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Bienvenue à la troisième séance du Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, en ce 25 octobre 2011.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous étudions la question de la violence sexuelle contre les femmes en République démocratique du Congo.
[Traduction]
Nous avons avec nous de nombreux témoins aujourd'hui. Normalement, je passerais en revue la correspondance reçue et toutes sortes de choses, mais pour gagner du temps, nous allons sauter cette partie.
Nous avons aussi de nombreuses motions recevables, et ceux qui les ont proposées ont le droit de les présenter à n'importe quel moment. Je demanderais toutefois à ceux qui voudraient le faire, pour être justes envers nos témoins, de peut-être se renseigner à savoir si vous avez le soutien de vos collègues pour la motion, et nous examinerons les motions à la fin plutôt qu'en la présence de nos témoins, qui sont prêts à témoigner.
Cela dit, nous accueillons de nombreux témoins du ministère des Affaires étrangères et aussi de l'ACDI. Vous pouvez lire leurs noms.
J'imagine que vous avez eu la chance de vous parler et de décider qui commencera. Les gens du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international veulent-ils commencer, suivis des gens de l'ACDI, ou l'inverse? Je vois que ce sera le MAECI.
D'accord pour commencer. Nous avons normalement 10 minutes pour les commentaires liminaires, c'est ce que nous avons fait par le passé. Il est évident que si vous prenez 10 minutes chacun, nous aurons moins de temps pour les questions. Mais nous composerons avec ce problème en temps et lieu.
Vous avez donc la parole, s'il vous plaît.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de nous avoir invités à comparaître cet après-midi.
Mes collègues des Affaires étrangères et de l'ACDI et moi serons heureux de répondre aux questions que vous pourriez avoir au sujet des problèmes liés à la tradégie des violences sexuelles en République démocratique du Congo. Avant de commencer toutefois, il est important selon moi de prendre du recul et de regarder l'histoire de la RDC et de la région des Grands Lacs de manière générale afin de bien comprendre la situation dans son ensemble.
L'histoire de la RDC a été marquée par la tragédie, tout d'abord lors de la période coloniale, puis sous le régime brutal du président Mobutu pendant plus de 30 ans. Les guerres régionales, incluant le génocide rwandais de 1994, la première et la deuxième guerre du Congo entre 1997 et 2003, auxquelles ont participé les forces armées de huit pays voisins, ont ébranlé le tissu social et l'ordre politique de la région. L'ensemble de ces événements a mené à la mort d'environ 5 millions de personnes qui ont été assassinées ou sont décédées des suites de famine et de maladie. Des millions de personnes ont été déplacées, des économies dévastées, des structures de gouvernance se sont effondrées et le pouvoir des groupes armés s'est accru. La corruption est une réalité quotidienne.
Récemment, des progrès ont été observés. Une série d'accords de cessez-le-feu et de négociations, ainsi que la présence d'une force de maintien de la paix de l'ONU en RDC, la MONUSCO, ont permis de rétablir partiellement la paix et d'apporter une plus grande stabilité à la région. En 2006, la première élection présidentielle multipartite a suscité l'espoir d'une nouvelle aire démocratique en RDC. La situation politique s'est depuis améliorée, mais la situation sécuritaire demeure préoccupante.
À l'approche des élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011, la RDC fait face à des défis majeurs. Les principales difficultés dans le processus électoral comprennent les retards logistiques, la polarisation des partis politiques, et l'expérience limitée des forces de sécurité à contenir les manifestations politiques.
[Français]
Bien que la paix et la stabilité se soient largement répandues dans une grande partie du pays, la situation demeure volatile et imprévisible dans certaines régions. L'insécurité continue de prévaloir dans l'est de la République démocratique du Congo, où les groupes armés se livrent à des combats et attaquent la population.
Les négociations de paix ont mené les Forces armées de la République démocratique du Congo à intégrer plus de 50 groupes armés d'ethnies différentes. Cependant, par manque de discipline et d'unité, les membres des forces congolaises violent fréquemment les droits de la personne. Même si le conflit oppose surtout les forces congolaises aux Forces démocratiques de libération du Rwanda, composées de Rwandais et de Hutus s'opposant à l'influence des Tutsis dans la région, d'autres groupes tels que l'Armée de résistance du Seigneur aggravent la situation humanitaire.
