[Français]
Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Don Sproule. Je suis le président national de la SRNC, ou Sauvegarde des Retraités et anciens employés de Nortel Canada. J'ai à mes côtés M. Bernard Neuschwander, président de la SRNC sur le territoire du Québec.
[Traduction]
Si vous voulez passer à la page 2 s'il vous plaît, très rapidement, je voulais mettre un visage sur un des 19 000 retraités de Nortel qui sera touché par cette insolvabilité. Souvenez-vous que les personnes qui sont ici présentes sont en suffisamment bonne santé pour se rendre à ce type de réunion. L'homme qu'on voit ici sur la photo était suffisamment en santé pour se rendre au rallye qui a lieu sur la Colline du Parlement, mais encore une fois, cette question touche 19 000 retraités.
À la page 3, on présente des statistiques qui montrent la composition de ces 19 000 retraités. Il y a 11 700 personnes actuellement retraitées. De ce nombre, environ 11 000 sont bénéficiaires du régime d'assurance-maladie. L'âge moyen est de 73 ans. Il ne s'agit pas de régimes de retraite dorés. La rente moyenne pour ceux qui sont à la retraite à l'heure actuelle est de 17 000 $. Si vous faites une distinction, les retraités syndiqués reçoivent 12 000 $ par année.
Par ailleurs, il y a les employés qui approchent de l'âge de la retraite. Certains d'entre eux ont quitté l'entreprise. Ils sont environ 5 800. Pour ce qui est des nouveaux employés admissibles à une retraite différée, le groupe d'employés en congé d'invalidité de longue durée à la fin de cette année passera au groupe des employés ayant droit à une retraite différée. Nous pensons que la majorité d'entre eux et des personnes qui ont été mises à pied à Nortel deviendront titulaires d'une rente différée.
C'est ainsi qu'on en est arrivé à un total de 19 000 personnes qui seront touchées du point de vue des retraites et à environ 11 000 personnes qui seront touchées pour ce qui est de leur régime de soins de santé et de bien-être. Encore une fois, les titulaires d'une rente différée n'ont pas droit au régime de soins de santé.
D'un bout à l'autre du pays, la répartition est la suivante: 9 000 en Ontario et 6 000 au Québec. Les 9 p. 100 qui restent sont à l'extérieur de ces deux provinces.
Je vous ai présenté un exposé en juin de l'année dernière sur la situation de Nortel. Depuis ce temps, j'espère que vous avez tous lu les journaux. Nortel procède à la liquidation de ses actifs en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Des actifs importants ont été vendus. Le dernier actif en liste est la propriété intellectuelle. D'ici au deuxième trimestre, la compagnie ne comptera plus qu'environ 400 personnes.
Nos revendications concernant les régimes de retraite n'ont pas encore été complètement calculées, mais en ce qui a trait aux deux régimes de pension agréés, on parle d'environ 1,1 milliard de dollars de sous-capitalisation.
Pour ce qui est des biens canadiens, nous sommes loin de comprendre ce que nous allons en obtenir une fois que le tout sera réglé. Nous savons par contre qu'il ne reste aucune liquidité au Canada — juste assez pour gérer les opérations. Le paiement intégral proviendra des biens internationaux. Tous les biens ont été placés sous scellés mondiaux, mais la façon dont ces scellés mondiaux seront liquidés et ce qui adviendra des biens canadiens est loin d'être déterminée.
Cela étant dit, je pense que tout cela c'est de la spéculation, mais je vais quand même émettre un avis. Je pense que nous allons recevoir entre 10 et 30 ¢ du dollar, mais encore une fois, il est trop tôt pour le savoir.
Les pensionnés viennent de vivre une année d'inquiétudes. On ne voit pas de lumière au bout du tunnel. Je pense que le processus se déroulera encore pendant deux ans avant qu'on en connaisse les résultats finaux.
Diapositive no 5. Dans cet environnement d'incertitude, nous attendons de recevoir des nouvelles du juge au cours des prochains jours, mais il existe un règlement à l'amiable avec Nortel Canada en ce qui touche les prestations existantes, tandis que notre régime de soins de santé se terminera à la fin de décembre de cette année. Par ailleurs, notre régime de retraite sera liquidé le 30 septembre prochain. À ce moment-là, nous nous attendons à une réduction de plus de 31 p. 100, de sorte que c'est inférieur au niveau de 69 p. 100.
Cette réduction découle des coûts anticipés pour la conversion de notre régime de retraite en rentes viagères. Les exigences de Nortel pour les rentes viagères ne cadreront pas avec le marché canadien — à la fois en ce qui a trait à la taille et au type de rentes dont on parle. Pour cette raison, on s'attend à subir davantage de répercussions pour ce qui est des paiements de la rente viagère relativement à notre régime de retraite.
À titre d'information, nous en sommes au tout début d'un examen avec le gouvernement de l'Ontario d'un concept de fiducie pour régime de retraite, qui nous permettrait d'éviter d'acquérir des rentes viagères et par conséquent certains des frais de liquidation connexes. Il n'en demeure pas moins que d'ici la fin de l'année, le pensionné moyen perdra environ 40 p. 100 de ses revenus, à la fois pour ce qui est des prestations du régime de pension et en ce qui touche les prestations liées au régime de soins de santé. Cela se traduira par des privations pour tous et la pauvreté pour quelques-uns.
Page 6, « Comment en sommes-nous arrivés là? » J'ai regardé ce qui se passe dans d'autres sociétés et nous avons travaillé sur cette question en tant que comité. Je pense que nous avons consacré environ 75 000 heures-personnes à cette activité.
Nortel n'est pas une entité qui poursuivra ses activités. Il y avait un pouvoir de négociation par rapport à ce dont GM disposait et à ce dont Stelco et Algoma disposaient pour en arriver à une entente avec le gouvernement fédéral, et assurément avec certains gouvernements provinciaux. Le pouvoir de négociation des entités qui poursuivent leurs activités repose bien entendu sur les emplois. Dans le cas de Nortel, il n'y pas d'emploi. Tout est en train d'être bradé. Ceux qui restent, ce sont les pensionnés et les autres personnes qui sont touchées par cette situation.
Au Canada, il n'y a pas de régime d'assurance-pension viable. À ce qu'on sache, un autre jour a été réservé pour discuter de cette question.
Il existe un régime très limité en Ontario, le fonds de garantie des prestations de retraite, qui aidera les pensionnés de l'Ontario ou ceux qui ont travaillé en Ontario. On parle d'environ 310 $ par mois pour ce qui est des prestations payées par ce régime. Bien sûr, tous les pensionnés qui ont travaillé à l'extérieur de l'Ontario ne recevront rien en matière d'assurance-pension.
À l'échelle internationale pour ce qui est des pays de l'OCDE — et, encore une fois, nous en reparlerons un autre jour —, il n'y a aucune priorité pour les déficits de retraite dans les tribunaux de la faillite. Nous sommes passés au rang des créanciers les moins garantis.
Très rapidement, les tribunaux de la faillite semblent porter sur des discussions entre égaux pour négocier ce qui reste de la société. Je maintiens que les pensionnés et les autres employés touchés par cette insolvabilité sont loin d'être des égaux parmi les groupes de personnes faisant partie de créanciers ordinaires.
