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Si vous me le permettez, j'aimerais déclarer la séance ouverte.
Une voix: Où sont tous nos membres?
La présidente: Je pense que tout le monde est en route, nous verrons ce que nous pouvons faire.
Nous commencerons avec ceux qui sont ici, et je pense qu'il y a d'autres personnes qui pourraient se joindre à nous plus tard.
Je tiens à vous confirmer que nous arrêterons notre étude sur les aires protégées et que nous discuterons un peu plus tard aujourd'hui d'un voyage potentiel pour approfondir notre connaissance des différents modèles qui existent et des difficultés auxquelles nous sommes confrontés à l'égard des aires protégées. Ceci dit, nous reprenons aujourd'hui notre examen de la LCPE. Nous l'avions laissé de côté quelque temps, donc nous devrons nous réimprégner du sujet. J'espère que tout le monde a lu les mémoires.
Nous recevons d'excellents témoins aujourd'hui. J'aimerais souhaiter la bienvenue à Shannon Coombs, qui représente l'Association canadienne de produits de consommation spécialisés. Nous recevons aussi Darren Praznik et Beta Montemayor, de l'Association canadienne des cosmétiques, produits de toilette et parfums. Je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui. Nous entendrons également, par vidéoconférence, Joseph Castrilli et Fe de Leon, qui représentent l'Association canadienne du droit de l'environnement.
Je souhaite la bienvenue à tous.
Nous entendrons d'abord les exposés des témoins, qui auront chacun 10 minutes. Nous tiendrons ensuite deux séries de questions. Nous avons environ 50 minutes pour les questions. Nous discuterons enfin un peu des travaux du Comité, question de préparer le voyage que nous essayons d'organiser.
Commençons par nos témoins par vidéoconférence, étant donné qu'il y a souvent des difficultés techniques, donc nous aimerions d'abord entendre vos exposés. Je vous prie de prendre la parole sans plus tarder, Joseph ou Fe de Leon, peu importe. Merci.
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Merci, madame la présidente, de nous avoir invités à comparaître devant le Comité ce matin au sujet de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
Nous avons remis trois documents au Comité, et nous serons heureux de répondre à toutes les questions sur ces documents pendant les délibérations de ce matin.
Permettez-moi de commencer par vous présenter quelques principes fondamentaux.
Compte tenu de l'augmentation considérable des rejets de substances toxiques dont nous faisons état dans nos documents, les membres du Comité doivent trancher la question de savoir si la LCPE permet de servir les intérêts de la population canadienne en ce qui a trait à la protection de la santé humaine et de l'environnement contre les substances toxiques.
Si vous estimez que la Loi est largement responsable de l'incapacité de freiner les niveaux sans cesse croissants de rejets de substances toxiques, dont des substances carcinogènes et d'autres agents connexes, l'ACDE recommande qu'au minimum, le Comité permanent tienne compte des principes ci-après.
Premièrement, imposer dans les trois principales parties de la Loi qui portent sur les substances toxiques, soit les parties 3, 4 et 5, des obligations plus strictes au gouvernement et réduire le pouvoir discrétionnaire de ce dernier quant à la collecte d'information, à la prévention de la pollution et au contrôle des substances toxiques. Deuxièmement, accentuer le rôle du public à chaque étape du processus, que ce soit au chapitre de l'accès à l'information, des avis, des commentaires, des examens, des appels ou de l'application de la Loi. Troisièmement, établir qu'il incombe à l'industrie de prouver le caractère sécuritaire des produits chimiques, nouveaux et existants. Quatrièmement, établir, à titre de principe fondamental, que le gouvernement doit exiger un examen des solutions de rechange et l'adoption de substances plus sécuritaires comme partie intégrante de ce processus décisionnel, s'il y a lieu.
Il y a divers éléments de la Loi dont je souhaite vous entretenir ce matin. Je commencerai par la collecte de l'information.
L'Inventaire national des rejets de polluants joue un rôle déterminant dans la transmission, au gouvernement et à la population canadienne, de renseignements de base sur les rejets de substances pouvant présenter un risque pour l'environnement et la santé humaine. Cela dit, d'importants problèmes ont été décelés dans le programme, dont certains ont été mentionnés au Comité en mars. Je vais brièvement vous en fournir une courte liste ce matin.
Premièrement, l'INRP exempte certains types d'activités des exigences de notification.
Deuxièmement, l'INRP exige principalement la déclaration des rejets dans l'environnement et non la déclaration des usages qui sont faits de ces substances. C'est cette limite qui a amené l'Ontario à édicter sa propre loi, soit la Loi de 2009 sur la réduction des toxiques, qui traite spécifiquement de l'établissement de rapports sur les substances toxiques ainsi que de la réduction de l'utilisation et de la création de ces substances.