L'est de la République démocratique du Congo est en proie à un vaste trafic d'armes, à l'exploitation et au commerce illicite des ressources naturelles, à l'accès limité des travailleurs humanitaires qui aident les personnes affectées par les conflits, et à un manque d'infrastructures dans l'ensemble du pays.
La RDC compte approximativement 1,7 million de personnes déplacées, principalement dans les provinces de Kivu, et 450 000 Congolais se sont réfugiés dans les pays voisins. Les conflits armés sont la cause première de ces déplacements. Par ailleurs, l'ampleur des viols et des violences sexuelles continue d'augmenter et atteint des proportions sans précédent dans l'est de la RDC. Seulement en 2009, plus de 15 000 personnes ont été victimes de viols.
[Traduction]
La violence sexuelle est utilisée comme arme de guerre par les groupes armés et les forces congolaises. Les conséquences sont dévastatrices. Ces violences se traduisent non seulement par des traumatismes physiques et psychologiques, mais les victimes sont marginalisées au sein de la société. Une fois le viol perpétré, les survivantes sont souvent rejetées et bannies de leur famille et sont perçues comme objets de honte, et non comme victimes. Les violences sexuelles contribuent à répandre le VIH et autres maladies transmissibles sexuellement, en affectant sérieusement la santé des jeunes filles. Les victimes abandonnent souvent leurs études et peuvent parfois être bannies de leur village et de leur communauté, avec toutes les conséquences socioéconomiques que cela implique.
Malheureusement, la capacité de l'État congolais à mettre fin à cette situation, à réformer les forces de sécurité et à renforcer les lois contre la violence sexuelle et les inégalités entre les sexes est limitée.
Le Canada a été à l'avant-scène des efforts internationaux afin de combattre la violence sexuelle dans l'est de la RDC. Le Canada soulève ses inquiétudes publiquement, travaille avec des organisations multilatérales telles que les Nations Unies et fournit un soutien pratique aux victimes de violence sexuelle.
L'ancienne gouverneure générale, Michaëlle Jean, a déclaré durant une visite d'État en RDC en avril 2010:
... toute forme de violence sexuelle contre quiconque, avec l'intention de déstabiliser, de briser une famille ou de faire disparaître un peuple est un crime contre l'humanité, puni par la loi.
... le Canada condamne cette violence qui est inacceptable, honteuse et déshumanisante.
Le Canada a versé 15 millions de dollars entre 2006 et 2011 pour aider les Nations Unies, le gouvernement congolais et la société civile congolaise à fournir des services aux victimes, notamment des soins médicaux et une aide juridique dans les dossiers d'actes de violence sexuelle contre les femmes.
En 2010, le a annoncé l'octroi de 13,5 millions de dollars additionnels pour renforcer les capacités d'organisations locales en appui à 11 collectifs d'associations féminines qui luttent contre les violences sexuelles commises à l'endroit des femmes et des filles au Burundi, en RDC et au Rwanda. Mes collègues de l'ACDI pourront vous donner davantage de détails sur ces initiatives importantes.
Les actes de violence sexuelle sont souvent commis dans un climat d'impunité ne permettant pas de dissuader ceux qui les commettent. Le Canada encourage les efforts récents visant à poursuivre les responsables de tels crimes. En février 2011, nous avons accueilli favorablement la première condamnation de hauts gradés des forces congolaises, accusés de viols collectifs, devant un tribunal militaire. Nous pensons que cette condamnation est une étape cruciale dans la lutte contre la violence sexuelle en RDC.
[Français]
À cette fin, l'engagement du Canada comprend le financement de projets de justice militaire visant à mettre fin à l'usage des violences sexuelles comme arme de guerre. La justice militaire est un secteur dans lequel l'expertise canadienne a une valeur ajoutée. Par l'entremise du Groupe de travail sur la stabilisation et la reconstruction, le GTSR, le Canada finance un projet de près de 3 millions de dollars répartis sur deux ans pour la création de cellules d'appui aux poursuites judiciaires et militaires, afin de renforcer la capacité des autorités congolaises à traduire en justice les responsables de violences sexuelles.
