:
Merci, madame la présidente.
Je suis heureux d'être ici au nom de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. La SCHL est l'organisme national responsable de l'habitation au Canada. Notre mission est d'aider les Canadiens à répondre à leurs besoins en matière de logement.
Beaucoup de gens nous connaissent pour nos activités de financement de l'habitation — la SCHL existe depuis un certain temps déjà — comme l'assurance prêt hypothécaire, qui aide les Canadiens à accéder au marché de l'habitation. Nous finançons également des solutions de logement abordable, en travaillant en partenariat avec les provinces et les territoires, les communautés autochtones, les municipalités et divers autres intervenants.
Enfin, la SCHL fournit des analyses, des renseignements et des rapports de recherche sur les marchés — ce qui est de mon ressort — pour aider les entreprises, les gouvernements et les citoyens à prendre des décisions éclairées en matière de logement. Nous sommes la source d'information la plus complète et la plus fiable dans le domaine du logement et des marchés de l'habitation au Canada.
Madame la présidente, un chez-soi, c'est bien plus qu'un simple toit. Il faut de bons logements pour avoir des collectivités saines et durables. C'est pourquoi, depuis déjà plusieurs décennies, la SCHL encourage l'utilisation de pratiques de construction écologiques et innovantes, à la fois dans ses recherches et dans ses programmes de financement.
Nous collaborons étroitement avec Ressources naturelles Canada et le Conseil national de recherches pour trouver des moyens d'améliorer le rendement des logements, qu'il s'agisse de maisons individuelles, de tours d'habitation ou d'immeubles en copropriété. Nous diffusons largement nos résultats de recherche dans le secteur de l'habitation, auprès des décideurs et de la population. Nous publions des feuillets d'information sur la conception, la construction et la rénovation éconergétiques, ainsi que des études de cas qui font état des leçons apprises.
De plus, nous misons sur nos projets de démonstration pour promouvoir l'innovation dans l'habitation. Il y a une vingtaine d'années, notre projet de démonstration d'une maison saine a été le premier à montrer qu'il est possible de construire des logements sains et abordables qui soient en même temps éconergétiques, efficaces dans l'utilisation des ressources et respectueux de l'environnement.
Plus récemment, notre Initiative de démonstration de maisons durables EQuilibrium — que nous avons entamée il y a 10 ans et terminée il y a environ quatre ans — a montré au secteur de l'habitation qu'il est techniquement et financièrement possible de construire des logements à consommation énergétique nette zéro en utilisant des matériaux, des équipements et des systèmes disponibles sur le marché. Il existe maintenant plusieurs initiatives de construction de maisons à consommation énergétique nette zéro partout au pays.
La SCHL encourage également l'essor des logements verts dans le secteur grâce à ses programmes de financement, en donnant la priorité à des projets d'habitation encore plus efficaces, qui produisent moins d'émissions de gaz à effet de serre que les cibles exigées par les codes du bâtiment locaux.
Notre programme SCHL Maison écolo prévoit un remboursement de prime pouvant aller jusqu'à 25 % pour les emprunteurs qui utilisent le financement assuré par la SCHL pour acheter ou faire construire une habitation éconergétique ou faire des rénovations à leur habitation en vue de réduire la consommation d'énergie.
Nous aidons également à écologiser le parc de logements abordables du Canada. Grâce à un engagement énoncé dans le budget fédéral de 2016 s'élevant à près de 600 millions de dollars sur deux ans, nous appuyons la rénovation et la modernisation de logements abordables existants, pour qu'ils consomment moins d'énergie et d'eau.
Le lancement, en avril, de la Stratégie nationale sur le logement du gouvernement fédéral accentuera encore davantage les effets de cette approche écologiquement durable à l'égard de l'habitation. Les investissements découlant de la stratégie s'élèveront à 40 milliards de dollars sur 10 ans et accorderont la priorité aux besoins en matière de logement des groupes les plus vulnérables du Canada. La stratégie répondra aux besoins de plus de 530 000 ménages et réduira de moitié l'itinérance chronique et épisodique. Elle se traduira également par la création de plus de 100 000 logements et la réparation de 300 000 autres — ce qui les modernisera et les rendra plus efficaces.