Pourquoi l'Ontario a-t-il pris cette décision? Je crois respectueusement que c'est parce que l'Ontario est l'un des plus importants émetteurs de substances toxiques en Amérique du Nord et le principal responsable des rejets au Canada, comme l'a constaté le gouvernement lui-même en 2008.
Troisièmement, le seuil de production à partir duquel les exigences de rapport à l'INRP s'appliquent est encore trop élevé. Comme vous le savez, il est toujours de 10 000 tonnes par année pour n'importe quelle substance, quelle qu'elle soit. Ce critère a amené la Ville de Toronto à promulguer son propre règlement administratif en 2010, afin d'exiger que les entreprises soumettent au médecin hygiéniste de la ville un rapport annuel faisant état des rejets et des activités connexes de 25 substances prioritaires, environ, dont la production excède le seuil de 100 kg par année — et non 10 000 tonnes par année.
Permettez-moi maintenant de vous parler brièvement de la prévention de la pollution.
Le pouvoir dont est investi le ministre, en vertu de la Loi, de publier un avis pour contraindre des personnes à élaborer et à exécuter un plan de prévention de la pollution a été utilisé trop peu fréquemment et dans relativement trop peu d'entreprises ou de secteurs industriels pour constituer une réponse systématique au problème du nombre croissant de rejets de substances toxiques. C'est également ce qui a incité l'Ontario à adopter sa propre loi sur la réduction des toxiques en 2009.
Je mentionne aussi que l'approche de prévention de la pollution prévue dans la LCPE est généralement axée sur le contrôle de la pollution ou la diminution des rejets plutôt que sur la véritable prévention de la pollution, qui nécessite la substitution de matériaux ou de matières premières en vue de l'utilisation de substances plus sécuritaires, la reformulation de produits ou la modification de procédés de fabrication.
Je vais vous parler brièvement d'évaluation et de contrôle. Je dois dire que le processus d'évaluation scientifique servant à établir si une substance est toxique est perçu par certains comme le véritable talon d'Achille de la LCPE, car il n'a permis d'inscrire que 132 substances, ou groupes de substances, à l'annexe 1 au cours du dernier quart de siècle.
Parlons maintenant des trois enjeux visés ici: les substances existantes, les substances nouvelles et le pouvoir de quasi-élimination.
Le processus de catégorisation visant les substances existantes et ensuite le PGPC, un exercice d'évaluation des substances existantes, sont considérés comme une nette amélioration en regard de la pratique employée auparavant, mais ils ont entraîné leurs propres problèmes aux étapes de l'évaluation et du contrôle réglementaire.
Je note les suivants: premièrement, les évaluations des effets sur la santé effectuées au cours de la catégorisation ne nécessitaient pas expressément la prise en considération de la toxicité endocrinienne ou de la neurotoxicité. Deuxièmement, la catégorisation était largement fondée sur les données existantes. Troisièmement, le processus de la LCPE prévoyait des critères très stricts pour la détermination du caractère persistant, bioaccumulable ou toxique d'une substance, et si le PGPC avait utilisé les critères d'autres pays, davantage de produits chimiques auraient été désignés comme nécessitant une évaluation aux termes de la LCPE. Quatrièmement, les options relatives à la gestion des risques qui s'appliquaient aux produits chimiques jugés toxiques en vertu du PGPC et inscrits à l'annexe 1 n'étaient généralement pas axées sur le retrait progressif ou l'élimination de ces substances ni sur le recours à des substituts plus sécuritaires.
Brièvement, à l'égard des substances nouvelles, je ne dirai que deux choses. Premièrement, les données exigées par la Loi et le Règlement ne sont pas suffisantes pour assurer une évaluation efficace des substances nouvelles, et nous l'expliquons en détail dans notre présentation PowerPoint. Deuxièmement, nous déplorons l'absence d'une autorité adéquate dans la Loi quant au rôle du public dans l'examen des substances nouvelles.
Enfin, en ce qui a trait à la quasi-élimination, une seule substance figure sur la Liste de quasi-élimination, une seule y a été inscrite au cours des 16 dernières années environ. Comme la définition de la quasi-élimination dans la Loi est axée sur la réduction des rejets plutôt que sur l'élimination de la production et de l'utilisation des substances toxiques, la quasi-élimination s'apparente à une mesure de contrôle de la pollution plutôt qu'à un instrument de prévention de la pollution, comme le prévoyait l'objectif d'origine.
Bref, il y a lieu de réformer les processus de collecte d'information, de prévention de la pollution ainsi que d'évaluation et de gestion des risques définis dans la LCPE. Nous énumérons quelques réformes dans nos conclusions et recommandations, de même que dans notre présentation PowerPoint. Nous estimons que des révisions doivent être apportées aux principaux objectifs et principes de la LCPE si l'on veut assurer l'atteinte des objectifs que sont la réduction et l'élimination des substances toxiques au Canada.