Les créanciers obligataires sont des gens extrêmement futés. Ils gèrent les risques non seulement avec Nortel, mais dans le cadre d'autres investissements. Ils peuvent gérer activement les risques en raccourcissant les dates d'échéance. Ils ont pu contre-garantir leurs obligations entre le Canada et les États-Unis. Et ils peuvent obtenir une assurance contre le défaut de paiement appelé contrat d'échange sur défaillances.
Les fournisseurs également répartissent le risque entre de nombreux clients. Dans certains cas, ils disposaient du pouvoir de négociation lorsque les actifs ont été vendus, parce qu'ils jouaient un rôle essentiel pour l'entreprise. Certains fournisseurs ont pu être remboursés intégralement.
Le gouvernement du Royaume-Uni, comme vous le savez sans doute, parle de tenter de présenter des revendications sur les biens canadiens et américains. Il n'a pas eu l'autorisation de présenter ses réclamations, mais il reviendra à la charge.
En 2006, l'administrateur des régimes de retraite du Royaume-Uni a négocié une entente avec Nortel Canada, avec la société mère, pour contre-garantir certaines obligations au titre des prestations de retraite pour l'administrateur des régimes de retraite au Royaume-Uni.
Finalement, les pensionnés n'avaient jamais envisagé que la société soit en défaut de paiement. Tous nos risques sont concentrés dans une seule entité, Nortel Canada; ils ne sont pas répartis dans l'ensemble des entités de Nortel. Lorsque les employés ont souscrit à des régimes de retraite, c'était pour éviter les risques personnels — vivraient-ils trop longtemps et manqueraient-ils d'argent, auraient-ils une vie écourtée qui ferait en sorte que leur conjointe se trouverait dans la misère, ou bien tomberaient-ils malades?
Je soutiens que les pensionnés ne se retrouvent pas sur un même pied d'égalité par rapport aux créanciers ordinaires. Nous demandons que les réclamations des pensionnés obtiennent le statut de créanciers privilégiés en vertu de la Loi sur les faillites. Nous serions certainement situés au-dessous des nombreux niveaux de créanciers garantis — et il est à souhaiter que cela n'aurait pas d'incidence sur la capacité des sociétés de se restructurer —, mais nous voulons nous situer en première place des créanciers ordinaires. Les revendications des pensionnés viseraient les déficits de retraite, le régime de soins de santé ainsi que d'autres revendications.
Par conséquent, lorsqu'il s'agit de prendre une décision et d'essayer de comprendre les répercussions de ces décisions dans un contexte de faillite, nous vous demandons de soupeser les coûts pour la société. Ma collègue l'a fait et elle estime qu'ils s'élèvent à 355 millions de dollars. Elle a aussi fait d'autres calculs — parce que les gens disent qu'il y aura également une augmentation du coût en capital si l'on change les lois sur la faillite — et selon son évaluation, il y aura une augmentation de 0,02 à 0,11 p. 100 pour toutes les sociétés. Pour les sociétés qui font face à un déficit de retraite, elle estime que le coût se situerait entre 0,16 et 0,79 p. 100. Ainsi, il y aura une augmentation du coût en capital, mais il faut également songer à ce que cela représente comme coûts pour la société.
Lorsque j'ai regardé ces tableaux, j'ai commencé à me demander ce qui se produirait si les entreprises devaient réellement payer ces montants. Elles rajouteraient peut-être du capital dans leurs régimes de retraite, de sorte qu'elles ne se retrouveraient pas dans la situation actuelle.
Pour présenter notre point de vue en résumé, je cède la parole à mon collègue, M. Neuschwander.
Pour conclure, nous pensons qu'il est grand temps de modifier l'ensemble des lois sur la faillite qui, à notre avis, ne représentent plus les réalités d'aujourd'hui. Alors que les gouvernements accordent des délais de plus en plus longs aux compagnies en difficulté pour combler les déficits accumulés dans leur régime de retraite, aucune mesure n'est prévue pour protéger les retraités en cas de faillite de leurs anciens employeurs. C'est tout simplement injuste et aberrant. On joue avec l'argent des retraités qu'on pousse en avant sans ne prévoir aucune mesure pour protéger les retraités si les compagnies font faillite durant cette période.
Le Canada, un pays qui est reconnu pour la qualité de ses programmes sociaux, est le seul pays du G20 à n'offrir aucune forme de protection aux retraités dans les cas de faillite, soit sous forme d'un régime de protection de pension, tel qu'il existe aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, soit par une priorité supérieure ou un rang supérieur lors des cas de faillite. On nous dit que d'introduire de telles mesures augmenterait les coûts de capital et affecterait la compétitivité de nos entreprises. Comme M. Sproule vient de le mentionner, les études que nous avons nous indiquent que ces augmentations seraient minimes et qu'elles affecteraient surtout les compagnies qui sont déjà en difficulté.
À juste titre, les régimes de retraite constituent des dettes, à notre avis, au même titre que les autres dettes contractées par les entreprises. Les retraites représentent des salaires différés et non des cadeaux que les entreprises consentent à leurs anciens employés.
Nous sommes également au courant du fait que le gouvernement considère entreprendre une réforme du système de retraite au Canada, et des consultations sont en cours à ce sujet. Dans ce contexte, nous comprenons qu'on ne veuille pas entreprendre une révision du système pièce par pièce. Mais nos demandes s'inscrivent parfaitement à l'intérieur d'une réforme globale et ne compromettent en rien le succès futur. Changer les lois sur les faillites ne compromet pas une refonte du système de retraite.
Nos retraités et ceux de bien d'autres entreprises en difficulté n'ont plus le temps d'attendre. Le 30 septembre au plus tard, notre régime sera liquidé avec des conséquences désastreuses pour plusieurs d'entre nous. Les modifications que nous demandons offriront une protection adéquate à nos retraités sans coûter un sou aux contribuables canadiens. Je crois qu'il est important de se souvenir de cela: sans coûter un sou aux contribuables canadiens. M. Sproule vient de mentionner qu'on pourrait même réaliser des économies de 350 millions de dollars. C'est certainement une offre que vous ne pouvez pas refuser.
Nos 19 000 retraités et anciens employés comptent sur votre appui. Merci de nous avoir reçus aujourd'hui, et nous restons à votre disposition afin de répondre à vos questions.
:
Bonjour, monsieur le président.
Mon nom est Gaston Fréchette, de Mine Jeffrey, à Asbestos. Je suis accompagné de M. René Langlois qui est secrétaire de notre comité.
D'abord, je veux commencer par vous remercier tous et toutes de nous avoir invités. Au moins, si on prend le temps de déplacer tout ce monde pour étudier un peu ce qui pourrait être fait, ça prouve qu'il y a des problèmes avec les fonds de retraite.
Je veux vous parler de 1 300 mineurs de l'amiante qui ont passé leur vie dans les mines d'amiante. Le matin du 25 octobre 2002, on a appris de la bouche du président-directeur général de la mine que c'était fini, les grosses pensions. C'était fini, les assurances. Tout était fini. On a appris que nos pensions seraient coupées d'au moins 20 ou 25 p. 100, pour finalement apprendre que nos pensions seraient coupées dans une proportion de 35 à 40 p. 100. Ça représente un manque à gagner, dans la ville d'Asbestos et la région, de 5,5 millions de dollars par année.