La SCHL est heureuse de piloter cet investissement sans précédent pour l'aménagement de collectivités saines. Il s'agit d'une stratégie exhaustive qui appuiera la réalisation d'une foule de priorités et d'objectifs du gouvernement, y compris les objectifs climatiques du Canada. Beaucoup d'initiatives menées dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement donneront la priorité à des projets d'habitation dépassant les exigences obligatoires en matière de consommation d'énergie.
Par exemple, le Fonds national de co-investissement pour le logement permettra de produire jusqu'à 60 000 logements abordables très performants à proximité des transports en commun, des emplois, des garderies, des écoles et des services de soins de santé. Ces logements auront une consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre au moins 25 % inférieures aux exigences du Code national de l'énergie pour les bâtiments de 2015.
Le fonds investira également dans le renouvellement et la réparation de quelque 240 000 logements afin qu'ils présentent une réduction d'au moins 25 % de leur consommation d'énergie et de leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur rendement avant les réparations.
Pour optimiser les retombées de ce fonds, le gouvernement du Canada cèdera des terrains fédéraux d'une valeur pouvant atteindre 200 millions de dollars à des fournisseurs de logements afin d'encourager l'établissement de collectivités durables. Cette initiative offrira aussi du financement pour des travaux d'assainissement de l'environnement et pour des rénovations nécessaires afin que les immeubles fédéraux excédentaires puissent servir de logements.
La Stratégie nationale sur le logement continuera d'encourager l'innovation en matière d'habitation de plusieurs façons. Dans mon secteur, nous irons de l'avant avec des démonstrations illustrant des projets de logements abordables et à haut rendement énergétique. Lorsqu'on parle de rendement, on pense notamment à l'efficacité énergétique, aux émissions de gaz à effet de serre, à l'abordabilité, à la résilience et, évidemment, à la santé des occupants.
Nous proposerons également des laboratoires de solutions pour permettre à l'industrie de développer des solutions plus innovantes aux défis persistants et problématiques. Nous aborderons les problèmes auxquels est confronté le secteur du logement, en collaboration avec des équipes formées d'experts, des gens ayant vécu différentes expériences et des universitaires, en vue de développer des solutions le plus rapidement possible. Il s'agit d'une initiative très intéressante qui sera lancée dès le mois d'avril.
La Stratégie nationale sur le logement prévoit des investissements de l'ordre de 221 millions de dollars qui permettront de stimuler la recherche et de prendre le virage qui s'impose en matière de durabilité de l'environnement. Nous explorerons de nouveaux partenariats avec des organismes comme le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada ainsi qu'avec d'autres intervenants. Nous pourrons ainsi mener des recherches qui n'auraient peut-être pas été possibles autrement.
Nous ferons des démonstrations de technologies, de pratiques, de programmes, de politiques et de stratégies avant-gardistes qui montreront les possibilités futures du logement durable au Canada.
Je tiens à vous remercier, madame la présidente, de m'avoir donné l'occasion de m'adresser au Comité et d'éclaircir le travail important que nous faisons à la SCHL en collaboration avec nos partenaires.
Je serai ravi de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Nous allons faire notre présentation en anglais, mais s'il y a des questions en français, nous pouvons essayer d'y répondre dans cette langue.
[Traduction]
Comme vous l'avez mentionné, on nous a donné un très court préavis, alors nous avons préparé ce bref document. Nous avons un autre document plus long à vous transmettre, mais qui n'a pas encore été traduit. Nous vous le remettrons donc très bientôt.
Je vais tout d'abord commencer en disant qui nous sommes. J'ai pensé que nous pourrions répondre aux quatre questions que vous nous aviez posées, et ensuite vous raconter une petite anecdote qui pourrait peut-être mieux illustrer ce que nous faisons, si le temps le permet.