Dans le cadre de l'engagement pangouvernemental canadien pour la réforme du secteur de la sécurité en RDC, un autre projet du GTSR vise à appuyer les institutions judiciaires et pénitentiaires dans les provinces de l'est de la RDC. Ce projet de 2,6 millions de dollars renforce les capacités organisationnelles et fonctionnelles des institutions judiciaires, dont quatre tribunaux de paix. D'autres projets fournissent les outils de formation nécessaires pour aider la police congolaise à faire respecter les droits de la personne et à combattre les violences sexuelles.
Le Canada est également engagé au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, la MONUSCO. Nous déployons jusqu'à 12 officiers militaires et jusqu'à 6 officiers de police. Ils contribuent à faire avancer les éléments clés du mandat de la mission, tels que le renforcement des capacités du système judiciaire et du système correctionnel. Plus tôt cette année, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a profité de sa rencontre avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies et chef de la MONUSCO, Roger Meece, pour déplorer au nom du Canada la perpétration des violences sexuelles à l'est de la RDC et pour souligner notre appui au travail de la MONUSCO.
[Traduction]
Le Canada a fait de la question de toutes les formes de violence faites aux femmes une priorité, et il soutient ainsi fermement le programme international sur les femmes, la paix et la sécurité, y compris la lutte contre la violence sexuelle. La mission permanente du Canada auprès des Nations Unies préside et coordonne le travail du Groupe des amis sur les femmes, la paix et la sécurité. En octobre 2010, le gouvernement a annoncé un plan d'action national afin de mettre en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité. De plus, l'ancienne directrice générale du groupe de travail sur la stabilisation, Elissa Golberg, et d'autres collègues du ministère ont expliqué en détail ce plan d'action au sous-comité en décembre 2010.
Le Canada est aussi un chef de file en matière de protection des enfants en situation de conflits armés depuis la fin des années 1990. Il a établi et préside actuellement le Groupe des amis sur les enfants et les conflits armés qui prône l'adoption de mesures plus sévères par le Conseil de sécurité à l'encontre de ceux qui commettent des violences graves, incluant les violences sexuelles à l'encontre d'enfants en situation de conflits armés. Le Canada participe aussi au Groupe des amis à l'échelle nationale sur les enfants et les conflits armés en RDC, le premier du genre.
Au niveau régional, le Canada, en tant que coprésident du Groupe des envoyés spéciaux et des amis, appuie la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs dans la recherche de solutions pour la stabilité régionale, dont la prévention des violences sexuelles à l'encontre des femmes, des hommes et des enfants.
Pendant ma visite au Kenya plus tôt cette année, j'ai eu l'occasion de rencontrer la coordinatrice nationale pour la CIRGL pour le Kenya, qui m'a exprimé son appréciation quant aux nombreux efforts du Canada et nous a encouragés à poursuivre notre rôle actif dans la lutte contre les violences sexuelles. J'ai également eu l'occasion de rencontrer de nombreuses ONG qui sont actives dans la promotion des droits de la personne dans la région des Grands Lacs. Toutes ces ONG ont souligné à quel point les avancées dans la région sont interreliées, tout comme le sont les conflits, l'exploitation illégale des ressources naturelles et les violences sexuelles.
Le Canada aborde également les causes et les vecteurs d'instabilité en RDC tels que les conflits fonciers et l'exploitation illégale des minerais. Par exemple, le Canada appuie la médiation afin d'aider au retour et à la réintégration des déplacés et des réfugiés. Depuis 2010, le Canada a consacré 1,5 million de dollars à un projet canadien par l'intermédiaire d'ONU-HABITAT pour soutenir la médiation en matière de conflits fonciers dans l'est de la RDC. Ce projet aide à prévenir les conflits locaux en réduisant le nombre de cas liés au retour des personnes déplacées et des réfugiés. Grâce à cette contribution, le Canada est maintenant un chef de file en développement de la médiation locale parmi les pays donateurs.
Le Canada participe à des initiatives visant à empêcher les groupes armés de bénéficier des taxes illégales et du trafic des ressources naturelles. Depuis 2009, le Canada a versé près de 3 millions de dollars pour soutenir la lutte contre les minerais de guerre et la mise en place d'un secteur minier transparent dans l'est de la RDC en appuyant le mécanisme régional de certification de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, les lignes directrices de l'OCDE pour une chaîne d'approvisionnement et une gestion des ressources naturelles responsables, l'enregistrement de mineurs artisanaux, et la construction de centres de négoces.
