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La sécurité à l'âge de la retraite dépend de l'épargne personnelle et de la sécurité de la pension. Si l'employeur fait faillite, la sécurité de la retraite est compromise par la perte de l'indemnité de licenciement et par la déplétion du fonds de pension.
Je m'appelle Melanie Johannink et j'ai été licenciée le 30 avril 2009 par Nortel au terme de 18 ans de service, sans indemnité de licenciement. J'ai pris l'initiative de faire circuler une pétition déposée à de nombreuses reprises devant la Chambre des communes pour faire modifier la Loi sur la faillite et l'insolvabilité, la LFI, et la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, la LACC et protéger ainsi tous les Canadiens et Canadiennes lésés par la faillite d'une compagnie. J'ai toujours travaillé sans ménager mes efforts. À mi-chemin de mon cheminement de carrière, je suis aujourd'hui victime de la faillite de Nortel et mon fonds de pension est gravement menacé. La perte de l'indemnité de licenciement a une incidence à long terme sur des centaines de milliers de personnes qui se voient dans l'obligation de puiser dans leur fonds de retraite pour payer leur hypothèque et leurs factures, et pour éviter une faillite personnelle tout en s'efforçant de trouver un nouvel emploi.
Je fais partie d'une génération de personnes menacées dont l'épargne fond comme neige au soleil. Je suis actuellement dans une situation où je pourrais perdre quelque 250 000 $ sur les économies de l'âge d'or en raison d'une faillite provoquée. Je me présente aujourd'hui devant vous pour expliquer que les lois de la faillite archaïques qui nous gouvernent peuvent littéralement balayer le fonds de pension d'une famille entière et engendrer ainsi une retraite vouée à la pauvreté. L'absence d'indemnité de licenciement et l’amputation du fonds de pension accumulé associées à la disparition brutale des avantages sociaux grugent l’épargne, et si cela se produit plus d’une fois au cours d’une carrière, les effets sont vraiment dévastateurs. Les gens ainsi spoliés font partie d’un groupe silencieux. Il s’agit de personnes qui ont perdu leur maison, sont vulnérables financièrement, trop effrayées ou embarrassées pour se faire entendre, occupées à tenter de restaurer leur vie et de trouver un autre emploi pendant la récession qui sévit aujourd’hui.
Au même moment, les dirigeants des compagnies qui se placent sous la protection de la faillite reçoivent des primes de rendement massives. Où est la justice? Plus vite le capitaine et son état-major jettent les passagers par-dessus bord et les dépouillent de leurs biens et plus énorme est la prime de rendement qui leur est versée.
Les emplois émigrent à l’étranger, les indemnités, les prestations de pension sûres et stables deviennent choses du passé et nos épargnes personnelles sont de plus en plus menacées. Selon une récente étude de la BRC, les gens n’épargnent pas suffisamment d’argent pour leur retraite et malgré cela, les lois actuelles régissant la faillite permettent à l’industrie financière de puiser dans nos valeurs nettes. Robin des bois a changé de camp. La classe moyenne est vouée à la disparition si rien n’est fait pour la protéger.
Le jour de mon licenciement, j’ai perdu mes avantages sociaux, ce qu’il restait de ma pension et mon indemnité de départ. Je suis maintenant à la merci des fonds publics et mon seul revenu est l’assurance-emploi. L’assurance-emploi m’assure un niveau de vie à peine supérieur au seuil de la pauvreté. Pendant une récession économique mondiale, alors qu’il est tellement difficile de trouver un nouvel emploi, le gouvernement renonce à son obligation de protéger le fonds d’assurance-chômage. Il permet aux employeurs d’échapper aux versements des indemnités de licenciement et oblige les contribuables canadiens à payer la facture, alors même que le bilan des compagnies fait état de profits de milliards de dollars et qu’elles versent des millions de dollars de primes à leurs dirigeants.
Les torts infligés aux employés licenciés d’une société en faillite équivalent à l’expropriation de notre valeur nette patrimoniale. Le gouvernement fédéral précipite ma perte en rejetant du revers de la main des lois provinciales qui protègent l’emploi pour lesquelles les travailleurs se sont battus pendant des décennies. Il s’agit là d’une malversation institutionnalisée. Les compagnies sont libres de surseoir au traitement de toutes les plaintes des employés dans ce domaine. Le gouvernement aide les détenteurs d’obligations spéculatives étrangères à s’approprier une fraction injustifiée des biens des faillis.
Dans le cas de Nortel, on s’attend à ce que la vente de l’entreprise et des opérations de Nortel rapporte 6 milliards de dollars comptant. C’est comme si le gouvernement expropriait mes biens en permettant aux juges de conclure que la LACC n’a d’autre but que de me faire perdre mon argent. Je ne peux vraiment pas croire que le gouvernement fédéral ait vraiment l’intention d’abroger les lois qui déterminent les normes d’emploi et qui sont destinées à protéger mes biens. Nortel disposait d’une encaisse de 2,4 milliards de dollars au moment où elle s’est placée sous la protection de la faillite. Au cours du processus de liquidation de Nortel, mon argent sera envoyé à l’étranger, ce qui me forcera à utiliser mon fonds de pension comme revenu supplémentaire au beau milieu de ma vie professionnelle. On répète aux gens qu’ils doivent économiser pour leur retraite et le gouvernement fédéral applique de son côté une politique archaïque en matière de faillite qui autorise l’expropriation de mes économies et de mon fonds de pension.
Le non-versement de mes indemnités de licenciement et le manque à gagner en matière de pension de retraite me coupent de la possibilité d’économiser pour ma propre retraite. Le gouvernement fédéral sait-il qu’il est en train d’exproprier mes économies? Certaines provinces ont pris la décision d’aider les retraités; toutefois, les employés congédiés continueront à assister, impuissants, à la disparition graduelle de leur fonds de pension et devront puiser dans leur épargne personnelle pour leur retraite. C’est une situation dévastatrice.
Je vous prie instamment, lorsque vous examinerez la sécurité de la retraite aujourd’hui, de tenir compte des répercussions considérables de la situation qu’affrontent les gens comme moi. La perte de l’indemnité de licenciement ampute l’épargne destinée à la retraite, réduit les économies immédiates et représente une perte importante pour l’ensemble de l’économie. Pour mettre sur pied un plan d’intervention économique solide, il faudrait remettre l’argent qui appartient aux particuliers entre leurs mains au lieu de les assujettir à des lois comme la LFI et la LACC qui les forcent à puiser dans des économies accumulées leur vie durant, à compromettre l’éducation de leurs enfants, à retarder le moment de leur retraite et à abaisser le niveau des attentes qu’ils nourrissent à l’égard de leur niveau de vie à l’âge de la retraite.
Est-ce là le Canada que je connais et que j’aime?
Il semble que le coût du capital soit l’argument invoqué pour ne pas apporter à ces lois les modifications requises pour protéger les Canadiens. Je voudrais citer quelques rapports à ce sujet.
Le premier est le rapport publié par l’Australie au moment où ce pays a modifié l’équivalent de notre LFI pour conférer un statut privilégié aux employés et y insérer une clause de créance prioritaire relative à leur fonds de pension, lequel rapport confirme que cette mesure n’a eu aucune incidence sur le coût du capital.
J'ai parlé moi-même avec Gordon Thompson, qui a fait une étude à la Banque Mondiale et dont j'aimerais également vous présenter les conclusions. Il a constaté que 38 pays sur 53 ont adopté un statut préférentiel minimal pour leurs employés. Le Canada ne fait pas partie de ces 38 pays.
Un rapport de l’Institut d’insolvabilité du Canada porte sur l’importance des revendications des employés qui veulent un statut privilégié ainsi que les recommandations sur les mesures à prendre pour modifier la loi afin de protéger leurs créances relatives aux fonds de pension.