Tout d'abord, qui est BOMA Canada? Comme vous l'avez mentionné, madame la présidente, nous sommes la Building Owners and Managers Association Canada. Nous sommes une organisation très mature. Nous avons plus de 100 ans. BOMA B.C. est la deuxième section à avoir été créée il y a environ 110 ans. BOMA Toronto vient tout juste de célébrer son 100e anniversaire en 2017. Nous représentons plusieurs milliers de propriétaires, de gestionnaires et de fournisseurs d'immeubles partout au pays, qu'il s'agisse d'énergéticiens, d'entreprises de nettoyage ou même d'avocats. Grâce à nos 11 sections, nous sommes présents dans les 10 provinces et même dans les territoires.
Nous avons un programme phare intitulé BOMA BEST; BEST pour Building Environmental Standards en anglais, ou normes de construction environnementales. Nous en sommes à presque 3 000 certifications d'immeuble au Canada. Nous faisons surtout affaire avec le secteur privé. Le secteur public y a adhéré également, mais dans une moindre mesure. Nous croyons sincèrement que nous pouvons être un champion mondial en matière de diplomatie publique pour le Canada. À cette fin, nous sommes déterminés à étendre le programme à l'étranger.
Nous avons eu nos quelque 100 premières certifications aux États-Unis. Je me suis rendu au Mexique l'année dernière, ainsi qu'en Chine et en Corée, et on a observé un intérêt de la part des autres pays d'Amérique latine, alors nous sommes d'avis que cela pourrait être très bénéfique pour tous les Canadiens.
Voilà donc pour notre présentation. Nous pourrions peut-être passer aux questions. Randal, voulez-vous faire la première?
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Je vais maintenant passer à la deuxième question. Compte tenu des programmes provinciaux de rénovation des immeubles pour en accroître l’efficacité énergétique, comment les programmes fédéraux, actuels ou futurs, pourraient-ils encourager davantage ce genre de rénovations? Vous avez énuméré une série de mesures.
De toute évidence, nous croyons que notre programme fait partie de la solution, et ici, nous ne cherchons pas à satisfaire notre vanité. BOMA BEST est florissante. C'est une marque qui est peu connue en dehors de l'industrie, mais qui est un moteur au sein de l'industrie. Nous essayons très fort de développer une marque à l'extérieur, donc la prochaine fois que vous poserez une question aux intervenants, notre marque sera là aussi. Nous avons plusieurs milliers de certifications de plus que nos quasi-concurrents. Nous sommes une solution typiquement canadienne, et c'est unique. En fait, nous sommes la seule solution canadienne à la question que vous posez, et nous sommes un programme conçu par l'industrie pour l'industrie.
Nous avons revu notre programme il y a quelques années. Une centaine de bénévoles de l'industrie ont examiné, mot par mot, nos normes et se sont interrogés sur le nombre de points accordés aux différentes questions pour s'assurer qu'elles répondent véritablement aux besoins de l'industrie qui doit gérer ces immeubles. Je pense que c'est la clé de notre succès. Nous avons connu tellement de succès, en fait, que nous avons des données de tiers qui prouvent que nous continuons d'améliorer l'efficacité énergétique des immeubles. Nos données montrent que même si l'efficacité de la construction connaît une amélioration au moment de la certification, elle s'améliore davantage lors du renouvellement de la certification. Encore une fois, ce ne sont pas des entités statiques; ce sont des défis constants.
Nous sommes entièrement intégrés au programme Energy Star, dont RNCan est responsable en vertu d'une entente avec l’EPA. En fait, nous venons de décrocher un contrat après avoir répondu à une demande de propositions de RNCan.
Vous avez parlé d'immeubles à consommation énergétique nette zéro, monsieur Hill. Nous avons tout un défi qui se profile à l'horizon. J'y reviendrai s'il reste du temps. Le but ici est d'amener l'industrie commerciale et institutionnelle à atteindre l'objectif de consommation énergétique nette zéro, et nous misons sur notre BOMA BEST pour y arriver.
Comme je l'ai déjà dit, il y a des milliers et des milliers d'immeubles, et les immeubles fédéraux ont amplement la possibilité de participer au programme.
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En fait, ma pensée est revenue à la diapo devant nous. Notre réponse est que l'efficacité énergétique est ce qu'elle est, que le réseau soit propre ou non.
