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Bonjour, mesdames et messieurs.
Je m'appelle John McKenna et je suis le président et chef de la direction de l'Association du transport aérien du Canada. Je suis accompagné de M. Mike Skrobica, vice-président, Affaires monétaires de l'industrie.
L'ATAC représente l'industrie canadienne du transport aérien depuis plus de 75 ans. Elle regroupe environ 185 compagnies membres oeuvrant dans l'aviation commerciale dans toutes les régions du Canada et desservant la grande majorité de plus de 700 aéroports canadiens.
Nous vous remercions de l'occasion que vous nous avez donnée de vous parler aujourd'hui d'un aspect primordial de la sécurité de l'aviation, soit son financement par les Droits pour la sécurité des passagers du transport aérien, ou DSPTA. Nous nous posons de nombreuses questions à propos de la sécurité.
Pourquoi les DSPTA sont-ils si élevés au Canada?
Où est la transparence entre les revenus générés par les DSPTA et les crédits alloués à l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien, ou ACSTA?
Pourquoi les revenus de DSPTA excèdent-ils autant les budgets alloués à la sécurité?
Qu'est-ce qui justifie une augmentation de plus de 50% des DSTPA? Le ministre compte-t-il simplement augmenter les crédits alloués à l'ACSTA et les DSPTA chaque fois qu'on découvre une nouvelle faille dans les mesures de sécurité?
Qu'advient-il de l'examen complet des dépenses et du financement de l'ACSTA promis par le ?
Les DSPTA étaient très élevés au Canada, même avant les augmentations annoncées au mois de février. L'ATAC a réalisé en 2008 une étude sur les droits pour la sécurité des passagers du transport aérien exigés par les gouvernements et aéroports de 175 administrations. Les DSPTA canadiens arrivaient alors au deuxième rang sur cette liste; seuls les Pays-Bas exigeaient des droits plus élevés.
Après les augmentations annoncées en février dernier, nous croyons que les droits canadiens sont les plus élevés au monde, le droit pour un vol international ayant augmenté de 52 p. 100, passant de 17 $ à 25,91 $. Aux États-Unis, le droit équivalent pour un vol international est de 5 $.
Nous demandons donc ce qui justifie que les droits canadiens soient si élevés par rapport à ceux des autres pays? Il n'y a pas lieu de féliciter le gouvernement de chercher à atteindre le premier rang mondial en augmentant une taxe qui rapportait déjà un surplus.
De plus, nous sommes très préoccupés par le manque de transparence entre les revenus générés par les DSPTA et le budget accordé à l'ACSTA. Combien d'argent est récolté grâce aux DSPTA? Quel pourcentage de cette somme est versé à l'ACSTA? Y en a-t-il une part qui finit par se retrouver dans le compte général?
Le dernier rapport du vérificateur général sur les DSPTA remonte à 2005-2006. Sans ces données vérifiées, nous ne pouvons que conjecturer sur les revenus générés par rapport aux crédits accordés à l'ACSTA. C'est donc ce que nous avons fait. Nous avons étudié les données fournies par l'ACSTA ainsi que celles publiées par Statistique Canada.
Nos estimations sont fondées sur les 48 millions de passagers contrôlés par l'ACSTA dans 89 aéroports canadiens en 2008. Les données de l'ACSTA concordent avec les rapports de Statistique Canada, qui établit à 108 millions le nombre de passagers embarqués ou débarqués en 2008, et à quelque 54 millions le nombre de passagers embarqués, soit la clientèle de l'ACSTA. Statistique Canada nous indique en plus que 62,9 p. 100 des passagers avaient pris un vol national, 19,5 p.100 , un vol transfrontalier, et 17,6 p. 100, un vol international.
Sur la base de ces informations, il devient plutôt facile d'estimer les revenus générés par les DSPTA. La feuille de calcul que nous vous avons remise donne à penser que les revenus générés par les DSPTA dépassaient largement les crédits accordés à l'ACSTA, même avant l'augmentation. Selon ces calculs, plus de 70 millions de dollars ont été versés au Trésor, échappant à l'ACSTA.
Si l'on tient compte des augmentations des DSPTA et du fait que le budget accordé à l'ACSTA sera de 1,5 milliard de dollars sur cinq ans, les revenus générés par les DSPTA produiront un surplus annuel de plus de 330 millions de dollars.
Ces droits ont été établis pour financer l'ACSTA, et seulement l'ACSTA. Ils ne sont pas pour le gouvernement une source additionnelle de revenu sur laquelle il n'a pas de comptes à rendre. Le budget de l'ACSTA est entièrement financé par les DSPTA, alors qu'aux États-Unis, les passagers du transport aérien ne financent que 30 p. 100 du budget de l'Administration américaine de la sûreté du transport, la TSA.
Nous nous expliquons donc mal l'augmentation de plus de 50 p. 100 des DSPTA.
Est-ce que le système d'octroi de crédits convient pour une société d'État sans base financière fixe? Comment le gouvernement peut-il allouer des crédits sur cinq ans à l'ACSTA alors qu'il réagit à la moindre menace en ajoutant de nouvelles mesures de sécurité?
Nous n'avons pas besoin de plus de mesures de sécurité. Nous avons besoin de mesures de sécurité plus efficaces!
Est-ce que le ministre va simplement augmenter les crédits à l'ACSTA et les DSPTA chaque fois qu'on découvre une nouvelle faille dans les mesures de sécurité?
Quand aurons-nous assez de mesures de sécurité? Quelles mesures de sécurité avons-nous les moyens de nous offrir?
Augmenter les DSPTA n'est pas la solution.
L'ACSTA se contente de mettre en place des mesures de sécurité supplémentaires, sans faire d'évaluation du risque. Ce travail est fait par la GRC ou par le SCRS. Combien des revenus générés par les DSPTA sont versés à Transports Canada? Combien, à la GRC et au SCRS?
