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Bonjour, chers collègues.
[Traduction]
Il s'agit de la séance numéro 36 du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, en ce jeudi 29 octobre 2009.
Le premier point à notre ordre du jour ce matin est l'étude du rapport sur l'examen quinquennal de Droits et Démocratie pour 2003 à 2008.
Nous recevons aujourd'hui, de Droits et Démocratie, M. Beauregard, président-directeur général, Payam Akhavan, membre du conseil d'administration, Jean Guilbeault, membre du conseil d'administration, Marie-France Cloutier, directrice, Administration et ressources, ainsi que Razmik Panossian, directeur, Politique, programme et planification.
Je crois comprendre que vous avez deux discours préliminaires; par la suite, nous passerons aux questions.
Mme Lalonde a quelque chose à nous dire.
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Bonjour. Permettez-moi d'abord de remercier le président, M. Sorenson, et les autres membres du comité d'avoir invité Droits et Démocratie à l'audience d'aujourd'hui.
Depuis près de 20 ans, Droits et Démocratie travaille à la réalisation des droits garantis dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et ses pactes ayant force obligatoire, ainsi que les autres instruments internationaux relatifs aux droits humains.
Nous assurons la promotion et la défense des droits humains et des libertés démocratiques partout dans le monde. Nous soutenons les défenseurs des droits humains et de la démocratie qui s'efforcent d'améliorer les conditions de vie pour eux-mêmes et pour leur communauté. Nous aidons les sociétés à établir des institutions et des processus démocratiques qui mettent en oeuvre les droits humains universels.
Je suis heureux de représenter de le conseil d'administration de Droits et Démocratie à cette importante audience. J'aimerais transmettre les regrets du président du conseil, M. Aurel Braun, qui ne peut être parmi nous aujourd'hui pour des raisons d'ordre familial.
La loi qui a institué Droits et Démocratie l'a doté d'un conseil composé de dix membres canadiens de partout au pays et de trois membres internationaux, afin d'assurer une représentation des pays en voie de développement.
Mon collègue Payam Akhavan, présent ici aujourd'hui, ainsi que nos membres de La Paz, Regina, Kaboul, Calgary, Bamako, Toronto et Ottawa seront sans doute d'accord avec moi pour affirmer que le conseil d'administration au grand complet remercie le Parlement de l'appui accordé à Droits et Démocratie au cours des 20 dernières années. Notre organisme a hâte de poursuivre cette importante relation durant les 20 prochaines années.
L'examen quinquennal de notre organisme, réalisé par l'inspecteur général du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, et déposé au Parlement par le ministre Cannon, est un élément important de la loi qui a constitué Droits et Démocratie.
En 1988, lorsque le Parlement du Canada a confié à Droits et Démocratie le mandat de renforcer les institutions et les programmes démocratiques qui mettent en oeuvre la Déclaration internationale des droits de l'homme, il a veillé à ce que notre travail soit exécuté au nom de la population canadienne.
En nous présentant devant vous aujourd'hui, nous lui faisons rapport, par l'intermédiaire de ses représentants au Parlement, sur nos importantes réalisations des cinq dernières années. Nous sommes fiers de ces réalisations. Comme vous le constaterez dans le présent rapport d'évaluation qui est entre vos mains, et la présentation de notre président, M. Rémy Beauregard, Droits et Démocratie s'acquitte de son mandat dans certains des pays les plus difficiles et les plus dangereux au monde, où les droits humains demeurent irréalisés et où la démocratie semble loin d'être installée.
Malgré les défis inhérents à notre genre de travail, les programmes et les activités de Droits et Démocratie ont, selon les termes des évaluateurs, contribué positivement au rôle du Canada dans le domaine des droits de la personne et du développement démocratique sur la scène internationale. Rien ne le prouve mieux que les deux plus grands bénéficiaires de l'aide politique au développement que verse le Canada.
En Afghanistan, Droits et Démocratie soutient la participation des femmes à la transformation de la société afghane. Nous travaillons avec les groupes de défense des droits des femmes et les chefs traditionnels afin de modifier les pratiques discriminatoires envers les femmes, en particulier dans le mariage. Nous avons contribué à développer une culture démocratique fondée sur les droits humains, au moyen de nombreux partenariats locaux dans tout le pays. Les efforts de Droits et Démocratie ont mené la cour suprême de l'Afghanistan à approuver un nouveau contrat de mariage qui respecte le droit des femmes.
Nous collaborons présentement avec un comité afghan de rédaction législative, qui relève d'énormes défis pour reformuler le droit de la famille pour le pays. Notre bureau situé à Kaboul compte un personnel de 18 employés, qui sont tous d'origine afghane. Nos programmes touchent des milliers de personnes dans l'ensemble de l'Afghanistan.
En Haïti, Droits et Démocratie a contribué à la mise sur pied de l'Office du protecteur du citoyen et a organisé des tribunaux sur les droits humains, après la chute de la dictature en 1994. Par l'intermédiaire de notre bureau à Port-au-Prince, nous avons donné à plus de 350 militants de la société civile partout au pays une formation sur les méthodes de plaidoyer, ce qui a favorisé une plus grande participation citoyenne au processus démocratique.
