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Merci, monsieur le président.
Honorables députés et distingués invités, bonjour. Je m'appelle Teresa Douma. Je suis directrice principale, Affaires juridiques, au Conseil canadien des oeuvres de charité chrétiennes. Notre organisme regroupe plus de 3 100 organismes caritatifs confessionnels, et 130 d'entre eux sont eux-mêmes des organismes caritatifs parapluie représentant de 25 à plusieurs centaines d'oeuvres de charité. Nous comptons parmi nos membres des missions de centre-ville comme la Yonge Street Mission, à Toronto, et la Union Gospel Mission, à Vancouver et Winnipeg; des collèges et des universités confessionnels, comme l'Université Trinity Western, en Colombie-Britannique, et le Collège universitaire Redeemer, en Ontario; des organismes d'aide et de développement, comme Vision mondiale Canada et Compassion Canada; et des organismes de secours d'urgence, comme MSC Canada et le Comité Central Mennonite du Canada. Au 29 octobre 2010, et selon tous les relevés T3010 disponibles, 15,4 p. 100 de tous les reçus pour oeuvres de charité remis au Canada provenaient de nos membres.
Notre association fournit deux services clés à notre secteur d'activités. Nous offrons d'abord des ressources pratiques. Chaque année, nous répondons à plus de 18 000 appels et courriels de nos membres portant sur une grande variété de dossiers, dont la finance, la législation visant les organismes de bienfaisance, la gouvernance et les ressources humaines. Notre deuxième service clé est un programme de certification, dans le cadre duquel nous offrons un certificat de responsabilité aux organismes caritatifs qui répondent à nos normes.
Nous venons présenter trois recommandations à ce comité.
Premièrement, nous recommandons que le traitement fiscal applicable aux dons de titres cotés en bourse s’applique aussi aux dons de biens immobiliers et de terrains qui pourraient inclure des terrains vacants ainsi que des propriétés de vacances, industrielles, commerciales et résidentielles à vocation de placement. Les résidences principales, déjà exonérées d’impôt, ne seraient pas visées. Les organismes de bienfaisance pourraient recevoir les dons de terrain en espèces ou en nature. Dans le cas de dons en espèces, le donateur serait exonéré de l’impôt au titre des gains en capital pour la partie du bien faisant l’objet du don. Le donateur pourrait aussi faire un don de bien immobilier en nature qui autoriserait l'organisme de bienfaisance à liquider le bien ou à le conserver pour l’exécution de son mandat. Le donateur serait exonéré de l’impôt au titre des gains en capital pour la totalité du bien qui fait l’objet du don. Le traitement de ces deux types de dons est semblable à celui des titres cotés en bourse. Cette suggestion faisait partie des recommandations de ce comité l'an dernier, et nous suggérons que cela soit de nouveau le cas cette année.
Deuxièmement, nous recommandons que le crédit d'impôt fédéral pour activités de bienfaisance soit porté de 29 p. 100 à 42 p. 100. Par exemple, si un donateur a déjà versé un don de 200 $, un don supplémentaire de 300 $ à 29 p. 100 lui permettrait de bénéficier d'un crédit d'impôt de 87 $. Par contre, si le taux était de 42 p. 100, le crédit d'impôt sur le même don de 300 $ s'élèverait à 126 $ au lieu de 87 $. Cette mesure pourrait permettre d'accroître l'appui des principaux donateurs existants et d'inciter d'autres personnes à faire des dons. Il suffirait d'un simple rajustement des lois fiscales du Canada.
Troisièmement, en ce qui concerne les titres cotés en bourse, nous recommandons que les contribuables reçoivent un crédit d'impôt fédéral pour activités de bienfaisance de 42 p. 100 sur le prix de base rajusté du titre et de maintenir le crédit d'impôt fédéral actuel de 29 p. 100 sur la portion des gains en capital. Vous vous souviendrez que les contribuables bénéficient également d'une exemption d'impôt sur les gains en capitaux, ce qui équivaut à environ 23 p. 100.
Cette proposition permettrait d'harmoniser les bénéfices provenant de la portion du don liée aux coûts à ceux provenant de la portion des gains en capital. De plus, le rajustement de 29 p. 100 à 42 p. 100 du crédit d'impôt permettrait d'harmoniser la portion liée aux coûts au traitement des dons, conformément à notre deuxième proposition.
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Merci, monsieur le président.
Mon nom est Claire Samson. Je suis présidente-directrice générale de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec. Je suis accompagnée de Brigitte Doucet, directrice générale adjointe.
L’APFTQ est active depuis 40 ans et regroupe plus de 140 entreprises de production oeuvrant dans les deux langues officielles, et ce dans tous les secteurs de la production audiovisuelle au Québec. Rappelons que le volume global de la production cinématographique et télévisuelle au Canada a été de 5 milliards de dollars en 2008-2009. Durant cette même période, ce secteur a été la source, directe et indirecte, de 122 400 emplois équivalents temps plein.
Malgré ses succès, l'industrie de l'audiovisuel requiert une stabilité à l'égard de son financement qui lui permettra de relever les défis de la nouvelle économie numérique et de recommencer à croître, à la suite du ralentissement économique du pays. Nous représentons une industrie qui est fragile et fragmentée à une époque où la convergence est la tendance. Sans un soutien accru du gouvernement, la présence du contenu canadien et sa diversité sont à risque autant sur les plateformes traditionnelles de diffusion que sur les plateformes numériques. Il faut continuer à faciliter l'accès des Canadiens à des productions créées et produites au Canada avec la main-d'oeuvre canadienne, pour le public canadien, soit des productions qui nous ressemblent.
Voici les mesures que nous croyons indispensables.
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Cinquièmement, une révision du programme de crédit d’impôt pour production cinématographique ou magnétoscopique canadienne s'impose, afin de mieux soutenir le cinéma canadien et afin qu'il soit mieux adapté aux nouveaux besoins de l'économie numérique.
L'apport des crédits d'impôt fédéraux, qui est en moyenne 10 p. 100 du financement global des productions, diminue à 5 p. 100 pour le cinéma, et certains longs métrages de langue française obtiennent aussi peu que 2 p. 100.
Nous vous demandons donc d'assouplir les règles du programme de crédit d'impôt pour toutes les productions de long métrage destinées aux salles, qu'il s'agisse d'oeuvres de fiction ou de documentaires, afin que les aides gouvernementales et non gouvernementales, à l'exception des crédits d'impôt provinciaux, ne viennent plus réduire le coût de production servant à déterminer la valeur de la main-d'oeuvre admissible au crédit d'impôt.
De plus, le programme de crédit d'impôt doit être modifié afin de rendre admissibles toutes les dépenses de main-d'oeuvre nécessaires à la production supplémentaire de contenu numérique lié aux productions télévisuelles ou cinématographiques, puisque ces productions doivent maintenant se décliner sur toutes les plateformes. Il s'agit d'une mesure qui s'inscrit dans l'objectif du gouvernement fédéral d'être un leader mondial dans la nouvelle économie numérique.
Au nom des producteurs québécois en audiovisuel, nous vous remercions de nous avoir permis de comparaître devant vous aujourd'hui. Nous sommes disponibles pour répondre à vos questions.
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Bonjour, mesdames et messieurs. Je m'appelle James Knight et je suis le président de l'ACCC. Je suis accompagné de Paul Brennan, notre vice-président des partenariats internationaux.
[Traduction]
Je félicite ce comité pour sa vaste consultation auprès des Canadiens relativement aux priorités pour 2011-2012. Votre travail est important et coûteux, et nous sommes très fiers d'être ici. Votre rapport de 2010-2011 a été particulièrement utile au secteur collégial, et nous vous en sommes reconnaissants.
Cette année, nous nous tournons vers l'avenir. Vous vous souvenez probablement du livre révolutionnaire de David Foot, Entre le boom et l'écho. Eh bien, je suis ici pour vous dire que l'auteur avait raison. Le premier enfant du baby boom aura 65 ans en 2011, puis ce sera rapidement le cas de millions d'autres. Les travailleurs les plus qualifiés et comptant le plus d'années d'expérience de la population active prendront leur retraite en grand nombre. Puisque la population du Canada vieillit, la proportion de Canadiens ne faisant pas partie de la population active passera de 44 à 61 p. 100 en moins d'une génération.
RHDCC et Statistique Canada prévoient une pénurie de 1,5 million de travailleurs d'ici 10 ans. Même si ces chiffres sont déjà alarmants, un autre facteur aggrave les choses. Comme la technologie s'infiltre dans toutes nos activités, les employeurs auront besoin d'employés possédant un degré de compétences beaucoup plus élevé. Il n'y a pas si longtemps, il était possible de faire carrière avec un simple diplôme d'études secondaires en poche. Selon la nouvelle norme, un diplôme d'études postsecondaires sera de plus en plus nécessaire. Déjà, 70 p. 100 des emplois disponibles exigent un tel diplôme. Nous prévoyons que cette proportion passera à 80 p. 100 en une génération. En ce moment, seuls 60 p. 100 des Canadiens âgés de 25 à 64 ans satisfont à cette norme. C'est l'une des raisons pour lesquelles il existe déjà à la fois un taux de chômage élevé et une pénurie de travailleurs. À moins que d'importantes mesures ne soient bientôt prises, d'ici 2016, les 550 000 Canadiens sans diplôme d'études postsecondaires ne seront pas jugés aptes à occuper les emplois disponibles. C'est le syndrome des travailleurs sans emploi et des emplois sans travailleurs.
Il faudra un large éventail de stratégies pour relever ces défis. L'immigration est importante, mais ne constitue qu'une petite partie de la réponse. Il faut aussi rendre l'enseignement postsecondaire plus efficace. Il faut également inciter les gens à travailler plus longtemps. Mais la stratégie de loin la plus importante consiste à accroître les taux de participation à la vie active parmi les segments de la population qui y sont généralement sous-représentés: les Autochtones, les immigrants pauvres, les personnes handicapées, les bénéficiaires de l'aide sociale depuis plusieurs générations et les jeunes désengagés, en particulier les jeunes hommes.
Si nous ne parvenons pas à attirer ces populations marginalisées, les inscriptions aux études postsecondaires vont atteindre un plateau au Canada, puis commencer à décliner en 2016. Si, par contre, nous parvenons à inciter seulement 25 p. 100 des membres de ces groupes à poursuivre des études postsecondaires, le taux d'inscriptions va augmenter pendant une génération et après.
Les collèges canadiens offrent avec brio un enseignement postsecondaire accessible et peu coûteux ainsi qu'un apprentissage continu à des personnes de tous âges. Les collègues ont le mandat et la capacité unique de rejoindre et d'encourager les marginaux en les aidant à obtenir un diplôme et un emploi.
Il faudra un vaste effort national pour relever ces défis, tant sur le plan démographique que sur celui des compétences. Nous exhortons le gouvernement du Canada à entamer dès maintenant un dialogue avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les établissements d'enseignement, le secteur privé et la société civile. L'inaction engendrera une diminution de notre niveau de vie et menacera nos institutions nationales les plus sacrées, et je placerais le réseau de la santé en tête de liste.