En fait, la diapo omet de mentionner l'encouragement à la production d'énergie sur place grâce au solaire et à d'autres filières innovantes et manifestement utiles, particulièrement dans un réseau moins propre. La diapo aurait dû en parler.
Votre dernière question était comment accélérer la mise en marché de logements à énergie nette zéro? M. Hill en a amplement et éloquemment parlé.
Notre industrie représente les propriétaires exploitants et les gestionnaires professionnels d'actifs dont une proportion importante sont des immeubles à logements multiples, qu'on appelle ordinairement « immeubles d'habitation ». Nous ne nous intéressons donc pas à la maison unifamiliale isolée qu'habitent de nombreux Canadiens, moi compris. Je pense que les autres témoins pourraient nous aider sur ce point. De plus en plus, nous vivons dans des condos. Les résidences d'étudiants sont également un gros secteur, également en pleine croissance.
Franchement, le message reste encore une fois le même: piloter l'efficacité énergétique, conduire efficacement la construction des immeubles, investir dans les dirigeants de ces projets et dans les technologies tout en fournissant les bonnes incitations. La différence réside entre la relation qu'on crée avec l'occupant d'une résidence — ma belle-mère, qui vit dans un appartement à Toronto, par exemple, ou mon autre grand-mère, à Winnipeg — et celle qu'on établit avec un locataire commercial.
Mon temps est écoulé. Je montre cette diapo et je m'arrête ici.
Merci.
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Merci beaucoup pour le temps supplémentaire que vous m'accordez.
Un député: Temps mort!
Des voix: Oh, oh!
M. Benjamin Shinewald: Merci.
L'essence du message est que le bâtiment neuf est un puissant moteur de l'économie, et nos membres en construisent. Mais, pour les opérations quotidiennes, nous conseillons essentiellement de résister à la tentation de considérer comme le meilleur l'immeuble flambant neuf. Ce n'est pas toujours vrai. Tout dépend de son exploitation.
La Tesla ou la Prius qui passent dans la rue peuvent arracher au connaisseur cette remarque: « Tiens, une voiture écologique ». En fait, si ces véhicules ont les pneus dégonflés ou que leur climatisation fonctionne pendant que les vitres sont baissées ou que les filtres accusent un certain âge, je peux, avec une banale Honda ou Ford ou même un camion Mack — non, peut-être pas le Mack —, être un conducteur plus efficace que le propriétaire négligent d'une voiture tape-à-l'oeil ou qui exprime une prise de position.
L'essentiel, effectivement, est de concevoir des immeubles écologiques, mais ça ne s'arrête pas là. Il faut aller plus loin, les exploiter de manière écologique et concentrer son attention sur leur fonctionnement, leur réfection et les technologies. Nous avons un dicton, dans le secteur: l'immeuble le plus écologique est celui qui est déjà construit.
Il y a quelques jours, le Globe a consacré un article au 24, promenade Sussex, maison qui cause beaucoup d'émoi pour une foule de raisons. Ce bâtiment, compte tenu de tous les coûts qui lui sont intégrés, sera toujours plus efficace qu'un immeuble neuf.
Je m'arrête ici.
Maison Passive Canada est une organisation nationale, sans but lucratif, à adhésion volontaire, dont la mission est de transformer les bâtiments, partout dans le pays. Nous considérons notre rôle, actuellement, comme consistant en grande partie à appuyer la mise en oeuvre de l'accord fédéral-provincial conclu sur la stratégie nationale.
Nos membres, les chefs de file du marché, sont des professionnels du bâtiment — architectes, ingénieurs, entrepreneurs, lotisseurs et fabricants — qui, aujourd'hui, exécutent des projets qui atteignent le niveau d'efficacité visé dans le Code national modèle du bâtiment de 2030. Voilà qui nous sommes. Ceux qui sont à l'oeuvre aujourd'hui. En fait, je pense qu'il convient particulièrement que nous suivions la BOMA, parce que nous percevons notre rôle comme étant celui de livrer de meilleurs immeubles à ses membres, des immeubles dont l'exploitation sera plus simple et plus abordable. C'est vraiment là que nous trouvons notre place.
