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Merci, monsieur le président. J'ai préparé des remarques à prononcer avant la période de questions et de réponses.
J’aimerais adresser mes remerciements au Sous-comité des droits internationaux de la personne de la Chambre des communes pour cette audience et l’intérêt que vous avez manifesté à en savoir davantage sur Nevsun Resources Ltd. et notre travail dans la mine de Bisha, en Érythrée, notre seule exploitation minière. Nous sommes très conscients de la responsabilité que nous assumons, non seulement en Érythrée, mais aussi au Canada.
Ainsi que vous l’ont dit d’autres intervenants, l’Érythrée est un pays sous-développé. Son environnement est difficile pour une entreprise canadienne, particulièrement une petite entreprise comme Nevsun. Malgré les difficultés, Nevsun s’est résolument engagée à agir de façon responsable dans ses activités et pratiques à la mine de Bisha, sur la base des normes internationales de sécurité, de gouvernance et de droits de la personne. Tous ceux qui travaillent à Bisha le font librement, de leur plein gré. Nevsun n’admet ni n’autorise le recours à des conscrits à la mine de Bisha.
Nous croyons que les Canadiens peuvent être fiers du travail que nous avons accompli en Érythrée. Nevsun a été une force sociale et économique positive pour les Érythréens. La mine offre un environnement de travail favorable et sécuritaire, où les gens reçoivent de la formation et ont des perspectives d’avancement et des salaires et avantages sociaux meilleurs que dans la majorité des autres types d’emplois offerts en Érythrée.
Le propriétaire de la mine est la Bisha Mining Share Company, entreprise Érythréenne que j’appellerai BMSC pour la distinguer de la mine de Bisha proprement dite. Nevsun est propriétaire de 60 p. 100 de BMSC et le gouvernement de l’Érythrée possède les 40 p. 100 qui restent. Cela signifie que Nevsun doit tenir compte des opinions du gouvernement de l’Érythrée sur le plan de la souveraineté politique et à titre de partenaire commercial.
La production d’or à Bisha a commencé au début de 2011 et nous comptons continuer à produire ce métal jusqu’au début de 2013, lorsque les réserves d’or seront épuisées. Il y a actuellement à la mine des travaux de transition visant à commencer l'extraction du cuivre et la production, d’après nos prévisions, débutera au milieu de 2013 pour se poursuivre pendant au moins 11 ans.
Au cours de la durée utile de la mine, les redevances à l’Érythrée dépasseront probablement 1 milliard de dollars. De plus, Bisha injectera des centaines de millions de dollars dans l’économie de l’Érythrée par les salaires et traitements, les avantages sociaux, les achats dans la chaîne locale d’approvisionnement et l’aide à la collectivité.
Nous avons adopté les normes de rendement social et environnemental d’avril 2006 de la Société financière internationale (IFC) et élaboré en conséquence nos plans de gestion de la mine. Notre engagement englobe la collectivité locale, la santé publique et la sécurité et met entre autres l’accent sur l’achat local et les pratiques environnementales responsables. Nos programmes de responsabilité sociale et de contribution à l’Érythrée sont décrits en détail dans notre rapport RSE de 2011, dont votre comité a reçu copie et que je vous invite à examiner si ce n’est déjà fait.
J’aimerais maintenant vous entretenir de l’emploi et des droits de la personne à Bisha. Actuellement, environ 1 350 personnes travaillent à cet endroit, dont 1 194, soit 88 p. 100, sont des ressortissants de l’Érythrée. Cela rend compte de notre politique d’offrir volontairement les meilleurs avantages économiques et sociaux possibles aux gens de l’Érythrée.
C’est BMSC qui emploie directement le plus grand nombre d’Érythréens, soit 864. Notre entrepreneur sud-africain, SENET, donne de l’emploi à 200 autres Érythréens. Leur rémunération est bien supérieure aux normes de l’Érythrée. Ils bénéficient gratuitement de soins médicaux et de quantités illimitées de nourriture à la mine. Ceux qui vivent dans les cinq collectivités voisines ont le transport aller-retour gratuit entre leur domicile et leur travail, tandis que ceux qui demeurent plus loin sont hébergés gratuitement à la mine.
Ces 1 064 Érythréens, et les quelque 160 expatriés à l’emploi de BMSC ou de SENET, gèrent et exploitent la mine, fournissent les nombreux services nécessaires à une exploitation minière et supervisent le développement courant de la mine.
Si des organismes de défense des droits de la personne ont formulé des réserves en ce qui a trait à ces employés, cela ne nous a pas été signalé. Dans la mesure où il y a eu controverse à Bisha, cela concernait un troisième groupe, soit les employés d’un sous-traitant érythréen auquel BSM est tenue de recourir depuis 2008 par le gouvernement de l’Érythrée pour certains projets de construction.
Au cours de l’année 2010, soit celle où l’emploi a atteint le maximum pour ce sous-traitant, il y avait en moyenne 440 employés à Bisha, ou 34 p. 100 de l’effectif travaillant au projet Bisha à l’époque. Pendant la plus grande partie de 2011, aucun employé de ce sous-traitant ne travaillait sur le site.