À court terme, nous recommandons trois mesures précises et peu coûteuses. Il faut trouver des mécanismes permettant d'accroître le taux de réussite scolaire du segment de notre population qui augmente le plus rapidement, les Autochtones. Il est toutefois honteux de constater que le nombre de diplômés postsecondaires autochtones est en baisse. Il faut agir maintenant pour rattraper le retard accumulé au chapitre du recrutement des étudiants étrangers. Des frais de scolarité plus élevés représentent une grande source de revenus pour tous les établissements d'enseignement postsecondaire, mais nos efforts de marketing à l'étranger font piètre figure lorsqu'on les compare à ceux de nos concurrents. Bon nombre de ces étudiants peuvent maintenant demeurer au Canada après avoir obtenu leur diplôme.
Il est d'autre part curieux que le pays au monde qui dépend le plus du commerce soit aussi celui qui envoie le moins d'étudiants à l'étranger pour se familiariser avec d'autres cultures et d'autres langues. Les employeurs s'arrachent les diplômés ayant déjà séjourné à l'étranger.
Enfin, il faut continuer d'investir dans des partenariats entre les collèges et le secteur privé, ainsi que dans l'innovation, la recherche appliquée et la commercialisation. Cela augmente la productivité et l'emploi dans les PME, qui constituent la principale source de nouveaux emplois.
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Pauline Worsfold. Je suis la secrétaire-trésorière de la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers. Je suis accompagnée aujourd'hui par Amanda Crupi, notre agente de recherche en matière de santé.
La Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers représente 138 000 infirmières et infirmiers dans toutes les provinces, sauf le Québec, pour l'instant, ainsi que plus de 25 000 membres associés qui font partie de l'Association des étudiant(e)s infirmier(ère)s du Canada. Nos membres travaillent dans des hôpitaux, des établissements de soins de longue durée, des centres de santé communautaire et les foyers canadiens.
Nous remercions le Comité permanent des finances de nous donner l'occasion de présenter notre point de vue sur l'ordre de priorité du prochain budget fédéral.
Selon un récent sondage réalisé par Nanos Research, les soins de santé forment le dossier national le plus préoccupant pour les Canadiens. En effet, 35 p. 100 d'entre eux ont indiqué que les services de santé venaient en tête de leurs préoccupations, suivis par l'emploi et l'économie avec 19 p. 100.
Nos suggestions pour le budget de 2011 restent les mêmes que par le passé et auront un effet important et positif sur la santé et le bien-être des Canadiens, tout en garantissant la viabilité à long terme de notre système public de soins de santé.
L'accord de 2004 des premiers ministres sur la santé prendra fin en 2014. La FCSII propose que le gouvernement fédéral joue un rôle de premier plan en négociant un nouvel accord, fondé sur les trois recommandations contenues dans le mémoire que nous vous avons remis aujourd'hui: premièrement, jeter les bases du rôle de chef de file du gouvernement fédéral dans la création d'un régime d'assurance-médicaments universel national. Deuxièmement, améliorer la position du gouvernement fédéral sur le financement du régime d'assurance-maladie. Et troisièmement, fournir des occasions de modifier et d'améliorer le système dans le contexte du financement et de la prestation des soins de santé publics.
La FCSII demande au gouvernement fédéral de collaborer avec les provinces et les territoires en vue de l'adoption et du financement d'un régime d'assurance-médicaments national qui donnerait accès aux médicaments sur ordonnance par le biais d'une couverture au premier dollar qui permettrait de contenir les coûts des médicaments au moyen d'un formulaire pharmaceutique national et de l'achat en masse et qui renforcerait l'innocuité et l'efficacité des médicaments.
Dans le communiqué de presse final de la plus récente réunion du Conseil de la fédération, le 6 août dernier, les premiers ministres ont noté le besoin « d’un chemin critique pour l’examen [...] du Transfert canadien en matière de santé », et ont convenu que le gouvernement fédéral « doit demeurer un partenaire de premier plan des provinces et des territoires pour le financement des soins de santé ». La FCSII est entièrement d'accord.
Plusieurs ici savent que les produits pharmaceutiques sont à l'origine du quart de la hausse du coût de l'assurance-maladie exprimé en proportion du PIB depuis 1975. Le coût des médicaments est l'élément du régime d'assurance-maladie qui subit la croissance la plus rapide. Un récent rapport publié par la Coalition canadienne de la santé et le Centre canadien de politiques alternatives décrit les coûts et les avantages d'un régime public d'assurance-médicaments. On y trouve divers scénarios qui permettraient aux contribuables canadiens d'économiser 10,7 milliards de dollars, notamment en instaurant un régime universel d'assurance-médicaments et en revoyant les politiques qui gonflent artificiellement les coûts des médicaments. Ce rapport contient également d'autres détails. Nous l'avons posté à tous les députés et les sénateurs la semaine dernière.
Pour présenter les choses de façon concrète, car je suis une infirmière qui travaille dans le monde réel — mon dernier quart de travail remonte à samedi, à l'hôpital universitaire d'Edmonton —, je connais des cas où des personnes ont coupé leurs pilules en deux pour en avoir plus longtemps parce qu'elles ne peuvent se les permettre. Cela réduit évidemment de moitié leur efficacité, et entraîne des visites plus fréquentes dans les salles d'urgence et chez le médecin. De tels gestes mettent en danger la vie de ces personnes, font augmenter les coûts des soins de santé et surchargent des ressources déjà limitées. Un régime national d'assurance-médicaments serait donc bénéfique pour toutes les parties intéressées, qu'il s'agisse du gouvernement qui le met en place, du système de santé ou des Canadiens.
Le concept de continuum des soins de santé peut être lié à un autre rapport de la FCSII, intitulé Viabilité du régime d'assurance-maladie et rédigé par Michael Rachlis et Hugh Mackenzie, l'économiste de la santé. Selon ce rapport, il est faux de prétendre, comme certains voudraient que le public croit, que les coûts des médicaments sont hors de contrôle. En fait, ces coûts sont demeurés remarquablement stables en pourcentage du PIB.
Le Canada n'aurait pu en arriver au système de soins de santé actuel sans la participation active du gouvernement fédéral. Même si la responsabilité de ce dernier dans ce domaine se limite aux anciens combattants, aux Premières nations, aux Inuits, à la santé des Autochtones et au Service correctionnel du Canada, il ne faut pas perdre de vue le fait qu'il joue quand même un rôle essentiel dans l'appui à l'innovation en matière de soins de santé et dans l'assurance d'un financement stable et prévisible des réseaux de soins de santé au pays.
En 2004, les premiers ministres ont réaffirmé que le gouvernement fédéral avait un rôle important à jouer dans les efforts visant à garantir la viabilité du régime d'assurance-maladie. La création de l'accord sur la santé a contribué à rétablir cette fonction. En septembre...
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En effet. Comme vous pouvez le constater, nous gérons très bien nos ressources humaines.
Je suis très heureuse d'être de retour. Je m'appelle Judy Shamian, et je suis ici à titre de présidente de l'Association des infirmières et infirmiers du Canada. Michael Villeneuve, notre chercheur, m'accompagne.
Je suis enchantée d'être ici. Je vais me concentrer sur deux sujets distincts, soit les ressources humaines en santé et le rendement du capital investi dans la recherche infirmière.
Les ressources humaines en santé sont un dossier qu'on croit souvent devoir reporter, car on ne cesse d'en parler. Il s'agit toutefois d'un dossier de plus en plus pressant. En effet, selon des recherches récentes, et comme nous venons de l'entendre, la limite est atteinte et, en 2025, il y aura une pénurie de 60 000 infirmières et infirmiers. Cette pénurie avoisine actuellement les 11 000 personnes, à la condition que la situation reste stable. Mais il faut tenir compte d'autres facteurs, et nous sommes ici pour vous faire part de certaines préoccupations majeures.
Il y a par exemple le fait que 4,3 millions de Canadiens n'ont pas accès à des soins de santé primaires. Nous savons que plus de 2 000 infirmières praticiennes offrent des soins primaires à des dizaines de milliers de Canadiens. Il s'agit là d'une tendance que nous pouvons gérer. Une planification appropriée n'aurait pas mené à cette situation où 4,3 millions de Canadiens n'ont pas accès à des soins primaires. C'est vraiment difficile à concevoir dans un pays comme le Canada.
L'autre sujet sur lequel nous souhaitons attirer votre attention est le suivant: avec la réforme des soins de santé aux États-Unis, 30 millions d'Américains qui ne sont actuellement pas assurés devraient bientôt avoir accès à des soins de santé. Devinez vers qui tous ces gens vont se tourner pour avoir accès à des médecins, des infirmières praticiennes et des infirmières? En ce moment, 5 p. 100 du personnel médical canadien ayant obtenu un diplôme dans les années 1990 travaille aux États-Unis. Les Américains seront à nos portes et, avec l'ALENA et tous les autres accords, ils vont tenter d'attirer nos médecins, nos infirmières praticiennes et même nos enseignants afin de former leur propre personnel médical. Donc, à moins de bien planifier les choses... si nous estimons qu'il s'agira de 60 000 personnes, on pourra doubler, tripler ou même quadrupler ce nombre dans les années à venir. Il est encore temps de réagir.
Il faut aussi tenir compte des maladies chroniques et de l'importance du travail d'équipe et de la collaboration dans ce dossier. De nombreuses recherches indiquent que nous consacrons actuellement près de 90 milliards de dollars à la gestion des maladies chroniques. Il serait possible de changer la donne en travaillant différemment en équipes de ressources humaines. Un investissement de 100 millions de dollars sur cinq ans dans la planification et la collaboration pancanadienne et l'élaboration d'un projet-pilote visant à offrir nos soins de santé différemment serait très rentable.
Permettez-moi de mettre l'accent sur la recommandation que nous vous présentons. Le gouvernement fédéral devrait investir 100 millions de dollars sur cinq ans pour mettre en oeuvre des mesures visant à améliorer la planification pancanadienne des ressources humaines en santé. Nous pourrons en expliquer le fonctionnement et les résultats à la période des questions.
Permettez-moi de vous parler de l'investissement dans la recherche. Ici encore, notre demande d'investissement de 60 millions de dollars sur 10 ans est minime. Ensemble, nos deux demandes représentent 26 millions de dollars par année, soit presque rien. Il faut investir dans la recherche infirmière, car le rendement du capital investi dans ce domaine est assez phénoménal. Nous l'avons prouvé ces dix dernières années grâce à l'investissement obtenu de la part du gouvernement fédéral. Laissez-moi vous donner un exemple.
Grâce à une étude réalisée en Ontario, on a modifié la prestation des soins à domicile, ce qui a permis à cette province d'économiser 10 millions de dollars par année. Il s'agit d'une économie annuelle de 10 millions de dollars, et nous demandons un investissement de 6 millions de dollars par année dans la recherche infirmière. Il s'agit d'une seule étude, et il existe bien d'autres exemples.