Le gouvernement du Canada a-t-il défini la menace réelle de terrorisme au Canada? Sommes-nous prêts à l'affronter? Nos infrastructures de sécurité sont-elles adéquates, suffisantes ou désuètes?
Est-ce que les mesures de contrôle vont continuer de s'accumuler ou est-ce que les autorités vont un jour s'affairer à concevoir et à mettre en oeuvre une procédure de contrôle à une étape plus efficiente qui améliorerait la sécurité et réduirait le temps et le personnel requis pour effectuer les contrôles de sûreté? L'industrie juge que les longues files d'attentes aux postes de contrôle des aéroports sont inefficaces et ouvrent la porte aux terroristes.
Enfin, le Canada est-il capable d'établir des normes et procédures de contrôle conçues sur mesure pour répondre à la menace réelle à la sécurité nationale canadienne?
Nous sommes également très préoccupés par le rendement de l'ACSTA.
Le gouvernement a-t-il cherché à savoir si le rendement de l'ACSTA, du point de vue économique, était comparable à celui des organismes de contrôle des autres pays? Dans l'affirmative, comment en est-il arrivé à cette conclusion, où sont ces données et quels paramètres de comparaison a-t-il utilisés?
Qu'advient-il de l'examen complet des dépenses et des finances de l'ACSTA annoncé par le en février dernier? Ce sont les clients de nos membres qui feront les frais de toutes ces mesures de sécurité, et ils ont le droit d'être informés.
Enfin, pourquoi le a-t-il annoncé une mesure fiscale une semaine avant le budget? Le gouvernement croit-il vraiment que les passagers et les transporteurs aériens sont si crédules qu'ils ne comprendront pas que cette manoeuvre permettra d'affirmer que le budget ne contient aucune hausse des impôts et taxes?
En terminant, nous insistons encore sur le fait que l'industrie du transport aérien est tout à fait en faveur d'une sécurité efficace, mais pas d'une sécurité à tout prix.
Merci.
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Merci, monsieur le président. C'est pour moi un privilège de comparaître devant votre comité aujourd'hui.
Je m'appelle Diane Brisebois et je suis présidente et directrice générale du Conseil canadien du commerce de détail.
[Français]
Une voix: Vous avez le droit de parler en français.
Mme Diane Brisebois: Oui, je vais parler en français et en anglais. Merci.
Je suis la présidente-directrice générale du Conseil canadien du commerce de détail.
[Traduction]
Je suis également coprésidente du Conseil pour la responsabilité en matière de paiements, qui représente plus de 250 000 commerçants à l'échelle du pays.
Je suis aujourd'hui en compagnie de mon collègue, Terrance Oakey.
[Français]
Il est notre vice-président des relations gouvernementales, au niveau fédéral.
[Traduction]
Le CCCD a déjà comparu devant votre comité, l'an dernier, pour demander que soient adoptées les mesures mêmes qui figurent maintenant dans le projet de loi , Loi sur l'exécution du budget.
Je voudrais commencer par remercier les membres du comité de continuer à faire preuve de leadership sur ce dossier. Les commerçants du Canada suivent le dossier de près. Ils félicitent le ministre et le gouvernement du Canada d'avoir mis en place un cadre de réglementation des paiements par carte et d'avoir procuré à l'Agence de la consommation en matière financière du Canada les outils dont elle a besoin pour faire respecter le code de conduite tel qu'il a été modifié et pour contrôler la conformité avec ce code de conduite; ces deux changements sont prévus dans le projet de loi .
Vous vous souviendrez peut-être que le Conseil du commerce de détail a essuyé les critiques de certaines personnes lorsqu'il a réclamé un cadre de réglementation; selon d'autres témoins, un code volontaire suffirait à régler le problème de la flambée des frais.
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Est-ce que l'adoption du projet de loi réglera tous nos problèmes? Si seulement c'était si simple...
Je me trouvais au côté du lorsqu'il a annoncé l'adoption du code de conduite; en effet, nos membres estiment que ce code contribuera beaucoup à la stabilisation des coûts. Si j'étais là, c'est parce que je suis convaincue que ce code n'est qu'une première étape et qu'au bout du compte, il faudra adopter un règlement.
Les commerçants ont une expérience de longue date des pratiques des sociétés émettrices de cartes du Canada et de l'étranger. Nous observons d'ailleurs déjà certains indices inquiétants. Certains joueurs ont déclaré qu'ils n'avaient pas l'intention d'adopter le code immédiatement, et d'autres ont poussé les marchands à conclure de nouveaux contrats avant que le code n'entre en vigueur.
Mais il y a plus troublant encore: pendant que le gouvernement prend des mesures pour assurer l'égalité des chances et qu'il exerce des pressions pour que les frais de carte de débit diminuent, les frais de carte de crédit de nos membres continuent à augmenter.
Prenons, par exemple, l'apparition d'une nouvelle carte, que l'on appelle super carte à valeur ajoutée, pour laquelle les frais peuvent atteindre 3 p. 100. Pour un commerçant dont la marge bénéficiaire ne dépasse jamais les 10 p. 100, des frais de 3 p. 100 peuvent porter un coup dur à la rentabilité. Ce qui se passe, c'est que certains intervenants se sont concertés pour miner l'incidence du code en insistant sur les cartes de crédit plutôt que sur les cartes de débit.
C'est vraiment devenu clair dans mon esprit, récemment: je me trouvais dans l'atrium du Centre Eaton de Toronto, exactement à l'endroit où le a fait son annonce, il y a moins d'un mois. Deux semaines plus tard, l'atrium était pris d'assaut par une demi-douzaine de vendeurs enthousiastes qui représentaient l'une des grandes banques; ils avaient installé une douzaine d'écrans d'inscription instantanée et tentaient d'amener les gens à se munir d'une carte avec remise en argent de 2 p. 100.
