:
Merci beaucoup, madame la vice-présidente et membres du comité, de nous avoir invités à être ici aujourd'hui.
Je m'appelle Dominique La Salle. Je suis directeur général intérimaire pour la sécurité du revenu et le développement social à RHDSC. Je comprends que vous êtes intéressés à ce qu'on vous brosse un tableau du système de revenu de retraite canadien, des dispositions d'exclusion du RPC, de la couverture offerte par les régimes de pension agréés ainsi que des rôles gouvernementaux dans le domaine des pensions.
Mon exposé sera bref. Mon collègue, Thomas Shepherd, directeur de la Division de la retraite et du vieillissement de RHDSC, prendra la parole après moi. Je voudrais aussi remercier mes collègues, Heather Bordeleau, directrice des politiques du RPC, et Nathalie Martel, directrice des Politiques de la sécurité de la vieillesse, qui m'accompagnent ici aujourd'hui. Chacun de mes collègues est responsable de plus de 30 milliards de dollars de dépenses par année, et ils m'aideront à me sortir de toute situation difficile dans laquelle je me mettrai.
Je vous ferai un bref survol du système de revenu de retraite et j'aborderai les éléments du système public.
[Français]
Le principal rôle du système de revenu de retraite est de fournir aux Canadiens un revenu stable et adéquat durant leur retraite. Le système vise deux objectifs clés: le premier consiste à prévenir et à atténuer les situations de faible revenu parmi les Canadiens de 65 ans et plus, et le second a pour but d'aider les Canadiens à ne pas subir de diminution importante de leur niveau de vie au moment de prendre leur retraite.
Le système de revenu de retraite du Canada comporte trois piliers. Le premier, la Sécurité de la vieillesse, est une pension publique pratiquement universelle offerte à 98 p. 100 des Canadiens de 65 ans et plus. Quelque 4,4 millions d'aînés touchent des prestations annuellement, dont 2,5 millions de femmes et 1,9 million d'hommes.
Les pensionnés de la Sécurité de vieillesse avec peu ou pas d'autres revenus ont également droit au Supplément de revenu garanti. En 2008, on recensait 1,6 million de bénéficiaires de ce supplément, dont 1 million de femmes et 600 000 hommes. Le montant annuel moyen de la Sécurité de la vieillesse est de 489 $ par mois. Le montant actuel moyen du Supplément de revenu garanti pour une personne seule est de 447 $ par mois.
Le deuxième pilier est le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec. Ces régimes sont des pensions à cotisation obligatoire pour les travailleurs, financés à parts égales par l'employeur et l'employé. En 1980, on recensait 8,4 millions de cotisants au RPC, dont 5,1 millions étaient des hommes et 3,3 millions, des femmes.
En 2007, le nombre de travailleurs cotisant au programme s'est accru de façon substantielle pour atteindre 12,5 millions de personnes. La hausse était davantage prononcée dans le cas des femmes avec un total de 5,9 millions de cotisantes. Celles-ci représentent actuellement 47 p. 100 de tous les cotisants. En juillet 2009, 50,5 p. 100 des prestataires de pension de retraite étaient des femmes. Les prestations mensuelles moyennes sont de 578 $ pour les hommes et 368 $ pour les femmes.
Les deux premiers piliers de notre système que je viens de décrire ont joué un rôle déterminant dans la réduction de la pauvreté chez les aînés. À ce chapitre, le Canada est un leader mondial. Le régime public, que constituent ces deux piliers, donne une base modeste sur laquelle se bâtit la sécurité financière à la retraite.
Mon collègue parlera du troisième pilier, qui est volontaire, et qui se compose essentiellement des régimes de pension agréés et des régimes enregistrés d'épargne-retraite.
[Traduction]
Examinons maintenant comment le système de pension publique aide les femmes.