Le document australien confirme que la question du coût du capital n’était pas un enjeu et que le document déposé portait strictement sur le coût du capital lié aux versements des indemnités de licenciement.
Une autre étude déposée précédemment confirme également que l’impact serait de 0,16 p. 100, un grain de sable dans l’océan, 99,84 p. 100 de ceux qui conservent leur emploi continuant d’assumer le coût du capital.
Le swap sur défaillance n’est pas une affaire d’ordre privé, mais une affaire d’ordre public qui a des répercussions sur des milliers de Canadiens affectés par les faillites d’entreprises. Les détenteurs d’obligations spéculatives peuvent contracter des assurances pour compenser leurs créances irrécupérables et même pour profiter d’aubaines inattendues. Par contre, les employés n’ont pas d’assurance ni aucun mécanisme leur permettant de compenser leurs pertes.
Dans le cas de Nortel, les juristes saisis de la banqueroute ont conclu un règlement à l’amiable face auquel je me sens gravement lésée. Nos représentants dûment mandatés, membres d’un cabinet d’avocats, ont conclu un accord au nom de toutes les parties — les personnes licenciées, handicapées et retraitées. Pour une aumône de 3 000 $, je suis actuellement juridiquement liée par une entente sans avoir été consultée — une situation qui est, elle aussi, abusive à mes yeux. Il s’agit d’une entente privée pour laquelle mon approbation n’a pas été sollicitée. Qu’est-ce qu’il faut pour qu’une entente soit considérée comme conclue? Ce règlement ne tenait pas compte des intérêts des personnes congédiées.
Je crois fermement que le gouvernement fédéral aurait pu apporter à la LFI les modifications requises pour réglementer le versement des indemnités de licenciement et j’estime que l’adoption par le gouvernement d’une modification rétroactive à la loi est impérative. Un règlement à l’amiable provisoire visant à nous offrir le même statut que celui des détenteurs d’obligations spéculatives a anéanti une campagne dynamique d’envergure qui avait pour objet de modifier la LFI. Nous n’y avons gagné que si peu et il sera difficile de nous faire sortir du trou où nous nous sommes enlisés.
Le gouvernement a le pouvoir juridique de modifier rétroactivement la LACC et la LFI pour toutes les procédures entamées avant l’adoption de la modification; il est de la plus haute importance de protéger la classe des Canadiens qui travaillent. Le projet de loi C-501 doit être adopté et appliqué à toutes les procédures intentées en vertu de la LACC et de la LFI en vigueur, y compris tout règlement à l’amiable appliqué avant que les plans définitifs n’aient été sanctionnés.
Nous sommes de jeunes familles à qui l’on a seriné qu’elles n’épargnent pas suffisamment. Nous nous trouvons forcés de puiser dans notre fonds de pension pour combler nos manques à gagner en raison des lois fédérales archaïques qui régissent les faillites, tout en étant réprimandés par le gouvernement pour n’avoir pas fait d’économies. La perte de mon indemnité de licenciement me porte préjudice. Il ne s’agit pas d’un compromis auquel je devrais consentir pour inciter les entreprises à distribuer des aubaines aux autres. Il s’agit d’un actif considérable que les détenteurs d’obligations spéculatives reçoivent, alors que le gouvernement distribue mon argent à ces énormes et puissantes compagnies d’investissement.
Je vous prie instamment d’intervenir sur-le-champ pour que moi-même et des milliers d’autres Canadiens affectés par ces faillites puissions prendre notre retraite en toute dignité.
Merci.
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Je vais vous présenter aujourd'hui le point de vue d'un travailleur canadien au sujet de la sécurité du revenu de retraite des Canadiens. Je m'appelle Paul Hanrieder et j'étais un employé de Nortel, comptant de longues années de service, qui a été licencié sans indemnité en 2009.
La planification de votre retraite entre en ligne de compte dans chaque décision que vous prenez au cours de votre carrière professionnelle. Épargner pour sa retraite est un exercice d'équilibre qu'un grand nombre d'entre nous ont réussi à faire, mais les travailleurs canadiens sont confrontés à des obstacles de toutes sortes, face auxquels ils sont impuissants. Ces obstacles sont causés par une législation désuète et un déséquilibre entre les intérêts des simples citoyens et les intérêts commerciaux. Les intérêts commerciaux se servent des lois archaïques du gouvernement pour faire pencher la balance du côté non pas des travailleurs canadiens, mais des détenteurs d'obligations spéculatives pour leur assurer des profits. Il est important de faire en sorte que l'économie soit forte et que les travailleurs aient des emplois, mais si la main d'oeuvre canadienne est anéantie et qu'elle perd ses revenus de retraite, nous sommes confrontés à un problème beaucoup plus grave.
Ces influences ont pu s'exercer librement si longtemps que nous connaissons maintenant une crise. Les investisseurs avertis et les intérêts commerciaux ont pu créer un climat d'affaires qui leur permet de se décharger de leurs dettes, d'objectiver les travailleurs et d'enfreindre les règles d'éthique, tout cela dans la poursuite du profit.
J'ai travaillé chez Nortel Networks comme directeur de l'ingénierie et je ne connaissais pas grand-chose, à l'époque, au sujet des questions dont je parle aujourd'hui. J'ai accepté d'être licencié dans le cadre d'une réduction d'effectif avec la garantie d'obtenir l'indemnité prévue par la loi. Cet argent m'aurait aidé à attendre de trouver un autre emploi sans devenir un fardeau pour les contribuables. En janvier 2009, Nortel a demandé la protection de la Loi sur les faillites, ce qui lui a permis de faire défaut à son obligation de payer des indemnités et a fait disparaître mes fonds de transition. L'employé licencié ne dispose alors d'aucun revenu ni d'aucun autre recours que de trouver immédiatement un emploi, de demander l'assurance-emploi et de s'acquitter de ses obligations financières en puisant dans son épargne personnelle ou en liquidant ses investissements de retraite. Des années de planification de la retraite sont réduites à néant. Il s'agit de survivre. Votre chèque de paie et les fonds qui vous auraient permis d'attendre de trouver un nouvel emploi disparaissent se sont évaporés.
Le Canadien moyen dispose d'économies suffisantes pour vivre environ deux semaines. Une fois ces économies épuisées, il doit puiser dans son épargne-retraite pour éviter les problèmes financiers. Dans le meilleur des cas, il faudra plusieurs années pour réinvestir l'argent puisé dans l'épargne-retraite. Pour la plupart des gens, c'est irrécupérable.
La LACC fédérale ou une déclaration de faillite permet immédiatement à une entreprise de suspendre toutes ses obligations à l'égard des créances des employés, lesquelles deviennent des créances ordinaires. Maintenant que j'ai vécu la faillite de Nortel, je suis dégoûté de la façon dont cela se déroule. La procédure de faillite est un processus long et compliqué conçu pour permettre à une entreprise de se restructurer, dans l'espoir d'une reprise, en obligeant les créanciers à accepter une réduction de leurs créances. Dans le cas de Nortel, les dirigeants se sont rempli les poches avec 470 millions de dollars en « primes de rétention » alors que le paiement de l'indemnité de licenciement n'aurait coûté qu'environ 165 millions de dollars. De toutes les catégories de créanciers, nous sommes celle qui a le plus à perdre et le moins à gagner. Les créances des employés devraient obtenir un statut privilégié dans les cas de faillite. Aucun autre groupe de créanciers ne se retrouve sans recours.
La représentation juridique ne mène à rien. Trois groupes différents d'employés sont touchés par la faillite de Nortel: les employés licenciés, les employés en congé d'invalidité de longue durée et les pensionnés. Trois groupes ayant des intérêts très différents et chacun ses propres préoccupations ont été réunis ensemble pour que le même avocat représente toutes les parties.
