernements à définir ces mécanismes de soutien financier novateurs pour permettre à la NRC d'atteindre ses cibles initiales en vue de détenir des parts dans certains grands projets de développement des ressources au Nunavut.
On recommande que le comité reconnaisse et souligne l'importance pour les Inuits... pour qu'ils contrôlent plus directement les grands projets de développement des ressources au Nunavut et qu'ils y prennent part, et ce, en participant au capital.
Nous demandons respectueusement au comité permanent d'encourager le Canada à aider la KIA et la NRC à atteindre leur objectif.
Voilà qui conclut mes remarques. Je serai heureux de répondre aux questions que vous pourriez avoir.
Merci, monsieur le président.
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Quelques-unes des initiatives que nous avons prises... Je vais vous en parler brièvement car il y en a beaucoup. Durant la construction, nous avons reconnu que nos chances de trouver des travailleurs de la construction qualifiés de la région et d'origine inuite sont très limitées, si bien que nous avons choisi d'assumer le rôle de fournir tous les services pour les entreprises de construction qui sont venues dans le Nord pour la construction de la mine Meadowbank. Dans ce rôle, nous avons fourni l'hébergement, la nourriture, et le transport et la livraison du matériel. Ces services nous ont permis de créer une bonne base d'employés inuits peu qualifiés qui sont maintenant devenus le bassin de compétences provisoires de la mine.
Nous avons choisi le modèle pour mettre notre projet en branle rapidement pendant la construction. Récemment, en collaboration avec Ressources humaines Canada, le gouvernement du Nunavut et la Kivalliq Inuit Association, nous avons créé la Kivalliq Mine Training Society. Nous nous sommes engagés à y investir neuf millions de dollars au cours des trois prochaines années. Je pense que le gouvernement fédéral y injecte 2,5 millions de dollars, et le gouvernement du Nunavut y contribue 600 000 $. La société de formation vise à ce que les nouveaux employés acquièrent des compétences qui leur permettront d'occuper des emplois de premier échelon à Meadowbanks. Notre objectif consiste à trouver 50 nouveaux employés qualifiés annuellement au cours des trois prochaines années.
Les types de programmes que nous exécutons, par exemple, envoient des habitants de la région au Collège Morrisburg, situé dans la vallée de l'Outaouais, pour les former afin qu'il deviennent des opérateurs d'équipement lourd. Nous comptons maintenant 40 chauffeurs de camion qui proviennent tous des collectivités locales.
Nous avons fait la même chose avec le Collège Northern en Ontario pour les ouvriers au concentrateur. Nous travaillons à ce projet. Le hic, c'est qu'il ne s'agit que de 50 employés par année. Nous ne changeons pas grand-chose au problème global. Je pense qu'il est possible de tabler sur ce modèle.
Nous avons une Entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits en vertu de laquelle des fonds sont versés à la Kivalliq Inuit Association. Des bourses d'études sont offertes, mais nous nous sommes rendu compte que les programmes de bourses échouent lamentablement pour ce qui est de motiver les étudiants à poursuivre leurs études dans les régions méridionales. Nous avons donc récemment demandé à l'Université McGill et au Collège de l'Arctique du Nunavut d'examiner comment nous pourrions mettre en oeuvre ces programmes de formation dans le Nord.
Je vais utiliser ce bon cas à titre d'exemple. Le Collège de l'Arctique du Nunavut est en train de s'occuper de la conception en vue de construire un centre de formation en exploitation minière à Cambridge Bay. C'est prévu depuis presque cinq ans. Je pense que les promoteurs du projet ont reçu 1,3 million de dollars l'an dernier pour l'évaluation et la conception. Ils savent que le prochain obstacle sera les coûts d'immobilisations de la construction, qui s'élèvent à 45 millions de dollars, et rien n'indique pour l'heure qu'ils obtiendront ces fonds. Il faudra probablement encore cinq ou six ans avant que nous voyons le premier étudiant inscrit au programme; la mine de Meadowbank sera alors déjà presque à moitié exploitée.
Les collectivités locales voulaient que le projet soit mis de l'avant en 2005. Nous voyons la lenteur du processus et là où un programme accéléré s'impose, tel que des partenariats, pour faire avancer les choses plus rapidement.