Comme vous le verrez sur le document que je distribuerai plus tard, l'objectif est d'amener les gens à payer par carte de crédit tous leurs achats quotidiens, ce qu'ils achètent à la pharmacie, à l'épicerie, à la station d'essence, toutes ces choses que les gens paient en général par carte de débit ou comptant. Il ressort clairement de cela que, si les nouvelles règles sur les paiements par carte de débit qui découlent du code empêchent les sociétés émettrices et les réseaux de paiement par carte d'obtenir les frais élevés qu'ils espéraient, ces intervenants vont tout faire pour convaincre les consommateurs d'utiliser plutôt leurs cartes de crédit et vont proposer des produits de crédit encore plus coûteux.
Du point de vue des commerçants, le code volontaire portera fruit si — et seulement si — tous les intervenants du système de paiement par carte acceptent les principes sous-jacents de ce code et n'essaient pas de le contourner par d'autres moyens. Nous trouvons encourageant que le ministre ait indiqué clairement que les joueurs récalcitrants seront soumis à une réglementation. C'est une façon de dire que l'une des mesures de la conformité qui est très importante consiste à faire en sorte que tous ceux qui espéraient hausser les frais de transaction par carte de débit n'essaient pas de compenser en exigeant des frais de transaction par carte de crédit toujours plus élevés.
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Merci, monsieur le président, messieurs membres du comité et tous les membres du personnel du comité.
Encore une fois, je vais répéter, aux fins du compte rendu, que je m'appelle David Goldstein et que je suis président-directeur général de l'Association de l'industrie touristique du Canada. Je suis accompagné cet après-midi par Chris Jones, notre vice-président aux Affaires publiques.
L'AITC a vu le jour il y a plus de 70 ans et se trouve aujourd'hui à être le seul organisme national qui représente tous les secteurs de l'industrie du tourisme et du voyage, ce qui comprend les voyagistes, l'hôtellerie, les centres des congrès, les autorités aéroportuaires et les transporteurs aériens et ferroviaires.
C'est vraiment pour moi un plaisir d'être ici aujourd'hui avec vous pour examiner les dispositions du projet de loi qui s'appliquent au secteur du tourisme; c'est la première fois que je comparais devant un comité permanent dans le cadre de mes nouvelles fonctions.
Dans l'exposé que je vous présente aujourd'hui, nous voulons montrer que l'augmentation proposée des droits pour la sécurité des passagers du transport aérien n'est pas compatible avec la stratégie fédérale en matière de tourisme annoncée par le le 4 juin 2009.
Nous n'avons pas aujourd'hui le temps d'examiner la totalité du cadre présenté par le . Cependant, je peux dire que cette approche holistique a été bien reçue par les représentants de notre industrie, et nous espérons que les consultations et les travaux que poursuivront le et ses représentants mèneront à des jalons importants au cours des prochains mois.
Des quatre priorités énoncées par le , c'est la suivante qui sera au coeur de mon propos aujourd'hui: « Faciliter l'accès et les déplacements des touristes, tout en assurant la sûreté et l'intégrité des frontières du Canada. » Cet objectif, quand on l'envisage dans le contexte de l'augmentation des droits de sécurité, permet à juste titre de supposer que le gouvernement du Canada vise deux résultats: assurer la sécurité de notre système aérien et faciliter l'accès des voyageurs.
Bien sûr, nous ne remettons pas en question le fait qu'il faut assurer la sûreté des voyageurs et du grand public. Mais nous nous permettons humblement de faire valoir que la méthode retenue pour le financement de nos éventuelles initiatives en matière de sécurité contraste avec celle retenue par d'autres administrations semblables. De plus, cette méthode contribue à l'érosion de la compétitivité du Canada dans le domaine du tourisme, un des secteurs de l'économie mondiale où la croissance est la plus rapide.
La vitalité de notre secteur et notre capacité à supporter la concurrence afin de nous assurer une part des arrivées internationales de voyageurs d'affaires et de touristes sont déjà durement touchées par la pléthore de taxes, de droits, de loyers et frais d'utilisation que le gouvernement fait subir à notre secteur. L'an dernier, le gouvernement fédéral a soutiré 386 millions de dollars pour les seuls DSPTA des voyageurs qui ont utilisé nos aéroports. Avec le resserrement de la sécurité du secteur de l'aviation, à l'aide par exemple des scanners corporels qui seront bientôt installés et à l'aide d'autres technologies de contrôle, ce fardeau ne peut qu'augmenter.
Prenons un exemple plus simple: si cette proposition était adoptée, une famille de quatre personnes qui veut se rendre au Canada devra débourser plus de 100 $ supplémentaires en droits. Comme cette famille a le choix, à notre époque, nous craignons qu'elle ne choisisse d'aller ailleurs. Dans un contexte où la sensibilité aux prix est grande et où la concurrence est forte, le Canada ne devrait pas augmenter les obstacles structuraux. Dans nombre de nos principaux marchés cibles, le nombre de visiteurs étrangers diminue ou stagne, et notre secteur de l'aviation doit faire face à plusieurs problèmes, notamment la diminution de l'achalandage, la baisse du rendement, la grande variabilité du prix du combustible et l'augmentation des frais de service de la dette.
À notre avis, les services de sécurité sont comparables aux services de police. Nous n'imposons pas le coût des services de police au propriétaire d'un commerce, et, de la même façon, nous ne devrions pas taxer chacun des voyageurs. La sécurité de l'aviation est un service public qui profite à tous les Canadiens, et ses coûts devraient être assumés par le Trésor.
Comparons notre situation avec celle des États-Unis, où des crédits directs du gouvernement fédéral couvrent 63 p. 100 du fonctionnement de l'administration responsable de la sécurité des transports. Au Canada, le système de droits imposés aux passagers, qui est notre seul source de financement, est devenu un aspect qui dissuade les voyageurs et les visiteurs. Il nuit à la croissance de notre secteur et l'empêche de contribuer pleinement à l'économie du Canada.
