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Je déclare la séance ouverte. Ceci est la 43
e séance du Comité permanent des finances.
Bienvenue à tous nos invités de la matinée. Nous avons deux panels de sept organisations chaque ce matin. Nous poursuivons nos consultations prébudgétaires pour 2010-2011. Je vous souhaite à tous la bienvenue.
Dans le premier panel, nous avons l'Institut canadien des comptables agréés, l'Association canadienne des constructeurs d'habitations, Cardus, la Chambre de commerce du Canada, l'Alberta Chambers of Commerce, l'Association canadienne pour l'intégration communautaire et l'Association canadienne du diabète. Vous disposez de cinq minutes chacun pour faire une déclaration liminaire, et nous allons procéder dans cet ordre.
Je fais juste remarquer que les mesures d'austérité ont commencé tôt, car nous avons peu de lumière dans la salle. C'est sur ordre du ministre Flaherty qui veut faire des économies. Nous allons essayer de rectifier ce problème le plus vite possible.
Une voix: C'est le Conseil du Trésor.
Le président: Oui, c'est le Conseil du Trésor.
Nous allons commencer avec l'Institut canadien des comptables agréés, s'il vous plaît.
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Bonjour. Je suis Bruce Flexman, président du Comité de la politique fiscale de l'ICCA et président de l'International Financial Centre of British Columbia, qui s'occupe d'attirer des investissements étrangers au Canada et en Colombie-Britannique. Au nom des 77 000 comptables agréés du Canada, je vous remercie, monsieur le président, de l'invitation à comparaître devant le comité.
Dans mes propos aujourd'hui, je vais exposer notre point de vue sur la façon d'accroître la compétitivité du Canada grâce à des mesures de deux ordres: d'une part, rendre le régime fiscal canadien plus concurrentiel, plus simple, plus efficace et efficient, et, d'autre part, assurer une gestion prudente des finances du pays.
Nous saluons l'engagement du gouvernement de réduire à 15 p. 100 d'ici 2012 le taux d'imposition sur le revenu des sociétés. L'analyse effectuée par le ministère des Finances lui-même montre que chaque réduction de 10 p. 100 des taxes sur les investissements des entreprises s'accompagne d'une augmentation de 10 p. 100 des dépenses pour les machines et équipements. La recherche indique également que la plus grande partie des impôts payés par les sociétés pèse sur les travailleurs, sous la forme de salaires inférieurs, et qu'un plus faible investissement dans les machines, les équipements et les logiciels nuit à la création d'emplois et aux salaires. De fait, le Royaume-Uni, dans son budget le plus récent, en pleine crise financière, a réduit ses taux d'imposition des sociétés.
Lorsqu'elles décident si elles vont investir, les entreprises sont guidées par leur besoin de certitude. Dans la conjoncture actuelle, il est crucial que le gouvernement affiche sa détermination de réduire les taux d'imposition des sociétés. C'est indispensable aussi pour attirer les investissements, renforcer la compétitivité canadienne et assurer la prospérité.
La complexité de notre régime fiscal joue un rôle tout aussi important lorsqu'il s'agit d'attirer les investissements. Chaque année, le Forum économique mondial mesure la compétitivité globale de 133 pays. Le rapport le plus récent du Forum fait apparaître que les taux d'imposition et à la réglementation fiscale du Canada figurent parmi les cinq plus grands facteurs dissuasifs cités par les chefs d'entreprise. Le rapport conclut que tant la lourdeur que l'impact de la fiscalité et le taux d'imposition total représentent des désavantages concurrentiels pour le Canada. Il faut simplifier le régime fiscal canadien afin d'amoindrir le fardeau que représente son observation et en réduire la complexité.
Notre mémoire fait valoir plusieurs arguments à cet égard. Permettez-moi d'en souligner deux qui ont été avalisés par le Groupe consultatif sur le régime canadien de fiscalité internationale.
