:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis accompagné aujourd'hui de Christine Cram, qui est sous-ministre adjointe responsable des Partenariats en matière d'éducation et de développement social; d'Allan MacDonald, qui est le directeur du Bureau de l'interlocuteur fédéral, et de Christopher Duchesnes, directeur du Secrétariat des relations avec les Inuits.
[Français]
Monsieur le président, membres du comité,
[Traduction]
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour discuter d'un sujet important: l'éducation postsecondaire. Je vais vous expliquer les mesures que nous prenons pour améliorer les résultats scolaires des étudiants autochtones, et notamment ce que nous faisons pour améliorer l'accès à l'éducation postsecondaire pour les étudiants inuits et des premières nations grâce à notre Programme d'éducation postsecondaire et à d'autres initiatives dans le secteur de l'éducation.
Je pense que nous comprenons tous à quel point il est important d'offrir une bonne éducation aux Autochtones. L'éducation est la clé d'un avenir meilleur pour la population autochtone jeune et en croissance. Le Centre d'étude des niveaux de vie et d'autres instituts de recherche ont confirmé le potentiel de cette population pour ce qui est d'apporter une contribution importante au PIB et aux recettes fiscales du Canada, tout en diminuant les transferts sociaux. Les données démographiques indiquent que la population autochtone est jeune et en croissance et que la population non autochtone vieillit. Les jeunes Autochtones éduqués devraient donc pouvoir profiter d'occasions intéressantes dans le marché du travail actuel et futur.
Toutefois, les données disponibles indiquent que le nombre d'étudiants inuits et des premières nations qui reçoivent des fonds dans la cadre du Programme d'éducation postsecondaire d'AINC diminue, alors que le besoin de la population augmente. Le Programme permet d'offrir à environ 23 000 étudiants inuits et des premières nations de toutes les régions du Canada environ 314 millions de dollars pour les aider à payer leurs frais de scolarité, leurs livres, leurs déplacements et leurs frais de subsistance. Ce nombre s'élevait à 30 000 il y a dix ans.
Bien que nous ayons des défis évidents à relever, nous avons accompli certains progrès. En 2006, environ 7 p. 100 des membres des premières nations âgés de 25 à 64 ans détenaient un diplôme universitaire, comparativement à 5 p. 100 en 2001. De même, 4 p. 100 des Inuits détenaient un diplôme universitaire en 2006, par rapport à 2 p. 100 en 2001. Cependant, en comparaison, 23 p. 100 des non-Autochtones détenaient un diplôme universitaire en 2006. La proportion des titulaires de diplôme collégial est considérablement plus élevée. En effet, 17 p. 100 des membres des premières nations détenaient un diplôme collégial en 2006, comparativement à 20 p. 100 des non-Autochtones. La différence entre les taux de réussite démontre clairement que nous devons nous efforcer d'améliorer plus vite les résultats scolaires des élèves.
C'est pourquoi il est si primordial, maintenant plus que jamais, que le gouvernement s'emploie activement à soutenir l'accès à l'éducation postsecondaire, surtout pour les jeunes Autochtones. Cette année seulement, le gouvernement du Canada a investi un montant total de 9,8 milliards de dollars dans l'éducation postsecondaire, afin de régler les questions importantes dans ce secteur. Par ailleurs, dans le Plan d'action économique du Canada, RHDSC fait des investissements additionnels dans le marché du travail et le perfectionnement des compétences des Autochtones. Ces investissements aideront les femmes et les hommes autochtones, non seulement à acquérir des connaissances critiques, mais également à tirer profit des possibilités d'emploi actuelles.
Dans le budget de 2008, le gouvernement s'est engagé à revoir le Programme d'éducation postsecondaire du ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada, afin de s'assurer que ce dernier est bien coordonné avec les autres programmes et qu'il apporte aux étudiants inuits et des premières nations le soutien dont ils ont besoin pour persévérer dans leurs études et obtenir leurs diplômes.
Les membres du comité se rappelleront peut-être que le Programme d'éducation postsecondaire a fait l'objet de plusieurs examens au cours des dernières années par le gouvernement du Canada — y compris par votre comité en 2006 — et par des évaluateurs externes.