[Français]
Bien que la RDC et la région des Grands Lacs aient fait des progrès remarquables en matière de paix et de stabilité au cours des 10 dernières années, beaucoup reste à faire. Malgré les défis énumérés plus tôt, nous espérons que le processus électoral à venir constituera un succès, et instaurera une paix durable et la stabilité, ce qui implique la protection des droits des femmes en RDC et dans l'ensemble de la région. Le Canada continuera d'apporter son soutien afin de contribuer à la résolution de ces questions.
[Traduction]
Mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions. Merci.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, je vous remercie de m'avoir invitée à me faire entendre cet après-midi.
Pour approfondir la déclaration faite par ma collègue du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, je vous donnerai davantage de détails sur l'engagement actuel de l'ACDI en République démocratique du Congo et dans la région.
Tout d'abord, il est important de noter que la communauté internationale, ainsi que le gouvernement de la République démocratique du Congo et les intervenants de la société reconnaissent tous la gravité du problème de violences sexuelles. Des mesures ont été prises pour contrer ce grave problème.
L'une des plus importantes promesses faites pour contrer la violence sexuelle est venue en 2008 du président de la République, Joseph Kabila, qui a ordonné une politique de « tolérance zéro » pour les auteurs de ces actes. Cette déclaration a été suivie par la Stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre et la Politique nationale genre.
Ces deux documents ont été explicitement conçus par la RDC pour lutter contre la violence sexuelle. Toutefois, les autorités congolaises se sentent toujours dépassées. Comme vous le savez, le problème est vaste, et à cela s'ajoute la taille du territoire. La République démocratique du Congo correspond à la taille de l'Ontario et du Québec. Ce pays compte près de 74 millions d'habitants. Le réseau routier est insuffisant, ce qui rend l'accès extrêmement difficile, même pour parcourir de courtes distances.
La police et l'armée ont des moyens limités, et la capacité du gouvernement de les contrôler sur un si vaste territoire est insuffisante. Le manque de personnel judiciaire et de juges indépendants ou suffisamment qualifiés ainsi que le piètre état des tribunaux et des prisons posent également problème. C'est dans ce contexte que nous collaborons avec la République démocratique du Congo et la communauté internationale pour assurer une prévention, répondre aux besoins essentiels à la survie, réhabiliter les victimes et poursuivre les auteurs d'horribles crimes sexuels et violents. Nous travaillons à tout un éventail d'initiatives.
Ma collègue en a mentionné quelques-unes.
[Français]
Le premier à mentionner serait un projet de lutte contre la violence sexuelle dans les provinces orientales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, qui est coordonné par le Fonds des Nations Unies pour la population, le FNUAP. La contribution de l'ACDI est de 15 millions de dollars pour une période de cinq ans, de 2006 à 2011. Les autres partenaires impliqués comprennent l'UNICEF et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme. Le projet fournit des services d'aide médicale et psychosociale, ainsi que des services de réintégration socioéconomique dans les deux provinces. Il travaille aussi à renforcer le rôle du gouvernement pour ce qui est de la coordination des activités de lutte contre la violence sexuelle partout au pays et à en assurer le suivi. Environ 50 000 victimes ont eu accès aux soins de santé et au soutien psychosocial et environ 5 000 victimes ont reçu une aide juridique.
Il est à noter que grâce à ce projet, l'ACDI a également soutenu les procédures du tribunal militaire du Sud-Kivu à Kalehe relativement à la poursuite en justice de 11 officiers de l'armée accusés de viol collectif dans l'est du pays. Le soutien financier de l'ACDI a permis de fournir une aide juridique et judiciaire, en collaboration avec Avocats sans frontières, et un soutien à 19 femmes très courageuses.
Le Canada est encouragé par la condamnation de ces 11 officiers haut gradés. Notre contribution à la condamnation nous montre que les efforts faits pour mettre fin à l'impunité commence à donner des résultats en République démocratique du Congo.
[Traduction]
Une deuxième initiative, qui a été lancée en 2010, comprenait une contribution sur sept ans de 13,5 millions de dollars dans le cadre d'une entente signée avec une ONG canadienne, le Centre d'étude et de coopération internationale, le CECI, pour la mise sur pied d'un projet régional visant à lutter contre la violence perpétrée contre les filles et les femmes dans la région des Grands Lacs.