Comme les membres du Comité le savent, ces réformes, comme beaucoup d'autres, sont recommandées depuis de nombreuses années par ce comité parlementaire, votre pendant au Sénat et la population, mais aucune suite ne leur a été donnée à ce jour pour modifier la Loi. Leur mise en oeuvre, maintenant, constituerait un véritable modèle de réforme législative, tant à l'échelle nationale qu'internationale.
Je serai heureux de répondre à toutes vos questions en temps et lieu. Merci.
Nous représentons des fabricants de savon et de détergent, d'insectifuges personnels, d'aérosols, de désinfectants pour surface dure, de désodorisants et de produits chimiques pour automobiles, comme je les appelle, tout ce qui peut se trouver sous votre évier de cuisine ou dans votre garage. Nous sommes les utilisateurs en aval de produits chimiques, puisque nos produits découlent généralement de la chimie conçue par les sociétés en amont qui étaient représentées ici à votre dernière séance sur la LCPE.
Pourquoi la LCPE et cet examen sont-ils importants pour l'ACPCS et ses membres? Les sociétés membres de l'ACPCS offrent des produits qui améliorent la vie des Canadiens, et c'est la LCPE qui régit nos ingrédients, qu'il s'agisse de substances existantes ou nouvelles. Nos ingrédients sont souvent l'utilisation finale d'un produit — dans les pièges à fourmis, les désinfectants, par exemple —, et les étiquettes sont toutes réglementées par les lois et règlements appropriés, tant pour les produits de consommation que pour les produits institutionnels. La LCPE est vraiment la principale loi régissant les substances contenues dans ces produits. Aujourd'hui, j'aimerais vous décrire l'application de la Loi dans notre industrie, la gestion exemplaire des substances en vertu du programme de la LCPE au Canada, qui fait office de modèle dans le monde, puis vous présenter nos recommandations pour améliorer les communications avec les Canadiens.
Pour mettre cette loi en contexte, nous devons connaître son objet et ce qui nous y a menés. Qu'est-ce que la LCPE? C'est une loi importante « visant la prévention de la pollution et la protection de l'environnement et de la santé humaine en vue de contribuer au développement durable ».
Cette loi est entrée en vigueur en 1999, après un examen en profondeur de vos prédécesseurs à ce comité. À l'époque, le Comité a examiné plus de 550 amendements qui dépassaient la portée du projet de loi pour beaucoup, et dont 150 ont été adoptés et intégrés à la version finale du projet de loi après 93 heures d'examen. Cette loi fait plus de 400 pages et touche un vaste éventail d'enjeux liés à l'environnement et à la santé: l'air, l'eau, la terre, les produits chimiques et leur gestion. Elle confère de vastes pouvoirs en matière de recherches, prévoit des mécanismes de collecte de données et une surveillance tant de la part du ministre de l'Environnement que de celui de la Santé à l'égard des substances.
C'est une loi fouillée qui a beaucoup apporté aux Canadiens, notamment le Plan de gestion des produits chimiques, qu'on appelle le PGPC, qui consiste à effectuer une évaluation du risque fondée sur la science à l'égard des produits chimiques et de leur gestion. L'ACPCS appuie ce programme de renommée mondiale depuis son annonce officielle, en 2006, et notre industrie s'assure d'asseoir ses décisions dans le cadre de ce programme sur de solides données scientifiques, l'application régulière de la loi et des communications efficaces.
Le Comité a également révisé cette loi en 2006, et l'ACPCS a participé activement à l'exercice à l'époque.
Qu'est-ce qui distingue le PGPC des autres programmes qu'on trouve dans le monde? Le PGPC découle d'un amendement adopté en 1999, qui visait à évaluer et à catégoriser les 23 000 substances qui ont été inscrites à la Liste intérieure. Qu'est-ce que la Liste intérieure? Il s'agit d'un portrait fixé dans le temps des substances qu'on trouvait sur le marché entre 1984 et 1986. En vertu de cet amendement de 1999, elles ont été évaluées et catégorisées en fonction de critères environnementaux très stricts: la persistance, la bioaccumulation, la toxicité inhérente et le plus fort risque d'exposition pour les humains.
Quelles sont les substances qui figurent à la Liste intérieure? Elles sont très diversifiées: des produits chimiques, l'eau, les vitamines, le sucre, etc. Elle est assez exhaustive. Par conséquent, le Canada évalue systématiquement tous les produits chimiques existants qui figurent à la Liste intérieure et est en avance à ce chapitre sur les États-Unis et l'Europe. Au départ, le projet avait été intitulé Catégorisation et évaluation préalable des risques des substances figurant sur la Liste intérieure. À l'issue de cet exercice de sept ans, il a été établi qu'environ 19 000 substances ne nécessitaient pas d'autre évaluation, mais qu'environ 4 300 en nécessitaient une.
