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La séance est ouverte. Merci, chers collègues.
Nous allons maintenant commencer la séance numéro 16 de notre étude sur la réforme électorale. Nous allons entendre trois témoins, cet après-midi. Il s'agit de Matthew Harrington, Thomas Axworthy et Pippa Norris, qui se joint à nous par vidéoconférence.
Je voudrais prendre quelques instants pour vous présenter brièvement nos témoins.
Matthew Harrington est président du comité du programme de common law à la Faculté du droit de l'Université de Montréal. Il enseigne le droit constitutionnel américain, le droit des biens immobiliers et le droit des fiducies et il a publié des écrits sur les origines économiques du droit, entre autres sujets. M. Harrington a récemment co-organisé, à l'Université de Montréal, ne conférence qui était financée en partie par le Conseil de recherches en sciences humaines sur les liens entre la Cour suprême du Canada et la common law.
Thomas Axworthy a fait une brillante carrière comme fonctionnaire, stratège politique, auteur et professeur. Il est surtout connu pour avoir été le conseiller politique et secrétaire principal du premier ministre Pierre Trudeau de 1981 à 1984, période pendant laquelle il a joué un rôle clé dans le rapatriement de la Constitution et la mise en place de la Charte canadienne des droits et libertés.Il a apporté, sa vie durant, une importante contribution à la société canadienne et continue de faciliter l'action et la coopération internationales en tant que membre, et depuis plus récemment, en tant que secrétaire général du Conseil InterAction. En 2009, M. Axworthy a présidé le Groupe de travail consultatif pour la promotion de la démocratie pour le ministre de la Réforme démocratique alors en poste. Il a également été le président et le directeur général du Centre for the Study of Democracy, de l'Université Queen's. En 2012, M. Axworthy a reçu la Médaille du jubilé de la reine en reconnaissance de sa contribution à la politique publique canadienne.
Pippa Norris est chargée de cours McGuire en politique comparée à la John F. Kennedy School of Government, de Harvard, boursière de l'Australian Research Council et professeure de relations gouvernementales et internationales à l'Université de Sydney, en Australie. Mme Norris, également la directrice du projet d'intégrité électorale de l'Université de Sydney qui est soutenu par l'Australian Research Council et d'autres fondations. Elle figure parmi les politicologues les plus cités dans le monde. Ses recherches sont centrées sur l'opinion publique et les élections, les institutions démocratiques et les cultures, les communications politiques dans les pays du monde et la place des femmes en politique. Elle a récemment reçu la Médaille Brown de la démocratie. Entre autres récompenses, elle s'est vu décerner le Prix Karl Deutsch, le Prix Johan Skytte et la Bourse Kathleen Fitzpatrick. Les ouvrages les plus récents qu'elle a publiés sont Contentious Elections, Why Elections Fail et Checkbook Elections? Political Finance in Comparative Perspective.
Nous allons commencer par… Excusez-moi?
Je pense que M. Reid exprimait simplement son admiration devant les compétences de nos témoins.
Si vous le voulez bien, nous allons commencer par Mme Norris, qui dispose de 10 minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'apprécie vraiment de pouvoir discuter de nouveau avec le Parlement canadien de ce sujet important.
Il y a vraiment trois questions que je pense utile de souligner.
Premièrement, quelles sont les principales options? Il s'agit, en partie, de systèmes électoraux, mais aussi d'un grand nombre de détails. Par exemple, faudrait-il tenir un référendum pour apporter une réforme quelconque? Devrait-il y avoir différentes types de votes obligatoires, etc.? Deuxièmement, pourquoi réformer le système actuel? Comme dit l'adage, le mieux est l'ennemi du bien… Quel est donc le problème que nous essayons de résoudre au moyen d'une solution différente qui pourrait vraiment fonctionner? Troisièmement, si nous adoptons un système ou un autre, quelles pourraient en être les conséquences? Quels seraient ses effets?
Si nous prenons la première question, en ce qui concerne le système électoral, comme votre comité en a déjà débattu, il y a quatre principales options à considérer. L'une d'elles est, bien sûr, de maintenir le statu quo, soit le scrutin uninominal majoritaire à un tour, qui présente certains avantages, qui est très répandu et est utilisé dans un certain nombre de pays dont, bien sûr, le Royaume-Uni suite à l'échec de sa réforme, ainsi qu'aux États-Unis. Je sais qu'il a été question du vote préférentiel, du classement des candidats comme à la Chambre des représentants de l'Australie.
L'option la plus courante, qui a été choisie dans le cadre d'un grand nombre de réformes, dans de nombreux pays, est le système proportionnel mixte, comme le système allemand, avec un vote pour le système de RP et un vote pour le candidat. Cette formule amalgame la représentation majoritaire et proportionnelle. Souvent, de nombreux détails revêtent une importance cruciale, par exemple le nombre de sièges alloués à chaque catégorie ou le fait que les votes soient compensatoires ou non.
