J'aimerais vous présenter également Mme Colleen Swords, qui est notre sous-ministre déléguée au MAINC. C'est sans doute sa première présence ici, alors je sais que vous allez lui poser des questions très précises plus tard, mais elle est prête à y répondre. Elle est tout à fait prête, et elle est une membre très importante qui s'est jointe à notre équipe au MAINC. En outre, Peter Traversy est ici afin de répondre à un grand nombre de vos questions détaillées en matière de finances. Toute l'équipe est rassemblée à proximité. Nous espérons que nous pourrons répondre à toutes vos questions aujourd'hui, et en ce qui concerne les questions auxquelles nous ne pourrons pas répondre, bien entendu, nous y répondrons comme nous l'avons fait dans le passé, par écrit si nécessaire ou pendant d'autres comparutions.
[Français]
M. Lemay a mentionné que je devais m'exercer à parler français, aujourd'hui. Étant donné qu'il n'y a pas de caméra ici, aujourd'hui, c'est une bonne occasion pour moi de le faire. Alors, peut-être qu'à la fin de mon commentaire, il me sera possible de répondre en français.
[Traduction]
J'aimerais remercier tout le monde. Je suis content d'être de retour ici, plus précisément pour parler du Budget supplémentaire des dépenses (C) de 2009-2010 d'Affaires indiennes et du Nord Canada, qui a été déposé à la Chambre des communes le 3 mars dernier. Je sais que le comité joue un rôle important dans l'examen des dépenses du gouvernement du Canada, et plus précisément du ministère.
Comme il était clairement souligné dans le discours du Trône prononcé récemment, notre gouvernement conservateur continuera de s'employer à établir des relations plus saines et plus solides avec les Autochtones. Le Budget supplémentaire des dépenses (C) comprend de nombreuses initiatives clés qui nous aideront à atteindre ce but et qui orienteront les progrès dans les grands dossiers d'intérêt pour les Autochtones et, en fait, pour tous les Canadiens.
Comme vous le verrez dans les documents qui vous ont été distribués, la valeur de ces initiatives atteint plus de 224 millions de dollars, ce qui aura pour effet d'augmenter le budget ministériel pour l'exercice en cours à près de huit milliards de dollars. Je sais que les membres de notre comité connaissent beaucoup d'autres composantes du programme du gouvernement, comme la loi visant à protéger les droits des citoyens vulnérables et à accélérer le règlement des revendications particulières et les accords tripartites sur l'éducation des premières nations et les services à l'enfance et à la famille dans les réserves, pour n'en nommer que quelques-uns.
Dans le discours du Trône et le budget de 2010, on décrit quelques domaines dans lesquels notre gouvernement concentrera ses efforts afin d'apporter des changements positifs concrets et importants dans le quotidien des Autochtones. Nous travaillerons de concert avec les communautés autochtones ainsi qu'avec les provinces et les territoires pour réformer et renforcer l'éducation, et pour aider les élèves à réussir dans leurs études et leur offrir plus d'espoir et de possibilités.
Au cours des deux dernières années, le gouvernement du Canada a établi des partenariats avec les provinces, les premières nations et les Inuits dans le cadre de divers accords. Vous connaissez déjà certains de ces accords.
En avril 2008, les premières nations du Nouveau-Brunswick, le gouvernement du Nouveau-Brunswick et le gouvernement du Canada ont signé un protocole d'accord. En avril 2009, les Inuits du Canada, représentés par l'Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), et leurs organisations et gouvernements partenaires ont signé l'Accord sur l'éducation des Inuits. En octobre 2009, une lettre d'accord sur l'éducation a été signée par le gouvernement du Canada, le gouvernement du Manitoba, l'Assemblée des chefs du Manitoba, Manitoba Keewatinowi Okimakanak et l'Organisation des chefs du Sud, ce qui représente un progrès exceptionnel.
Le mois dernier, un autre protocole d'accord a été signé par l'Assemblée des chefs des Premières nations signataires d'un traité de l'Alberta, le gouvernement de l'Alberta et le gouvernement du Canada. J'ai eu la chance d'être présent à cette occasion afin de signer ce protocole d'accord. Comme l'ont dit les dirigeants autochtones présents dans la salle, il s'agissait d'un événement historique de grande envergure. J'étais ravi de signer ce document au nom du gouvernement du Canada.
Nous présenterons de nouvelles mesures législatives visant à réaliser davantage de progrès dans le dossier de l'approvisionnement en eau potable salubre et du traitement efficace des eaux usées dans les réserves. Le gouvernement a réalisé des progrès sans précédent en collaborant avec les premières nations de tout le pays.
Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en 2006, on comptait 193 réseaux d'approvisionnement en eau à risque élevé dans les communautés des premières nations. Ce nombre a maintenant chuté à 44. De plus, 21 communautés avaient été jugées prioritaires, parce qu'elles avaient un réseau à risque élevé et faisaient l'objet d'un avis relatif à la qualité de l'eau potable. Aujourd'hui, il n'y a plus que quatre communautés prioritaires. Il reste du travail à effectuer dans ce domaine, et c'est en partie pourquoi nous avons besoin de ce nouveau cadre législatif.
Comme vous le savez, nous avons déposé la semaine dernière le projet de loi , qui a pour but de corriger de sérieuses inégalités entre les sexes dans la Loi sur les Indiens. Nous sommes reconnaissants de l'appui que reçoit ce projet de loi important. Il s'agit en réalité d'une question relative à l'égalité entre les sexes et je crois que nous avons besoin de ce cadre rapidement. J'ai aimé un grand nombre des commentaires que j'ai entendus des gens autour de la table qui disent que nous en avons besoin rapidement.
Notre gouvernement conservateur déposera à nouveau, et avec fierté, le projet de loi visant à garantir la répartition équitable des biens immobiliers en cas de décès — sur les réserves — pour mieux protéger les droits des Autochtones. De nouveau, cette mesure est particulièrement importante pour les femmes qui vivent dans une réserve.
Nous nous emploierons à réduire le nombre alarmant de cas non résolus de meurtres et de disparitions de femmes autochtones. Je suis ravi de constater que cela a été inclus dans le budget.
De plus, nous prendrons des mesures pour adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones d'une manière qui soit entièrement conforme à la Constitution et aux lois canadiennes.
Nous poursuivrons aussi les efforts entrepris dans le Plan d'action économique du Canada en vue de nous assurer que le potentiel économique et social du Nord est réalisé pleinement et de façon durable. Plus précisément, à ce sujet, nous travaillerons avec nos partenaires dans le Nord dans le but de favoriser et d'attirer les investissements dans la région par l'entremise de l'Agence canadienne de développement économique du Nord.