Cela va encore plus loin. Nortel a approuvé le choix du cabinet juridique chargé de défendre les créances des employés. Comment cela pourrait-il être juste? Notre avocat a demandé aux membres du comité de direction non élus de signer des ententes générales de non-divulgation au sujet du travail qu'ils font dans notre intérêt. Comment notre comité peut-il nous représenter s'il ne peut même pas nous parler de ce dont il discute? L'avocat n'a pas encore fixé de date pour régler les créances des employés. Un comité de créanciers ordinaires a été constitué, mais aucun représentant des employés n'y siège alors que les employés sont l'un des principaux groupes de créanciers ordinaires.
À mon avis, Nortel a récemment inventé un délai artificiel selon lequel tous les paiements au fonds de pension, aux fiducies de santé et aux régimes d'avantages sociaux devaient s'arrêter à la fin mars. Cela a suscité la peur et l'incertitude chez les heureux élus qui nous représentent et a forcé des retraités et certaines personnes en congé d'invalidité à accepter l'entente de règlement aux termes de laquelle le groupe d'employés renonçait à d'importants gains potentiels. J'ai vraiment eu l'impression que nous avions le couteau sur la gorge et que nous étions forcés de choisir entre deux options aussi mauvaises l'une que l'autre. Finalement, cette entente nous a forcés, sans qu'il n'y ait de vote ou même sans que le « comité de direction » ne soit consulté, à renoncer à tous nos droits vis-à-vis de Nortel et aux changements législatifs possibles que nous avons essayé d'obtenir du gouvernement.
Nous sommes scandalisés et nous estimons qu'on a bradé nos intérêts pour des enjeux qui ne concernent en rien les employés licenciés. Nortel a économisé environ 1,2 milliard de dollars, une somme faramineuse, grâce à ce stratagème. Qui protège les travailleurs canadiens pendant ce processus?
Les employés licenciés ont perdu toutes leurs illusions, sont à court d'argent et ne savent pas vers où se tourner. Notre système juridique, qui est censé avoir des freins et contrepoids pour que ce genre de choses ne puissent pas arriver, a justement servi à créer cette situation.
Oui, nous pouvons encore trouver un autre avocat pour nous défendre, mais à moins de gagner à la loterie, c'est très peu probable étant donné que la facture d'avocat de Nortel dépasse déjà 290 millions de dollars et ne cesse de grossir. Pourquoi Nortel ne s'est-elle pas simplement acquittée de ses obligations au lieu de payer des avocats pour se battre contre nous? C'est vraiment répréhensible.
Peut-être vous demandez-vous en quoi cela vise nos retraites. Bien des gens disent: « Vous avez encore la moitié de votre vie de travail devant vous, vous pouvez vous rattraper. » Je m'oppose énergiquement à ce raisonnement. C'est un bouleversement émotionnel et financier dont de nombreuses personnes ne se remettront jamais et qui a de vastes répercussions. La perte de ces avantages sociaux que nous avons gagnés nous empêche de nous recycler. Nous n'avons pas d'argent pour vivre en attendant de trouver un emploi qui nous convient. Nous finissons par accepter le premier emploi que nous pouvons trouver.
Notre capacité de repartir du bon pied est compromise pour toujours. Un grand nombre d'entre nous se sentent humiliés et dégoûtés qu'on ait laissé une chose pareille se produire. Néanmoins, nous n'avons pas les moyens financiers de nous battre. Certains, comme moi, protestent dans l'espoir que quelqu'un les entendra et réparera cette injustice, mais la plupart s'efforceront péniblement de trouver le moyen de repartir.
Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux obstacles que nous avons constatés. Pour gagner du temps, j'aborde certains des autres problèmes dans un addenda à mon mémoire. Si vous désirez en discuter, n'hésitez pas à communiquer avec moi. Ces notes figurent sur les pages suivantes.
Nous avons besoin de votre aide pour apporter des modifications rétroactives à une loi canadienne très importante, de façon à assurer la priorité des créances des travailleurs canadiens qui n'ont pas d'autres moyens juridiques de protéger leurs intérêts. C'est une situation qui ne peut pas être résolue sans l'intervention du gouvernement. Voilà pourquoi je suis venu ici pour vous en parler aujourd'hui. Sans ces changements, comment les travailleurs canadiens peuvent-ils dormir l'esprit tranquille? La même chose risque de leur arriver demain.
Je tiens à tous vous remercier d'avoir pris la peine d'écouter mes préoccupations aujourd'hui et je suis prêt à répondre à vos questions.
Merci.
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Mesdames et messieurs, bon après-midi.
Mon mémoire est disponible en français, mais je ferai ma présentation en anglais.
[Traduction]
Mesdames et messieurs, je suis Sylvain de Margerie. Je parle au nom de mon épouse, Doris de Margerie, bénéficiaire d'une pension d'invalidité de longue durée de Nortel. Notre fille est également invalide.
J'ai été pendant longtemps, et je suis encore, cadre supérieur et directeur dans diverses sociétés et je suis donc en mesure de parler des répercussions sur le secteur privé de toute loi que vous pouvez adopter.
L'objectif de ma démarche est de faire en sorte que tout examen de la sécurité des pensions de retraite porte sur l'ensemble des pensions de retraite, y compris les pensions d'invalidité de longue durée. Un champ d'application plus restreint entraînerait un traitement discriminatoire. De plus, le gouvernement a les moyens de remédier à ces problèmes.
Premièrement, le comité est chargé d'examiner la sécurité du revenu de retraite des Canadiens. Je vous demanderais d'abord de vous reporter à la définition de la retraite. Le Larousse nous en donne cette définition:
Action de se retirer de la vie active, d'abandonner ses fonctions; état de quelqu'un qui a cessé ses activités professionnelles; prestation sociale servie à quelqu'un qui a pris sa retraite.
Des définitions similaires figurent dans de nombreux autres ouvrages de référence, dans des documents juridiques et dans la jurisprudence.
Je veux vous faire comprendre que bien que l'âge et les années de service soient les critères selon lesquels la plupart des travailleurs atteignent la retraite, l'invalidité est également un critère reconnu qui s'applique à certains d'entre nous. Si vous ne l'incluez pas dans votre étude, vous n'examinerez qu'une partie du problème.
Relativement parlant, les bénéficiaires d'une pension d'invalidité de longue durée représentent environ 2,5 p. 100 du nombre total de pensionnés. C'est le chiffre que Nortel m'a fournit. Il y a environ 400 personnes qui touchent une pension d'invalidité de longue durée et environ 17 000 qui perçoivent une pension de retraite. Notre RPC et le RRQ du Québec établissent un précédent pour l'examen de la retraite en raison d'une invalidité ou de l'âge. Depuis 1966, ces régimes comprennent ces deux aspects de la retraite. C'est également le cas dans de nombreux autres pays.
Je vais parler des conséquences d'un traitement inéquitable des pensions.
Les provinces canadiennes ont institué des lois pour protéger les régimes de retraite offerts par les employeurs, mais soit par leur texte, soit par leur interprétation, elles ont choisi d'exclure la pension d'invalidité. De ce fait, les prestations d'invalidité de longue durée ne sont pas réglementées et bien des employés peuvent se retrouver sans aucun revenu, s'ils deviennent invalides. Ces régimes de pension non réglementés sont surtout vulnérables à la faillite ou l'insolvabilité de l'employeur. Si tout va bien, vous touchez votre argent, mais vous êtes vulnérable en cas de faillite.
Par exemple, dans la faillite de Nortel, les bénéficiaires de prestations d'invalidité de longue durée se retrouvent sans aucun revenu garanti. Par contre, les autres bénéficiaires de pension de Nortel vont récupérer environ 80 p. 100 de leurs revenus, soit 69 p. 100 par leur fond de pension réglementé, même s'il était sous-cotisé, et environ 10 p. 100 provenant du Fonds de garantie des prestations de retraite de l'Ontario.