À notre avis, la méthode proposée pour l'imposition des droits relatifs à la sécurité mettra des bâtons dans les roues de la stratégie fédérale en matière de tourisme, qui s'appuie sur des fondements solides et qui insiste particulièrement sur la nécessité d'envisager la situation dans une perspective d'ensemble.
Comme nombre de mes collègues qui ont comparu devant vous, nous croyons que la sécurité de l'aviation est un service public essentiel, mais qu'elle pourrait inhiber le flux des voyageurs canadiens et étrangers -- bref, le principe vital du secteur touristique canadien -- si nous ne faisons pas attention. Ce secteur injecte 71 milliards de dollars dans l'économie du Canada, procure plus de 1,6 million d'emplois directs et indirects et fait vivre des dizaines de milliers de petites et moyennes entreprises d'un océan à l'autre.
Nous sommes d'avis que, ce qu'il faut, c'est un nouveau modèle de sécurité qui tient compte des avantages collectifs, qui sera durable et qui sera mieux harmonisé avec l'approche de l'ACSTA.
Nous vous remercions encore une fois de nous avoir invités. Nous attendons vos questions avec impatience.
Bonjour. Merci de me donner l'occasion de prendre la parole devant ce comité.
Je m'appelle Susan Margles et je suis vice-présidente, Relations gouvernementales et politique, à Postes Canada. Mon travail, ainsi que celui de mon équipe, consiste à veiller à ce que les membres du Parlement soient tenus informés des activités de Postes Canada et à entretenir avec eux une relation productive.
La loi confère à Postes Canada, administration postale de notre pays, le mandat d'assurer un service postal universel pour tous les Canadiens, quel que soit l'endroit où ils vivent, et d'y arriver tout en assurant son autonomie financière.
[Français]
Malgré les défis de taille auxquels nous sommes confrontés, la société a généré un revenu de 7,3 milliards de dollars en 2009 et est rentable depuis 15 ans. Au cours des dix dernières années, Postes Canada a payé au gouvernement du Canada des impôts s'élevant à près de 400 millions de dollars ainsi que des dividendes de l'ordre de 350 millions de dollars.
En septembre dernier, le gouvernement du Canada a présenté le Protocole du service postal canadien, qui souligne les services que les Canadiens sont en droit d'attendre de la part de Postes Canada. Postes Canada continue de respecter ses normes de services publiés et d'offrir un service postal fiable et sécuritaire aux Canadiens.
[Traduction]
Habituellement, les administrations postales recouvrent les coûts de ces obligations de service grâce aux revenus générés par le privilège exclusif lié à la livraison des lettres et grâce aux revenus découlant de services concurrentiels comme les colis et le marketing direct.
L'article 14 de la Loi sur la Société canadienne des postes donne à Postes Canada le privilège exclusif de la levée, de la transmission et de la livraison des lettres au Canada. La partie 15 du projet de loi modifie cet article de la Loi sur la Société canadienne des postes et permet à d'autres entités de prendre des lettres au Canada puis de les envoyer et de les livrer à l'extérieur du pays.
Les entreprises de repostage internationales sont généralement associées à des administrations postales étrangères. Elles prennent d'importants volumes d'envois commerciaux produits et levés au Canada et les expédient à l'extérieur du pays pour ensuite les déposer dans des systèmes postaux étrangers.
Au cours des 20 dernières années, la présence de ces entreprises de repostage au Canada n'a cessé de croître. Par le passé, Postes Canada a défendu la position selon laquelle les entreprises de repostage internationales enfreignent le privilège exclusif octroyé à Postes Canada. Nous avons intenté une action en justice contre certaines entreprises de repostage internationales. Le tribunal nous a donné raison. Des injonctions ont été émises à l'encontre de deux entreprises de repostage internationales en vue de les empêcher de mener des activités au pays.
En 2007, le gouvernement du Canada a présenté un projet de loi qui permettrait aux «exportateurs de lettres», ou entreprises de repostage, de prendre légalement des lettres au Canada pour les envoyer et les livrer à l'extérieur du pays. Après le dépôt de ce projet de loi, les injonctions ont été suspendues en attendant que le Parlement fasse connaître ses intentions. Les injonctions actuelles expireront au mois de décembre 2010.
Voici la position de Postes Canada en ce qui concerne la partie 15: en tant qu'actionnaire, il revient au gouvernement du Canada de déterminer quels domaines du marché postal doivent être réservés à Postes Canada ou peuvent être ouverts à la concurrence. La présidente-directrice générale de Postes Canada, Moya Greene, a déclaré récemment devant le Comité des finances du Sénat que, si le marché des lettres est ouvert à la concurrence,
... c'est avec force que nous ferons concurrence pour le secteur d'activités. Ce n'est pas parce qu'un marché est concurrentiel que Postes Canada se retrouve hors-jeu.
Afin de maintenir sa compétitivité et de remplir son mandat en matière de service, Postes Canada modernise son infrastructure, son équipement et ses technologies.
[Français]
Dans le cadre de notre stratégie de transformation postale, nous investirons plus de 2 milliards de dollars dans l'achat d'équipements neufs et l'amélioration des systèmes et des installations partout au pays. Le mois prochain, nous ouvrirons un nouvel établissement de traitement du courrier à la fine pointe de la technologie à Winnipeg. Il s'agit de notre première nouvelle installation de traitement du courrier depuis 20 ans. Nous changeons nos méthodes de traitement et de livraison afin de pouvoir continuer à offrir nos services dans l'avenir.
[Traduction]
Ces investissements — et bien d'autres — permettront de veiller à ce que Postes Canada continue de respecter ses engagements en matière de service, se mesure avec succès à la concurrence sur le marché et demeure financièrement autosuffisante.
Merci. C'est avec plaisir que je vais répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Au nom des 3,2 millions de membres du Congrès du travail du Canada, ou CTC, nous tenons à vous remercier de nous donner l'occasion de vous présenter notre point de vue sur les enjeux d'intérêt public que soulève la partie 15 du projet de loi .