Le Canada ne permet pas aux sociétés faisant partie d'un groupe de regrouper leurs déclarations fiscales, alors que cette pratique est autorisée dans plus des deux tiers des pays membres de l'OCDE. Le transfert des pertes entre sociétés d'un même groupe permettrait de réduire le fardeau des procédures administratives et de l'observation, d'améliorer les flux de trésorerie à l'intérieur d'un groupe et de favoriser l'harmonisation des régimes fiscaux fédéral et provinciaux.
Nous n'ignorons pas que dans son rapport de décembre 2009 votre comité a recommandé que le gouvernement examine les répercussions de déclarations fiscales consolidées et, effectivement, dans le budget 2010, le gouvernement fédéral s'est engagé à explorer la possibilité d'établir un régime de transfert des pertes ou de déclarations consolidées pour les groupes de sociétés. Nous exhortons le gouvernement fédéral à collaborer avec les provinces afin de permettre l'utilisation des pertes fiscales ou des crédits d'impôt au sein des groupes de sociétés.
La Règle 105, qui impose une retenue d'impôt de 15 p. 100 sur les paiements afférents aux services fournis au Canada par des non-résidents, impose également un coût considérable. Les entreprises canadiennes sont frustrées d'avoir à assumer la responsabilité administrative de l'obligation fiscale d'une autre personne. Nous pressons le gouvernement d'adopter un régime d'attestation, comme l'ont fait les États-Unis, afin de transférer du payeur au non-résident le fardeau de l'observation à l'étape de la retenue d'impôt.
J'ajoute que nous continuons de croire que des progrès ultérieurs sont nécessaires pour ce qui est de l'harmonisation des taxes de vente.
Sur la question des retraites, l'ACCA s'inquiète de l'insuffisance du système canadien de revenu de retraite et exhorte le gouvernement à mettre en place d'autres encouragements à l'épargne-retraite.
Nous saluons l'annonce récente du gouvernement de la création d'un groupe d'experts indépendant qui se penchera sur les programmes fédéraux qui encouragent l'innovation, en vue de recommander des façons de les maximiser, notamment le programme de la recherche scientifique et du développement expérimental. Au titre de ce programme, les crédits d'impôt pour investissement ne sont pleinement remboursables qu'aux petites entreprises.
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Nous pressons le gouvernement, dans le cadre de cette étude, de rendre les crédits remboursables pour toutes les entreprises qui en font la demande, quelle que soit leur taille, ou d'envisager une mesure compensatoire permettant de les porter en diminution des cotisations patronales à l'assurance-emploi.
Si nous voulons rester compétitifs et attirer les meilleurs et les plus intelligents, nous devons continuer de nous soucier du fardeau que représente l'impôt sur le revenu des particuliers pour les Canadiens. Environ la moitié des recettes fiscales du Canada provient de l'impôt sur le revenu des particuliers. C'est un taux lourd comparé aux normes internationales. Nos taux marginaux supérieurs sont élevés et s'appliquent à partir de tranches de revenu plus basses que chez la plupart de nos concurrents.
Permettez-moi de dire d'emblée que nous n'estimons pas que la solution à ce problème soit des avantages fiscaux ciblés supplémentaires. Alors que de telles mesures ciblées peuvent initialement paraître attrayantes, au bout du compte elles ne font qu'introduire plus de complexité et d'inefficience dans le régime fiscal.
Tout en reconnaissant l'impératif de la responsabilité financière, nous pensons que des réductions générales de l'impôt sur le revenu des particuliers sont préférables à des allégements fiscaux ciblés. Au fil du temps, et selon les possibilités financières, nous exhortons le gouvernement à envisager de majorer les deux tranches d'imposition supérieures et le taux qui leur est appliqué.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président, de nous avoir invités aujourd'hui.
Je suis Victor Fiume, président de l'Association canadienne des constructeurs d'habitations, et je suis accompagné de M. Vince Laberge, premier vice-président. Tant Vince que moi sommes des constructeurs de logements neufs et rénovateurs de structures anciennes. Ma société a son siège à Oshawa, en Ontario, alors que celle de Vince est basée à Edmonton, en Alberta.
