:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier, ainsi que les membres du comité, de l'occasion qui m'est donnée d'examiner avec vous l'évolution de la situation au Honduras au cours de la dernière année, y compris son incidence sur nos relations bilatérales et la région. Je parlerai également du rôle et de l'engagement du Canada, au sens large, dans les Amériques.
En passant, je suis désolé des conflits d'horaire qui nous ont empêchés de comparaître plus tôt cette année.
[Français]
La sous-ministre adjointe du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international responsable de l'Amérique latine et des Caraïbes, Mme Alexandra Bugailiskis, s'est jointe à moi aujourd'hui.
[Traduction]
Le 28 juin 2009, en application d'une ordonnance de la Cour suprême du Honduras, l'armée hondurienne a destitué par la force le président démocratiquement élu, M. Manuel Zelaya. Les tensions politiques s'étaient aggravées dans les mois qui ont précédé le départ de ce dernier, mais je pense qu'il est juste de dire que peu d'observateurs avaient prévu un tel dénouement.
Pendant la dernière année de son mandat à la présidence, M. Zelaya avait pris un certain nombre de mesures controversées, notamment l'adhésion du Honduras à l'Alternative bolivarienne pour les Amériques, l'ALBA, en août 2008 et l'organisation d'une consultation populaire prévue en juin 2009 afin de modifier la Constitution nationale.
L'objectif déclaré de cette consultation visait à connaître le point de vue des Honduriens sur la modernisation de la Constitution. Toutefois, les détracteurs de M. Zelaya ont déploré l'inconstitutionnalité de ce projet et affirmé que sa véritable intention était de faire adopter des mesures lui permettant de briguer un second mandat, ce que la Constitution lui interdisait.
D'autres secteurs du gouvernement se sont opposés à cette consultation. De plus, le président n'a pas tenu compte d'une décision dans laquelle la Cour suprême décrétait son inconstitutionnalité. Il a également congédié le chef d'état-major de l'armée pour avoir refusé de distribuer les urnes en vue du scrutin.
Aux petites heures du 28 juin, le jour même où la consultation controversée devait avoir lieu, l'armée a chassé du pouvoir le président par un coup d'État et l'a expulsé du Honduras par avion à destination du Costa Rica. Quelques heures après, M. Roberto Micheletti, dirigeant du Congrès du Honduras, a été investi dans les fonctions de président.
La communauté internationale, dont le Canada est partie prenante, a promptement condamné le coup d'État et appelé à la réinstallation immédiate de Zelaya dans ses fonctions. J'ai fait une déclaration condamnant le coup d'État et j'ai exhorté toutes les parties à faire preuve de retenue et à chercher un règlement pacifique qui respecte les normes démocratiques et la primauté du droit, y compris la Constitution hondurienne. Le 4 juillet 2009, j'ai représenté le Canada à une session extraordinaire de l'assemblée générale de l'Organisation des États américains, l'OEA, au cours de laquelle les États membres ont décidé unanimement de suspendre le Honduras de l'organisation.
[Français]
Durant tout l'été, le président du Costa Rica, M. Óscar Arias Sánchez, s'est chargé des médiations initiales. Il a proposé un plan, l'accord San José, qui visait à trouver une solution pacifique et à négocier pour remédier à la crise. Toutefois, les discussions ont tourné court, ce qui a mené M. Zelaya à revenir secrètement au Honduras, le 21 septembre, et à se réfugier à l'ambassade du Brésil.
Durant cette impasse politique, la communauté internationale, y compris le Canada, a oeuvré avec diligence afin de résoudre la crise et d'aider le Honduras à revenir à la normalité démocratique et constitutionnelle. À cette fin, deux missions de haut niveau de l'OEA, auxquelles j'ai participé, ont été dépêchées à Tegucigalpa. Au cours de la deuxième, j'ai présenté l'allocution d'ouverture des travaux, au nom de la délégation.
[Traduction]
Toutefois, malgré l'action concertée du Canada et d'autres partenaires cruciaux, l'intransigeance extrême du gouvernement de facto, de même que les gestes ainsi que la rhétorique de M. Zelaya, ont fait obstacle à un compromis.