[Français]
Parmi les observations, notons que le programme actuel ne garantit pas des fonds aux étudiants les plus nécessiteux, et que les jeunes Inuits et les premières nations, surtout ceux qui vivent dans une réserve, ont une connaissance limitée de la série de mesures qui assurent le financement des études postsecondaires.
[Traduction]
Il faut diffuser des renseignements plus pertinents sur les résultats du Programme, de façon à ce que le gouvernement améliore sa façon de rendre des comptes à la population canadienne.
Dans le contexte de l'examen actuel du Programme, nous voulons déterminer la façon d'élargir au mieux l'accès des étudiants à l'éducation postsecondaire, et veiller à ce qu'ils bénéficient pleinement des ressources actuelles. De plus, cet examen pourrait donner lieu à des recommandations sur le meilleur moyen de soutenir les étudiants inuits et des premières nations grâce à une meilleure complémentarité entre le Programme et les autres programmes du gouvernement du Canada. Il s'agira également de garantir que les étudiants les plus nécessiteux reçoivent des fonds, et que le Programme est en mesure de rendre des comptes aux étudiants autochtones et à tous les Canadiens.
L'examen portera sur les obstacles financiers et non financiers que doivent surmonter les étudiants. Par exemple, les étudiants peuvent sous-estimer le coût des études collégiales et universitaires, ou peuvent ne pas s'informer sur les autres types d'aide financière qui leur sont offerts. Nous savons que les étudiants des premières nations sont plus susceptibles d'être âgés, d'être des femmes et d'avoir des enfants, ce qui accroît les difficultés qu'ils doivent surmonter pour terminer leurs études. Ils sont plus susceptibles d'interrompre leurs études pour travailler. Bien que le nombre de ces barrières existent également chez les étudiants non autochtones, nous savons qu'elles sont plus présentes dans le cas des étudiants inuits et des premières nations qui vivent dans des régions éloignées et isolées.
Nous procédons actuellement aux étapes initiales de l'examen, et nous voulons consulter d'autres personnes à mesure que les travaux avanceront, particulièrement les étudiants et leurs familles, mais aussi les dirigeants des premières nations, qui sont les principaux responsables de la distribution du financement aux étudiants dans le cadre du Programme. L'un des moyens que les éducateurs ont trouvé pour améliorer l'accès aux études postsecondaires est d'offrir aux étudiants une base solide de connaissances tôt dans leur parcours scolaire.
Voilà qui est particulièrement essentiel dans le cas des élèves inuits et des premières nations, étant donné leur faible taux d'obtention du diplôme d'études secondaires. Pour obtenir de meilleurs résultats au niveau postsecondaire, il faut améliorer les résultats au niveau secondaire. C'est pourquoi, en plus de revoir le Programme, nous explorons d'autres moyens d'améliorer l'éducation des enfants des premières nations. Nous déployons entre autres des efforts pour rehausser l'éducation de la maternelle à la 12e année, mieux soutenir les initiatives de développement économique des Autochtones et améliorer les initiatives de développement des compétences et de perfectionnement professionnel, gérées en grande partie par Ressources humaines et Développement des compétences Canada, en partenariat avec les provinces et les territoires.
[Français]
J'aimerais profiter de l'occasion pour vous parler des travaux en cours à l'AINC pour jeter les bases d'améliorations à long terme de l'éducation. Le 1er décembre 2008, le ministère a lancé deux nouveaux programmes d'éducation: le Programme de réussite scolaire des étudiants des Premières nations, et le Programme des partenariats en éducation.
[Traduction]
Le Programme de réussite scolaire des étudiants des Première nations appuiera les éducateurs des premières nations dans les réserves et les aidera à créer des plans de réussite, à évaluer les élèves et à mettre en place un système de mesure du rendement pour suivre les progrès réalisés par les écoles et les élèves, et en rendre compte. Plus précisément, le Programme offrira de l'appui aux éducateurs des premières nations pour ce qui est de la planification et de l'apport d'améliorations dans trois domaines prioritaires, soit l'alphabétisation, le calcul et la persévérance scolaire.