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Merci d'être ici. J'ai écouté attentivement vos remarques et je me pose une question. On est presque rendu à la fin de notre étude. Monsieur Connell, j'ai lu ce que vous avez écrit avec grande attention. En vous écoutant et en vous lisant, je me demande s'il n'y a pas lieu d'essayer de provoquer — je vais faire attention à la façon dont je le dirai — un changement de mentalité?
Il y a les Autochtones du Nord. Je comprends qu'il y a des Autochtones au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest, mais si on se penche sur le cas des Inuits, compte tenu de tout ce que j'ai entendu au cours des derniers mois, je ne suis pas certain que les Inuits soient prêts à une telle invasion. Vous pourrez me contredire si vous n'êtes pas d'accord avec moi. Cette invasion ne fait que commencer, notamment sur le plan de l'exploration et de l'exploitation minière. Parlons seulement des mines. Je me demande comment on fera. Je connais bien Meadowbank. Dans mon comté, il y a une mine appelée Lapa. Elle se situe juste à la frontière du comté de mon collègue et elle est opérée par les Mines Agnico-Eagle Ltée.
Lors de l'inauguration de la mine Lapa, on leur a signalé qu'il y aurait des petits problèmes relativement aux mentalités dans le Nord du pays. Je me demande donc comment on fera. On a beau investir des millions, si les Inuits n'embarquent pas — parce que c'est d'eux qu'on parle —, pourquoi fait-on cela? Et comment fera-t-on pour qu'ils embarquent?
J'aimerais vous entendre à ce propos, car cela m'apparaît être l'une des principales difficultés.
L'argent ne m'inquiète même pas, car il y en a. Lorsque je regarde les profits possibles des Mines Agnico-Eagle Ltée, je ne suis pas inquiet en ce qui concerne l'argent. Toutefois, la main-d'oeuvre et la formation m'inquiètent, et surtout la rétention de cette main-d'oeuvre.
J'aimerais vous entendre, monsieur Connell, et peut-être vous aussi, monsieur Stevenson. Prenez votre temps, je vous écoute.
[Traduction]
Vous avez tout à fait raison. Je ne dirais pas qu'ils n'étaient pas prêts. Si je prends l'exemple de Baker Lake, où se trouve la mine de Meadowbank, nous devons regarder un peu ce qui s'est passé. Dans les années 1980, ils ont été pressentis par une entreprise dénommée Urangesellschaft pour aménager une mine d'uranium près de la collectivité. Ils n'étaient pas prêts à ce moment-là. Les aînés de la collectivité ont dit aux gens de la société minière de partir car ils n'étaient pas prêts encore pour eux.
Quand la mine de Meadowbank a été aménagée — 20 ans plus tard —, les aînés avaient reconnu qu'en 20 ans, ils ne s'étaient pas améliorés. En fait, la situation avait empiré dans leur collectivité. Ils étaient donc disposés à participer et à nous aider à créer la mine de Meadowbank. Un comité de liaison communautaire très engagé composé d'aînés et d'autres dirigeants d'entreprise travaille avec nous sur le projet minier de Meadowbank.
Je pense que la volonté, le désir, est là. Mais je pense que les habitants du Nunavut ont été un peu déçus en raison de la lenteur à laquelle le gouvernement les a aidés à aller de l'avant. Nous sommes continuellement témoins de conflits entre le gouvernement du Canada et le Nunavut, et nous nous demandons si cela ne nous met pas des bâtons dans les roues.
Mais à l'échelle communautaire, je crois sincèrement que les gens des collectivités veulent prendre leur vie en main. Ils estiment que c'est le temps. Ils veulent participer et ils cherchent de l'aide. Et ils réagiront.
Je suis d'accord avec Larry. J'ajouterais que dans l'est de la région de Kitikmeot — qui est, je le répète, la région au nord de Yellowknife, anciennement connue comme étant le centre de l'Arctique —, les Inuits ont travaillé à la mine Polaris il y a de cela 20 ou 30 ans. Il y a donc une certaine expérience là-bas. Dans la partie ouest de la région, les Inuits ont travaillé dans la mer de Beaufort sur les installations de forage pétrolier. Ils ont travaillé à la mine Lupin, qui est une mine d'or située dans le centre de l'Arctique. En ce moment, ils travaillent dans les mines de diamants Diavik et BHP dans les Territoires du Nord-Ouest car ils ont une entente sur les répercussions et les avantages avec ces mines.