Le 29 novembre, cinq mois après le début de la crise, le Honduras a tenu des élections générales telles que prévues. Malgré des conditions loin d'être idéales, les élections se sont déroulées de manière relativement ordonnée et pacifique et ont été considérées comme libres et justes par la communauté internationale. M. Porfirio Lobo, du Parti national d'opposition, a remporté une nette victoire aux élections.
Depuis son investiture, le 27 janvier 2010, le président Lobo a pris un certain nombre de mesures importantes pour rétablir l'ordre démocratique et favoriser la réconciliation nationale. Il a formé un gouvernement d'unité nationale pluripartite qui comprend des candidats à la présidence d'autres partis. De même, il a établi une Commission de la vérité et de la réconciliation chargée de déterminer les causes du coup d'État et de relever les violations des droits de la personne commises durant la crise politique. Le président Lobo a également pris d'autres décisions importantes, notamment le fait de permettre à M. Zelaya et à sa famille de trouver refuge en République dominicaine. Dans le même élan, il a destitué les membres du haut commandement de l'armée les plus étroitement mêlés aux événements du 28 juin.
[Français]
Les membres de l'ALBA et un certain nombre d'autres pays de la région refusent toujours de reconnaître le gouvernement Lobo. Toutefois, un nombre grandissant de pays commencent maintenant à normaliser leurs relations avec le Honduras.
[Traduction]
À l'heure actuelle, le Canada normalise, lui aussi, ses relations avec ce pays. Nous estimons que la communauté internationale doit aller de l'avant et qu'un isolement prolongé ne peut qu'être préjudiciable aux Honduriens les plus vulnérables. Nous sommes déterminés à soutenir activement la réconciliation nationale et l'intégration pleine et entière du Honduras à la communauté internationale. J'ai personnellement transmis ce message au président Lobo à l'occasion de ma visite de février dans ce pays, et à plusieurs reprises depuis.
Le président Obama et le président Calderon du Mexique souhaitent le retour rapide du Honduras dans le système interaméricain. En outre, la plupart des pays d'Amérique centrale soutiennent activement le gouvernement Lobo et plaident pour le retour du Honduras à l'OEA et dans le Système d'intégration d'Amérique latine, connu sous son acronyme espagnol, SICA.
Il y a une semaine à peine, au Pérou, les membres de l'OEA sont parvenus à un consensus à l'assemblée générale de l'OEA sur l'orientation future en ce qui concerne le Honduras. Les membres ont convenu de créer une commission de haut niveau chargée de formuler des recommandations sur les conditions que doit remplir ce pays pour participer de nouveau à l'OEA. La commission devrait rendre compte de ses efforts le 30 juillet, et nous espérons que cela aidera à faire progresser les choses.
[Français]
La destitution par la force de l'ancien président Zelaya a provoqué l'une des pires crises politiques qu'ait connues l'Amérique centrale depuis des années. Nous regrettons profondément qu'il n'ait pas été possible de désamorcer le coup d'État et que le président Zelaya n'ait pu reprendre ses fonctions avant la fin de son mandat. Toutefois, sur bien des plans, notre pays a joué un rôle extrêmement important au Honduras alors que la situation était très difficile et très tendue.
Nul doute que la situation au Honduras aurait pu dégénérer au point de ne plus pouvoir être maîtrisée, ce qui aurait provoqué de graves troubles et entraîné un nombre beaucoup plus élevé de morts. Les pays voisins craignent également que le conflit ne déstabilise le reste de la sous-région de l'Amérique centrale. Par contre, les efforts soutenus de la communauté régionale et internationale et l'appel constant au calme par les pays comme le Canada ont favorisé la tenue de manifestations pacifiques. Ils ont aussi contribué à ce que les deux camps poursuivent le dialogue au lieu de passer à des méthodes plus violentes.
[Traduction]
Le gouvernement du Canada a exercé un rôle actif tout au long de la crise hondurienne. C'est avec fierté que j'ai représenté le Canada à l'OEA, participé aux deux missions de haut niveau à Tegucigalpa, à l'appui du dialogue, et apporté mon plein soutien à la recherche d'une solution pacifique et négociée.