Dans le cadre du Programme des partenariats en éducation, nous tentons d'obtenir la collaboration des éducateurs des premières nations et des provinces pour améliorer le rendement scolaire des élèves autochtones dans les écoles des premières nations et des provinces. Le premier tour de propositions s'est terminé le 16 février — il n'y a donc que quelques jours. Nous ne faisons donc que commencer notre collaboration avec les premières nations et les provinces pour mettre en oeuvre ces programmes dans tout le pays.
La qualité de l'éducation des élèves autochtones à l'extérieur des réserves est un sujet extrêmement important pour les Bureaux de l'interlocuteur fédéral auprès des Métis et des Indiens non inscrits, ou le BIF, comme nous l'appelons. Ce dernier collabore étroitement avec les provinces, les organisations autochtones nationales et provinciales ainsi que les ministères et organismes fédéraux pour améliorer la qualité de l'éducation des Canadiens autochtones à l'extérieur des réserves. Le BIF collabore avec plusieurs provinces, universités et autres intervenants à des projets précis visant à répondre aux besoins des étudiants autochtones intégrés dans les systèmes provinciaux. AINC travaille également avec les dirigeants de quatre organismes inuits et de provinces et territoires clés à l'élaboration d'un accord sur l'éducation des Inuits et une stratégie nationale complémentaire sur l'éducation des Inuits. Nous serions très heureux de vous donner d'autres détails au sujet de ces initiatives, si les membres le désirent.
Monsieur le président, des mesures ont déjà été prises par les différents services ministériels en vue d'améliorer l'accès à l'éducation postsecondaire pour les jeunes Autochtones. Il est évident que, vu les importants défis auxquels est confrontée cette population en pleine croissance, il n'y a pas de solution simple, mais nous croyons néanmoins que l'examen que nous avons déjà lancé et les améliorations apportées au système d'éducation de la maternelle à la 12e année finiront par aider les étudiants des premières nations et inuits à atteindre leurs objectifs scolaires et à apporter une plus grande contribution à leurs collectivités et au Canada dans son ensemble.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir offert cette occasion d'entretenir les membres de votre comité de ce sujet important.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour à vous tous. Je suis très heureux de vous revoir.
S'agissant de la formule de financement général — c'est-à-dire le plafond de 2 p. 100 qui s'applique actuellement — les gens s'accordent généralement pour dire que cette dernière ne suit pas le rythme auquel augmente le coût de l'éducation de jeunes Autochtones. Nous savons également que dans les collectivités autochtones, la population croît rapidement — selon certaines estimations, le taux de croissance est de 6,2 p. 100. D'autres estimations indiquent qu'il existe un écart grandissant, et plus précisément, que l'écart de financement entre 1996 et 2005 est de l'ordre de 1,7 milliards de dollars; de plus, d'après les projections, le déficit pourrait atteindre 304 millions de dollars en 2010.
Donc, dans le contexte des examens, des vérifications et des études que vous effectuez, avez-vous réfléchi à cet aspect du problème? Dans la correspondance que j'ai lue — la lettre du ministre, la réponse au rapport du Comité permanent sur l'éducation postsecondaire, par exemple — je ne vois aucune indication de l'éventuelle intention du gouvernement d'éliminer ce plafond de 2 p. 100 et d'élaborer une véritable formule de financement qui traduit les coûts réels dus à l'accroissement de la population.
Donc, je vous pose cette question en premier: Avez-vous envisagé d'éliminer le plafond de 2 p. 100 et d'établir une formule de financement différente?
:
Nous pouvons certainement vous renseigner à ce sujet. Peut-être pourrions-nous vous en faire un bref résumé et vous fournir d'autres détails par la suite, si vous le souhaitez.
Il y a une série de recommandations sur l'amélioration des renseignements qui sont disponibles sur Internet, et nous avons fait pas mal de travail nous-mêmes, pour ce qui est d'améliorer le site Web du ministère, et en collaboration avec RHDSC. Il y a aussi le site Web de Ciblétudes qui réunit beaucoup de renseignements. Il existe également le Portail des Autochtones au Canada, qui est un site Web qui présente un vaste ensemble de renseignements sur les programmes postsecondaires touchant l'ensemble des ministères et organismes du gouvernement. Donc, nous avons déployé beaucoup d'efforts dans ce domaine.
Il y a eu également une recommandation au sujet du plafond de 2 p. 100. Nous en avons déjà discuté. Cela continue d'être un défi pour le ministère.