La dernière option est la représentation proportionnelle, la RP pure, qui n'est pas vraiment envisagée bien qu'elle soit en vigueur dans de nombreux pays du monde et qu'elle produise une véritable proportionnalité entre les votes et les sièges.
La question est alors la suivante: comment vraiment concevoir ces systèmes? Il vaut la peine de souligner que la difficulté se cache souvent dans les détails et que vous devez donc tenir compte non seulement des lois et des systèmes électoraux, mais aussi des processus fondamentaux et des choses dont vous discutez actuellement quant à savoir, par exemple, si vous avez besoin d'un mandat public pour apporter une réforme quelconque. Le comité examine notamment s'il y a lieu de tenir un référendum.
Faudrait-il, par exemple, instaurer le vote obligatoire pour résoudre des problèmes comme la faiblesse ou la diminution du taux de participation? Le processus électoral peut aussi susciter d'autres questions et je sais qu'elles ont également été soulevées au Canada, dans le cadre de la Loi électorale, pour s'assurer que le scrutin est inclusif, que tous ceux qui ont le droit de vote puissent exercer ce droit sans discrimination, tout en assurant la sécurité du scrutin afin que personne ne puisse usurper l'identité d'un électeur ou voter deux fois. Je sais que vous avez examiné ce genre d'options.
Pourquoi réformer le système électoral actuel? Telle est la question fondamentale. De toute évidence, le premier ministre s'est engagé à ce que le Canada réfléchisse à cette possibilité et à ce que le Parlement l'inscrive à son programme de travaux étant entendu que les dernières élections fédérales tenues selon le système uninominal majoritaire à un tour serait celles de 2015. Je ne pense pas que les problèmes que cela pourrait susciter aient été examinés à fond. C'est, en tout cas ce qui ressort de certains des débats antérieurs.
J'ai examiné, par exemple, huit critères différents que la ministre des Institutions démocratiques a mentionnés. Comme vous pouvez clairement le constater, certains d'entre eux sont d'une importance cruciale, d'autres peut-être un peu moins, mais si nous prenons les valeurs qui ont été énoncées — par exemple, la légitimité, l'efficacité, la diversité, la simplicité, la convivialité — vous ne pouvez pas les trouver toutes dans une option donnée. Toutes ces valeurs doivent se contrebalancer. Par exemple, le scrutin uninominal majoritaire facilite beaucoup le choix des électeurs. Ils doivent cocher un candidat, d'un parti, sur le bulletin de vote et le système parlementaire s'occupe du reste. Si vous avez un double choix à faire comme avec le système proportionnel mixte, cela donne aux gens davantage d'options, mais ils doivent aussi se familiariser avec un vaste éventail de candidats ou d'enjeux différents qui leur sont présentés sur le bulletin de vote. Ils doivent également faire des choix stratégiques. Par exemple, s'ils soutiennent un petit parti, est-ce une bonne idée de voter pour ce parti dans les deux volets du vote? Avec le scrutin uninominal majoritaire, les électeurs pourront voter pour le candidat d'un grand parti d'une circonscription uninominale alors qu'avec la représentation proportionnelle ils pourraient voter pour un petit parti. Vous avez des choix différents, mais aucun système ne présente toutes les qualités que la ministre des Institutions démocratiques a énumérées.
Si vous voulez insister sur la question de l'équité envers les petits partis, par exemple, un système plus proportionnel sera certainement la solution. Il donnera aux petits partis qui rallient moins de suffrages beaucoup plus de chances de remporter des sièges. D'un autre côté, si vous voulez insister sur la responsabilisation au niveau local, vous choisirez le scrutin uninominal majoritaire, car les électeurs peuvent voter pour un candidat et pas seulement pour la liste d'un parti.
Des questions complexes se posent donc en ce qui concerne les valeurs, les conséquences et les problèmes que suscitent les élections au Canada.
Enfin, pour en revenir à la question qui est certainement la plus complexe, que pouvons-nous dire au sujet des conséquences? Il est très difficile de passer d'un système à un autre. Vous pouvez certainement examiner d'autres pays, comme vous l'avez fait — je sais que vous avez étudié l'Irlande, l'Australie et la Grande-Bretagne — et vous pouvez examiner la façon dont fonctionne leur système électoral, mais souvent, cela représente un ensemble de choix. Le système australien, par exemple, avec son vote obligatoire et ses systèmes différents pour le Sénat et la Chambre ne s'appliquerait pas forcément de la même façon au Canada.
Nous pouvons faire des projections pour chacune de ces options différentes, chacun des systèmes électoraux, pour voir ce qu'ils donneraient, d'abord en nombre de sièges et ensuite sur le plan de l'égalité entre les sexes ou de la diversité, par exemple, ou encore de la proportionnalité.
