:
Bienvenue à la troisième réunion de notre Comité. J'espère que tout le monde est prêt. Nous avons un ordre du jour très chargé aujourd'hui.
J'aimerais remercier les nombreux témoins qui comparaissent afin de partager leur savoir avec les membres du Comité.
J'aimerais tout d'abord souhaiter la bienvenue aux représentants du Bureau du commissaire à l'environnement et au développement durable: Julie Gelfand, commissaire, Andrew Ferguson, directeur principal, et Kimberley Leach, directrice principale.
Je souhaite également la bienvenue aux représentants du ministère de l'Environnement et du Changement climatique Canada. Ils sont assez nombreux. Nous accueillons Mike Beale, sous-ministre adjoint, Direction générale de l'intendance environnementale; Karen Dodds, sous-ministre adjointe, Direction générale des sciences et de la technologie; Dan McDougall, sous-ministre adjoint, Direction générale de la politique stratégique; Louise Métivier, sous-ministre adjointe et négociatrice en chef au changement climatique; John Moffet, directeur général, Affaires législatives et réglementaires et Carol Najm, sous-ministre adjointe, Direction générale des finances.
De Parcs Canada, nous accueillons Jane Pearse, dirigeante principale administrative. Bienvenue.
De l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, nous accueillons Heather Smith, vice-présidente, Opérations.
Je remercie tous les témoins, et je leur souhaite la bienvenue au Comité.
À titre de renseignement — ce processus est nouveau pour certains d'entre nous —, nous commencerons par entendre tous les témoins. Les représentants du Bureau du commissaire à l'environnement et au développement durable auront 10 minutes, ceux du ministère de l'Environnement et du Changement climatique Canada auront 20 minutes, ceux de Parcs Canada auront 10 minutes et enfin, les représentants de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale auront 10 minutes. Nous entendrons tous les témoins, et nous passerons ensuite aux questions. Merci.
Bienvenue, Julie Gelfand. Merci. Vous avez la parole.
:
Merci, madame la présidente.
Nous sommes très heureux de témoigner ce matin devant le comité. L'intérêt que les parlementaires portent à notre travail a beaucoup d'importance pour nous.
Je suis accompagnée aujourd'hui de deux directeurs principaux d'audit, soit Mme Kimberley Leach et M. Andrew Ferguson.
Si vous le voulez bien, j'aimerais tout d'abord donner un bref historique de la fonction du commissaire à l'environnement et au développement durable.
L'idée de doter le Canada d'un vérificateur général de l'environnement a germé en 1987 avec le rapport de la commission Brundtland. Ce rapport a marqué un tournant historique en présentant pour la première fois le concept du développement durable.
[Traduction]
En 1989, lorsque j'étais jeune fille, j'ai travaillé sur un document intitulé Créer un Canada vert. Ce document a été signé, en 1989, par de nombreux groupes voués à l'environnement, aux Autochtones et à la justice sociale, et il présentait une recommandation à Brian Mulroney pour doter le Canada d'un vérificateur général de l'environnement. La boucle est maintenant bouclée, car je travaillais dans l'équipe des relations avec les médias pour ce document, et maintenant, j'en suis responsable.
Je crois que c'est une belle histoire. J'ai toujours l'exemplaire du document avec une reliure Cerlox.
[Français]
L'idée d'un vérificateur général de l'environnement a été soulevée de nouveau au Sommet de Rio en 1992.
[Traduction]
Après de nombreux débats et études par le Parlement et d'autres parties, le poste de commissaire à l'environnement et au développement durable a été créé en 1995, au sein du Bureau du vérificateur général du Canada, par une modification de la Loi sur le vérificateur général. Les modifications apportées à la Loi ont aussi entraîné la création de deux nouveaux mécanismes gouvernementaux, à savoir les stratégies de développement durable des ministères et les pétitions en matière d'environnement. J'en reparlerai brièvement.
Permettez-moi maintenant de vous donner un aperçu de notre mandat. Le commissaire est nommé par le vérificateur général et il offre aux parlementaires de l'information objective et factuelle et des conseils d'expert sur les mesures prises par le gouvernement fédéral pour protéger l'environnement et favoriser le développement durable. Nous nous acquittons de ces responsabilités en vertu de deux lois.
[Français]
Tout d'abord, en vertu de la Loi sur le vérificateur général, notre bureau effectue des audits d'optimisation et surveille les progrès réalisés par les ministères sur les questions d'environnement et de développement durable. Nos travaux visent à déterminer si les activités des ministères pour mettre en oeuvre les politiques et les programmes fédéraux en matière d'environnement et de développement durable sont menées de manière efficace et si elles donnent des résultats.
[Traduction]
Lorsque je suis arrivée au bureau, je ne savais pas ce qu'était une vérification de rendement. Ces vérifications sont menées par le vérificateur général et par moi-même, et j'ai pensé que ce serait une bonne idée de décrire ce type de vérification.
Essentiellement, lorsque le gouvernement énonce un objectif, les vérificateurs vérifient si le gouvernement l'a atteint ou non.
Si l'objectif est de construire une fusée et d'aller sur la lune, le vérificateur demande des renseignements sur les progrès liés à la fusée. Est-elle construite? Oui, parfait. A-t-elle atteint la lune? Oui ou non.
Une fois qu'on a décidé ce qu'on attend du gouvernement, notre travail est de vérifier si le gouvernement fait exactement ce qu'on lui a demandé ou non.
Je peux vous donner un autre exemple. Si le Cabinet demande aux ministères et à tous les ministres de tenir compte de l'environnement dans la prise de n'importe quelle décision, lorsqu'une proposition est présentée à un ministre, il est censé tenir compte de l'environnement dans le processus de décision lié à cette proposition.
Nous examinons toutes les décisions prises par un ministre et nous déterminons s'il a tenu compte des enjeux environnementaux lorsqu'il a pris ces décisions. Peu importe ce que le Cabinet ou le gouvernement décide d'entreprendre, nous vous faisons savoir si c'est fait ou non.
[Français]
Nous gérons aussi le processus de pétitions environnementales qui permet aux Canadiens d'obtenir des réponses directement des ministres fédéraux sur des questions précises en matière d'environnement et de développement durable, qui sont de compétence fédérale.
Selon la Loi fédérale sur le développement durable, notre bureau effectue des examens et fait des observations sur la Stratégie fédérale de développement durable. De plus, nous vérifions dans quelle mesure les ministères fédéraux contribuent à l'atteinte des cibles et des objectifs prévus dans la Stratégie fédérale de développement durable.
Outre ces responsabilités, nous aidons également le Bureau du vérificateur général à intégrer les questions relatives à l'environnement, s'il y a lieu, à tous les travaux qu'il effectue pour le Parlement.