Le CLC représente les travailleurs et travailleuses de partout au pays et de toutes les collectivités, petites et grandes. Il inclut des membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, de l'Association canadienne des maîtres de poste et adjoints et du Syndicat des employés des postes et des communications de l'Alliance de la fonction publique du Canada.
Nous voulons exprimer dès le départ notre opposition sans équivoque à toute loi visant à affaiblir la capacité de Postes Canada de fournir un service universel et abordable à l'ensemble de la population du pays. Nous sommes d'avis que la population et tous les secteurs de la société sont mieux servis par le maintien et l'amélioration du service postal public.
La partie 15 du projet de loi représente une tentative de déréglementation partielle de Postes Canada. Son adoption indiquerait au secteur privé que la voie est ouverte à une déréglementation accrue, compte tenu surtout de la position idéologique du gouvernement actuel en faveur de la déréglementation et de la privatisation des services publics.
En 1981, date à laquelle Postes Canada s'est vu confier un privilège exclusif sur la livraison du courrier au Canada et à l'étranger, les législateurs avaient compris que les forces du marché à elles seules ne pouvaient pas garantir un niveau de service suffisant à prix abordable à l'ensemble des Canadiennes et Canadiens, peu importe leur situation économique et leur lieu de résidence.
Le privilège exclusif reflète les principes d'égalité et d'engagement collectif auxquels notre société accorde une grande importance. Nous sommes d'avis que l'ensemble de la population du Canada, peu importe où elle habite dans ce vaste pays, doit avoir un accès garanti aux services publics. Ces principes sont le fondement même de notre réseau de transport national étendu et de nos services publics universels tels que les soins de santé, l'éducation et, bien entendu, le service postal.
C'est grâce au privilège exclusif que Postes Canada est en mesure de financer l'obligation de fournir un service universel et d'assurer ce service à l'ensemble de la population du Canada. Si elle est adoptée, la partie 15 du projet de loi aura des conséquences néfastes sur le service postal public du Canada. Postes Canada subit déjà des pertes de revenus en raison des activités illégales des entreprises de repostage. S'il y a diminution du privilège exclusif dont bénéficie Postes Canada, on risque fort que les entreprises de repostage prennent de l'expansion et que la société d'État voie sa part de marché diminuer dans le secteur des services postaux internationaux.
Sans les revenus découlant du privilège exclusif, la capacité de Postes Canada de remplir son obligation d'assurer un service universel s'en trouverait diminuée. Les changements ne se produiraient pas du jour au lendemain, et c'est pourquoi les partisans de ce projet de loi vont accuser ceux qui s'y opposent de crier au loup. Mais en réalité, les conditions seraient réunies pour entraîner des pertes de revenus, ce qui ouvrirait la voie à une réduction des services — surtout pour les personnes qui habitent en région rurale ou isolée —, à une augmentation des tarifs postaux et à une déréglementation accrue du service postal.
Le gouvernement et les entreprises de repostage affirment que le projet de loi ne changera rien à la situation actuelle, puisque les entreprises privées enfreignent la loi et traitent le courrier international depuis des années. Ils disent que la perte de revenus que subit Postes Canada s'élève à environ 70 millions de dollars par an, et que, comparé aux revenus totaux de la société d'État, ce montant est dérisoire.
Ces arguments ne sont pas très convaincants. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il est étrange qu'un gouvernement apporte des changements législatifs ayant des conséquences négatives sur la population simplement parce que les entreprises qui enfreignent une loi donnée en sont insatisfaites et veulent ardemment tirer des profits accrus de leurs activités. Ne comptons-nous pas sur nos gouvernements pour qu'ils fassent respecter la loi?
Il est encore plus étrange que le gouvernement tente de faire adopter ce projet de loi sans analyse exhaustive. Pourquoi se précipiter quand les enjeux sont si grands?
À notre avis, la population du Canada ne souhaite pas voir ce genre de catastrophe frapper le service postal. Elle veut un service postal public durable, fiable et abordable. Il n'y a aucune raison de mettre en danger un bon service pour lequel la population se dit satisfaite simplement parce qu'on veut plaire à un puissant lobby.
Nous demandons instamment au gouvernement de retirer sans délai la partie 15 du projet de loi et qu'il réaffirme son appui au privilège exclusif et à la propriété publique de Postes Canada.
En terminant, j'ajouterais que le service postal a aidé grandement à bâtir notre pays en unissant les populations dispersées dans ses vastes régions et territoires. Depuis la Confédération, le service postal unit pratiquement toutes les collectivités du pays. Il ne faut pas négliger ni sous-estimer le rôle de Postes Canada en tant qu'instrument d'unité nationale, particulièrement dans le contexte actuel de mondialisation.
Le service postal peut apporter d'importantes contributions à l'amélioration de la vie culturelle, sociale et économique des Canadiennes et des Canadiens. Il est d'une importance vitale pour les organisations caritatives, philanthropiques et non gouvernementales, qui ajoutent tellement à la qualité de vie des Canadiennes et Canadiens. De plus, le service postal aide au transport d'une multitude de publications spécialisées, telles que les magazines, qui aident à préserver les nombreuses identités culturelles de la population de notre pays.
Le service postal joue en outre un rôle économique considérable.
Dans un pays où de petites entreprises sont en concurrence avec de grandes multinationales et où de petites collectivités doivent se mesurer avec de grandes agglomérations urbaines, le service postal sert à équilibrer les frais de communication et à réduire les désavantages des personnes travaillant dans de petites entreprises et de petites collectivités.
En tant qu'employeur, le service postal crée de nombreux emplois, nombre desquels se trouvent dans des régions rurales et sont occupés par des femmes. Poste Canada est souvent l'un des rares employeurs potentiels pour les femmes dans les communautés rurales.