La troisième recommandation porte sur l'accroissement du budget affecté aux programmes postsecondaires, compte tenu de l'accroissement des besoins dans ce domaine et, comme vous le savez, depuis lors, le plafond de 2 p. 100 continue de s'appliquer.
Il y avait une autre recommandation concernant le nombre d'apprenants inuits et des premières nations qui pourrait être admissible. Nous ne possédons pas ce genre de renseignements très détaillés. Plusieurs chiffres ont été mentionnés, mais nous n'avons pas vraiment réalisé de progrès dans ce domaine.
Pour ce qui est de la collecte de données en général, vous avez fait une série de recommandations à ce sujet, et nous sommes heureux de pouvoir vous faire part de certains progrès. Nous avons récemment obtenu des fonds pour l'élaboration d'un système de données sur l'éducation et l'enseignement postsecondaires, et nous sommes convaincus que ce dernier va nous fournir de bien meilleures statistiques dans l'ensemble.
Merci encore une fois à nos témoins pour leur présence aujourd'hui.
Je voudrais commencer par rappeler la baisse du nombre d'étudiants. L'étude menée en 2004 sur le financement des bourses d'études du millénaire indiquait que cette baisse du nombre d'étudiants serait éventuellement due au fait que les niveaux de financement sont restés inchangés alors que les coûts ont augmenté. D'ailleurs, je pense que personne ne sera étonné d'apprendre que, si les bandes ont du mal à assurer des services à un nombre d'étudiants qui est nettement supérieur en ce moment, c'est simplement parce que les coûts des services coûtaient tant il y a quelques années alors qu'il en coûte davantage à l'heure actuelle, ce qui explique en partie la baisse qui a été observée.
Je voudrais revenir sur l'excellent travail réalisé par le comité dans un rapport déposé en 2006. En 2000, la vérificatrice générale a indiqué que, entre 1991 et 1999, au moins 22 études ont été menées sur l'éducation, à la fois le réseau de la maternelle à la 12e année et le niveau postsecondaire, en ajoutant que le coût total de ces études « était inconnu » et que « aucun des rapports qui en découlent et dont nous avons été mis au courant ne s'accompagne d'un plan de mise en oeuvre ministériel indiquant comment et par qui les mesures correctrices nécessaires seraient prises, ainsi que le calendrier et les coûts… ». Cette observation remonte à 2000.
En 2004, la vérificatrice générale a insisté de nouveau sur le fait que le ministère avait, encore une fois, mené toutes sortes d'études, études qui n'avaient pas débouché sur énormément de résultats concrets. Au chapitre 5.61 de son rapport, elle dit que « le ministère a informé le gouvernement qu'un examen exhaustif de la politique était en cours » et que ce dernier « s'est engagé à préparer des recommandations, en collaboration avec les premières nations, en vue de mettre à jour le cadre stratégique et la méthode d'exécution du Programme d'ici à 2003 ».
Le comité a décidé, au moment d'effectuer son étude en 2006, d'examiner le programme postsecondaire, même si nous reconnaissons tous que le parcours de la maternelle à la 12e année constitue une période de préparation essentielle pour les études postsecondaires, c'est parce que le ministère était en train d'examiner ses programmes d'éducation primaire et secondaire en vue d'élaborer de nouveaux cadres stratégiques et de gestion qui seraient mis en oeuvre au début de 2007. Or ces cadres ne se sont pas matérialisés jusqu'à présent.
Donc, quand j'entends parler d'un autre examen… Quand je siégeais au Comité permanent de la condition féminine, les responsables d'organisations féminines nous parlaient du fait que, dans leurs bureaux qui tombaient en morceaux, elles se servaient des multiples rapports qui n'avaient jamais rien donné de concret pour redresser leur table. Il semble qu'il en va de même pour le secteur de l'éducation, à la fois élémentaire et postsecondaire.
D'ailleurs, j'ai un autre point à soulever à ce sujet. Entre 2004 et 2006, le MAINC a travaillé avec l'Assemblée des Premières nations pour renouveler les autorisations visant le Programme d'éducation postsecondaire. Qu'est-il arrivé à cet examen des autorisations? Y a-t-il eu un rapport à ce sujet?