[Traduction]
Au nom du vérificateur général, le commissaire fait rapport au Parlement au moins une fois par année. Cette année, nous ferons trois rapports. En raison des élections, nous avons remis nos résultats de l'automne à janvier. Nous présenterons un autre rapport en mai et ensuite en octobre.
Avant de terminer, j'aimerais prendre une minute pour parler de développement durable et du changement climatique. Je considère que ces deux sujets sont indissociables, et qu'ils s'inscrivent parmi les plus pressants de notre époque. Mes travaux futurs se pencheront donc sur ces enjeux.
[Français]
En septembre 2015, le Canada et 192 autres pays ont adopté le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et se sont engagés à atteindre les 17 objectifs de développement durable qui en découlent.
De plus, avant l'ouverture de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, tenue à Paris en décembre 2015, le Canada avait indiqué qu'il réduirait ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport aux niveaux de 2005, et ce, d'ici 2030. Le gouvernement a précisé depuis qu'il considère cette cible comme étant un minimum. Il s'est engagé à travailler avec les provinces pour élaborer un plan canadien de lutte contre les changements climatiques.
[Traduction]
La prochaine stratégie fédérale de développement durable du Canada est attendue en 2016. La pleine intégration dans cette stratégie du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies — souvent appelés les objectifs mondiaux — et des engagements en matière de changement climatique issus de la Conférence de Paris donneront une indication nette de l'engagement du Canada envers le développement durable et la lutte au changement climatique. J'ai hâte de rendre compte au Parlement des progrès accomplis par le gouvernement pour atteindre ces objectifs des plus importants.
Madame la présidente, je souhaite toujours entendre les intérêts et les préoccupations des parlementaires et comme toujours, nous sommes à la disposition de votre Comité. L'attention que vous accordez à nos rapports renforce la reddition de comptes. Elle vous permet, comme parlementaires, d'appeler les cadres ministériels à se présenter devant vous pour répondre à vos questions au sujet de nos constatations et d'expliquer comment ils comptent exécuter vos directives et nos recommandations. Par exemple, le Comité pourrait demander aux ministères de lui faire parvenir leurs plans d'action pour mettre en oeuvre nos recommandations.
Dans les années à venir, je continuerai avec le même intérêt à vous communiquer de l'information indépendante que, je l'espère, vous trouverez utile pour exercer votre surveillance.
Madame la présidente, c'est ce qui termine mon exposé. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci, madame la présidente. Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour présenter brièvement notre ministère et pour vous donner un aperçu de nos activités.
Je vais concentrer la plus grande partie de mon exposé sur le changement climatique, car comme l'a souligné la commissaire, c'est l'un des domaines les plus importants dont nous nous occupons aujourd'hui, mais auparavant, j'aimerais attirer votre attention sur le document qui a été distribué. Il contient un résumé d'une page qui, à mon avis, vous sera utile pour comprendre l'orientation générale et le mandat du ministère, ainsi que nos activités.
Vous pouvez voir, sur cette page, qu'il s'agit d'un grand ministère. Il est organisé en trois volets principaux, c'est-à-dire un environnement propre, sécuritaire et durable. Vous remarquerez que le ministère emploie plus de 6 000 équivalents temps plein partout au pays. Plus de 60 % de nos effectifs sont dans les régions, à l'extérieur d'Ottawa, et nous avons des bureaux régionaux partout au pays. De plus, plus de 50 % de nos effectifs travaillent dans les domaines des sciences et des technologies; nous formons donc un ministère axé sur les sciences, qu'il s'agisse d'activités de recherche ou de soutien scientifique à la prise de décisions.
Le bloc suivant décrit un peu plus en détail nos principales activités de recherche et de surveillance, notre fonction de conservation et de protection, notre fonction réglementaire — comme certains de mes collègues vous le diront, nous sommes très axés sur la réglementation — et manifestement, toutes ces activités nous obligent à renforcer notre fonction d'application de la loi. Le Service météorologique du Canada est un autre secteur important, car il fournit des prévisions et des avertissements météorologiques, ainsi que des renseignements sur la santé qui sont liés à l'environnement.
De plus, juste en bas, vous pouvez voir certaines des initiatives auxquelles nous participons. Nous exécutons plus de 12 lois fédérales et plus de 70 règlements. Nous avons également des stations d'évaluation de la qualité de l'eau partout au pays et de nombreux sites nationaux protégés. Nous protégeons les espèces en péril, nous nous occupons des prévisions des glaces et nous menons d'autres activités de surveillance.
Cet aperçu vous donne une idée du large d'activités auxquelles participe le ministère. Au fil de mon exposé, je vous donnerai plus de détails sur plusieurs d'entre elles, mais pour l'instant, je vous offre un aperçu.
J'aimerais maintenant revenir sur quelques commentaires et vous donner une idée de nos progrès en ce qui concerne le changement climatique, car je soupçonne que la Conférence de Paris, toute récente, a soulevé l'intérêt à l'égard de ce sujet, puisque nous tentons de remplir les engagements pris dans le cadre de cet accord. Encore une fois, un document de quelques pages vous offre un aperçu des activités liées au changement climatique.
Avant d'aborder le sujet, j'aimerais ajouter que nous venons de publier, avec les Nations unies, il y a deux semaines, notre Deuxième rapport biennal du Canada sur les changements climatiques.
:
Il est de haut niveau. Ce document que nous venons de publier avec les Nations unies est un document à jour auquel nous avons travaillé avec les provinces et les territoires pour donner un aperçu de la situation et des mesures et des programmes que nous avons mis en oeuvre partout au pays. On peut le trouver sur le site Web de la CCNUCC — la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques —, mais nous pouvons le faire parvenir à la greffière du Comité pour qu'elle le distribue aux membres. Il contient les tout derniers renseignements sur le changement climatique, non seulement à l'échelon fédéral, mais partout au pays. Il recense même toutes les mesures annoncées par les divers gouvernements à Paris. Il indique également les projections en matière d'émissions dans notre pays par secteur économique et par province jusqu'en 2030. Il s'agit donc des renseignements les plus récents à cet égard.
Les diapositives que j'ai ici donnent des bribes d'information sur nos progrès. La première chose que j'aimerais souligner, c'est que nous élaborons, en collaboration avec les provinces et les territoires, un cadre de travail pancanadien sur le changement climatique. Il respectera manifestement les obligations internationales et les conclusions de la Conférence de Paris. Les ministres de l'Environnement à l'échelon fédéral, provincial et territorial se sont déjà réunis pour appuyer les premiers ministres provinciaux et le premier ministre du pays en vue d'une réunion qui se tiendra au début mars afin de faire progresser cet enjeu. Comme je l'ai mentionné, les provinces et les territoires sont déjà très actifs par l'entremise de leurs propres politiques et programmes. Certains d'entre eux sont mentionnés dans le rapport aux Nations unies dont j'ai parlé, ainsi que quelques autres.