Je pense donc que le désir est là. Je suis d'accord avec vous. La construction d'une école de 45 millions de dollars rappelle un peu la question de la poule et de l'oeuf. Mais il s'agit des Inuits de Kitikmeot, au moins. J'ai demandé qu'on accélère la construction de l'école. Et ils demandent, depuis de nombreuses années maintenant, que le centre de formation en exploitation minière soit construit. L'aménagement de ce centre renforcerait les compétences des Inuits de la région de Kitikmeot, ainsi que... C'est une autre initiative à laquelle la KIA travaille, mais elle ressemble à ce que Kivalliq a fait à un égard, c'est-à-dire élaborer une stratégie des compétences. De toute évidence, dans le cadre de cette stratégie, il faudra des centres comme le centre de formation en exploitation minière dans la région de Kitikmeot.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier nos deux témoins d'aujourd'hui.
Je veux commencer par vous, monsieur Stevenson, en faisant référence à une étude de Harvard sur l'exploitation minière qui vient d'être publiée. Même si elle ne s'applique pas à votre région — elle porte précisément sur la Première nation de Takla dans le Nord de la Colombie-Britannique —, je pense que certaines des recommandations énoncées dans cette étude sont probablement pertinentes pour le Nord.
De façon générale, l'étude a indiqué que les Premières nations « assument un fardeau injuste à chaque étape dans le processus d'exploitation minière, depuis l'inscription des revendications jusqu'à l'exploration, en passant par la production et l'abandon de chantiers fermés », et que cette « réforme législative urgente est nécessaire pour transférer le fardeau au gouvernement et à l'industrie ».
De toute évidence, compte tenu du peu de temps dont je dispose, je ne peux pas régler toutes les recommandations, mais je veux me concentrer sur le partage des recettes, car c'est un point que vous avez soulevé dans votre exposé.
On a notamment recommandé aux gouvernements et aux intervenants clés de mettre au point des plans de partage des recettes et d'offrir des possibilités de formation et d'emploi pour les Premières nations. La recommandation énonce que ce que nous voyons surtout, ce sont des contrats de travail, ce qui n'entraîne que des retombées économiques pour les communautés. La recommandation se lit comme suit:
Cette situation est particulièrement problématique parce que les recettes proviennent des ressources naturelles qui se trouvent sur les terres des Premières nations traditionnelles et qu'elles sont générées au détriment de ces terres. Les sociétés minières pourraient améliorer la situation en partageant les recettes qu'elles tirent de l'exploitation minière avec les Premières nations touchées.
Je vais parler de la formation lorsque je m'adresserai à M. Connell, mais pourriez-vous nous fournir plus de détails concernant ce que vous aimeriez voir au chapitre du partage des recettes ou de la participation au capital dans ces projets miniers?
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Oui, nous l'avons fait, bien que ce ne soit pas à Val-d'Or. Le problème, c'est que nous devons passer par le Nunavut Arctic College, qui assume le mandat d'école postsecondaire.
Hier, nous étions à une réunion avec le collège et l'Université McGill. Nous examinons des façons d'établir des partenariats entre les universités pour offrir des cours préparatoires au Nunavut, au lieu d'obliger les étudiants à se rendre à l'Université McGill. Ainsi, nous pourrions offrir des cours préalables au baccalauréat en sciences, par exemple, au Nunavut Arctic College, en collaboration avec l'Université McGill. Cela permettrait ensuite aux étudiants d'entrer dans le système universitaire dans les régions méridionales pour terminer leurs études universitaires.
Ce faisant, les étudiants vivraient dans leurs collectivités d'origine pendant quelques années supplémentaires, et cet aspect est très important au Nunavut. Si les gens ont beaucoup de réticence — je ne dirais pas que c'est de la peur, car ce n'est pas le bon mot —, c'est parce qu'ils n'ont pas eu de bonnes expériences dans les régions méridionales; alors, ce n'est pas quelque chose qu'ils prennent à la légère. Les gens veulent rentrer chez eux; par conséquent, si nous pouvons leur offrir une telle formation préparatoire, nous pourrons les encourager à suivre ces programmes.