Il faut aussi savoir qu'Asbestos, pour ceux qui y sont allés, est une ville plus petite que grande. Aujourd'hui, c'est un village. Le seul véritable employeur était Mine Jeffrey. Je vous ai dit qu'il y avait 1 300 employés. Ces employés travaillaient sur trois quarts de travail. Ainsi, le temps disponible pour que les conjointes puissent aller travailler à l'extérieur était inexistant. Ça veut dire que, à Asbestos, pour 95 p. 100 des foyers, une seule personne travaillait. Habituellement, c'était le père. Ainsi, quand on a subi nos coupes de pension, une coupe touchait deux personnes. Les épouses qui restaient à la maison n'avaient pas droit aux prestations de la Régie des rentes. Elles pouvaient seulement avoir leur pension de vieillesse. Si vous comptiez tout, ça faisait de très grandes pertes.
Quand on a constaté ça, on s'est pris en main: on a fait des démarches et on a formé un comité. On a brassé tout ce qui était possible pour, finalement, en 2003, se retrouver à Québec devant le premier ministre. Nous avons reçu une aide substantielle de 4,5 millions de dollars qui équivalaient aux pertes de 11 mois. À ce moment-là, on a aussi rencontré M. Christian Paradis, qui était ministre et voisin de chez nous. Il connaît bien l'amiante et n'en a pas peur, lui non plus. On a aussi rencontré votre ancien ministre M. Maxime Bernier, le député de . Je ne veux pas faire de farce plate, mais je me demande s'il avait oublié nos documents quelque part, parce qu'on n'en a jamais réentendu parler.
Des voix: Ah, ah!
M. Gaston Fréchette: On lui avait remis une grosse pile de documents et on l'a appelé souvent. Par contre, je peux vous dire qu'on a reçu des avis de plusieurs d'entre vous, à qui on avait envoyé une lettre. On a reçu beaucoup de vos réponses.
Cela m'amène à vous parler du même problème que celui des gens de Nortel: la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, la LACC. Il faut vraiment changer cette loi. Elle nous a fait perdre au moins 20 millions de dollars. Pourquoi? Les banques, les caisses et la Caisse de dépôt et placement du Québec ont touché aux redevances dans la faillite. Nous avons été traités comme si nous avions été des vendeurs de Pepsi. On a reçu 1 000 $ chacun. C'était la créance reçue de notre mine. Ce qui veut dire qu'à ce jour, chacun des travailleurs de Mine Jeffrey a perdu au moins 100 000 $. Parmi nos membres, l'âge moyen des retraités est de 75 ans.
Les gens pensent que le projet de loi de M. Bellavance, dont on a parlé, peut être trop dispendieux. Si la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies avait au moins pu placer les employés au même titre que les créanciers garantis, nos pertes auraient été tout à fait minimes. Or on nous dira que si ça se passe ainsi, les banques ne pourront pas emprunter aussi facilement.
La seule chose que pourraient faire les compagnies, c'est de ne pas promettre des pensions si elles ne sont pas capables de les payer. Si elles les promettent, qu'elles les mettent à 100 p. 100 de taux de solvabilité. Chez nous, depuis 1991, Mine Jeffrey n'a jamais eu de pensions de solvabilité à 100 p. 100. Je peux vous prouver ça n'importe quand.
Il faut se rendre compte que ce sont les retraités qui perdent le plus dans tout ça. J'aimerais ça, pour un instant, qu'on se mette à la place des retraités. J'aimerais faire une petite remarque. S'il fallait que les enseignants du Québec perdent 35 p. 100 de leur pension, on n'entendrait parler que de ça. Il y aurait plus de monde que ça qui se défendrait.
Ce qu'on veut avoir, ce sont des choses qu'on a vraiment perdues. On pense être en droit d'aller les chercher. À force de travail, on a finalement réussi à être écoutés par quelqu'un.
Pourquoi sommes-nous les seuls créanciers qui ne peuvent pas déduire leurs pertes de leurs impôts? N'importe quel autre créancier de Mine Jeffrey qui a perdu de l'argent a pu déduire ça de ses impôts quand il a fait sa déclaration de revenus l'année suivante? Pourquoi n'en sommes-nous pas capables?
N'oubliez pas une chose: c'est vous autres qui faites les lois. Si vous nous avez fait venir ici aujourd'hui, c'est pour essayer de les améliorer — et on apprécie ça beaucoup. On espère être capables de bien vivre au Canada.
Je veux vous dire qu'on est prêt à répondre à n'importe quelle question. Je ne veux pas prendre trop de temps non plus. On n'est pas ici pour rien. On a atteint 73, 74 ans. Ça fait huit ans qu'on travaille à fond de train là-dedans. On vient d'obtenir un règlement à l'amiable en ce qui concerne notre recours collectif. On a obtenu 7,5 millions de dollars dans un recours collectif. On a eu le jugement de la cour jeudi. Ça veut dire qu'on ne s'est pas traîné les pieds.
On est ici aujourd'hui pour vous dire merci de nous écouter, et si vous avez besoin de nous, on est disponibles n'importe quand. On espère aussi voir la fin de ça avant qu'on soit enterrés.
Merci beaucoup.
Lorsqu'il y a faillite, le Canada tire de l'arrière par rapport au reste du monde pour ce qui est de la protection des employés mis à pied, des retraités, des personnes à charge survivantes et des employés ayant une invalidité de longue durée. J'ai fait une étude pendant le temps des Fêtes et j'ai constaté que 40 des 53 pays étudiés par l'OCDE prévoient un statut privilégié ou supérieur pour les prestations aux employés, ou bien ils ont une assurance publique garantissant les prestations de retraite. L'impact du statut privilégié des prestations des employés sur le coût du crédit est minime. Même si j'ai cherché à trouver des rapports de recherche publiés par la communauté financière, aucune recherche n'a prouvé le contraire.
Les sociétés en liquidation qui ont de l'argent liquide dans leurs bilans ne devraient pas être autorisées à refiler à l'État le coût des prestations des employés, puisque cela crée un fardeau pour tous les contribuables. Il faut préserver les programmes de sécurité sociale pour les Canadiens qui en ont le plus grand besoin, ceux qui n'ont pas pu travailler pour de grands employeurs qui offraient des prestations à leurs employés.
Le marché non réglementé des swaps sur défaillance et la prolifération des acquisitions par emprunts de capitaux privés ont fait des faillites une activité à but lucratif. Ces deux nouvelles forces dans l'économie favorisent la liquidation des entreprises plutôt que leur restructuration comme entité en exploitation. Les acheteurs de créances en difficulté, les détenteurs d'obligations à haut risque avec swap sur défaillance, les dirigeants et les spécialistes en faillite tirent généralement profit des liquidations. On peut se demander si les liquidations protègent des emplois au Canada.
Le gouvernement doit veiller à ce que l'économie fonctionne selon des facteurs sains et que les affaires soient menées de façon équitable. La société s'attend à ce que le gouvernement intervienne lorsque des pratiques commerciales déloyales permettent d'exploiter des Canadiens qui sont chômeurs, âgés, handicapés ou survivants.
J'appuie les modifications à la loi fédérale sur les faillites qui font passer les déficits des caisses de retraite et les primes de départ non payées devant les créanciers non garantis. En outre, je recommande instamment que les personnes qui ont une invalidité de longue durée reçoivent une protection distincte dans la législation canadienne sur les faillites. Ils doivent avoir la priorité par rapport à d'autres groupes de créanciers, y compris d'autres groupes d'employés.