La diapositive suivante vous donne une idée des sources d'émissions au Canada par secteur économique relativement au climat. Ces sources sont réparties dans un diagramme circulaire. Le secteur gazier et pétrolier et celui des transports représentent les deux principales sources d'émissions, car chacun est responsable d'environ le quart des émissions. La production d'électricité, les bâtiments, les industries dépendantes du commerce produisant des émissions intensives, l'agriculture et les déchets représentent les autres grandes catégories d'émissions. Chacune de ses catégories est responsable de 7 à 12 % de toutes les émissions au pays. Cela vous donne donc une idée des sources visées.
Sur la page suivante, les émissions sont représentées par province. Vous pouvez voir les sources d'émissions par province et par territoire pour l'année 2005 et l'année 2013.
Enfin, sur la dernière page, vous trouverez un extrait de notre rapport biennal, que j'ai mentionné, et où nous illustrons les projections en matière d'émissions jusqu'en 2030, ces prévisions étant fondées sur des mesures en oeuvre jusqu'en 2030. Ma direction possède une unité de modélisation économique qui produit ce type de projections pour l'ensemble du gouvernement et pour le pays. Nous déterminons ce qui se produirait si aucune autre mesure n'était prise et nous estimons la quantité d'émissions qui serait produite, et cela nous donne une idée du travail à accomplir pour atteindre nos objectifs et de la nature de la tâche qui nous attend.
Vous constaterez qu'il y a différents scénarios possibles. Manifestement, le prix du pétrole est l'un des principaux facteurs déterminants. Que se passe-t-il dans un scénario où les prix du pétrole sont élevés? Que se passe-t-il dans un scénario où ils sont moins élevés? Nous avons un scénario de référence entre les deux. Nous nous fondons également sur des projections démographiques et sur des données liées à la croissance de la population et au développement économique du pays. Nous utilisons généralement l'information dont se sert le ministère des Finances pour faire ses projections concernant la croissance économique, les informations dont se sert Statistique Canada pour faire des projections liées à la population, et celles dont se sert l'Office national de l'énergie dans ses prévisions liées au prix du pétrole et à sa production. Nous ajoutons ensuite une série d'autres facteurs liés aux provinces et territoires.
Cela ne comprend aucune des mesures annoncées par les provinces l'automne dernier ou celles annoncées pendant la Conférence de Paris. Des travaux importants ont été effectués là-bas, et nous collaborons toujours avec les provinces et les territoires pour les intégrer. À mesure que nous connaîtrons les détails des mesures annoncées, nous les intégrerons dans nos prévisions.
En dépit des efforts déployés pour réduire les effets du changement climatique, il y a de nombreux effets réels sur l'environnement. Karen vous donnera probablement plus de détails dans son exposé. Cette diapositive donne une idée de la situation actuelle dans quelques secteurs au pays. Vous pouvez voir qu'au Canada, l'augmentation de la température est le double de la moyenne mondiale. Les gens parlent d'une augmentation de 2° ou de 1,5°, mais notre pays a déjà dépassé ce point, avec une augmentation de plus de 2,2°. Cette augmentation n'est pas uniforme, car dans certaines régions, elle est encore plus élevée. Par exemple, vous pouvez voir que dans l'Ouest et dans le Nord, la température augmente de façon importante.
Le deuxième diagramme montre les tendances en matière de précipitations et les effets sur la neige et la pluie. Encore une fois, il se produit des changements très importants, et ils se produisent surtout à l'échelle régionale. Dans certaines régions, les précipitations augmentent sensiblement et dans d'autres, la sécheresse s'installe. Cela dépend de l'endroit où vous vivez au pays. Bref, l'adaptation au changement climatique devra faire partie intégrante de nos efforts de lutte contre les effets du changement climatique. Il est important de réduire ces effets, mais il faudra également s'attaquer à l'augmentation de température qui se produit déjà dans l'atmosphère.
:
C’est mon tour. Je vais vous parler de l’un des dossiers que vous avez reçus, soit celui sur la Direction générale des sciences et de la technologie, qui est de mon ressort, mais je ne vais pas suivre exactement ce qui s’y trouve.
J’aimerais notamment mentionner d’entrée de jeu qu’Environnement et Changement climatique Canada est l’un des plus grands ministères ou organismes de l’administration fédérale à vocation scientifique. Comme vous pouvez le voir à la diapositive 2, une grande partie des lois qu’applique le ministère le force en fait à entreprendre des recherches scientifiques. Par exemple, en vertu de la Loi sur la protection de l’environnement, le ministre doit contrôler la qualité de l’environnement et effectuer des recherches sur la pollution, les substances toxiques et les perturbations d’écosystèmes. Mon collègue, Mike Beale, traitera de la manière dont nous adoptons des règlements en vertu de ces lois, mais les recherches scientifiques fournissent les renseignements essentiels sur lesquels nos collègues se fondent pour élaborer des règlements ou des programmes.
Nos recherches scientifiques se divisent en quatre secteurs prioritaires.
Le premier est la conservation et la protection et vise les aspects prévus aux termes de la Loi sur les espèces en péril et de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et ayant trait aux questions relatives à l’habitat.
Une autre priorité est les contaminants et les facteurs de stress. La majorité d’entre nous conviennent que nous ne voulons pas de mercure ou de plomb dans l’environnement. C’est ce genre de choses que nous considérons comme des contaminants et des facteurs de stress.
Comme Dan l’a déjà mentionné, les changements climatiques sont un autre secteur prioritaire. Nous avons du personnel qui compte de nombreuses années d’expérience et qui s’occupe de modèles climatiques à grande échelle avec nos collègues des services météorologiques. Nous utilisons les ordinateurs de pointe à Dorval pour étudier des modèles à grande échelle qui nous présentent des scénarios futurs. Ce sont ces modèles qui sont à la base de la toute dernière carte que Dan vous a montrée concernant les différences régionales, etc.
Nous soutenons également les services météorologiques sur le plan de la recherche.
Comme vous pouvez le voir à la diapositive 3, nous surveillons, évaluons et établissons des rapports sur les menaces à l’égard de la qualité de l’eau, de la qualité de l’air et des écosystèmes aquatiques. Par exemple, nous avons récemment fait parvenir un rapport sur nos émissions de polluants atmosphériques au Programme des Nations Unies pour l’environnement.
En général, le bilan du Canada en matière de polluants atmosphériques est bon. Je pense en particulier aux émissions d’oxyde d’azote et de dioxyde de soufre, qui sont les deux principales causes des pluies acides. Nous constatons des réductions très importantes à cet égard depuis les années 1990. Les recherches scientifiques avaient cerné au départ un problème concernant ce qui se passait dans des écosystèmes forestiers en raison des pluies acides, et même les édifices parlementaires ont été endommagés par les pluies acides. Nous avons pris d’importantes mesures réglementaires pour réduire les émissions, et les recherches scientifiques montrent que c’est bel et bien le cas. Nos émissions de contaminants problématiques, comme le mercure et le plomb, ont également considérablement diminué. En général, c’est positif.