En ce qui concerne le nombre de sièges, quelles sont les projections de base? Nous pouvons faire une simple projection à partir de résultats des dernières élections tenues en 2015 selon le système actuel. Si les élections avaient eu lieu dans le cadre d'un des autres systèmes que nous avons mentionnés, quels auraient pu être les résultats? Ou tout simplement, avec le vote préférentiel que nous utilisons en Australie pour la Chambre des représentants, par exemple, cela réduirait le nombre de sièges attribués aux libéraux. Avec la même proportion des suffrages, le Parti libéral verrait le nombre de ses sièges nettement diminuer, de 54 % à 30 %, par exemple. Il y aurait aussi beaucoup de changements dans les autres partis. Nous pouvons voir que d'autres partis pourraient en bénéficier, mais que les résultats seraient similaires pour certains autres.
Si nous appliquons le système mixte, les conséquences dépendraient de l'équilibre entre les deux éléments. La répartition pourrait être moitié-moitié ou vous pourriez dire qu'une proportion seulement de sièges serait attribuée au scrutin proportionnel et le reste selon le système uninominal majoritaire à un tour. Cette fomulaire accorderait sans doute une plus grande part de sièges aux petits partis auxquels la RP permettraient de se faire élire alors qu'ils n'y réussissent pas actuellement dans les circonscriptions uninominales. Néanmoins, cela dépend aussi de leur dispersion géographique. Si vous êtes regroupé, comme au Québec, vous pouvez toujours vous faire élire avec le système uninominal majoritaire mais si vos suffrages sont dispersés dans différentes circonscriptions et différentes régions, les petits partis s'en sortent mieux avec la représentation proportionnelle ou un système proportionnel mixte. C'est, bien sûr, un élément très important à considérer.
Le niveau de proportionnalité est une autre question et cela dépend de la proportion des suffrages par rapport au nombre de sièges. C'est l'idée que les gens se font d'un système équitable. Là encore, il est probable qu'un système plus proportionnel donnera un niveau de proportionnalité plus important, mais cela pose-t-il un problème dans le système canadien? Lorsque j'ai examiné la question et certaines statistiques sur le niveau de proportionnalité dans les élections canadiennes de 1945 à nos jours, je n'ai pas constaté beaucoup de variations ces dernières années. Cela pose-t-il un problème? C'est à vous d'en juger.
Enfin, qu'en pense le public? A-t-il une préférence pour un de ces types de systèmes électoraux? Souvent, le public n'a pas d'opinion bien arrêtée sur ces questions, car elles sont complexes. Dans de nombreux pays, les gens n'ont pas souvent réfléchi à ces systèmes et c'est seulement lorsqu'ils sont confrontés à un véritable référendum qu'ils y réfléchissent. Néanmoins, si nous prenons certains sondages d'opinion réalisés au Canada sur ce sujet, la préférence semble être encore en faveur du statu quo, l'absence de réforme. Ce n'est pas étonnant, car c'est la réponse que les gens donnent lorsque diverses études leur posent la question.
Pour ce qui est des autres systèmes, il semble y avoir une légère préférence pour le scrutin proportionnel mixte plutôt que la RP pure ou le vote préférentiel, mais le public n'a pas une opinion bien arrêtée à ce sujet. Si vous teniez un référendum, l'idéal serait sans doute de faire comme en Nouvelle-Zélande en demandant d'abord au public s'il estime qu'une réforme s'impose et, dans l'affirmative, quel genre de système il préférerait.
Je suis prête à parierconclurai que si vous devez choisir un autre système, vous opterez probablement pour la représentation proportionnelle mixte, car elle offre à la fois les circonscriptions uninominales auxquelles les gens sont habitués et la représentation proportionnelle qui augmente les chances des petits partis, des femmes et des autres formes de diversité. Néanmoins, il est sans doute probable que, comme au Royaume-Uni lorsqu'il y a eu un référendum à ce sujet, le public ne soit pas pour une réforme radicale, à moins que les problèmes ne lui soient plus clairement présentés.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Je vais présenter cinq arguments auxquels je consacrerai deux minutes chacun, mais je ferai un plaisir de fournir le texte de ma déclaration au comité si vous désirez davantage de détails. Certains de ces arguments ont déjà été évoqués par Pippa Norris, qui est vraiment l'un des grands experts mondiaux sur ces questions et une femme dont je consulte les écrits lorsqu'on m'interroge à leur sujet. Vous avez beaucoup de chance qu'elle participe à cette réunion et nous allons tous en tirer des enseignements.
Le premier de mes cinq arguments est que le processus ou les résultats démocratiques ne posent pas de grave problème au Canada.
Le deuxième est que même s'il n'y a pas de crise, les systèmes même les meilleurs peuvent être améliorés comme le montre l'histoire du processus démocratique au Canada et je tiens à souligner certaines améliorations importantes qui peuvent être apportées aux divers éléments du processus électoral.