Pourtant, les employés de Nortel bénéficiaires de prestations d'invalidité de longue durée ont contribué à un plan qui avait tous les aspects d'un régime de retraite à prestations déterminées. Chaque mois, ces employés et leur employeur versaient des contributions à un plan promettant une portion de leur salaire dans l'éventualité où ils seraient forcés de prendre une retraite prématurée pour cause d'invalidité.
Qui sont les bénéficiaires d'une pension d'invalidité de longue durée? Ce sont des Canadiens qui se sont fait promettre, par leur employeur, la tranquillité d'esprit relative à leur adhésion à un régime à prestations déterminées dans l'éventualité où ils deviendraient invalides. La plupart de ces plans exigent une contribution de la part de l'employé, tout comme les autres régimes de pension.
Ces employés sont aussi plus jeunes puisque, par définition, ils ne répondent pas aux critères permettant d'accéder à une pension de par leur âge ou leurs années de service. Ce qui veut dire que dans la plupart des cas, ils sont plus pauvres, étant devenus invalides au milieu de leur carrière et de leur vie, avec peu d'épargnes, des jeunes familles, peu d'avoirs et diverses dettes telles leur prêt étudiant.
Ils sont aussi, par définition, invalides étant affectés par des conditions si critiques qu'ils ne peuvent exercer leur métier pour gagner leur vie. Ces invalides incluent des victimes de cancer, d'accident de voiture, de chirurgies manquées, d'accidents vasculaires cérébraux, de sclérose en plaques, de schizophrénie et autres maladies mentales, pour ne nommer que quelques exemples. Ils en sont donc doublement pauvres puisqu'ils doivent encourir d'importants frais médicaux, en plus de devoir payer d'autres personnes pour s'occuper d'eux et de leur famille.
Ils n'ont pas eu le choix de prendre leur retraite, tandis que la plupart des autres bénéficiaires de pension peuvent choisir quand se retirer, ou même de prendre un autre emploi pour augmenter leur revenu.
Les répercussions d'un manque de sécurité de revenu sont bien plus importantes pour les bénéficiaires d'une pension d'invalidité de longue durée. Ce manque les affectera bien plus longtemps, car ils prennent leur retraite plus tôt. Cette situation aggrave aussi une qualité de vie déjà sérieusement compromise. De nombreux Canadiens qui pouvaient être fiers de leur contribution à l'économie canadienne risquent de connaître la pire des pauvretés même s'ils ont payé pour assurer la sécurité de leur revenu.
Quel est le coût de la pension d'invalidité? Je veux faire valoir ici que ce coût est tout à fait abordable. Le coût d'assurer les prestations de revenu de pension promises par les employeurs doit être assumé par le secteur privé comme partie intégrante de leurs coûts d'opérations. C'est un juste retour des choses et cela allège le fardeau du secteur public qui autrement doit lui-même prendre en charge un grand nombre de personnes invalides.
Garantir la sécurité du revenu des bénéficiaires d'une pension d'invalidité de longue durée ne constitue pas un coût prohibitif, loin de là. C'est parce qu'heureusement, un nombre relativement faible de Canadiens se retrouvent dans cette situation. D'après les statistiques du RPC, les prestations d'invalidité ne représentent que 0,02 p. 100 du coût total du régime de pension. L'obligation de payer ces pensions ne risque pas d'écraser l'industrie ou qui que ce soit d'autre.
Le résultat de cette démarche est entre les mains du gouvernement fédéral. Tel que souligné précédemment, le principal facteur affectant la sécurité des prestations d'invalidité de longue durée est la faillite des corporations cotisantes. Même si les provinces légiféraient les régimes d'invalidité de longue durée, la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies et la Loi sur la faillite et l'insolvabilité ont préséance sur les lois provinciales et représentent les seuls moyens fiables d'assurer la sécurité du revenu des bénéficiaires d'une pension d'invalidité de longue durée.
Il y a plusieurs options pour circonscrire ce problème et l'une d'elles consiste à donner préséance absolue aux créances des régimes de pension non réglementés tels que les régimes d'invalidité de longue durée; deuxièmement, il faudrait rendre les directeurs et officiers corporatifs responsables de tout financement insuffisant des régimes de pension non réglementés tels que les régimes d'invalidité de longue durée. C'est en tous points semblable aux obligations des directeurs et officiers envers le versement des salaires aux employés de leur corporation.
Nonobstant la solution retenue, une attention toute particulière doit être apportée aux plans de pensions non-réglementés des régimes d'invalidité de longue durée, car ils font l'objet d'un préjudice bien plus important que toute autre catégorie de régime de pension. Il serait déraisonnable et irresponsable d'envisager des solutions s'adressant à 97,5 p. 100 des travailleurs canadiens alors que l'autre 2,5 p. 100 de ces mêmes travailleurs s'enlisent dans la pauvreté suite à leur retraite forcée par l'invalidité.
Le gouvernement du Canada a l'obligation, selon sa propre Charte des droits et libertés de la personne, et le pouvoir, selon ses lois sur l'insolvabilité, de sécuriser les prestations relatives aux bénéfices d'invalidité de longue durée promises par l'entreprise.
La recommandation de ce comité dépendra largement du sens que vous attribuerez au mot « retraite ». Si dans votre interprétation vous excluez sciemment 2,5 p. 100 des travailleurs qui se voient retirer par l'invalidité, vous renforcerez la discrimination systématique de ce groupe de travailleurs canadiens défavorisé.
Merci.
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Permettez-moi d'abord de remercier le président et les membres du Comité des finances de donner l'occasion à l'Alliance de la Fonction publique du Canada, l'AFPC, un syndicat qui représente environ 172 000 membres, de se présenter devant vous aujourd'hui pour aborder l'important enjeu que représente la sécurité du revenu de retraite des Canadiennes et des Canadiens. Comme je n'avais malheureusement pas fini d'écrire mon discours avant de quitter le bureau, j'en remettrai le texte au greffier, en français et en anglais, à la première heure demain matin.
Néanmoins, avant de commencer mon discours, je voudrais reconnaître la tragédie humaine qu'entraîne la faillite de Nortel et la nécessité d'une intervention urgente du gouvernement du Canada non seulement en faveur de ces travailleurs, mais de tous les travailleurs dont l'entreprise fait faillite. Une faillite ne devrait pas se faire aux dépens des travailleurs.
La majorité de nos membres paient des cotisations en vue de recevoir des prestations de retraite conformément à la Loi sur la pension de la fonction publique, la LPFP. La LPFP établit le Régime de retraite de la fonction publique. C'est un régime à prestations déterminées calculées selon la moyenne des cinq meilleures années consécutives de rémunération. Ce régime est financé par les cotisations versées par les employeurs et les employés et employées. Les taux de cotisation et la formule de calcul des prestations sont intégrés aux dispositions du Régime des rentes du Québec (RRQ) et du Régime de pension du Canada (RPC). Chaque année, les prestations du Régime de retraite de la fonction publique sont indexées au coût de la vie. Les cotisants et cotisantes du régime peuvent prendre leur retraite avec pleine pension à 55 ans moyennant un minimum de 30 années de services admissibles à une pension. Par ailleurs, l'AFPC a constaté avec consternation que certaines organisations sont parvenues à détourner l'attention du débat public sur la sécurité de la retraite au Canada en répandant des faussetés et en perpétuant les mythes sur le régime de pension des employés et employées de la fonction publique fédérale.