Avec les fonds reçus de l'ACDI, nous travaillons présentement avec les partis politiques et les jeunes politiquement actifs pour promouvoir le dialogue multipartite, encourager la participation politique des femmes et favoriser davantage les relations entre l'État et la société sur des questions importantes pour les droits humains comme l'accès à la nourriture et l'enregistrement de l'état civil.
Ces exemples montrent la grande qualité de nos programmes dans les pays prioritaires pour le Canada. Notre travail en Haïti et en Afghanistan illustre un autre facteur important du succès de nos initiatives: un financement durable à long terme. Les programmes de ces deux pays bénéficient en effet d'ententes de financement à long terme avec l'ACDI, qui nous permettent de poursuivre nos activités par l'intermédiaire des bureaux sur le terrain. Droits et Démocratie, en tant qu'organisme d'exécution, a constamment su obtenir des résultats.
Toutefois, qu'il s'agisse de soutenir le mouvement prodémocratie en Birmanie ou de documenter les violations des droits humains au Zimbabwe, le financement de la majorité de notre travail vient d'une allocation annuelle du Parlement. Le soutien de votre comité a d'ailleurs joué un rôle clé pour l'obtention d'une augmentation marquée de cette allocation, qui est passée à environ 9,2 millions de dollars il y a cinq ans. L'examen quinquennal prouve que nous avons obtenu des résultats positifs avec cette allocation et il recommande une série de mesures pour améliorer nos programmes et notre fonctionnement.
M. Beauregard vous exposera les grandes lignes des actions entreprises, avec le soutien du conseil d'administration, afin de mettre en oeuvre ces recommandations. Il expliquera également pourquoi le succès futur de Droits et Démocratie dépend d'une entente de financement unique et pluriannuelle avec le gouvernement du Canada en ce qui concerne l'allocation du Parlement. Alors que nous sommes sur le point d'achever notre plan stratégique pour 2010 à 2015, vos connaissances, votre expertise et, à vrai dire, votre appui, seront essentiels.
Avant de conclure, je ne voudrais pas négliger de souligner l'importante contribution du personnel de Droits et Démocratie, que représente aujourd'hui le président du syndicat, Maxime Longangué, et celle de nos partenaires dans le monde entier. Comme vous avez pu le constater à plusieurs occasions dans le passé lorsque les experts de Droits et Démocratie se sont présentés devant votre comité, les membres de notre personnel sont dévoués à la cause des droits de la personne et de la démocratie, et ils poursuivent la mission de l'organisme avec un professionnalisme et une détermination incomparables; ils sont les gardiens de notre mandat sur le terrain.
Mesdames et messieurs les parlementaires, vous pouvez être assurés qu'avec votre soutien, Droits et Démocratie va continuer à exercer son mandat de promouvoir et de défendre les droits de la personne, et le développement démocratique partout dans le monde — c'est-à-dire promouvoir et défendre des valeurs chères à toute la population canadienne.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, permettez-moi de me joindre à M. Guilbeault pour vous remercier d'avoir invité notre organisme à la présente audience. J'aimerais profiter de l'occasion pour reconnaître dans la salle deux autres membres de notre conseil d'administration: M. Brad Farquhar, de Regina, et le professeur Elliot Tepper, d'Ottawa.
[Traduction]
On demande souvent à Droits et Démocratie de comparaître devant le comité. Nous étions ici la semaine dernière pour discuter de l'impact des investissements étrangers sur les droits humains. En fait, c'est cette relation spéciale avec le Parlement qui donne à Droits et Démocratie son caractère unique. Peu de pays au monde ont voulu créer, par voie législative, un organisme voué à la promotion des droits de la personne, comme le nôtre. À ma connaissance, aucun autre pays n'a établi un organisme dont le mandat associe le respect des droits humains et le développement des institutions et des valeurs démocratiques. À cet égard, Droits et Démocratie a été constitué non seulement pour promouvoir les droits humains universels et les libertés démocratiques, et ceux qui en soutiennent la réalisation, mais aussi pour favoriser les institutions, les structures et les processus démocratiques dont les individus ont besoin pour mettre en oeuvre des droits humains.
En restant fidèle à ce mandat et en poursuivant ces objectifs intrinsèquement liés, Droits et Démocratie a collaboré de manière étroite avec les organisations de la société civile et les gouvernements, y compris celui du Canada, et il est intervenu aux endroits et dans les situations où les besoins étaient les plus criants.
Notre vaste expérience sur le terrain nous a menés à conclure, comme l'a fait le rapport initial précédant sa création, que le développement démocratique consiste à réformer les processus décisionnels dans une société en faisant en sorte que les citoyens participent aux décisions qui ont des répercussions sur leur vie.