Ces derniers mois, je suis devenue de plus en plus préoccupée par la priorité que devraient obtenir les employés ayant une invalidité de longue durée par rapport à d'autres groupes d'employés. J'ai appris qu'il y a peu de fonds, voire pas du tout, dans les fiducies actuelles de santé et de bien-être pour assurer le remplacement des revenus en cas d'invalidité de longue durée. Des millions de Canadiens travaillant dans le secteur privé croient avoir des prestations assurées en cas d'invalidité de longue durée, mais ils se trompent.
Au cours de mon étude de la situation de Nortel, j'ai été étonnée d'apprendre qu'il manque plus de 100 millions de dollars dans la fiducie de santé et de bien-être de l'entreprise, si bien qu'il y a un ratio de financement de seulement 17 p. 100 pour le remplacement du revenu des employés ayant une invalidité et le remboursement de leurs frais médicaux essentiels.
Il y a là une violation de fiducie, car Nortel n'a pas versé les cotisations de l'employeur à cette fiducie pour assurer le paiement des prestations d'invalidité à long terme, et ce, pendant de nombreuses années. En outre, Nortel a emprunté 37 millions de dollars dans les fonds destinés aux prestations d'invalidité et des prestations de personnes à charge survivantes de la fiducie de santé et de bien-être de l'entreprise. Dans un cas comme dans l'autre, la société a contrevenu à l'accord de fiducie. Le groupe le plus profondément touché par ces violations est celui des personnes frappées d'invalidité.
Par conséquent, 400 employés ayant une invalidité à long terme sont acculés à la pauvreté, alors qu'il était possible de l'éviter. Une personne invalide seule qui gagnait 70 000 $ par année disposera probablement d'un revenu réel après ses frais médicaux de moins de 16 700 $. Ce revenu, qui est en dessous du seuil de la pauvreté, est typique des 400 personnes ayant une invalidité à long terme.
Par ailleurs, il y aura six milliards de dollars à répartir entre les créanciers des quatre coins du monde au moment de la liquidation de Nortel. Comment se fait-il que les 100 millions de dollars qui manquent et que les 37 millions de dollars empruntés n'ont pas été remis dans la fiducie pour le paiement des prestations des personnes à charge survivantes et des personnes frappées d'invalidité avant que la compagnie ne demande la protection de la loi sur les faillites?
Il est injuste de réduire à la pauvreté les employés ayant une invalidité de longue durée alors que des cadres supérieurs reçoivent des primes pour maintien en fonction et des primes annuelles totalisant près de 500 millions de dollars. Les personnes frappées d'invalidité ne sont traitées équitablement ni du point de vue des pensions de la sécurité sociale au Canada, ni de la réglementation des fiducies de santé et de bien-être. Les pensions pour invalidité sont beaucoup plus faibles et moins sûres que celles des retraités si on tient compte à la fois des gouvernements et des employeurs. Comme vous le savez sans doute, le Canadien ayant une invalidité de longue durée reçoit du RPC un revenu pour invalidité maximum de seulement 13 521 $ et, si on combine les prestations du RPC et de la SV, un maximum de 17 400 $.
Le 11 mars, le Canada a ratifié la Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées. Aux termes de cette convention, le gouvernement fédéral doit veiller à promouvoir, dans sa sphère de compétence, l'égalité pour les personnes handicapées. Nous avons donc beaucoup à faire pour nous assurer que les personnes handicapées recevront un traitement équitable en vertu de la loi sur la faillite, du régime de prestations d'invalidité du RPC et des régimes de pension d'entreprise et du Canada.
La plupart des employés ayant une invalidité de longue durée sont jeunes. Ils ne sont pas en mesure d'épargner en prévision de leur retraite. Ils font donc partie d'un groupe qui recevra de maigres prestations; aussi, leurs droits de pension accumulés jusqu'à l'âge de 65 ans sont également très, très faibles.
Maintenant, j'aimerais brièvement souligner le fait que les procédures du tribunal de la faillite au Canada ne protègent pas les rentes et prestations d'invalidité des abus que peuvent commettre les fiducies de santé et de bien-être dans l'ensemble du Canada. Il n'y a pas qu'à Nortel mais également dans d'autres très grandes et très réputées entreprises que les régimes de prestations d'invalidité et de maladie fonctionnent sur une base d'auto-assurance sans capitalisation intégrale de leurs propres fiducies de santé et de bien-être. On fait des offres de règlement aux personnes handicapées sous la contrainte, avec la menace de leur retirer le financement de leurs services médicaux au bout de huit semaines s'ils n'acceptent pas la proposition qu'on leur fait.
On ne prend pas de précautions particulières dans les tribunaux de la faillite pour s'assurer que les offres de règlement faites aux personnes handicapées pour remplacer leur revenu — ce qui leur permettra de savoir s'ils vivront ou non dans le besoin pour le restant de leurs jours — sont suffisamment claires et qu'on leur donne suffisamment de temps pour les examiner, et les faire examiner par leur tuteur, et pour obtenir un deuxième avis juridique, afin de pouvoir prendre une décision éclairée.
Les personnes handicapées seront toujours un groupe minoritaire de créanciers. C'est toujours ainsi pour ces personnes. N'importe qui parmi nous pourrait devenir invalide la semaine prochaine, l'année prochaine ou au cours des vingt prochaines années. Une fois qu'on est dans cette situation, on fait partie d'une minorité au pays. Il est donc impératif que dans les procédures de faillite, on leur accorde une protection distincte et même la priorité par rapport aux autres groupes d'employés, compte tenu de leur vulnérabilité attribuable à la maladie. Pour qu'ils jouissent d'une certaine qualité de vie, il faut veiller à leur donner la tranquillité d'esprit.
Pour conclure, j'exhorte le gouvernement fédéral à jouer son rôle, qui est d'assurer que l'économie fonctionne selon des facteurs solides et que les affaires sont menées de façon équitable. Les pratiques commerciales déloyales, rendues possibles par les swaps sur défaillance, les acquisitions par emprunt de capitaux privés et des lois archaïques en matière de faillite ne doivent pas permettre d'exploiter les contribuables canadiens, les chômeurs, les aînés, ni, je le répète, les plus vulnérables d'entre nous, les personnes handicapées.
Monsieur le président, membres du comité, mesdames et messieurs.
[Français]
merci de votre invitation à comparaître devant votre comité.
[Traduction]
Laissez-moi d’abord vous féliciter: la sécurité du revenu de retraite des Canadiens et Canadiennes. J'aime cette idée. J’espère sincèrement pouvoir aujourd’hui apporter une contribution positive à vos efforts.
Je m'appelle Gladys Comeau, née Murray. Je suis née en Alberta, mais j’ai aussi habité en Colombie-Britannique et je vis présentement au Québec. Je suis l'épouse survivante de Gilbert Comeau, veuve depuis 15 ans. Gilbert a consacré 41 ans de sa vie à la compagnie Northern Électrique/Northern Télécom/Nortel. C'était un mari et père travaillant et compatissant qui projetait de jouir pleinement de la retraite qui lui était due — je le répète, due de plein droit. Il avait choisi un régime de pension réduite, qui me garantissait une protection financière par le biais d'une pension de survivante.
Je l'imagine encore durant les quatre mois qu'il lui restait à vivre, tous les deux conscients du dénouement fatidique qui approchait: en dépit de sa prévoyance d'avoir assuré une pension de survivante, il appréhendait malgré tout que je n'arrive pas à joindre les deux bouts. Et cela, sans jamais soupçonner que Nortel trahirait sa promesse et se mettrait en faillite!