Le PGPC a été lancé en 2006; il présentait le plan ambitieux d'évaluer ces 4 300 substances, et les délais fixés ont été respectés à toutes fins pratiques. À la première phase du PGPC, environ 200 substances ont été jugées potentiellement toxiques aux termes de la LCPE, et notre industrie a dû se démener pour soumettre des données afin de défendre ses utilisations. Ce programme a donc démarré par un processus rigoureux d'évaluation du risque, et tous les intervenants et participants de l'industrie ont pu contribuer à l'évaluation scientifique. Ce programme a eu pour résultat direct l'élimination du bisphénol A des biberons.
Au lancement de la deuxième phase du PGPC, en 2011, une approche scientifique novatrice a été établie pour analyser les substances de structure similaire; ces substances ont été identifiées et regroupées. Grâce à ce programme, une évaluation cumulative des phtalates sera publiée cet été. Là encore, le Canada est un chef de file mondial. À ce jour, 22 % des substances visées par le PGPC 1 ont été recommandées pour l'inscription à l'annexe 1 et la gestion des substances. Dix ans plus tard, nous nous attaquons à la dernière phase du programme, le PGPC 3, si bien que 1 554 substances feront l'objet d'une évaluation au cours des quatre prochaines années.
Les Canadiens ont de quoi être fiers de ce programme. Notre pays est un chef de file mondial dans l'évaluation et la gestion des substances chimiques, quelle qu'en soit l'utilisation.
Le Canada préconise une approche fondée sur le risque. Nous faisons une évaluation sous l'angle du danger. Nous faisons une évaluation sous l'angle de l'exposition aux substances. Au final, on obtient une évaluation du risque. L'évaluation du risque canadienne sous-entend une évaluation rigoureuse des dangers potentiels, de même que de l'utilisation d'une substance, des conditions observables et du degré d'exposition à la substance, puis l'utilisation de ces renseignements pour assurer une protection suffisante aux Canadiens. Cette évaluation systématique de toutes les substances sur le marché canadien est ce qui nous distingue dans le monde.
Depuis 1994, le Canada prescrit également un examen rigoureux des nouveaux produits chimiques avant la commercialisation, et depuis 2001, on examine également les substances qui entrent dans la composition des produits régis par la Loi sur les aliments et drogues. Cela nous distingue des États-Unis, qui ne le font pas, et de l'Europe, où les nouveaux polymères ne font pas l'objet de programmes relatifs aux substances.
Pour les entreprises membres de notre association, il est primordial de fabriquer des produits sûrs et bénéfiques pour les consommateurs canadiens. Pour ce faire, nous respectons les critères élevés que la LCPE établit pour tous les ingrédients, qu'il s'agisse de substances existantes ou nouvelles. Depuis le début, les membres de l'ACPCS se montrent très réceptifs pour répondre aux besoins des consommateurs et de l'environnement: ainsi, nous avons lancé une initiative volontaire afin de réduire la teneur en phosphore des détergents pour lave-vaisselle automatique; nous avons élaboré des lignes directrices sur les concentrations limites de composés organiques volatils dans les produits de consommation; nos membres adhèrent à notre programme de divulgation des ingrédients; nous travaillons avec tous les intervenants en vue d'une loi qui garantira la sûreté des produits pour les Canadiens, ce qui nous a menés à adopter de nouvelles lignes directrices volontaires sur l'emballage et l'étiquetage des détergents à lessive à usage unique.
La LCPE est notre guide et nous permet à tous de faire notre travail plus efficacement et d'atteindre de meilleurs résultats.
Le PGPC est unique. Il se fonde sur le postulat que la santé humaine et la sécurité vont de pair avec un environnement propre et une économie durable. Le PGPC permet l'atteinte des objectifs de la LCPE d'un environnement propre et d'une économie durable, en assoyant le processus décisionnel sur de solides données scientifiques, l'application régulière de la loi par tous les intervenants et des communications efficaces avec la population canadienne sur les résultats.
Le Canada devrait davantage faire valoir notre excellence scientifique sur toutes les tribunes internationales pour que les autres puissent apprendre des renseignements que nous produisons et les utiliser pour améliorer leurs propres données scientifiques et évaluations du risque. Plus tôt cette semaine, à l'occasion de la rencontre des ministres de l'Environnement du G7 au Japon, la et ses collègues ont mentionné qu'il fallait renforcer notre solide gestion des produits chimiques, et nous appuyons la position du Canada à cet égard.
Quelles sont les lacunes du programme? Les résultats du PGPC, de même que les fondements scientifiques des décisions ne sont pas bien communiqués aux Canadiens. Malgré toutes les occasions qui leur sont offertes de participer activement au processus, que ce soit par les sondages de collecte de données, les consultations annoncées dans la Gazette du Canada, la participation au comité consultatif des intervenants de l'industrie sur le PGPC ou la participation des scientifiques au comité consultatif scientifique, très peu de gens connaissent vraiment les résultats du PGPC. Il y a également un excellent site Web du PGPC qui est accessible à tous les Canadiens, mais qui n'est pas très connu.