:
Oui, avec plaisir. Monsieur le président, je voudrais énumérer un certain nombre d'éléments qui nous semblent problématiques.
Premièrement, nous savons tous, me semble-t-il, que le nombre d'étudiants qui participent au programme a baissé au cours des 10 dernières années. C'est quelque chose qui nous préoccupe beaucoup.
D'autres études indiquent que très peu de jeunes membres des premières nations et Inuits sont au courant de toute la panoplie de programmes d'aide aux étudiants qui existent. Voilà donc une autre chose qui nous inquiète, parce qu'il existe beaucoup de possibilités; il n'y a pas que le Programme d'aide à l'éducation postsecondaire qu'exécute le MAINC.
Nous savons également qu'il existe de nombreux obstacles à la réussite scolaire, et qu'un programme simple d'aide financière aux étudiants ne permet pas nécessairement d'éliminer ces obstacles. Il nous faut donc réfléchir aux éléments d'une approche plus holistique et intégrée en ce qui concerne l'aide à l'éducation postsecondaire.
Des préoccupations ont également été exprimées au sujet du degré d'équité relativement à l'accès au financement. Les crédits sont distribués au niveau des collectivités, ce qui suppose que les besoins en matière d'éducation postsecondaire sont les mêmes dans toutes les collectivités du pays. Or nous savons que ce n'est pas le cas.
De plus, la façon de s'assurer que les étudiants dont les besoins sont les plus impérieux obtiennent un maximum d'aide suscite une question. Encore une fois, le type de programme que nous exécutons actuellement ne nous permet pas d'en être sûrs.
Enfin, que faut-il faire pour mieux rendre des comptes, comme le demande le comité — et pour la gouverne des Canadiens en général — sur les résultats obtenus par l'entremise de ce programme? Encore une fois, cela suppose un certain nombre de défis à relever, vu la structure actuelle du Programme.
Donc, nous faisons face à un ensemble de problèmes de tout ordre.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais, tout d'abord, remercier nos témoins pour leur présence aujourd'hui.
Plusieurs fois aujourd'hui, il a été question du rapport rédigé par le comité en 2006. Bien entendu, je me souviens d'avoir participé à cette étude, et je pense qu'il en est découlé bon nombre d'excellentes recommandations. Il reste que je voudrais rappeler aux membres du comité que le gouvernement a déposé une réponse au rapport en question.
Un certain nombre d'éléments clés manquent encore en ce qui concerne cette réponse. M. Bélanger a mentionné les différentes enveloppes budgétaires qui sont disponibles. M. Duncan a dit que nous n'aurons pas un tableau complet si nous contentons de tenir compte du financement fourni par le MAINC.
Si vous me permettez, je voudrais vous citer quelques passages du rapport pour la gouverne des membres du comité, étant donné que certains membres sont nouveaux.
Voici:
Le gouvernement est d'avis qu'il faut invoquer la notion de responsabilité partagée lorsqu'il s'agit d'offrir des mesures de soutien pour l'éducation postsecondaire des Autochtones, de sorte qu'il faut explorer toute la gamme des ressources disponibles, qu'il s'agisse de sources publiques et institutionnelles, d'organismes à but non lucratif ou du secteur privé. Par conséquent, l'apprenant peut demander une aide financière non seulement aux programmes d'éducation postsecondaire d'Affaires indiennes et du Nord Canada, mais aussi au Programme canadien de prêts aux étudiants (PCPE), à la Fondation nationale des réalisations autochtones, des bourses d'études canadiennes du millénaire et aux organismes du secteur privé qui offrent des bourses, et compter aussi sur ses propres ressources et leur famille. Par ailleurs, un programme d'études autochtones pourrait simultanément recevoir des subventions d'un programme d'Affaires indiennes et du Nord Canada, être offert par un établissement subventionné par la province et être parrainé par une fondation à but non lucratif ou une entreprise.
Je continue:
Parallèlement, le gouvernement reconnaît qu'il est essentiel de surveiller et de réévaluer en continu les programmes fédéraux. Les questions liées au financement de l'éducation postsecondaire seront examinées dans le cadre de l'examen nécessaire des programmes d'éducation d'Affaires indiennes et du Nord Canada. Il faut toutefois le faire tout en mesurant les résultats, en évaluant l'efficacité des programmes et en explorant d'autres modèles.