Mon troisième argument — sur lequel je n'ai pas besoin d'insister parce que Mme Norris l'a déjà fait — est qu'il n'y a pas de système électoral parfait. Chaque formule présente des avantages et des inconvénients et c'est donc une question de valeurs, de perspectives différentes qui éclairera votre débat. Il n'y a pas de solution technique au problème de la réforme électorale. C'est un processus politique qui consiste à décider quels sont vos buts et vos valeurs et ceux que vous valorisez le plus. Je pose la même question que Mme Norris: si notre système fonctionne assez bien, quelle réforme voulez-vous apporter et quel problème essayez-vous de résoudre?
La quatrième chose que je désire souligner est qu'un consensus est crucial au sein d'un comité comme le vôtre. C'est difficile mais faisable. Comme le président en a fait mention, je me fie à ma propre expérience lorsque nous avons créé le Comité spécial mixte sur la Constitution en 1980-1981 qui devait s'attaquer à des questions encore plus difficiles, mais qui a finalement réussi à parvenir à un consensus.
Mon dernier argument, mais peut-être le plus important, est que la réforme électorale, la question dont vous êtes saisis, n'est qu'un élément du processus de réforme démocratique. Il restera énormément de travail à faire lorsque vous aurez réglé la question de la réforme électorale. La réforme électorale a en effet d'énormes conséquences sur le rôle de la Chambre, le sommet de la responsabilisation. Lorsque vous vous attaquerez à toutes les questions techniques et complexes — dont Mme Norris a parlé — je vous recommande de ne pas oublier les réformes complémentaires qu'il faudra apporter pour que notre système fonctionne, quelle que soit la forme choisie.
Je vais donc passer très brièvement en revue ces cinq arguments.
La pratique démocratique n'est pas en crise au Canada. Ces dernières années nous avons eu, dans notre pays, une énorme crise, selon moi, en ce qui concerne le rôle du Sénat, ce qui a entraîné un énorme manque de respect envers une institution cruciale du Parlement. Néanmoins, le gouvernement a agi avec célérité et courage, dirais-je, en essayant de réformer le Sénat en veillant à ce qu'il soit nommé au mérite, indépendant et non sectaire. Des défis complexes et intéressants nous attendent pour faire fonctionner ce système dans notre régime parlementaire. Néanmoins, il s'agissait d'une crise et elle a été réglée.
Je pense que le problème se pose moins en ce qui concerne les systèmes électoraux. Si nous prenons les diverses évaluations dont nous faisons l'objet au niveau international, nous constatons que la Banque mondiale, par exemple, qui parraine un projet mondial d'indicateurs de gouvernance accordait, en 2014, au Canada une note de 96 % pour la reddition des comptes, de 91 % pour la stabilité politique, de 95 % pour l'efficacité gouvernementale, de 98 % pour la politique de réglementation, de 95 % pour l'état de droit et de 94 % pour la lutte contre la corruption. Cela nous place dans les 10 premiers.
Le projet sur l'intégrité électorale de Mme Norris classait sans doute probablement le Canada — et si je me trompe, elle pourra le dire — en tête des systèmes électoraux majoritaires avec une note d'environ 75 % à 80 %, au-dessus des États-Unis, etc. Là encore, nous étions en tête.
Cette évaluation internationale des pratiques gouvernementales et des pratiques électorales canadiennes s'est reflétée dans, comme chacun sait, dans l'indice du développement humain des Nations unies où le Canada a toujours figuré dans les 10 premiers et parfois en première place. Je pense qu'en 2014 nous étions classés neuvième.
La solidité de notre système gouvernemental et de notre système électoral a certainement eu un effet positif sur notre classement dans l'indice du développement humain. C'est parce que le système de Westminster allie le pouvoir d'agir et une responsabilisation reliée à ce que David Smith, le brillant universitaire de la Saskatchewan appelle « la Chambre des communes du peuple » — la souveraineté du peuple représentée à la Chambre et la concentration des pouvoirs requis pour gouverner efficacement. C'est vraiment le secret du système de Westminster lorsqu'il fonctionne comme il faut. Il a bien fonctionné au Canada pendant presque toute notre histoire.
J'en arrive à mon deuxième argument. Même si je peux dire que notre système de Westminster est supérieur, tout peut être amélioré. Lorsque vous examinez l'histoire de la pratique électorale canadienne, toutes les dimensions de la tenue d'élections — l'inscription des électeurs, la gestion des élections, l'étendue du droit de vote, le financement des partis — vous pouvez voir que pour chacun de ces piliers importants de la tenue des élections, le Canada a apporté d'énormes changements et innovations au cours des 300 dernières années. Il y a eu des réformes continuelles qui ont conduit à l'édification des institutions qui nous ont valu les évaluations internationales élevées dont j'ai parlé. La plupart des changements ont été apportés sur l'initiative des provinces, notamment le Québec à propos du financement des élections, le Manitoba au sujet du vote des femmes et le Nouveau-Brunswick sur le plan du scrutin secret. Nous pouvons voir que tous les aspects des élections ont fait l'objet d'innovations continuelles.