D'abord, l'AFPC tient à souligner aux membres du présent comité que, selon le plus récent rapport de l'actuaire en chef du Canada déposé en novembre 2009, le Régime de retraite de la fonction publique fédérale montre un excédent actuariel d'environ 4,6 milliards de dollars pour les services accumulés avant le 1er avril 2000 et de 972 millions de dollars pour les services accumulés après le 1er avril 2000. Les résultats de cette évaluation actuarielle indiqueraient donc que la situation financière du régime n'est aucunement compromise et ne nécessite pas d'autres investissements publics.
De plus, conformément à la Loi sur l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public, les taux de cotisation des employés et employées au Régime de retraite de la fonction publique fédérale auront augmenté d'environ 60 p. 100 entre 2005 et 2013. Les fonctionnaires fédéraux versent une part importante de leur salaire actuel en cotisations à la caisse de retraite afin d'obtenir de futures prestations de leur régime de retraite conformément à la LPFP.
En dernier lieu, comme l'indique le récent rapport sur le Régime de retraite de la fonction publique, le montant moyen annuel des pensions versées en vertu de la LPFP était de 24 506 dollars. Par conséquent, l'AFPC est d'avis que les régimes de la LPFP ont une solide base financière et ne nécessitent aucun changement.
L'AFPC réclame depuis longtemps une amélioration des régimes de pension publics au Canada et au Québec afin que tous les Canadiens et Canadiennes retraités vivent dans la dignité. L'AFPC en est devenue plus déterminée que jamais devant les lacunes et la vulnérabilité des droits à la pension des Canadiens et Canadiennes causées par la crise financière et la récession de 2008 et 2009.
L'AFPC appuie fermement la campagne du mouvement syndical canadien intitulée: « La sécurité des retraites pour tous », qui a été présentée à votre Comité par le Congrès du travail du Canada. Cette campagne propose de doubler les prestations du Régime de pensions du Canada, de majorer de 15 p. 100 le Supplément de revenu garanti et de créer un fonds national d'assurance-pension.
Ces propositions sont essentielles et justifiables pour plusieurs raisons. Par exemple, de récentes statistiques de Service Canada indiquent que, dans l'ensemble du pays, 1,6 million de personnes âgées reçoivent un supplément de revenu garanti avec leur pension de sécurité de la vieillesse. Ce qui signifie que leur revenu annuel est inférieur à 15 000 dollars.
De plus, d'après les renseignements dont nous disposons, tout indique que le RPC est un des principaux régimes publics qui assurent aux Canadiennes et Canadiens retraités un niveau de vie au-dessus du seuil de pauvreté. Comparativement à d’autres instruments de revenus de retraite, le RPC représente un mécanisme efficace et économique de protection du revenu de retraite.
Pour faciliter la transition, le CTC propose d'échelonner sur sept ans l'augmentation prévue de la contribution de l'employeur et de l'employé et d'augmenter de 3 500 à 7 000 dollars l'exemption annuelle de base.
Comme l'a déclaré le ministre Flaherty, le 27 mars dernier au Sommet sur les pensions — coparrainé par le CTC et la Fédération du travail de l'Ontario — les défis liés aux régimes de pension au Canada nous obligeront à apporter des changements aux politiques en la matière.
Les Canadiens et Canadiennes en ont assez des solutions hâtives pour régler des problèmes complexes. Même si le cycle de mise en oeuvre des propositions du CTC s'échelonnera sur une période de 40 ans, les Canadiens et Canadiennes qui partent à leur retraite pourraient toucher immédiatement les avantages supplémentaires d'une hausse de leurs prestations du RPC. Selon l'AFPC, il ne fait aucun doute que la population canadienne accueillerait favorablement une telle approche.
Pour terminer, je tiens encore une fois à remercier les membres du comité d'avoir donné l'occasion à l'AFPC de présenter son point de vue et je vous exhorte de nouveau à intervenir dans l'intérêt des travailleurs de Nortel.
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Bonjour, mesdames et messieurs.
Permettez-moi de vous remercier de l'invitation que vous m'avez faite de participer à cette importante étude. En effet, à titre de vice-président du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier au Québec, je suis toujours concerné par la question qui touche les régimes de retraite et disons que je le suis encore plus particulièrement par les temps qui courent. J'aurai l'occasion de préciser pourquoi un peu plus loin dans ma présentation.
Comme son nom l'indique, notre syndicat représente des membres de trois grands secteurs: les télécommunications et communications, avec les entreprises comme Bell et tous ses affiliés; le secteur de l'énergie, dont les membres proviennent des usines pétrochimiques, comme Petro-Canada , Shell et Ultramar; ainsi que le secteur du papier, de la forêt et de la transformation du bois sous toutes ses formes. Au sein du syndicat, mon rôle est celui de responsable de ce dernier secteur pour la région du Québec. Tous secteurs confondus, nous représentons ainsi plus de 45 000 membres au Québec. Comme vous pouvez le constater, nous sommes particulièrement concentrés dans le secteur privé.
Parlons des régimes publics. Dans un premier temps, et même si je n'ai pas l'intention de vous faire l'historique des régimes publics au fédéral et au Québec puisque d'autres l'ont fait auparavant, je me dois quand même de préciser quelques prémisses de départ. D'une part, pour notre organisation syndicale, il est clair que le meilleur moyen d'offrir des revenus décents de manière universelle et équitable à l'ensemble de la population, c'est de passer par les régimes publics.
Quant aux régimes complémentaires de retraite, notre expérience syndicale démontre que les gens ne cotisent pas spontanément et facilement à un régime complémentaire de retraite, et ce même quand l'offre est intéressante. Je peux vous donner comme seul exemple le Fonds de solidarité FTQ et son attrait fiscal que représentent les crédits d'impôt pour l'achat d'actions — 30 p. cent. Ou encore les plus ou moins 40 p. cent de crédits d'impôt avec les REER, selon son revenu, et pour lequel, malgré tout, il nous faut toujours convaincre et expliquer à nos membres et à la population l'importance de se préparer à la retraite.
Peu importe la gamme de produits et les possibilités que nous voyons aujourd'hui, il y a des personnes âgées qui vivent dans des conditions de vie absolument inacceptables. Selon moi, il est impensable que la société dans laquelle j'évolue choisisse de se fermer les yeux et de ne pas voir les problèmes d'argent auxquels sont confrontés les personnes âgées. Récemment, un reportage absolument renversant de l'émission L'épicerie de Radio-Canada nous apprenait que des milliers et des milliers d'aînés souffrent carrément de dénutrition et ce n'est pas toujours en raison de mauvaises habitudes, car l'argent y est pour beaucoup. On ne devrait jamais se retrouver devant une telle situation. Voilà pourquoi des régimes de retraite publics plus généreux seraient le meilleur moyen de s'assurer que des personnes aînées puissent compter sur des revenus de base décents.
Je parlerai maintenant de la mise en place des régimes de retraite privés. La situation étant ce qu'elle est, nous avons privilégié dans nos différentes organisations syndicales, et ce depuis longtemps, la mise en place de régimes de retraite à prestations déterminées qui sont selon nous les plus apte à garantir un revenu de retraite stable et prévisible. On doit dire que nous avons si bien travaillé que dans plusieurs secteurs privés où nous représentons des membres, nous avons réussi à mettre en place des régimes solides pour le bénéfice des travailleurs et des travailleuses de ces industries. Malheureusement, les problèmes financiers et économiques que nous avons connus au cours des dernières années ont fortement ébranlé les différents régimes que nous connaissons, forçant dans certains cas des modifications lorsqu'on a transformé quelques-uns de ces régimes à cotisations déterminées ou qu'on y a carrément mis fin dans certains autres cas.