Un investissement dans la recherche infirmière nous aidera à tester différents modèles de prestation de soins, qui pourront contribuer à améliorer et renforcer le système canadien de soins de santé. Il pourra aussi être utile pour gérer les maladies chroniques et déterminer comment faire les choses autrement. Une autre étude sur la gestion des soins des plaies et fondée sur la recherche provenant de la recherche infirmière a permis à l'Alberta et à d'autres provinces d'économiser des millions de dollars en modifiant les pratiques existantes.
Nos recommandations portent donc sur deux sujets: les ressources humaines et la recherche infirmière.
Merci.
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Merci de nous permettre de nous adresser à vous aujourd'hui.
L'ACHD représente les quelque 20 000 hygiénistes dentaires du Canada, ce qui la place au huitième rang des associations professionnelles en santé au pays au chapitre de l'effectif.
Le récent Rapport des résultats du module sur la santé buccodentaire de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé 2007-2009 est une invitation à investir dans la santé buccodentaire. Il démontre que certains segments de la population ne bénéficient pas d'une aussi bonne santé buccodentaire que d'autres à cause d'un manque d'accès équitable à des professionnels de la santé buccodentaire et du coût prohibitif du traitement des maladies buccodentaires pour certains segments vulnérables de la population, dont les Canadiens à faible revenu.
Il est consternant de constater que le système de soins de santé du Canada se classe au cinquième rang parmi sept pays sur le plan de l'équité en matière d'accès, en particulier dans le domaine des soins de santé buccodentaire. Les personnes dont l'hygiène buccodentaire est la plus déficiente et dont le revenu est le plus faible ont moins accès à des fournisseurs de soins de santé buccodentaire. Bon nombre de ces personnes sont des enfants, des aînés, des personnes handicapées et des Autochtones.
À cause des coûts, de 17 à 33 p. 100 des personnes à faible revenu ne consultent pas de professionnels de la santé buccodentaire et leur santé buccodentaire est deux fois pire que celle des Canadiens dont le revenu est plus élevé.
De nombreux pays européens possèdent des régimes nationaux de soins buccodentaires. Au Canada, toutefois, le financement public ne représente que 6 p. 100 de l'ensemble des dépenses dans ce domaine. Ce financement est assumé à 40 p. 100 par le gouvernement fédéral et à 60 p. 100 par les provinces.
Nous demandons au gouvernement fédéral d'investir dans cinq secteurs du domaine de la santé buccodentaire.
Il y a d'abord la stratégie en santé buccodentaire canadienne. Nous demandons un soutien financier pour le Bureau du dentiste en chef, afin que celui-ci puisse revoir la stratégie en santé buccodentaire de 2005 pour tenir compte des résultats de l'Enquête sur les mesures de santé. La stratégie doit inclure un plan de mise en oeuvre du gouvernement, et un groupe de travail devrait comprendre des hygiénistes dentaires.
Vient ensuite la Loi canadienne sur la santé. Nous demandons l'élaboration d'un plan d'ensemble destiné à promouvoir la santé buccodentaire et la prévention des maladies parmi tous les Canadiens dans le cadre du continuum de soins prévus par la Loi canadienne sur la santé. Le moment est opportun, car les groupes communautaires et les associations médicales demandent l'élargissement de l'accès aux soins de santé buccodentaire sur la base des liens avec la santé en général. Il faut en effet relier la bouche au reste du corps. Il est temps de classer des maladies buccales comme les caries, ainsi que les parodontopathies, ou maladies des gencives, dans la catégorie des maladies chroniques.
Troisièmement, les ressources humaines en santé. Nous demandons une collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux afin d'élaborer un plan global de financement des programmes de santé publique visant la promotion de la santé buccodentaire et la prévention des maladies. Il y a en ce moment près de 43 000 fournisseurs de soins de santé au Canada. Toutefois, seulement 700 d'entre eux oeuvrent dans le domaine de la santé publique, ce qui signifie 46 000 Canadiens pour chaque professionnel de la santé publique. Le gouvernement fédéral doit investir 10 millions de dollars par année dans un fonds spécial afin de doubler le nombre des quelque 453 hygiénistes dentaires qui oeuvrent dans le domaine de la santé publique. Il faut les mobiliser, car ils sont à la fois spécialistes en matière de prévention, éducateurs en matière de santé buccodentaire et collaborateurs interdisciplinaires.
Quatrièmement, la collecte de données et la recherche. Les données sur la santé buccodentaire sont essentielles à l'élaboration de politiques et de programmes dans ce domaine, mais nous ne disposons d'aucune nouvelle donnée depuis 30 ans. Le gouvernement fédéral doit inclure un élément de santé buccodentaire dans la stratégie quinquennale en santé buccodentaire et élargir cette stratégie afin d'inclure les bébés, les jeunes enfants, les adolescents à risque et les aînés.
Il est important de recueillir des données sur les enfants, car les caries constituent la maladie la plus répandue pendant la petite enfance et la principale raison pour laquelle les enfants subissent une anesthésie générale. Il est également important de recueillir des données sur les aînés, car ils sont très nombreux à conserver leurs dents en vieillissant. Par contre, les problèmes physiques et mentaux, les médicaments et une diminution de la dextérité peuvent grandement nuire à leur santé buccodentaire.
Cinquièmement, la santé buccodentaire des membres des Premières nations et des Inuits. Lorsque les résultats des enquêtes menées auprès des Premières nations et des Inuits seront publiés, au début de 2011, le gouvernement fédéral devra collaborer étroitement avec les divers intervenants...
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... afin d'élaborer un plan global à long terme assorti d'un financement sûr et stable pour s'attaquer aux problèmes de santé buccodentaire.
Nous présentons deux arguments économiques à l'appui de notre demande de financement du gouvernement fédéral dans la santé buccodentaire afin de créer un système rentable mettant l'accent sur la prévention.
Tout d'abord, certaines personnes n'ont pas accès à des professionnels de la santé buccodentaire, et le fardeau de la maladie a une incidence négative sur l'économie. On évalue que 40,36 millions d'heures d'activités diverses, que ce soit à l'école ou au travail, sont perdues chaque année à cause de problèmes buccodentaires.
La carie dentaire peut être très grave. Elle peut être accompagnée d'une douleur chronique et nuire à l'alimentation, au sommeil et à la santé en général. De plus, il existe un lien entre les maladies buccodentaires et d'autres maladies comme le diabète, les maladies pulmonaires et les maladies cardiaques. L'accès à des services de prévention des maladies buccodentaires permettra d'améliorer la productivité et renforcera l'économie.
Deuxièmement, les personnes qui n'ont pas accès à des soins de santé buccodentaire peuvent se révéler coûteuses sur d'autres plans du régime d'assurance-maladie. Par exemple, le coût des soins de santé buccodentaire rivalise avec celui des médicaments d'ordonnance au chapitre des principales dépenses des ménages en matière de santé.
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Merci, monsieur le président.
Au nom de nos 26 établissements d'enseignement postsecondaire d'un bout à l'autre du pays qui représentent plus de 300 000 étudiants, nous vous remercions, vous et les membres de votre comité, d'avoir invité l'ACAE à venir témoigner ici aujourd'hui.
Avant de commencer, j'aimerais rappeler au comité à quel point il est important d'investir dans l'enseignement. Pendant la dernière campagne électorale, le premier ministre a parlé de notre système d'éducation en ces mots: « [...] malgré tous les défis et les problèmes auxquels il se heurte, il continue de nous unifier, de nous rendre tous égaux et de nous offrir des possibilités. Il demeure un symbole de ce qu'il y a de mieux dans notre pays. »
Nous témoignons devant vous aujourd'hui au nom des étudiants afin de présenter des solutions sensées qui aideront à relever les défis et résoudre les problèmes dans le domaine de l'enseignement postsecondaire au Canada, ainsi qu'à créer un système d'éducation de grande qualité à la fois accessible, abordable et innovateur.
En ces temps de choix difficiles, le gouvernement doit accorder la priorité à des investissements dans des domaines qui favorisent une croissance économique soutenue et qui offrent un bon rendement aux Canadiens. Les recommandations que nous présentons aujourd'hui sont des options à rendement élevé pour le gouvernement fédéral destinées à assurer l'accès aux programmes d'enseignement postsecondaire.
L'ACAE recommande des investissements destinés à consolider le soutien fédéral à l'éducation des Premières nations, répondre aux besoins des étudiants sur le plan financier, et réduire le coût des livres.
Les peuples autochtones du Canada sont aux prises avec des inégalités en matière d'emploi, de salaires et d'appui à l'accès aux études postsecondaires. La population autochtone du Canada a augmenté de 322 p. 100 entre 1971 et 2001, par rapport à 37 p. 100 pour le reste de la population. De plus, une plus grande proportion de la population autochtone est maintenant d'âge scolaire, car la moitié a moins de 25 ans et le tiers moins de 14 ans. Ces chiffres témoignent de l'importance que cette partie de la population aura pour la croissance de la main-d'oeuvre et la compétitivité du Canada dans le futur.
Afin de préparer ces Canadiens au rôle important qu'ils auront a jouer, nous devons leur fournir les moyens d'améliorer leur résultats scolaires. L'ACAE recommande que le gouvernement fédéral élimine le plafond de 2 p. 100 concernant le Programme d'aide aux étudiants de niveau postsecondaire d'AINC et qu'il s'assure que ce programme soit accompagné d'un budget de mise en oeuvre approprié. Selon nos estimations, le gouvernement devrait investir une somme initiale de 318 millions de dollars, accompagnée par la suite d'une hausse annuelle de 5,6 p. 100.
Les Canadiens sont également aux prises avec ce défi que constitue l'énorme dette des nouveaux diplômés. Pour plus du tiers des étudiants ayant contracté un prêt, toutefois, le problème est inverse: ils ne peuvent obtenir assez d'argent ou de crédit pour payer leurs frais de scolarité, leurs manuels scolaires et leurs dépenses de base. L'ACAE demande au gouvernement fédéral de faire passer la limite du Programme canadien de bourses aux étudiants de 210 $ à 290 $ par semaine, et ce à compter de l'exercice 2011-2012. Cette hausse permettra de répondre à 95 p. 100 des besoins financiers d'un étudiant, contrairement à 66 p. 100 en ce moment.
La récession a été particulièrement cruelle pour les étudiants, qui doivent travailler pour subvenir en moyenne à 40 p. 100 de leurs frais de scolarité postsecondaires. Trente-quatre pour cent d'entre eux travaillent pour pouvoir payer une partie de leurs études. Nous demandons aussi que le gouvernement fédéral vienne en aide aux étudiants en portant de 50 à 100 $ par semaine l’exemption au titre du revenu de travail admissible en cours d’études. Le gouvernement pourrait même porter cette exemption à 200 $ par semaine, ce qui équivaudrait à 81 millions de dollars d'argent neuf pour les étudiants au coût de seulement 7 millions de dollars pour le gouvernement.