Mon troisième argument est qu'il n'existe pas de système électoral parfait. Je n'en parlerai pas, car nous venons d'entendre des propos très éclairés à ce sujet.
Pour ce qui est de l'étude en comité, permettez-moi de dire rapidement quelques mots au sujet du comité mixte dont nous avons parlé. Il s'est réuni pendant des mois et a reçu des centaines de mémoires, mais il y avait deux éléments clés dans ce processus très complexe.
Le premier était le temps imparti. À la demande du comité, M. Trudeau — le premier, mon premier ministre Trudeau — lui a accordé un certain délai. M. Trudeau a fixé un délai strict, mais il l'a modifié pour répondre aux besoins du comité qui lui a demandé plus de temps. Votre comité devrait disposer d'un délai souple pour pouvoir bien faire son travail.
Deuxièmement, et c'est tout aussi crucial, les représentants de chaque parti ont eu une influence énorme sur le comité. Si je me souviens bien, par exemple, au cours du débat sur la Charte des droits et libertés, les conservateurs ont proposé plus de 20 amendements dont je crois que le gouvernement a accepté environ sept. Le NPD en a proposé 40 dont une vingtaine ont été acceptés.
Le gouvernement était ouvert et a favorisé un consensus. Malgré quelques désaccords fondamentaux au sujet de tout le projet, le comité a alors travaillé fort pour remplir son mandat. Le consensus est possible.
En dernier lieu, et je vais m'arrêter là, si votre comité peut parvenir à un consensus et si vous disposez de suffisamment de temps pour faire votre travail, ou si le gouvernement s'accorde suffisamment de temps pour bien faire les choses au lieu d'imposer des délais arbitraires, vous aurez une foule de questions supplémentaires à examiner. Cela comprend les débats électoraux, le rôle du Parlement, l'éducation civique et de nombreux groupes dont notre groupe au Collège Massey, qui a un programme sur la pratique démocratique, y compris le concept des fondations politiques. Il reste encore beaucoup à faire lorsque vous aidez le Canada à résoudre le problème de la réforme électorale.
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Merci, monsieur le président.
C'est pour moi un honneur d'être ici aujourd'hui et j'apprécie de pouvoir prendre la parole devant le comité.
Je voudrais limiter mon propos à deux sujets. Le premier est constitutionnel et le deuxième, politique.
La première question à considérer est la mesure dans laquelle un changement dans le mode actuel d'élection des députés ferait intervenir les dispositions de modification de la Constitution canadienne. Comme vous le savez sans doute, la question est de savoir si le Parlement peut apporter ce changement en vertu de l'article 44 ou s'il doit se servir de la procédure normale de modification également connue comme la formule 7/50 énoncée à l'article 42.
Comme vous le savez peut-être également, les universitaires spécialistes du droit de la politique ont récemment fait couler beaucoup d'encre sur cette question. Les journaux ont été remplis d'articles de divers experts affirmant que le Parlement pouvait à lui seul abolir le scrutin uninominal majoritaire à un tour en vertu de l'article 44 tandis que d'autres affirmaient qu'un nouveau système électoral exigerait le consentement des provinces en vertu de l'article 42. Le degré de certitude exprimée par mes collègues dans ces articles m'étonne, car je crois que toute conclusion est prématurée pour le moment.
J'estime qu'une proposition doit être réellement formulée avant qu'on se demande quelle est la procédure d'amendement requise. C'est parce qu'à mon avis, la jurisprudence récente de la Cour suprême au sujet de la modification de la Constitution a créé beaucoup d'ambiguïté et de confusion. Je pense qu'il est donc presque impossible actuellement d'établir si un changement dans la façon d'élire les membres du Parlement est suffisamment important pour exiger le consentement des provinces. En deux mots, je dirais que le mode d'élection des députés à la Chambre des communes pourrait être modifié aux termes de l'un ou l'autre de ces articles de la partie V de la Constitution, mais si on me posait la question, comme tout avocat qui ne veut pas se mouiller, je répondrais que je dois y réfléchir.
C'est tout simplement parce que la Cour suprême a semé la pagaille dans la procédure de modification de la Constitution. Commençons par examiner le renvoi concernant la Cour suprême et le renvoi concernant le Sénat. Dans les deux cas, la cour s'est penchée sur la question de savoir comment la composition des institutions pourrait être modifiée. La Cour suprême a adopté un point de vue extrêmement limité du processus de modification de la Constitution en faisant valoir que lorsque des modifications apportent un changement important au caractère essentiel d'une institution ou un changement qui toucherait les droits des provinces dans une large mesure, le processus 7/60 devrait être utilisé.