Nous poursuivrons notre travail en vue d'établir le Bureau de gestion des projets nordiques, qui agira à titre de guichet unique pour les clients qui entreprennent la réalisation de projets d'exploitation des ressources naturelles dans l'un des trois territoires. Nous tirerons profit des réussites de certains programmes, comme Investissements stratégiques dans le développement économique du Nord, pour assurer la diversification économique et encourager les résidants du Nord à participer à l'économie.
Je suis de nouveau ravi des affectations consacrées aux prochaines étapes de la construction d'une station de recherche de calibre mondial dans l'Extrême Arctique. Ce sera important dans tous les domaines, qu'il s'agisse des questions climatiques ou des piliers scientifiques, en ce qui concerne une bonne partie de ce qui doit être fait pour comprendre le Nord et pour y travailler dans les années à venir.
Nous réformerons le régime de réglementation dans le Nord pour veiller à ce que le potentiel de la région en matière d'exploitation des ressources soit réalisé là où ce potentiel est viable sur le plan commercial, tout en établissant un meilleur processus pour la protection de l'environnement.
Je crois qu'on m'a posé une question aujourd'hui sur le programme qui remplacera le programme Aliments-poste, qui permettra de réduire les coûts associés au transport aérien d'aliments sains vers les communautés isolées du Nord. Nous avons besoin d'un nouveau programme. Le programme actuel nous a très bien servis, mais il faut maintenant le réformer pour l'adapter au XXIe siècle. Nous devons réformer le programme à cet égard, et nous avons obtenu des affectations budgétaires pour rendre cela possible.
Nous voulons donner aux résidants du Nord l'occasion de participer davantage aux décisions qui touchent leur avenir et nous réaliserons encore des progrès en ce qui concerne le transfert de responsabilités aux territoires. D'importantes discussions ont lieu à ce sujet. Nous continuerons de défendre avec conviction la souveraineté du Canada dans l'Arctique et de cartographier nos ressources et nos eaux dans le Nord. Nous nous acquitterons également de nos obligations inscrites dans la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, par exemple, ainsi que de nos autres obligations à l'échelle nationale et internationale. Nous voulons nous assurer que les gens, non seulement au Canada mais également partout dans le monde, sachent que le nord du Canada appartient au Canada, et que nous avons l'intention de mettre en valeur ce territoire et de le protéger, comme les Canadiens s'attendraient de nous, d'un océan à l'autre.
Finalement, nous continuerons de travailler avec les autres pays arctiques dans le but de régler d'une façon convenable les conflits qui touchent les frontières. Il s'agira d'un travail de longue haleine, mais ces conflits sont bien gérés car nous avons de bonnes relations de travail avec ces pays.
J'aimerais parler d'un des éléments énoncés dans le Budget supplémentaire des dépenses (C). Il s'agit d'un élément se rapportant à la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens: une affectation pour règlements de 120,5 millions de dollars et un financement de 18,9 millions de dollars visant à s'assurer que le Canada remplit ses obligations en vertu de la Convention de règlement.
Nous connaissons tous la signification de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens. Cette Convention constitue un jalon important dans l'histoire des relations entre le gouvernement du Canada et les Autochtones, et nous investissons les ressources nécessaires pour bien la mettre en oeuvre. Suivant le Budget supplémentaire des dépenses (C), le budget de 2010 comprend un financement supplémentaire de 199 millions de dollars répartis sur deux ans qui servira à mettre en oeuvre la Convention de règlement et à aider les anciens élèves et leurs familles, ainsi que les communautés autochtones, à trouver le chemin de la guérison et de la réconciliation en assurant le paiement rapide des indemnités et la prestation de soutien en santé dont ils ont besoin.
Les mesures que j'ai mentionnées aujourd'hui, ainsi que les autres investissements énoncés dans le Budget supplémentaire des dépenses (C) permettront de relever un vaste éventail de défis auxquels sont aux prises les Autochtones et les résidants du Nord. Ces investissements appuient les efforts déployés par notre gouvernement pour trouver des solutions de collaboration qui apportent des avantages à tous les Canadiens.
Je sais que les membres du comité ont reconnu qu'il existe un certain nombre d'obstacles qui empêchent de nombreux Autochtones et résidants du Nord de participer pleinement à la prospérité du Canada. Le Budget supplémentaire des dépenses (C) contribue à éliminer ces obstacles. Certains de ces obstacles sont d'ordre monétaire, d'autres législatifs et d'autres encore se rapportent aux politiques.
Je crois que nos discussions ne porteront pas uniquement sur le Budget supplémentaire des dépenses (C), mais qu'elles porteront aussi sur tout un ensemble d'enjeux portés à l'attention du comité. J'ai donc hâte de répondre aux questions portant tout particulièrement sur le Budget supplémentaire des dépenses (C), et sur les autres questions qui seront soulevées.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre. Ça fait plaisir de vous compter de nouveau parmi nous. J'ai aimé vos commentaires, surtout le fait que vous étendez la portée de toute question éventuelle et de tout sujet que nous pourrions aborder devant vous.
Je sais que dans vos observations, vous avez parlé d'éducation. Je veux mettre l'accent sur une question en particulier qui a fait l'objet d'une certaine attention de la part de nombreuses personnes au cours des derniers mois, à savoir l'Université des Premières nations. Vous avez soulevé les enjeux de la responsabilisation et de la transparence, et je crois que tous les membres du comité partagent vos préoccupations. Nous savons qu'il y a eu des problèmes dans le passé, mais je crois qu'il serait négligent de ne pas dire aussi qu'il y a eu des réussites, par exemple les plus de 3 000 diplômés de l'Université des Premières nations, comme Perry Bellegarde, qui a été candidat au poste de chef national et qui a été chef de la FSIN. Et de nombreuses autres personnes sont devenues médecins ou avocats, ou ont fait leur marque dans presque toutes les professions tout en apportant une contribution remarquable dans leurs communautés et dans l'ensemble du Canada.
En ce qui concerne la responsabilisation, il y a eu des changements. Je crois que vous êtes d'accord avec le fait qu'il y a eu certains changements. Un changement a été effectué au sein du conseil d'administration. Un autre changement a touché le poste d'agent financier principal. L'Université de Regina a laissé entendre, et a certainement donné une indication claire, qu'elle voulait maintenant y participer, fournir des services de supervision administrative et permettre à cette institution de poursuivre son oeuvre. Par conséquent, des changements ont été apportés. Je crois que personne n'oserait dire qu'aucun changement n'a été apporté, que même s'il s'agissait d'une mesure de dernier recours, il faut dire que les gens font un effort sincère en vue de sauver cette institution.