Les Canadiens doivent être informés dans un format plus facile à comprendre du moment où ces décisions sont prises, de la façon dont elles sont prises et des résultats. Ils doivent également savoir comment participer véritablement au processus. Nous recommanderions au gouvernement d'intégrer au site Web un mécanisme pour aviser les Canadiens de la façon de participer aux processus de consultation. Nous lui demanderions aussi de trouver des façons d'utiliser les outils de communication modernes pour améliorer l'information sur les résultats, afin qu'elle soit facile à comprendre. Le Canada peut être maître de nos communications scientifiques, et nous sommes prêts à travailler en partenariat avec lui pour faire de cet objectif une réalité.
Je vous remercie du temps que vous nous consacrez aujourd'hui. Je suis prête à répondre à toutes vos questions.
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Bonjour à tous les membres du Comité.
Nous vous remercions de nous donner la possibilité de comparaître devant vous aujourd'hui. Nous avons préparé un mémoire dans les deux langues officielles qui a dû vous être distribué, mais je ne vais pas le lire. Je vais simplement faire un survol des principaux points.
Je suis accompagné aujourd'hui par Beta Montemayor, qui dirige la section des sciences environnementales et de la réglementation de l'association. En tant qu'association commerciale, nous sommes très engagés au nom de notre industrie. Beta dirige nos efforts dans le cadre de notre collaboration au processus du Plan de gestion des produits chimiques depuis un certain nombre d'années déjà et possède une vaste expérience de ce domaine. Si vous avez des questions précises, il sera en mesure d'y répondre.
Nous représentons l'industrie des cosmétiques et des produits de soins personnels, ce qui comprend les produits de maquillage, les parfums, les hydratants, les écrans solaires, les nettoyants, les shampoings, les antisudorifiques, les dentifrices et les produits d'hygiène buccale. Ce sont les produits que vous utilisez chaque jour. Nous sommes des utilisateurs de produits en aval, comme l'association de Shannon Coombs. Ceux qui produisent nos matières premières ont déjà comparu devant votre comité, mais il convient de signaler que nous participons à ce processus parce que nos produits de soins personnels et nos cosmétiques sont essentiellement réglementés comme des produits sous le régime de la Loi sur les aliments et drogues et comme des ingrédients sous le régime de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement.
Beaucoup des décisions qui ont été prises au cours des dernières années au sujet de certaines substances ont entraîné des changements, par exemple, à la liste critique des ingrédients dont l'utilisation est restreinte ou interdite dans les cosmétiques. L'évolution de la LCPE nous touche très directement et nous collaborons étroitement à ce processus.
J'aimerais revenir sur ce qui a été dit tout à l'heure au sujet de ce programme et de son importance à une échelle plus vaste. Il est très facile de relever les lacunes d'un programme. Aucun programme n'est parfait. Dans une vie antérieure, j'ai été député d'une assemblée législative provinciale. J'étais responsable des ministères chargés de la réglementation et je prenais place de votre côté de la table. J'ai appris à l'époque que ce qui compte le plus pour un programme, quel qu'il soit, c'est le contexte.
Je pense donc que ce qui doit être pris en considération dans notre programme de gestion des produits chimiques, c'est son contexte. Ce programme figure parmi les meilleurs dans le monde. Si l'on remonte à l'époque précédant le plan de gestion des produits chimiques, je pense qu'en 10 ans, 75 substances avaient été évaluées. Le processus était lent et laborieux et ne répondait pas très bien aux besoins des Canadiens en matière de santé et d'environnement.
Depuis l'avènement du plan de gestion des produits chimiques, comme on l'a mentionné, environ 21 000 des 23 000 substances existantes ont été évaluées; 4 300 priorités ont été recensées; et parallèlement à cela, chaque nouvelle substance qui a fait son entrée sur le marché a également été évaluée.
Quand on compare les contextes actuel et précédent, on ne peut que constater l'énorme succès du programme malgré les lacunes qu'il peut avoir. Et quand on le compare à ce qui se fait ailleurs dans le monde, l'Union européenne, avec son projet REACH, a un programme qui ressemble un peu au nôtre hormis quelques différences et problèmes, mais le Canada et l'Union européenne sont réellement deux des grandes entités dans le monde à s'être dotées d'un programme de ce type. Les États-Unis n'en ont pas et sont aux prises avec tout un dilemme et bien des problèmes. La réglementation là-bas se fait au niveau des États, ce qui cause beaucoup de frustration au niveau national. C'est un peu le chaos, diraient certains.
Quand on compare ce qui se fait au Canada et dans le reste du monde, on constate que notre programme est vraiment le meilleur dans ce domaine. Il n'est pas parfait, mais quand on le compare et le situe dans son contexte, il est une grande réussite.