Dans les deux cas, la cour a refusé de limiter son analyse à un examen purement textuel des dispositions de la Constitution et c'est important. Au contraire, elle a fait valoir que les modifications à la Constitution ne se limitent pas à des changements textuels. Cela comprend des changements à l'architecture constitutionnelle, même si elle ne définit pas exactement en quoi consiste l'architecture de la Constitution. C'est cette importance accordée à l'architecture constitutionnelle qui pose d'importants problèmes pour apporter des modifications. À l'heure actuelle, il semble difficile de prédire si la Cour suprême pourrait considérer des changements au système électoral comme de simples questions administratives et permettrait le recours à l'article 44 ou que ces changements modifient le caractère fondamental ou le rôle de la Chambre et exigent donc la formule 7/50.
Personnellement, j'estime que l'élimination du système de scrutin uninominal majoritaire pourrait exiger le recours à l'article 42 étant donné la façon dont la Cour suprême a réagi aux récentes tentatives de modifier le mode de sélection des sénateurs et des juges. En rejetant la création d'un système d'élections consultatives pour le Sénat et la proposition qui l'accompagnait de limiter le mandat des sénateurs, la cour a fait clairement comprendre que des changements modifiant fondamentalement le rôle du Sénat en tant qu'organisme ayant pour rôle de faire un deuxième avis ne seraient peut-être pas conformes à la Constitution. Certains ont fait valoir que nous pouvons laisser de côté le renvoi concernant le Sénat parce qu'il y a dans la Constitution des dispositions précises concernant la nomination des sénateurs, mais dans le renvoi visant la Cour suprême, la cour a rejeté une tentative de modification des qualités requises des juges.
N'oublions pas que pour le renvoi concernant la Cour suprême, la cour s'est prononcée sur une loi du Parlement. Elle a statué sur une tentative du Parlement de modifier une de ses propres lois.
La cour a déclaré que le pouvoir du Parlement de modifier la Loi sur la Cour suprême était limité parce que la loi avait pris, avec le temps, un caractère constitutionnel. On pourrait donc dire que toute tentative de modifier le caractère essentiel d'une institution ou de modifier le mode de sélection de ses membres, ce qui modifie son caractère essentiel, relève de la formule 7/50.
L'invocation de l'architecture constitutionnelle dans le renvoi visant le Sénat ainsi que le concept des caractéristiques essentielles mentionnés dans le renvoi relatif à la Cour suprême manque, selon moi, tellement de précision et de substance qu'il est impossible de prédire si une proposition exigera ou non l'application de la disposition normale de modification 7/50. En outre, on peut se demander si la cour serait portée à traiter la Loi électorale comme elle a traité la Loi sur la Cour suprême en déclarant que le scrutin uninominal majoritaire à un tour est enchâssé dans l'architecture constitutionnelle. La Loi sur la Cour suprême de 1875 établissait les qualités initiales des juges. On aurait pu croire que le Parlement avait le pouvoir de modifier la loi, mais la cour a déclaré que non. Comme il s'est écoulé beaucoup de temps, cela fait maintenant partie des meubles. On peut se demander si la Loi électorale et les lois qui l'ont précédée n'ont pas fait exactement la même chose. Ce n'est pas ce que j'affirme, mais je me le demande.
Par conséquent, je pense que le comité doit malheureusement prédire si une proposition perturbera ou non le concept nébuleux d'architecture constitutionnelle de la Cour suprême ou si elle modifiera largement ce que la Cour appelle les caractéristiques essentielles de la Chambre.
Si vous insistez, je dirais qu'il y a deux situations dans lesquelles cela pourrait être le cas.
Ce serait d'abord tout système électoral modifiant la relation avec les provinces ou les droits ou pouvoirs des provinces — peut-être un remaniement important des circonscriptions qui diluerait la représentation. Une question peut-être beaucoup plus préoccupante est celle de savoir si toute réforme modifierait de façon importante le rapport entre le premier ministre et la Chambre. On pourrait estimer qu'un gouvernement de style Westminster sous-entend la stabilité qu'apporte un premier ministre capable de contrôler la Chambre sans devoir faire fréquemment appel à lune coalition.
Je regrette de ne pas pouvoir être plus précis à ce sujet, mais je vous dirais de demander à toute personne qui vous conseillera de recourir à l'article 44 ce qu'elle est prête à parier, car tant que la cour n'aura pas défini les « caractéristiques essentielles » ou l'« architecture constitutionnelle », personne ne peut vraiment prédire si une proposition émanant de la Chambre sera considérée comme une simple question administrative relevant de l'article 44 ou un changement important exigeant la formule générale de modification. Je dirais simplement qu'il est impossible de le savoir pour le moment.
Mon sujet politique est plus simple. Quelle que soit la question constitutionnelle, je dirais au comité qu'il faudrait une forme quelconque de consultation directe avec les Canadiens et je pense que tout le monde en conviendra. Les arguments en faveur d'un référendum ont déjà été présentés ailleurs et je crois donc inutile de le répéter ici. Personnellement, j'estime que les référendums sont incompatibles avec un gouvernement de style Westminster. Je crois fermement dans la souveraineté du Parlement et je trouve regrettable que depuis les dernières décennies, le Parlement canadien a fait preuve d'une certaine timidité pour affirmer sa place dans le système constitutionnel. À mon avis, la Chambre et le Sénat devraient affirmer la prérogative du Parlement de façon plus énergique. Après tout, le système de Westminster repose sur le principe que le peuple est mieux représenté par le Parlement que par les tribunaux ou le gouvernement.
