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Ce serait fantastique que nous puissions avoir le silence. Merci beaucoup.
Nous attendons encore quelques députés, mais nous savons que certains ont d'autres engagements. Nous allons commencer en espérant qu'ils se joindront bientôt à nous.
Aujourd'hui nous allons parler d'espaces protégés. Je sais qu'il nous arrive de passer de la LCPE aux espaces protégés et je veux m'assurer que tout le monde s'entend bien sur ce dont nous allons parler aujourd'hui: les espaces protégés.
Nous aurons le plaisir d'accueillir trois groupes.
Le premier est celui de la Première Nation Moose Cree, représentée par Patricia Faries qui en est la chef et par Jack Rickard, directeur des terres et des ressources.
Merci beaucoup à vous deux pour votre présence.
Nous accueillerons également le Grand Conseil des Cris, Eeyou Istchee, représenté par Chantal Otter Tétreault qui est coordinatrice des aires protégées pour le gouvernement de la nation crie. Elle est accompagnée de Geoffrey Quaile qui est conseiller principal en environnement auprès du gouvernement de la nation crie.
Merci beaucoup à vous deux pour votre présence.
Enfin, nous accueillerons des représentants de la Société pour la nature et les parcs du Canada en la personne de Janet Sumner, directrice générale, Wildlands League, et de Alain Branchaud, directeur général, Québec.
Merci à vous deux pour votre présence.
Nous allons commencer par la Première Nation Moose Cree.
À vous la parole, vous avez 10 minutes entièrement pour vous. Merci beaucoup.
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Bonjour, et merci de nous offrir l’occasion de faire part au Comité de notre perspective sur les aires protégées et les objectifs de conservation. J’aimerais d’abord reconnaître le territoire traditionnel des Algonquins.
C’est un honneur d’être ici aujourd’hui et d’exprimer la vision de notre peuple. Comme l'a précisé la présidente, je m'appelle Patricia Faries et je suis la chef de la Première nation Moose Cree. Jack Rickard est notre directeur des Terres et des Ressources.
Nous faisons partie de la Première Nation Moose Cree. Il y a peu de temps, le 27 septembre 2016, nous avons réaffirmé notre déclaration sur nos terres ancestrales. Notre communauté est celle de Moose Factory. Elle se trouve sur une île près de l’embouchure de la rivière Moose. Nos terres ancestrales cries sont délimitées à l’ouest par Hearst, en Ontario, et vont jusqu’aux limites du Québec, à l’est, puis de la partie sud de l’autoroute 11 jusqu'à la région de la rivière Albany, au nord. Nos terres ancestrales sont celles qui ont été définies par les citoyens de la Première Nation crie de Moose (Eh-lilu-wuk), en fonction de l’occupation et de l’utilisation historiques des terres et des bassins hydrographiques du nord-est de l’Ontario.
Nos terres ancestrales sont délimitées par des frontières statiques et couvrent une superficie d’environ 60 000 kilomètres carrés. Elles comprennent les terres de surface et le sous-sol, l’eau et l’air, comme le souhaite la Première Nation crie de Moose. Les terres ancestrales ont été délimitées sur la base du savoir que nous ont transmis nos aînés et de l’utilisation ancestrale des terres pour la chasse, la pêche et le piégeage avant la mise en place du système de piégeage du gouvernement de l’Ontario. Avant, aussi, la signature du Traité no 9, aussi appelé le Traité de la Baie-James.
Ces terres étaient le territoire de nos ancêtres. C’est là où ils sont nés, où la nourriture était rassemblée, où les familles naissaient et mouraient, et c’est là où aujourd’hui la vie et la culture cries continuent de fleurir. Nous nous considérons comme le peuple de l’eau, mais nous croyons aussi que tout ce qui se trouve sur la terre est vivant. Nipi-ma-tis-i-win signifie « l’eau est source de vie ». Si la science occidentale a prouvé une chose, c’est bien que l’eau peut être influencée par son environnement.
Nous sommes, comme membres de la Première nation Moose Cree, les premiers à avoir occupé ces terres, que le Créateur nous a données. Le Créateur nous a donné nos croyances spirituelles, nos langues, notre culture et cet espace sur la planète pour répondre à tous nos besoins. Nos ancêtres et leurs descendants vivent sur ces terres depuis des temps immémoriaux et tirent leur subsistance des animaux, du poisson et des plantes. Le Créateur nous a donné le devoir de préserver et de protéger nos terres pour les générations de l’avenir.
Nous sommes ici aujourd’hui pour vous parler d’une question de grande importance et pour vous renseigner sur les projets que nous menons sur nos terres pour protéger et conserver notre mode de vie. Nous pensons que nos projets ont des objectifs parallèles à ceux de votre étude sur les aires protégées et les objectifs de conservation.
Notre peuple observe depuis 80 ans les différents effets qui touchent nos terres, nos eaux et la faune. Dans le secteur sud de nos terres, il y a beaucoup d’activités d’exploitation des ressources, y compris de grands projets d’exploration et d’extraction minières, de développement hydroélectrique et de foresterie.
Nous souhaitons travailler en collaboration avec les promoteurs dans toute la mesure du possible. Dans les faits, la Première nation Moose Cree est peut-être la seule Première Nation de l’Ontario qui agit comme partenaire de la société Ontario Power Generation dans le cadre d’un vaste projet d’infrastructure énergétique sur la rivière Mattagami, projet dont elle est propriétaire à 25 %. Néanmoins, le développement économique doit être durable et protéger notre intégrité culturelle ainsi que nos droits ancestraux et inhérents.
Le Secrétariat des terres et des ressources a reçu comme mandat, du chef et du conseil, d’assurer la gestion, la protection, la conservation et la préservation des terres ancestrales de la Première Nation Moose Cree au nom de ses citoyens. L’un de nos grands projets vise la protection du bassin hydrographique nord de la rivière des Français. J’ai joint une carte pour vous donner une idée de la superficie couverte. Cette région revêt une grande importance culturelle et environnementale pour notre Première Nation. Notre engagement envers sa préservation est profond, et nous nous opposons fortement à toute exploitation des ressources dans ce secteur.
Le bassin hydrographique nord de la rivière des Français a une superficie de 6 660 kilomètres carrés. Comme vous pouvez le voir sur la carte, ce bassin se trouve au coeur de nos terres ancestrales. Cette région n'a pas subi les effets négatifs de l’exploitation des ressources, et c’est l’une de nos dernières sources d’eau douce ayant conservé toute sa pureté. Aujourd’hui encore, nous pouvons boire l’eau directement de la rivière. Cette région est d’une grande importance culturelle et environnementale pour la Première Nation crie de Moose, et elle doit être protégée pour les générations futures.
Nos discussions avec nos aînés, pour qui nous avons le plus grand respect, ainsi que d’autres détenteurs du savoir nous ont clairement montré que la préservation de ce bassin hydrographique est essentielle. Le bassin offre une source d’eau propre ainsi qu’un habitat sain pour le caribou boréal et les populations de poisson; c’est aussi un important puits de carbone dans la région. Mais surtout, c’est un lieu où notre peuple peut poursuivre les activités traditionnelles qui sont si essentielles à son bien-être.
La Première Nation Moose Cree considère la région exclue de toute activité d’exploitation des ressources, mais nous savons que la question de la protection officielle à long terme doit être gérée de façon coopérative. Nous demandons donc l’appui et la coopération du gouvernement fédéral pour veiller à l’exclusion de cette région de toute activité d’exploitation des ressources et pour en officialiser la protection, et nous demandons que tous les promoteurs, le public et les gouvernements soient au fait de la situation.
Nous avons demandé à l’Ontario, à titre de première étape, d’exclure nos terres de toute possibilité de prospection minérale, de jalonnement, de vente ou d’attribution de contrat. Nous attendons toujours que des mesures soient prises à cet égard et, dans les faits, l’Ontario encourage les activités minières dans la région, ce que nous trouvons profondément inquiétant. Nous craignons que l’Ontario ait l’intention de mettre en place le jalonnement en ligne en 2017, ce qui créerait de nouvelles menaces à notre territoire.
Nous savons que le Canada et l’Ontario se sont fixés des cibles ambitieuses en vertu de la Convention sur la diversité biologique dans le but de protéger 17 % des terres et des eaux intérieures d’ici 2020. Nous encourageons fortement le Comité et l’ensemble des gouvernements à travailler avec les peuples autochtones dans le but de tenir compte et de respecter nos aires protégées dans leur plan.