Depuis sa création, Droits et Démocratie a mis en pratique cette approche unique du développement démocratique dans plus de 30 pays. Présentement, nous travaillons sur quatre grands thèmes, notamment le développement démocratique, les droits des femmes, les droits sociaux et économiques et les droits des peuples autochtones. Nous exerçons nos activités dans 13 pays de concentration.
Grâce à ces nombreux contacts sur le terrain, à sa longue expertise en intervention dans les pays, à sa capacité de rassembler divers acteurs des États et de la société civile et à sa solide réputation, Droits et Démocratie peut réagir pour concevoir rapidement des programmes innovateurs.
Le but de ma présentation aujourd'hui est d'exposer les principales conclusions et recommandations de l'examen quinquennal. Je vais décrire comment notre organisme a mis en oeuvre les recommandations qui lui étaient adressées.
L'examen quinquennal réglementaire que vous avez entre vos mains a été réalisé par l'inspecteur général du MAECI et il couvre la période de mars 2003 à mars 2008. L'examen a notamment consisté à étudier et à analyser des données sur nos programmes et nos activités afin de déterminer la pertinence de notre travail ainsi que les stratégies et les systèmes de régie déployés par notre organisme. Les évaluateurs ont choisi six études de cas afin de donner un aperçu global des programmes.
Je suis heureux de signaler que le Bureau de l'inspecteur général a conclu que les résultats généraux issus de l'examen quinquennal sont positifs. Les données recueillies et les entrevues réalisées avec diverses parties intéressées au Canada et dans les autres pays partenaires ont confirmé l'efficacité et la pertinence des activités de Droits et Démocratie sur le terrain, ainsi que la conformité de ces activités avec la mission de Droits et Démocratie.
Comme dans toute évaluation, les évaluateurs ont trouvé quelques aspects qui nécessiteront des améliorations. Voilà qui est sain pour un organisme, en particulier un organisme qui intervient dans différents contextes en vue d'atteindre un objectif global a long terme.
Sur les cinq recommandations, quatre s'adressaient à Droits et Démocratie. La première recommandation nous enjoignait d'accroître nos efforts en vue de faire participer les Canadiens au travail que nous faisons, comme l'indique notre mandat, à l'alinéa 4(3)c) de la Loi sur Droits et Démocratie. La loi exige que nous favorisions la recherche et les débats au Canada sur les enjeux touchant les droits humains et la démocratie. Nous sommes entièrement d'accord avec cette recommandation et nous avons récemment fait des progrès considérables pour sensibiliser les Canadiens. En 2008, nous avons créé une direction des communications afin de mieux gérer les différentes composantes de notre stratégie. Nous avons créé une nouvelle stratégie canadienne sur l'engagement, que nous avons déjà commencé à mettre en oeuvre. Cette stratégie repose grandement sur la nouvelle série de dialogues pancanadiens. Nous nous sommes déjà rendus à Winnipeg et à Ottawa, et nous tiendrons une série de dialogues dans chaque province et territoire au cours des cinq prochaines années. S'il est vrai que notre administration centrale se trouve à Montréal, nous ouvrons un bureau à Ottawa afin de faire participer davantage la collectivité intéressée par les politiques étrangères, qui se concentre dans la capitale nationale.
Plus de 20 délégations étudiantes de Droits et Démocratie mènent des activités sur les campus universitaires partout au pays, de Nanaimo à Moncton. Chaque année, ces délégations agissent directement dans les collectivités pour « mettre le monde à l'enDROITs » à leur propre façon.
La recommandation 3, qui est la deuxième nous ayant été adressée, mais qui porte le numéro 3 dans le rapport, invite Droits et Démocratie à maintenir l'orientation de ses programmes pour les années à venir, tout en améliorant ses approches et ses stratégies de gestion. Nous accueillons favorablement cette recommandation, car nous croyons que les thèmes et les pays sur lesquels porte notre travail, et les partenaires avec lesquels nous collaborons, exigent un engagement à long terme. Depuis janvier, nous sommes mobilisés par la préparation de notre plan stratégique, tel que recommandé dans le rapport. Le plan stratégique de 2015 reconnaît que notre organisme possède un potentiel qui doit être préservé. Le processus de planification stratégique, qui a été approuvé par le conseil d'administration, a été élaboré par le personnel de Droits et Démocratie et comportait des efforts visant à tirer des leçons des expériences passées et d'envisager les futurs facteurs qui influeront sur notre travail. Des consultations ont eu lieu avec les membres du conseil ainsi que 150 parties intéressées au Canada et à l'étranger, y compris le gouvernement du Canada et les organisations partenaires. La version préliminaire du plan stratégique a été présentée au conseil d'administration pour approbation, ce qui devrait se faire sous peu.