Monsieur le ministre, pouvez-vous envisager un scénario qui permettrait à l'Université des Premières nations, cette institution historique et unique, de poursuivre son oeuvre et de faire du bon travail pour les étudiants autochtones? Comme vous le savez, si le financement cesse d'être versé, l'institution fermera ses portes. Une partie des gens qui poursuivent des études supérieures maintenant ne poursuivront pas leurs études. Cela m'amène à vous poser une question. Pouvez-vous envisager un scénario qui permettrait à l'Université des Premières nations de continuer de fonctionner après le 31 mars et de lui permettre d'atteindre ses buts et ses objectifs?
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être présent et merci à ceux qui vous accompagnent également.
Je vais vous poser quatre questions auxquelles vous pourrez répondre par la suite. S'il y a des questions auxquelles vous ne pouvez pas répondre aujourd'hui, vous pourriez peut-être nous fournir l'information plus tard.
La première question concerne le principe de Jordan. Je pense que vous savez probablement qu'on recommande, dans un rapport du Nouveau-Brunswick, qu'AINC et la province concluent une entente avant le 1er septembre 2010 pour mettre en oeuvre le principe de Jordan. Le Nouveau-Brunswick songe à aller devant les tribunaux pour définir ses responsabilités et ses obligations.
Étant donné ce qui se passe là-bas, quel travail entreprendra le ministère pour veiller à ce qu'il n'y ait aucun écart dans les services si le tribunal établit les responsabilités du Nouveau-Brunswick à un niveau inférieur à celui qu'il assume à l'heure actuelle? Il pourrait y avoir un écart entre le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial.
Ma question porte sur les institutions financières autochtones. Vous savez sans doute que le propre rapport du ministère du 12 mars 2009, « Vers un nouveau cadre fédéral pour le développement économique des Autochtones », traite de l'importance du rôle des institutions financières autochtones et indique qu'elles devraient être renforcées. Pourtant, lorsque l'Initiative de réserve pour pertes sur prêts a été mise en place, les IFA n'ont pas été invitées à participer. Pourquoi ont-elles été exclues de ce processus? Combien d'argent les cinq parties à qui a été confiée la réserve pour pertes sur prêts ont-elles prêté pendant la période où elles étaient responsables? C'est la question numéro deux.
La question numéro trois englobe le Budget supplémentaire des dépenses (C), le discours du Trône et la présentation du budget. On a annoncé 30 millions de dollars pour les études postsecondaires, et je me demande si la loi sur l'éducation des premières nations de la province de la Colombie-Britannique va être financée à partir de ces 30 millions de dollars, en raison des négociations en cours sur le financement, comme vous le savez.
Ma quatrième question concerne la Fondation autochtone de guérison. C'est intéressant de constater qu'on cessera progressivement de verser l'argent; même si certains organismes continueront d'être financés jusqu'en 2012, certains ne recevront plus de financement à partir de la fin mars. Néanmoins, dans le Budget supplémentaire des dépenses, vous indiquez la nécessité de continuer à financer la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, et il y a de l'argent frais dans le nouveau budget.
Dans un rapport de 2009 produit à la demande du ministère, il est question de la réussite de la Fondation autochtone de guérison. Ce rapport en vante énormément les mérites. En fait, on recommandait entre autres que le gouvernement du Canada considère d'apporter un soutien continu à la Fondation autochtone de guérison... Dans ce rapport, on indique que le financement de Santé Canada ne suffira pas, parce qu'il ne s'agit pas du même genre de programmes. Pouvez-vous me dire si le gouvernement envisagera de mettre en oeuvre les recommandations de l'évaluation qu'il a demandée?
J'ai posé toutes mes questions.
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Merci. Ce sont toutes de bonnes questions. Je ne sais pas si je pourrai répondre à toutes vos questions, mais je vais tenter de le faire dans l'ordre que vous les avez posées.
Le principe de Jordan, comme vous le savez, a reçu l'appui de nous tous à la Chambre, alors là n'est pas la question. À mon avis, nous pouvons dire honnêtement que la situation de Jordan a eu comme côté positif de faire prendre conscience à tous les échelons de gouvernement qu'il fallait arrêter de tourner autour du pot et obtenir les services.
Dans l'ensemble, chacun peut être fier... Je n'ai vu aucun cas passer entre les mailles du filet. Tout le monde fait attention pour donner suite au dossier, autant à l'échelle fédérale que provinciale. J'ai envoyé une lettre à toutes les provinces pour leur dire qu'on s'engage à s'en occuper, alors allons-y le plus vite possible.
Le gouvernement est à diverses étapes de discussion avec les provinces d'un bout à l'autre du pays. On a rencontré récemment les provinces du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard pour décider de la façon dont on va travailler ensemble à la mise en oeuvre. J'espère qu'on sera en mesure de fixer les détails de cette collaboration. Je ne sais pas trop s'il y a une date limite en septembre, mais je sais qu'il y a un degré élevé de collaboration. Tout le monde veut qu'on aille au fond des choses. J'ai le sentiment que tout le pays est prêt à collaborer étroitement.
On tient donc des discussions. Je ne peux pas confirmer qu'on arrivera à quelque chose avant septembre, mais je suis certain qu'on sera allé au bout de la question, parce que chacun des gouvernements dans tous les coins du pays est de bonne foi. Je crois donc qu'on pourra y arriver et j'espère qu'on pourra le faire avec le Nouveau-Brunswick comme dans le reste du pays.
En ce qui concerne les institutions financières autochtones, vous avez raison, elles sont extrêmement importantes. J'ai parlé d'elles à de nombreuses reprises. Lorsque j'aborde le développement économique, j'essaie toujours de mentionner les IFA, parce qu'elles sont essentielles.
L'Initiative de réserve pour pertes sur prêts est essentiellement un projet pilote, comme vous le savez. C'est très typique de ce que nous faisons lorsque nous étendons nos activités et faisons quelque chose que nous n'avons jamais fait. Nous avons choisi cinq institutions, dont la Banque des Premières nations du Canada. Il s'agit de grandes institutions qui composent avec d'importantes dispositions liées aux pertes sur prêts en vue de piloter ce projet dans ces cinq institutions pour voir la réussite qu'il connaîtra et pour voir...
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J'imagine qu'on pourrait défendre les deux points de vue, mais nous savons dans quel domaine les IFA sont particulièrement efficaces, dans quel domaine elles ont connu un succès remarquable, et ce domaine est celui des prêts de faible valeur et de valeur moyenne, et des couvertures allant jusqu'à un certain montant. Elles ont une très grande expertise et elles sont très compétentes dans ce domaine.
Il faut cependant reconnaître que d'autres institutions se spécialisent dans d'autres créneaux et qu'elles sont également très compétentes dans leurs domaines. Donc, l'objectif du projet pilote des pertes sur prêts est de déterminer si c'est la voie que nous devrions suivre ou non. Il ne s'agit que de cinq institutions; ce n'est pas un projet pancanadien, et il faut souligner que c'est un projet pilote. Mais l'information qu'il nous permettra de recueillir nous indiquera si nous devrions nous orienter vers ce modèle ou vers un autre. C'est à cela que servent les projets pilotes: ils permettent d'obtenir de l'information, et c'est ce que ce projet nous permettra de faire.