Je sais que cette introduction a pu vous paraître un peu longue, mais pour moi, ces extraits abordent directement le danger d'une approche simpliste qui consisterait à penser qu'il suffit d'augmenter le budget et d'éliminer le plafond de 2 p. 100 pour faire disparaître tous les problèmes. Pour moi, il est essentiel que nous continuions à surveiller et à évaluer l'ensemble de nos programmes d'éducation, car cela profite non seulement aux contribuables du Canada, mais à l'ensemble des membres des premières nations, et notamment les étudiants qui veulent accéder à ce programme. Plus les crédits sont utilisés efficacement, plus les étudiants pourront en profiter. Je tenais donc à dire cela publiquement.
S'il me reste encore du temps, j'aimerais vous demander de nous expliquer un peu plus les deux nouveaux programmes que vous avez mentionnés dans votre exposé liminaire. Si j'ai bien compris, il s'agit du Programme de réussite scolaire des étudiants des premières nations et du Programme des partenariats à l'éducation. Des sommes importantes seront investies dans ces deux programmes au cours des cinq prochaines années. Pourriez-vous donc nous donner d'autres détails à ce sujet? Ces précisions seraient bien utiles pour nous qui sommes de nouveaux membres du comité.
Le Programme de réussite scolaire, qui représente le premier élément, vise surtout à améliorer les résultats scolaires. Il peut comporter toute une série d'activités, mais il suppose, entre autres, l'administration de tests aux étudiants, la préparation de plans de réussite scolaire pour l'étudiant et pour l'école, le tout en vue d'améliorer le taux de réussite scolaire des étudiants.
Le deuxième élément est celui du Programme du partenariat en éducation. Il s'agit là de partenariats tripartites entre les provinces et les territoires, le gouvernement du Canada et les premières nations. Il s'agit dans ce cas d'essayer de profiter des atouts de tous afin d'améliorer les résultats scolaires.
Je tiens à préciser, pour la gouverne du comité, que 40 p. 100 des enfants qui résident normalement dans la réserve fréquentent des écoles publiques. Donc, à notre avis, il ne suffit pas d'améliorer les écoles dans la réserve; il faut également s'efforcer d'améliorer les programmes d'éducation destinés aux étudiants autochtones et les résultats scolaires des étudiants autochtones hors réserve. Cela suppose, évidemment, un partenariat étroit avec les gouvernements provinciaux et territoriaux.
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Merci, monsieur le président.
Si vous permettez, je voudrais revenir un peu sur la discussion de tout à l'heure.
Quand les membres du comité demandent à combien se monte le budget et qu'on leur cite un chiffre important, certains réagissent en disant: Mon Dieu, c'est beaucoup d'argent. Mais il faut toujours comparer ce budget aux besoins réels qui existent. Je pense que tous s'accordent à reconnaître que, en ce qui concerne l'éducation primaire et secondaire chez les Autochtones, il existe actuellement un écart entre les crédits qui sont fournis et les budgets qui sont nécessaires. Cet écart existe.
Je sais qu'il existe une certaine résistance à l'idée d'éliminer le plafond de 2 p. 100, même si le gouvernement fédéral, ou plutôt le gouvernement conservateur, a fait savoir qu'il avait augmenté les sommes versées aux provinces au titre du Transfert canadien en matière de programmes sociaux. Ils l'ont certes augmenté mais, pour les Autochtones, le plafond est toujours de 2 p. 100. Pourquoi hésite-t-il à éliminer le plafond de 2 p. 100? J'aimerais qu'on m'explique pourquoi il y a cette résistance.
Ma deuxième question s'adresse à M. MacDonald. Je suis très heureux de vous revoir.
Le comité a recommandé au gouvernement qu'il ouvre des consultations sur l'accès aux études postsecondaires chez les Métis, les Indiens non inscrits et les Autochtones vivant en milieu urbain. Y en a-t-il eu, l'idée étant d'affecter les crédits disponibles au titre de l'aide fédérale aux groupes autochtones en s'appuyant sur le modèle du PAENP?
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Monsieur Russell, je suis très heureux de vous revoir.