Beaucoup de nos programmes vont évoluer vers de nouveaux aspects de travail innovateurs. Droits et Démocratie soutient le mouvement démocratique en Birmanie et continuera de le faire grâce à l'organisme Democratic Voice of Burma et en appuyant le Parlement birman en exil. Droits et Démocratie travaille à mettre fin à l'impunité des cas de violations des droits humains au Zimbabwe et il apprend à des journalistes comment faire des reportages, dans un contexte répressif, sur des questions de démocratie. Grâce à Droits et Démocratie, les organisations non gouvernementales chinoises préconisent des changements démocratiques à l'intérieur de la Chine en invoquant les lois chinoises pour améliorer le respect des droits humains. En Indonésie, le pays musulman le plus peuplé du monde, Droits et Démocratie collabore avec la société civile pour soutenir le dialogue sur la réforme du secteur de la sécurité. En Colombie, où j'entreprendrai une mission la semaine prochaine, nous soutenons la participation politique des femmes et des Autochtones ainsi que leurs efforts de consolidation de la paix au moyen d'initiatives de participation citoyenne à l'échelle municipale. En Bolivie, Droits et Démocratie appuie la participation politique des femmes au niveau local. En République démocratique du Congo, nous soutenons les efforts des femmes à l'échelle locale pour mettre fin à la violence sexuelle commise dans l'est du pays et traîner devant les tribunaux les responsables de ces crimes. Au Maroc et en Jordanie, Droits et Démocratie travaille à accroître la participation civique des jeunes au niveau municipal.
[Français]
La recommandation numéro quatre invite Droits et Démocratie à améliorer l'échange d'information et la synergie entre ses programmes. Pour répondre à cette recommandation et faire de Droits et Démocratie un organisme doté d'une structure plus efficace et capable de susciter la collaboration et le partage des connaissances, nous avons entrepris une réorganisation au printemps de 2008.
Nous avons formé des groupes de travail sur les initiatives et les pays prioritaires, ainsi qu'une équipe des politiques chargée de fournir à tous les programmes et les initiatives une expertise en matière de recherche.
[Traduction]
Enfin, la dernière recommandation nous invite à améliorer nos outils de suivi et d'analyse en matière de finance. Des budgets détaillés accompagnent les projets soumis pour approbation; tous les membres du personnel et les partenaires sur le terrain observent des procédures comptables rigoureuses et des directives strictes en matière de rapport. Nos experts en gestion financière se sont même rendus dans les pays prioritaires pour offrir à nos partenaires des séances de formation sur la gestion du budget, ce qui s'avère un résultat important, mais souvent oublié, de notre travail de renforcement des capacités.
Comme le déclare l'inspecteur général: « Malgré le financement accru, les modalités de versement des subventions de l'ACDI, fondées sur une allocation annuelle, limitent considérablement la capacité de Droits et Démocratie de procéder à la planification stratégique ».
[Français]
J'aimerais souligner, par contre, le fait que l'ACDI nous a informés au cours des derniers jours que pour l'année en cours, notre allocation budgétaire avait été approuvée, ce qui nous permettra de continuer à fonctionner malgré les considérations qu'on a énumérées plus tôt.
Le développement démocratique et la promotion des droits de la personne nécessitent des efforts à long terme qui ne peuvent donner des résultats durables qu'avec un engagement soutenu à long terme. Droits et Démocratie est demeuré un organisme efficient après l'augmentation de son financement et il maintient un faible niveau de pourcentage de frais administratifs par rapport à son budget total.
Au moment où nous amorçons un nouveau plan stratégique quinquennal, ce serait extrêmement bénéfique pour notre fonctionnement, notre planification et notre reddition de comptes de recevoir notre financement d'une source unique consolidée et administrée par le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, comme le mentionne la recommandation numéro un du rapport de l'inspecteur général.
Au cours des prochaines années, nous continuerons à diversifier et à augmenter nos sources de financement afin d'accroître notre capacité de soutenir le développement démocratique et les droits de la personne sur la scène internationale. Le gouvernement du Canada, suivant la recommandation de votre comité, aura avantage à mettre en oeuvre la recommandation numéro un et, ce faisant, à renforcer Droits et Démocratie.
Merci.
:
Le budget pour l'Afghanistan est particulier; il va au-delà du financement de 9,2 millions de dollars. L'ACDI nous a donné environ 1 million de dollars par année pour entreprendre un projet particulier, soit le renforcement des droits des femmes en Afghanistan. Nous sommes la seule agence à nous occuper de cette question.
Comme nous, vous avez suivi la réforme du code de la famille pour les communautés shiite et sunnite. Comme l'a dit M. Guilbeault, on a travaillé avec un comité d'experts pour soutenir le gouvernement et les organismes de la société civile dans le processus, de façon qu'il puisse influencer les politiques publiques qui allaient émaner de ces lois. C'est notre programmation. On travaille dans six provinces et avec plusieurs organismes de femmes et de la société civile. On a fait de la formation et des émissions de radio pour parler aux femmes de leurs droits. On est souvent intervenus auprès du ministère de la Justice et de celui de la Condition féminine.