Nous aimerions aussi obtenir votre appui pour encourager l’Ontario à cesser l’exploitation des ressources dans le bassin hydrographique en cause et à respecter les terres que les peuples autochtones souhaitent protéger. À l’heure actuelle, le gouvernement provincial ne respecte pas les terres que nous souhaitons préserver et ne prend aucune mesure pour y empêcher les activités d’exploitation. Il s’agit pourtant d’un fondement pour la réconciliation avec notre peuple. La loi de l’Ontario ne prévoit aucun mécanisme officiel pour respecter nos terres. Aucun mécanisme officiel pour respecter notre gestion officielle et traditionnelle de la région. Des solutions s’imposent.
Nous recommandons que vous reconnaissiez de façon officielle nos aires protégées et que vous travailliez avec nous pour en assurer la protection permanente, comme le demande notre peuple. Le bassin hydrographique nord de la rivière des Français fait partie des nombreux bassins hydrographiques de notre territoire qui nécessitent une protection permanente. Nous aurons d’autres informations à communiquer sur les autres bassins hydrographiques de notre territoire au fur et à mesure que les membres de notre communauté en discuteront.
Les peuples autochtones tiennent les rênes de la gestion et de la protection des terres ancestrales au Canada. Il est important que le gouvernement le reconnaisse et qu’il travaille avec nous. Ensemble, nous pouvons non seulement atteindre les cibles internationales, mais nous pouvons montrer au reste du monde que nous savons faire preuve de leadership.
La Première Nation Moose Cree a toujours été proactive pour ce qui est de prendre soin de ses terres et de son peuple. Nous avons entrepris un exercice de planification pour la protection des terres qui met l’emphase sur la protection de nos ressources. Au fil des ans, nous avons étudié, sur la base des connaissances autochtones, les eaux, les troupeaux de caribou et les populations de poisson de nos bassins hydrographiques. Il y a, sur nos terres, d’importantes populations d’oiseaux, et nous les étudions aussi depuis de nombreuses années.
Pour terminer, nous aimerions nous exprimer sur les changements climatiques et les aires protégées. Les changements climatiques nous préoccupent profondément, et les nôtres souhaitent que nous agissions. Certaines des aires protégées de notre territoire chevauchent des secteurs qui sont d’importants puits de carbone, comme la forêt boréale et les Basses-Terres d’Hudson. Nous considérons que ce sont des outils extraordinairement importants pour assurer la résilience des écosystèmes devant la menace des changements climatiques.
Nous vous invitons à travailler en partenariat avec nous pour établir des aires protégées autochtones dans le but d’atteindre les cibles internationales en matière de biodiversité, d’atteindre nos ambitieux objectifs dans la lutte contre les changements climatiques et de travailler à la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada. Nous vous invitons à travailler avec nous.
Merci de nous avoir donné la possibilité de vous faire part de nos recommandations. Nous serons maintenant très heureux de répondre à toutes vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour. Je m'appelle Chantal Otter Tétreault. Je suis Crie de la communauté de Waswanipi, dans l'Eeyou Istchee, au nord du Québec. Je suis coordinatrice pour les aires protégées, pour le compte du gouvernement de la nation crie. Je suis aussi présidente par intérim de la Commission de planification de la région marine d'Eeyou, mais aujourd'hui, je m'adresse à vous au nom du gouvernement de la nation crie. Je suis accompagnée de Geoff Quaile qui est le conseiller principal en environnement auprès du gouvernement de la nation crie.
Tout d'abord, merci de votre invitation. Le gouvernement de la nation crie, par l'intermédiaire de son ministère de l'Environnement et des Travaux de remise en état, s'est fixé pour tâche d'effectuer des recherches, de consulter la population et de planifier l'établissement d'aires protégées dans la région d'Eeyou Istchee. Les Cris ont assumé cette responsabilité par nécessité, pour protéger et pour améliorer leurs droits en vertu de deux clauses de la Convention de la bais James et du Nord: la clause 22, qui concerne l'environnement, et la clause 24, qui concerne la chasse, la pêche et le piégeage.
Sur notre territoire, c'est le gouvernement du Québec qui est principalement responsable de la création des aires protégées. Malgré cela, nous nous sommes montrés proactifs pour veiller à ce que les sites potentiels, choisis pour la protection du milieu dans notre partie du territoire se trouvant au Québec, correspondent aux aspirations des Cris. Nous participons maintenant à la création et à la gestion d'aires protégées dans l'Eeyou Istchee. Par exemple, il y a le Parc patrimonial Assinica Cree, le Parc national Albanel-Témiscamie-Otish et la réserve de biodiversité Muskuuchii.
En 2014, le gouvernement de la nation crie, le GNC, a fait connaître ses conditions pour la sélection des sites. Notre vision vise à maintenir des liens étroits avec le patrimoine culturel cri et avec notre mode de vie, et à soutenir la biodiversité par la création d'un vaste réseau interrelié d'aires de conservation dans l'Eeyou Istchee. Cette stratégie découle de la nécessité, pour la nation crie, de réagir au Plan Nord québécois qui prévoit le développement de la moitié du nord du Québec tout en protégeant l'autre moitié.
La stratégie de conservation régionale crie vise à rappeler aux futurs architectes du Plan Nord que les Cris jouissent de droits protégés par la Constitution qui méritent d'être pris en compte par-delà le cadre classique des pertes et profits et des risques et récompenses. Il convient ici de rappeler que ces droits correspondent aussi à ceux énumérés dans diverses ententes internationales auxquelles le Canada est favorable, comme la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, ainsi que le paragraphe 8j) de la Convention des Nations Unies sur la biodiversité.
Voici quelques-uns des objectifs mentionnés dans la stratégie de conservation de la nation crie: premièrement, créer un réseau interconnecté d'aires de conservation représentant une importance culturelle et écologique pour assurer la sauvegarde de la biodiversité; deuxièmement, protéger la faune et la flore et améliorer la sécurité alimentaire pour les générations actuelles et futures; troisièmement, garantir la pleine participation des Cris à la planification et à la gestion de la conservation; quatrièmement, veiller à ce que la connaissance, la culture et les systèmes de gestion de terres des Cris occupent une place centrale dans les initiatives de conservation; cinquièmement, renforcer la capacité des Cris en matière de planification et de gestion de la conservation; sixièmement, faire en sorte que la jeunesse crie soit appelée à participer à toutes les phases de la stratégie; septièmement, intégrer les principes de la science de la conservation et stimuler la résilience face aux changements climatiques; huitièmement, veiller à ce que la stratégie soit évolutive et qu'elle repose sur les meilleures connaissances disponibles dans le moment.
Comme je viens de le dire, notre vision de la conservation de l'Eeyou Istchee ne se limite pas entièrement aux aires protégées, puisque cela donne souvent lieu à la création d'îlots de protection. Pour nous, notre stratégie est plus exhaustive et elle fait appel à différents instruments. Je citerais, par exemple, les récents efforts déployés par le GNC afin de protéger l'Eeyou Istchee contre l'exploitation des mines d'uranium et, plus particulièrement, les monts Otish qui ont été menacés par un projet d'exploitation minière touchant même les secteurs compris dans un parc cogéré avec le Québec. Les Cris estiment que les risques associés à l'exploitation de mines d'uranium sont beaucoup trop élevés pour que les Cris les assument seuls, si bien qu'ils ont mis tout leur poids politique derrière un moratoire territorial.
Dans le même ordre d'idées, la rivière Broadback est l'une des dernières rivières sauvages à ne pas avoir été détournées par Hydro-Québec dans l'Eeyou Istchee. Cependant, cette région est de plus en plus menacée par l'expansion vers le nord des opérations de coupe forestière. Comme ces parties du bassin versant englobent certains des derniers exemples des forêts adultes d'épinette dans la zone forestière commerciale du Québec, les communautés cries ont demandé que certaines parties de la vallée soient épargnées de l'exploitation forestière, surtout pour sauver l'habitat du caribou des bois dans cette région.