Le système de pension publique du Canada tient compte des contributions que tous les Canadiens font à la société, y compris l'apport important de ceux qui renoncent à une participation à la main-d'oeuvre rémunérée pour rester à la maison et prendre soin de leurs enfants ou d'autres personnes à charge. Historiquement, ce groupe a été composé en grande partie de femmes, et la chose est encore vraie aujourd'hui même si davantage d'hommes prodiguent des soins. La SV et le RPC contiennent plusieurs caractéristiques visant plus particulièrement à protéger le bien-être financier des femmes. J'en dirai davantage sur ces éléments après avoir brossé un tableau général des programmes du secteur public du Canada.
Les prestations de la SV ont pour objet d'assurer une sécurité du revenu partielle aux Canadiens âgés en reconnaissance de leurs contributions à la société et à l'économie canadienne. Comme les antécédents professionnels ne représentent pas un facteur dans la détermination de l'admissibilité, ceux qui ont peu ou pas de lien avec le travail rémunéré peuvent toucher des prestations de la SV. Cette caractéristique est particulièrement utile pour les femmes qui peuvent avoir interrompu plusieurs fois leur participation sur le marché du travail, ou pour celles qui sont restées au foyer plutôt que de se joindre à la main-d'oeuvre rémunérée.
Au nombre des prestations offertes dans le cadre de la SV, mentionnons la pension mensuelle de base de la SV, le supplément du revenu garanti pour les aînés à faible revenu, les allocations pour les conjoints à faible revenu et les conjoints de fait de bénéficiaires du SRG, ou les allocations aux survivants âgés de 60 à 64 ans. Le SRG est une prestation fondée sur le revenu dans le cadre de la SV, et donne l'assurance que le revenu global des aînés ne chutera pas sous un certain seuil. Toutes les prestations sont indexées à un rythme trimestriel afin de préserver la valeur de la SV au fil du temps.
Les prestations de la SV aident tous les aînés, mais particulièrement les femmes. Ces dernières représentent plus de la moitié des pensionnés de la SV, les deux tiers des bénéficiaires du SRG et 90 p. 100 des bénéficiaires de l'allocation au conjoint. En fait, les allocations au conjoint visent directement les événements de la vie qui ont une incidence plus fréquente sur les femmes étant donné les probabilités plus grandes qu'elles deviennent veuves.
En 2007, on a haussé à 3 500 $ l'exemption de gains, qui se situait à 500 $ auparavant, afin que les bénéficiaires puissent conserver une plus grande part des prestations de SRG qui leur sont versées. Les femmes composent plus de la moitié des bénéficiaires qui profiteront de cette mesure.
De son côté, le Régime de pensions du Canada offre aux cotisants et à leurs familles un remplacement du revenu de base à la retraite en cas d'invalidité ou de décès d'un salarié. Il englobe les travailleurs dans tous les secteurs de l'économie, y compris ceux qui travaillent dans le cadre d'arrangements de travail atypique et les travailleurs autonomes, parmi lesquels on compte un grand nombre de femmes.
La protection offerte aux cotisants compte plusieurs dispositions du RPC qui reconnaissent la valeur du travail non rémunéré. C'est le cas notamment de la clause d'exclusion générale, la clause d'exclusion pour élever des enfants, le partage des crédits, le partage de la pension et la rente de conjoint survivant. Les femmes sont les principales bénéficiaires d'un bon nombre de ces prestations et dispositions.
La clause d'exemption générale du RPC permet d'exclure du calcul des prestations de pension 15 p. 100 des mois ou années au cours desquelles les gains ont été les plus faibles. Cette disposition a été instituée afin de contrebalancer les périodes de temps qu'une personne a passées hors de la main-d'oeuvre rémunérée, quelle qu'en soit la raison. Par conséquent, elle permet à certains aidants naturels de contrebalancer les répercussions financières négatives des absences du travail rémunéré sur leur pension de retraite du RPC. La semaine dernière, une loi a été déposée devant le Parlement pour hausser cette disposition à 16 p. 100 en 2012 et à 17 p. 100 à compter de 2014. En bout de ligne, les prestations seraient protégées pour une durée maximale de huit ans contre des cotisations réduites ou nulles au régime.