Nous avons également été en mesure de déterminer que la qualité de l’air de la région du Grand Toronto s’est améliorée depuis 2005, et nous estimons que cela suit les émissions des véhicules. À la suite de l’entrée en vigueur des normes sur les émissions des véhicules, nous avons constaté une grande amélioration de la qualité de l’air à Toronto.
Nous pouvons réaliser les mêmes analyses pour la qualité de l’eau et la santé des poissons et des organismes dans l’environnement. Nous examinons les espèces en péril et les oiseaux migrateurs.
[Français]
Nous évaluons les risques des produits chimiques en vertu du Plan de gestion des produits chimiques.
[Traduction]
Je répète que ma direction générale s’occupe de l’évaluation scientifique très poussée des risques. Quels dangers ces produits chimiques posent-ils pour différentes parties de l’environnement? Quelles conséquences ces produits peuvent-ils avoir sur l’environnement? Ensuite, nous transmettons cette information à nos collègues de la direction générale qui s’occupe des règlements, soit celle de Mike Beale, pour évaluer ce que nous pouvons faire pour réglementer et améliorer la situation.
Comme Dan l’a dit, nous faisons des recherches sur les changements climatiques pour en comprendre les processus. Il nous a montré certaines différences en ce qui a trait à l’augmentation des températures au Canada. Lorsque nous avons présenté la séance d’information aux premiers ministres, c’était la première fois que nous affirmions publiquement que l’augmentation des températures au Canada devrait, selon les prévisions, être du double de la moyenne mondiale. Si nous prévoyons que les températures augmenteront dans le monde de 1,5 à 2 °C, nous prévoyons que cela signifie que les températures augmenteront au Canada de 3 à 4 °C.
À l’instar de Dan, je mentionne que nous avons une très grande équipe de scientifiques au sein de ma direction générale et de la Direction générale du service météorologique. Vous verrez dans le dossier que nous sommes l’une des organisations scientifiques les plus performantes et que nous accomplissons majoritairement notre travail en partenariat.
Je répondrai avec plaisir à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
Je vais essayer d'être brève. Ma présentation s'intitule « Changement climatique international ». Je vais faire mes remarques principalement en anglais, mais il me fera plaisir de répondre à vos questions en français.
Comme vous avez pu le constater dans le document que M. McDougall a mentionné plus tôt, Environnement Canada est partie à plus de 85 ententes environnementales internationales. Nous avons donc une énorme présence internationale en matière d'environnement.
Bien entendu, l'événement majeur qui est un peu présent dans tout ce que l'on fait dans le cadre de ces ententes internationales est la conférence de Paris, qui a eu lieu en décembre, de même que l'entente que nous avons négociée ce même mois. Dans mes remarques, je vais surtout me concentrer sur cet événement, mais il me fera plaisir de répondre à n'importe quelle autre question.
[Traduction]
La Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a changé notre monde en ce qui concerne les changements climatiques mondiaux. Il s’agissait de l’une des plus grandes conférences des parties de cette convention. Plus de 40 000 participants ont assisté à cette conférence, et cela démontre l’importance que le monde accorde à ce problème. Les négociations ont été le point culminant d’un processus de négociations sur quatre ans afin d’adopter un accord mondial qui a force de loi et qui s’applique à tous les pays. Voilà la principale différence comparativement à la majorité des mesures prises par le passé en ce qui concerne les changements climatiques. Cet accord est universel et s’applique dans 195 pays. C’est sans précédent. C’est un pas important et un grand succès en soi. Cet accord comporte aussi évidemment son lot de défis. Nous avons beaucoup de pain sur la planche, mais cet accord est un grand succès.
La diapositive 3 se veut un résumé des éléments clés de notre approche en prévision des négociations à Paris. Nous voulions nous rendre à Paris en adoptant une approche très inclusive à l’égard des provinces, des territoires et des intervenants. Vous avez probablement vu que la délégation canadienne était très diversifiée et incluait des acteurs clés. Notre commissaire s’y trouvait en compagnie d’entreprises, d’ONGE, de jeunes et de chefs autochtones. Tous ces gens étaient là pour nous conseiller et nous faire part de leurs commentaires; nous les rencontrions régulièrement. Nous avons adopté une approche très inclusive à l’égard des négociations.
Nous y sommes allés avec le mandat de nous assurer que l’accord se fondait sur de solides données scientifiques, et je crois que cela a en fait beaucoup influé sur les négociations. En fait, l’accord prévoit l’amélioration continue des données scientifiques au fil des prochains cycles d’objectifs et d’engagements. L’accord prévoit également de nombreuses recherches scientifiques, ce qui relèvera de Karen.
Un résultat important de l’accord qui faisait partie de notre approche était la nécessité de faire la transition vers une économie solide produisant peu d’émissions de carbone. C’est en gros au coeur de l’accord. Vous verrez que c’est l’objectif ultime de l’accord, à savoir de faire la transition vers une économie produisant peu d’émissions de carbone. L’objectif et l’engagement à long terme sont d’avoir un bilan carbone neutre d’ici la deuxième moitié du siècle. L’un des objectifs à long terme est de maintenir l’augmentation des températures à 2 °C, comme vous n’êtes pas sans le savoir, et d’essayer de la réduire à 1,5 °C. Il s’agit d’un accord très ambitieux, progressiste et dynamique, et les pays prendront tous les cinq ans de nouveaux engagements de plus en plus contraignants pour nous aider à atteindre les objectifs de l’accord.
L’adaptation a un rôle de premier plan dans l’accord. En vue de veiller à ce que nous soutenions l’adaptation, les pays en développement exigent beaucoup d’aide. Le financement de la lutte contre les changements climatiques et le soutien aux pays en développement à l’égard de leurs mesures d’adaptation et d’atténuation étaient également des détails importants de l’accord.
Le Canada a été très actif dans la négociation de cet accord. Nous avons contribué à certains aspects importants de l’accord, et nous nous sommes également joints à de nombreuses autres initiatives et déclarations internationales. J’en mentionne certaines à la diapositive 4.
Le point principal que je veux faire valoir, c’est que la mise en oeuvre de l’Accord de Paris ne se fera pas d’elle-même. Cela nécessitera la mobilisation de pratiquement toute la communauté internationale, y compris le secteur privé, par l’entremise de diverses autres tribunes. Nous travaillerons en parallèle dans d’autres groupes pour faire avancer la cause et essayer de mettre de l’avant d’autres mesures complémentaires à l’accord. La mise en oeuvre de tous les éléments de l’accord n’est pas une fin en soi.
À la diapositive 5, je tenais à signaler certains engagements financiers dans la lutte contre les changements climatiques que nous avons annoncés à Paris. Le gouvernement a annoncé qu’il versera 2,65 milliards de dollars pour aider les pays en développement dans la lutte contre les changements climatiques. Nous y avons fait l’annonce de certaines initiatives importantes, et notre annonce a très bien été reçue et a également contribué à nos négociations.