Je sais que certains de mes collègues me considèrent un peu comme un anachronisme, un dinosaure, quand je dis que la meilleure façon d'accomplir une réforme du système électoral est de le faire à l'occasion d'une élection au Parlement. Je ne crois pas que nous puissions actuellement prétendre que le gouvernement a été mandaté démocratiquement pour procéder à une réforme électorale. La meilleure façon de jauger l'appui des Canadiens serait donc de laisser l'électorat se prononcer pour la deuxième fois. À divers moments de notre histoire, des enjeux importants ont été soumis à la population sous la forme d'une élection. Souvenez-vous des élections canadiennes de 1988 qui portaient principalement sur la ratification ou non de l'Accord de libre-échange nord-américain.
Pour conclure, je dirais que la meilleure façon pour le gouvernement d'obtenir le consentement de la population serait de préparer une proposition qui servirait de base à de nouvelles élections. Elles pourraient avoir lieu si le gouvernement démissionnait maintenant, une perspective extrêmement futile, bien sûr, ou si nous attendons simplement les prochaines élections.
En deux mots, le mieux serait de faire de la réforme électorale l'enjeu des élections de 2019.
Merci.
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Mes questions s'adressent à Mme Norris.
Vous avez cité avec respect et admiration, je crois, le processus par lequel la Nouvelle-Zélande a adopté son nouveau système de réforme électorale, la représentation proportionnelle mixte, dans les années 1990. D'autres — au moins un autre témoin — ont été beaucoup moins impressionnés par les motivations de ceux qui ont mis le processus en place. Néanmoins, tout le monde reconnaît, je pense, la maturité avec laquelle les électeurs néo-zélandais ont accueilli le système.
Je voudrais vous poser quelques questions à ce sujet. Les Néo-Zélandais maîtrisent une chose qui n'existe, je crois, nulle part ailleurs dans le monde, soit le référendum préférentiel, qui offre plus de deux options. J'ai des questions à vous poser à ce sujet.
En 1992-1993, les Néo-Zélandais ont tenu, en 1992, un référendum avec deux questions. À la question « Êtes-vous pour l'élimination du scrutin majoritaire uninominal? », 84,7 % des électeurs ont répondu oui. La deuxième question était: « Quel système préférez-vous? » Heureusement, la majorité des répondants, 65 %, s'est prononcée en faveur de la représentation proportionnelle mixte, car ce n'était pas un vote préférentiel. Les gens devaient seulement cocher leurs préférences, ce qui aurait pu présenter un casse-tête si 20 % d'entre eux avaient choisi chacune des options ou du moins, si aucun système n'avait remporté la majorité des voix. Cela a été fait. Ensuite, environ un an plus tard, il y a eu un deuxième référendum sur le scrutin proportionnel mixte par opposition au scrutin majoritaire uninominal à un tour.
Les Néo-Zélandais ont ensuite eu un deuxième référendum préférentiel, organisé autrement, au sujet de leur drapeau. Il a eu lieu en deux étapes, en novembre de l'année dernière et en mars 2016. Ils ont alors procédé de façon un peu différente. Il fallait classer par ordre de préférence les quatre options qui avaient été choisies par un comité spécial, puis lors d'un deuxième vote, choisir entre le drapeau préféré et le statu quo.
Devant ces diverses variantes, je me demande simplement quelle est, à votre avis, la meilleure façon d'aborder un référendum préférentiel.
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Merci, monsieur le président.
Je vais adresser mes prochaines questions à Mme Norris, à qui j'ai également adressé ma première série de questions, mais ce n'est pas que je ne respecte pas les autres témoins, qui sont en réalité très intéressants. C'est tout simplement que Mme Norris est la spécialiste de cette question.
Lorsque vous avez répondu à la question que j'avais posée au sujet de la comparaison entre les deux séries de référendums qu'il y a eus en Nouvelle-Zélande, le drapeau et la réforme du système électoral, vous m'avez donné une réponse à laquelle je ne m'attendais pas. Ce sont bien sûr les meilleures. Vous avez parlé du temps qui s'était écoulé entre le premier et le deuxième référendum et vous avez insisté sur le fait que, dans ce genre de situation, il fallait prévoir suffisamment de temps pour informer la population. Cette réponse correspondait en fait au témoignage que nous avons entendu hier au sujet des assemblées des citoyens qui ont précédé la tenue de référendums en Colombie-britannique et en Ontario, et qui portaient sur la réforme électorale.
Un des problèmes auxquels nous faisons face — et c'est un aspect essentiel dans le contexte canadien actuel — est que le premier ministre a promis au cours de la dernière campagne électorale que nous aurions un nouveau système pour les élections de 2019 et qu'il faut un peu de temps pour mettre en oeuvre un nouveau système.