Notre service postal public fournit des services universels à prix abordable aux Canadiennes et Canadiens, où qu'ils vivent. La superficie terrestre du Canada est au monde la deuxième en importance, et sa densité de population est l'une des plus faibles du globe, et c'est pourquoi l'accès à un service postal universel et à prix abordable est une politique publique importante qui est nécessaire au maintien d'un sain réseau social et économique au Canada.
En tant que Canadiennes et Canadiens, nous avons pour rôle de maintenir cette capacité et de prévenir l'érosion des services fournis à tous les Canadiens et Canadiennes, où qu'ils vivent, travaillent, font des affaires, communiquent et échangent des biens et des services.
Je remercie le comité de nous avoir invités. J'attends avec impatience vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Bon après-midi. Merci de nous avoir invités ici aujourd'hui.
Je m'appelle Bob Elliott et je suis président de l'Association canadienne de l'imprimerie. Je suis accompagné de M. Barry Sikora, directeur général de Classic Impressions Inc., exploitant d'une petite entreprise et membre de la section de la Colombie-Britannique de notre Association; il évolue dans l'industrie internationale de l'imprimerie depuis plus de 30 ans.
Nous avons entendu les témoignages présentés hier et désirons aujourd'hui réagir en partie en vous présentant nos commentaires.
Monsieur le président, messieurs les membres du comité des finances, nos commentaires portent en particulier sur la partie 15 du projet de loi et sur la modification — en une seule phrase — de la Loi sur la Société canadienne des postes qui permettra à une industrie compétitive et bien établie, composée principalement de petites et moyennes entreprises canadiennes, de continuer à faire ce qu'elle fait depuis plus de 25 ans.
Il ne s'agit pas là d'une nouvelle industrie quelconque qui désire faire son entrée sur le marché canadien. Il ne s'agit pas non plus de réduire le privilège exclusif de Postes Canada en sol canadien ni sa capacité à assurer un service postal universel. Cette modification, qui tient en une seule phrase, n'a absolument aucun autre effet que de maintenir le statu quo qui prévaut depuis plus de 20 ans.
L'Association canadienne de l'imprimerie représente plus de 7 200 imprimeurs qui emploient quelque 65 500 Canadiens. Les imprimeries du Canada ne font pas toutes partie de l'industrie internationale de la distribution du courrier, mais un nombre important d'imprimeries y participent.
Cette modification a d'importantes répercussions pour les imprimeries canadiennes et des industries connexes qui offrent à des clients du Canada et d'ailleurs une vaste gamme de produits, par exemple du matériel publicitaire et des enveloppes, et qui envoient le tout, en vrac, aux États-Unis surtout, mais aussi dans d'autres pays.
Les imprimeurs et les entreprises de repostage du Canada ont déjà subi une baisse importante de leurs activités en raison de l'incertitude qui règne dans cette industrie depuis quelques années. Sans cette modification, ces entreprises risquent d'essuyer d'autres pertes, puisque leurs clients choisiront tout simplement de faire affaires dans un autre pays. La contribution économique de cette industrie échappera au Canada. La Société canadienne des postes ne pourra pas en tirer avantage. Personne n'y gagnera: ni la Société canadienne des postes, ni nos petites entreprises, ni l'économie du Canada.
En bref, monsieur le président, l'industrie canadienne de l'imprimerie appuie sans réserve la partie 15 du projet de loi .
Je vous remercie. Je laisse maintenant la parole à M. Sikora.
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Eh bien, il s'agit de la première fois que je viens à Ottawa... non, en fait, c'est la quatrième fois que je viens ici, à seules fins de discuter de ce projet de loi. J'ai dû enfiler mes habits du dimanche et venir ici pour m'enquérir de la façon dont vous dépensez l'argent des contribuables. Lorsque je serai de retour en Colombie-Britannique, je dirai aux contribuables que vous faites bien votre travail, parce que je vais vous dire la vérité.
Monsieur le président et membres du comité, l'entreprise que je représente, Classic Impressions, est une petite entreprise indépendante d'impression et d'emballage appartenant à des intérêts canadiens et exploitée par des Canadiens. Notre entreprise est établie en Colombie-Britannique. L'impression d'enveloppes et de papier à lettre représente une part importante de nos activités; nous fournissons ces produits à des entreprises de publipostage, qui les apprêtent ensuite afin qu'ils puissent être expédiés à l'extérieur du Canada.
Jusqu'à ce que les problèmes avec Postes Canada commencent, il y a environ cinq ans, notre entreprise employait 31 personnes. Nous ne sommes pas une grande entreprise — dans l'industrie de l'impression, nous sommes une entreprise de taille moyenne. À présent, en raison de la conjoncture, notre nombre d'employés a été réduit à 17.
Nous avons perdu bon nombre de nos clients. Pour combler leurs besoins en matière de courrier international, ceux-ci se sont tournés non pas vers Postes Canada, mais vers des entreprises étrangères. Cela a contraint notre industrie à mettre à pied des employés de longue date, chose peu agréable à faire.
Cela s'est traduit non seulement par des pertes de recettes pour les entreprises, mais également par une diminution de l'activité économique au Canada. L'industrie canadienne du courrier international est composée de centaines de petites et moyennes entreprises, à savoir des sociétés de publipostage, des agences de publicité directe, des imprimeurs, des spécialistes de la vente directe, des concepteurs graphiques, des fabricants d'enveloppes, des compagnies de transport et des entreprises d'expédition de courrier international. Ces entreprises emploient des milliers de Canadiens qui travaillent fort et qui contribuent de façon significative à l'économie du pays.