Finalement, nous aimerions aborder la question de la réglementation visant l'importation parallèle de livres, qui a récemment été soulevée de façon efficace par Campus Stores Canada. Le prix des manuels a augmenté de 280 p. 100 ces 15 dernières années avec l'appui de la réglementation canadienne. La réglementation sur les importations oblige en effet les libraires canadiens à acheter des manuels au pays à des prix gonflés et les empêche de profiter de prix plus concurrentiels à l'étranger. L'élimination de ces dispositions permettrait aux seuls étudiants d'économiser près de 30 millions de dollars par année, et ce, sans qu'il n'en coûte un sou au gouvernement. À titre de comparaison, la dernière baisse d'un point de pourcentage de la TPS a permis aux étudiants d'économiser 3,7 millions de dollars sur l'achat de manuels. L'ACAE recommande de modifier la Loi sur le droit d'auteur en éliminant le paragraphe 27.1, qui interdit les importations parallèles de livres auprès de distributeurs étrangers.
En conclusion, j'aimerais souligner qu'il est important que plus de personnes poursuivent des études postsecondaires dans ce pays. D'ici 2025, le nombre de personnes qui quitteront la population active sera de 34 p. 100 supérieur à ceux qui entreront sur le marché du travail. Pour pouvoir continuer de financer les services de santé et les services sociaux, nous devons grandement augmenter la valeur de notre main-d'oeuvre. Si nous voulons investir dans nous-mêmes et dans notre prospérité future en tant que pays, les membres de ce comité doivent reconnaître que l'éducation est un des symboles de ce qui fait du Canada un grand pays, et que le fait d'investir dans l'éducation permettra de bâtir notre infrastructure humaine et de renforcer la position économique du Canada.
Merci.
J'aimerais vous remercier de comparaître devant le comité. Comme parlementaire, je sais qu'en général ça ne se fait pas, mais je vais quand même le faire : je vais m'excuser auprès des deux premiers groupes. En effet, quand 80 p. 100 des membres du parti gouvernemental sont absents, ça ne fait pas sérieux. Je me sentais un peu mal à l'aise de voir témoigner aussi bien le Conseil canadien des oeuvres de charité chrétiennes que l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec devant les fauteuils vides des conservateurs.
Aujourd'hui, la Conférence internationale des arts de la scène, CINARS, a commenté, lors d'une conférence de presse, les effets des coupes draconiennes qui ont été effectuées en matière de tournées internationales, notamment. On a dit que la réduction de 4,5 millions de dollars effectuée il y a deux ans avait des effets récurrents assez puissants, en termes culturels. On n'a pas simplement dit à ces gens d'arrêter de voyager. C'est toute une industrie qui a été brimée. En outre, on voit, après un an ou deux, que si des artistes québécois dénichent des contrats à l'échelle internationale, on leur demande s'ils vont avoir les moyens de se rendre sur place. On ne sait jamais si les choses sont permanentes ou non. D'autre part, on fait affaire avec les concurrents étrangers qui viennent ici et qui ont sans doute l'appui de leur gouvernement.
L'arrivée des gens de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec nous permet de faire le point là-dessus.
Vous dites dans votre mémoire que, compte tenu de la diversité de la concurrence et de la fragilité de l'industrie, il faut de la stabilité. Or vous n'en avez pas, semble-t-il. Vous mentionnez la bonification du Fonds des médias du Canada et le soutien de la coproduction internationale, mais également le « [...] financement en recherche et développement dans l’industrie de l’audiovisuel qui doit maintenant produire sur toutes les plateformes [...] ».
J'aimerais que vous me donniez plus de détails à ce sujet, parce que j'ai un peu de difficulté à voir quelles sont vos attentes.
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Je pense que la production québécoise continue de jouir d'énormément d'attention de la part du public québécois. De tout temps, ses succès n'ont jamais été égalés dans le reste du Canada, malheureusement. Toutefois, c'est encore une réalité.
Oui, le gouvernement du Québec a démontré, au fil des ans, beaucoup de leadership économique en matière de productions culturelles au Québec, et cela a été porté des fruits, je dois le dire.
Bien sûr, le potentiel de marché des ventes internationales du Québec est quand même limité. Peu de territoires s'intéressent à notre production. De plus en plus, on réussit à vendre des formats d'émission, mais très rarement des contenus intégraux.
Le Québec se tire assez bien d'affaire, pour le moment, grâce à des stratégies industrielles qui rapportent. C'est la raison pour laquelle nous demandons au gouvernement fédéral de démontrer du leadership et, également, d'étendre le crédit d'impôt aux coûts de production liés aux autres plateformes qu'il nous faut maintenant exploiter, compte tenu des lignes directrices du Fonds canadien des médias.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie l'ensemble des témoins. Vous avez fait un travail remarquable pour aborder, dans un laps de temps fort limité, le plus grand nombre d'éléments que vous estimez importants.
Je réfléchis parfois au processus que nous utilisons au niveau fédéral pour obtenir de l'information sur la façon de résoudre certains problèmes auxquels le Canada est confronté. Mon bureau de circonscription fait une consultation prébudgétaire. Nous tentons d'adopter une perspective de résolution des problèmes qui consiste à cerner le problème, dans un premier temps, puis à inviter tout le monde à en discuter, dans un second temps. Je déplore parfois l'absence d'approche similaire à l'échelon fédéral. Comme on le sait, le Canada est un pays vaste, mais si vous avez des observations au sujet du processus, n'hésitez pas à en faire part lorsque vous répondrez à cette question.
Monsieur Knight, je poursuis avec la question que mon collègue a posée au sujet du taux de diplomation chez les étudiants des Premières nations. Dans le Nord de la Colombie-Britannique, on trouve le Northwest Community College. Vous avez probablement entendu parler de Stephanie Forsyth. Elle est maintenant établie au Manitoba, mais elle a réussi à augmenter considérablement la participation des étudiants autochtones.
Quel est le principal obstacle dans le moment? Vous avez mentionné que le taux de diplomation des étudiants autochtones est à la baisse, mais l'ACAE a indiqué que les Premières nations constituent un segment de la population en croissance et qu'il faut se pencher sur la question. Au niveau de l'éducation collégiale, quel est le principal obstacle qui empêche les étudiants autochtones de terminer leurs études?
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J'ai fait quelques recommandations lorsque j'ai témoigné devant le comité il y a deux semaines. Les membres du comité ont examiné plusieurs possibilités. À l'heure actuelle, les gens qui gagnent plus de 18 000 $ ne peuvent réclamer aucun crédit d'impôt pour les dépenses engagées à titre de soignant. Or, il est évident qu'on ne va nulle part avec 18 000 $.
Nous avons également discuté des pensions. Les gens qui arrêtent temporairement de travailler pour s'occuper d'un proche compromettent sérieusement leurs revenus de retraite. On peut à cet égard voir le modèle qui s'applique à la garde des enfants et à d'autres secteurs.
Globalement, quand on songe à garder les travailleurs plus âgés en fonction, il faut également examiner quel genre de régime fiscal il est possible de mettre en place pour s'assurer que ce segment de la main-d'oeuvre reste actif plus longtemps et que la société continue d'être productive, notamment au chapitre des soins de santé.
Par conséquent, il faut examiner l'aspect financier et les autres aspects de la planification en matière des ressources humaines en santé, qui comprennent les travailleurs plus âgés, les aidants naturels, les bénévoles et tous les intervenants des soins de santé.
Bonjour, mesdames et messieurs.
Je voudrais mettre en relief certains problèmes relatifs au partage de compétences entre le gouvernement fédéral et les provinces. Je vais commencer par la Fédération canadienne des syndicats d'infirmières/infirmiers.
Madame Worsfold, dans votre première recommandation, vous demandez qu'on fasse en sorte de « Jeter les bases du rôle de chef de file du gouvernement fédéral dans la création d'un régime d'assurance-médicaments universel national. » Au Québec, le régime existe depuis quelques années et il fonctionne très bien. D'ailleurs, vous avez mentionné, au début de votre présentation, que ces syndicats d'infirmières ne font pas partie de votre association.
Je me demandais si vous connaissiez au moins le régime qui existe au Québec et si vous voudriez appliquer ce modèle partout au pays. Vous dites regrouper 138 000 infirmières provenant de toutes les provinces. Vous recevez donc un son de cloche de partout au pays. Est-ce que les infirmières ont demandé l'établissement d'un régime d'assurance médicaments dans leur propre province? Est-ce parce que ces provinces leur ont opposé un refus que vous demandez au fédéral d'imposer ce régime aux provinces récalcitrantes, malgré que la santé soit de compétence provinciale? Vous proposez que le fédéral s'immisce dans des responsabilités qui ne sont pas les siennes.
Je voudrais connaître votre avis sur cette question.
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Bon après-midi, monsieur le président, et bon après-midi à tous les membres du Comité permanent des finances. Je suis Eric Marsh, vice-président directeur de Corporation Encana. Les deux vice-présidents de la société, Wayne Geis et Sam Shaw, et moi-même avons l'honneur de témoigner devant le comité.
Nous proposons aujourd'hui que le gouvernement du Canada devienne un chef de file dans le domaine du transport en mettant en oeuvre une politique novatrice qui fera croître l'économie, créera des emplois, réduira les émissions de carbone et engendrera des recettes. Nous estimons que le Canada conjuguerait rapidement les avantages environnementaux du gaz naturel à une croissance économique généralisée et à la création de nouveaux emplois en faisant preuve d'un solide leadership et en utilisant le gaz naturel dans l'ensemble du secteur des transports.
Pourquoi choisir le gaz naturel? Parce qu'il s'agit d'une énergie propre, abordable et abondante. Comme les émissions du gaz naturel sont inférieures à celles du diésel ou de l'essence, il s'agit du meilleur choix en vue d'atteindre les objectifs du Canada en matière d'émissions de carbone. Le gaz naturel est abondant. De plus, la découverte de réserves de gaz de schiste au Canada permet tant aux provinces de l'Est qu'à celles de l'Ouest d'exploiter cette ressource et de l'utiliser.
Les propositions suivantes offrent une solution à long terme qui aurait des retombées dans pratiquement tous les secteurs de la société. Par souci de commodité, nous avons condensé notre plan en une page.
La société Encana demande au gouvernement fédéral d'adopter une politique des transports fondée sur le gaz naturel pour l'ensemble du Canada et d'investir dans ce secteur. Cette politique comporte trois mesures que nous souhaitons voir intégrées au budget de 2011.
Premièrement, nous demandons au gouvernement de procéder à des investissements stratégiques en offrant des incitatifs fiscaux à ceux qui achètent des véhicules légers, moyens ou lourds fonctionnant au gaz naturel dans le but de constituer une flotte. De tels investissements contribueraient à réduire l'importante différence de coût entre les véhicules au gaz naturel et les véhicules diésel ou à essence. De plus, ils aideraient à compenser les risques commerciaux des gens qui adoptent rapidement un carburant moins polluant et meilleur marché. Cette aide pourrait prendre la forme d'un crédit d'impôt, d'un changement à l'amortissement fiscal ou d'une subvention. À notre avis, il faudrait que le programme incitatif établi en fonction de la valeur unitaire soit en vigueur pendant 10 ans pour qu'il puisse générer des recettes, créer des emplois et réduire les émissions de carbone, ce qui est la marque d'un programme efficace.