La clause d'exclusion pour élever des enfants aide les parents qui traversent des périodes pendant lesquelles leurs gains étaient faibles ou nuls parce qu'ils s'occupaient d'enfants de moins de sept ans, en excluant ces années du calcul de leur pension de retraite du RPC. Cette mesure est particulièrement utile pour les femmes, qui sont plus susceptibles de réduire leurs activités sur le marché du travail pour s'occuper de jeunes enfants.
Le RPC permet le partage des crédits, c'est-à-dire la répartition des crédits de cotisation au RPC à l'occasion du divorce ou de la séparation d'époux ou à la rupture d'une union de fait. Cette mesure permet aux anciens époux et conjoints de fait de recevoir en parts égales des crédits du RPC gagnés durant la période de cohabitation. Par le biais du partage de crédits, le RPC reconnaît les contributions faites aux familles et à la société par les deux conjoints par le travail rémunéré, le travail non rémunéré au foyer ou les deux. Le partage donne l'assurance que les anciens conjoints reçoivent une part égale des crédits du RPC, qui sont le fruit d'efforts conjoints. En 2005, 95 p. 100 de tous les demandeurs de crédits partagés étaient des femmes, dont la majorité ont pu profiter de cette disposition.
Les couples qui touchent déjà des pensions de retraite du RPC ont droit au partage de la pension. Les époux et les conjoints de fait engagés dans une relation continue peuvent partager en proportions égales leurs pensions de retraite du RPC, en prenant en considération leur période de cohabitation. Dans les situations où un époux ou un conjoint de fait a enregistré des gains largement supérieurs à ceux de l'autre personne, cette mesure pourrait permettre au couple de réaliser des économies fiscales. Dans les cas où une femme a peu ou pas cotisé au RPC, le partage de pensions peut donner lieu à un paiement en son propre nom.
En outre, le RPC offre une rente de survivant aux conjoints admissibles en cas de décès d'un cotisant. Des critères tels que l'âge du survivant, le fait qu'il ait ou non des enfants à charge ou qu'il souffre d'une invalidité sont pris en compte dans la détermination de l'admissibilité et le montant des prestations de pension. En 2008, 84 p. 100 des survivants étaient des femmes.
Au moyen du régime d'assurance sociale comme le RPC, le gouvernement s'efforce de trouver un équilibre abordable entre la protection des femmes durant des périodes de gains faibles ou nuls et l'obligation de cotiser. Compte tenu de son universalité, de sa transférabilité, de sa durabilité financière à long terme, des prestations indexées et des politiques favorables à la famille, le RPC constitue un régime de pensions de classe internationale.
Les assises financières du régime sont solides. En se fondant sur le taux de cotisation actuel, l'actuaire en chef du Canada a conclu que le régime demeurerait viable pour les 75 prochaines années.
Je céderai maintenant la parole à mon collègue, Thomas Shepherd.
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Je parlerai maintenant de l'efficacité avec laquelle le système dans l'ensemble a atteint ses objectifs, en mettant l'accent sur la situation des femmes. Puis, j'approfondirai davantage le pilier privé du système et je répondrai à vos questions sur la couverture du régime de pension et des régimes à prestation et à contribution définis.
En général, les niveaux de revenus pour les aînés ont connu une hausse. En 1980, le revenu moyen après impôt pour les aînés dans une famille de deux personnes ou plus était de 33 600 $. Cette moyenne a atteint 40 000 $ en 2005. Dans le cas des femmes âgées seules, le revenu moyen après impôt a augmenté pour passer de 13 300 $ en 1980 à 19 100 $ en 2005. Dans le cas des hommes âgés seuls, ce montant est passé de 14 000 $ à 20 000 $ durant la même période.
La fréquence du faible revenu chez les aînés a diminuée de façon radicale pour tous les types de familles depuis 1980. Le pourcentage d'aînés vivant sous le seuil du faible revenu après impôt en 1980 atteignait 21,4 p. 100. En 2007, il avait diminué à 4,8 p. 100. Les aînés vivant seuls, qu'ils soient homme ou femme, ont vécu la même tendance. En 1980, le pourcentage de femmes âgées vivant seules avec un faible revenu s'établissait à 57 p. 100, comparativement à 47 p. 100 pour les hommes. En 2007, seulement 14,3 p. 100 des femmes vivaient sous le seuil du faible revenu, alors que les hommes seuls faisaient un peu mieux avec 13 p. 100. Cette tendance à la baisse devrait se poursuivre dans l'avenir chez les femmes compte tenu de leur participation croissante à la main-d'oeuvre et aux cotisations au RPC, aux régimes privés et aux REER.