Ce sont là les activités actuelles, mais on devra y donner une suite. J'en ai discuté avec la ministre de la Condition féminine de l'Afghanistan, lorsque j'étais sur place. Une fois que ces lois seront en place, il y aura un code de la famille. Il faut instaurer un mécanisme visant à informer les populations de l'existence des lois et de ce qu'elles veulent dire. Ensuite, il est important de mettre sur pied des tribunaux de la famille ou des systèmes auxquels les gens peuvent s'adresser en cas de problèmes.
Actuellement, il y a une cour de la famille en Afghanistan, à Kaboul. Dans le reste du pays, ce sont les tribunaux habituels qui fonctionnent de façon assez régulière. Il faut aussi que les femmes aient accès à des services juridiques. Actuellement, dans six provinces où l'on travaille, on soutient des cliniques juridiques spécialisées en droit des femmes et des enfants. Il y a beaucoup à couvrir, et ce n'est pas suffisant. Si l'on continue au-delà de 2011, il faudra partir de l'expérience qu'on a acquise et des contacts qu'on a établis sur le territoire, et travailler dans le même sens. C'est vraiment un travail qui n'est pas terminé.
Vous n'êtes pas sans savoir qu'au sein de notre conseil d'administration, nous avons l'immense privilège d'avoir Mme Sima Samar, qui est la présidente de la Commission indépendante des droits de la personne de l'Afghanistan. Elle travaille depuis longtemps de façon active pour revendiquer des droits. Tout récemment, le gouverneur général a informé Mme Samar qu'elle avait été décorée de l'Ordre du Canada, pour lequel elle viendra au pays au cours des prochaines semaines. C'est vraiment un atout, et nous avons des liens très étroits avec le pays.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Il est important de reconnaître que le travail dans lequel on s'est engagé est un travail à long terme. On ne peut pas arriver dans un pays en développement qui connaît des difficultés et s'imaginer qu'au bout d'un an, avec quelques injections de fonds, on aura réglé les problèmes.
La pérennité dont vous parlez nous interpelle par rapport à des planifications et à des décisions d'ordre stratégique. Souvent, les gens nous demandent pourquoi on n'est pas présents dans un pays donné. Travailler dans un nouveau pays où l'on n'a jamais travaillé demande entre un an et demi et trois ans de préparation. Il faut établir des contacts, connaître le climat et s'assurer que nos futurs partenaires sont fiables. Il faut établir tout un réseau et, à ce moment, on est en mesure d'intervenir.
Pour avoir vécu ces situations pendant plusieurs années alors que je travaillais sur le continent africain, je me méfie beaucoup et de plus en plus de ces interventions sporadiques. C'est comme si l'on passait le poivre au-dessus du plat et qu'on s'imaginait avoir fait le travail. C'est pour cela qu'il est important qu'on ait ce type de financement.
Mon collègue me dit de donner un exemple. Le meilleur exemple qu'on peut donner est celui d'Haïti où, au cours des 40 dernières années, chaque fois qu'il y avait une crise, on injectait un peu de ressources et, dès que la situation semblait revenir au calme, on allait ailleurs et on attendait la prochaine crise.
Mme Francine Lalonde: Et il y en a eu.
M. Rémy M. Beauregard: Oui, et on est intervenus de crise en crise. Chaque fois qu'on intervenait, c'était de plus en plus coûteux. Dans mes conversations avec la première ministre au cours de mes deux dernières missions, elle m'a dit espérer que le Canada soit là à long terme parce que ce qu'ils avaient besoin de régler exigeait beaucoup de temps. Ce n'est pas qu'une question d'argent, mais également de temps et d'efforts. C'est en ce sens que notre travail doit être conçu.
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Tout d'abord, je désire vous remercier de nous avoir invités à comparaître devant le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international pour parler des questions relatives au Sommet du Groupe des Huit et du Groupe des Vingt qui se tiendra au Canada en juin.
Comme M. Sorenson l'a indiqué, je m'appelle Fraser Reilly-King et je suis coordonnateur de l'Initiative d'Halifax, une coalition de 19 organismes oeuvrant dans les domaines du développement, de l'environnement, de la foi, des droits de la personne et du travail. Notre organisme a été fondé il y a 15 ans, lorsque le Sommet du G7 s'est tenu à Halifax, en 1995.
Depuis, nos activités se concentrent sur les politiques et les pratiques de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et des organismes de crédit à l'exportation. Nous essayons de combler les lacunes de leurs politiques et de leurs pratiques et faisons des suggestions pour combler ces lacunes.
Notre organisme est aussi membre du Comité de coordination de la société civile canadienne pour le G8 de 2010, qui est chargé d'élaborer la plate-forme stratégique que vous avez déjà tous dû lire. Ma collègue Amanda en parlera un peu plus en détail après mon exposé.
Avant de discuter du document ou de la plate-forme, j'aimerais vous exposer le contexte dans lequel se tiendront les sommets du G8 et du G20, particulièrement en ce qui a trait aux structures qui régissent l'économie mondiale.