Je n'ai pas les montants dans mes notes, mais je vous reviendrai sur la question des IFA. Encore une fois, j'ai un très grand respect pour ces institutions, et il se pourrait très bien que nous y revenions et que nous fassions en sorte de les consolider pour la suite des choses. Je n'écarte pas du tout cette possibilité. Mais il nous fallait examiner la question de savoir comment nous pouvions intéresser les banques à prêter de l'argent aux Autochtones. Nous devons trouver des manières de favoriser de tels prêts. Et, comme l'indique notre nouveau cadre de développement économique pour les Autochtones, il y a une tendance de plus en plus marquée dans le financement des Autochtones, et qui ne correspond pas à ce à quoi nous nous étions d'abord attendus.
Auparavant, quand quelqu'un voulait acheter un camion de gravier, il lui fallait 100 000 $, alors il se rendait à une IFA et il contractait un prêt. Mais on observe qu'il y a de plus en plus de projets de grande envergure. Ils ne sont pas nombreux, mais il y en a une quantité notable. Il y a des projets d'exploitation minière, des projets dans le domaine des sables bitumineux, de l'énergie éolienne, et c'est maintenant de milliards de dollars que l'on parle. Les IFA sont peut-être la bonne solution mais, honnêtement, je crois que nous devons trouver une manière d'intéresser les banques et de les faire participer; nous devons obtenir leur contribution. Nous devons agir pour nous assurer que vous ayez un rôle à jouer dans ce que nous considérons comme un nouvel aspect stimulant du monde moderne; cela représente d'importants projets pour les premières nations. Nous ne parlons plus d'un camion à gravier, mais d'un parc éolien d'une valeur d'un milliard de dollars.
C'est donc en partie pour obtenir leur contribution que nous avons entrepris le projet pilote, et également parce que nous voulions simplement... Encore une fois, il s'agit d'un projet pilote, et nous allons l'évaluer. Je tiens à souligner que je n'écarte pas la possibilité que nous ayons à donner un rôle plus important aux IFA également. Je n'écarte pas cette possibilité.
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Une entente tripartite... J'ai eu le plaisir d'en signer bon nombre dans l'ensemble du pays, sur l'éducation aussi bien que sur les services à l'enfance et à la famille. Je crois vraiment que les ententes tripartites représentent la voie de l'avenir. L'idée est simplement de tirer profit d'une partie de l'expertise des provinces en matière de prestation de services... Les provinces assurent la prestation de services dans de nombreux domaines. Elles ont compétence dans bon nombre de ces domaines en vertu de la Constitution, et elles s'acquittent très bien de leurs fonctions. Selon moi, il ne serait pas avisé de se priver de leur expertise.
En ce qui concerne les cadres tripartites qui ont été signés relativement aux services à l'enfance et à la famille, nous n'avons pas seulement réussi à les financer et à déterminer qui s'occupe de quoi; nous avons également déterminé qui finance quoi. En ce qui concerne le financement que nous avons pu mettre en place au moyen de ces cadres, nous avons signé des ententes, au cours de la dernière année, au Québec et à l'Île-du-Prince-Édouard, et d'autres partenariats avaient déjà été établis en Alberta, en Saskatchewan, où une entente importante a été conclue, et également en Nouvelle-Écosse.
Dans chacun des cas, nous avons été en mesure de passer d'un modèle axé sur l'intervention, c'est-à-dire le retrait des enfants de leur foyer en cas de problème, à un modèle axé sur la prévention. C'est ce que les provinces ont fait il y a 15 ans. Nous accusons un retard de 15 années. Ainsi, lorsque nous établissons des partenariats avec les provinces et les premières nations, notre raisonnement est le suivant: « Tirons parti de l'expertise des provinces. Elles ont déjà fait cela, et elles le font bien. Elles savent comment procéder. » Et lorsque des premières nations nous disent: « Oui, vous savez peut-être comment faire, mais il y a des caractéristiques qui nous sont propres, dans nos réserves ou dans nos communautés », nous nous assurons que ces particularités soient prises en considération. Nous avons été à même de fournir des fonds supplémentaires pour que tout fonctionne. C'est un bon exemple pour illustrer le fonctionnement.
En ce qui concerne l'éducation... J'ai mentionné l'entente que j'ai signée en Alberta plus tôt au cours de l'année. J'étais là-bas en juin. J'ai dit, en juin, que j'aimerais voir si nous pourrions en arriver à une entente tripartite sur l'éducation aussitôt que possible. C'était en juin de l'année dernière, et nous avons négocié cette entente dans ses moindres détails pour la signer en février — c'est maintenant chose faite. Certains avaient dit que cela ne se verrait jamais avec les premières nations signataires de traités. Je parle des groupes qui ont signé des traités en Alberta, et qui ont qualifié l'événement d'historique. À leurs yeux, cette entente a été, à bien des égards, aussi importante que la signature du traité. Cela a été d'une importance capitale pour eux. Pour la première fois, ils avaient l'impression d'être inclus dans le processus décisionnel. Et les provinces ont collaboré. Comme l'a dit le ministre de l'Alberta, le ministre Hancock, nous ne nous battons pas pour des questions de compétences; nous luttons pour trouver la manière de donner à ces enfants la meilleure éducation possible. Et c'est un merveilleux combat.
Comme vous le savez, il y a une entente de ce genre au Nouveau-Brunswick, il y a une entente tripartite en Colombie-Britannique, il y a celle de l'Alberta, dont je viens de parler, il y en a d'autres dans tout le reste du pays, et elles sont de plus en plus...
Avons-nous une lettre d'accord ou un protocole d'entente, au Manitoba?
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Un succès en attire un autre, n'est-ce pas? Cela se produit dans l'ensemble du pays. Ces ententes suscitent beaucoup d'intérêt, et on pourrait presque dire qu'il y a une certaine jalousie professionnelle.
Ce que je tiens à dire, c'est qu'un modèle qui fonctionne bien dans une province peut très bien ne pas s'appliquer exactement de la même façon dans une autre. En Colombie-Britannique, le modèle adopté est un modèle législatif. C'est ainsi que les choses ont été faites. C'est un modèle très avancé, très sophistiqué, et il semble qu'il fonctionne merveilleusement bien.
Mais le protocole d'entente que nous avons établi au Nouveau-Brunswick est différent et, sous certains angles, on pourrait même soutenir qu'il est supérieur. Ce qu'il faut comprendre, c'est que nous n'appliquons pas une approche universelle. Si vous voulez faire affaire avec nous dans le cadre d'une entente tripartite sur l'éducation, nous ne demandons qu'à vous entendre. Il n'est pas nécessaire de faire comme au Manitoba ou en Colombie-Britannique. Si vous avez une idée de la manière dont nous pourrions procéder, en collaborant... C'est un peu différent à chaque endroit, mais tout le monde dit la même chose. Il y a un monde de différence, quand on fait participer la province et qu'on invite les premières nations à participer aux décisions.