Nous avons tous deux travaillé — moi moins longtemps que Gilbert, bien sûr. On est parvenu à la classe moyenne. Pas aujourd’hui: je suis tout en bas de la classe moyenne.
En 2009, le syndic désigné à la faillite de Nortel m'a informée que ma pension de survivante serait touchée immédiatement. De mon propre chef, j’ai demandé à ma députée fédérale, , et à mon député provincial, M. François Ouimet, de me fournir la documentation sur les positions des gouvernements sur les conséquences d'une faillite sur les régimes de pension parrainés par les entreprises. Comme je suis résidante de Lachine depuis peu, et que j’ai longtemps habité à Châteauguay, j’ai aussi contacté , députée fédérale de Châteauguay. Ces gens ont répondu à mes attentes et continuent de le faire.
Au début, mes connaissances sur les répercussions juridiques étaient fort minces, mais j'ai vite compris que je me dirigeais tout droit vers un état de quasi-pauvreté si le gouvernement n'intervenait pas sur le plan législatif afin de protéger les droits de tous les Canadiens. Âgée de 75 ans, mes moyens de subsistance se résument à l'allocation minimale de la pension de la sécurité de la vieillesse, les rentes du Québec et la pension de survivante de Nortel; or, c'est justement celle-ci qui me maintient au-dessus du seuil de la pauvreté.
Croyez-moi: c’est la vérité. Je vis dans un condo d'une chambre hypothéqué. Je n’ai pas d’automobile. Je mène une vie modeste et fais beaucoup de travail communautaire et de bénévolat. Je m'estime heureuse de pouvoir bénéficier d'une pension de survivante, puisque celle-ci me permet d'éviter de devenir un fardeau pour la société ou pour mes enfants. Conséquence directe de la faillite de Nortel cependant, ma pension de survivante sera réduite de plus de 30 p. 100 à partir du 30 septembre de cette année, soit dans six mois. Qui peut intervenir, d’ici six mois? Mon avenir économique s'annonce morose.
Je suis pleinement d’accord avec M. Sproule et Diane Urquhart: des modifications doivent être apportées à la Loi sur la faillite et l'insolvabilité. Personnellement, je trouve cette perspective d'avenir injuste, frôlant même le criminel. Le 30 septembre — je le répète —, si le gouvernement persiste à nous abandonner en refusant de modifier la loi, de manière à ce que des personnes dans la même situation que moi soient désormais protégées, on me subtilisera un montant d'environ 200 $ par mois. Bien que ce montant puisse paraître insignifiant aux yeux de certains, il représente pour moi la différence qui me permet de boucler mon budget à la fin du mois.
Permettez-moi maintenant de faire le point sur les avantages médicaux que Nortel prévoit nous soutirer. Cette question mérite en effet une attention particulière. Pour ma part, j'ai la chance de ne pas souffrir de problèmes majeurs de santé, pour l'immédiat à tout le moins. Je ne fais pas partie ainsi de la multitude de pensionnés affligés de maladies graves, dont les traitements représentent des coûts importants. Bien sûr, je suis mal placée aujourd'hui pour deviner combien de temps il me reste à vivre ou comment évoluera mon état de santé. Je pourrais me tourner vers un régime privé d'assurances plus tard. Non, le coût ne me le permettrait pas!
Sachez que la colère, l'anxiété et la dépression — je croyais que ces termes étaient les miens, mais ils ont déjà été utilisés aujourd’hui —, qui sont le lot de nombre d'entre nous, mèneront à des problèmes graves de santé; ce n'est qu'une question de temps.
Je me présente devant vous aujourd'hui comme d'autres l'ont fait à maintes et maintes reprises au cours de l'année 2009, vous enjoignant de légiférer.
Je n'entrerai pas dans les détails davantage, mais je dirai tout de même que ces sommes nous appartiennent.
Dans mes correspondances, j'ai souvent répété que nos représentants ne devront jamais être influencés par des opposants à nos demandes légitimes qui useraient de tactiques de persuasion pour parvenir à leurs fins. Si quiconque ici n'a pas reçu de correspondance de ma part, j'en serais très surprise.
Eh oui, j'ai peur. Je suis une contribuable; je me tourne vers le gouvernement pour me protéger.
J'ai reçu la lettre de M. Flaherty, signée de sa main, il y a quelques jours à peine et il a parlé de « la responsabilité du gouvernement ». J'ai perdu l'enveloppe, et donc je ne l'ai pas avec moi, mais c'est ce qu'il a dit. Il a par la suite indiqué que j'avais bien fait d'envoyer de l'information à M. Clement, dont je n'ai jamais entendu parler.
J'attends maintenant vos questions et vos commentaires.
[Français]
Merci de votre attention, distingués membres du comité. Je suis disponible pour répondre à vos questions. En conclusion, pour toi, mon Gilbert.
[Traduction]
Merci.
:
Monsieur le président, députés de la Chambre, mesdames et messieurs, permettez-moi d'abord de vous saluer et de vous remercier de nous prêter une oreille attentive. Je m'appelle Diane Contant Blanchard et c'est à titre de secrétaire du Regroupement des retraités des Aciers Atlas que je me présente devant vous.
Notre regroupement a été fondé le 14 juin 2005 avec le mandat de réclamer l'équité à laquelle aspirent toutes les Canadiennes et tous les Canadiens qui, pendant leur vie active, ont consenti tous les sacrifices nécessaires pour affronter le dernier âge de la vie dans la dignité. Entrée en service aux Aciers Atlas en 1966, je quittai mes fonctions en 1997, fière d'avoir respecté mes engagements et d'avoir loyalement concouru à l'essor de l'entreprise pendant 31 ans.
Ayant contribué au fonds de retraite pendant toutes ces années et conformément aux dispositions de la convention collective, je peux jouir d'une rente dont le montant est entendu, signé et contresigné à mon départ, et ce, pour le reste de mes jours. Se greffent à ce contrat une indexation annuelle et des couvertures d'assurance collective.
Mais voilà que le 1er octobre 2004, le vent tourne. Plus de sept ans après mon départ, j'apprends, comme mes 275 collègues retraités, qu'à l'avenir notre rente sera amputée de 30 p. 100 et atteindra dans certains cas 58 p. 100. Jamais n'aurions-nous pu imaginer pire tragédie. Surprise générale, consternation, c'est l'effet d'une bombe. Jamais m'a-t-on avisée de ce possible scénario. Jamais ai-je été invitée à me prononcer démocratiquement sur une décision susceptible d'influencer mon avenir, ma qualité de vie.
Comment peut-on être coupé quand la rente est garantie? Comment peut-on être coupé quand l'article 6 de la Loi RCR établit qu'une caisse de retraite est un patrimoine financier, donc que l'intérêt des participants doit être priorisé? Comment peut-on être coupé quand le Groupe-conseil Aon, par son actuariat et sa politique de placements, doit s'assurer de financer correctement un régime mature? Comment peut-on être coupé quand la solvabilité du régime était à 120 p. 100 en 1999?
Pourtant, depuis le 1er juillet 2005, on a retranché à nos revenus des montants pouvant atteindre 900 $ par mois ce qui, dans une modeste rente, cause un grand préjudice aux conséquences incommensurables. Depuis bientôt 58 mois, la vie de Liberté 55, avec ses plages sablonneuses, ses parcours de golf et son climat tropical qui fait tant rêver les travailleurs, se résume plutôt pour les retraités d'Atlas en un dur défi pour respecter nos obligations financières. Encore la vie de combats et de sacrifices qui se répète: chaque fois qu'on ouvre une enveloppe, on se mesure à une augmentation de coûts. Avec de telles coupes et sans aucune indexation depuis bientôt cinq ans, l'appauvrissement atteint un seuil critique.