Les sources de revenu de retraite diffèrent selon le sexe. Les femmes s'appuient davantage sur le système public que les hommes. Toutefois, la composition du revenu de retraite des femmes s'est modifiée avec le temps. Il est survenu un virage dans les sources de revenu des femmes à la retraite qui témoigne de leur participation accrue dans la main-d'oeuvre rémunérée. Entre 1980 et 2005, la proportion de femmes ayant recours au système public est restée la même, soit environ 52 p. 100, sauf que la source principale est passée de la SV et du SRG à des pensions publiques reliées au travail, soit 13,7 p. 100 venant du RPC en 1990 comparativement à 20 p. 100 en 2005. On a également constaté un changement dans d'autres sources de revenu pour les femmes, avec une proportion accrue du revenu provenant des régimes de pension agréés et des REER, à savoir 11,6 p. 100 en 1990 par rapport à 27,3 p. 100 en 2005.
Les modifications survenues dans l'activité sur le marché du travail ont également joué un rôle prépondérant dans la composition changeante du revenu de retraite des femmes. En 1976, 46 p. 100 des femmes âgées de 15 ans ou plus faisaient partie de la main-d'oeuvre rémunérée. En 2008, cette proportion s'était accrue pour atteindre 63 p. 100. Dans le cas des hommes, on constate une légère baisse pour cette période de référence, à savoir de 78 à 73 p. 100. Plus surprenant encore, c'est la hausse du nombre de femmes âgées de 25 à 44 ans qui participent à la main-d'oeuvre rémunérée: 54 p. 100 en 1976 comparativement à 82 p. 100 en 2008.
La participation accrue des femmes à la main-d'oeuvre a entraîné des hausses dans les cotisations aux régimes de pension agréés et aux REER. En 1979, 36,1 p. 100 des femmes dans la population active souscrivaient à un RPA alors qu'en 2006, la protection s'élevait à 38,9 p. 100. Toutefois, la protection globale du RPA pour les travailleurs a chuté et est passée de 45,8 p. 100 à 38 p. 100. La raison en est que la protection offerte aux hommes a diminué pour passer de 52 p. 100 en 1979 à 37,5 p. 100 en 2006. Essentiellement, le taux de protection des RPA chez les femmes a surpassé celui enregistré chez les hommes en 2007.
Fait encore plus important, selon le modèle de projection démographique Lifepaths, qui permet de mesurer le temps durant lequel les travailleurs cotisent à un RPA, 15 p. 100 des femmes âgées de 65 ans en 1990 avaient cotisé à un RPA pendant au moins 15 ans, comparativement à 29 p. 100 des hommes, un écart important. Toutefois, cet écart se rétrécit depuis ce temps et la tendance devrait se maintenir. Nous pouvons prévoir que, d'ici 2017, 33 p. 100 des femmes âgées de 65 ans auront cotisé à un RPA pendant au moins 15 ans comparativement à 36 p. 100 des hommes, soit une différence beaucoup plus mince.
En regardant de plus près la protection offerte par le RPA, on constate différentes tendances dans la comparaison du régime à prestation déterminée (RPD) et des régimes à des cotisations déterminées (RCD). Les régimes RPD offrent un revenu de retraite garanti calculé sur le nombre d'années de service multiplié par un pourcentage du salaire. Les régimes RCD sont des comptes individuels où les employeurs et leurs employés versent des fonds. Les revenus de retraite tirés d'un régime RPD dépendent en partie du rendement des placements dans le fonds. Dans l'ensemble, la protection des RPD a diminué, passant de 43,5 p. 100 en 1979 à 30,6 p. 100 en 2006, alors que les RPD se sont accrus, pour passer de 2,4 p. 100 en 1979 à 6 p. 100 en 2006. En 2006, 32,3 p. 100 des femmes dans la population active souscrivaient à un RPD comparativement à 29,1 p. 100 des hommes. Encore une fois, la représentation des femmes est légèrement supérieure à celle des hommes.