Deuxièmement, les crédits d'impôt sur les subventions qui soutiennent le secteur manufacturier ainsi que la recherche et le développement pourraient faire du secteur automobile du Canada un chef de file mondial en matière de fabrication de véhicules au gaz naturel. Cette aide pourrait accroître le choix de véhicules offerts aux consommateurs, générer des économies d'échelle et apporter des améliorations technologiques en vue de réduire le coût des véhicules dans un plus grand nombre d'entreprises dérivées créant de nouveaux débouchés.
Afin de susciter la confiance des consommateurs, Encana propose enfin que le gouvernement n'impose aucune taxe d'accise sur le carburant pendant que le programme sera en vigueur. D'autres gouvernements ont adopté les mesures incitatives que nous recommandons, et il est prouvé que l'adoption des nouveaux véhicules se fait plus rapidement lorsque le gouvernement est présent dans le nouveau secteur. Comme on le sait, le Québec a adopté un programme provincial. En conséquence, Robert Transport a récemment annoncé l'achat de 180 camions lourds au gaz naturel, des camions dont le moteur est fabriqué par une société établie au Canada, Westport Innovations, le chef de file mondial en matière de groupe motopropulseur fonctionnant au gaz naturel.
D'après notre modèle, l'investissement du gouvernement dans le projet que nous proposons n'aurait plus d'incidence sur les recettes fiscales d'ici cinq ans, et les sommes investies seraient compensées d'ici huit ans grâce aux recettes générées par les redevances et les impôts accrus. Les recettes cumulatives du gouvernement équivaudraient environ à 6,5 milliards de dollars d'ici 2025. Selon notre estimation, l'investissement total du gouvernement serait inférieur, en moyenne, à 300 millions de dollars par année pendant les cinq premières années du programme. Le projet créerait 70 000 nouveaux emplois dans tous les secteurs de la chaîne de valeur du véhicule au gaz naturel, dont ceux de l'extraction des ressources, des technologies et de l'infrastructure de fabrication des véhicules et de l'équipement.
Les répercussions de la croissance du secteur du gaz naturel au Canada seront profondes, mais il faut profiter de l'occasion qui nous est offerte. Les cours du pétrole continuent d'augmenter, mais ceux du gaz naturel sont toujours bas et stables. On s'attend à ce que la situation se poursuive dans un avenir prévisible. La nouvelle abondance de gaz naturel garantira la stabilité des prix et le caractère abordable de cette ressource, de sorte que nous pourrons l'utiliser à l'avenir comme carburant à faible coût d'exploitation dans le domaine des transports.
Les investissements proposés créeront des emplois, engendreront des recettes et réduiront les émissions de carbone. La société Encana sera heureuse de travailler de concert avec les intervenants du secteur et toutes les administrations en vue d'aider le Canada à profiter de l'occasion qui lui est donnée.
Merci. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je m’appelle Andrew Padmos. Je suis hématologue de formation et je suis également directeur général du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, un organisme constitué en 1929 par une loi spéciale du Parlement afin que la sélection et la « définition » des médecins spécialistes et des chirurgiens tiennent compte de l’intérêt public. Le collège compte 42 000 membres, dont 30 000 pratiquent activement leur profession. C’est lui qui établit les normes en fonction de l'intérêt public et qui supervise la formation et l'accréditation de tous les spécialistes, à l'exception de nos collègues omnipraticiens.
Aujourd'hui, j'ai le privilège de présenter les quatre recommandations formulées dans notre mémoire: premièrement, créer un observatoire pancanadien des ressources humaines en santé afin de mettre à profit les investissements dans ce domaine; deuxièmement, soutenir la revitalisation de la recherche afin d’éviter que les meilleurs cerveaux ne délaissent l’immense et important secteur qu’est le nôtre; troisièmement, soutenir l'innovation de pointe afin d'élaborer des pratiques qui amélioreront l'efficacité et l'efficience des soins de santé; quatrièmement, offrir aux Autochtones des soins de santé dignes du modèle préconisé par le gouvernement fédéral et comparables aux soins auxquels tous les Canadiens sont en droit de s’attendre.
La première recommandation porte sur la création d’un observatoire des ressources humaines en santé. Les intervenants du secteur et du milieu des affaires seraient étonnés, pour ne pas dire catastrophés, d’apprendre qu'un secteur qui vaut autant que celui de la santé, près de 200 milliards de dollars par année, ne consacre pratiquement rien au suivi de ses ressources humaines — toutes catégories confondues, pas seulement les médecins —, alors qu’elles constituent leur plus important poste de dépense et que, pour chaque dollar dépensé en santé, 70 ¢ servent à payer les coûts en personnel.
Nous sommes confrontés à d'énormes changements dans le milieu de la santé, mais nous ne disposons d'aucun moyen pour en connaître les effets ou les ramifications, changements que la récente adoption de la loi sur l’amélioration des soins de santé, aux États-Unis, ne pourra qu’exacerber. Les Américains considèrent en effet que le Canada est l’endroit tout indiqué où venir chercher les ressources qui vont immanquablement leur faire défaut.
Nous n’avons également consacré que peu de temps, d’efforts ou d’énergie à comprendre les répercussions que les ressources et les outils électroniques auront sur les soins de santé. Nous avons entendu parler de Google Health, mais personne ne sait trop quand la totalité des médecins du Canada pourront consulter le dossier de tous leurs patients sur ordinateur.
Nous voulons que l’innovation et la recherche servent à fournir les meilleurs soins de santé qui soient aux Canadiens, mais nos investissements en la matière accusent un important retard par rapport à ce qui se fait au sud de la frontière, ce qui se répercute nécessairement sur les ressources humaines, comme le prouvent les quelque 3 500 médecins canadiens formés en sol canadien qui pratiquent aujourd’hui aux États-Unis, où les perspectives d’emploi sont beaucoup plus intéressantes, autant sur le plan de la pratique que de la recherche.
Pour favoriser l’innovation en santé, nous recommandons que soit créé un organisme fédéral d’envergure pancanadienne dont le mandat consistera à stimuler la productivité, à colliger les pratiques exemplaires du milieu et à les faire connaître à tous les intervenants. Là aussi, nos collègues américains ont déjà commencé à investir massivement dans ce domaine, même si quelques provinces canadiennes ont pris les devants et ont décidé d’axer leurs méthodes sur la collaboration, comme la Saskatchewan et son Health Quality Council.
Enfin, nous voulons, nous réclamons que le gouvernement investisse dans la santé et le mieux-être des Autochtones du Canada. Prenez n’importe quelle communauté près de chez vous, et vous verrez que les maladies du coeur y font 1,5 fois plus de victimes que dans votre localité, que le diabète y est de trois à cinq fois plus présent — la tuberculose, dix fois —, que l’espérance de vie des femmes est plus courte de six ans que celle des autres Canadiennes et que la mortalité infantile y est deux fois plus élevée que dans la population en général. À eux seuls, ces chiffres devraient suffire pour faire bouger le gouvernement fédéral. Les 285 millions de dollars qu’il s’est engagé, dans son budget de 2010, à consacrer aux programmes sur la santé des Autochtones ne réussiront pas à combler tous les besoins. Vu le temps qu’il faut généralement pour que les recommandations deviennent réalité, nous demandons au gouvernement de prolonger le financement de l’Initiative sur les ressources humaines en santé autochtone, annoncée en 2010, au-delà des deux années initialement prévues.
Je vous remercie de nous avoir permis de faire valoir notre point de vue, et nous répondrons avec plaisir à toutes vos questions.
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Je vous remercie infiniment, monsieur le président.
Je suis accompagné aujourd'hui de mon collègue, M. Chris Smillie, qui a mis des boutons de manchette, car sa mère regardera les audiences aujourd'hui. Je dois dire qu'il m'a supplié de les lui prêter.
Je vous remercie de l'occasion qui m'est donnée de prendre la parole. Je tiens à dire que nous nous sommes déjà présentés au comité pour donner notre point de vue. Merci pour le programme de relance, qui a donné un emploi à beaucoup de gens. Nous ne sommes pas ici pour le critiquer sévèrement.
Un certain nombre d'exposés qui ont été faits ou qui le seront à l'occasion des consultations prébudgétaires porteront sur la situation de la main-d'oeuvre. À une période où il est difficile de trouver un magazine ou un journal canadien qui ne parle pas des pénuries de main-d'oeuvre, il faut savoir que nous serons bientôt frappés par la situation.
Le secteur de la construction a un problème de mobilité de sa main-d'oeuvre. En fait, on compte suffisamment de travailleurs dans l'ensemble, mais pas assez dans les provinces où il y a effectivement du travail. De plus, la période d'emploi est si courte qu'il est impensable, pour les travailleurs et les membres de leur famille, de déménager pour une période de deux ou trois mois.
Les pénuries de main-d'oeuvre se poursuivront. Nous estimons que le gouvernement du Canada a le pouvoir et le devoir d'agir. Ce que nous proposons dans notre mémoire, et dans l'exposé que je fais aujourd'hui, est efficace. Il s'agit d'une intervention mineure dans le processus budgétaire. En outre, au bout du compte, le gouvernement du Canada en tirera un avantage financier. Nous proposons d'adopter une solution sensée à un problème structurel.
Nous avons besoin de travailleurs qualifiés pour bâtir les infrastructures. Si on ne les a pas... L'une des choses qui motivent les gens à investir dans de grands projets, c'est de savoir qu'il y aura des travailleurs. Les pénuries créent de l'incertitude et de l'insécurité chez les entrepreneurs et les propriétaires qui fournissent les fonds.
Le Canada consacre beaucoup d'argent à l'éducation postsecondaire. Une part de cette somme va au système d'apprentissage. Nous formons des apprentis dans tous les territoires et toutes les provinces du Canada, mais il arrive souvent qu'il n'y a pas assez de travail dans la région de l'apprenti pour lui permettre de terminer sa formation. Nous voulons être en mesure de faire voyager ces gens d'un bout à l'autre du pays pour qu'ils puissent acquérir diverses expériences et terminer leur programme de formation. Il s'agit de déplacer des gens des régions où les emplois sont peu nombreux aux endroits où la demande est forte. Au Canada, les gens de métier ne sont plus formés en fonction de normes régionales, par exemple, celles de l'Alberta, de l'Ontario ou de la Colombie-Britannique, mais plutôt en fonction de normes nationales. Il nous faut un moyen efficace de donner du travail aux gens.
Dans certains cas, les employeurs aident les gens à déménager dans une autre région du pays, mais ils ne peuvent pas assumer la totalité des coûts exigés. Il faut que les gens puissent réclamer le coût de dépenses nettes sous la forme d'un crédit d'impôt. Il ne s'agit pas de transports quotidiens, mais de gens qui se déplacent sur une longue distance, qui ne peuvent pas retourner chaque jour à la maison, qui prennent habituellement l'avion et qui ont un deuxième logement.