Comment doit composer un couple vivant d'un seul revenu de pension d'Atlas? En limitant ses dépenses aux besoins de base: nourriture, logement, médicaments, essence. Exit la consommation! Comment doivent vivre les couples dont un conjoint ou les deux se retrouvent en centre d'hébergement? Ils doivent se résigner à des centres minables à l'espace restreint, aux services de qualité médiocre et à la nourriture tambouille.
Le gouvernement Harper créait l'an dernier un programme de crédits d'impôt pour encourager la rénovation domiciliaire. Avons-nous pu en profiter? Absolument pas. Il fallait déposer 10 000 $ avant de toucher un centime de retombées. C'est approximativement le montant qui nous est substitué chaque année. On comprendra que toute dépense supplémentaire cause un malaise. On constatera de plus aisément que la situation comporte son lot de conséquences néfastes: déménagement dans un loyer plus modeste, vente prématurée de nos propriétés, panier d'épicerie moins garni — le pain et le beurre se vendent le même prix pour tout le monde —, privation sur les agréments de la vie: vêtements, sorties, vacances, voyages. N'est-ce pas ces 30 p. 100 à 58 p. 100 qui nous procureraient ces plaisirs qui rendent la vie supportable?
Il y a des divorces et des mésententes familiales.
Sur le plan psychologique, la réduction de la qualité de vie et de ses rêves mine la santé et pousse prématurément des aînés dans le circuit médical, et souvent à la mort. Chez nous, on compte déjà 23 décès.
Sur le plan économique, il s'agit de deux millions de dollars par année qui ne sont pas injectés dans l'économie. La paupérisation du peuple prive l'État d'impôts et de taxes, tout en augmentant sa charge financière pour répondre aux besoins en santé et en hébergement des aînés.
Parlons des REER, programme instauré par le gouvernement fédéral pour encourager l'économie en vue de la retraite. Le facteur d'équivalence tenait compte des fonds de retraite pour déterminer le montant admissible. N'avons-nous pas été floués, encore une fois?
On peut lire dans les journaux que les retraités canadiens sont parmi les plus heureux du monde, que la retraite revêt plutôt les visages positifs de la tranquillité, de la liberté, des loisirs et du repos, ou encore que plus on vieillit, plus on s'amuse. Pourquoi n'est-ce pas le cas pour les retraités d'Aciers Atlas? On leur a volé leurs rêves. Ils ont pourtant dû travailler dur pendant 30 à 40 ans. Toutes ces années, nous avons contribué à notre caisse de retraite. Nous avons fait confiance à toutes ces bonnes institutions, à toutes ces législations vouées à la protection des ex-travailleurs et à la défense de leurs droits.
Nous avons participé, par la reproduction, les impôts et les taxes, à l'avancement économique du pays et, malgré notre âge avancé, nous contribuons encore à la marche de la prospérité par notre bénévolat et l'aide apportée à nos proches. Les retraités reconnaissent que la situation est différente pour les retraités des secteurs public et parapublic, où la pérennité est assurée. Travailler dans le secteur privé serait-il une tare? À tout retrancher, on nous pousse vers l'indigence.
Monsieur le président, messieurs et mesdames de la Chambre des communes, merci de nous avoir permis de vous sensibiliser à nos conditions de vie difficiles. Vous qui avez le pouvoir, permettez-nous de finir nos jours dans la dignité.
:
Merci monsieur le président, et j'aimerais partager mon temps de parole avec mon collègue, John McKay.
[Français]
Je remercie tous les témoins d'être venus chez nous, cet après-midi. Je vous remercie de ce que vous nous avez dit sur votre situation souvent très difficile.
[Traduction]
Je pense que vous vous préoccupez tous des questions entourant la Loi sur la faillite et l'insolvabilité, et j'aimerais donc commencer par poser quelques questions là-dessus, de même que sur la situation de l'invalidité prolongée; j'aurai ensuite une question ou deux.
Nous, au Parti libéral... Voici ce que je veux dire. Judy Sgro, qui est porte-parole en matière de pensions pour les libéraux, et moi-même à titre de porte-parole en matière de finances, recommanderons au Parti libéral d'appuyer le projet de loi d'initiative parlementaire du NPD visant à apporter des améliorations à la LFI, lorsqu'il reviendra à la Chambre des communes. Nous ne savons pas quand cela sera, mais lorsque ce sera fait, nous recommanderons aux libéraux de l'appuyer.
En outre, aujourd'hui à peine, cet après-midi je pense, le sénateur Art Eggleton a présenté un projet de loi au Sénat qui améliorerait la situation des bénéficiaires d'assurance invalidité prolongée; de plus, dans le cas de Nortel, entre autres, ce projet de loi garantirait que ces personnes reçoivent l'argent et les traitements médicaux auxquels elles ont droit. Nous espérons — nous n'en sommes pas certains pour l'instant, mais nous l'espérons —, compte tenu de la situation catastrophique à laquelle font face ces personnes si le projet de loi n'est pas adopté, que le projet de loi obtienne l'appui de tous les partis au Sénat. Mais il est trop tôt pour connaître la réponse à cette question pour l'instant.
J'aimerais poser une question à M. Sproule. Aujourd'hui, à la Chambre des communes, le ministre des Finances, Jim Flaherty, a répondu à une question concernant les modifications à la Loi sur les faillites et l'insolvabilité dans les termes suivants:
... tel que mentionné dans le discours du Trône, le travail est en cours. C'est un problème important pour les Canadiens et nous devons tenter d'avancer dans ce dossier. Quant au problème plus général des pensions, je répète à la députée d'en face que le Canada a l'un des meilleurs systèmes de pension au monde...
Bla-bla-bla. Cette partie n'est pas importante. La partie importante, c'est... Ce passage est certainement douteux.
Ce que je veux souligner, c'est que M. Flaherty a dit que le travail avait été entamé par le gouvernement conservateur en vue de modifier la Loi sur la faillite et l'insolvabilité; étant donné que vous et votre groupe, monsieur Sproule, êtes au centre même de cette question à l'heure actuelle, avec les gens de Nortel, j'aimerais savoir si M. Flaherty ou M. Clement, ou un autre représentant du gouvernement a communiqué avec vous ou avec un autre membre de votre groupe, depuis le dépôt du budget, pour faire avancer la cause des modifications à la Loi sur la faillite et l'insolvabilité.
:
Je vous remercie de ce témoignage.
On dit parfois que le système capitaliste est le moins pire des systèmes, mais on nous donne ici l'exemple des pires de ses effets. Je crois que ces témoignages sont des plus prenants. Je voudrais faire quelques remarques.
Quelqu'un a dit que le système de pensions était comme un système d'assurance qui assurait un revenu, mais je ne pense pas que ce soit le cas. C'est tout simplement un salaire que vous avez accepté de mettre de côté, avec la cotisation de l'employeur. Le fait que les cotisations soient suspendues pendant un certain temps est comme si on ne payait pas vos salaires, en pratique. Le fait qu'on oblige une entreprise à reprendre ses cotisations ou à ne plus payer de cotisations quand la solvabilité est supérieure à 125 p. 100 est fou, comme vous le savez. Pour ma part, je pense qu'on devrait aller plus loin et dire « pourquoi pas? », si la solvabilité est supérieure à 125 p. 100, de façon à ce que ces gens comprennent bien.