Dans leur entente, les premières nations disent... Cela se ramène aux questions suivantes: « À quoi nous attendons-nous de la part des parents? Que voulons-nous des dirigeants de nos communautés? Quelles sont les responsabilités du chef? Qu'en est-il des conseils scolaires? Et qu'en est-il du gouvernement fédéral, de ses obligations, des traités qu'il a signés, etc.? » Ça revient à ce genre de détails.
Quand les chefs ont commencé à s'intéresser à cette idée, ils ont dit qu'ils retourneraient dans leurs communautés pour dire aux parents: « Si nous voulons améliorer le système d'éducation, ça ne fonctionnera jamais sans vous. » C'est aussi important, dans un système d'éducation, que ce que peuvent faire les gouvernements fédéral et provinciaux et les gouvernements des premières nations elles-mêmes. Et c'est dans ce genre de détails que réside la clé du succès. C'est pour cela que l'entente tripartite ne met pas seulement l'accent sur l'argent — l'argent n'aura guère d'importance —, mais également sur la structure du système d'éducation en tant que tel. Et je suis convaincu que les ententes tripartites sont la voie à suivre.
Merci, monsieur le ministre, d'être présent aujourd'hui.
Comme Mme Crowder, je vais poser des questions sur trois sujets, et si vous pouviez vous engager à faire parvenir une réponse écrite au comité pour tous les points que vous n'aurez pas eu le temps d'aborder, ce serait parfait.
D'abord, comme vous le savez très certainement — vous ne pouvez pas ignorer cela — des gens de tout le pays ont été indignés par la fermeture de la Fondation autochtone de guérison. La fondation ne poursuivra pas ses activités; son mandat n'a pas été prolongé. Il y a quatre projets dans ma circonscription: la Liard Aboriginal Women's Society, le CAIRS — c'est-à-dire le Committee on Abuse in Residential Schools Society —, le projet de la première nation de Kwanlin Dun, et le Conseil tribal des Tutchones du Nord. Le CAIRS regroupe 133 projets et organisations, bien établis dans l'ensemble du pays. Je sais que des milliers de personnes en bénéficient dans ma circonscription, alors si l'on multiplie 133 par des milliers... Quiconque s'imagine que le processus de guérison est arrivé à terme se leurre complètement.
Les gens de la circonscription de la ministre de la Santé sont les mieux placés pour le savoir. Ils viennent tout juste de déposer une motion, à leur assemblée législative:
ATTENDU QUE la disparition de ces programmes affaiblirait considérablement le bien-être et la guérison soutenus par la communauté, et qu'elle constituerait une menace pour les programmes de soutien communautaires qui ont été élaborés au cours de la dernière décennie; JE PROPOSE, secondé par le député de Quttiktuq, que l'Assemblée législative du Nunavut demande au gouvernement du Canada de rétablir entièrement le financement attribué aux programmes et services de la Fondation autochtone de guérison, dont bénéficient les Nunavummiuts.
Le deuxième sujet dont je veux parler est l'approvisionnement alimentaire par la poste. Le budget de l'année dernière prévoyait un montant de 66 millions de dollars. Le budget de cette année indique que 22,5 millions de dollars par année sont ajoutés pour deux ans, ce qui fait que le nombre de personnes qui bénéficieront du programme sera ramené à 60 000. Mais comme nous le savons, il nous faut plus d'argent. Le nombre d'Autochtones a beaucoup augmenté, et le coût des aliments s'est accru également. L'évaluation dont vous avez parlé contient de bonnes suggestions sur la manière dont on doit prolonger ce programme. Les gens souhaitent qu'il soit prolongé et amélioré. En fait, selon le Budget principal des dépenses de cette année, le nombre de bénéficiaires est largement réduit, pour s'établir à 47 600 personnes. Je veux donc que soit pris un engagement selon lequel il y aura une augmentation, et non une diminution, comme l'indique le budget.
Ma dernière question concerne l'Agence canadienne de développement économique du Nord, CanNor, dont nous sommes très fiers. Je suis très heureux que Mme Jauvin soit présente aujourd'hui. Il y a quelque chose d'un peu outrageant dans le budget. Les sociétés de développement régional n'apparaissent, dans le budget, qu'à la page 93, où l'on parle des nouveaux programmes d'innovation. Elles sont toutes mentionnées: l'APECA, DECRQ et DEO. Les seules qui ne sont pas mentionnées sont CanNor et FedNor. À moins que vous n'ayez une autre explication à donner, cela laisse entendre que les gens du Nord du Canada sont incapables d'innover. Nous obtenons une nouvelle agence, et elle ne bénéficie pas du même soutien que les autres. C'est en quelque sorte un pas en arrière, tout juste après son lancement.
Le ministre pourrait-il discuter de ces questions? Je sais que des électeurs de tout le pays lui en ont parlé.
Bien sûr, le plan d'action comporte un volet relatif aux réserves et un volet touchant les activités hors réserve. Chaque fois qu'un bon montant d'argent est consacré à des investissements dans l'infrastructure, la pression exercée sur le système s'atténue. Chaque année, le ministère investit des montants considérables dans de nouveaux éléments d'infrastructure et dans la gestion ou dans l'entretien de l'infrastructure existante. Mais le Plan d'action économique nous a permis d'annoncer la mise en oeuvre d'une douzaine de projets importants dans le domaine scolaire, et 12 ou 14 projets importants liés à l'alimentation en eau et aux eaux usées. Il y a eu beaucoup de projets de construction, de construction de logements, etc. Toutes ces initiatives sont précieuses.
On ne parle pas d'argent dormant, parce qu'il en est question d'un bout à l'autre du discours du Trône. Mais en plus de ces investissements importants — et le plan d'action prévoit un investissement supplémentaire de 1,4 milliard de dollars, ce qui est considérable — je suis enchanté par le passage du discours du Trône qui porte sur la nécessité d'envisager de nouvelles façons de gérer le financement de l'infrastructure des premières nations, l'infrastructure autochtone.
Ce qui se passe année après année, c'est que nous payons les dépenses d'infrastructure avec notre propre budget en fonction des caprices de... Vous savez, on éteint un feu dans un secteur, et on est à court d'argent dans un autre. La situation est grave à ce point. Et tout est fondé sur la comptabilité de trésorerie. Pour faire avancer les choses, ce passage du discours du Trône nous incite à proposer d'autres modèles qui nous permettront de tirer parti de l'argent que nous recevons, ce que je n'ai cessé de réclamer.