C'est pour toutes ces raisons que le GNC ne cesse de demander au gouvernement du Québec qu'il mette en oeuvre un véritable plan pour le caribou des bois qui aurait, pour objectif principal, d'assurer la conservation du bassin Broadback. Dans ce secteur, nous avons trois troupeaux connus — le Nottaway, l'Assinica et le Témiscamie — qui occupent une superficie d'environ 100 000 kilomètres carrés. La plus grande partie de la région est occupée par des activités forestières et par les activités de développement qui en découlent. D'ailleurs, le niveau de perturbation pour chacun de ces troupeaux a déjà atteint, voire dépassé, le seuil maximum tolérable de 35 % pour la perturbation de l'habitat, seuil recommandé dans la stratégie fédérale de rétablissement de la population de caribous des bois. Contrairement à la majorité des troupeaux au Canada, ceux-ci ne pourront se rétablir que si nous prenons acte de l'urgent besoin d'investir dans la protection de leur habitat.
Contrairement au Canada et au Québec, qui applique un système de cartographie des écorégions pour déterminer la grande valeur des écosystèmes représentatifs, pour éventuellement assurer la protection des sites, la stratégie de conservation régionale crie reprend notre système de territoires de chasse familiaux.
L'Eeyou Istchee est divisé en 300 territoires de chasse familiaux qui couvrent environ 450 000 kilomètres carrés. Permettez-moi de mettre les choses en perspective. Le territoire de chasse de ma famille, connu sous le nom de « Parcours de piégeage » couvre à peu près la superficie de la ville de Montréal et est considéré comme très petit par rapport à d'autres territoires du même genre.
Chaque famille a désigné une personne qui fait office de gestionnaire des terres. Le « maître de trappage », comme on l'appelle, connaît intimement son territoire qui a été constitué au fil des générations. Il en connaît les meilleurs secteurs et sait à quelle saison il faut pêcher ou chasser. La tradition veut que les utilisateurs éventuels des terres consultent le maître de trappage pour obtenir sa permission et ses consignes quant à l'emplacement à fréquenter, au moment et à la façon d'accéder aux ressources sur les territoires de chasse. Outre ce rôle important, le maître de trappage fait aussi office d'auxiliaire aux agents de la faune, ce qui veut dire qu'il est tenu de déclarer aux autorités toute infraction constatée. Ces gardiens de la terre assument cette responsabilité afin de protéger le territoire pour tous.
Pour ce qui est de la stratégie de conservation régionale crie, nous déterminons les zones qu'il convient de protéger en priorité d'après notre système de territoires de chasse familiaux.
Pour ce qui est de la collaboration du GNC avec le gouvernement fédéral dans le domaine de la conservation, nous nous sommes principalement intéressés aux zones marines et côtières. Le GNC a collaboré avec le gouvernement conservateur précédent à l'établissement d'une aire de conservation maritime nationale, comprise dans la zone visée par l'Entente sur les revendications territoriales de la région marine d'Eeyou. Malheureusement, nos efforts n'ont pas payé en retour et aucune mesure n'a été prise.
Le gouvernement de la nation crie s'est réjoui à la lecture de la lettre de mandat de la ministre de l'Environnement et du Changement climatique qui lui donne pour mission d'augmenter la superficie des régions côtières et marines au Canada en fonction des cibles internationales. Il y a déjà eu d'excellents échanges avec le gouvernement de la nation crie et Parcs Canada et nous sommes en train de rédiger un protocole d'entente afin de formaliser une véritable relation de travail relativement à la création d'une aire marine protégée.
Si c'était possible, nous aimerions protéger l'ensemble de notre territoire, mais nous devons penser aux besoins des générations à venir. Une économie solide et diversifiée offrira un plus grand éventail de choix à notre peuple à condition que celui-ci puisse évoluer dans un environnement sain et protégé.
La Convention de la baie James et du Nord québécois protège notre mode de vie traditionnel et il garantit notre participation à notre développement. Afin de soutenir une population croissante, nous devons exploiter toutes les occasions de mise en valeur qui fonctionneront le mieux pour nous. Nous nous battons pour réaliser l'équilibre entre la conservation et le développement en invoquant les dispositions de planification contenues dans l'Entente de gouvernance conclue avec le Québec, en appliquant un régime de gestion spéciale des forêts, établi dans l'Accord de la paix des Braves entre les Cris et le Québec et en appliquant les différents processus d'évaluation environnementale énoncés dans la Convention de la baie James et du Nord québécois.
Tous ces efforts reposent sur un grand nombre d'éléments et il est donc important pour nous de ne pas perdre de vue ce que ne cesse de nous rappeler nos aînés relativement à l'importance de notre culture, de la langue et de notre mode de vie ainsi qu'à l'importance de notre participation active au développement.
Merci.
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Bonjour. Je vous remercie de votre invitation à prendre la parole aujourd'hui.
Je m'appelle Janet Sumner. Je suis directrice exécutive de la section de la Wildlands League de la Société pour la nature et les parcs du Canada.
La Wildlands League de la SNAP du Canada est un organisme de bienfaisance sans but lucratif qui oeuvre dans l'intérêt public afin de protéger les ressources et les terres publiques en Ontario depuis 1968. À la Wildlands League, nous avons une connaissance approfondie des terres utilisées en Ontario et une tradition de collaboration avec les gouvernements fédéral, provinciaux, autochtones et municipaux, des scientifiques, le public et les industries liées aux ressources sur l'adoption d'initiatives de conservation de façon progressiste. Nous avons produit des publications portant notamment sur la foresterie et le carbone terrestre, des évaluations sur les impacts du corridor de transmission sur les parcours de caribous en surveillant et en déclarant les défaillances depuis une mine de diamants dans un milieu humide de classe mondiale et plus encore.
Vous avez peut-être vu l'événement Paddle the Rouge que nous avons organisé en juin dernier auquel 200 pagayeurs ont participé un dimanche en compagnie du premier ministre et de madame Grégoire Trudeau dans le parc national de la rivière Rouge.
Ce qui est probablement moins connu, par ailleurs, c'est notre travail avec la communauté KI, là où la communauté de Kitchenuhmaykoosib lnninuwug a préparé une déclaration sur la protection du bassin versant visant à interdire le développement industriel sur une grande partie de leurs terres. Nous avons demandé à la province de respecter cette déclaration, de la reconnaître et d'en tenir compte dans une loi provinciale. La province a finalement accepté et elle a retiré 2,6 millions d'hectares servant à l'occupation minière.
Si le Canada veut respecter les objectifs de biodiversité pour 2020 et ceux adoptés en 2015, la province de l'Ontario ainsi que le Manitoba et le Québec devront envisager le complexe du milieu humide des basses-terres de la baie d'Hudson et de la baie James comme étant un endroit où une large contribution a servi aux réseaux des zones protégées et d'autres mesures de conservation efficaces ont été adoptées dans une zone donnée.
À une époque où nous faisons déjà face à un grand réchauffement de la planète suite aux changements climatiques, à une baisse sans précédent des espèces et à un cycle du carbone qui est complètement déséquilibré, les objectifs sur les zones protégées et en matière de protection doivent également viser à gérer la question de chevauchement sur le climat, le carbone, le caribou et la biodiversité. Nous pouvons y parvenir par l'ajout d'objectifs de protection dans notre plan sur la gestion du climat. Les zones de conservation peuvent être désignées au moment d'établir les plans sur les parcours des caribous et les résultats sur la protection des caribous peuvent être atteints dans le cadre de la planification des zones protégées. Ces mandats se chevauchent et les possibilités de tirer profit de la synergie et d'obtenir de multiples avantages seront plus efficaces. En outre, selon le programme fédéral de rétablissement du caribou des bois que présente Environnement Canada, les plans sur les aires de répartition doivent permettre de conserver le caractère intact de plus de 65 % du territoire.
J'ai collaboré avec des entreprises progressistes dans divers domaines partout au Canada afin d'établir les apports techniques et des démarches sur les aires de répartition et, si les gouvernements les appliquaient, le résultat escompté pourrait être atteint. Ces plans relatifs aux aires de répartition désignent les zones accessibles à l'exploitation industrielle, mais également les aires qui en sont interdites. Il serait donc de mise d'envisager ces aires de conservation comme un facteur qui contribue à en interdire l'exploitation.