Permettez-moi de commencer par résumer brièvement quelles sont, à notre avis, les perspectives du marché. L'an dernier a certainement prouvé que notre industrie contribue grandement au bien-être économique du Canada. Pour ce qui est de l'avenir, nous entrons dans une période très incertaine pour notre secteur. En témoigne le large écart dans les prévisions de la Société canadienne d'hypothèques et de logement pour les mises en chantier de maisons neuves, qu'elle chiffre entre 146 900 et 210 500 en 2011, avec une prévision ponctuelle de 176 900 démarrages. Lors d'une réunion récente du comité de la recherche économique de l'ACCH, les constructeurs estimaient qu'il y aurait 165 000 mises en chantier l'an prochain, ce qui ne fait que souligner nos craintes pour l'avenir.
Alors que nous attendions un ralentissement de l'activité résidentielle et considérons la prévision ponctuelle de la SCHL pour 2011 comme un marché sain, nous sommes très préoccupés par l'incertitude entourant cette prévision. Comme le gouverneur de la Banque du Canada l'a fait observer, il y a un risque d'une correction plus prononcée.
Nous ne pouvons tenir pour acquise l'activité future dans notre secteur et notre capacité à contribuer à la reprise économique. Un ralentissement marqué de l'activité dans le secteur du bâtiment résidentiel aurait de profondes répercussions sur toute l'économie. Il faut signaler que les fonds de roulement et les réserves dans notre secteur ont été gravement entamés l'an dernier, et nous restons affaiblis.
Sur le front de l'emploi, alors que les niveaux d'emploi ont explosé et que le nombre dépasse maintenant les niveaux d'avant la récession, cette reprise de l'emploi est restée inégale. Plus spécifiquement, nous ne voyons pas de reprise dans l'emploi des jeunes dans la tranche d'âge de 15 à 24 ans. Ce sont là les acheteurs d'un premier logement de demain et ils continuent à souffrir de piètres perspectives d'emploi, ce dont notre secteur se ressentira.
Pour ce qui est du prix des logements, les coûts imposés par les pouvoirs publics sous forme de taxes, redevances, prélèvements et autres droits d'aménagement représentent un élément majeur des majorations que l'on a vues. À plus long terme, l'abordabilité réduite du logement conduira inévitablement à un ralentissement de l'activité de construction et une création d'emplois affaiblie.
Permettez-moi maintenant de passer aux recommandations contenues dans la soumission prébudgétaire de l'ACCH. L'association a appelé le gouvernement fédéral à introduire un plafond unique et un remboursement intégral de la TPS sur les habitations neuves. En 1991, le plafond pour le remboursement intégral a été établi à 350 000 $, le point de coupure étant fixé à 450 000 $. À l'époque, le gouvernement s'était engagé à réviser ces limites au fur et à mesure de façon à refléter les changements intervenant dans l'économie et le marché du logement. Cela n'a pas été fait jusqu'à présent. Aussi, dans la plupart des marchés urbains, peu d'acheteurs d'un logement neuf sont admissibles à un remboursement intégral ou même partiel de la TPS sur leur achat. L'inaction du gouvernement à cet égard continue de nuire à l'abordabilité du logement.
En sus de l'impératif de réviser l'application de la TPS aux habitations neuves, l'ACCH a également pressé le gouvernement d'introduire une remise permanente de la TPS de 2,5 p. 100 sur la rénovation résidentielle. Cette mesure ramènerait le taux effectif de la TPS sur les dépenses de rénovation résidentielle au niveau pré-TPS, rétablissant l'équité dans l'imposition par le gouvernement fédéral des rénovations résidentielles.
Nous avons vu avec quel enthousiasme les Canadiens ont réagi au crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Celui-ci les a amenés à exiger de leurs entrepreneurs de rénovation des factures en bonne et due forme, ce qui a sérieusement entravé les activités des entrepreneurs se faisant rémunérer en espèces et sans facture. Bien conçu, un remboursement de TPS de 2,5 p. 100 sur la rénovation domiciliaire mettrait à profit cette expérience en favorisant les entrepreneurs légitimes qui paient leurs impôts et accroîtrait les recettes fiscales de l'État.