De notre point de vue — et je crois qu'on le souligne dans notre mémoire —, notre programme fait l'envie de beaucoup d'autres pays parce qu'il est axé sur le risque. Il tient compte des propriétés spécifiques et des risques intrinsèques des substances ainsi que des facteurs liés à l'exposition, ce qui constitue un élément critique du processus d'évaluation des risques. Le programme permet de déterminer l'existence ou non d'un risque réel et le meilleur moyen de gérer ce risque.
Prendre des décisions réglementaires en se basant uniquement sur un élément à l'exclusion des autres éléments pertinents serait exagérément simpliste et inapproprié, et pourrait mener à des conclusions trompeuses pouvant interdire des innovations et l'accès à des produits chimiques qui sont en réalité sans danger. Beaucoup de ces principes sont intégrés à notre système et ce sont eux qui, comme je l'ai dit, suscitent l'envie du reste du monde.
Nous croyons que le recours à la science et le poids de la preuve sont très importants. La principale force du plan canadien de gestion des produits chimiques, c'est qu'en plus de s'intéresser aux risques et à l'innocuité pour l'environnement et la santé humaine, il nous permet d'aller en profondeur et d'évaluer les données puisées dans le monde réel en plus du risque théorique. En outre, il nous permet de tirer des conclusions et de suggérer ou de mettre en place des mesures de gestion du risque adaptées au risque dans le monde réel.
Lorsque nous cherchions à obtenir l'avis des autres à ce sujet, nous avons cru bon — et nous suggérons fortement au comité d'en faire autant — de consulter les travaux de la commission d'examen sur le siloxane D5, qui remontent à quelques années. La commission était dirigée par trois éminents scientifiques. Ils ont examiné les preuves, ont tenu deux semaines d'audience ici à Ottawa, où tous les intervenants pouvaient faire des présentations et présenter des données scientifiques, puis ils ont tiré leur conclusion. Mais le plus intéressant, c'est qu'ils ont formulé des observations sur le processus, et celles-ci ont été citées récemment dans un article du Huffington Post. Je vais les citer à mon tour, pour terminer:
À l'instar du processus scientifique, cette approche à l'égard de la réglementation favorise le scepticisme de bonne foi, le débat honnête et la confiance dans les règlements qui en résulteront. La plupart des gens au Canada, en Europe ou aux États-Unis comprennent que les enquêtes du gouvernement peuvent être fondées sur des soupçons, mais les règlements doivent être fondés sur la science.
Malgré les problèmes qui peuvent survenir et le fait qu'aucun système n'est parfait, le Canada fait généralement du très bon travail avec ce programme. Il a le mandat législatif d'en achever l'évaluation d'ici 2020. Nous suggérons fortement qu'il soit autorisé à le faire pour que des améliorations soient apportées dans une optique d'avenir.
Voilà.
J'espère, madame la présidente, que je n'ai pas enfreint la tradition des dix minutes.
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L'évaluation du risque est un processus complexe. Il n'est pas toujours facile de l'expliquer, mais je vais essayer de le faire très brièvement.
Nous avons évoqué trois concepts qui sont toujours pris en considération.
D'abord, nous examinons les propriétés de la matière. Quelle est sa forme? Quelle est sa solubilité? Comment réagira-t-elle compte tenu de ses caractéristiques chimiques? C'est ainsi qu'on détermine comment la matière se comportera dans l'environnement et dans le corps humain.
Nous examinons ensuite les dangers propres à la matière. Dans quelle mesure risque-t-elle d'avoir des effets indésirables?
Puis nous nous intéressons à l'exposition. Il s'agit d'en retracer le parcours. Y a-t-il ingestion, application topique ou inhalation? On étudie les conditions entourant l'exposition ainsi que l'exposition cumulative.
Nous savons que les consommateurs utilisent plusieurs produits de soins personnels chaque jour. Il est important de comprendre que les substances contenues dans chacun de ces multiples produits ont un effet cumulatif.
On se demande également si certains groupes de la population seront particulièrement exposés et s'ils seront adéquatement protégés.
L'évaluation du risque, de par sa nature, est un exercice très prudent. Les hypothèses reposent toujours sur la pire éventualité afin de déjouer la part d'incertitude qui subsiste. En admettant des facteurs de sûreté ou d'incertitude, on s'assure que les résultats seront prudents et que même les groupes les plus sensibles de la population seront protégés.
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Merci à tous d'être venus aujourd'hui.
Je suis heureux de vous voir, Joe, cela fait un bon moment. J'espère que vous allez bien.
Comme le sait M. Castrilli, je prends part depuis une vingtaine d'années à la lutte contre la construction d'un méga dépotoir dans notre localité. Si je lutte ainsi, c'est en partie parce que l'ancien dépotoir a contaminé les puits résidentiels et causé un tas de problèmes pour l'environnement.