Il y a deux ans peut-être, au Canada, Maison Passive était presque un inconnu, ce qu'il est toujours dans beaucoup de cercles. La bonne nouvelle est que, sur les millions de pieds carrés engagés dans le processus de délivrance de permis et de lotissement ainsi que dans celui de la construction, il n'y en a pas tellement de construits ou de terminés. Ils se trouvent dans toutes les zones climatiques sauf l'Extrême-Arctique. Nous n'en comptons pas encore à Resolute, mais il est certain qu'il s'en trouve sous tous les climats froids, partout. Presque tous les types de construction en font partie — comme des lieux publics, grands centres récréatifs, casernes des pompiers, logements sociaux — et ils sont disséminés sur tout le territoire canadien.
Le nom est Maison Passive, résultat de la traduction regrettable d'un terme qui signifiait immeuble et non maison. Ça concerne toutes les sortes d'immeubles, que nous créons désormais avec nos membres. À Vancouver, on compte un certain nombre de projets d'immeubles en hauteur au stade de la délivrance des permis, et 20 % des demandes de modification du zonage, la majeure partie des projets dans la ville, concernent des projets de Maison Passive. C'est ce qui s'en vient. C'est les gros projets et lotissements qui aboutissent, à Toronto, et cela ne sera pas long d'ici à ce que cette norme de construction conquière le marché. C'est, je crois, une vraiment bonne chose, pour diverses raisons.
Je prends seulement quelques minutes pour formuler la question, en commençant par notre collaboration avec des organismes de l'ONU pour l'élaboration des lignes directrices-cadres de l'ONU pour les immeubles. Dans ce travail, l'ONU, bien sûr, a ses objectifs de développement durable, qui, à ses yeux, englobent non seulement l'efficacité énergétique, mais aussi l'amélioration de la qualité de vie dans ces immeubles. Cette qualité de vie comprend notamment l'abordabilité, le confort, la qualité de l'air et la simplicité de fonctionnement. L'organisation les exige pour atteindre ses objectifs de développement durable.
Nous appuyons cette démarche, parce que, malgré l'impératif du changement climatique qui exerce des pressions sur les codes et les normes, nous avons aussi besoin de la demande formulée par le consommateur. La demande de meilleurs immeubles plus confortables, mieux aérés, simples à faire fonctionner est un facteur capital du marché d'après nous. Il est essentiel de ne pas oublier ces deux facteurs. Pour de meilleurs immeubles, la physique intervient vraiment, et l'inertie est une force très puissante dans cette science comme en politique. Pour la vaincre, il faut rassembler toutes les forces disponibles pour provoquer la transformation nécessaire du marché. Voilà pourquoi nous recommandons vivement de ne pas négliger la qualité de la vie offerte dans les immeubles.
Mais, comment faire? Encore une fois, tournons le regard vers l'Union européenne, où on a lancé un projet de recherche dans les années 1980, qui devait répondre à la question de l'efficacité recherchée des immeubles. Possède-t-elle un point idéal? On a embauché des professeurs, principalement des physiciens, pour étudier les immeubles dans le monde entier, afin de trouver une sorte de point idéal économique. D'ordinaire, l'augmentation de l'efficacité est corrélée avec une augmentation des coûts. Il faut trouver empiriquement l'emplacement du point des rendements décroissants, et non d'après un calcul théorique.
Ces savants ont observé, simplement à partir du nombre de projets entrepris dans le monde, que les coûts ne cessaient de s'élever jusqu'à un point où soudainement, ils diminuaient. Ils ont cherché la cause du phénomène. À ce niveau d'efficacité, la qualité de l'enveloppe de l'immeuble est suffisante pour que l'enveloppe fasse elle-même la plus grande partie du travail. Elle est suffisante pour que les ingénieurs mécaniciens lui fassent confiance et ainsi de suite, pour le dimensionnement convenable de leur équipement. Les systèmes se simplifient. Ils obéissent à des lois physiques simples — la capacité de transport de chaleur de l'air —, ce qui permet donc le maintien d'un milieu très confortable, avec toutes les surfaces extérieures chaudes et ainsi de suite, sans nécessiter un système mécanique puissant.