Le gouvernement fédéral doit agir de façon plus résolue et plus efficace pour combattre l'économie souterraine. Le système de déclaration des paiements contractuels actuel ne règle tout simplement pas ce problème, et même l'ARC l'a reconnu. Notre association a appelé le gouvernement à mettre en place des mesures plus efficaces qui ciblent directement les entrepreneurs opérant en argent comptant. Par exemple, toutes les entreprises, quel que soit leur chiffre d'affaires annuel, devraient être tenues d'obtenir un numéro d'entreprise. La croissance incessante de l'économie souterraine est une menace pour les entreprises légitimes, les consommateurs et l'intégrité de notre régime fiscal.
Pour terminer, je parlerai de la prochaine génération du programme fédéral écoÉNERGIE. Ce programme a été une grande réussite. Plus de 600 000 propriétaires ont effectué des évaluations de consommation énergétique et la majorité d'entre eux ont donné suite et effectué des améliorations éconergétiques. Cela représente un ménage sur 20 au Canada. Nous pensons qu'il est important de mettre à profit cet élan pour à la fois améliorer le rendement énergétique du parc résidentiel canadien et réaliser les objectifs environnementaux plus larges du gouvernement. L'ACCH espère que le prochain budget fédéral fera place à la génération suivante de cette importante initiative.
Je vous remercie.
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Merci, mesdames et messieurs.
Je suis Michael Van Pelt, et je suis président de Cardus. Je suis accompagné de mon collègue, Ray Pennings, qui est attaché supérieur de recherche et notre directeur de recherche. J'apprécie l'invitation à comparaître devant vous.
Cardus est un cercle de réflexion canadien, un institut de recherche basé à Hamilton, en Ontario. Notre mission est de renforcer l'architecture sociale du Canada.
En ce qui concerne la raison de notre présence ici aujourd'hui, cela fait quelque temps que nous observons que le Canada et les Canadiens s'en remettent de plus en plus à un nombre toujours moindre d'institutions pour résoudre les problèmes rencontrés au quotidien. Cela s'est fait largement aux dépens des nombreuses institutions intermédiaires qui font du Canada une société dynamique et florissante.
Aujourd'hui, mon collègue Ray Pennings va décrire et analyser ce défi auquel nous sommes confrontés au Canada et formuler un certain nombre de recommandations fiscales que nous voulons soumettre à la réflexion de votre comité.
Au coeur de notre recherche figure le fait qu'un noyau civique de Canadiens — environ 29 p. 100 d'entre eux — effectuent plus de 80 p. 100 des dons de charité, du bénévolat et de la participation aux diverses organisations qui composent la société. Cela est tiré des chiffres de Statistique Canada. Nous avons travaillé activement sur ces données et, en janvier ou février, nous allons publier un rapport de suivi qui examine les incidences des dons.
Nous y verrons que nous sommes passés d'un total d'environ 1,4 milliard de dollars en 2000 à plus de 3 milliards de dollars aujourd'hui, somme qui provient de seulement 15 p. 100 de donateurs. Pour illustrer ces chiffres, en 2007 le don moyen de ces 15 p. 100 était de 961 $, comparé à 227 $ venant de donateurs qui ne font pas partie de ce noyau central. Il est très clair qu'un petit groupe de Canadiens fournit le gros du soutien dont a besoin notre secteur caritatif pour poursuivre son travail.
On estime que, pour diverses raisons — j'en esquisse certaines dans le mémoire et il existe d'autres résultats de recherche — ce groupe diminue en nombre d'environ 1 à 2 p. 100 par an. Projetez cette tendance sur une décennie et il est très clair que si nous perdons de 10 à 20 p. 100 de la capacité de notre noyau civique, cela mettra gravement en péril le mode de vie que nous tenons pour acquis.
Le secteur caritatif doit être soutenu. En 2008, les reçus pour don de charité ont reculé de 5,3 p. 100. Cela intervient à un moment où les effets conjugués de la démographie, de l'immigration et de l'urbanisation poussent à la hausse le recours au secteur caritatif.