Pour répondre à votre question, il y a des consultations permanentes auprès du Ralliement national des Métis et du Congrès des peuples autochtones en vue de cerner leurs besoins en matière d'éducation et leurs aspirations par rapport à toute la gamme des services et programmes d'éducation.
Cela dit, le programme actuel d'éducation secondaire exécuté par AINC n'est pas actuellement destiné aux étudiants métis. D'ailleurs, je ne pense pas qu'il soit prévu pour le moment de modifier les critères du programme de façon à y inclure les étudiants métis. Par contre, le gouvernement fait toutes sortes de gros investissements, et je pense que M. Yeates et Mme Cram vous les ont déjà un peu résumés.
En plus des sommes qui sont versées aux provinces et des crédits auxquels ont accès les étudiants métis en vertu du Programme canadien des prêts aux étudiants, il existe plusieurs programmes de bourses qui sont destinés aux Métis. Certains de ces programmes sont financés par la Fondation nationale des réalisations autochtones, qui a été financée par le gouvernement fédéral; d'autres le sont par le ministère de la Santé, et ce notamment en ce qui concerne les bourses accordées aux Métis; d'autres encore sont financés par notre ministère, en consultation avec les établissements.
Donc, pour le moment, il n'existe aucun programme qui vise spécifiquement les étudiants métis, un peu comme le ministère le fait actuellement pour les étudiants inuits ou membres des premières nations.
Au paragraphe 5.3, il est justement question du fait que le ministère… Disons qu'il y a plusieurs mentions au sujet du manque d'information. Nous avons déjà vu que vous êtes en train d'élaborer un système, mais le ministère ne sait pas si les fonds affectés au programme sont suffisants pour aider les étudiants admissibles. En conséquence, je trouve un peu inquiétant que d'aucuns pensent — et la vérificatrice générale l'a même laissé entendre — que le financement n'est vraiment pas suffisant pour répondre aux besoins actuels.
Nous savons aussi que, dans de nombreuses collectivités autochtones, l'un des facteurs qui empêchent les enfants de fréquenter l'école est la pauvreté. Nous savons que les taux de pauvreté dans les réserves sont nettement supérieurs à ceux qui existent dans le reste du Canada. Bien souvent, les membres des premières nations qui vivent dans les réserves sont classés au même rang que les habitants du tiers monde selon l'indice du développement humain.
Or, quand j'entends parler des possibilités qui sont examinées actuellement — par exemple, passer par le Programme canadien des prêts aux étudiants ou ne plus offrir des subventions correspondant à 100 p. 100 des frais… Nous savons déjà que les étudiants autochtones qui veulent fréquenter l'école font face à de nombreux obstacles. Je ne me rappelle plus le pourcentage précis, mais je sais qu'une certaine proportion de femmes vont à l'école, et vous-même vous nous avez fait remarquer qu'elles ont souvent des responsabilités additionnelles liées à la garde d'enfants et aussi, selon les informations anecdotiques que nous avons recueillies, la garde des aînés de leurs collectivité.
Donc, par rapport aux possibilités, pourriez-vous me dire quels autres moyens vous envisagez de prendre pour éliminer les barrières à l'éducation postsecondaire, et notamment celles de la pauvreté?
:
Merci, monsieur Bélanger.
Chers collègues, nous allons lever la séance dans une minute ou deux, mais je désire attirer votre attention sur une ou deux petites choses avant de conclure.
Premièrement, le ministre sera présent lors de notre première séance sur le projet de loi C-5 mardi prochain. De même, il semble — même si je ne peux pas vous le confirmer — qu'il soit en mesure d'assister à la séance que nous avons prévue sur le Budget supplémentaire (C), qui est prévue pour le mardi d'après.
J'attire également votre attention sur certains documents qui ont été mis en circulation aujourd'hui — d'abord, un document parlementaire et, deuxièmement, notre calendrier de travail pour les deux prochaines semaines, comme nous vous l'avions promis. Vous devriez avoir cela dans votre documentation. Assurez-vous de l'avoir. Si vous ne l'avez pas, veuillez vous adresser au greffier à la fin de la réunion.
[Français]
De la part des membres du comité, je vous remercie pour vos présentations de ce matin. Je suis certain qu'elles nous seront très utiles pour nos discussions futures.
Merci beaucoup et à mardi prochain, à 9 heures.
La séance est levée.