Contrairement à ce que vous ont dit hier les représentants du STTP, notre industrie n'est pas constituée de seulement cinq ou six entreprises employant quelques centaines de personnes. Depuis plus de 25 ans, nous sommes en concurrence directe avec Postes Canada. Même Postes Canada a reconnu et admis notre industrie il y a plus de 20 ans. En 1988, Postes Canada affirmait ce qui suit: « Le privilège exclusif ne couvre pas le courrier destiné à l'étranger; ce secteur lucratif est donc la proie d'une nouvelle menace: les sociétés internationales de repostage, qui pratiquent une concurrence féroce. » Je crois que des exemplaires de la publication de Postes Canada ont été distribués aux membres du comité. Il s'agit d'une chose dont on ne peut tout simplement pas faire abstraction.
Monsieur le président, la légitimité de notre industrie a également été confirmée dans le rapport du Comité consultatif de l'examen stratégique de la Société canadienne des Postes. Le rapport de ce comité indépendant a été présenté au gouvernement et rendu public en avril 2009. Après avoir procédé à des consultations publiques à grande échelle et à un examen approfondi, le comité consultatif a indiqué dans son rapport qu'il ne recommandait ni une déréglementation générale du marché postal ni une réduction du niveau actuel du privilège exclusif de Postes Canada.
Toutefois, il a recommandé que le marché privé du courrier international du Canada demeure l'unique exception. Le marché du courrier international de départ est le seul à être désigné spécifiquement comme devant constituer une exception. Dans le rapport du comité, la recommandation 10 est rédigée en ces termes: « Le Comité consultatif recommande que le courrier du régime international de départ soit ouvert à la concurrence, comme c'est la pratique (même si cet élément n'est pas régi par la loi)... » au Canada.
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Il est important que le comité comprenne que, au cours des 25 dernières années, Postes Canada a continuellement — et avec succès — offert un service postal universel, et cela, malgré l'existence de notre industrie au Canada. Aucune crise n'est survenue. Notre industrie n'a pas empêché Postes Canada d'exécuter cet important mandat.
En outre, Postes Canada a engrangé des profits considérables pendant 12 années consécutives au début des années 1990 et pendant la majeure partie des années 2000. Pendant la période où notre industrie menait ses activités au Canada, et jusqu'à ce que cette affaire entourant Postes Canada soit rendue publique en 2006, nous n'avons reçu aucun communiqué ni aucune plainte du SCFP concernant nos activités.
Monsieur le président, en promulguant la Loi sur la Société canadienne des Postes, le Parlement a permis à de petites entreprises comme la mienne de voir le jour au Canada, d'employer des milliers de Canadiens et de stimuler l'économie du pays, et cela a été admis en toute connaissance de cause par Postes Canada. J'ai peine à croire que le Parlement a adopté cette loi en sachant qu'un jour, Postes Canada s'adresserait à moi pour me dire: « Merci, Barry, d'avoir créé une entreprise, mais maintenant, vous devez mettre fin à vos activités », dans l'espoir d'accaparer la totalité du marché, chose qui n'est pas arrivée et qui n'arrivera pas...
C'est pourquoi le gouvernement a déposé le projet de loi en 2007, puis le projet de loi en juin 2009, lequel fait à présent partie du projet de loi .
Monsieur le président, tout cela revient essentiellement à une question de bon sens et d'équité. Cela n'a rien à voir avec la réduction d'un privilège exclusif ou la capacité d'ouvrir un service postal universel ou rural au Canada. Au cours de nos deux dernières décennies d'activité, aucune de ces questions n'a été soulevée; je me demande donc pourquoi, tout à coup, on veut perturber et démanteler complètement l'industrie postale et l'autorité postale dans leur intégralité en raison d'une seule et simple phrase.
En réalité, cela ne se produira pas. Nous nous réjouissons d'avoir l'occasion de poursuivre nos activités et de faire concurrence à ce géant qu'est Postes Canada. Je serai heureux de répondre à vos questions.
Passons maintenant à un autre sujet, à savoir les droits pour la sécurité des passagers aériens.
Monsieur McKenna, votre exposé contenait des propos et des chiffres très convaincants. Cela fait ressortir à quel point il est dommage que nous disposions de si peu de temps pour étudier ce projet de loi omnibus. Il serait préférable que vous vous trouviez devant les membres du comité sur les transports, lesquels possèdent l'expertise en la matière, mais cela n'est pas le cas, et nous n'y pouvons rien.
Venons-en à ma première question. Les chiffres que vous nous avez présentés sont assez spectaculaires. Les droits pour la sécurité des passagers aériens génèrent des recettes de 762 millions de dollars; les crédits alloués à l'ACSTA par la Chambre s'élèvent à 428 millions de dollars, et le surplus est de 333 millions de dollars. Vous avez dit que, dans la plupart des pays, on ne faisait même pas payer aux passagers la totalité des droits, mais au Canada, nous nous retrouvons avec un énorme surplus.
Avez-vous discuté de cette question avec des représentants du gouvernement ou du ministère des Transports? Croyez-vous qu'ils admettraient ces chiffres? Pouvons-nous les considérer comme fiables, par exemple en ce qui concerne le surplus de 333 millions de dollars, ou sont-ils d'une nature hypothétique qui les rend contestables?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens à saluer l'ensemble des intervenants et les remercier de nous aider dans nos délibérations sur le projet de loi .
Je vais commencer avec M. McKenna, car son témoignage est très important.
À titre anecdotique, monsieur le président, nous préparons cet été un voyage familial en Europe pour un mariage. Ma femme et moi, nos enfants, leurs épouses respectives et notre petite fille seront de ce voyage. Pour nos billets d'avion, je me suis rendu compte que cette taxe représente littéralement des centaines de dollars. C'est hallucinant. C'est le même gouvernement qui dit être contre les hausses de taxes. Il s'agit ici d'une énorme hausse de taxe directe pour les consommateurs, envoyée la veille du budget, comme si les gens ne pouvaient pas comprendre que c'est une astuce pour cacher le fait qu'on était en train de l'augmenter.