Il ne faut pas non plus se pencher seulement sur la question de la protection des caribous. Quant à la gestion du carbone, on compte seulement en Ontario plus de 28 millions d'hectares de tourbières et marais riches en carbone. L'avancement des mesures de protection ici permettra de protéger des millions de tonnes de carbone et les zones de reproduction de plusieurs milliards d'oiseaux migrateurs de l'hémisphère.
Comme vous pouvez le constater, il existe de multiples avantages à envisager le rôle que pourrait jouer le milieu boréal de l'Ontario pour atteindre les objectifs fixés à Aichi. L'établissement d'un partenariat avec les communautés autochtones dans les régions boréales représente malgré tout l'élément clé pour atteindre les objectifs de conservation. Appuyer et adopter ces mesures en tenant compte des droits et des intérêts autochtones représentent une excellente occasion de faire progresser les efforts de conservation et de réconciliation. Les zones autochtones protégées sont reconnues par l'Union internationale pour la conservation de la nature et vous avez entendu parler aujourd'hui de la Première nation Moose Cree qui vise également l'atteinte des objectifs de conservation que nous appuyons.
Dans les communautés du Nord, on s'affaire maintenant à rédiger des déclarations sur les bassins versants des peuples autochtones. L'Ontario et le Canada doivent trouver des moyens d'honorer les engagements et de respecter ces zones de conservation. Nous demandons au gouvernement fédéral d'encourager les provinces et les territoires à cesser de délivrer des permis à des fins industrielles dans des zones où les peuples autochtones proposent d'y assurer une protection permanente.
Une partie du rôle des parcs dans des régions du sud de l'Ontario consiste également à accorder une attention sur le maintien et le rétablissement de l'intégrité écologique en guise de priorité de gestion à inscrire dans la loi. Voilà pourquoi nous avons donc eu l'immense plaisir de voir ces questions prises en compte dans les modifications déposées par la ministre visant le Parc national urbain de la Rouge. Pour remplir cet objectif, cependant, il faut réinvestir dans la recherche sur la conservation menée par Parcs Canada. On doit recentrer notre responsabilité collective pour transférer ces endroits particuliers intacts aux générations à venir. Nous sommes déterminés à prêter main-forte du mieux possible.
En résumé, si nous voulons atteindre nos engagements en matière de conservation, alors le gouvernement fédéral doit faire preuve d'un grand leadership, comme il a été démontré au sujet des changements climatiques, afin de regrouper les gouvernements provinciaux dans un effort concerté pour remplir et même dépasser l'objectif de protection de 17 %. Le gouvernement fédéral doit également jouer un rôle de chef de file pour l'atteinte de ces objectifs en exploitant la synergie et en tenant compte des occasions relatives au chevauchement des mandats dont les résultats sur le climat et la protection des caribous concordent avec les objectifs de conservation et qui sont renforcés positivement par l'adoption de la réforme sur l'évaluation environnementale.
Merci.
Alain.
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Merci, madame la présidente. Je vais reprendre ce que je disais.
La situation des aires protégées au Québec est similaire à celle au Canada. Le réseau d'aires protégées québécois couvre environ 1 % du milieu marin et un peu moins de 10 % du milieu terrestre.
Les droits miniers, les permis pétroliers, le potentiel forestier, en d'autres mots les droits acquis sur le territoire par des intérêts privés, et l'absence d'outils législatifs efficaces pour dénouer ces impasses afin de donner un poids réel à la volonté démocratique des citoyens pour faire progresser le réseau d'aires protégées représentent les principaux obstacles à l'atteinte des engagements internationaux du Québec et du Canada en matière de protection de son territoire.
Pour ce qui est des aires marines protégées, il y a quatre projets en cours au Québec. La mise en place d'une aire protégée aux Îles-de-la-Madeleine est selon nous prioritaire, car elle permettrait à elle seule l'atteinte de l'objectif intérimaire de 10 % en milieu marin au Québec, d'ici 2020. C'est également un dossier au sujet duquel le gouvernement fédéral pourrait jouer un rôle déterminant.
Sur le plan terrestre, ce sont plusieurs dizaines de projets qui dorment sur les tablettes. Ce sont des projets qui font l'objet d'un large consensus parmi les communautés locales et qui ajouteraient environ 34 000 kilomètres carrés au réseau d'aires protégées du Québec et amèneraient rapidement la province à la porte des 12 %. Plusieurs projets qui sont sur la table offrent d'importantes possibilités de développement économique, tels que le projet de parc national du Lac-Walker, sur la Côte-Nord, ou encore la protection définitive du bassin versant de la Rivière-Dumoine, tout près d'ici, dans la région du Pontiac.Le projet du Plan Nord du gouvernement du Québec vise la protection de 50 % du territoire, au nord du 49e parallèle. Il s'agit également d'une belle occasion de faire progresser le réseau d'aires protégées au Québec et au Canada, tout en gardant en tête que ce réseau devra être représentatif des écosystèmes, autant au Nord qu'au Sud.
Plusieurs solutions existent. Le travail des ministères fédéraux et provinciaux responsables de la mise en place d'aires protégées est caractérisé par un manque de transparence. Il se fait généralement en vase clos. Il faut ouvrir les portes et les fenêtres et faire une place aux représentants des ONG, afin de faciliter les discussions avec les communautés locales et éliminer ce qui paraît souvent comme de petites guerres de clochers improductives entres les ministères et les paliers de gouvernement.
Le Québec n'a plus d'orientation stratégique sur la création des aires protégées depuis 2015. Nous pensons que la tenue d'un sommet extraordinaire sur la biodiversité permettrait de définir ensemble le chemin du succès. Il faut promouvoir, encourager et soutenir le leadership autochtone dans la création des aires protégées, et ce, partout au Canada.
Il faut aussi faire preuve d'ouverture et d'originalité dans la mise en place des prochaines aires protégées. Par exemple, la mise en place d'un réseau d'institutions d'enseignement traditionnel, dont les campus seraient constitués d'aires protégées de plus de 10 000 kilomètres carrés, permettrait du même souffle de faire vivre et de protéger des savoirs traditionnels. Cela pourrait éventuellement devenir des lieux d'échanges et de réconciliation entre les nations du pays.
Enfin, comme dernière idée de solution, nous vous convions tous à suivre le défi 150.ca que nous lancerons en janvier prochain afin de donner aux gouvernements, aux citoyens et aux entreprises l'occasion d'offrir aux Canadiens un présent pour l'avenir sous forme d'aires protégées dans le cadre des célébrations du 150 e anniversaire du Canada. Votre participation sera la bienvenue.
Voici d'ailleurs un exemple pour illustrer concrètement comment pourrait fonctionner le défi.
Le gouvernement canadien possède des terres inutilisées qui sont adjacentes au parc national québécois des Îles-de-Boucherville. Ces terres fédérales inutilisées pourraient être cédées pour l'agrandissement du parc. Le défi est également lancé au gouvernement québécois de céder des terres de taille équivalente pour l'agrandissement du parc de la Gatineau, dans la région de l'Outaouais. Nous avons besoin de nouvelles idées et de dynamisme pour réussir ensemble cet immense défi d'atteindre l'objectif intérimaire de 17 % en 2020.
Je vous remercie.
Je remercie les témoins et je vous souhaite la bienvenue à notre comité aujourd'hui. C'est toujours un immense plaisir d'entendre ce que nos communautés autochtones font à l'échelle du pays.
Permettez-moi de faire un retour en arrière pendant un instant. J'ai participé à une tournée nationale avec les membres d'un autre comité. Nous nous sommes rendus aux extrémités du pays et nous avons passé notamment huit heures à Iqaluit hier. J'y suis parti ce matin dans la neige. Lors de notre tournée, nous avons rencontré de nombreux groupes autochtones à l'échelle du pays. C'est toujours plaisant d'entendre parler des liens qui les unissent à la terre et de la bonne intendance des terres depuis le début des temps.
Aux témoins qui ont pris la parole cet après-midi, vous perpétuez la volonté et le désir renforcés de collaborer avec d'autres paliers de gouvernement pour assurer la protection de ces terres.
Pour la SNAP, c'est toujours un plaisir d'entendre parler des efforts que vous déployez. J'espère revenir à vous pour vous poser des questions, mais je vais commencer avec les autres participants.