L'inaction a un prix. Elle fait en sorte que le taux de chômage stagne et que le compte d'assurance-emploi reste au même niveau ou s'accroisse, même. Le programme que nous proposons favorisera la diminution des besoins en matière d'assurance-emploi et réduira les dépenses horizontales de RHDCC et de Citoyenneté et Immigration Canada, d'environ 64 millions de dollars, qui sont liées au programme pour les travailleurs étrangers temporaires, aux avis sur l'état du marché du travail, à l'information sur le marché du travail et à l'administration de ces programmes.
Le programme que nous proposons amène les travailleurs qualifiés à se déplacer dans les régions du Canada où se trouvent les emplois et à payer de l'impôt, au lieu de vivre de l'assurance-emploi. Dans les documents fournis, vous pourrez voir les calculs que nous avons faits. Chaque dollar que le gouvernement du Canada investit cette année en rapportera quatre l'année suivante, de même que les années subséquentes.
Nous avons reçu un accueil favorable de la part des responsables des politiques de RHDCC. Nous avons maintenant besoin de l’aval du ministère des Finances pour que les travailleurs de la construction du pays et les entreprises qui les emploient puissent en profiter concrètement.
En terminant, je dois dire que nous avons été ravis de voir que nos collègues et partenaires et l’Association canadienne des producteurs pétroliers étaient ici aujourd’hui. Nous appuyons sans réserve leur recommandation sur la déduction pour amortissement accélérée. C’est une toute nouvelle façon de voir les choses qui risque de tout chambouler, autant pour eux que pour les perspectives d’emploi de nos membres.
C’est ce qui conclut mon exposé.
Je vous remercie infiniment.
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Bonjour à vous, monsieur le président, et bonjour à vous, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je m’appelle Dave Collyer et je suis président de l’Association canadienne des producteurs pétroliers. Je suis accompagné aujourd’hui de notre vice-président aux politiques et à l’environnement, M. Tom Huffaker.
Je sais que vous avez déjà reçu notre mémoire sur les consultations prébudgétaires, alors je vais tenter d’être bref.
L’Association canadienne des producteurs pétroliers, ou ACPP, représente les volets « extraction » et « production » du secteur canadien des hydrocarbures. Ensemble, nos membres forment le plus important investisseur privé du Canada, ce qui, à notre avis, fait de notre industrie l’un des moteurs de l’économie canadienne.
L’ACPP a formulé trois recommandations prébudgétaires.
Premièrement, que le gouvernement prenne des mesures pour rendre le Canada plus concurrentiel sur le marché du gaz naturel. Je reviendrai sur ce point dans une minute.
Deuxièmement, que les incitatifs fiscaux visant à contribuer au développement des projets de captage et de séquestration du carbone et d'autres technologies de réduction des gaz à effet de serre, dont le bien-fondé a déjà été établi, soient mis en oeuvre dans le prochain budget. Les détails des positions de l’ACPP sont déjà connus, elle qui a notamment recommandé que l’on élargisse l’applicabilité de la catégorie 43.2, qui permet un amortissement régressif de 50 p. 100 pour les technologies énergétiques renouvelables, afin que les dépenses destinées au captage et à la séquestration du carbone et aux autres nouvelles technologies de réduction des émissions de carbone soient également admissibles.
Troisièmement, que le gouvernement instaure diverses mesures fiscales afin de favoriser la remise en état responsable des terrains abritant des pipelines ou des infrastructures connexes.
Si vous le voulez bien, je vais revenir à la première recommandation, selon laquelle on devrait prendre des mesures afin de rendre le gaz naturel canadien plus concurrentiel sur les marchés internationaux durant la période difficile que nous traversons actuellement.
Il y a plusieurs raisons qui font que l’industrie canadienne du gaz naturel, et il s’agit bel et bien d’une industrie nationale, est aussi importante. 1) elle fournit du travail à des Canadiens de partout au pays et favorise la croissance économique du Canada au grand complet; 2) elle constitue une part non négligeable des revenus du gouvernement; 3) l’énergie qu’elle produit est propre, sûre et fiable, et elle peut autant être utilisée ici, par les Canadiens, qu’être exportée vers les États-Unis; 4) l’abondance du gaz naturel — aux taux actuels de production au Canada, les stocks devraient durer encore 100 ans — et son développement responsable devraient en faire l’une des sources d’énergie de prédilection pour les Nord-Américains dans les années et les décennies à venir.
Cela étant dit, la crise économique et la découverte d’importantes réserves de gaz de schiste aux États-Unis ont rendu la production de gaz naturel en sol canadien très difficile à court terme. Au Canada, les prix sont moins élevés, les coûts de production sont relativement plus élevés et, bien souvent, la distance entre les lieux de production et les marchés est plus grande.
De son côté, l’industrie américaine attire autant les investissements que les infrastructures et les travailleurs, ce qui, à terme, pourrait compliquer de beaucoup la tâche des fournisseurs canadiens qui veulent se tailler une place sur le marché américain, car une fois bien implantée, l’industrie américaine pourra en accaparer une bonne partie et réaliser d’importantes économies d’échelle.
Sans compter que le développement des gaz de schiste aux États-Unis réduit lui aussi les parts de marché accessibles aux fournisseurs canadiens.
Nous nous attendons à ce que les conditions du marché s’améliorent avec le temps, mais à court terme, nous croyons qu’il faut prendre des mesures énergiques. Nous recommandons donc au gouvernement fédéral de se joindre aux producteurs, aux expéditeurs et aux exploitants de pipelines, qui font tout ce qu’ils peuvent pour réduire leurs coûts de production, ainsi qu’aux provinces productrices, qui ont pris l’initiative d’amorcer une véritable réforme fiscale et réglementaire, et de prendre des mesures pour favoriser la compétitivité de l’industrie Canadienne et aider cette dernière à traverser cette période difficile.
Nous recommandons en fait que, pour une période de 30 mois, le gouvernement du Canada permette que les coûts de forage et de réalisation des projets de gaz naturel soient déductibles selon une modalité linéaire de 50 p. 100.
Selon nos calculs, ces 30 mois de répit devraient générer des retombées de 1,2 à 1,3 milliards de dollars en investissements et permettre de créer quelque chose comme 17 500 emplois, dont 2 500 dans le Centre et l’Est du Canada. En accédant à notre demande, le gouvernement n’aurait pas besoin de piger directement dans son fonds de relance et n’aurait à assumer aucune dépense à long terme.
Nous sommes conscients que certains risquent d’avoir du mal à venir en aide au secteur des hydrocarbures, mais nous croyons quant à nous que les arguments en notre faveur sont excellents.
À commencer par la compétitivité. Nous recommandons en fait que le régime fiscal régissant le secteur canadien du gaz naturel puisse se comparer à celui dont jouissent les producteurs américains — bref nos concurrents — et que les producteurs de gaz naturel soit assujettis aux mêmes contraintes fiscales que le secteur manufacturier et les entreprises de transformation du Canada. N’oublions pas qu’il s’agirait d’une mesure temporaire, puisqu’elle ne durerait que 30 mois, ce qui devrait suffire pour que le marché finisse de se remettre et pour que de nouvelles possibilités, comme celles dont parlaient les représentants d’Encana, s’offrent à nous.
En terminant, nous estimons que le gaz naturel fait partie intégrante de toute démarche visant à assurer l'avenir énergétique du Canada et à faire en sorte que cet avenir soit le plus propre possible. Nous estimons qu'il est donc essentiel d'assurer la survie d'une industrie qui ne pourra manquer de jouer un rôle crucial à long terme.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, nous répondrons avec plaisir à toutes les questions que vous pourriez avoir. Merci beaucoup.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je m'appelle Darwin Durnie et je suis président de l'Association canadienne des travaux publics, ou ACTP. Je suis accompagné cet après-midi de notre coordonnateur aux relations avec le gouvernement fédéral, M. Clarke Cross.
Notre association, qui compte plus de 2 000 spécialistes des travaux publics de partout au Canada, touche à tout ce qui a trait aux travaux publics. Résumés brièvement, on peut dire que les travaux publics représentent la colonne vertébrale de nos collectivités, les petites comme les grandes, les urbaines comme les rurales. Tous les biens publics, qu'ils soient sous ou sur la terre, sont le produit de travaux publics. Les travaux publics, ce sont nos infrastructures.
En fait, ce sont nos services qui font que nos villes et villages sont sûrs et durables et qu'il est agréable d'y vivre ou d'y grandir. Déneigement, collecte des déchets, transports en commun, signalisation, éclairage des rues, espaces culturels, voilà autant de domaines où nos membres offrent des services aux Canadiens 365 jours par année, le jour comme la nuit.
Aujourd'hui, notre intervention portera essentiellement sur deux recommandations. Premièrement, comme tous les autres spécialistes des infrastructures, nous encourageons le gouvernement à maintenir et à accroître les investissements en la matière et à adopter une approche à long terme en matière de financement et d'investissement, de manière à ne pas être pris de court après la fin du Plan d'action économique, en 2011, et du Fonds Chantiers Canada, en 2014.
Deuxièmement, nous incitons le gouvernement à tout faire, en collaboration avec les municipalités et les provinces, pour que le Plan d'action économique soit mené à terme de façon ordonnée et adéquate. Tout le monde s'entend pour dire que les milliards de dollars investis dans les infrastructures dans le cadre du plan de relance et du Fonds Chantiers Canada nous auront laissé un héritage durable et qu'ils auront permis de dynamiser l'économie du pays au grand complet. Mais, maintenant que cette source de financement tire à sa fin et que l'argent du Fonds Chantier Canada est presque entièrement distribué, nous sommes d'avis que les gouvernements devraient commencer dès aujourd'hui à songer à la prochaine génération de programmes d'infrastructure et à créer de nouveaux outils de prestation.
Certains de ces outils et mesures ont été créés dans le cadre du Plan d'action économique. Mais ce n'est pas suffisant. Par exemple, pour élaborer une vision nationale en matière d'infrastructure, il faut d'abord que le financement à long terme soit assuré afin que les municipalités et l'industrie puissent bénéficier de la stabilité requise pour planifier le renouvellement des biens existants et la construction des nouvelles infrastructures grâce auxquelles le Canada pourra demeurer concurrentiel.
Il faut ensuite que tous les ordres de gouvernement et les Premières nations mettent en commun leurs analyses, leurs recherches et leurs pratiques exemplaires s'ils souhaitent maximiser les retours sur investissement et favoriser l'innovation. L'ACTP a multiplié les démarches à cet effet, mais le gouvernement fédéral peut agir comme coordonnateur et servir de tribune afin de faciliter la mise en commun recherchée. Les discussions auxquelles nous avons pris part nous ont permis de constater qu'il faudra cependant régler les problèmes de capacité que peuvent éprouver les petites localités et les Premières nations et que nous aurions avantage à explorer de nouveaux moyens de financer les infrastructures, comme les partenariats public-privé.
Un petit mot sur le 31 mars 2011 et la fin du programme de relance économique.