J'aimerais émettre deux commentaires au sujet de cette nouvelle réalité. Premièrement, je tiens à préciser, comme d'autres l'ont fait avant moi, que le contexte économique difficile des derniers temps a le dos bien large pour expliquer les difficultés que les régimes privés de retraite ont connues. Si la crise a précipité les événements, il faut quand même dire que c'est aussi le manque de prévoyance et, notamment, les congés de cotisation, auxquels certains employeurs avaient pris un abonnement, qui ont fragilisé ces mêmes régimes. À un certain moment, les rendements sur les marchés boursiers comblaient si bien les besoins des régimes que certains employeurs ont oublié qu'ils pourraient, dans les moins bonnes années à la bourse, débourser davantage. Quand la fin de la récréation a sonné, la réalité a frappé de plein fouet.
Deuxièmement, comme par le passé, c'est encore le milieu syndical qui a innové en imaginant un nouveau régime de retraite que l'on appelle, au Québec « le régime de retraite par financement salarial » et qui est ni plus ni moins qu'un type de régime à prestations déterminées. Nous le connaissons déjà, mais la différence est que les employeurs peuvent être multiples, puisque nous regroupons les travailleurs de plusieurs entreprises et où, par la même occasion, ce ne sont plus les employeurs qui sont responsables de combler les déficits le cas échéant.
Dans ce cas, des réserves importantes devront être mises en place pour répondre aux fluctuations des marchés boursiers. Nous réitérons d'ailleurs les mêmes recommandations que celles formulées par la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec à ce sujet afin que la mise en place de ce régime soit possible sous juridiction fédérale. En effet, le régime à financement salarial a nécessité des adaptations réglementaires qui ont été faites au niveau québécois mais pas au niveau fédéral.
Je passerai maintenant à la dernière partie de ma présentation, qui concerne l'application de la loi C-36, soit la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies ou LACC. Comme je vous l'ai indiqué auparavant, je suis particulièrement responsable du secteur de la forêt et de la transformation du bois. En termes clairs, cela veut dire les travailleurs du secteur des opérations forestières, des scieries, des usines de panneaux, des cartonneries et des papetières. Je ne crois pas avoir à vous donner une longue explication sur le fait que ce secteur d'activité économique est plus que fortement ébranlé, et ce, depuis des années. Que ce soit à cause du contexte économique, de la hausse des coûts de l'énergie, des problèmes concernant l'accord sur le bois d'oeuvre ou de l'effondrement du marché du papier — et j'en oublie certainement —, vous savez que les principales compagnies forestières sont dans un état plus que précaire. En fait, nous avons au Québec quatre des plus grands employeurs et, comme si le reste n'était pas suffisant, ils sont sous la protection de la LACC. Je parle ici de Smurfit-Stone, d'AbitibiBowater, de Papiers Fraser Inc. et de Papiers White Birch. À elles seules, ces quatre compagnies emploient 7 000 travailleurs membres de notre syndicat. C'est sans compter les 10 000 retraités de ces entreprises, dont 3 000 que j'ai rencontrés un peu partout au Québec.
Je vous épargne les détails techniques, mais disons que la mise en application de la loi est extrêmement complexe et nous rend la vie plus que difficile. Pour parler directement, je dirai qu'aussi bien les conditions de travail de nos membres que les régimes de retraite sont remis en question. Vous en avez entendu parler: les gens de Papiers Fraser Inc., aussi bien les travailleurs actifs que les retraités, ont perdu près de 40 p. 100 de la valeur de leur rente actuelle et future de retraite; il y a eu des baisses de salaire de plus de 3 p. 100; le régime de retraite à prestations déterminées a été éliminé alors que le propriétaire, Brookfield Asset Management, a réalisé des profits de plus de 680 millions de dollars en 2009. À Papiers White Birch, qui compte au Québec trois grandes usines, plus de 1 000 travailleurs actifs et 1 600 retraités, les régimes ne sont solvables qu'à 67 p. 100. J'arrête là ma description du désastre car je crois que vous en avez compris le but: il faut absolument que les régimes de retraite soient mieux protégés en devenant des créances privilégiées lorsque des problèmes surviennent.
Est-il normal qu'à la veille de sa retraite, un travailleur qui a cotisé pendant 30 ans à un régime se fasse dire aujourd'hui que la valeur de sa retraite a diminué de 5 p. 100, 10 p. 100 ou même 40 p. 100? Trouvez-vous normal que des retraités ayant investi pendant toute leur vie active dans leur régime se retrouvent aujourd'hui sans revenu? Au moment même où les gens subissaient des réductions, Smurfit-Stone versait 47 millions de dollars en bonis pour retenir ses cadres au travail et cessait de payer les cotisations d'équilibre.
Vous comprendrez qu'à mes yeux, ça ne reste toujours pas acceptable. Ça ne l'est pas plus lorsque les sommes dues aux travailleurs et travailleuses, par exemple les primes de licenciement, se retrouvent bloquées parce qu'une compagnie est assujettie à la LACC. C'est le cas présentement aux usines d'AbitibiBowater de Beaupré et de Dolbeau, au Lac-Saint-Jean. Des vigiles se tiennent pour empêcher la compagnie de transférer ou liquider de l'équipement à son profit.
Je sors un peu du sujet des retraites, mais ce fait témoigne en faveur de la recommandation que nous avons faite à maintes reprises au gouvernement fédéral afin que des modifications rapides soient apportées à la LACC et à la réglementation. Il est important que les créances dues aux travailleurs et travailleuses ne soient plus prises en otage comme n'importe quelle autre créance et qu'elles soient réglées rétroactivement.
Je voulais vous sensibiliser à cette réalité qui est la nôtre. Celle-ci doit absolument être corrigée pour que plus jamais la LACC ne serve d'échappatoire aux obligations découlant d'un régime de retraite. Plus récemment encore, la compagnie Kruger a scindé son entreprise pour réunir ses moins bonnes divisions du papier. Nous craignons que l'entreprise se mette sous la protection de la LACC pour se soustraire à ses obligations en matière de solvabilité. En espérant que vous appliquerez nos recommandations, je vous remercie.
Monsieur de Margerie, j'ai vraiment aimé votre exposé.
J'ai justement posé une question à ce sujet au cours de la période des questions aujourd'hui. Nous avons, au Sénat, un projet de loi piloté par le sénateur Eggleton. Je suppose que vous êtes au courant. J'ai tenu à dire que ma question n'était pas partisane, mais que si tous les partis étaient d'accord, ce projet de loi pourrait être adopté en quelques jours.
J'espère donc, non pas pour des motifs partisans, mais pour des motifs humanitaires, que le gouvernement sera d'accord. Je suis très poli avec le gouvernement. Je n'ai pas vraiment obtenu de réponse affirmative ou négative, mais j'espère toujours que cette mesure a encore une chance d'être appuyée.
Comme vous l'avez souligné, ce ne serait pas un changement de grande envergure ou très coûteux, mais qui présente énormément d'importance pour des personnes qui figurent parmi les plus vulnérables.
Juste pour que vous le confirmiez, je crois qu'il y a environ 400 cas de ce genre chez Nortel, mais qu'il pourrait y avoir des cas semblables dans d'autres entreprises qui pourraient faire faillite, que ces personnes gagnent actuellement environ 20 000 $ à 30 000 $ par année et qu'elles risquent de perdre 85 ¢ sur chaque dollar. D'autre part, elles risquent de perdre aussi leurs paiements médicaux qui revêtent, bien sûr, une importance cruciale pour les personnes en congé d'invalidité de longue durée.
Ces chiffres sont-ils au moins à peu près exacts?
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Je vous remercie d'être venus nous rencontrer.
Un des aspects importants de ce genre de comité parlementaire est d'offrir la possibilité de sensibiliser les législateurs et de leur fournir de multiples exemples. Je pense que vous remplissez très bien cette fonction. Je suis d'accord avec M. Gagné, le contexte économique, — beaucoup de gens en ont parlé — la récession et la crise ont le dos extrêmement large. Je pense que beaucoup d'entreprises et de gouvernements disent que c'est la faute à la récession et à la crise. Il faut s'en méfier et je vous remercie d'avoir souligné cet aspect. Trop souvent, on dit que c'est la faute de quelqu'un d'autre. Ce quelqu'un d'autre ayant le dos tellement large, on en finit par perdre de vue qui est à l'origine de cette crise internationale.