Par ailleurs, je suis resté en contact régulier avec les principaux intéressés — le président Zelaya et le président de facto Roberto Micheletti — afin de les exhorter à négocier de bonne foi et à trouver une solution qui réponde à l'intérêt bien compris de tous les Honduriens.
[Français]
Les efforts que nous avons déployés au Honduras sont l'expression de l'attachement du Canada aux Amériques et se fondent sur les trois piliers de notre stratégie en faveur d'un engagement renforcé dans cette région du monde: la prospérité, la sécurité et la gouvernance démocratique.
[Traduction]
Je crois qu'il convient de souligner que les Honduriens de nombreux horizons que j'ai rencontrés au cours de mes visites ont aujourd'hui des commentaires très favorables à formuler sur le rôle du Canada durant la crise. Ils estiment que notre pays a adopté une position équilibrée et positive, axée constamment sur des solutions constructives.
Le rôle du Canada n'est pas passé inaperçu aux yeux de la population hondurienne ni à ceux de nos partenaires régionaux, comme en témoigne la nomination d'un ancien diplomate canadien, M. Michael Kergin, à la Commission de la vérité et de la réconciliation. Le Canada estime que la commission a un rôle très important à jouer pour aider le Honduras à avancer sur le chemin de la réconciliation nationale et à rétablir le sentiment de confiance des Honduriens à l'égard de leurs institutions politiques.
[Français]
Le Canada apporte son plein soutien à la commission et finance la participation à celle-ci de M. Kergin en qualité de commissaire. C'est d'ailleurs une grande réalisation pour un Canadien que d'avoir été invité à participer.
[Traduction]
Nos efforts ont aidé à régler une des crises politiques les plus difficiles en Amérique centrale — voire dans l'ensemble des Amériques — depuis des années. De plus, grâce à la poursuite de notre engagement, le Honduras pourra réintégrer les rangs de la communauté interaméricaine et parvenir à la réconciliation nationale.
Il importe de noter que les négociations de libre-échange entre le Canada et quatre pays d'Amérique centrale — le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et El Salvador — se poursuivent grâce au soutien des pays voisins du Honduras, comme je l'ai souligné, y compris le Nicaragua.
Grâce à nos efforts au Honduras, nous avons poursuivi un objectif canadien, à savoir un engagement accru dans les Amériques; nous avons renforcé nos relations bilatérales avec nos partenaires de la région, et je crois qu'il est juste de dire que nous avons consolidé notre réputation d'acteur multilatéral dans l'hémisphère. Je suis fermement convaincu que nous avons montré notre capacité de jouer un rôle d'initiative et que nous avons jeté les bases de relations constructives et d'un engagement fructueux dans les Amériques pour les années à venir.
[Français]
Monsieur le président, je répondrai maintenant avec plaisir aux questions des membres du comité.
Merci, monsieur le ministre, d'être ici ce matin. On attendait votre visite avec impatience.
Monsieur le ministre, le Comité des familles des détenus disparus du Honduras a documenté, dans les quatre derniers mois, soit de février à mai, 545 violations des droits de la personne. De ce nombre, 12 assassinats sont liés à des motivations politiques. On compte aussi six exécutions de journalistes, des tentatives d'assassinat, des menaces de mort dont la très grande majorité est proférée contre les défenseurs des droits de la personne. Il y a des cas de torture, de détention illégale, et j'en passe.
Monsieur le ministre, dans une déclaration, vous avez applaudi le président Lobo pour avoir amorcé un processus de réconciliation nationale et avoir mis l'accent sur l'importance, et je vous cite, de « panser les plaies laissées par la récente impasse politique et [de] permettre aux Honduriens de reprendre confiance dans [leurs] institutions démocratiques ».
J'ai deux questions pour vous. En fait, la Commission de la vérité et de la réconciliation au Honduras n'a aucun pouvoir. Le mandat qui lui a été conféré ne va pas plus loin qu'élucider des faits, et c'est tout ce qu'elle fait.