Si on commence par la bonne nouvelle, on s'aperçoit que, du point de vue des utilisateurs, les résultats sur le terrain ont été aussi importants que positifs. De par la nature des programmes de stimulation économique, il a fallu faire approuver les demandes et obtenir les fonds nécessaires à la réalisation des projets le plus rapidement possible. Le gouvernement a dû adapter ses méthodes, car il était hors de question que les approbations traînent en longueur. Quant à l'industrie, elle a dû désigner des milliers de projets prêts à démarrer et remplir une quantité phénoménale de formulaires de demande.
Résultat: on a réussi à créer un processus uniforme et simplifié d'approbation des projets, ce qui n'a pas manqué de réjouir autant l'ACTP que ses membres, notamment ceux des petites localités, dont les moyens administratifs sont plus limités.
Dans la mesure où tous les intervenants ont fait preuve de diligence raisonnable, ce processus simplifié constitue un modèle pour la prochaine génération de programmes d'infrastructure. À titre de législateurs, vous devriez être fiers de ce que vous avez réussi à faire.
Nous espérons enfin que le gouvernement agira de manière aussi sensée à la fin de son programme qu'il a pu le faire au début. Bref, nous croyons que le gouvernement devrait étudier chaque projet séparément et déterminer au cas par cas s'il y a lieu de prolonger la période de financement des projets qui ne pourront pas être achevés à temps.
Pour conclure, j'aimerais vous lire un extrait d'un courriel qui m'a été envoyé par le directeur des Travaux publics de Three Hills, en Alberta:
Le fonds de stimulation a eu [...] des retombées positives sur les infrastructures [...] ici à Three Hills. Il nous a permis de réparer des routes ainsi qu'une partie des infrastructures souterraines et de drainage. Il n'y a que l'échéancier du 31 décembre qui nous inquiète [...] À cause de la météo, notre projet a pris du retard, et nous ne savons pas si nous réussirons à étendre l'asphalte cet automne. Je sais également que, dans l'Ouest, nous ne sommes pas les seuls dans notre situation.
Je crois que ça résume très bien la situation.
Comme le temps file, nous pourrons discuter des solutions pendant la période des questions.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président, membres du comité. Je m'appelle Bernard Lord et je suis le président de l'Association canadienne des télécommunications sans fil.
[Traduction]
J'ai le plaisir d'être accompagné aujourd'hui de notre vice-président aux Affaires gouvernementales, Jim Patrick.
Nous sommes ici aujourd'hui pour vous demander d'inclure deux recommandations très importantes dans votre rapport. Nous avons d'ailleurs fait distribuer une brève présentation à tous les membres du comité.
[Français]
Il est clair qu'au XXIe siècle, le sans-fil est un très important catalyseur de l'économie. Les réseaux sans fil sont un important catalyseur pour l'activité économique, partout au Canada, et soutiennent tous les secteurs de l'économie.
[Traduction]
Comme je le disais à l'instant, les réseaux sans fil sont un important catalyseur de l'activité économique au Canada, mais saviez-vous que le trafic sans fil double chaque année? Si la circulation routière sur la Transcanadienne devait croître au même rythme, de quatre voies qu'elle compte actuellement par endroit, il faudrait en faire une autoroute à 64 voies en quatre ans à peine. Disons que le moment serait mal choisi pour imposer une nouvelle taxe sur l'asphalte. C'est exactement pour cette raison que nous estimons que le moment est mal choisi d'imposer une nouvelle taxe sur le spectre, comme il serait mal choisi d'imposer une nouvelle taxe sur l'innovation ou la croissance de la productivité.
[Français]
Les bienfaits du sans-fil pour le Canada ont été reconnus dans le cadre d'une étude internationale fondée sur des chiffres de 2008 et produite par la firme internationale Ovum. En 2008, le sans-fil a ajouté près de 39 milliards de dollars à l'économie canadienne, soit 16 milliards de dollars directement au PIB, 14 milliards de dollars indirectement au PIB et en retombées économiques, et 9 milliards de dollars en surplus du consommateur. L'industrie du sans-fil emploie près de 300 000 personnes, partout au pays.
[Traduction]
Si elle ne croît pas davantage ni plus vite, c'est entre autres parce que c'est au Canada que les droits de licence du spectre sont les plus élevés de tout le G7. Le graphique à la page 3 de la présentation montre d'ailleurs clairement que ces droits ne sont pas légèrement plus élevés au Canada que dans les autres pays du G7, ils sont beaucoup plus élevés qu'ailleurs. À titre de comparaison, les télécommunicateurs sans fil canadiens détiennent moins de 2 p. 100 de l'ensemble du spectre utilisé sous licence au pays; pourtant, ils paient plus de la moitié de tous les droits. On dirait bien que tout le monde n'est pas traité sur un pied d'égalité.
Le Sénat du Canada recommande de tenir compte du régime en vigueur dans d'autres pays, en particulier aux États-Unis, pour fixer les droits à percevoir au Canada. En effet, si le régime américain avait eu cours ici, en 2009, ce n'est pas 130 millions de dollars que l'industrie du sans-fil aurait dû payer en droits, mais 4 millions. Alors que le programme Large bande Canada dépensera 225 millions de dollars en 36 mois pour subventionner les réseaux à large bande en milieu rural, Industrie Canada touchera près de 400 millions en droits de licence pendant la même période.
L'imposition d'une taxe sur l'asphalte au début d'un programme routier national n'en favoriserait certainement pas la réalisation. Il en va de même d'une hausse des droits de licence du spectre pour ce qui est des objectifs de la stratégie du gouvernement sur l'économie numérique.
[Français]
C'est pourquoi nous faisons deux recommandations très spécifiques. Une de ces recommandations vise à inclure dans le budget de 2011 une déduction pour amortissement accéléré temporaire visant les biens liés aux réseaux à large bande, faisant passer les taux d'amortissement actuels à 50 p. 100 pour la plupart des secteurs et à 100 p. 100 dans les zones les plus difficiles et les plus dispendieuses à desservir, telles que désignées par Industrie Canada.
[Traduction]
La deuxième recommandation, et probablement celle qui nous tient le plus à coeur, vise à inclure dans le rapport prébudgétaire une recommandation à l'effet que le gouvernement ne devrait pas augmenter les droits de licence du spectre déjà excessifs imposés aux exploitants canadiens de réseaux sans fil. En fait, nous avons beau parler de droits depuis tantôt, et le gouvernement a beau dire qu'il s'agit de droits, mais il s'agit en fait d'une taxe. Et si on l'augmentait, c'est comme si on taxait l'innovation ou comme si on taxait davantage la productivité. Nous croyons que ce n'est pas nécessaire, car nous sommes convaincus que notre secteur économique va continuer de croître.
Je vous remercie, monsieur le président.
[Français]
Je remercie tous les membres du comité. Il nous fera plaisir de répondre à vos questions.
:
Bonjour. Je suis Paul Davidson, président de l'AUCC, et voici André Dulude, vice-président responsable de la promotion d'intérêts.
Depuis ma dernière comparution, beaucoup d'entre vous ont parcouru le pays pour voir le Programme d'infrastructure du savoir à l'oeuvre. J'espère que vous avez le rapport d'étape que nous avons envoyé à tous les députés la semaine dernière.
Je tiens à vous assurer que le Programme d'infrastructure du savoir fonctionne. Il transforme des salles de classes construites à l'ère du Sputnik en milieux d'apprentissage et de recherche du XXIe siècle.
J'espère également que vous surveillez d'aussi près que moi la progression de la situation économique; si vous ne devez retenir qu'un seul fait aujourd'hui, retenez ceci: de septembre 2008 à septembre 2010, quand la pire récession à s'abattre sur notre pays en 60 ans battait son plein, 280 000 nouveaux emplois ont été créés pour les diplômés universitaires, alors que 250 000 emplois ont disparu pour ceux n'ayant pas d'enseignement supérieur. Je pense que cela illustre bien la transformation de l'économie canadienne en économie fondée sur le savoir.
Je tiens également à souligner que les étudiants, les parents et les employeurs reconnaissent tous la valeur d'un diplôme universitaire. Plus tôt cet automne, nous avons publié des données qui illustrent le fait que les diplômés universitaires gagneront, au cours de leur vie, 1,5 million de dollars de plus que les non-diplômés et qu'ils contribueront 40 p. 100 de plus à l'assiette fiscale que ceux-ci. En bref, la Canada a besoin de plus de diplômés universitaires.
Confrontées à l'évolution de la société canadienne et aux défis qui se présentent à elles sur le plan démographique, de la productivité et de l'innovation, les universités du pays ont mis sur pied un plan tripartite pour veiller au renouvellement économique et à la compétitivité du Canada à l'échelle internationale.
Je vais tout de suite passer aux recommandations, qui sont: premièrement, des investissements gouvernementaux continus et accrus dans la stratégie canadienne des sciences et de la technologie; deuxièmement, de nouveaux investissements à l'appui d'une initiative majeure de marketing international de l'éducation afin de créer une image de marque pour le Canada; et troisièmement, des investissements dans des programmes et des services qui aideront davantage d'étudiants autochtones à obtenir un diplôme universitaire.
Je sais qu'Ottawa s'efforce de trouver un moyen d'exprimer le défi de la productivité. Selon moi, l'exemple qui illustre le mieux le problème est qu'au cours des 20 prochaines années, le nombre de personnes en âge de prendre la retraite doublera et le nombre de personnes qui arrivent sur le marché du travail aura seulement augmenté de 8 p. 100. Cela veut dire qu'afin de remporter ce défi, il faut accroître les compétences et les capacités de tous les Canadiens.
C'est également la raison pour laquelle il est si important d'investir dans la recherche. La stratégie canadienne des sciences et de la technologie porte fruit, et l'AUCC recommande que le gouvernement du Canada continue de faire fond sur ses initiatives passées afin d'attirer et de retenir les plus brillants chercheurs, initiatives comme les bourses Banting et Vanier et le Programme des chaires d'excellence en recherche du Canada. Elles sont importantes, et nous encourageons, surtout cette année, le renouvellement et la bonification de l'engagement à investir des fonds dans le Programme des bourses d'études supérieures du Canada.
Nous demandons également des investissements continus dans les organismes subventionnaires canadiens. Ces investissements sont les fondements de la stratégie des sciences et de la technologie; c'est grâce à elles que le Canada demeure un chef de file international en recherche. Qui plus est, il ne serait pas digne d'une présentation de l'AUCC de ne pas mentionner que nous espérons que ces augmentations couvriront le coût total de la recherche.
J'aimerais m'attarder quelques instants sur le marketing international de l'éducation. Je crois comprendre que d'excellentes présentations ont été faites plus tôt, présentations dont j'aimerais maintenant renforcer le message: la présence d'étudiants étrangers au Canada enrichit l'expérience universitaire de tous les Canadiens, contribue à l'atteinte des besoins du Canada en matière de main d'oeuvre, stimule les économies locales et encourage l'établissement de liens à long terme avec l'étranger.
L'année dernière, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a évalué la contribution des étudiants étrangers à l'économie canadienne à 6,5 milliards de dollars par année. Cette année, il nous fait plaisir d'annoncer que le taux d'inscription des étudiants étrangers a augmenté de 10 p. 100. C'est une bonne nouvelle, mais il reste beaucoup à faire. Simplement dit, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie nous dépassent. Nous devons activement promouvoir l'enseignement supérieur afin d'attirer davantage d'étudiants étrangers au Canada et de créer une image de marque pour le Canada à l'étranger.