Vous avez peu ou pas parlé d'une autre légende urbaine. En effet, on dit que si on décrète que les travailleurs et les régimes de retraite sont des créanciers privilégiés, cela va empêcher les entreprises d'avoir un bon financement. Je suis sûr que vous avez entendu ce genre de réaction, où l'on dit que les entreprises payeraient trop cher pour leur financement si les créanciers voyaient que dans l'état de l'actif privilégié se trouvaient les régimes de retraite. Je pense que vous le savez, mais je vous incite à continuer à dire aux gens que c'est de la bullshit. Si ce langage n'est pas parlementaire, on me rappellera à l'ordre. En effet, cela constituerait un risque supplémentaire, mais cela fait partie du travail des gestionnaires de portefeuilles, qui font des prêts ou des inscriptions dans une entreprise, de traiter ce genre de risque. Si vous avez des commentaires à cet égard, je vous invite à les faire.
Je vois que nos collègues gouvernementaux sont aux aguets. Il y a urgence. Je pense que Mme Johannink lance un cri d'alarme en disant qu'il faut agir rapidement. D'autre part, vous faites référence à la rétroactivité. Cela me fait toujours un peu peur. Quand débute cette rétroactivité? Il y aura toujours des cas de travailleurs ou de retraités qui auraient pu être admissibles si la date choisie avait été le 31 décembre plutôt que le 1er janvier, par exemple. Il y a Nortel, bien sûr. C'est un cas célèbre, mais il y a aussi d'autres cas au Québec et au Canada. Il y a donc une problématique.
Je ne sais pas si vous y avez pensé, mais je suis sidéré d'entendre le ministre des Finances ou le gouvernement dire qu'ils font des consultations, soit au comité ou au gouvernement. Le ministre des Finances dit qu'il consulte, mais que son idée est faite et que ça n'ira pas trop rapidement. Je vous remercie de venir nous dire que c'est très urgent.
J'aurais quelques questions relatives à la page 5 du texte de M. de Margerie, que vous auriez pu, en toute amitié, nous remettre en français. Il est écrit à la page 5, au troisième paragraphe, que les bénéficiaires de pensions de Nortel vont récupérer environ 80 p. 100 de leurs revenus. J'aimerais que vous m'expliquiez cela, parce que ça ne correspond pas à ce que les gens à votre droite ont dit.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais seulement dire, pour répondre à la question de Mme Block, que les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie et le Japon prévoient ce statut sous une forme ou une autre. Aux Pays-Bas, c'est le gouvernement qui garantit les régimes de pension. Diverses formules existent. Et comme la jeune dame vient de le dire, l'Australie est toujours considérée comme le quatrième meilleur pays au monde pour investir et cela ne lui a donc causé aucun tort.
Le 16 juin, le NPD a présenté une motion d'opposition établissant une feuille de route et dans cette motion nous avons parlé d'un régime national d'assurance pour les pensions. C'est Mme Ducharme, je crois, qui a dit que nous assurons nos automobiles, nos maisons et nous-mêmes alors pourquoi pas les pensions? C'est logique. Nous avons parlé de doubler le RPC et d'investir dans le SRG et la Sécurité de la vieillesse. J'en parle parce que cette motion a été adoptée à l'unanimité à la Chambre. Bien entendu, cela n'a pas modifié la loi, mais cette motion a établi une feuille de route que nous devrions essayer de suivre. À ce moment-là, les députés étaient d'accord sur ce principe.
Madame Ducharme, je voudrais vous poser une question, mais avant cela, je vais faire une digression.
Je dirais à nos collègues libéraux ici présents que le NPD va appuyer le projet de loi de M. Eggleton. J'ai envoyé une note à Judy Sgro à ce sujet. Nous nous ferons un plaisir d'accorder notre appui.
Deux propositions ont été faites pour doubler le RPC. L'une émane des libéraux et parle d'un régime supplémentaire associé au RPC qui exigerait une nouvelle administration et qui serait facultatif. Le NPD a proposé d'augmenter l'actif de base du RPC, sans administration supplémentaire, mais d'en faire un régime obligatoire. Qu'est-ce qui serait préférable?
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie pour les témoignages que vous avez présentés aujourd'hui.
J'ai une question assez simple pour chacun d'entre vous.
[Traduction]
J'ai entendu un certain nombre de nos collègues faire toutes sortes d'observations, mais surtout Mme Block, pour qui j'ai beaucoup de respect. On a répété à plusieurs reprises que c'est une question complexe.
En fait, ce n'est pas très complexe et les modifications à la LFI et à la LACC sont assez simples. Il est relativement simple de changer l'ordre de priorité d'un certain groupe de créanciers.
Je voudrais notamment demander, parce que… Il y a deux questions à examiner. L'une d'elles est celle des pensions dans son ensemble, et vous l'avez abordée tous les deux de façon très convaincantes, monsieur de Margerie. La question de l'invalidité de longue durée nous semble certainement plus facile à gérer, en toute objectivité.
Comme mon collègue, M. McCallum, l'a dit tout à l'heure… Il a abordé le sujet à la Chambre aujourd'hui et a posé une question. Il a d'abord mentionné qu'il fallait laisser la partisanerie de côté. Nous avons demandé au gouvernement et aux partis de l'opposition si nous pouvions… Réglons au moins la question de l'invalidité de longue durée.
Quelle raison le gouvernement a-t-il donné à chacun d'entre vous pour ne pas agir immédiatement alors que nous savons tous qu'il peut le faire? Je vous demande de dire, très brièvement, quelle raison vous a été donnée?
Bonjour, messieurs et mesdames. Je suis heureux que vous soyez ici aujourd'hui.
Au Bloc québécois, nous sommes bien préoccupés par le sort des travailleurs et des personnes démunies. En principe, il y a en principe une protection du gouvernement en vertu Supplément de revenu garanti bien qu'on constate les faibles revenus de retraite et les pertes de revenus de retraite possibles
Cela fait plusieurs années que le Bloc québécois fait adopter des projets de loi d'initiatives parlementaires pour augmenter ce fameux supplément parce que les personnes âgées sont maintenues en bas du seuil de pauvreté encore aujourd'hui par notre gouvernement canadien. Ainsi, à la suite de toutes les consultations faites actuellement, j'espère que le gouvernement aura une première réflexion sur la possibilité d'augmenter le Supplément de revenu garanti.
Cela dit, je veux quand même parler des retraites. On n'a pas tous besoin du Supplément de revenu garanti. Certains travaillent pour accumuler une rente confortable pour leurs vieux jours. Au Québec, en janvier 2009, une loi a été adoptée pour faire en sorte que les fonds de retraite des compagnies en faillite soient pris en charge par la Régie des rentes du Québec, dont l'équivalent au Canada est le Régime de pensions du Canada. Cette loi n'est pas encore en vigueur parce qu'un règlement n'a toujours pas été adopté. Cette loi est toute récente, elle existe depuis à peu près un an. Comme cela n'a pas été abordé dans vos réflexions, pensez-vous que cela puisse être une orientation que le gouvernement pourrait adopter en vertu de son régime de pensions — on a parlé justement du montant actuellement accumulé —, à savoir de prendre en charge les régimes de pensions d'une compagnie qui fait faillite?
À tour de rôle, vous pouvez me donner votre opinion sur cette solution. J'espère que vous l'avez bien entendue lors de la traduction de mes propos.
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Monsieur le président, ma motion se veut très ouverte, c'est-à-dire que j'aimerais que les membres du comité puissent prendre le temps nécessaire pour l'étudier. Je suis très conscient de notre ordre du jour d'ici la fin de la session, mais l'avenir dure longtemps.