Nous avons eu beaucoup de mal à faire admettre à la compagnie qu'elle est responsable de la contamination de l'environnement, et c'est à cause des normes trop faibles en matière d'eau potable. L'une des substances chimiques utilisées dans les cosmétiques, dans les solvants et dans beaucoup d'autres produits de consommation est le 1,4-dioxane. Sa présence dans l'eau potable ne fait l'objet d'aucune norme, alors que nous la savons cancérogène et toxique. Nous savons que personne ne devrait boire de l'eau qui en contient, mais, encore une fois, la surveillance réglementaire a été insuffisante: cette substance doit pratiquement disparaître de l'environnement pour ne pas que ses effets biocumulatifs dans les dépotoirs contaminés se répercutent négativement sur l'environnement et sur la santé humaine.
Joe, vous pourriez peut-être nous éclairer.
J'ignore si c'est parce que Santé Canada manque de ressources, ou parce que les mesures de surveillance n'ont pas su nous prévenir qu'une substance chimique de cette nature ne devrait jamais se trouver dans l'environnement pour commencer ou si c'est la planification de la substitution qui a rendu une telle chose possible.
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Je tiens d'abord à vous dire que voilà maintenant plus d'un an que nous redoublons d'efforts dans ce dossier. Au fait, c'est M. Brian Masse, député de Windsor West, qui a communiqué avec nous pour solliciter notre contribution. Notre industrie était consciente des problèmes posés par ces microbilles de plastique qui sont utilisées notamment dans les produits exfoliants. On s'est rendu compte que ces microbilles échappaient aux systèmes de traitement des eaux usées, si bien que nos entreprises membres, dont la vaste majorité sont dans le secteur des soins personnels, se sont engagées très rapidement à ne plus en mettre dans leurs produits.
Lors de notre rencontre avec M. Masse, nous avons insisté sur quelques éléments particulièrement importants aux yeux de notre industrie. Nous souhaitions une réglementation pour deux raisons bien précises. Nous voulions notamment éviter que les entreprises ne faisant pas partie de notre association puissent continuer à faire l'importation de ces microbilles, ou que quelqu'un importe un produit peu coûteux sans savoir qu'il en renferme. Il fallait trouver un moyen d'empêcher cela.
Il y a aussi le problème des contrefaçons. Il y a beaucoup de produits contrefaits sur le marché, et nous voulions nous assurer de pouvoir compter sur une autorité réglementaire pouvant nous aider à débarrasser le marché de ces produits. Nous voulions donc une réglementation et il fallait qu'elle soit fédérale, plutôt que provinciale, parce que nos produits sont vendus partout au Canada. Nous ne voulions surtout pas avoir des règles différentes à respecter en Ontario, au Québec, au Manitoba, etc. Il serait devenu pratiquement impossible de faire appliquer ces règles. Contrairement au gouvernement fédéral, les provinces ne disposent pas des moyens nécessaires pour vérifier les produits.
Par ailleurs, nous préconisions une réglementation harmonisée à l'échelle internationale. Les États-Unis ont été les premiers à légiférer en la matière. Ils ont opté pour une formule dite « modèle de l'Illinois » qui comprenait une définition avec des délais pour l'élimination des produits dans les différentes catégories. Il y avait notamment des médicaments et des cosmétiques. Nous voulions une définition et des délais communs pour que les mêmes règles s'appliquent partout dans le monde. Rien n'est plus difficile que d'essayer d'appliquer une réglementation qui est fondée sur des définitions différentes, voire contradictoires. Je rappelle que nous ne fabriquons pas des produits uniquement pour le Canada ou l'Ontario, mais aussi pour les marchés internationaux.
Ce sont les revendications que nous avons soumises à M. Masse. Il a présenté une résolution à la Chambre des communes. Nous avons collaboré avec le cabinet du ministre fédéral de l'Environnement à l'époque. Nous avons pris contact avec le caucus libéral. Je pense que nos efforts incessants ont contribué à l'adoption unanime de cette résolution, un fait très rare lors de la dernière législature. Ainsi, le ministre de l'Environnement a déclenché le processus de mise en place d'une réglementation en application de la LCPE. Ce processus va bon train. Je crois que tous les détails ont été réglés et que la démarche suit son cours. Il faut surtout se réjouir du fait que nous aurons ainsi une réglementation canadienne harmonisée qui pourra être appliquée à l'échelle internationale.
Nos entreprises membres ont déjà éliminé ces microbilles ou sont en voie de le faire. J'estime que c'est un excellent exemple de coopération entre tous les intéressés.
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Quiconque observerait nos délibérations aujourd'hui en conclurait que nous sommes confrontés à deux solitudes. Il ne s'agit pas seulement de choisir entre une approche axée sur le risque et une sur les dangers pour les évaluations. Nous devons également prendre en ligne de compte les conclusions des divers témoins ici présents quant au fonctionnement de notre système actuel.
J'ai écouté M. Castrilli, qui a énuméré toute une kyrielle de problèmes et de changements qu'il voudrait apporter.