Le CECI collabore avec un réseau d'organisations locales regroupant des femmes d'expérience pour aider à mieux protéger les filles et les femmes dans la RDC, au Burundi et au Rwanda contre les effets physiques et psychologiques de la violence sexuelle. C'est réalisé grâce à l'élaboration et à la mise en oeuvre de protocoles de traitement et à des efforts visant à changer la mentalité et le comportement de la société à l'égard des victimes.
La troisième initiative, intitulée LEAP, constitue un projet d'apprentissage pour l'égalité, l'accès et la paix que gère la Banque mondiale. L'ACDI y contribue à hauteur de 4,3 millions de dollars sur deux ans, soit 2011 et 2012. L'initiative permet d'offrir une assistance à des programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants en y intégrant une dimension sexospécifique. Le projet a été conçu à la suite d'une évaluation des programmes nationaux qui a révélé que la priorité pour la prestation de services était réservée surtout aux hommes. On a constaté que les besoins particuliers des femmes, en tant que victimes civiles, anciennes combattantes ou esclaves domestiques ou sexuelles, n'étaient pas adéquatement pris en compte. Le programme permet donc de rétablir un équilibre.
De manière générale, l'engagement de l'ACDI permet d'apporter une aide humanitaire internationale de la part du Canada pour répondre aux besoins humanitaires immédiats de ceux qui sont touchés par les conflits armés dans l'est de la RDC, y compris les victimes de violence sexuelle.
En 2009-2010, nous avons fait don de 22 millions de dollars aux Nations Unies, au Comité international de la Croix-Rouge ainsi qu'à un certain nombre d'ONG canadiennes.
Même si la majorité des efforts de l'ACDI sont concentrés sur les questions liées à la violence sexuelle, je dois également mentionner que nous travaillons à d'autres initiatives de développement dans des régions plus stables de la RDC. Notamment, l'ACDI contribue activement à améliorer la santé maternelle et infantile dans la province de Kinshasa grâce à une contribution de 28 millions de dollars entre 2003 et 2017.
Nous contribuons actuellement à hauteur de 9 millions de dollars à l'initiative de cycle électoral du PNUD en préparation des élections législatives et présidentielles à venir, et dans le cadre d'un mécanisme différent, nous déploierons des observateurs qui participeront à la mission d'observation de l'UE pour assurer le suivi des élections présidentielles de novembre 2008.
Pour terminer, nous soulignons que pour l'ACDI, lutter contre la violence sexuelle demeure une très grande priorité. On estime que la contribution du Canada en 2007, à une époque où peu de ressources et d'efforts étaient consacrés à la lutte contre la violence sexuelle, a permis de faire connaître cette question à l'échelle internationale et de mobiliser davantage de ressources auprès d'autres donateurs.
Nous sommes très fiers d'avoir été des pionniers en la matière et nous sommes résolus à continuer de collaborer avec la République démocratique du Congo et la communauté internationale pour aider à éradiquer la violence sexuelle.
Bien sûr, c'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions.
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Je vous en prie. Merci.
En effet, j'ai lu ces remarques dans les comptes rendus précédents. Nous ne sommes pas au courant d'une telle inquiétude. L'initiative en question dont j'ai parlé...
À vrai dire, cela me donne l'occasion de revenir sur la question posée par le député de Ancaster—Dundas—Flamborough—Westdale, à propos des niveaux d'éducation.
Nous offrons du financement par l'intermédiaire du CECI, une ONG canadienne, et le centre travail directement avec ces 11 organisations féminines. Elles sont basées en RDC. Ce sont des Congolaises. Elles élaborent des programmes. Il s'agit donc de donner de l'appui et des moyens à ces organisations et ce sont elles qui, à vrai dire, établissent les besoins et la meilleure façon d'y répondre.
À cet égard, le rôle du CECI est finalement de les appuyer sur le plan de la technologie et en leur faisant part d'idées trouvées ailleurs. Toutefois, tout est effectivement entre les mains de ces femmes congolaises.
Que je sache, le centre n'a jamais été l'objet de méfiance par une ou l'autre des ONG. De façon générale, que je sache, je n'aurais pas d'exemple à vous donner.
Ainsi, je ne peux pas confirmer ou infirmer cette affirmation.
Le président:Oui, monsieur Sweet.