Aux diapositives 6 et 7, je tenais à signaler certaines activités complémentaires importantes auxquelles nous participerons, comme je l’ai mentionné.
La principale activité est que le Canada a récemment accepté de coprésider la Coalition pour le climat et l’air pur pour réduire les polluants à courte durée de vie. Cela vise le méthane, les hydrofluorocarbones, ou les HFC, et d’autres facteurs climatiques de courte durée de vie; ce sont les principaux gaz à cibler pour atteindre notre objectif. Nous collaborons donc avec nos partenaires nord-américains dans le cadre de cette coalition.
Les États-Unis assument maintenant la présidence du Conseil de l’Arctique, et le Canada vient tout juste de finir d’en assumer la présidence. Il y a eu beaucoup de travaux pour y faire avancer certains dossiers.
La dernière activité qu’il faut mentionner, ce sont nos initiatives pour éliminer progressivement les HFC conformément au Protocole de Montréal. Nous collaborons très étroitement avec le Mexique et les États-Unis dans le cadre de ce protocole. Mike pourra vous en parler davantage, mais il s’agit d’une autre activité importante en vue d’atteindre notre objectif et de soutenir l’Accord de Paris.
J’aimerais brièvement conclure en disant quelques mots au sujet de la prochaine étape concernant l’accord. Le 22 avril, il y aura une cérémonie de signature pour l’Accord de Paris organisée par le secrétaire général des Nations unies. Ensuite, sa ratification pourra commencer pratiquement immédiatement. Le secrétaire général et certains pays, notamment les États-Unis, font beaucoup de sensibilisation en vue d’accélérer l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris. Nous verrons peut-être un certain nombre de pays ratifier en fait l’accord sur place le 22 avril, mais rien n’est sûr pour l’instant. L’accord entre en vigueur dès que 55 pays représentant plus de 55 % des émissions mondiales l’ont ratifié.
Nous poursuivrons ensuite le travail. Nous avons beaucoup de pain sur la planche. Il y a beaucoup de travaux prévus concernant l’Accord de Paris d’ici 2020. Nous commencerons en mai. La prochaine CdP se tiendra à Marrakech et sera également importante en vue de prendre certaines décisions au sujet des détails entourant l’Accord de Paris.
[Français]
Je vais m'arrêter ici.
Je vous remercie.
:
Ce n’est pas un problème; je n’aurai probablement pas besoin de quatre minutes.
Je vais vous parler du dossier concernant la Direction générale de l’intendance environnementale, qui s’occupe en gros des règlements et des principaux programmes au sein du ministère. Tous les règlements et la majorité des programmes sont de mon ressort.
Je ferai un survol très rapide du dossier.
La faune est évidemment une partie importante de ce que nous faisons. Le Service canadien de la faune relève de ma direction générale et comporte divers aspects. Nous gérons les refuges d’oiseaux migrateurs et les aires protégées. Nous appliquons la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, la Loi sur les espèces en péril, ainsi que la Loi sur la protection d’espèces animales ou végétales sauvages et la réglementation de leur commerce international et interprovincial, ou la WAPPRIITA, qui est en gros la mesure législative qui met en oeuvre la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, ou la CITES. Nos travaux sont fortement dictés par le contexte international: la Convention sur la diversité biologique et la CITES.
Je vais passer à la page 5. La Loi sur les espèces en péril est également une partie importante de ce que nous faisons. La Loi prévoit diverses étapes pour l’évaluation et ensuite la protection des espèces en péril. Il y a un comité indépendant qui fournit des évaluations et une liste qui est établie par le gouverneur en conseil, et nous veillons à l’élaboration de documents portant sur le rétablissement et aux mesures de protection. Nous sommes sur la bonne voie pour rattraper le retard accumulé au sujet des documents portant sur le rétablissement. Nous prévoyons que ce retard sera éliminé dans un an.
À la page 6, il est question de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, ou la LCPE, qui est l’une des deux autres lois importantes que nous appliquons. La LCPE est le fondement de beaucoup de nos mesures réglementaires. Nous sommes l’un des ministères les plus actifs, voire le plus actif, sur le plan des règlements. Nous donnons beaucoup de travail au Conseil du Trésor.
Karen a parlé du Plan de gestion des produits chimiques. Je répète que nous nous occupons de la gestion des risques. Nous collaborons étroitement avec les scientifiques, et nous nous fondons sur ce qu’ils nous disent pour décider ce que nous devons proposer au ministre ou au gouverneur en conseil en ce qui a trait aux règlements à adopter. Parmi les règlements qui sont actuellement de notre ressort, il y en a beaucoup qui visent les véhicules en ce qui a trait à la pollution atmosphérique et aux gaz à effet de serre.
Ensuite, à la page 9, j’aimerais vous parler de la Loi sur les pêches, qui nous permet d’appliquer les dispositions sur la prévention de la pollution, et nous appliquons un certain nombre de règlements en vertu de cette loi.
Enfin, nous appuyons l’agence et l’Office national de l’énergie en ce qui a trait aux évaluations environnementales.
Je vais m’arrêter là. Merci.
Nous vous avons soumis un document, qui est essentiellement celui que nous utilisons pour informer le ministre sur le portefeuille de Parcs Canada. Je vais le passer en revue très rapidement et faire référence à quelques-unes de ses pages.
À la page 3, il est question du mandat de Parcs Canada « de protéger et de mettre en valeur des exemples représentatifs du patrimoine naturel et culturel ». En gros, c'est ce que nous faisons.
Pour ce faire, nous gérons 46 parcs nationaux et un plan de réseau qui protégera des régions représentatives à l'échelle du pays. Le réseau de parcs est achevé à environ 77 %. Nous avons un parc urbain national, le parc de la Rouge, qui est en transition pour devenir pleinement opérationnel, comme vous le savez probablement tous.
Nous avons quatre aires marines nationales de conservation représentant cinq des 29 aires marines du Canada.
Nous administrons 168 lieux historiques nationaux qui représentent notre patrimoine, notre culture et des personnages d'importance nationale. Parmi ceux-ci, 11 sont des sites du patrimoine mondial; ces lieux et parcs ont été reconnus comme des sites importants à l'échelle internationale.
Parcs Canada est responsable de 31 millions d'artéfacts, qui sont exposés dans les lieux historiques nationaux, de même que dans des installations abritant les collections un peu partout au pays.
Le fait probablement le plus méconnu est que nous possédons environ 12 000 éléments de patrimoine bâti à l'échelle du pays. La valeur de remplacement totale de ces biens a été évaluée en 2012 à 16 milliards de dollars. Le portefeuille de biens bâtis comprend des éléments auxquels on pourrait s'attendre, comme la Citadelle d'Halifax — un autre lieu historique — et les fortifications de la ville de Québec, mais aussi quelque 1 000 kilomètres d'autoroute qui traversent les parcs des montagnes, comme la Transcanadienne.