De plus, depuis les années 1980, on constate chez les hommes comme chez les femmes une hausse dans les cotisations aux REER. La proportion de femmes âgées de 35 à 39 ans qui cotisent s'est haussée pour passer de 9 p. 100 en 1981 à 31 p. 100 en 2001. Au cours de la même période, la proportion d'hommes âgés de 35 à 39 ans qui cotisent s'est haussée et est passée de 21 p. 100 à 38 p. 100. Bien qu'il subsiste un écart entre les hommes et les femmes, celui-ci s'est considérablement rétréci au fil du temps.
Maintenant j'aborderai brièvement le rôle du gouvernement dans le système de revenu de retraite.
[Français]
Le gouvernement du Canada est responsable du premier pilier du système de revenu de retraite et partage la responsabilité des deuxième et troisième piliers avec les provinces. Ajoutons que l'État fédéral est coresponsable avec les gouvernements provinciaux du RPC et des examens triennaux du RPC. L'administration ou l'exécution du régime relève du gouvernement du Canada.
Dans le cas du troisième pilier, le gouvernement du Canada est chargé, par l'entremise du ministère des Finances, de mettre en place la structure globale des mesures d'incitation aux RPA et à d'autres véhicules d'épargnes par le biais du système fiscal. Les deux ordres de gouvernement se partagent les règlements relatifs aux RPA. Le gouvernement du Canada, par le truchement du Bureau du surintendant des institutions financières et le ministère des Finances, voit à tous les régimes des employeurs régis par le gouvernement fédéral, ce qui représente actuellement environ 7 p. 100 de tous les RPA, tandis que les provinces sont responsables du reste des régimes au Canada. Entre autres exemples de régimes régis par le gouvernement fédéral, mentionnons les suivants: régime de pensions pour certaines sociétés d'État, les banques, les entreprises s'occupant de transport interprovincial ou international et les entreprises de communications. Les responsables du ministère des Finances pourront vous donner plus de détails sur ces questions.
En conclusion, jusqu'ici, le système de revenu de retraite du Canada a offert un très bon rendement dans la poursuite de ses objectifs clés ainsi que dans l'augmentation de la sécurité de la pension pour tous les aînés, hommes et femmes. Dans le cas des femmes plus particulièrement, les tendances globales sont positives. Le revenu des femmes âgées s'est accru, et leur taux de pauvreté est considérablement plus bas depuis deux à trois décennies. Il n'en demeure pas moins que les femmes composent la majorité des aînés qui restent à faible revenu, ce qui s'explique en grande partie par leur absence de la participation à la population active dans le passé. Ainsi, en 2005, 80 p. 100 des aînés seuls à faible revenu étaient des femmes. Cependant, la situation va probablement s'améliorer avec le temps, compte tenu du fait que de plus en plus de femmes cotisent aux régimes fondés sur le travail et en profitent également. On songe notamment au RPC/RRQ, aux régimes de pension des employeurs et aux REER. Comme nous l'avons démontré, les écarts entre les hommes et les femmes au chapitre des épargnes et de la couverture offerte par les pensions ont diminué et devraient poursuivre sur cette lancée.
[Traduction]
Madame la présidente, membres du comité, voilà qui conclut nos remarques liminaires; nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Je serai heureux d'aborder la question.
Nous vivons une période exceptionnelle, avec une inflation nulle. La SV et le SRG sont indexés trimestriellement, alors que le RPC est indexé annuellement. Il n'y a pas de correspondance exacte, si bien que le RPC, indexé sur l'évolution des prix pendant l'année précédente, peut, par exemple, avoir augmenté de 2 p. 100. La SV, par contre, est indexée trimestriellement, si bien que, même s'il y avait de l'inflation au début de cette période, lors des deuxième, troisième et quatrième trimestres, l'inflation était nulle. C'est seulement l'an prochain que le RPC rétablira la situation. Avec l'indexation trimestrielle de la SV et une inflation nulle, il n'y a pas d'augmentation de la prestation. Toutes ces prestations sont pleinement indexées sur l'IPC, mais pas à la même fréquence. Au bout du compte, l'indexation est la même au bout d'un certain temps.