Selon nous, la façon la plus immédiate de rectifier ce problème à court terme est au moyen d'encouragements directs conférés à ceux qui donnent déjà. La recherche a montré que la petite proportion des donateurs dont les dons sont planifiés, récurrents et de montant important sont les plus susceptibles de réagir aux incitatifs.
La proposition que nous formulons ce matin est simple: ajouter une catégorie au crédit d'impôt pour don de bienfaisance de telle façon que les dons supérieurs à 450 $ donneraient lieu à un crédit d'impôt de 42 p. 100. Nous estimons que c'est la façon la plus efficace de soutenir les organisations caritatives car les avantages iront à ceux qui donnent déjà, ceux dont la recherche démontre qu'ils sont les plus susceptibles de donner un peu plus. La proposition est facile à comprendre et facile à communiquer, vu la structure actuelle des dons caritatifs.
Le coût estimatif est de 300 millions à 400 millions de dollars. L'an dernier, vous vous en souviendrez, nous avons proposé de remplacer les 29 p. 100 par 42 p. 100. Cette idée a été favorablement accueillie un peu partout. L'objection était le coût. En proposant le seuil de 450 $, nous diminuons le coût de plus de la moitié et je vous rappelle que ces avantages vont directement à ceux qui donnent.
Voilà la substance de notre recommandation. Nous répondrons volontiers à vos questions.
Merci.
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis Perrin Beatty. Je suis le président et le directeur général de la Chambre de commerce du Canada.
[Français]
C'est un plaisir pour moi de présenter le point de vue de la Chambre de commerce du Canada et de ses quelque 200 000 membres qui oeuvrent dans tous les secteurs de l'économie, qui sont présents dans toutes les régions du Canada et qui emploient des millions de Canadiens et de Canadiennes.
[Traduction]
Comme vous le savez, le réseau de la Chambre canadienne représente la plus vaste association d'entreprises du Canada, puisqu'elle représente près de 200 000 entreprises de toutes tailles et de tous les secteurs de l'économie, et ce dans toutes les régions du pays. Nos membres créent les emplois, paient les impôts, alimentent la croissance et contribuent le leadership qui nous donne la qualité de vie dont nous jouissons dans notre pays.
Nous avons été en tête du mouvement qui a appelé nos dirigeants politiques à collaborer en vue d'une stratégie claire visant à stimuler l'économie, à assurer l'accès à du crédit abordable et à jeter les fondements de la croissance économique et de la compétitivité à long terme, et nous en avons observé les résultats. L'économie canadienne a mieux résisté à la crise financière économique que la plupart des pays industrialisés et a orchestré une reprise impressionnante. En quatre trimestres seulement, l'économie a récupéré toute la production et les emplois perdus au cours de la récession. Nul autre pays du G-7 ne peut s'en targuer.
Cependant, après le redémarrage spectaculaire, les chiffres de PIB du deuxième trimestre ont trahi un ralentissement de la reprise et les chiffes les plus récents le confirment. La perspective économique mondiale de court terme reste incertaine et notre économie fait face à de forts courants contraires sous forme d'une faible demande américaine et d'un surendettement des ménages canadiens.
Le redémarrage de l'emploi exige une vigilance et un leadership continus. Dans notre mémoire, nous pressons le gouvernement fédéral de poursuivre l'exécution des plans de relance existants. Il est essentiel de garder le cap financier afin de renforcer la confiance des consommateurs et investisseurs. Nous soulignons également l'importance d'un retour à l'équilibre budgétaire à moyen terme. En effet, une dette publique élevée et croissante, si elle n'était pas maîtrisée, ferait grimper les taux d'intérêt, drainerait l'épargne nationale et menacerait notre prospérité économique future.
La mise à jour économique et financière du mois d'octobre a réitéré la promesse du gouvernement d'équilibrer ses comptes d'ici l'exercice 2015-2016. Ce résultat ne peut être tenu pour acquis. Le gouvernement devra tenir ses engagements de laisser les mesures de relance temporaires expirer le 31 mars 2011 et de limiter l'augmentation des dépenses de programme à une moyenne d'environ 2 p. 100 par an à compter de l'exercice 2011-2012.