Au premier trimestre de 2012, certains employés du sous-traitant ont commencé à revenir à Bisha pour la phase d'aménagement de la mine de cuivre. Le niveau actuel est de 130 et nous croyons que ce sera le maximum pour le projet de mine de cuivre. C’est approximativement 11 p. 100 d’Érythréens et 10 p. 100 du total de la main-d’oeuvre active à Bisha.
Au premier trimestre de 2013, donc au cours des quelques prochains mois, lorsque le sous-traitant aura terminé son travail, il quittera Bisha avec tous ses employés.
BMSC est au courant des recommandations formulées par les organismes internationaux des droits de la personne et plus précisément de leurs allégations selon lesquelles ce sous-traitant aurait recours à des conscrits. Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce qu’il n’en soit pas ainsi dans le cas du personnel employé à Bisha.
BMSC a établi un processus rigoureux, au cours de la phase de construction de la mine d’or, pour s’assurer que tous les employés travaillaient volontairement et librement. Le processus suppose une inspection approfondie des documents de démobilisation militaire et des pièces d’identité délivrées par l’État, complétée par une vérification interne postérieure à la présentation de ces documents. La pénalité pour non-respect de la politique relative aux documents est le congédiement.
En janvier 2012, ce qui coïncidait par hasard avec le moment où les employés du sous-traitant ont commencé à arriver pour la phase d’aménagement de la mine de cuivre, BMSC a ajouté une exigence voulant que tout le personnel travaillant à la mine porte une carte d’identité avec photographie pour avoir accès au site. Les cartes d’identité sont délivrées lorsque ces personnes ont présenté les documents appropriés de démobilisation. Plus particulièrement, la carte d’identité avec photographie permet de s’assurer qu’il n’y a pas changement de personnel après la présentation des documents de démobilisation. BMSC effectue des vérifications ponctuelles aléatoires sur place pour s’assurer que les personnes qui sont à Bisha ont leur carte d’identité et qu’il s’agit bien des véritables titulaires de ces cartes.
Au deuxième trimestre de 2010, tôt au cours de la période où le nombre d’employés du sous-traitant était au maximum à Bisha, BMSC a également mené une enquête sur les conditions de vie dans le camp du sous-traitant. D’après les résultats de l’enquête, les conditions d’hébergement étaient inférieures à la norme et les réserves alimentaires étaient basses.
Par conséquent, BMSC a logé une plainte auprès de la haute direction du sous-traitant, demandant à ce dernier d’améliorer les conditions d’hébergement, ce qu’il a fait. De plus, BMSC a commencé à fournir directement de la nourriture au camp du sous-traitant, sans frais pour ce dernier ou ses employés.
Il faut préciser que les employés du sous-traitant ont également accès aux soins gratuits, à l’unité sanitaire subventionnée par BMSC et située à la mine.
Nous savons que, pour 2012, le sous-traitant a établi son camp résidentiel à un autre endroit que celui utilisé en 2010. L’emplacement actuel a été auparavant utilisé par une entreprise nord-américaine d’exploration. C’est un endroit raisonnablement moderne, aménagé selon les normes nord-américaines.
De plus, depuis janvier 2012, BMSC fournit aux employés du sous-traitant un repas chaud au milieu de la journée, sur les terrains de la mine. Ce repas se compose d’une quantité illimitée de nourriture, sans frais pour les employés ou le sous-traitant.
Grâce à ces mesures, ainsi qu’à notre politique visant à interdire les conscrits, nous avons essayé de répondre à nos obligations en matière de droits de la personne envers les employés de notre sous-traitant.
Nevsun n’a qu'une capacité limitée d’influencer ou de maîtriser les événements qui se déroulent en Érythrée. Par contre, nous avons quand même de l’influence, tant que nous l’exerçons judicieusement. Nous utilisons une approche canadienne éprouvée, celle de la diplomatie discrète. Nous avons comme politique que Nevsun, en tout temps, se conduise de façon franche avec le gouvernement de l’Érythrée et nous comptons continuer de cette manière, tout en respectant les droits souverains du gouvernement.
En somme, dans le présent exposé, j’ai dressé un tableau du travail précieux que Nevsun accomplit en Érythrée et abordé notre engagement sans équivoque envers des activités et pratiques responsables à la mine de Bisha, dans le sens des normes internationales de sécurité, de gouvernance et de droits de la personne. J’ai fait un survol des pratiques et politiques de BMSC en matière de droits de la personne : ces pratiques et politiques interdisent le recours aux conscrits comme travailleurs à la mine. Je vous ai décrit les mesures rigoureuses d’exécution de cette politique prises par BMSC, particulièrement en ce qui a trait au sous-traitant érythréen auquel BMSC est tenue par le gouvernement de recourir. J’ai traité des efforts déployés par BMSC en 2010 pour connaître et améliorer les conditions des employés du sous-traitant.
Je puis vous garantir que Nevsun continuera à exercer toute l’influence dont elle dispose en tant que force positive en faveur du peuple de l’Érythrée, sur les plans économique et social. Nous procéderons ainsi en travaillant de concert avec le gouvernement de l’Érythrée et en respectant la souveraineté de ce dernier.
Nous croyons que notre influence trouve son exercice optimal dans la démonstration non antagoniste que les changements positifs vont dans le sens des meilleurs intérêts de l’Érythrée.
Ceci termine mon exposé. Je vous remercie de votre attention et je suis prêt à répondre aux questions que vous voudrez bien me poser.