Comme bon nombre d'entre vous le savez, au cours des deux dernières années, bien des pays dans le monde ont été secoués par une série de crises ininterrompues et interconnectées: des crises alimentaires, énergétiques, financières et climatiques. Aucun pays n'a été épargné, et personne n'aurait pu prévoir ni même imaginer l'ampleur de chacune de ces crises.
Les leaders mondiaux ont réagi en convoquant les sommets du G20 de Washington, de Londres et de Pittsburgh le mois dernier, afin de contrer ces crises. Parallèlement, les Nations Unies ont entrepris de former une commission d'experts — des dirigeants de banques centrales, des ministres des finances et des universitaires de partout dans le monde — ayant pour mandat d'élaborer un ensemble de propositions visant à repenser l'architecture mondiale et informer la conférence de l'ONU de juin 2009 sur la crise financière et économique mondiale.
Le mois dernier, comme vous l'avez sans doute vu dans les médias, les chefs d'État réunis à Pittsburgh ont annoncé que le G20 deviendrait le principal forum mondial des discussions économiques et financières. Fait important pour le Canada, le premier ministre Steven Harper a aussi annoncé qu'il coprésiderait avec la Corée du Sud la prochaine rencontre du G20 qui se tiendra en juin 2010, en même temps que la réunion du G8. De nombreux observateurs considèrent cela comme une avancée positive et inclusive.
Vous savez peut-être aussi que les pays du G20 représentent 65 p. 100 de la population mondiale et 85 p. 100 du produit national brut de l'ensemble des pays du monde. Le G20 réunit des économies émergentes clés, comme l'Afrique du Sud, la Chine, le Brésil, l'Inde, le Mexique, l'Argentine, l'Indonésie et d'autres pays en développement.
Mais le G20 exclut également 173 pays. Il ne se trouve pas un seul pays à faible revenu ou moins avancé dans le groupe, ni un seul État fragile. L'Union africaine est pour ainsi dire écartée. De ce point de vue, le G20 n'est pas entièrement inclusif, ni légitime, ni crédible. De plus, le G20, tout comme son prédécesseur, le G8, demeure largement non transparent et ne rend pas de comptes.
Par conséquent, en cette importante période de transition et de changement, nous devons veiller à ne pas figer cette nouvelle institution ni ses membres dans un moment historique du temps. Je veux dire que ce qui vaut en 2009 doit également valoir pour 2029 ou 2059.
Pour avoir un exemple des lacunes à ce sujet, pensons seulement au Conseil de sécurité des Nations Unies. Il était utile à une époque, en 1945, mais 60 ou 65 ans plus tard, l'économie mondiale a changé, tout comme le monde.
Alors, qu'en est-il? Venons-en au Sommet du G20 qui se tiendra l'an prochain. Je pense que le Canada pourrait y jouer un rôle d'une extrême importance en amorçant avec d'autres pays un processus visant à transformer la structure actuelle du G20 pour en faire un forum qui soit un exemple de démocratie et de transparence en matière de politiques et de prise de décision et qui constitue le coup d'envoi d'une nouvelle ère de coopération multilatérale.
Si vous le souhaitez, nous pouvons entrer dans les détails de ce à quoi cela pourrait ressembler, mais nous avons préféré vous donner un aperçu des principes qui pourraient sous-tendre la composition de cette structure. Par souci de pragmatisme, nous proposons un groupe dont le nombre de membres serait limité, mais dont la composition serait représentative.
J'ai déjà laissé entendre qu'un G20, en principe, n'est pas une mauvaise idée. Au cours des dernières années, divers intervenants ont souligné la nécessité d'un conseil mondial pour gouverner l'économie mondiale. La Commission de gouvernance globale de 1995, le président mexicain Ernesto Zedillo, le président français Jacques Chirac et jusqu'à la récente Commission d'experts de l'ONU sur la crise financière et économique mondiale ont avancé une telle idée. Mais un forum de leaders mondiaux triés sur le volet par les puissants ne bénéficiera jamais d'une crédibilité mondiale ou publique. Un tel forum devrait plutôt réunir de 20 à 29 pays et inclure des représentants désignés par les membres d'organismes multilatéraux régionaux, dont les porte-parole se relaieraient périodiquement.
Le deuxième principe serait celui de l'inclusion des pays les plus démunis. Comme je l'ai dit plus tôt, il est positif que le Brésil, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, la Turquie et l'Indonésie aient maintenant leur place à la table. Cependant, on ne peut pas penser que l'Afrique du Sud peut légitimement discuter des problèmes de 50 pays africains, d'autant moins que les réalités et les besoins politiques et économiques de l'Afrique du Sud sont très différents de ces pays qui ont des taux d'endettement élevés, une gamme restreinte d'exportations, une faible base industrielle, une forte population rurale, une importante dépendance aux ressources extérieures telles que l'aide internationale, ainsi qu'une faiblesse en matière de gouvernance et de système de réglementation. L'inclusion de ces pays influerait nécessairement sur le programme et les solutions élargies qui s'imposent.