C'est un élément de l'abordabilité. L'autre est simplement que l'atteinte de ce niveau d'efficacité exige une conception simplifiée, parce que l'efficacité est d'abord et avant tout une question de conception, pour assurer le succès de l'immeuble. Cela exige de l'innovation — de nouvelles méthodes de disposition des plaques de parquet, ce genre de choses. Pour ces deux facteurs de ce point idéal économique, l'étude a ensuite conclu que ce point devait se trouver à tel endroit, parce que, à ce bas niveau de consommation de l'énergie, il est possible de répondre à la demande subsistante grâce à des ressources renouvelables — peut-être pas dans chaque immeuble, mais à l'échelle de la communauté.
Voilà le niveau d'efficacité que l'étude a mis au point. Cette efficacité et ces étalons de mesure ont constitué les fondements de la norme de construction de Maison Passive. Cette norme a été élaborée pour répondre à cette question, dans le contexte réglementaire en vigueur, et je dirais que c'est la raison pour laquelle ces étalons et cette norme sont tellement cités dans le monde relativement à l'élaboration des normes de construction. Les étalons de mesure qu'on développe dans « Une construction intelligente » reflètent, à vrai dire, ceux de Maison Passive, et je dirais que c'est pour cette raison.
À ce niveau d'efficacité, nous obtenons aussi la qualité de vie, ce qui lie les deux ensemble — ils sont indissociables. C'est vraiment la magie d'une efficacité poussée suffisamment loin: on obtient un résultat abordable, que les consommateurs exigent quand ils en connaissent l'existence, et il résout le problème du changement climatique posé aux immeubles.
C'est le genre de solution recherchée dans diverses circonstances, pas seulement au Canada, mais dans le monde entier.
Comment cela concerne-t-il notre stratégie nationale en matière de construction ou les immeubles à consommation énergétique nette zéro? Ce sont, comme je l'ai dit, les étalons de mesure qu'on intègre. La définition fonctionnelle d'un immeuble à consommation énergétique nette zéro, dans un code du bâtiment, s'harmonise avec la norme de Maison Passive, et nous la voyons produite partout.
La clé, pour la transformation du marché, dirions-nous, est d'alimenter les chefs de file et de les suivre, et c'est eux qui arriveront à trouver la solution. Ce n'est pas facile. C'est exigeant, particulièrement sur le plan de l'innovation, mais les dirigeants de l'industrie sont heureux de le faire. Ils y parviendront et ils permettront aux autres de les suivre.
Nous travaillons en étroite collaboration avec la ville de Vancouver, dans l'élaboration de son centre d'excellence. Nous croyons que ce type de modèle est excellent. Nous sommes heureux de communiquer plus de renseignements sur lui, et nous mettons à la disposition des ingénieurs et des constructeurs un programme national de cours de formation à la réalisation de ce modèle.
Ces mécanismes sont vraiment la recette de la réussite, qu'il s'agisse d'immeubles neufs ou de rénovations; ils sont vraiment très semblables.
Carton rouge. Je m'arrête ici.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie nos témoins de leur présence aujourd'hui.
Je suis du Nord de l'Alberta, où la Ville de Valleyview construit un nouvel immeuble pour la mairie ou des bureaux. C'est un bâtiment à consommation énergétique nette zéro, et cela les enthousiasme beaucoup. Cependant, si vous allez juste un peu plus loin à Fox Creek, 10 000 personnes dorment à Fox Creek tous les soirs, mais ils ne peuvent pas... Ils doivent amener en autobus les gens qui travaillent dans les hôtels, dans les stations-service, au Subway. C'est un problème courant.