J'aimerais parler de deux événements importants qui ont eu lieu depuis ma dernière comparution devant le comité. Le premier est que les personnes intéressées par l'éducation nationale dans l'ensemble du pays ont décidé d'établir un consortium international dans le but de vendre la marque canadienne à l'étranger. Deuxièmement, les premiers ministres de toutes les provinces de tous les territoires s'entendent pour dire qu'il s'agit d'une priorité. Il est plutôt rare d'obtenir un tel consensus au Canada.
J'ajoute au passage que, la semaine prochaine, nous conduirons une délégation composée de 16 recteurs en Inde, où nous espérons que le gouvernement du Canada envisagera d'effectuer des investissements ciblés à l'appui de notre stratégie relative à l'Inde.
J'aimerais terminer en soulevant une question dont j'ai parlé l'année dernière, nommément l'exploitation à leur plein potentiel des capacités de tous les Canadiens. À la lumière de l'arrivée de quelque 460 000 Canadiens autochtones sur le marché du travail, le comité, comme tous les Canadiens, devrait se demander si ces jeunes personnes auront toutes les chances possibles de réussir au Canada ou si nous allons gaspiller une génération de plus. Il faut accroître l'aide financière accordée aux étudiants autochtones, augmenter le nombre de bourses d'études qui leur sont destinées et appuyer les projets pilotes qui ont permis de démontrer à quel point ils peuvent réussir et contribuer à la vie canadienne.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
... et ils deviennent un fardeau pour la société.
La dernière question que je vais avoir le temps de poser est destinée à l'Association canadienne des travaux publics.
On nous a déjà dit, même si dois admettre que je ne suis pas absolument certain du chiffre exact, monsieur le président, qu'en matière d'infrastructures, le déficit canadien avoisinait les 125 millions de dollars. On nous a également expliqué que, si on ne s'y attaquait pas maintenant, ce déficit commencerait à se répercuter sur le produit intérieur brut, risquant même d'en compromettre sensiblement la croissance. Disons que c'est plutôt inquiétant.
Je demande si vous êtes du même avis, parce que si nous voulons nous sortir du bourbier où nous sommes actuellement empêtrés, il va falloir que le PIB continue de croître.
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Merci infiniment. Je vais étudier le tout.
Ma prochaine question s'adresse à nos amis les producteurs de pétrole et de gaz naturel, lesquels, si je ne m'abuse, nous viennent exactement de la même place.
Premièrement, nommez-moi un seul autre programme gouvernemental dont les échéanciers ont été respectés.
Deuxièmement, j'aimerais savoir si le gouvernement fédéral des États-Unis dépense vraiment l'argent du Trésor. Certains se sont inquiétés que les États-Unis prennent le pas sur nous concernant les usages plus commerciaux du gaz naturel.
Troisièmement, il y a un élément dont l'historique m'échappe et sur lequel j'aimerais que vous m'éclairiez. Je m'éloigne un peu, mais j'aimerais qu'on me dise ce qui arrive en premier, la voiture, suivie de l'essence, ou est-ce que l'essence vient d'abord et l'automobile est produite ensuite? Pourquoi le gouvernement devrait-il investir dans la conversion d'un véhicule automobile au gaz naturel alors qu'il n'a jamais investi dans les premières étapes de sa conception?
Le baril se vend actuellement 27 $ pièce. Ce n'est pas cher. Pourquoi êtes-vous incapable de concurrencer ça et n'agissez-vous pas en industrie indépendante? Pourquoi faut-il toujours que vous veniez quémander de l'aide au gouvernement?
J'aimerais que l'un de vous me réponde.
:
C'est très intéressant. Je tiendrai également compte de cette suggestion.
M. Collyer, j'aimerais m'adresser à vous pendant quelques instants. Vous affirmez que l'industrie passe par des moments très difficiles. J'ai demandé aux employés de la Bibliothèque de me renseigner sur les profits enregistrés par votre industrie ces dernière années. Je vais commencer en 2004. Il s'agit de profits nets, après impôts: près de 14 milliards de dollars en 2004; près de 20 milliards en 2005; puis jusqu'à 25 milliards en 2006. Ensuite, vous avez pris un sacré coup quand vous avez enregistré un maigre profit de 16 milliards de dollars, puis vous êtes remontés à 19 milliards. Et ça continue.
Sur le plan de la rentabilité, l'industrie semble bien portante. Ce que j'ai du mal à comprendre quand je vois que vous réclamez des réductions d'impôts, c'est que si on additionne les subventions dont vous avez bénéficié depuis 2008, subventions qui ont été accordées pour augmenter le nombre de débouchés dans votre industrie — les actions accréditives, qui représentent 532 millions de dollars, les frais d'aménagement au Canada, 1,2 milliard de dollars, la déduction pour amortissement et pour amortissement accéléré, 788 millions de dollars — on constate que votre seule industrie bénéficie déjà d'allégements fiscaux de 2,5 milliards de dollars.
Je souhaite demeurer parfaitement poli. Il me semble exagéré que vous réclamiez davantage alors que votre industrie reçoit déjà une aide si importante et que vos lobbyistes génèrent des recettes non négligeables, surtout compte tenu du fait que d'autres industries qui comparaissent devant notre comité sont vraiment en difficulté, perdent des employés et perdent leur avantage concurrentiel dans la production, les produits du bois à valeur ajoutée et tout le reste. Expliquez-nous donc cette contradiction.
Je vais poser une question à M. Blakely concernant les métiers de la construction. Vous recommandez que le gouvernement finance le déplacement des ouvriers ou des personnes qui doivent aller travailler à un endroit autre qu'à proximité de leur domicile. Ne pensez-vous pas qu'il serait plutôt préférable que l'emploi soit peut-être un peu mieux réparti au pays, plutôt que d'imposer à des gens de laisser...?
Je suis déjà allé à Terre-Neuve, où il est assez fréquent pour les ouvriers de s'expatrier en Alberta pour trouver de l'emploi parce qu'il y a, de la part des entreprises, beaucoup d'encouragement à le faire. Ça crée quand même beaucoup de problèmes pour les personnes qui doivent se déplacer comme ça.
Ne pensez-vous pas qu'il serait mieux que le gouvernement répartisse davantage les budgets ou les encouragements? On peut prendre pour exemple ce qui a été fait pour l'industrie automobile depuis les deux dernières années, alors que le gouvernement a investi 10 milliards de dollars pour sauver des emplois. Par contre, au Québec, l'industrie forestière a été laissée de côté, ce qui a créé beaucoup de pertes d'emplois.
:
J'ai deux choses à dire, monsieur.
Premièrement, je ne demande pas aux Canadiens de donner un cadeau à un travailleur de la construction pour qu'il puisse se trouver un emploi ailleurs. Si celui-ci est prêt à en assumer le coût, il devra se déplacer par ses propres moyens, obtenir un logement et un travail. Je demande qu'on lui offre un crédit d'impôt en échange. Il serait admissible à ce crédit d'impôt s'il était entrepreneur indépendant, ingénieur, avocat, médecin ou autre. Il s'agit d'équité fiscale.
Quant à la question de savoir si nous devrions mieux répartir les projets au pays, en un mot, la réponse est oui, mais ce qui complique les choses, c'est que les sables bitumineux se trouvent dans une certaine région et la potasse dans une autre, il est impossible de déplacer toutes ces ressources pour les faire traiter ailleurs. Elles doivent être raffinées sur place.
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Il me reste environ deux minutes. Je regrette de ne pas avoir plus de temps.
J'aimerais revenir sur la question de la déduction pour amortissement accéléré, parce que quand je présidais le Comité de l'industrie, nous avons recommandé cette mesure dans le secteur de la fabrication, mais, à l'époque, beaucoup d'économistes l'ont critiquée, disant qu'il s'agissait d'une subvention.
L'argument que le comité a fait valoir est qu'il s'agit d'un report d'impôt qui procure des avantages économiques considérables au gouvernement à long terme. On a proposé la mesure dans les domaines des télécommunications, des ressources naturelles, de la fabrication de matériel et bien d'autres encore. La coalition des manufacturiers est revenue.
Je voulais vous donner l'occasion de vous prononcer sur la question de savoir s'il s'agit d'une subvention, parce qu'il ne fait aucun doute que c'est ce que prétendra le ministère des Finances d'entrée de jeu. Le ministère va affirmer qu'il s'agit d'une subvention et que la mesure entraînera des dépenses budgétaires pour le gouvernement et exprimera des préoccupations à ce sujet, surtout compte tenu de la situation financière actuelle.
Quiconque souhaite répondre à la question disposera d'une minute.
Allez-y, monsieur Lord.
:
Il me fera plaisir de répondre à cette question.
À notre avis, il ne s'agit pas du tout d'une subvention, mais bien d'un incitatif à court terme. Le gouvernement finira par percevoir le même montant, sauf que la période d'amortissement sera plus courte, ce qui encouragera le secteur à terminer ses projets plus rapidement. Il sera plus facile d'obtenir du capital. C'est certainement le cas pour le secteur de la transmission de données sans fil, et ça le serait également pour d'autres, selon moi.
Il faut également être prudent. J'ai remarqué — et je ne veux pas parler pour qui que ce soit d'autre — que certaines des industries représentées autour de cette table créent de la richesse et de la prospérité. Nous ne pouvons nous permettre de manquer de vision en imposant davantage les secteurs qui créent richesse et prospérité afin de subventionner ceux qui sont voués à l'échec. Voilà le danger. D'ailleurs, en offrant la déduction pour amortissement accéléré, vous encouragez ceux qui créent la prospérité à le faire plus rapidement. Vous pourrez les imposer davantage à l'avenir si vous le souhaitez, mais nous ne pensons pas que ce soit la solution.
Tâchons d'appuyer ceux qui réussissent plutôt que de subventionner ceux qui sont voués à l'échec et qu'il serait plus difficile d'aider.
Des voix: Oh, oh!
Le président: À l'ordre, à l'ordre.
Chers collègues, je vous demande de m'accorder 30 secondes afin de vous donner quelques indications quant à la façon de procéder. Je remercie M. Szabo de sa remarque.
La motion à l'étude mercredi est celle de M. Pacetti. À mon avis, nous devrions respecter cette motion et les témoins qui ont été convoqués pour mercredi. La motion dont on parle est très longue, et, d'après les observations qui ont été faites ici, je présume qu'elle suscitera un très long débat. Comme je suis président, il est plus facile pour moi si vous me dites comment vous voulez procéder. Nous pourrions peut-être en discuter demain, et vous me direz alors comment vous voulez que les choses se déroulent. Mais, pour dire vrai, je suis tout à fait d'accord avec M. Szabo qu'il n'est pas approprié de convoquer des témoins et de débattre pendant deux heures au lieu de les entendre.
Je vous remercie de toutes vos observations. Poursuivons maintenant la discussion à huis clos.
Merci.
La séance est levée.