Outre l'adoption d'un processus d'évaluation axée sur les dangers, il a souligné les quatre principes qu'il souhaiterait ajouter à notre loi: de plus grandes obligations pour le gouvernement, notamment en ce qui a trait à la prévention de la pollution; l'agrandissement du rôle du public, dont a parlé Mme Coombs également; la modification de la loi pour indiquer clairement que le fardeau de la preuve doit être assumé par l'industrie pour ce qui est d'établir l'innocuité des produits chimiques existants et nouveaux; enfin, le principe fondamental selon lequel puisque la loi exige déjà l'application du principe de la précaution, le gouvernement, en faisant preuve de précaution dans la prise de décisions concernant la disponibilité des produits chimiques, doit exiger un examen des produits de substitution et leur utilisation dans le cas où ces produits sont plus sûrs.
Outre ces principes, M. Castrilli a bien sûr énuméré de nombreuses faiblesses dans le processus actuel et des changements qu'il souhaite apporter.
Une occasion est conférée à vous, les associations de produits de consommation, car nous faisons cette étude avant le dépôt d'un projet de loi éventuel. Nous ne faisons pas cette étude après coup, c'est-à-dire lorsque nous examinons le projet de loi, et j'ai donc une question pour les deux organisations de produits de consommation. Vous avez entendu l'intervention de M. Castrilli. Y a-t-il des points sur sa liste de changements ou d'améliorations qu'appuieraient vos industries? Cela nous aiderait au fur et à mesure que notre étude avancera et que nous aurons à rédiger notre rapport.
Commençons par M. Praznik.
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Je viens d'entendre les commentaires de Darren concernant la science, mais la science, ce n'est pas seulement les données actuelles. Il faut aussi tenir compte des données historiques qui indiquent la présence d'effets biocumulatifs dans notre environnement.
Si la LCPE est efficace, on ne le devinerait pas à partir des données. Lorsqu'on examine certains points de données, on voit par exemple que la Californie, qui a le plus grand PIB, a moins de la moitié des rejets atmosphériques sur place de carcinogènes que l'Ontario. Le Massachusetts a un PIB semblable à celui de l'Ontario, mais le volume des mêmes rejets n'est qu'un vingtième de celui de la province.
Les chiffres sont semblables partout pour ce qui est des niveaux globaux de pollution: presque 209 millions de kilogrammes sont rejetés en Amérique du Nord, dont 66 millions au Canada. Les produits chimiques dégagés dans l'air représentent 75 millions de kilogrammes en Amérique du Nord, dont 31 millions de kilogrammes qui proviennent des installations canadiennes. Si l'on tient compte de la taille de notre économie et de notre population, nous sommes fortement surreprésentés pour ce qui est de la quantité de pollution déversée dans notre environnement et de son incidence sur la santé des personnes.
Nous utilisons des évaluations axées sur le risque, et pourtant les microbilles ont été introduites sur le marché et ont créé des dégâts énormes. Il y a beaucoup plus de nouvelles substances qui nous arrivent en raison des matériaux nanométriques. Nous avons suivi le processus d'évaluation du risque, et pourtant il ne fait rien pour empêcher l'arrivée de ces produits chimiques. Même lorsque les données scientifiques nous indiquent que l'on devrait les quasi-éliminer, on ne le fait pas.
Monsieur Castrilli, on a donné aux représentants industriels l'occasion de dire ce qu'ils accepteraient ou de répondre à toute la question des approches axées sur les dangers ou sur le risque, et j'aimerais vous donner la possibilité encore une fois de nous parler de l'approche axée sur les dangers par rapport à celle axée sur le risque dans le cadre des évaluations.
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Permettez-moi de vous répondre.
Il y a effectivement une place pour l'approche axée sur les dangers, qui peut être incorporée à la LCPE. Dans le cadre d'une approche axée sur le risque, les données scientifiques pèsent davantage dans la balance. Or, bien souvent la science ne suit pas le rythme des problèmes que nous observons à cause des produits chimiques présents sur le marché, et il y a donc un retard pour ce qui est de notre réponse à ces défis.
L'une des choses dont vous pourrez tenir compte dans le contexte de la LCPE, c'est la capacité, grâce à une approche axée sur les dangers, de trouver les occasions qui permettront d'éliminer certains produits chimiques qui ont manifestement une incidence sur l'environnement et la santé des personnes. Je ne crois pas qu'on obtiendrait de tels résultats si on se fiait uniquement à une approche axée sur le risque.
Cela dit, vu les lacunes dans les connaissances scientifiques ayant servi aux évaluations du risque effectuées, on ne parle pas autant qu'on le devrait du principe de précaution, notamment. Comment en tenir compte dans la prise de décisions lorsqu'il y a des lacunes dans les connaissances scientifiques?
Je m'arrêterai là, et si Joe souhaite ajouter quelque chose, je lui serais reconnaissante.