Si vous construisez une maison à Fox Creek en suivant toutes les lignes directrices — le Code du bâtiment, les exigences en matière de zonage et tout cela —, vous ne pouvez pas y bâtir une maison pour moins de 350 000 $. Les gens qui travaillent au Subway ne font pas assez d'argent pour se payer une telle maison. C'est une des choses qui m'irritent. Le maire se demande comment attirer les gens pour qu'ils s'installent dans sa ville, ce à quoi je réponds: « Vous avez des forêts sans fin dans toutes les directions. Donnez-leur un acre de terrain et dites-leur que, du moment que leurs eaux usées n'aboutissent pas chez le voisin, ils vont être corrects. »
Les restrictions de zonage, le Code du bâtiment et toutes ces choses ne font que rendre les maisons très coûteuses. Comment faire baisser les prix? J'aimerais que vous nous parliez un peu de ce point idéal que vous avez mentionné, pour ce qui est de la façon d'y arriver.
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Je vais commencer en disant que lorsque l'on présente à un propriétaire aux fins d'approbation un projet d'économie d'énergie, on utilise souvent une analogie très simple de retour. Si l'on dit que le projet de modernisation coûtera 1 million de dollars, à tort ou à raison, beaucoup de propriétaires voudront savoir quel sera pour eux le retour sur investissement.
Habituellement, le point de référence est moins de trois ans. S'ils peuvent récupérer l'argent investi en moins de trois ans, habituellement, ils adoptent rapidement le projet. Si c'est plus de trois ans... Un retour sur investissement après trois ans est assez incroyable. On peut leur demander pourquoi un retour sur investissement après quatre ou cinq ans n'est pas acceptable. De nombreux propriétaires accepteront le projet si c'est la bonne chose à faire et s'ils envisagent de toute façon de faire des travaux de rénovation. Toutefois, s'ils peuvent récupérer en moins de trois ans un investissement de 1 million de dollars, ils approuveront le projet presque immédiatement.
Concernant les coûts d'exploitation à plus long terme, on a déjà parlé de 15 à 20 %. Dans beaucoup des cas dont j'ai parlé plus tôt, les coûts en énergie peuvent facilement correspondre au tiers des coûts d'exploitation, selon le type d'édifice. Encore une fois, les locataires ne veulent pas une augmentation de leurs coûts d'exploitation. Donc, si l'on réussit à faire baisser ces coûts, tout le monde y gagne. De plus, beaucoup de ces coûts d'amélioration sont ce que l'on appelle des dépenses recouvrables. Donc, il s'agit d'un incitatif pour les propriétaires, car, non seulement pourront-ils réduire leur consommation d'énergie, mais ils peuvent également recouvrer les coûts de leurs travaux de modernisation. Ils peuvent les recouvrer en trois ans par l'entremise du loyer de leurs locataires.
On ne peut pas demander d'ajouter des choses pour faire en sorte que le projet en vaille la peine. Encore une fois, il est question de la satisfaction des locataires. Si, lorsqu'ils quittent le soir ou qu'ils passent devant l'édifice, les locataires voient que les lumières sont éteintes, ils seront heureux. Ils auront le sentiment de ne pas payer pour cette consommation d'énergie ou ils sauront que la température à l'intérieur de l'édifice a été baissée.
Ce qui se produit habituellement, c'est que le confort global à l'intérieur de l'édifice s'améliore lorsque celui-ci est mieux géré. Lorsque les gens y réfléchissent, au cours de la journée, l'édifice est plus confortable.
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Certainement. Je suis très heureux de vous répondre. On me pose régulièrement cette question.
Je vais laisser les gens qui dirigent le programme LEED vous répondre. Je veux leur laisser le soin de transmettre eux-mêmes leur message.
Nos membres sont près les uns des autres. Celui qui siège à notre conseil est à deux pas de celui qui siège sur leur conseil. J'utilise ici le générique. Si je ne m'abuse, le programme LEED compte 14 ou 16 champs d'évaluation différents — nouvelles constructions, aménagement communautaire et bien d'autres —, dont les édifices existants. Notre programme se concentre uniquement sur les édifices existants. Nous sommes sur le point de lancer un module pour les locataires. Donc, nous aurons bientôt un module pour l'intérieur des édifices. LEED a une foule de champs d'évaluation. Nous nous concentrons uniquement sur les édifices existants. La raison, c'est qu'il y a davantage un mouvement vers l'écologisation des édifices et que nous sommes une association de l'industrie. Nous représentons des entreprises canadiennes de façon très large en ce qui a trait aux édifices construits.