En mettant en place un forum plus représentatif, comme celui qui est proposé ici, le Canada ouvrirait la voie à l'établissement d'un programme d'action plus exhaustif dans les dossiers mondiaux, économiques et sociaux.
Il importe aussi de donner une voix à la société civile. Les acteurs non gouvernementaux jouent un rôle de plus en plus important au sein des organisations multilatérales. Des analyses, des critiques, des propositions et des protestations de la société civile ont eu des effets positifs et permis aux gouvernements de mieux comprendre les problèmes, les méthodes de travail et les programmes d'action. Faire place à la participation de la société civile est un élément clé du processus démocratique et a fini par devenir un élément central des discussions au sein de divers forums. L'officialisation d'un processus de participation de la société civile au sein du G20 constituerait un important pas en avant. On pourrait ainsi former des groupes d'experts composés d'intervenants de divers horizons qui seraient habilités à présenter des mémoires officiels au G20 pour examen, ou encore lancer une consultation canadienne et un débat parlementaire en préparation de la rencontre prévue pour l'an prochain.
Le quatrième principe qui devrait sous-tendre ce nouvel organe est celui de la transparence du processus et de l'obligation de rendre compte des décisions. Il est ironique que ce soit la crise financière — une crise attribuable en partie à un manque de transparence des institutions financières — qui a redonné de la vigueur à un ensemble d'institutions qui ne pratiquent ni la transparence ni la reddition de comptes.
Un G20 constitué de chefs d'État ou de gouvernements devrait publier son ordre du jour et la documentation connexe sur des sites Web publics en préparation de leurs rencontres. Il constituerait aussi un premier pas vers un processus vraiment représentatif de rencontre au sommet des leaders dans le cadre des Nations Unies — qui renforcerait ce système multilatéral élargi. Ainsi, les rapports de discussion du G20 pourraient faire avancer les travaux de l'Assemblée générale et du Conseil économique et social des Nations Unies.
En l'absence de telles modifications, le G20 risque fort de perdre sa crédibilité et sa légitimité aussi rapidement qu'est réapparu le besoin de son existence. Pendant cette importante période de transition, un leadership fort de la part Canada pourrait contribuer à redresser cette situation.
Merci.
Bonjour. Permettez-moi d'abord de vous remercier de cette occasion qui m'est donnée de comparaître devant votre comité et soyez assurés que je vais m'efforcer d'utiliser au mieux ce temps qui est précieux.
Je m'appelle Amanda Sussman et je représente aujourd'hui le Comité de coordination de la société civile pour le Sommet 2010 du G8 et du G20, une initiative composée de plus de 100 organisations et associations d'organisations canadiennes, elles-mêmes soutenues par des milliers de Canadiens dans tout le pays. J'exerce également la fonction de conseillère auprès de Plan Canada, l'une des agences de développement international les plus anciennes et les plus répandues dans le monde, et implantée dans 66 pays.
Aujourd'hui, j'aimerais vous donner un aperçu de l'importante initiative que ce comité a commencé à préparer en février dernier, en prévision de la présidence canadienne du G8. Tout d'abord, nous nous sommes penchés sur ce qui avait fonctionné et ce qui n'avait pas fonctionné à Kananaskis, lorsque le Canada avait accueilli le Sommet du G8 en 2002. Tandis que des dizaines d'organisations s'engageaient alors dans des campagnes publiques et mettaient en oeuvre différentes méthodes, allant d'un engagement constructif avec le gouvernement à des actions de rue à l'extérieur du sommet alternatif de Calgary, il n'y avait clairement aucun ensemble de recommandations concernant les attentes des organisations de la société civile que l'on pouvait communiquer au gouvernement et au public.
En outre, il était difficile de déterminer où il y avait un consensus plus large sur lequel les leaders politiques auraient pu enclencher leurs actions. C'est pourquoi aujourd'hui, les organisations abordent la situation d'une manière complètement différente. Le document que nous vous avons soumis, intitulé « An Agenda for Global Development », est le résultat d'un processus détaillé par lequel de nombreux groupements d'organisations très diverses se sont accordés sur trois thèmes fondamentaux et interdépendants devant demeurer au coeur du programme de 2010: la lutte contre la pauvreté, la transformation du système économique et financier mondial et la concrétisation des progrès dans la lutte contre les changements climatiques. Sur ces trois thèmes, des dizaines d'organisations ont élaboré un ensemble précis de recommandations stratégiques pour le gouvernement, qui sont spécifiques, mesurables, réalisables, réalistes et qui peuvent être mises en oeuvre du point de vue du gouvernement.
Par exemple, les recommandations sur la santé de la mère et de l'enfant sont le reflet des compétences collectives des cinq organisations canadiennes de développement international les plus importantes: UNICEF, Vision mondiale, Plan Canada, CARE et Aide à l'enfance, qui ont énormément d'expérience sur le terrain dans ce domaine partout dans le monde. De la même façon, les recommandations en matière de sécurité alimentaire sont le fruit du travail du Groupement stratégique en sécurité alimentaire, une association regroupant 35 associations en agriculture et en développement partout au pays, qui partagent leurs compétences et leurs expériences en tant qu'intervenants de première ligne dans le domaine de la sécurité alimentaire. Ces regroupements sont deux des nombreux autres regroupements d'associations qui ont participé au processus d'élaboration de chacune des recommandations que vous avez sous les yeux.