Ma première question est la suivante: pourquoi le gouvernement canadien fournit-il un appui politique et financier à une soi-disant commission de la vérité qui ne répond pas aux critères de base établis par les organes internationaux qui assureraient le respect des droits à la vérité, à la justice et aussi aux réparations? Comment peut-on s'attendre à ce que la commission de la vérité puisse fonctionner quand le gouvernement a donné une amnistie à tous les gens? C'est ma première question.
:
C'est vrai, vous avez raison.
[Traduction]
Des actes terribles ont été commis sous le gouvernement de facto et, malheureusement, de tels incidents se poursuivent encore aujourd'hui dans un pays qui est non seulement l'un des plus pauvres dans la région, mais aussi l'un des plus précaires sur le plan social et l'un des plus divisés, un pays qui affiche un bilan lamentable en matière d'impunité, non seulement en ce qui concerne des crimes politiques mais aussi des crimes violents généraux.
Notre appui de la commission de la vérité... Si vous me permettez de faire une petite parenthèse, de la fin novembre jusqu'au début décembre, après les élections qui ont permis à Porfirio Lobo d'accéder à la présidence, nous avons encouragé tant le président de facto Micheletti que le président élu Lobo, entre autres, à agir rapidement en décembre, soit deux mois avant l'investiture, pour commencer à appliquer les dispositions des divers chapitres de l'accord Tegucigalpa-San José, dont l'un portait sur la Commission de la vérité et de la réconciliation. Le président Lobo a décidé qu'il n'agirait qu'au terme de son entrée en fonction. Bien entendu, cela signifiait un laps de temps initial de deux mois. On a donc dû attendre un certain temps. Ce n'est qu'au début de mai que la commission de la vérité a vu le jour.
La commission a pour objectif de faire la lumière sur les faits, depuis l'élection de Manuel Zelaya jusqu'à sa destitution et à son expulsion illégales, puis de l'arrivée au pouvoir du gouvernement de facto jusqu'aux élections et à l'investiture du président Lobo. Ce n'est qu'une première étape, on s'entend là-dessus. En élucidant les faits, le Canada fournit également une aide matérielle au nouveau procureur général, que j'ai d'ailleurs rencontré, et qui nous a assurés, moi et d'autres ministres de la région, que tous les crimes non résolus feront l'objet de poursuites à mesure que des éléments de preuve seront recueillis. De plus, le Canada appuie le processus judiciaire, de la collecte d'éléments de preuve à la préparation et à la présentation de cas.
Nous continuons d'exhorter les autorités. Ces derniers mois, nous avons fait des déclarations pour faire appel au calme et à la retenue et pour demander aux autorités d'intenter des poursuites complètes contre tout auteur d'actes d'intimidation ou de crimes violents.
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C’est une excellente question.
En fait, j'étais là-bas il y a quelques mois. Outre des entretiens avec le président Lobo, son ministre des Affaires étrangères et le procureur général, je me suis fait un devoir de visiter deux des plus grandes exploitations minières canadiennes au pays. Ces entreprises n'ont pas choisi de camp à cet égard. Elles sont restées à l'écart, ce qui est très inquiétant. Je suis très…
Il est juste de dire que les sites que j’ai visités reflètent le modèle de comportement des représentants des entreprises d’extraction canadiennes du continent américain. Les sites étaient vierges, employaient des milliers de travailleurs et en soutenaient des milliers d’autres dans les deux collectivités environnantes.
Dans le cadre de la restauration de la mine à ciel ouvert — l'une des deux mines était à ciel ouvert, tandis que l’autre était une mine souterraine classique — et des activités environnementales, les répercussions étaient tangibles. Dans ces deux collectivités, on a construit des routes, des cliniques et des écoles.
Si préoccupation il y a — et je sais que l'une de ces sociétés a rencontré le gouvernement du président Lobo récemment —, c'est que le gouvernement central du Honduras doit s’occuper davantage des collectivités entourant l'exploitation minière. Au lieu de tout simplement permettre aux entreprises canadiennes, dans notre cas, de diriger des écoles, des soins de santé, des transports, des infrastructures, etc., le gouvernement devrait lui-même s’en occuper.