La possibilité d'entamer la dette rétrécit rapidement face à une population vieillissante et une croissance plus lente de la main-d'oeuvre, facteurs qui exerceront des pressions considérables sur les deniers de l'État. Pour relever ces défis, nous devons nous attaquer à des obstacles structurels à la croissance qui ne datent pas d'hier. Aujourd'hui plus que jamais, il faut faire preuve d'initiative et de courage afin de démanteler les barrières internes aux échanges et à la mobilité et supprimer les restrictions à l'investissement étranger, le chevauchement des réglementations et les contre-incitations au travail du système de soutien du revenu.
En outre, un régime fiscal mieux adapté et plus efficient gonflerait le potentiel de croissance à long terme de l'économie. Des taux marginaux d'imposition du revenu des particuliers élevés découragent les gens de travailler, d'épargner et d'investir et les entrepreneurs de prendre des risques. Face au ralentissement de l'augmentation de la main-d'oeuvre canadienne, notre régime d'imposition sur le revenu des particuliers doit être concurrentiel afin que nous puissions conserver, attirer et développer l'une des main-d'oeuvre les plus qualifiées et les plus productives du monde. C'est pourquoi il est crucial de continuer à mettre l'accent sur la maîtrise des dépenses de façon à reconquérir notre flexibilité financière et d'alléger sensiblement l'impôt sur le revenu des particuliers.
Monsieur le président, majorer l'impôt sur le revenu des entreprises ou revenir sur les réductions de l'impôt des sociétés promises afin de lever des recettes supplémentaires est économiquement destructeur. Les entreprises contribuent de façon primordiale à la croissance économique en investissant et en embauchant pour accroître leur capacité de production. Les paroles lancées à la légère au sujet d'une annulation de réductions peuvent amener les entreprises à annuler leurs plans. Pour fonctionner et investir avec confiance, les entreprises ont besoin de certitude et de prévisibilité. Les parlementaires doivent tenir parole.
Monsieur le président, on estime que l'abandon de la réduction prévue de trois points du taux fédéral général d'imposition du revenu des sociétés entraînerait à long terme la perte de 47 milliards de dollars d'investissements et de 233 000 emplois. Nous devons veiller aussi à ce que le régime fiscal canadien soit juste, simple et efficient.
Monsieur le président, il en coûte aux entreprises des dizaines de milliards de dollars chaque année pour se conformer à leurs obligations fiscales, la part du lion de ce fardeau pesant sur les petites et moyennes entreprises. Ces coûts résultent d'une paperasserie excessive qui est le fruit de la complexité du régime fiscal, de modifications fréquentes de la législation fiscale, de règles divergentes d'une juridiction à l'autre et des vérifications multiples conduites par des juridictions différentes.
Monsieur le président, j'ai conscience que le temps m'est compté. Je vais peut-être m'en tenir là, et je me ferai un plaisir de répondre aux questions que pourraient avoir les membres du comité.
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Monsieur le président, je me nomme Ken Kobly et je suis le président et directeur général de l'Alberta Chambers of Commerce. Je suis accompagné de Don Oszli, notre président sortant.
Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du comité, de cette invitation à vous faire part de notre position, consistant à préconiser le rétablissement de la déduction pour amortissement accéléré pour les sables bitumineux et son extension aux investissements dans la transformation des ressources.
En guise d'introduction, l'Alberta Chambers of Commerce est une fédération bénévole de 124 chambres de commerce locales de la province de l'Alberta lesquelles, à leur tour, représentent plus de 22 000 entreprises. En outre, toutes les chambres de l'Alberta sont fières d'être membres de la Chambre de commerce du Canada. L'Alberta Chambers of Commerce est la plus grande association d'entreprises en Alberta. Nous comptons parmi nos membres des petites, moyennes et grosses entreprises. Nos politiques sont déterminées à la base, étant élaborées, transmises et avalisées par nos chambres locales; par conséquent, elles reflètent les opinions des entreprises membres. Chaque entreprise albertaine, et j'oserais même dire du Canada, est concernée par le dynamisme de notre secteur pétrolier. Qu'il s'agisse des travailleurs venant de Terre-Neuve ou des produits manufacturés venant de l'Ontario, le secteur pétrolier exerce un énorme effet stimulant sur l'économie canadienne toute entière.