Dans un sens, je trouve que c'est dommage. Nous sommes la seule organisation au Canada, probablement dans le monde moderne... Ce n'est pas comme cela que fonctionne les provinces ni les municipalités. Mais compte tenu des pouvoirs dont nous disposons actuellement, si nous recevons 200 millions de dollars et que nous disons que nous pouvons construire dix écoles, c'est ce que nous pouvons construire. Si on donne 200 millions de dollars à la province, les responsables diraient: « Avec ce montant, nous pouvons construire des écoles pour une valeur de 1 milliard de dollars », parce qu'une école ne s'use pas après un an.
Donc tous ces investissements permettent d'apporter des améliorations et donnent de bons résultats. Mais à long terme, le fait de travailler avec des groupes comme l'Autorité financière des premières nations, ils veulent utiliser des revenus autonomes et des revenus immobiliers pour financer l'infrastructure dans les réserves, ou utiliser le modèle des PPP que prévoit le ministère des Finances pour les réserves, ou simplement s'éloigner du système de comptabilité de trésorerie pour adopter une méthode régulière de financement de l'infrastructure. Pensez à l'incidence que cela pourrait avoir si les premières nations avaient accès à tout cela. Pour n'importe qui d'autre, il n'y a rien de plus courant. Mais nous sommes obligés de dire aux premières nations: « Non, si vous n'avez pas l'argent pour le payer en totalité, vous ne pouvez pas l'avoir. »
Donc ce passage du discours du Trône — et je suis certain que beaucoup de gens sont simplement passés à la page suivante — est l'un des éléments les plus importants sur lequel j'aimerais travailler cette année. Nous devons corriger la façon dont nous finançons l'infrastructure pour que les premières nations soient en mesure de faire ce que tous les autres font dans ce pays. Ainsi, on pourrait régler les questions touchant les pénuries et l'entretien et favoriser un sentiment d'appartenance si, au lieu de faire ce que nous faisons maintenant — essentiellement on lance le dé pour savoir si on obtient ou non une école —, nous leur demandions: « Comment aimeriez-vous gérer les besoins à long terme de votre communauté en matière d'infrastructure? » Je parie que vous aimeriez les gérer comme le fait n'importe quelle municipalité ou administration. Vous ne le feriez pas en fonction de la rentrée de fonds d'aujourd'hui. Vous diriez: « J'ai un plan à long terme et voici comment je vais le faire. »
Si nous y arrivons, ce sera le changement le plus important jamais apporté à la gestion de l'infrastructure au sein de ce ministère.
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Monsieur le ministre, vous avez déjà une bonne idée sur une des trois questions que je veux vous poser. Je salue tous ceux qui vous accompagnent, dont Mme Jauvin qui n'y était pas lors de notre visite au Nunavik.
Monsieur le ministre, indépendamment de la question que je vous ai posée à la Chambre, concernant le Programme Aliments-poste. Il y a trois ans, on avait suggéré que le projet-pilote devait s'appliquer à l'ensemble des communautés. Cela représentait un montant d'argent assez élevé, mais qui était minime, comparativement au coût d'entretien des routes au Canada. En fait, il en coûtait environ 600 millions de dollars pour appliquer le projet-pilote à l'ensemble des collectivités.
Actuellement, dans les déclarations relatives au budget, vous prévoyez diminuer les portes d'entrée pour le programme de base seulement, de 20 à 5 portes d'entrée. La seule étude qu'il nous est permis de voir est un peu contradictoire et sujet à méfiance.
Pourriez-vous me dire si vous êtes en mesure de produire un programme dans des délais dont vous pourriez nous faire part, aujourd'hui? En tant que comité, pourrions-nous obtenir des commentaires des différents intervenants afin que nous puissions vous faire des suggestions avant même la publication d'un rapport final?
En ce qui a trait à l'habitation, au Nunavik, on a besoin de 1 000 logements. Cette semaine, on a pris connaissance du fait que vous aviez négocié avec Québec et que vous vous étiez entendu sur 340 logements. Sur la scène internationale, on a une très mauvaise image en ce qui a trait au logement des peuples inuits et des premières nations.
Avez-vous prévu des sommes pour Kitisakik? En fait, je vous avais invité l'été dernier à aller rencontrer les gens de Kitisakik. J'étais même prêt à m'effacer si vous considériez que j'étais un personnage indésirable. Pourriez-vous me dire si, dans votre budget actuel, vous avez figuré des sommes qui pourraient s'appliquer à Kitisakik?
Ce sont là mes trois questions. Étant donné que vous avez une très grande facilité de parole, je vous laisse aller. Également, j'aimerais vous répondiez en français, comme vous l'avez promis.
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Je pourrais tenter de vous répondre en français, mais étant donné que les enjeux sont très complexes, il se pourrait que je déclare involontairement la guerre contre un autre pays avant la fin de notre conversation —
by accident. So I dont' want to do that. En fait, les problèmes à Kitisakik sont sérieux. Par contre, nous avons une bonne relation avec le gouvernement du Québec. Les discussions et négociations avec les communautés, la province de Québec et notre gouvernement se poursuivent. Il y a un petit projet maintenant, avec...
[Traduction]
Je vais devoir continuer en anglais, sinon je vais y passer la journée. Je suis désolé.
Pour ce qui est, par exemple, du projet Young Musicians of the World dont vous m'avez parlé. Nous avons réussi à obtenir un peu d'argent pour ce projet.
Mais il y a un enjeu plus important ici, un enjeu considérable touchant la communauté de Kitcisakik, et nous devons travailler de concert avec la province de Québec en vue de trouver un emplacement approprié pour cette communauté, établir les priorités et y donner suite. Il doit s'agir d'un projet conjoint réunissant la communauté, notre gouvernement et la province de Québec, parce que les éléments visés seront en partie provinciaux, notamment en ce qui a trait à l'accès.
Ce projet s'avère très difficile. À bien des égards, la capacité de la communauté n'est pas très grande. Alors ses membres hésitent à nous dire ce qu'ils veulent faire et craignent de devoir s'en tenir à un plan, parce qu'ils sont très prudents. À mon avis, il s'agit vraiment d'un problème de capacité. Mais je pense que les discussions avec le gouvernement vont bon train, et nous espérons réaliser des progrès importants cette année.
Pour ce qui est du logement au Nunavik, nous avons signé une entente hier. C'est l'obligation que nous avions au titre de la Convention de la Baie James et du Nord québécois. Nous avons été en mesure de renouveler la convention quinquennale relative à l'entente sur le logement au Nunavik, en y ajoutant une close d'indexation. Ils ont obtenu 15 p. 100 de plus que dans la dernière convention, ce qui est bien. On a toujours besoin de plus d'argent, mais c'est bien.