La motion se lit donc ainsi:
Que le comité entreprenne une étude concernant l’adoption d’une taxe sur les transactions financières internationales (de type taxe Tobin) pour enrayer les mouvements spéculatifs des capitaux à court terme et que cette étude comprenne :
• Un énoncé détaillé du fonctionnement d’une taxe sur les transactions financières internationales;
• Une analyse des démarches entreprises par divers gouvernements pour promouvoir l’adoption d’une telle taxe à l’échelle mondiale;
• Une liste des mesures à mettre en oeuvre pour adopter une telle taxe, de concert avec la communauté internationale, incluant un échéancier réaliste pour le Canada;
• Une réflexion sur les bénéficiaires des sommes recueillies et une analyse de la manière dont ces sommes pourraient être allouées.
Que le comité fasse rapport à la Chambre de ses observations et recommandations.
J'ai fait exprès pour mettre entre parenthèses l'expression « de type taxe Tobin », parce qu'on parle énormément de diverses taxes à travers le monde. Il peut donc y en avoir plusieurs. Elles visent à enrayer les mouvements spéculatifs de capitaux à court terme. Dans cette étude, on ne parle que de capitaux, de transactions de capital, de capitaux à court terme et spéculatifs. Je veux que ce soit très précis dans le domaine.
J'ai aussi écrit « Un énoncé détaillé du fonctionnement d'une taxe sur les transactions financières internationales ». Plusieurs personnes peuvent probablement nous éclairer là-dessus.
Ensuite, on peut lire « Une analyse des démarches entreprises par divers gouvernements pour promouvoir l'adoption d'une telle taxe à l'échelle mondiale ». On pense en particulier à divers pays d'Europe.
La suite de la motion stipule « Une liste des mesures à mettre en oeuvre pour adopter une telle taxe, de concert avec la communauté internationale, incluant un échéancier réaliste pour le Canada ». Je pense qu'il faut être réaliste: un pays ne peut pas faire cela seul. D'autre part, il faut que cela marche. Je suis de nature « pratico-pratique ». Créer une taxe qui n'est pas applicable n'en vaut pas la peine.
Enfin, il est écrit « Une réflexion sur les bénéficiaires des sommes recueillies et une analyse de la manière dont ces sommes pourraient être allouées ». En effet, plusieurs personnes pensent à des fonds dédiés soit à la pauvreté, soit à l'environnement ou à la protection contre d'autres faillites bancaires. On peut donc en faire plusieurs utilisations.
Bien sûr, je propose que le comité puisse faire rapport à la Chambre de ses observations et recommandations.
J'espère donc obtenir l'appui unanime de mes collègues à cette proposition qui se veut très ouverte et très intéressante.
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Merci, monsieur le président.
Sans vouloir vous offenser, monsieur Paillé, je me demande sur quelle planète vous avez vécu pendant cette récession, mais aucune banque n'a reçu un seul dollar des contribuables canadiens, alors pourquoi les punirions-nous? Je dois surtout vous demander si vous vous rendez compte qu'il n'y a qu'un seul contribuable au Canada et que c'est vous et moi qui aurions à payer des frais bancaires plus élevés vu qu'il est assez facile de les refiler aux clients? Nous savons que cette taxe ne toucherait pas seulement la banque. La prochaine fois que vous et moi demanderons un prêt ou que nous paierons des frais de service sur nos transactions, nous constaterons une augmentation. Je ne vois donc pas pourquoi nous devrions examiner ce genre de mesure.
Nous avons dit que le gouvernement du Canada n'appuie pas cela et je pense que nous bénéficions de solides appuis. Je suis certain que nous avons de solides appuis dans l'ensemble du pays, pas seulement dans le secteur bancaire, mais de la part des gens qui comprennent la finance, qui sont très fiers de… Je dois féliciter les libéraux. Les libéraux ont veillé à ce que nous ayons une bonne réglementation pour que nos banques restent solides, pour les rendre solides. Si nous les pénalisons à cause de la cupidité manifestée dans d'autres pays, je dirais très franchement que ce n'est pas juste pour nos banques. Nos banques ont réussi à rehausser leur image sur la scène internationale. Nous avons certaines des banques les plus solides au monde et nous pouvons maintenant investir à l'étranger. Une mesure de ce genre serait inconsidérée.
Nous n'avons eu aucune faillite bancaire. Aucun renflouement n'a été nécessaire. Pourtant, vous suggérez de pénaliser les banques pour leur bonne situation et leur bon travail. Nous avons coprésidé le G20 pour nous prononcer contre ce genre de choses et nous allons examiner votre suggestion en comité. Nous devons réduire les taxes et c'est pourquoi nous avons dit cela. Augmenter les taxes est la dernière chose à faire.
En ce qui concerne votre dernière suggestion à propos d'une réflexion sur les bénéficiaires éventuels, qui va choisir où ira cet argent? Le gouvernement nous prend déjà trop d'argent sous forme d'impôts et nous n'avons pas besoin qu'il nous en prenne plus. Cela sortira de ma poche et de la vôtre. Ce serait inévitable si cela arrivait.
Nous allons voter contre cette motion, monsieur le président.
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… je suis pour alors, s'il vous plaît, ne le retenez pas contre moi, mais il est difficile de s'opposer à l'étude d'une proposition qui a été faite par un certain nombre de grands pays comme le Royaume-Uni. Je ne m'oppose pas à ce qu'on étudie cette question, mais je crains que nous n'en ayons pas le temps.
J'ai vu l'emploi du temps préparé par mon collègue Massimo et le président du comité et d'autres et compte tenu de l'étude du revenu de retraite et des autres sujets que nous nous sommes engagés à étudier, il me semble que nous n'avons pas vraiment de temps libre d'ici le mois de juin. Et c'est un sujet important.
Je suppose qu'en tant que libéral, je me trouve entre deux chaises.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. John McCallum: D'une part, contrairement aux conservateurs, je ne m'oppose pas à étudier un sujet qui peut être important. Toutefois, sur le plan pratique, je pense qu'il s'agit là d'une question importante que nous ne pouvons pas étudier en une heure ou deux.
[Français]
Je ne fais que suggérer au Bloc québécois d'attendre ou de peut-être revenir avec l'idée de l'étudier dans quelques mois. Effectivement, je pense qu'il ne nous reste pas assez de temps d'ici le début de juin, d'ici le début de l'été.
[Traduction]
Par conséquent, mes objections sont davantage d'ordre pratique que d'ordre idéologique.
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Je suis d'accord avec M. McCallum.
D'ailleurs, on n'a pas d'objection à ce que Gordon Brown s'inspire de nous. Avec tout le respect que j'ai pour la Chambre des communes, je n'ai pas transmis le texte de cette motion à Gordon Brown avant de vous le citer.
Effectivement, cela n'a rien à voir avec les banques à charte. Je ne sais pas quel genre de transactions M. Menzies fait à la banque, mais moi, je ne fais pas de transactions spéculatives de capitaux à court terme. Ainsi, je ne me retrouve pas dans la situation dont Ted Menzies a parlé. Lui se retrouve peut-être dans des mouvements spéculatifs à court terme. Toutefois, ce n'est pas moi qui gère son fonds spéculatif.
Ce sont les très grandes institutions qui sont particulièrement visées, les spéculateurs, les Hedge Funds. C'est ce type de personnes qu'on veut viser. C'est pourquoi je tiens à ce que l'on puisse faire cette réflexion.
Maintenant, je suis très conscient du temps. Est-ce qu'on peut mettre l'étude sur la table en espérant qu'on aura le temps de la faire? S'il faut la remettre sur la table en septembre, j'avoue à cet égard ma candeur en matière de procédure.