Parcs Canada administre environ 200 barrages. Nous avons beaucoup de ponts sur la voie navigable Trent — Severn, et, évidemment, il y a les installations opérationnelles de Parcs Canada. C'est très varié.
Oh, je suis désolée. J'ai oublié de mentionner les lotissements urbains. Nous avons cinq lotissements urbains à l'échelle du Canada. Vous connaissez Banff, Jasper, Waterton et Waskesiu. Parcs Canada est responsable de la qualité de l'eau, du traitement des eaux usées, de la collecte des ordures, un peu comme une municipalité.
À la page 5, il y a une carte qui donne un aperçu de la diversité des lieux administrés par Parcs Canada. Vous constaterez que nous administrons des endroits très éloignés et isolés.
À la page 10, on donne un très bref aperçu de la situation financière de Parcs Canada. Normalement, le budget de Parcs Canada est d'environ 600 millions de dollars. Vous vous souviendrez peut-être qu'en 2014, on a annoncé des investissements dans l'infrastructure fédérale. Parcs Canada a reçu environ 2,6 milliards de dollars dans le cadre de ce programme d'investissement. Vous verrez que nous avons environ 600 millions de dollars en investissements de capitaux cette année et jusqu'en 2020. Notre budget est d'approximativement 1,1 milliard de dollars, mais la moitié de ce budget est du financement d'immobilisations ponctuel.
Pour ce qui est des RH, à la page 12, on indique qu'il y a quelque 4 200 équivalents temps plein, mais à Parcs Canada, environ 50 % de nos postes sont des postes saisonniers ou à durée déterminée. Nous avons beaucoup de travailleurs saisonniers nommés pour une durée indéterminée, ce qui est plutôt inhabituel au gouvernement fédéral. C'est donc dire qu'une personne peut avoir un poste permanent à Parcs Canada, mais seulement pendant cinq ou six mois durant l'année, et c'est parce que nous devons avoir l'effectif nécessaire lorsque nos sites et nos parcs sont ouverts et lors des saisons opérationnelles.
Nous embauchons aussi beaucoup d'étudiants, soit quelque 1 200 étudiants par été, et nous sommes fiers de dire que nous avons une représentation d'environ 8 % des personnes autochtones, ce qui est au-dessus de la moyenne de la population active disponible. Nous déployons de nombreux efforts pour rejoindre les collectivités et les collectivités autochtones qui sont à proximité de nos parcs et sites.
À la page 18, vous avez un bref aperçu de ce que nous faisons. L'intégrité écologique fait évidemment partie intégrante de nos activités, dont l'état des parcs, le rétablissement écologique, la protection des espèces en péril et les projets d'assainissement. Nous sommes préoccupés par les sites contaminés qui sont de notre responsabilité.
Pour ce qui est de la conservation du patrimoine, comme je le disais, nous détenons 31 millions d'artéfacts. C'est un volet important de ce que nous faisons.
Quant aux visiteurs, nous faisons la promotion des parcs et encourageons les gens à les visiter. Nous nous occupons des visiteurs et nous avons un programme de sécurité à leur intention. Nous avons des services de sauvetage pour les gens qui se trouvent dans de fâcheuses situations dans l'arrière-pays.
Nous consacrons beaucoup d'efforts aux programmes d'infrastructure et de type municipal. Nous sommes l'une des rares entités du gouvernement fédéral à louer des immeubles fédéraux à des tiers, plutôt que l'inverse. Nous assurons une grande quantité d'activités dans ce domaine.
On donne à la page 31 une liste de huit enjeux auxquels notre ministère est confronté, dont le programme d'investissement en immobilisations. Nous avons reçu du financement ponctuel en rapport avec des travaux différés recensés en 2012, mais nous avons un manque à gagner constant dans le financement de nos immobilisations. Nous devons en discuter pour trouver des solutions à cet égard.
Parmi ces enjeux, il y a également la réconciliation avec les Autochtones et l'expédition de Franklin. Nous avons été heureux de pouvoir retrouver le navire de Franklin dans le Nord. Il reste maintenant à déterminer quoi en faire et comment faire connaître cette découverte aux Canadiens. Il y a aussi la célébration du 150e anniversaire du Canada, et le rôle de Parcs Canada dans ces commémorations. Les pressions dues au développement demeurent un enjeu qui mérite toute notre attention. Il y a également l'approche en matière de service aux visiteurs, qui est liée aux pressions dues au développement. Les deux derniers enjeux sont la capacité scientifique pour la conservation des ressources naturelles et le mémorial national « N'oublions jamais ».
Je serai heureuse de répondre à vos questions sur la structure de Parcs Canada, ou encore sur l'un ou l'autre des enjeux énumérés.
Merci.
[Français]
C'est un véritable plaisir d'être ici parmi vous aujourd'hui. Je vais faire mes remarques en anglais, mais si vous avez des questions en français, il me fera plaisir d'y répondre.
[Traduction]
Je vais utiliser des diapositives, et je vais en faire un survol rapide.
À la page 3 de la présentation, on parle brièvement de ce qu'est une évaluation environnementale.
Une évaluation environnementale est un outil de planification conçu pour intégrer les facteurs environnementaux à la conception du projet et au développement économique. Aussi, parce que l'homme fait partie de l'environnement, beaucoup de facteurs sociaux font aussi partie des évaluations environnementales.
Une façon de voir les évaluations environnementales est qu'il s'agit d'un moyen de façonner le développement durable de façon pratique. Ces intérêts — sociaux, économiques, environnementaux — entrecoupent le processus d'évaluation environnementale et s'y heurtent parfois. Le processus d'évaluation environnementale peut s'avérer litigieux si un projet de développement économique suscite la controverse; on assiste aussi à de nombreux désaccords légitimes concernant le fond du processus quand il est question des facteurs environnementaux et sociaux dans la planification d'un projet.
Ce sera un aspect important du travail du Comité tout au long du mandat du gouvernement actuel. La lettre de mandat de la l'indique clairement, alors j'aimerais vous expliquer brièvement comment fonctionne le processus à l'heure actuelle.
Il est conçu pour être appliqué tôt dans le processus de planification d'un projet, avant toute prise de décision. Il vise à éviter les erreurs coûteuses. Il s'agit de déterminer quelles sont les répercussions possibles d'un projet. Nous mettons surtout l'accent sur les répercussions négatives, mais nous évaluons aussi les retombées positives, et nous déterminons quelles mesures pourraient atténuer les effets négatifs.
Un volet clé du processus consiste à faciliter la participation du public, de lui permettre d'en savoir plus au sujet du projet, et de solliciter ses commentaires sur ce qui pourrait en faire un projet acceptable pour lui à la lumière des répercussions possibles. C'est un forum important pour étudier l'incidence sur les peuples autochtones et trouver des moyens d'atténuer les répercussions. C'est un outil indispensable pour concilier les intérêts des peuples autochtones et les autres intérêts publics.