Nous avons aussi transféré au Québec le montant de l'an dernier, je pense que c'était 600 millions de dollars, pour le logement social en général. C'est donc à la province de Québec de décider comment elle veut utiliser ces 600 millions de dollars. Le gouvernement fédéral investit beaucoup d'argent dans les logements sociaux. Je ne suis pas en mesure d'en parler. Je ne sais pas exactement où va cet argent, mais c'est un transfert important.
On vient de m'informer que le ministère a confirmé récemment qu'il financerait la construction d'une nouvelle école primaire dans la communauté de Kitcisakik, de la maternelle à la sixième année. Il y a donc des progrès.
Nous faisons du bon travail avec le ministre provincial. Nous sommes tous les deux réellement touchés par la situation de ces gens, et oui, à mes yeux, ces gens sont importants.
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C'est une excellente question. J'étais sur place quand le flambeau est arrivé. Il a terminé son parcours dans le pavillon autochtone. C'était son dernier arrêt avant d'entrer dans le stade, et j'étais là, en compagnie des quatre premières nations hôtes, quand il est entré. Je ne suis pas certain d'utiliser la bonne expression, mais j'ai eu l'impression qu'ils allaient faire sauter les boutons de leurs chemises.
Ils étaient tellement fiers du rôle qu'ils ont joué, et ça se comprend. Non seulement aux Jeux olympiques, bien sûr. Le flambeau avait traversé plus de 100 communautés autochtones dans l'ensemble du pays. Nous avons contribué financièrement au rassemblement de jeunes autochtones de partout au pays. Ces jeunes ont pris part à la cérémonie d'ouverture. Ils ont entre autres reçu une formation en leadership dans le cadre de cette initiative.
Comme vous l'avez mentionné, les quatre premières nations hôtes ont fait un travail spectaculaire en intégrant non seulement la culture de la côte Ouest, mais... Je pense que les gens, que ce soit la sculpture, la culture ou la nourriture inuite... Chaque jour au pavillon, on mettait l'accent sur une culture différente, sur de la nourriture différente, etc. C'était tout à fait spectaculaire. Je pense que nous l'avons tous ressenti en tant que Canadiens.
J'étais particulièrement fier pour les peuples autochtones qui, à mon avis, se sont sentis inclus pour la première fois. Non seulement ils ont été inclus dans la proposition d'accueillir les Jeux olympiques et dans la planification des Jeux olympiques, mais ils ont en fait accueilli les Jeux olympiques. C'est tout un changement par rapport au monde dans lequel nous avons tous les deux grandi. C'est tout un changement d'attitude.
Les quatre premières nations hôtes ont chacune reçu un fonds spécial important. Nous les avons aidées à assumer certaines dépenses pour qu'elles puissent tirer avantage des occasions économiques qui se présentaient. Ça a été différent dans chacune des communautés, mais il est certain qu'elles ont toutes mis l'accent sur le volet économique, aussi bien pour promouvoir le tourisme que pour saisir les occasions de développement économique. Je pense qu'il y a eu pour environ 50 ou 60 millions de dollars en approvisionnement auprès des entreprises autochtones pendant les Jeux.
Nous avons financé toute sorte de choses, du personnel chargé des aspects liés au tourisme au... Partout où nous pouvions aider, essentiellement, nous avons distribué des fonds pour tirer le maximum de chaque occasion. Comme l'a dit Tewanee Joseph quand il a accueilli les gens, quand le flambeau est enfin entré, il a dit simplement que c'était... Tout avait été fait de la meilleure façon possible. Les peuples autochtones ont l'impression d'avoir bénéficié d'une mine d'occasions. C'était un point tournant, l'occasion pour eux d'accueillir le monde et de lui montrer ce qu'ils sont.
Par exemple, la première nation Squamish a maintenant dans ses livres des projets de développement pour une valeur de 1 milliard de dollars. Pour ce qui est des premières nations Musqueam, Tsleil-Waututh ou Lil'wat, elles envisagent toutes de grands projets de niveau international pour les peuples autochtones. Tewanee Joseph a été un porte-parole extraordinaire, mais tous les chefs qui étaient présents vous le diront: « Si nous pouvons accueillir le monde, il ne fait aucun doute que nous pouvons surmonter tous les problèmes que nous avons ici au Canada et montrer au monde que nous sommes capables d'y arriver, non seulement pendant l'année des Jeux olympiques, mais en tout temps. » C'est un héritage fantastique, non seulement pour les quatre premières nations hôtes mais, à mon avis, pour les peuples autochtones de l'ensemble du pays.
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Je n'avais pas préparé de remarques qui soient séparées de celles du ministre. Nous avons fait des progrès à CanNor que je qualifierais de considérables.
[Traduction]
Je crois que vous vous rappelez quelles étaient nos priorités dès le départ — vous ne vous en rappelez peut-être pas, mais moi, je m'en souviens. Notre priorité absolue était d'exécuter nos programmes de façon harmonieuse et d'en assurer le bon fonctionnement, et c'est toujours le cas aujourd'hui. Je pourrais peut-être entrer dans les détails tout à l'heure au cours de la période de questions, par exemple en abordant les progrès réalisés grâce à nos programmes.
Je suis fière de dire qu'au cours de notre première année d'existence — qui était aussi une année de transition —, nous avons engagé 98 p. 100 de nos fonds et, selon nos prévisions, 80 p. 100 de ces fonds auront été dépensés pendant le premier exercice financier. C'est un aspect sur lequel nous avons concentré nos efforts, et je suis très heureuse que nous ayons réussi. Nous travaillons également à la mise en place de l'agence. En gros, toutes les bases ont été jetées ou sont sur le point de l'être, et notre rapport sur les plans et les priorités a été, après avoir été déposé, approuvé par le ministre.
Nous avons également préparé un plan intégré des activités, auquel nous apportons les dernières retouches. Il s'agit d'un plan triennal qui déterminera nos activités pour un bon bout de temps.
Nous avons également une stratégie en matière de ressources humaines, et c'est très important pour CanNor parce que nous voulons représenter le plus fidèlement possible les personnes que nous servons. Nous avons commencé à la mettre en oeuvre.
Nous prévoyons nous réinstaller. Le quartier général se trouve à Iqaluit, mais nous devons progressivement y affecter davantage de gens, mais cela dépend évidemment de la disponibilité des locaux dans la ville. Ceux et celles d'entre vous qui avez visité Iqaluit l'automne dernier savent que les locaux se font rares; nous partageons actuellement nos locaux avec AINC, mais nous avons présenté une demande de propositions pour trouver des locaux convenables à plus ou moins long terme et nous espérons obtenir des résultats. Toute la gestion est assurée par Travaux publics.