En outre, certaines entreprises canadiennes redoutent le moment où leurs mines auront fait leur temps, c’est-à-dire que tous les minéraux, qu'ils soient des métaux de base ou de l'or, auront été extraits. Quand elles s’en iront, on pourrait les accuser de laisser les collectivités en mauvais état et sans soutien. La préoccupation de ces sociétés minières en particulier, c’est que le gouvernement doit s'engager et accepter la responsabilité qu’il s’agit… C'est une exploitation durable, mais seulement pour une certaine période de temps. Les sociétés minières viennent, restaurent des mines, puis retournent la terre à son état initial, mais elles s’en vont, par la suite.
Ainsi, s'il y a un problème, c’est celui-là. Cependant, je suis persuadé que ces sociétés n'ont pas pris de positions politiques à cet égard au cours de la dernière année.
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Bien sûr, avec plaisir.
Je cherche seulement le détail du mandat, comme c’est le cas ici. Celui de la Commission de vérité et de réconciliation ne sera pas aussi court que l’on aurait espéré. Comme je l'ai dit, elle a le mandat de clarifier les faits concernant les années précédant le coup d'État, le coup d'État comme tel et les années qui l’ont suivi.
Il faut reconnaître que l'atmosphère dans laquelle la commission travaille continue d'être tendue et que le commissaire Stein va devoir utiliser tous ses talents de diplomate pour mener à bien ses travaux. Je crois qu'il y a assez de bonne volonté pour structurer les choses et établir, grâce aux diverses réunions et audiences partout au pays…
La première session de travail s’est déjà déroulée du 4 au 11 juin — Michael Kergin vient tout juste de revenir —, et le délai pour l'achèvement de ses travaux est en janvier prochain.
Par ailleurs, nous prévoyons fournir de l'information, puisque c’est pertinent par rapport à la réconciliation nationale, au gouvernement, à l'opposition et à la société civile en général. Avec le rapport qui sera produit, l'OEA s’attend à ce que le gouvernement prenne des mesures pour s’attaquer à ces réalités.
L'OEA continue elle-même de financer et de soutenir les efforts déployés au Honduras. Comme vous le savez, compte tenu de l’interruption en novembre dernier pour les élections, nous n'avons pas officiellement fait d’observation, mais des diplomates du ministère des Affaires étrangères et du Centre Carter, entre autres, étaient sur le terrain. Le soutien de la communauté diplomatique internationale était assez unanime, de sorte que les élections se sont déroulées de manière relativement libre, équitable et pacifique. Il continue d’y avoir de sérieux défis dans le pays, et nous le reconnaissons.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être des nôtres aujourd'hui.
Je tiens à vous féliciter, vous et le gouvernement, pour l'initiative relative à l'hémisphère occidental. C'est tellement important. M. Latulippe s'est présenté devant nous — je crois vous en avoir parlé aussi — pour nous faire part de sa vision de former les députés afin que nous devenions également des ambassadeurs et que nous faisions notre part, aussi petite soit-elle, pour exporter notre grande démocratie. On oublie souvent l'histoire de l'Amérique latine et le fait qu'elle a grandement façonné l'environnement politique qui y règne aujourd'hui.
Ce que je trouve excitant par rapport à notre initiative relative à l'hémisphère occidental, c'est que nous agissons maintenant. Vous avez mentionné que vous vous êtes rendu là-bas deux fois. Ortega a peut-être repris le pouvoir au Nicaragua, mais lorsque je me remémore le passé, il me semble qu'il y a eu un changement. Si j'interprète bien la situation, d'un côté, il y a le groupe qui est en train de se former autour de Chavez, et de l'autre, celui qui veut la liberté, la démocratie, le libre-échange.
Pouvez-vous parler au comité de l'importance du libre-échange et de ses répercussions sur les pays pauvres comme le Honduras? D'un côté, nous pouvons nouer la conversation avec eux, les encourager, espérons-le, à se transformer en société démocratique; de l'autre, nous pouvons également les assister et les aider à s'élever. Donc pouvez-vous nous parler de l'importance du libre-échange pour ces pays, pas nécessairement pour le nôtre, mais pour les pays dont il est question ici?