Bien sûr, mon parti demande un référendum, mais les délais sont tels qu'il serait pratiquement impossible d'avoir un référendum en deux étapes, ni même un où seulement quelques mois sépareraient la première étape de la seconde, tout cela pour avoir en place un nouveau système pour les élections de 2019.
Y a-t-il une façon de résoudre ce casse-tête? Peut-être que oui, peut-être que non. Je vous pose simplement la question.
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Merci, monsieur le président.
Je vais citer une étude en anglais, et il me sera donc plus facile de formuler mes commentaires et mes questions en anglais.
Monsieur le président, j'aimerais tout d'abord commencer par dire que nous avons entendu à quelques reprises que nous devons choisir un système électoral simple parce que les immigrants ou les nouveaux arrivés ne connaissent pas très bien notre système. Je dirais que la plupart du temps c'est le contraire, parce que ces personnes doivent étudier avant d'obtenir le droit de vote. Il y a beaucoup de Canadiens qui n'étudient pas notre système électoral dans nos écoles.
Madame Norris, j'ai ici l'étude d'un organisme britannique qui s'appelle la Electoral Reform Society, et qui a préparé un petit rapport sur les élections générales irlandaises de 2016 et qui porte sur la RP et les liens avec la circonscription.
Permettez-moi de citer le commencement d'un chapitre.
En Grande-Bretagne, il arrive souvent que ceux qui s'opposent à la représentation proportionnelle affirme que le SMUT permet d'établir des liens avec la circonscription. L'existence de tels liens est effectivement important pour la culture démocratique britannique, puisqu'elle permet aux députés de connaître la vie quotidienne des citoyens, et ainsi de prendre position au palier national sur des problèmes locaux, ce qui donne aux gens le sentiment d'avoir des liens avec leur député.
Et pourtant le système politique de l'Irlande démontre bien que la RP et les liens avec la circonscription peuvent fort bien aller ensemble.
L'Irlande comprend 40 circonscriptions qui permettent d'accorder entre trois et cinq sièges et il est donc encore possible que les circonscriptions correspondent assez bien aux frontières locales, en regroupant une ville... ou un comté...
Nous savons également qu'en Allemagne, les députés qui figurent sur la liste font du travail dans leur circonscription, rencontrent les organisations locales et que, dans d'autres pays, les partis souhaitent dresser une liste de candidats suffisamment diverse pour qu'il y en ait qui viennent de différentes régions, de grandes villes, pour des raisons évidentes.
Pensez-vous que la RP et la représentation locale puissent se combiner, comme le dit cette étude?
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On dirait que tout cela est arrangé parce que, madame Norris, j'ai aussi une grille et je fais exactement la même chose que vous avez faite, à savoir identifier les objectifs que nous voulons atteindre ainsi que la façon de le faire, que ce soit en modifiant le système électoral ou en adoptant des solutions fédérales.
Par exemple, pour ce qui est d'augmenter la participation électorale, nous avons entendu des témoins nous dire que nous pourrions envisager de rendre le vote obligatoire, de réduire l'âge de vote, de renforcer l'instruction civique ou d'inciter les gens à voter, mais tout cela sans modifier le système électoral.
Pour ce qui est de l'accès et d'éviter une trop grande complexité, il y a des bulletins de vote qui sont simples. Nous avons parlé de donner un congé le jour des élections pour que les gens puissent quitter leur travail, essayer de trouver une gardienne, par exemple. Pour ce qui est d'augmenter la représentation des femmes, je peux vous dire que ce n'est pas le système électoral qui m'a décidé à poser ma candidature, mais on pourrait peut-être envisager d'imposer des quotas dans ce domaine.
Étant donné que nous savons qu'une seule mesure ne pourra jamais tout régler... et, monsieur Axworthy, vous avez parlé des conséquences qui découleraient de ce que nous décidons. Par exemple, quelles sont les réformes complémentaires qu'il faudrait instaurer?
Si nous décidons d'adopter le système RPM, par exemple, nous allons devoir augmenter le nombre des députés à la Chambre, eh bien, tout d'abord, nous n'avons pas suffisamment de locaux pour accueillir 600 députés. Comment le travail des comités va-t-il s'effectuer? Est-ce que ceux dont le nom figure sur la liste vont participer aux travaux du comité et ceux qui ont été élus dans leur circonscription travaille auprès de leurs électeurs? Cela va peut-être influencer les personnes qui voudraient se porter candidat, parce que certaines d'entre elles voudraient faire les deux.
Ce sont là des choses qui seront touchées par la décision que nous allons prendre. J'aimerais donc bien savoir ce que vous en pensez. Il n'y aura pas de guichet unique qui permettra de choisir un autre système électoral qui réglera tous les problèmes. J'aimerais avoir vos commentaires.
Je serais aussi très heureuse de vous transmettre ma grille.