Nous comptons aussi mettre sur pied le Bureau de gestion des projets nordiques dès que possible, plus précisément dans les semaines à venir, comme prévu. Ce projet nous emballe grandement parce que nous croyons que le bureau peut véritablement aider, d'abord et avant tout, les promoteurs de projets qui tentent d'obtenir divers permis à composer avec le système de réglementation et à franchir les étapes à suivre sur le plan environnemental. Notre rôle est axé sur le développement économique; en sachant que le bureau fera partie de CanNor, nous pouvons cerner les liens à faire à cet égard et déterminer de quelle façon ces projets nous permettront de créer des occasions de développement économique dans les collectivités. Voilà ce que nous comptons faire prochainement.
Finalement, nous nous évertuons à établir des relations dans le Nord. Comme je le disais la dernière fois, Michel, mon vice-président, et moi-même n'avions jamais été véritablement en contact avec les gens du Nord, donc nous devions établir des relations. Nous sommes très heureux que la plupart des employés des bureaux régionaux soient des gens du Nord et qu'ils y habitent depuis longtemps; ils avaient donc d'excellentes relations de travail avec les gens du Nord, ce qui nous a été d'une grande aide. Nous continuons donc de nouer des relations.
Nous nouons également des liens avec le reste du gouvernement fédéral; nous sommes conscients qu'un budget nous est alloué — et nous le dépensons volontiers —, mais nous devons veiller à tirer profit des investissements de taille que fait l'ensemble du gouvernement fédéral dans le Nord. Notre rôle consiste donc à mettre à profit tous ces fonds engagés dans le Nord et à veiller à ce que notre agence aide les collectivités, les gouvernements territoriaux et les groupes autochtones et inuits à tirer parti non seulement des fonds que nous engageons, mais également de ceux investis dans toutes les régions du Nord par l'ensemble du gouvernement fédéral.
Nous devons accroître cette capacité, et je crois que nous pouvons avoir une très grande incidence.
Je m'arrête ici. Désolée.
J'aimerais revenir à la question que j'ai posée au ministre au sujet de la Fondation autochtone de guérison.
Dans le budget supplémentaire, on trouve la phrase suivante sous la rubrique Initiatives importantes:
Le nombre d'élèves affirmant avoir subi des abus sexuels et/ou physiques graves et la gravité des abus sont nettement supérieurs à ce que l'on prévoyait initialement, d'où le total des paiements prévus en 2009-2010 devant excéder l'affection annuelle de 160 millions de dollars.
Nous savons que le budget suivant prévoyait l'affectation de fonds supplémentaires pour le remboursement intégral des sommes dues en vertu de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens. Le rapport de 2009, qui avait été commandé par le ministère, reconnaît que des recherches ont montré qu'il faut déployer des efforts sur une période ininterrompue de 10 ans dans une collectivité pour que celle-ci se remette du traumatisme causé par les pensionnats indiens. Le rapport indique également que dans certaines collectivités, tout particulièrement celles où sont menés des projets à l'intention des Inuits, le rétablissement a pris davantage de temps parce que ces projets ont commencé plus tard.
Apparemment, le gouvernement est conscient qu'un nombre croissant de gens demandent ou obtiennent une indemnité par le biais du processus de règlement des conflits, que le ministère, après avoir lui-même évalué les programmes, a conclu qu'ils étaient fructueux, que certains projets commencent plus tard que prévu et qu'il faut continuer de déployer des efforts pour aider les collectivités à se remettre sur pied. Le rapport indique également que les programmes de soutien de Santé Canada visent à fournir des services complémentaires aux services qui sont de la Fondation autochtone de guérison, mais qui sont aussi différents.
Quelles mesures le ministère prendra-t-il pour veiller à ce que les collectivités qui ont déjà entrepris des démarches de rétablissement et qui verront leur budget réduit ne subissent pas de conséquences graves ni de trop grandes perturbations? Pour conclure, dans le rapport de la Fondation autochtone de guérison auquel le ministre a fait allusion — qui a été déposé à la Chambre —, on estime que sans cet argent, 23 p. 100 des projets devront cesser leurs activités et 56 p. 100 auront un avenir incertain.
Nous sommes tous conscients qu'il reste des excuses à présenter et des paiements à faire. Mais quelles mesures prenez-vous pour faire en sorte que les collectivités ne subissent pas de graves conséquences?
Je suis plutôt facile à vivre, alors ça ne me dérange pas de modifier ma motion. Je veux simplement vous expliquer l'intention qui l'anime. Comme vous l'avez probablement entendu dans ma question — et comme certains d'entre vous l'ont peut-être entendu de la bouche des groupes concernés —, il se fait beaucoup d'excellent travail.
Comme l'a indiqué le ministre, il reste un peu d'argent, alors certains projets iront de l'avant, mais plusieurs d'entre eux prennent fin. Je le sais parce qu'ils nous ont téléphoné pour nous le dire. Ils font du bon travail, comme l'a dit le ministre. Il n'a pas tari d'éloges à leur sujet. Certains prendront fin le 31 mars, comme vous l'avez peut-être vu dans les médias.
Comme vous le savez, lorsque l'on met quelque chose sur pied et qu'on y met fin après un certain temps, les gens se trouvent d'autres emplois et on perd la continuité. Certaines de ces personnes sont plutôt désespérées. Elles n'iront pas dans un bureau gouvernemental ou dans la salle de réunion d'un bel hôtel. Ces organisations sont plutôt spéciales. Elles sont souvent dirigées par des Autochtones, par des personnes qui ont leur confiance, et les gens s'y rendent pour obtenir des services essentiels.
Comme je l'ai dit, je ne tiens pas à tout prix à ma formulation, mais mon intention est d'obtenir d'une manière ou d'une autre les fonds nécessaires pour que ces personnes puissent poursuivre leurs activités, de manière à ce que ces bons projets puissent se perpétuer. Comme je l'ai dit, les statistiques montrent que des milliers de personnes sont touchées — et il ne s'agit là que d'un seul de mes projets. C'est sans compter les 133 autres projets qu'il y a au pays. Cela touche donc des dizaines de milliers de personnes qui ont toujours besoin d'une guérison — une guérison qu'elles ne peuvent obtenir nulle part ailleurs. Il n'y a pas vraiment d'autres services offerts pour ça.
Santé Canada continue de fournir certains services. C'est bien. Je salue le gouvernement pour ça. Ces services continueront d'exister — bravo au gouvernement —, mais ils ne répondent pas du tout au même besoin, que ce soit d'un point de vue financier ou technique.
C'est le but de ma motion. Je suis disposé à écouter les suggestions de changements ou d'améliorations — ou quelque chose sur quoi les gens pourraient se mettre d'accord. Je ne pense pas que qui que ce soit ici — parce que nous sommes tous bien au fait de ce dossier et avons entendu des témoins autochtones — pense que la guérison est terminée. C'est ce qui sous-tend ma motion.