Vous posez des questions. S'agit-il de questions rhétorique ou non? C'est pourquoi je pose la question. Monsieur McKenna, auriez-vous la moindre indication que l'on reproche quoi que ce soit à l'ATAC en ce qui concerne sa productivité, son efficacité ou sa capacité de gestion? Comment se compare-t-on, objectivement, à ce qui se fait ailleurs dans le monde? Je sais que notre taxe est la plus élevée au monde. Les conservateurs taxent les Canadiens et les Canadiennes de la manière la plus élevée qui soit au monde pour ce service. Comment ce service se compare-t-il à ce qui se fait ailleurs?
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Tout d'abord, nous tenons à souligner que Postes Canada fournit un emploi à bon nombre de nos membres qui travaillent actuellement dans le secteur de la livraison de la poste-lettres et du tri postal. Dans une large mesure, nous estimons que Postes Canada continuera évidemment de consolider l'emploi de ces personnes si l'on préserve le privilège qui est prévu dans le cadre de son mandat.
Si l'on réduit la capacité générale de Postes Canada de s'acquitter de ses tâches — énoncées dans les dispositions législatives en vigueur —, cela aura des répercussions. À notre avis, deux ou trois choix s'offriront à Postes Canada. La Société pourra augmenter le coût des services qu'elle offre de manière à ce qu'elle puisse continuer de les offrir dans l'ensemble du pays, et à part cela... D'autres choix s'offrent à elle. Elle peut réduire les services et faire des compressions de personnel en même temps.
Il est essentiel que nous examinions également quelque chose qui a été dit plus tôt à propos du secteur du repostage. Dans les faits, environ quatre ou cinq grandes entreprises font partie de ce secteur. Il est vrai que beaucoup d'imprimeries offrent des services à ces entreprises internationales de repostage, mais au quotidien, celles-ci sont en concurrence à de multiples échelons partout au pays, tout comme les imprimeries. Il n'est pas simplement question de l'industrie du repostage. Mais de là à laisser entendre que... nous ne sommes pas d'avis que l'industrie du repostage emploie un nombre de personnes aussi important que celui qu'ont mentionné plus tôt mes amis ici présents. Ce secteur crée de l'emploi, aucun doute là-dessus.
En outre, il est important de souligner que, dans une large mesure, ce sont les entreprises de repostage qui ont intenté une poursuite contre le gouvernement, et qui ont été déboutées. Elles avaient le choix d'intenter ou non cette poursuite. À mon avis, le gouvernement a l'obligation d'exécuter la loi. Ces entreprises reviennent maintenant à la charge et affirment, simplement parce qu'elles ont été déboutées, que la loi doit être modifiée parce que nous faisons à présent quelque chose d'illégal... C'est illégal depuis déjà un bon moment. Elles ont choisi d'intenter une poursuite devant les tribunaux, et elles ont été déboutées.
Ce que je veux dire, c'est que j'estime que nous vivons dans une société où la règle de droit est censée avoir une certaine signification et être équitable, et je crois qu'il est essentiel que le gouvernement assume sa responsabilité de défendre et de maintenir les lois qui régissent notre société.
Et je suppose que vous avez, tous,
[Français]
les députés autour de la table,
[Traduction]
remarqué qu'il y a eu une augmentation de la publicité pour ces cartes de crédit, et beaucoup de publicité pour inciter les consommateurs à faire avec leurs cartes de crédit des achats qu'ils feraient habituellement avec leurs cartes de débit.
Mais ce qu'il faut surtout souligner au sujet du code, c'est que nos membres nous ont dit qu'ils subissaient beaucoup de pression pour signer des contrats. Ils nous ont aussi dit — ce sont des renseignements non scientifiques, mais nous collaborons avec nos membres pour fournir au ministre ces renseignements — que bon nombre d'acquéreurs ne seront peut-être pas prêts à fournir le type de renseignements requis en ce qui concerne les déclarations, ou encore la transparence requise, de façon à ce que les commerçants sachent ce pourquoi ils paient.
Il s'agit là, de toute évidence, d'une grande préoccupation pour le gouvernement et pour nous, je le sais. Je crois que notre responsabilité consiste à nous assurer de fournir au ministre tous les renseignements possibles pour qu'il puisse aller de l'avant.
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Eh bien, je crois que la très grande majorité des Canadiens profitent d'une infrastructure de transport sûre. C'est la première réponse à la question.
Dans la seconde partie de ma réponse, je dirais que, bien honnêtement, s'il faut choisir une industrie, nous souhaiterions que ce ne soit pas nous et que vous choisissiez quelqu'un d'autre. L'industrie du transport aérien fait déjà l'objet de mesures spéciales qui lui coûte trois quarts de milliards de dollars par année, que ce soit à cause d'une taxe spéciale sur le carburant, du financement par les DSPTA dont nous discutons aujourd'hui, ou des loyers des aéroports. Ce que nous avons fait, c'est que nous avons créé un déséquilibre sur le plan concurrentiel pour l'industrie du voyage au Canada.
Le message que nous voulons transmettre aujourd'hui, monsieur, c'est que nous pensons que le gouvernement a reconnu cette situation. C'est pour ça que le a fait une sortie en avril dernier pour dire que nous avions besoin d'une stratégie holistique en matière de tourisme. Malheureusement, on essaie de choisir les meilleures initiatives, comme celle-là, ce qui vient nuire à cette stratégie, et c'est dommage...
Je suis d'accord avec le point de vue de peut-être certains de mes collègues: c'est dommage que nous soyons ici aujourd'hui dans le cadre de ce débat. Les enjeux dont discutons aujourd'hui sont tous importants, mais, selon les chiffres mêmes de Statistique Canada, l'industrie du tourisme est plus importante que les pêches, l'agriculture et les forêts mises ensemble, nous nous retrouvons mis de côté par ceux qui trient les initiatives sur le volet, essentiellement parce que les enjeux qui nous concernent touchent divers ministères du gouvernement fédéral et sont éparpillés un peu partout au sein de l'administration fédérale.