Il faut s'attendre à ce que les plans du promoteur changent au cours du processus d'évaluation environnementale. C'est à cela que sert le processus. Le but est d'apporter des modifications qui profiteront au projet. Il n'est pas question de mettre un frein au projet, mais il peut arriver que les décideurs politiques déterminent au bout du compte que peu importe les changements apportés, les répercussions négatives ne sont pas justifiées dans les circonstances.
C'est toujours une décision politique qui fera en sorte que les projets iront de l'avant ou non. Le processus d'évaluation environnementale est simplement conçu pour informer les décideurs. Ce qu'on fera de cette information et la décision qui en découlera, cela revient en définitive aux politiciens.
Je passe à la diapositive 4. Je vais vous parler rapidement de l'Agence d'évaluation environnementale. L'Agence d'évaluation environnementale est le centre stratégique de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, et est donc responsable des politiques entourant l'évaluation environnementale. C'est une des trois autorités responsables en vertu de la loi actuelle, connue sous le nom de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, 2012. L'Agence effectue également des évaluations environnementales qui sont encore assujetties à la loi précédente sur l'évaluation environnementale. Ces évaluations sont appelées « études approfondies ». Autrement dit, l'Agence administre deux lois différentes en parallèle.
L'administration centrale de l'Agence se trouve à Ottawa. Elle a cinq bureaux régionaux, soit à Halifax, à Québec, à Toronto, à Edmonton et à Vancouver. Elle agit à titre de « coordonnateur des consultations de la Couronne » dans le contexte des évaluations environnementales.
L'évaluation environnementale se fait très tôt dans le processus décisionnel d'un projet, avant le processus de réglementation. C'est la première occasion pour les gens d'examiner ce qui est proposé et de décider si c'est acceptable ou non. C'est la première occasion pour le gouvernement de discuter avec les peuples autochtones des répercussions que le projet pourrait avoir sur eux.
Nous coordonnons les relations entre le gouvernement et les groupes autochtones au nom de tous les ministères participant au processus d'évaluation environnementale.
C'est une toute petite organisation. Son budget actuel est d'environ 32 millions de dollars et elle compte environ 250 employés un peu partout au pays. Pour plus de détails sur le budget, vous pouvez consulter la répartition du financement à la diapositive 15. Vous remarquerez qu'il s'agit en partie de financement temporaire, un fait qui sera porté à votre attention, je l'espère.
Je vais vous donner un aperçu de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, 2012 (LCEE 2012). Cette loi cible les projets susceptibles d'entraîner des effets environnementaux négatifs importants, notamment dans les secteurs de compétence fédérale. Les projets sont désignés par le Règlement désignant les activités concrètes, la liste des projets désignés. En vertu de la loi précédente, on parlait de la liste de projets. Cela porte à confusion pour ceux qui travaillent aux évaluations environnementales depuis un certain temps.
La liste de projets comporte trois volets: un pour les projets évalués par la Commission canadienne de sûreté nucléaire, un pour ceux évalués par l'Office national de l'énergie, et un autre pour les projets qui relèvent de l'Agence de l'évaluation environnementale. L'objectif est d'indiquer clairement le type de projets confiés à chacune des trois autorités.
Lorsque l'agence est responsable d'un projet, elle effectue un examen préalable, qui permet de déterminer s'il est justifié de procéder à une évaluation environnementale dans les circonstances. À cette étape, il ne s'agit donc pas d'effectuer une évaluation environnementale, mais de déterminer s'il est nécessaire d'en faire une. Très tôt dans le processus, on examine les effets potentiels du projet. Il est important de voir si d'autres processus pourraient permettre d'évaluer ces effets et de prendre des mesures correctives, par exemple un processus réglementaire ou une évaluation environnementale au niveau provincial. Tous ces facteurs sont pris en compte pour déterminer si une évaluation environnementale est nécessaire.
La CCSN et l'ONE ne font pas d'examen préalable. Si le projet se trouve sur leur liste, ils procèdent automatiquement à une évaluation environnementale.
Il existe deux types d'évaluations environnementales en vertu de la LCEE 2012. Il y a l'évaluation réalisée par une autorité responsable, l'agence, dans notre cas. Il y a aussi l'évaluation réalisée par une commission d'examen indépendante, qui tient aussi des audiences publiques. Il s'agit d'un processus plus formel, mais nous tentons de le rendre le plus informel possible, de façon à ce que les gens soient à l'aise d'y participer. Ce processus s'est avéré très efficace dans le passé.
Vous trouverez aussi dans le document une liste des choses qui sont prises en compte dans le cadre des évaluations environnementales.
Je veux également mentionner que d'autres ministères fédéraux participent à notre processus en fournissant des données scientifiques, des conseils et une expertise. Je pense notamment à Environnement Canada, mais nous avons aussi le soutien du MPO, de Transports Canada, de RNCan, et d'autres.
J'ai parlé tout à l'heure de l'importance de la participation du public et des diverses possibilités qui s'offrent à lui pour en savoir plus sur le projet. J'ai aussi fait mention des consultations auprès des Autochtones, dont on parle plus en détail à la diapositive 8.
À la diapo 9, il est question du processus décisionnel. Au bout du compte, ce n'est ni la ministre de l'Environnement ni le cabinet qui prennent ces décisions.
Je me tourne tout de suite vers la représentante de Parcs Canada.
Par souci de transparence, je vous informe que j'ai travaillé pour cet organisme pendant 32 ans, ce qui m'a amené dans cinq provinces et deux territoires. Mon travail là-bas s'est terminé il y a environ deux ans. Nous avons mis fin à nos relations d'un commun accord, il y a tout juste un peu plus de 100 jours. J'aimerais donc faire un petit peu de rattrapage pour savoir ce qui est arrivé à mon Parcs Canada bien-aimé depuis les quelque deux dernières années.
Je vais commencer par le plan de réseau. Vous avez abordé cette question en précisant que le plan était terminé dans une proportion de 77 %. J'aimerais revenir à une chose que la commissaire a dite. J'étais à Parcs Canada dans les années 1980, lorsque la Commission Brundtland a eu lieu. Je me souviens que le rapport réclamait le parachèvement de ce plan.
Pour dire les choses simplement, dans quelle mesure le plan de réseau est-il utilisé, et comment les négociations pour les derniers 23 % se déroulent-elles? Pouvez-vous nous glisser un mot à ce sujet? J'aimerais ensuite que nous parlions un peu plus de ce plan, à savoir, où en sont les négociations pour les régions naturelles qui restent.
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Je peux parler des capacités scientifiques au ministère.