Pour ce qui est des 110 ou 125 p. 100, le but était d'éviter une échappatoire fiscale. Je crois qu'en voulant régler un problème fiscal, on a créé ce trou béant dans lequel vous vous trouvez. Vos revendications sont tout à fait valables, mais je pense qu'on devrait aller plus loin. Ne pas cotiser est exactement comme ce que fait le gouvernement fédéral, par exemple lorsqu'il puise dans la caisse de l'assurance-emploi. C'est à peu près le même type de vol.
Pour en revenir à ce que vous avez dit sur les cas de faillite, les salaires courus non payés sont généralement payés au début. On a parlé de créanciers privilégiés, et je crois qu'on devrait faire en sorte que ces créanciers que sont les pensionnés, à qui on n'a pas payé un salaire gagné, soient au même rang que les salariés présents lors des deux dernières semaines. Ceux-ci passent d'abord, en même temps que les ministères du Revenu.
En ce qui a trait au financement, je suis d'accord avec Mme Urquhart. Il ne faut pas se faire d'illusions. Pour avoir moi-même été financier pendant presque toute ma vie, je peux vous dire que les financiers ont essentiellement une responsabilité, et c'est l'évaluation des risques. Une compagnie qui est sur le point de faire faillite ne pourra d'aucune manière trouver du financement, c'est évident. Prenons l'exemple de la compagnie Nortel. Il y a eu un temps où les actions étaient à 1 260, en l'occurrence quand elles ont été divisées de nouveau en 10. Aujourd'hui, ça ne vaut rien. Or je suis convaincu que tous les banquiers du monde lui aurait prêté de l'argent sans ajouter le moindre centime au taux d'intérêt, à cause du régime de retraite.
Le fait que les pensionnés soient créanciers privilégiés inciterait sans doute les financiers et les actionnaires à mieux étudier le régime de retraite et à prendre des dispositions pour le cas où les gestionnaires — ce que vous n'êtes pas — feraient des folies.
Vous faites appel à nous, mais nous ne sommes pas le gouvernement. En fait, le seul à représenter le gouvernement, ici, est le . J'espère que ça va l'inciter à cesser de faire des analyses, des études, des tournées et des voyages partout au Canada. Je crois que votre demande est claire. À la page 9 de votre document, vous dite que les modifications ne coûteront rien aux contribuables. À mon avis, c'est ce qu'on doit retenir.
J'aimerais poser une question à M. Fréchette, M. Langlois, Mme Blanchard et M. St-Michel. Qu'est-il advenu des autres programmes auxquels vous aviez droit, par exemple le programme d'assurance-santé?
:
Merci, monsieur le président.
Je veux indiquer dès le départ que je partagerai le temps qui m'est imparti pendant la première ronde avec mon ami et collègue de , qui est l'auteur d'un projet de loi sur la question des pensions. Il fera toute la deuxième intervention du NPD.
J'aimerais commencer en vous remerciant tous d'être là, surtout Mme Blanchard, M. St-Michel et Gladys. Merci de mettre un visage humain sur ces questions. Les gens de Nortel nous avaient présenté un document pour montrer le visage humain, et vous l'incarnez bien.
On a appris hier que le gouvernement avait à nouveau l'intention de faire des consultations partout au Canada. Je pense que ce qu'il faut faire est assez clair. Le , avait déjà fait sa propre consultation pendant la dernière prorogation. Le gouvernement était censé recalibrer pendant cette prorogation et arriver fin prêt pour agir. C'est ce qui manque maintenant, soit la volonté d'agir. Comme vous avez si bien dit, Gladys, on a une date et c'est urgent. Il faut arrêter de taponner.
Madame Urquhart, c'est un plaisir de vous revoir. Vos interventions sont tellement pertinentes et nous aident tellement dans nos travaux. Je dois vous dire que vous soulevez une question qui a déjà été soulevée par des experts. Cette question nous préoccupe au plus haut point. Il y a des incitatifs, à l'intérieur de notre structure juridique actuelle, pour forcer vers la faillite, ce qui est une aberration. Je vous remercie surtout de nous donner les explications et les comparaisons avec ce qui existe dans d'autres pays au même niveau que le nôtre et qui montre que l'on tire de la patte. C'est inexcusable socialement. On se croit et on se targue d'être à l'avant-garde socialement, mais on ne l'est pas. Alors, merci beaucoup pour cela.
Monsieur Neuschwander, je vous demanderais d'avoir la gentillesse de partager avec nous vos études. Tout à l'heure, vous avez dit: Selon les avis que nous avons eus, cela indiquait que cela ne coûterait pas plus cher . Auriez-vous la gentillesse de nous les faire parvenir?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voudrais, à l'instar de M. Mulcair, dire que les choses peuvent se faire rapidement au gouvernement. Songez à la période précédant Noël. Il n'a fallu au gouvernement que quatre jours pour adopter à la Chambre des communes comme au Sénat la Loi sur la taxe de vente harmonisée qui s'applique à l'Ontario et à la Colombie-Britannique. Songez-y, il n'a fallu que quatre jours.
Les choses peuvent se faire rapidement et il faut qu'elles se fassent rapidement. En effet, toutes les fins de semaine, je retourne dans ma circonscription et je parle à des personnes âgées qui ne peuvent payer leurs factures d'électricité en ce moment. Je suis sûr que vous connaissez des gens qui ne peuvent pas payer leurs factures d'électricité ou les factures de chauffage, le cas échéant. Il nous faut agir très rapidement.
Permettez-moi de vous parler brièvement du projet de loi que j'ai déposé à la Chambre des communes hier. En passant, je remercie les libéraux d'avoir manifesté leur appui à ce projet de loi. Essentiellement, ce projet de loi permettrait de faire passer les pensions de créances non garanties à créances garanties, et c'est ce que l'on a suggéré ici aujourd'hui. Cela ne signifie pas que les pensions prennent le pas sur toutes les créances garanties. Le projet de loi les inclut dans la catégorie des créances garanties et des créances privilégiées.
J'espère que cela sera un premier pas vers d'autres changements qui se produiront au fil des ans et j'espère sincèrement que les conservateurs et les bloquistes appuieront ce projet de loi. Je vais m'employer de tout coeur à faire en sorte que cela se produise.
Une chose est très claire et elle est confirmée par les données scientifiques et statistiques — et ici je m'adresse à Mmes Comeau et Blanchard —, le meilleur indicateur de longévité pour les personnes âgées est le nombre de leurs amis. Le corollaire est que moins vous avez d'argent, moins vous avez d'amis. C'est donc directement lié à l'état de santé et la longévité.
Je m'adresse à toutes deux pour cette dernière question: avez-vous quelque chose à ajouter à ce que les données scientifiques démontrent.
:
Merci, monsieur le président. Cela me fait énormément plaisir de vous rencontrer. C'est une occasion unique. La présentation que vous avez faite au gouvernement est intéressante, parce que pour la première fois il vous écoute, il vous entend.