LEED a fait un excellent travail d'image de marque. C'est la raison pour laquelle leur nom est si bien connu. LEED ne certifie que le quartile supérieur des édifices. L'idée est de tirer le marché par le haut. Nous adoptons une approche plus large, plus inclusive. Tous les édifices peuvent utiliser notre approche. À notre avis, même les édifices les moins performants au pays devraient adopter notre approche, un point, c'est tout. D'ailleurs, aux dernières nouvelles, au Canada, environ 120 certifications LEED ont été émises pour des édifices existants. Comme je l'ai dit, il y aura environ 2 800 édifices. Je vous parie que, parmi ces 120 édifices certifiés LEED, nous en avons également certifié plus de 100, car notre programme travaille à améliorer l'efficacité des exploitants et gestionnaires d'édifices. C'est légèrement différent.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Bonjour à vous tous.
Je ne suis pas un membre régulier du Comité, alors je m'excuse si mes questions ont déjà été posées. Je remplace Mme , qui est partie.
Selon ce que j'ai pu comprendre, vous travaillez déjà à l'avant-plan. J'avais rencontré Normand Mousseau, un chercheur de l'Université de Montréal, qui travaille dans le domaine des changements climatiques. Entre autres choses, il m'a dit qu'il manquait de coordination au niveau fédéral, et même au niveau provincial, au Québec. Il a mentionné que plusieurs mesures n'avaient pas été incluses dans les politiques fédérales, par exemple en ce qui a trait à l'utilisation et à la réutilisation des matériaux d'entreprises locales pour la revalorisation des déchets et la construction dans une économie circulaire. Ces mesures ne sont pas enchâssées dans les normes des codes des bâtiments qui s'appliquent au secteur de la construction.
D'après vous, devrait-on modifier les normes du Code national du bâtiment? Que devrait-on ajouter en ce qui concerne l'économie circulaire?
Vous avez beaucoup parlé de chauffage passif et nous avons beaucoup entendu parler de biomasse ou de biocarburant. Cela fait-il partie de vos initiatives? Pour qu'on puisse atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre d'ici 2030, cela devrait-il être imposé par le fédéral?
Ma question s'adresse à tous.
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Comme j'ai marmonné le premier, je vais répondre d'abord.
Vous posez une bonne question sur l'utilisation du cycle de vie énergétique et l'impact du cycle de vie des édifices. La SCHL a mené des études sur les impacts environnementaux et du cycle de vie des édifices hautement écoénergétiques. Nous avons mené ces mêmes études dans le cadre de nos 10 projets d'habitation EQuilibrium dont j'ai parlé plus tôt.
Nous sommes conscients que les impacts sont importants entre le moment où les matériaux sont extraits et le moment où l'habitation est construite et qu'il y a des coûts du cycle de vie associés au remplacement des chaudières ou aux autres travaux dont il a été question au cours de la séance. Toutefois, tout au long du cycle de vie d'un édifice, habituellement, les coûts d'exploitation et les impacts énergétiques dépassent la quantité d'énergie consommée et l'impact des matériaux de construction.
Cela ne veut pas dire que nous devrions ignorer ces coûts et impacts, mais les codes dans leur version actuelle se concentrent sur la réduction des coûts d'exploitation, et je crois que c'est une bonne chose. Plus nous approchons de 2030 avec le cadre pancanadien et la coopération entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour la modernisation du code concernant les projets à consommation énergétique nette zéro, nous aurons de plus en plus l'occasion de faire un retour sur la situation et de cerner cet autre élément du cycle de vie.
À mon avis, le code dans sa version actuelle se concentre sur le bon élément. Cela ne veut pas dire qu'il faut perdre de vue le cycle de vie des matériaux — nous devrions continuer à nous concentrer sur cet élément —, mais il y a beaucoup de travail à faire concernant les coûts d'exploitation, d'abord en ce qui a trait aux édifices existants, puis aux nouveaux édifices.
J'ignore si les autres témoins aimeraient ajouter quelque chose.