Il me faut souligner que ces recommandations ne sont pas uniquement soutenues par les organisations canadiennes. Ces trois derniers jours à Ottawa, le comité a tenu une assemblée mondiale d'organisations de citoyens qui ont travaillé sur les programmes du G8 et du G20 dans le monde. Il est ressorti de nos discussions que toutes les recommandations énumérées dans ce document reflètent un vaste consensus international et seront communiquées aux autres chefs de gouvernement du G8 et du G20, dans leur pays respectif.
Sur le thème de la pauvreté, le comité canadien a commencé par se poser une question très concrète: quels sont les progrès réalistes que le G8 pourrait accomplir en 2010 pour mettre en oeuvre chacune des initiatives, sachant que c'est un organisme politique qui oeuvre à court terme et qui ne dispose pas d'une capacité institutionnelle lui permettant de mettre en oeuvre des initiatives sur le long terme? Les recommandations sont ainsi orientées principalement sur ce que le Canada peut faire, en tant qu'hôte du G8, pour remettre les objectifs du millénaire sur les rails. Les objectifs du millénaire, pour ceux qui ne le sauraient pas, représentent un accord d'engagement des leaders mondiaux sur un ensemble d'objectifs internationaux pris lors des sommets internationaux des années 1990. Huit objectifs couvrent les problèmes principaux les plus urgents, allant de la pauvreté et de la faim à la lutte contre le VIH-sida et à l'éducation, et définissent les résultats spécifiques qui doivent être atteints d'ici 2015.
Il est évident que 2010 sera une année charnière pour le Canada et pour le monde. Nos décisions en matière de réforme économique et de changement climatique détermineront la réussite qui couronnera les efforts du monde visant à réduire la pauvreté et le réchauffement climatique pour les générations à venir. En tant qu'hôte du prochain sommet du G8, le Canada se trouve devant deux choix et peut faire la différence: il peut soit reléguer ses aspirations à un vague espoir distant, soit confirmer la sérieuse possibilité d'atteindre réellement ces objectifs pendant le temps qu'il reste à vivre à notre génération.
Je tiens tout autant à souligner que nous avons fait de remarquables progrès, et que, dans de nombreux cas, l'argent a été bien dépensé. Les investissements du passé pour contribuer à réduire ces problèmes ont abouti à de formidables résultats, notamment dans la lutte contre le VIH-sida et dans les secteurs de l'éducation et de l'immunisation, pour n'en mentionner que quelques-uns. Rien qu'en Afrique, les citoyens ont pu bénéficier de l'aide officielle au développement qui a fourni des traitements contre le sida à près de trois millions de personnes, réduit considérablement le taux de mortalité dû à la malaria et aidé plus de 34 millions d'enfants à prendre le chemin de l'école.
L'année 2010 aura ceci d'unique: les causes de la plupart des défis qui sont traités dans le document sont aujourd'hui bien comprises et leurs solutions, bien connues. Plutôt que de fixer des objectifs trop difficiles à atteindre, ce document met en lumière les étapes réalistes que le Canada peut franchir pour catalyser les progrès sur les problèmes mondiaux les plus urgents et pour promouvoir un nouveau modèle de mondialisation socialement responsable, économiquement durable et environnementalement équitable.
Aujourd'hui, nous cherchons à entamer un dialogue constructif et efficace entre le gouvernement canadien et ces groupes de citoyens, fondé sur les pratiques exemplaires décidées lors des sommets précédents. Nous estimons qu'il sera essentiel que le comité joue un rôle important en tant que véhicule des différents intervenants canadiens, qu'ils proviennent des secteurs à but lucratif ou des secteurs à but non lucratif, en organisant un ensemble d'audiences dans les programmes du G8 et du G20.
Le processus n'a nul besoin d'être astreignant pour être efficace. Il peut consister, par exemple, de six audiences dont deux à Ottawa et quatre dans les régions clés du pays, qui se traduiront par un rapport concis comportant des recommandations claires à l'intention du gouvernement. Ces audiences pourraient constituer les actions engagées par les parlementaires avec leurs citoyens sur ces questions clés, lorsque les leaders mondiaux se rassembleront au Canada l'an prochain.
Outre les mesures prises par ce comité, les pratiques exemplaires adoptées lors de sommets précédents comprennent un vaste dialogue entre le gouvernement et la société civile, à l'échelle mondiale, connu sous le nom de dialogue « Civil G8 ».
Nous espérons que le comité jouera un rôle actif pour contribuer à élargir ce dialogue, et nous avons hâte de travailler avec vous à la mise en oeuvre de cette initiative.