J'occupe mon poste depuis janvier 2011, et le ministère tout entier a subi des pressions budgétaires. Nous nous sommes notamment penchés sur la question de savoir si les réductions avaient des répercussions sur la communauté scientifique comparativement à d'autres, et en comparaison, il n'y a pas eu de différence entre l'incidence sur la direction des sciences et la communauté scientifique et l'incidence sur les autres communautés.
Carol Najm, notre dirigeante principale des finances, aurait les données précises. Je me préoccupais plutôt de savoir si, dans le cadre des réductions globales, on avait alourdi ou allégé injustement ou de façon disproportionnée les pressions qui pèsent sur nous et si le reste du ministère se comparait à ma direction générale.
Au fil des réductions, nous nous sommes attachés à maintenir les capacités essentielles dont Environnement et Changement climatique Canada avait besoin pour s'acquitter de toutes ses responsabilités, et nous avons déployé tous les efforts possibles pour nous assurer que nos capacités scientifiques essentielles étaient maintenues. Nous avons surtout fait de la consolidation.
Nous devons présenter un rapport annuel de nos dépenses scientifiques à Statistique Canada, alors si vous prenez les dépenses scientifiques de cet organisme, vous constaterez qu'elles sont restées assez constantes au ministère.
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Merci, madame la présidente, d'avoir invité tous nos témoins, et merci aux témoins qui sont venus nous donner des renseignements.
J'aimerais adresser mes questions à Mme Pearse de l'Agence Parcs Canada. Contrairement à John, je n'ai pas travaillé dans les parcs, mais je les aime depuis une soixantaine d'années. Ma circonscription de Yellowhead englobe la totalité du parc national Jasper et la moitié du parc national Banff, alors j'ai beaucoup de relations là-bas et bien des préoccupations.
Une question qui me préoccupe grandement est que, conformément à la lettre de la ministre, nous voulons développer Parcs Canada et encourager les gens à visiter les parcs. En 2017, nous voulons qu'ils soient gratuits pour tous, et ensuite nous voulons qu'ils le restent pour les enfants de moins de 18 ans. J'aimerais suggérer qu'ils le soient aussi pour les aînés.
Ensuite, nous disons aussi que nous avons besoin de protéger nos parcs nationaux et de limiter le développement, etc. Je n'irai pas beaucoup plus loin que cela, mais il existe des frictions au sein des parcs nationaux parmi un groupe de personnes, probablement plus du côté de la gestion, qui subissent des pressions dans le cadre de l'initiative de développement des parcs nationaux afin qu'ils aident les gens que nous invitons à visiter les parcs. Je vous donne un exemple parfait de cela: il y a deux grandes villes à moins de trois heures de Banff et Jasper qui comptent plus d'un million d'habitants. Les choses ont bien changé depuis les années 1950 et 1960; la population a triplé ou même quadruplé. Nous devons donc offrir plus de services dans les parcs, mais les services que demande le public et dont il a besoin à ces endroits laissent une empreinte sur ce patrimoine naturel.
Je me demande comment votre ministère arrivera à mettre les deux en balance. Le public demande qu'on lui offre ces services supplémentaires. Il y a aussi probablement une demande du côté des scientifiques et des gens qui ont vécu dans nos parcs. Beaucoup de gens doivent prendre conscience du fait que dans certains de nos parcs nationaux, nous accueillons des deuxième et troisième générations de personnes qui ont aimé cet environnement, qui y ont grandi et qui ne veulent pas le voir changer. Ils veulent garder le souvenir du parc qu'ils ont connu dans leur enfance.
J'aimerais entendre vos commentaires, madame.
Merci. Il s'agit d'une question assez complexe.
C'est une question fondamentale pour Parcs Canada. Nous en parlons très brièvement à la page 40 du document que nous vous avons remis et qui a aussi servi à informer la ministre. Nous appelons cela des « pressions dues au développement ». Comme vous l'avez dit, des pressions sont exercées par les personnes qui visitent les parcs, les lieux naturels et les sites historiques, ce qui risque de nuire à leur intégrité écologique, culturelle ou historique.
La bonne nouvelle, c'est que le mandat de Parcs Canada prévoit un tel exercice d'équilibre dès le début. Vous savez sans doute que le premier parc national, le parc national Banff, avait été initialement créé pour protéger la caverne et le bassin, d'où jaillissaient des sources thermales. D'une part, les compagnies de chemin de fer voulaient encourager les gens à aller visiter Banff pour découvrir les sources thermales et, d'autre part, il fallait trouver un moyen de protéger ces sources thermales pour permettre aux visiteurs de continuer à en profiter.
Cet équilibre entre la présentation et la protection se trouve au coeur du mandat de Parcs Canada. Une des façons d'établir cet équilibre et d'obtenir l'avis des Canadiens sur la manière d'optimiser la gestion, c'est par le processus de planification de la gestion. Dans le cas de nombreux parcs et sites historiques nationaux, nous sommes obligés, par la loi, d'établir un plan de gestion. Ces plans sont examinés tous les 10 ans, et les consultations publiques jouent un rôle important à l'étape de leur élaboration et de leur production. Lorsque nous examinons un site historique ou un parc national particulier, nous nous servons de ces plans pour les discussions avec les collectivités.
La création des parcs a évolué de façon intéressante. Certains des premiers parcs, surtout ceux dans les lotissements urbains, ont été créés à une époque...
Je suis contente que vous ayez posé la question, parce qu'une foule d'initiatives intéressantes sont en cours à Parcs Canada. Nous avons effectué des recherches et des analyses dans les parcs, ce qui nous a permis de cibler les jeunes et les nouveaux Canadiens; nous avons déterminé que nous devions être plus actifs auprès de ce segment de la population grâce à un nombre accru d'activités de sensibilisation. Je suis heureuse de dire que nous avons entrepris un certain nombre d'initiatives à cet égard. Ainsi, nous avons un programme de sensibilisation en milieu urbain à Montréal, à Toronto et à Vancouver. Les activités varient un peu, mais le programme existe depuis 10 ans, et plus d'un million de citadins y participent chaque année.
Depuis 2009, nous offrons le programme Mon Passeport Parcs, créé à l'issue de la table ronde du ministre. Ce programme s'adresse aux élèves de huitième année. On leur remet un laissez-passer pour les encourager — eux et leur famille — à visiter les parcs. Nous avons aussi le programme Éco Héros, qui s'adresse aux enfants d'âge scolaire. À cela s'ajoute le concours La sortie scolaire la plus cool au Canada, dans le cadre duquel les jeunes sont appelés à produire une vidéo avec leur classe. Leur vidéo est évaluée, et la classe gagnante a la chance d'aller visiter un parc. Cette année, il s'agit du parc Jasper. Nous contribuons aussi à plusieurs magazines destinés aux enfants.
En ce qui concerne les nouveaux Canadiens, nous offrons le laissez-passer culturel, un programme mené en collaboration avec l'Institut pour la citoyenneté canadienne...