Toutefois, à un moment donné, la dame de 85 ans dont vous parlez a bénéficié d'une augmentation de son RPC, à cause d'une indexation annuelle selon les 12 derniers mois. Cela a augmenté son revenu. Généralement, il y aurait également une augmentation du SRG, du fait de l'inflation; là, avec une inflation nulle, il n'y pas d'augmentation, il y a donc réduction du SRG, du fait de l'augmentation du RPC. Cette réduction est de 50 p. 100. C'est l'exemple abordé par Mme Demers. En bref, une augmentation d'un dollar du revenu, qu'elle provienne du RPC ou d'ailleurs, réduit la prestation fondée sur le revenu.
C'est la situation. Elle est ponctuelle et résulte seulement des fréquences différentes du calcul de l'indexation.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Si je présente cette motion aujourd'hui, c'est que je suis très préoccupée par la situation qui prévaut dans les communautés des premières nations, particulièrement dans le cas des femmes, et plus précisément des jeunes femmes. À Kitigan Zibi, tout près d'ici, à Maniwaki, deux jeunes filles de 16 et 17 ans ont disparu en septembre 2008. Or on n'en a pas entendu parler, que ce soit à la télévision, à la radio ou dans les journaux.
Un jeune homme de 16 ans a disparu de la région du Saguenay le printemps dernier, et on en parle encore aujourd'hui. On fait encore des recherches. On en parle encore à la radio et à la télévision. Je ne veux pas enlever aux parents dont un enfant a disparu le droit de publiciser cette disparition, mais je trouve qu'il y a un manque d'équilibre. Il faut absolument que quelque chose soit fait. Il n'est pas normal que des jeunes filles, peu importe leur choix de profession, disparaissent ou soient tuées et qu'on ne fasse pas d'enquête.
En ce qui concerne ce dossier, il faut absolument que le Canada soit équitable, juste et responsable. Il faut que nous prenions des mesures, que nous fassions une enquête, pour prouver aux personnes membres des premières nations, à qui nous avons demandé pardon l'année dernière, qu'elles méritent de bénéficier des mêmes droits et de la même liberté d'agir que tout le monde, qu'elles peuvent aller partout, là où elles le veulent. Présentement, elles n'ont pas ce droit, et bien souvent, elles sont perdues dès qu'elles sortent de la communauté, de la réserve. Il faut faire quelque chose.
:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais reprendre les observations formulées par mon collègue. Je félicite d'avoir porté cette question à l'attention du comité. Toutefois, je pense que l'on met la charrue devant les boeufs, et je suis d'accord avec Bruce: nous devons étudier le rapport.
Je me suis rendu en Colombie-Britannique cet été et j'ai passé par l'autoroute 16, donc j'ai vu les affiches. C'est une tragédie, et pas seulement pour la communauté autochtone: cela fait couler beaucoup d'encre dans les villes avoisinantes également. Les gens sont tous très inquiets. En fait, ils sont plus qu'inquiets; ils ont peur.
Je pense qu'il faut qu'il y ait enquête, et si le comité décide d'étudier le rapport, j'appuierai cette décision. C'est logique.
Toutefois, ce qui m'inquiète, c'est qu'un organisme externe, qui ne fait pas partie de la fédération canadienne, nous dicte nos orientations. Nous sommes parfaitement capables de le faire nous-mêmes, et je pense que nous voulons tous faire ce qui se doit. Surtout qu'il s'agit d'un incident tragique... d'une tragédie nationale.
Je recommande que, si le comité le décide ainsi, on se penche d'abord sur le rapport, et qu'on voie ensuite quelles sont les prochaines étapes.
Merci.