Puisque je me suis absenté pour être avec l'autre comité, je commence à me mettre à jour sur les sujets qui ont été discutés au cours des trois dernières semaines portant sur les zones protégées. Concernant le travail que vous effectuez en Ontario et au Québec, je suis intéressé à connaître les types de mécanismes qui ont été abordés et à savoir s'il existe des mesures adoptées pour les zones protégées et qu'est-ce qui sera efficace dans votre situation en particulier.
Dans ce groupe-ci, nous étudions plusieurs outils et mécanismes, alors il peut s'agir du rôle que joue Environnement Canada et des réserves fauniques. De plus, à Parcs Canada, on compte des parcs nationaux dont divers niveaux de cogestion sont possibles. Il y a les aires marines de conservation. Il existe peut-être d'autres mécanismes de protection, dont l'idée des zones protégées autochtones et nous essayons vraiment de savoir à quoi tout cela ressemblerait.
J'aimerais m'adresser à vous, peut-être, à nos quatre participants de la Première nation Moose Cree et du Grand Conseil des Cris pour connaître votre opinion sur ce que serait l'idéal ou là où vous en êtes sur les discussions concernant la protection de vos terres ancestrales, vos terres natales et ce dont nous devrions tenir compte au sujet des outils et des instruments à utiliser pour collaborer avec vous afin d'atteindre ces objectifs en matière de conservation à long terme. J'espère que cette question est claire.
Madame Tétreault, aimeriez-vous commencer?
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Oui, je vais y répondre.
Le gouvernement de la Nation crie collabore étroitement avec le Québec. Nous avons une très bonne relation avec le Québec, car cette province estime également qu'il faut intégrer les Autochtones à la création d'aires protégées dans le Nord. Nous avons recours dans une certaine mesure au savoir traditionnel et à la science occidentale. Je me suis rendue dans le Nord — je suis originaire du Nord, alors c'est bien de pouvoir m'y rendre et visiter les membres de ma famille —, mais je travaille à Montréal. Je visite le Nord et j'essaie vraiment de me rendre dans des régions exploitées. Il n'est pas étonnant à mon retour que tout soit marqué sur ma carte pour indiquer là où sont leurs camps, leur territoire de chasse et les habitudes de migration des caribous.
Au sujet du volet scientifique, nous appuyons une grande partie de notre travail sur les bassins versants, alors nous utilisons les bassins hydrologiques et nous essayons de connaître les zones où il n'y a pas d'impacts à l'heure actuelle. Nous essayons aussi de recourir à ces régions du Québec et de les protéger contre de futurs travaux de développement ou peut-être même des concessions minières à ce moment-ci. Nous demandons simplement aux gens de ne pas revendiquer ces zones, car elles ont un intérêt pour certaines communautés? Voilà la démarche que nous adoptons.
À savoir quels sont les genres d'aires protégées, le Québec vise principalement les réserves de la biodiversité. Cela permet de protéger tout ce que nous voulons dans la faune, mais ce n'est pas toujours le cas... Quant aux parcs nationaux, le Québec compte son propre type de parcs nationaux. Ceux-ci sont différents de ceux du Canada. On souhaite accroître le tourisme, ce qui est bien pour nous, car le développement économique s'accentue. Mais c'est loin de suffire, car le Québec compte déjà pas mal de parcs nationaux à l'heure actuelle, alors nous déployons d'autres efforts avec le Québec sur les réserves de biodiversité et les réserves aquatiques.
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Bonjour, madame la présidente et membres du Comité.
Je vous remercie de l'occasion que vous me donnez de m'adresser à votre comité aujourd'hui.
L'Agence Parcs Canada est reconnue comme un chef de file mondial en matière de conservation. Mes observations vous fourniront des détails sur le travail que nous faisons pour protéger et présenter nos endroits protégés dans le Nord de l'Ontario, où nous gérons un certain nombre de sites naturels et culturels à la fois terrestres et aquatiques. Ceux-ci sont répartis le long de la rive nord du lac Supérieur et de la route Transcanadienne qui traverse cette partie accidentée du Canada.
Ma présentation portera sur mon expérience de gestion dans le domaine du soutien à l'intégrité écologique, notamment en matière de suivi, de restauration et également en ce qui a trait à offrir des expériences enrichissantes à nos visiteurs. Vous verrez, grâce à mes exemples, que les relations avec les communautés locales, les autres ministères et les communautés autochtones sont au coeur de la façon dont nous fonctionnons. Vous verrez aussi comment nous enrichissons collectivement l'expérience des visiteurs.
Fondé en 1978, le parc national de Pukaskwa est situé sur la rive nord du lac Supérieur et protège 1 878 kilomètres carrés d'écosystèmes constitués notamment de forêts boréales et du robuste Bouclier canadien.
Le Programme de suivi de l'intégrité écologique a été mis en place pour faire un suivi des tendances à long terme des écosystèmes terrestres et aquatiques du lac Supérieur et de leur santé. Des données à cette fin sont recueillies par le personnel du parc, mais aussi dans le cadre d’une collaboration novatrice avec l’Université Lakehead.
Depuis 2013, l’Université Lakehead offre un cours sur le territoire du parc à ses étudiants en sciences de l’environnement. Ce cours contribue au travail que nous faisons, tout en offrant aux étudiants la possibilité de s’engager, d’acquérir de l’expérience et d’en apprendre davantage sur la conservation et la protection de nos lieux patrimoniaux nationaux.
Un autre exemple est la participation de scientifiques-citoyens dans le suivi annuel de l’espèce menacée du faucon pèlerin le long de la côte de Pukaskwa. Chaque printemps, le personnel de Parcs Canada et les membres du Project Peregrine font un recensement des territoires du parc fréquentés par l’oiseau. L’année 2016 est celle où le plus grand nombre de territoires actifs, soit cinq, a été enregistré dans le parc à ce jour.
En plus de la surveillance écologique, les autorités du parc Pukaskwa restaurent activement les écosystèmes naturels par la réintroduction de l’action du feu dans le paysage. Depuis 1998, Pukaskwa a ainsi brûlé plus de 1 400 hectares de forêt boréale dans le but d’aider à restaurer l’habitat essentiel. Ce programme représente une occasion pour l’Agence de partager ses connaissances sur le rôle du feu dans les écosystèmes avec les visiteurs du parc, qui peuvent parcourir un sentier dans un secteur où un brûlage dirigé a été effectué. Le sentier comprend des panneaux d’interprétation expliquant quel est le rôle du feu dans un écosystème sain.
Diverses collaborations poursuivies avec d’autres ministères nous aident à accentuer l’intégrité écologique. Le parc national de Pukaskwa et le parc marin national Fathom Five collaborent, par exemple, à une étude de plusieurs années avec Environnement et Changement climatique Canada pour évaluer l’impact de l’alimentation sur les oiseaux piscivores et la relation qu’a cette alimentation sur le déclin des populations de goélands.
Un autre exemple est le partenariat conclu avec le ministère des Ressources naturelles et des Forêts de l’Ontario et avec Pêches et Océans Canada pour veiller à ce que les écosystèmes du lac Supérieur restent sains et viables pour des espèces de poissons telles que l’esturgeon jaune, le touladi et l’omble de fontaine.
Parcs Canada est également un partenaire important dans l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. L'Aire marine nationale de conservation du Lac-Supérieur contribue de façon significative aux objectifs de cet accord en protégeant le tiers des eaux canadiennes du lac Supérieur.
Parcs Canada a aussi participé au groupe de travail sur le Partenariat du lac Supérieur, qui vient de publier récemment le Plan d’aménagement panlacustre du lac Supérieur.
Parcs Canada collabore avec plus de 300 communautés autochtones d'un bout à l'autre du pays afin de préserver, de remettre en état et de mettre en valeur le patrimoine naturel et culturel du Canada, et le Nord de l'Ontario ne fait pas exception. Des exemples de cette collaboration comprennent un programme où les enseignements des Anishnaabe prennent vie dans le cadre de randonnées guidées sur une partie de notre réseau de sentiers.
Récemment, le redéveloppement d'un camp anishnaabe traditionnel à proximité immédiate de la zone d'accueil principale des visiteurs du parc a mobilisé la communauté locale, qui est venue construire des structures traditionnelles en écorce de bouleau, notamment un tipi, une tente-cuisine et un wigwam. Les visiteurs de passage qui participent à nos randonnées guidées ont pu voir des méthodes de construction traditionnelles en action et en parler avec les détenteurs de savoirs locaux.