Je me rappelle, quand vous avez manifesté sur la Colline du Parlement, qu'il s'agisse des gens des Aciers Atlas, de Mine Jeffrey ou de Nortel, beaucoup d'autres étaient présents. Vos cas sont importants et il faut en tenir compte. À cette époque, le gouvernement disait que cela ne relevait pas de lui, mais de l'Ontario, le gouvernement provincial. Il lançait la balle un peu partout, mais tout le monde savait que le gouvernement avait des choses à faire. Malheureusement, il ne l'a pas fait.
Vous arrivez aujourd'hui avec des recommandations et des idées que le gouvernement n'a pas eues. J'ai trouvé intéressant qu'il puisse les entendre. Il faut mettre en place des protections additionnelles pour les régimes. Vous avez dit qu'il fallait des contrôles rigoureux. Quand on a prélevé vos impôts pendant 40 ans, on avait des contrôles rigoureux. On est allé chercher vos dollars dans vos poches et on s'assurait que ça fonctionnait.
Aujourd'hui, vous avez besoin d'aide, car il n'y a pas de contrôle rigoureux. Il y a urgence en la demeure, la maison est en feu. Ils n'envoient pas de pompiers; ils envoient des décorateurs. Ça ne règle pas le problème et il faut passer à l'action dès maintenant. Il nous faut une loi sur les faillites améliorée, c'est bien évident. Il nous faut une loi sur les pensions. Vous avez parlé de réduire les impôts quand on perd une partie de sa pension, de profiter de réductions d'impôt pour économiser des sous. En ce qui concerne les coûts sociaux, ça me frappe énormément. Je veux vous entendre à ce sujet.
Quand on perd un régime de retraire, on s'appauvrit, on a accès à moins de soins de santé, on se paie moins de choses qu'avant. D'autre part, vous avez dit que cela ne coûtait pas 1 ¢ aux Canadiens. J'espère qu'ils ont ouvert grand les oreilles. C'est important. Ce n'est pas demain que l'on en aura besoin; c'était avant demain. Il y a urgence.
Je veux donc vous entendre sur les coûts sociaux et sur le fait que cela ne coûte pas 1 ¢ aux Canadien. Ça peut être Mme Urquhart, Mme Bernard ou M. St-Michel. Si en même temps vous voulez nous parler à nouveau de vos idées, ça me fera plaisir de les entendre.
:
Bonjour à tous. Je vous remercie d'être présents.
Je voudrais mettre les choses en contexte. Je suis député depuis peu, étant arrivé à la Chambre des communes au mois de novembre dernier. Je suis également un entrepreneur. Au cours des 20 dernières années, j'ai créé des emplois dans ma région. J'ai travaillé très fort pour créer ces emplois et pour les maintenir. À titre d'entrepreneur et de propriétaire d'entreprise, je n'ai pas les moyens, tout comme mes employés, de mettre sur pied un régime de retraite. J'aimerais mettre cela en contexte, parce que ce sera important quand je poserai mes questions.
Je compatis énormément avec ce qui vous arrive. Je pense que la société canadienne a beaucoup évolué au cours des 40 dernières années, car elle a mis en place certains éléments, comme la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées. De façon générale, ça a été bien fait.
En tant qu'entrepreneur, je n'ai jamais créé des emplois dans le but de fermer mes entreprises un jour et de mettre mes employés à la rue. Les entrepreneurs et les membres des conseils d'administration d'entreprises ont une conscience sociale. Je pense sincèrement qu'ils sont de bonne foi quand ils créent des emplois et qu'ils espèrent faire croître leur entreprise.
Malheureusement, pour toutes sortes de raisons, certaines entreprises ont de la difficulté. Il existe une loi pour protéger ces entreprises. Il s'agit de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité. Elle permet de minimiser les éléments qui pourraient être perdus lors de la fermeture de l'entreprise. Tout le monde comprend cela. Dernièrement, cette loi a eu des impacts intéressants au Québec dans la mesure où certaines entreprises auraient été acculées à la faillite si ce n'avait été de cette loi. Comme la loi est en vigueur, elle leur permet de rebondir, de reprendre vie et de contribuer de nouveau à des fonds de retraite.
Ce qui vous arrive est extrêmement déplorable. Je pose la questions aux retraités présents qui ont été touchés par les pertes de revenu. Un peu plus tôt, monsieur Fréchette, vous avez dit une chose importante. Vous avez dit qu'au lieu de vous promettre des choses qu'on n'était pas capable de vous donner, on aurait dû vous promettre quelque chose qu'on aurait été capable de vous donner. Cela a une résonance en moi. Les entreprises peuvent essayer d'adopter certaines mesures, mais encore faut-il pouvoir respecter ses engagements. C'est un engagement à partager entre l'employeur et l'employé.
Contrairement à ce qu'a dit tout à l'heure l'un de mes collègues, je ne pense pas que les entreprises se placent sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité pour éviter de payer des sommes à des retraités ou à des fonds de retraite. Quand on crée une chose, on ne la crée pas pour la détruire. On la crée pour la faire croître. C'est ma perception des choses.
Je reviens donc à ce que vous disiez plus tôt, monsieur Fréchette. Que nous conseilleriez-vous de faire pour éviter que ça se reproduise?
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Eh bien, monsieur Paillé, si vous avez quelque chose à dire, je vous rappelle que je vous ai invité dans mon bureau pour vous demander si vous aviez des commentaires à faire et si vous vouliez contribuer à cette conversation. J'attends toujours votre réponse et je vous demande de faire preuve d'un peu de respect. Si vous avez une réponse à proposer, nous en parlerons plus tard. Sinon, c'est à mon tour de poser des questions.
Toutes les personnes présentes ici aujourd'hui relevaient, à un moment donné, de la compétence provinciale, et je crois que cet aspect est mal compris. Diane, je crois que vous comprenez bien cela, tout comme Don, évidemment.
Ce que M. St-Michel vient de dire est extrêmement troublant et ce qui lui est arrivé est parfaitement injuste. Ce genre de choses ne devrait pas se produire.
Cependant, il existe un champ de compétence provincial et un champ de compétence fédéral, et je crois qu'il y a beaucoup d'incertitude. Lorsqu'il y a faillite, c'est le gouvernement fédéral qui est responsable et nous avons dit que nous étudiions la situation. Le est responsable de cette question et il l'étudie très sérieusement. Croyez-moi, le ministère de l'Industrie regarde nos audiences et écoute ce que vous avez à dire. Nous vous remercions de vos observations.
Cependant, j'ai entendu certaines choses. Madame Urquhart, lors de vos diverses comparutions, vous nous avez fourni d'excellentes statistiques et observations, mais il y a plusieurs commentaires au sujet du fonds de garantie des prestations de retraite qui me préoccupent. M. Edward Whitehouse, expert en matière de retraite à l'OCDE, est venu témoigner lors d'une autre audience du comité. Lorsque John McCallum lui a demandé ce que valaient ces fonds et garanties des prestations de retraite, M. Whitehouse a dit: « J'ai bien peur qu'il n'y ait pas, à mon avis, un bon exemple de fonds d'assurance qui a fonctionné à l'étranger ». Il a ensuite parlé de ces fonds aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ils ne sont pas efficaces.
Nous voulons trouver quelque chose qui fonctionne. Nous avons vu ce qui s'est passé en Ontario. Il devait y avoir un fonds de garantie et il a disparu.
Avez-vous des suggestions pour construire un meilleur système que ceux de tous les autres pays de l'OCDE, qui n'ont pas réussi? Est-ce que l'on veut faire comme eux? Éclairez notre lanterne, s'il vous plaît.