L'Aire marine nationale de conservation du Lac-Supérieur, une fois officiellement établie en vertu de la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada, permettra de protéger près de 13 % du lac, dont 10 880 kilomètres carrés de fond de lac, plus de 600 îles, la colonne d'eau et les êtres vivants qui s'y trouvent.
L'achèvement du plan directeur provisoire publié plus tôt cette année a confirmé la vision établie en 2002 et est un exemple de la collaboration de Parcs Canada avec les partenaires autochtones, la province de l'Ontario, les organismes fédéraux et les communautés côtières. Au fur et à mesure que l'aire marine nationale de conservation deviendra opérationnelle, les communautés autochtones locales aideront à définir tous les aspects de son fonctionnement.
Les parcs nationaux et les aires marines de conservation du Canada sont des passerelles vers la nature, l'aventure et la découverte, et Parcs Canada va continuer de relier les Canadiens à leur patrimoine.
À l'approche du 150e anniversaire de la Confédération en 2017, nous invitons les Canadiens à découvrir leur environnement et leur patrimoine, et à se renseigner sur ces sujets. Ainsi, le parc national de Pukaskwa, qui accueille actuellement environ 9 500 visiteurs par année, est impatient d'accueillir encore plus de visiteurs en cette année spéciale.
L'an prochain, un nouveau sentier sera ouvert à Pukaskwa. Bien qu'accessible depuis l'emblématique sentier pédestre côtier du parc, ce nouveau sentier offrira une expérience de randonnée plus accessible aux visiteurs. Il a été conçu en collaboration avec nos partenaires autochtones afin de mettre l'accent sur leur culture au moyen de panneaux d'interprétation et de possibilités d'apprentissage.
Les deux aires marines nationales de conservation du Canada et la région des Grands Lacs fournissent des laboratoires vivants incroyables pour la recherche en eau douce. Étant des aires protégées, elles sont de bons points de repère pour comprendre la santé des écosystèmes lacustres.
Dans le cadre de nos activités, nous veillons à ce que l'intégrité écologique soit la première considération dans la gestion de nos parc nationaux. L'intégrité écologique et l'expérience des visiteurs ne sont pas mutuellement exclusives: les deux sont essentielles pour s'assurer que nos visiteurs peuvent nouer des liens durables avec nos sites. Au sein de nos aires marines de conservation, l'utilisation durable écologique est un objectif de gestion.
Parcs Canada est fermement résolu à travailler en partenariat et en collaboration avec les peuples autochtones, les communautés, les municipalités et les autres intervenants, afin de s'assurer que les aires patrimoniales du Canada sont protégées pour les générations futures.
Grâce à nos initiatives de planification et aux possibilités de partenariat, et par la sensibilisation et l'éducation du public, Parcs Canada informe les Canadiens au sujet de l'importance de protéger ces endroits spéciaux et encourage l'intendance de nos ressources naturelles et culturelles pour les générations actuelles et futures.
Je vous remercie.
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Je tiens à remercier toutes les personnes ici présentes de me donner l'occasion de comparaître devant le comité permanent. Notre organisation vous est très reconnaissante pour le temps et l'intérêt que vous portez à ce que nous avons à dire.
Truite illimitée Canada, ou TIC, est une organisation de conservation canadienne sans but lucratif fondée en 1971 et présente sur le terrain. Notre mission est de préserver, protéger et rétablir les écosystèmes d’eau douce du Canada et leurs ressources en eau froide pour les générations actuelles et futures. Notre organisation est guidée par la science et animée par la passion de ses sections de bénévoles à l'oeuvre dans l'ensemble du pays. Nos sections de bénévoles adoptent des cours d'eau locaux et travaillent à leur préservation, non seulement pour la faune piscicole qu'ils abritent et les pêcheries qu'ils alimentent, mais pour assurer un accès à de l'eau pure à toutes les communautés qui en dépendent.
L'orientation de la science, des politiques et du programme de TIC s'inspire du programme national de conservation que nous avons élaboré à partir des propositions de nos sections, de nos membres et de nos donateurs, ainsi que d'un conseil consultatif national sur les ressources composé d'universitaires et de décideurs de partout au pays. Le paysage canadien, un ensemble de terres interreliées par des rivières et des lacs, constitue l'infrastructure naturelle du Canada et offre d'énormes avantages écologiques et économiques à tous les Canadiens. Notre organisation reconnaît qu'une bonne gestion des zones naturelles et de la biodiversité du Canada englobe l'ensemble des activités de protection, de conservation et de rétablissement des milieux endommagés. Ces activités sont essentielles pour assurer la durabilité du système naturel qui préserve notre santé et notre prospérité.
La protection des zones critiques et de leurs fonctions écologiques, de la biodiversité naturelle et des habitats de la faune, des oiseaux migrateurs et des espèces en péril est une des composantes d'une stratégie intégrée de gestion de l'environnement. Le rétablissement des espèces aquatiques en voie de disparition exige également que les habitats menacés soient protégés et restaurés. TIC croit que l'entretien et l'acquisition d'aires protégées est une étape importante et déterminante d'une meilleure protection de la biodiversité naturelle du Canada et de la santé de ses systèmes naturels.
L'entretien permanent des aires protégées existantes, tout comme la création de nouvelles aires protégées, que ce soit dans le cadre de la stratégie des parcs nationaux, des réserves fauniques nationales, des refuges d'oiseaux migrateurs, des aires marines nationales de conservation ou des zones nationales de protection marine, nécessitera des ressources considérables. Un financement à moyen et à long terme doit être garanti pour assurer la gestion et l'acquisition future de ces aires protégées.
Nous avons grandement besoin d'une stratégie nationale — et non seulement d'une stratégie d'organisme — pour la gestion et la désignation des futures aires protégées. Ces activités demandent une planification stratégique concertée; elles exigent la mise en relation des diverses initiatives sur les aires protégées mises en place par Environnement Canada, Parcs Canada et Pêches et Océans Canada. Elles doivent être enchâssées dans un projet de planification cohésif et intégré qui servirait de guide à un programme de protection à plus long terme. Le programme inclurait les habitats terrestres et aquatiques critiques pour les espèces en péril et les espèces menacées de même que des exemples d'écosystèmes et de milieux fragiles essentiels à la survie de toute la biodiversité canadienne.
Cette forme de planification collaborative fournirait des arguments supplémentaires à l'appui de l'acquisition d'aires protégées précises; elle réduirait la duplication des efforts et justifierait de manière plus cohérente les raisons qui sous-tendent la nécessité de protéger certaines aires en particulier. L'élargissement de la gestion concertée à d'autres organismes, à d'autres nations et à des propriétaires fonciers privés contribuera à assurer une approche de planification stratégique plus vaste qui permettra de mieux protéger les écosystèmes critiques au-delà de la seule capacité du gouvernement fédéral.
Un réseau écologique a besoin de connectivité. Pour accroître la capacité de résilience, en particulier en présence d'importantes variations climatiques et d'activité humaine adjacente, il nous faut créer une série de connexions qui relient les aires protégées et donnent lieu à un véritable réseau de paysages terrestres et aquatiques écologiquement actifs. Nous estimons que les aires protégées, qu'il s'agisse de plans d'eau douce ou de milieux marins, terrestres ou humides, devraient dans la mesure du possible être reliées à des corridors de connectivité afin de nous assurer qu'ils agissent en tant que réseaux écologiques et non seulement en tant que réseaux administratifs ou physiques. Par ailleurs, il est également nécessaire d'adopter une stratégie d'intendance garantissant que le reste du paysage, qu'il soit utilisé ou non, est le plus fonctionnel possible, en particulier dans les zones situées à proximité ou adjacentes aux aires protégées ou qui y sont reliées. Les premières discussions sur certains de ces points remontent à la Politique des espèces sauvages pour le Canada des années 1990.
Les corridors de ruisseaux et de rivières constituent un système de réseaux unique. Un des principaux éléments manquants dans la législation canadienne actuelle est l'existence d'une loi comme la loi américaine sur la préservation des cours d'eau sauvages ou pittoresques, qui non seulement protège les habitats vitaux des espèces aquatiques dans les systèmes riverains, mais assure l'existence d'une connectivité entre les corridors linéaires pour protéger les paysages. Cet élément essentiel à la résilience sur le paysage fait actuellement défaut dans la législation canadienne. Bien qu'un tel processus législatif ne fasse pas directement l'objet de ce comité permanent, il permettrait de mieux lier les mandats et les responsabilités fédérales en matière de protection des milieux terrestres et aquatiques et pourrait être envisagé en tant qu'outil supplémentaire dans la mise au point d'une stratégie efficace des zones protégées.
Si l'on ne s'affaire pas à mieux gérer les terres et les eaux environnantes de manière à assurer le maintien de leurs fonctions physiques, chimiques et biologiques essentielles et si, en cas de dégradation, on ne veille pas à les rétablir de manière à préserver leur fonction écologique, les aires protégées ne resteront pas viables à long terme. Truite illimitée Canada met l'accent sur le travail collaboratif pour veiller à ce que les paysages canadiens qui ne sont pas directement protégés et dont la majorité appartient au secteur privé soient gérés de façon à ce que leurs fonctions essentielles soient assurées — lorsque cela est possible — et qu'un certain degré de fonction écologique soit rétabli. Les rôles des provinces, des Premières Nations et des propriétaires fonciers privés sont d'une importance capitale pour le maintien de ces fonctions lorsque des terres et des eaux sont utilisées à des fins autres.
Toutes les terres et les eaux ont besoin d'un certain niveau de gestion et de soutien pour assurer divers niveaux de stabilité, en particulier les terres en propriété privée. Dans les cas où l'acquisition n'est pas possible ou n'est pas indiquée, l'offre d'incitatifs et de soutien aux pratiques complémentaires d'utilisation des terres sur les terres privées étendrait la protection à l'intérieur et autour des aires protégées. Il ne s'agit pas d'une approche réglementaire, mais plus d'une approche coopérative.
Le gouvernement devrait réaliser un exercice de planification stratégique pour les aires protégées au Canada. Cet exercice serait une collaboration entre les trois organismes fédéraux et serait mis en oeuvre conjointement par eux. Le plan, témoin du succès de l'approche de Parcs Canada, devrait miser sur la simplicité et la clarté du message pour expliquer pourquoi nous créons et gérons des aires protégées. Ses objectifs devraient être clairs et assortis d'échéanciers mesurables et réalistes qui en garantissent la mise en oeuvre continue. L'exercice devrait être mis en relation avec le processus de planification collaborative stratégique avec les organismes provinciaux, territoriaux et autochtones qui souhaitent aussi agir de manière proactive pour mieux gérer et protéger les environnements critiques.
Les ressources humaines et monétaires doivent être mises à disposition pour gérer les aires protégées et les entretenir de manière à ce que les fonctions écologiques et biophysiques soient maintenues. Des possibilités de collaboration de nation à nation et de cogestion doivent être envisagées et établies afin d'élargir l'éventail de ces aires protégées.
Je termine là-dessus et je remercie encore une fois le comité permanent de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole.
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En fait, j'aimerais tout d'abord vous remercier d'être venus visiter le parc de Pukaskwa.
[Traduction]
J'aime beaucoup la pagaie et les activités de plein air, alors je suis heureux que vous soyez venu nous visiter. Je ne manquerai pas de raconter cela à l'équipe de là-bas.
[Français]
Si vous me le permettez, je vais parler des deux régions où j'ai travaillé.
D'abord, au Québec, j'ai travaillé sur la Côte-Nord, soit à l'Archipel-de-Mingan. Par la suite, je suis passé au parc de Pukaskwa, en Ontario. Lorsqu'on applique le programme de surveillance de l'intégrité écologique, ces deux parcs — en fait, le premier est une réserve de parcs et le deuxième est un parc — sont dans un bon état de santé d'après ce que nous avons été en mesure de constater. À Pukaskwa, notre programme contient trois indicateurs pour lesquels nous utilisons, au minimum, cinq mesures. Nous sommes habilités à observer ces mesures et à dire que le parc est en bonne santé.
À partir de là, il faut regarder quelles sont les infrastructures et les expériences que nous pouvons offrir à nos visiteurs. À Mingan, lorsque nous élaborions des expériences de visite, par exemple, nous avons installé des tentes oTENTik. Nous nous assurions de mener de bonnes évaluations environnementales et de faire en sorte que ces tentes oTENTik soient placées à des endroits où des plantes rares ne seraient pas menacées. Nous nous assurons donc de mener de bonnes évaluations environnementales et d'examiner quel est l'état de santé du parc.
C'est important d'essayer d'offrir une expérience aux visiteurs puisque, au bout du compte, ce sont eux qui vont nous aider à mieux protéger nos parcs en parlant de leur expérience vécue dans ces endroits.
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Merci. J'ai une question pour chacun de vous, si vous me le permettez.
Monsieur McNamee, il y a longtemps qu'on ne vous a vu. Je suis intéressé à vous entendre parler des progrès qui, d'après vous, ont été réalisés pour atteindre les cibles et des nouveaux enjeux qui se sont présentés, le cas échéant.
Monsieur Lessard, c'est votre région ou secteur de responsabilité qui m'intéresse. Vous devrez peut-être demander l'aide de M. McNamee, mais quels sont les écosystèmes, maritimes ou terrestres, qui sont sous-représentés dans votre région et qu'il faudrait peut-être ajouter en cours de route?
Madame D'Amelio, ma circonscription est située dans le sud-est de la Colombie-Britannique, territoire de la truite fardée versant de l'ouest, de l'omble à tête plate et de la truite arc-en-ciel la plus grosse au monde, la Gerrard.
Une voix: Elle a même un nom.
Des voix: Oh, oh!
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Merci pour la question, monsieur Stetski.
Le Comité a déjà été mis au courant des travaux que nous dirigeons de concert avec le gouvernement de l'Alberta pour collaborer notamment avec les autres gouvernements et les gouvernements autochtones. Si c'est possible, permettez-moi de vous suggérer d'inviter à nouveau des représentants de Parcs Canada dans quelques semaines, car je pense que nous serons en meilleure position à ce moment-là pour parler de plans, ou préciser les plans, en ce qui concerne la cible de 17 %.
Pour ce qui est des nouveaux parcs nationaux et des nouvelles aires marines nationales de conservation, nous poursuivons la création, conformément à ce qui a été annoncé dans le budget de 2016, de la réserve de parc national Thaidene Nëné dont ce Comité a entendu parler. Et nous progressons à ce chapitre. La consultation publique est maintenant terminée. Nous avons consolidé nos efforts et les ententes avec la Première nation Lutsel K'e Dene et avec la nation métisse des Territoires du Nord-Ouest sont pratiquement conclues. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest nous a fait savoir qu'il a nommé un négociateur principal pour l'entente de transfert de territoire; nous allons donc faire de grands progrès et essayer de conclure cette entente en 2017.
J'ai eu la chance de collaborer avec le Comité dans le dossier du détroit de Lancaster; le comité directeur qui s'occupe de ce dossier a pratiquement achevé ses travaux. Comme vous le savez tous, Shell Canada a renoncé à certaines de ses concessions dans cette zone. Les gouvernements de la nation crie vous ont fait part de notre intérêt à créer une aire marine nationale de conservation sur leur territoire et nous préparons actuellement avec eux, comme ils vous l'ont signalé, un PE pour amorcer officiellement une étude de faisabilité.
C'est tout pour le moment.
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Bien sûr, je pourrais vous remettre une liste des zones.
À mon avis, le facteur qui sous-tend toutes les zones que Truites illimitées délimiterait, c'est la valeur et la fonction écologique des espaces. Ces espaces, les biologistes canadiens ont tendance à les appeler « les espaces menacés » et il s'agit d'habitude des eaux d'amont.
Songez aux contreforts de l'Alberta. Une fois que ces eaux seront épuisées, pour quelque raison que ce soit, ou que les pratiques d'utilisation des terres auront vraiment modifié la géographie des sources d'eau, les répercussions pour la totalité du territoire en aval, c'est-à-dire tout le sud de l'Alberta, au chapitre notamment de la qualité de l'eau et des inondations, seront appréciables.
Ces zones d'eaux en amont dans l'ensemble du pays, non seulement dans les contreforts, sont d'une importance capitale. Nous étions enchantés de la toute première ordonnance de protection de l'habitat pour la truite fardée. C'était absolument incroyable. Je pense que la province est ainsi parvenue à protéger, dans une certaine mesure, la région sauvage de Castle.
Malheureusement, les interventions et les pratiques d'utilisation de la terre étant ce qu'elles sont, l'habitat se dégrade; nous devons donc parler de ce qu'on entend par zones de protection. Est-ce acceptable de traverser en VTT les flots incessants des rivières et de déranger les frayères? Est-ce acceptable de perturber la remontée d'eau souterraine? Je pense que je vais répondre que nous devrions commencer par les eaux en amont.
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C'est avec plaisir que je vais répondre à cette question.
Pour protéger nos lieux et montrer ce que nous y faisons, il est absolument essentiel que nous nous rapprochions des Canadiens et des visiteurs. Le 150e anniversaire du Canada est une occasion absolument extraordinaire à cet égard.
[Traduction]
Nous voulons gagner le coeur et l'esprit des Canadiens.
[Français]
Nous prenons de bonnes mesures concrètes pour protéger nos parcs. Cependant, les gens qui nous visitent ne les voient pas.
Une fois que les gens visitent nos lieux et que nous leur faisons connaître ces endroits, ils vont revenir. Ils vont devenir des ambassadeurs et cela amènera plus de gens dans nos lieux.
On sait qu'il y a des changements démographiques dans la société. il y a de plus en plus de gens qui vivent dans les grandes villes. Ces gens ne connaissent pas toujours les sites de Parcs Canada étant donné que la plupart de nos parcs ne sont pas situés en ville. Nous sommes toutefois chanceux, car nous en avons quelques-uns qui se trouvent dans les grandes villes. Cependant, certains de nos endroits sont très loin des grands centres urbains.
Il est donc important de saisir l'occasion qu'offre le 150e anniversaire du Canada pour tisser des liens avec les Canadiens, leur faire connaître la beauté de nos endroits et leur faire connaître ce que nous faisons pour protéger nos ressources naturelles et culturelles.
J'espère que j'ai bien répondu à votre question.
:
Je vous remercie de la question, monsieur Amos.
Il y a trois parcs nationaux au Québec, dont l'un a été acquis par achat ferme auprès d'une compagnie pétrolière. Le deuxième est un bail de 99 ans et le troisième est le résultat d'un échange de territoire.
Le parc marin Saguenay-Saint-Laurent existe, parce qu'il y a des secteurs de compétence fédérale et provinciale. Parcs Canada protège le secteur de compétence fédérale dans les eaux et le gouvernement du Québec a des parcs terrestres adjacents. Le gouvernement du Québec avait une politique, qui, je crois, a été intégrée à la loi, stipulant qu'il ne transférerait pas les terres au gouvernement du Canada à diverses fins, dont la création de parcs nationaux.
Conformément à la Loi sur les parcs nationaux du Canada, pour établir un parc national dans un territoire provincial, il faut que le sol et le sous-sol soient transférés. Pour ce qui est de faire des progrès significatifs, il y a eu quelques tentatives pour aller de l'avant qui n'ont pas porté fruit — nous avons mis notre énergie ailleurs là où la collaboration fédérale-provinciale était fructueuse au plan de la création de nouveaux parcs nationaux, par exemple, à Terre-Neuve-et-Labrador où la collaboration était hors pair, et plus récemment, dans les Territoires du Nord-Ouest.
Parlant de collaboration, il est intéressant de se pencher sur les parcs nationaux québécois qui ont été créés par le gouvernement du Québec. Les responsables ont utilisé nos études, ciblé les régions que nous avions relevées comme ayant une importance nationale et en ont fait des parcs nationaux, parfois gérés en collaboration avec les organisations autochtones.
Il y a deux façons de voir les choses: dans une perspective fédérale très étroite où nous n'y avons rien gagné ou dans une optique plus nationale, en se disant que les responsables québécois ont insisté sur les régions que nous avions relevées comme ayant une importance nationale et les ont protégées. C'est la raison pour laquelle nous continuons pour l'instant à cibler les autres régions où nous pouvons collaborer et progresser; nous pourrions peut-être intervenir au Québec dans le cadre du modèle autochtone, mais je pense qu'il faudra le déterminer.
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Merci beaucoup, Kevin. Nous sommes ravis de vous revoir à la table.
Robin et Silvia, merci de vos contributions.
Je veux faire un suivi sur une question soulevée par M. Gerretsen. Il s'agit encore de la tension entre nos parcs nationaux et nos zones protégées au service des Canadiens et qu'il faut laisser intacts pour les générations futures. Je suis persuadé que le mot « intact » se prête à plusieurs interprétations.
Certes, Alan Latourelle nous a dit que nous ne nous sommes jamais autant efforcés qu'au cours des 15 dernières années pour désigner des parcs nationaux. Il insistait sur le fait que le Canada peut être fier d'être parvenu à protéger des espaces naturels.
Par ailleurs, la Société pour la nature et les parcs du Canada, la SNPC, a clairement fait part qu'elle a l'impression qu'il y a eu un sérieux recul dans nos parcs nationaux. En fait, je veux citer un passage que la SNPC et certains autres ONG ont récemment diffusé.
Pourtant, depuis 2012, Parcs Canada a perdu près du tiers de ses ressources consacrées à la conservation, les consultations publiques ont été réduites de manière considérable et des projets de développement ont obtenu l’autorisation d’aller de l’avant à l’intérieur même des parcs, et ce, même si ces projets contreviennent aux politiques conçues expressément pour limiter le développement...
Ils ajoutent:
À titre de chefs de file du mouvement écologiste au Canada, nous sommes très préoccupés par le virage inquiétant pris par le gouvernement du Canada au regard de la gestion de nos parcs nationaux, virage qui met en péril ces milieux protégés si précieux.
Leur évaluation de la situation ne correspond pas à ce que j'entends de la part de Parcs Canada et d'autres intervenants qui louangent les mesures par les gouvernements — précédent et actuel — sur le plan de la conservation. Pouvez-vous m'aider à concilier les divers messages que nous recevons?
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Je pense qu'il importe tout d'abord de reconnaître que si le pays a réalisé tant de choses au niveau de la conservation, c'est en partie grâce au leadership d'un homme qui vient tout juste de nous quitter, M. Jim Prentice. Il a géré son portefeuille en faisant preuve d'un leadership exemplaire qui a permis notamment de multiplier par six la superficie du parc Nahanni et de protéger la réserve d'aire marine Gwaii Haanas. Madame la présidente, il a ciblé exactement ce que ce Comité étudie actuellement, la participation des peuples autochtones, et cela lui a permis d'accomplir tellement de choses. Nos sincères condoléances à tous les parlementaires.
Je ne prétendrai pas prendre la parole au nom de la SNAP, mais à mon avis, les propos portent en partie sur certains développements dans les parcs des Rocheuses. Dans toute l'histoire des parcs nationaux, les parcs des Rocheuses ont suscité diverses controverses, mais je pense qu'il faut prendre du recul et se faire une vue d'ensemble. J'estime que nous sommes assez fiers de ce que nous avons accompli avec les peuples autochtones, qu'il s'agisse de ceux des monts Torngat et des monts Mealy, et d'un bout à l'autre du pays. Le nombre de conseils consultatifs et de conseils de gestion explose.
Si on regarde nos programmes, nous nous sommes préparés au début des années 2000. En 2012, il était temps de passer de l'étape élaboration à l'étape mise en oeuvre concernant les espèces en péril et l'intégrité écologique. Le nombre de professionnels des sciences naturelles avait chuté de 30 %. Cependant, certains investissements et initiatives ciblés ont été réalisés; en effet, nous avons engagé des employés pour certaines tâches, notamment, évaluation de l'impact des projets d'infrastructure, restauration écologique des écosystèmes, science des changements climatiques et gestion des conflits entre les humaines et la faune, dont les médias ont fait état, et ainsi, notre effectif du portefeuille des sciences naturelles a augmenté d'environ 20 % depuis 2013.
Je pense que si vous jetez un coup d'oeil à certaines de nos publications, que nous pouvons partager avec vous, vous constaterez que nous avons mis à profit diverses réalisations au chapitre des visiteurs, de nos écosystèmes, de la collaboration avec les peuples autochtones conformément à notre mandat et de la protection de nouvelles aires marines et terrestres.
Je m'excuse de la longueur de ma réponse, mais je pense que vous avez soulevé un point important que nous voudrons aborder.