Nous voulons vous encourager tout particulièrement aujourd'hui à rétablir la déduction pour amortissement accéléré à l'égard des investissements dans les sables bitumineux et à l'élargir en outre aux usines de valorisation marchande de l'industrie pétrochimique. La DAA avait été introduite initialement en 1996 pour encourager l'investissement dans les sables bitumineux. Elle s'est avérée être un excellent stimulant. Cependant, elle a été supprimée par le budget 2007 ce qui, conjugué à la crise économique majeure qui sévit depuis 2008, a entraîné la mise en veilleuse de presque tous les grands projets de construction industrielle. De fait, avant l'effondrement des prix du pétrole, les dépenses prévues dépassaient 150 milliards de dollars. Aujourd'hui, cependant, un optimisme prudent se fait jour dans le secteur et le gouvernement est en mesure d'ajouter un encouragement supplémentaire à cet optimisme en rétablissant la DAC.
Si l'on regarde les chiffres, la construction d'une usine de valorisation entraîne les retombées économiques suivantes.
Le coût en capital d'une usine de valorisation est d'environ 5 milliards de dollars. La durée du chantier, qui intervient après une phase d'étude et de planification de 18 mois, est d'environ quatre ans. Vous pouvez donc voir que la dépense s'étend sur au moins cinq ans et demi avant le premier dollar de revenu de production. Au cours de la phase de construction, 3 500 emplois sont créés pour toute la durée de quatre ans du chantier. Le salaire moyen au cours de cette période est de 75 000 $ par an. Cela génère plus de 263 millions de dollars de revenus d'emploi par an, de même que 42 millions de dollars en impôt fédéral sur le revenu des particuliers. En sus des impôts fédéraux perçus, il en résulte également un avantage pour toutes les provinces puisqu'environ 44 p. 100 des emplois créés par l'investissement dans les sables bitumineux se situent en dehors de l'Alberta. Cela produit également le chiffre estimatif de 195 millions de dollars de recettes de l'impôt sur les sociétés perçus auprès des entreprises de construction travaillant sur le projet. Ces chiffres montrent que pendant les cinq années et demie initiales après l'approbation d'un projet de valorisation, le Trésor fédéral est le grand gagnant du point de vue de l'impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés perçu. Nous n'avons pas englobé dans ces chiffres d'effet multiplicateur sur l'économie dû à cette dépense additionnelle.
L'amortissement du capital est une dépense déductible en vertu de la Loi de l'impôt sur le revenu, déduction dont dispose chaque entreprise canadienne pour l'aider à récupérer une partie du coût de l'acquisition d'équipement. La déduction pour amortissement permet à une entreprise de déduire chaque année de son revenu une partie de son investissement dans des biens d'immobilisation, réduisant ainsi sa facture fiscale d'un pourcentage donné du coût d'immobilisation.
La DAA est très semblable. La différence entre les deux est la durée de récupération de la portion du coût d'immobilisation. Comme son nom l'indique, la déduction pour amortissement accéléré autorise cette récupération un peu plus rapidement.
Cependant, en fin de compte, le coût pour le Trésor fédéral est le même, comme le relève une étude du ministère des Finances de 2001 réalisée par Ketchum, Lavigne et Plumber. Pour réitérer ce qui a été dit plus tôt, il faut attendre au moins cinq ans et demi avant que le moindre revenu soit dégagé par le projet et que le premier sou de déduction pour amortissement soit réclamé. En outre, la DAA ne s'applique que dans la mesure où le projet concerné est profitable. Ce n'est pas une subvention. Ainsi que les auteurs de ce rapport l'ont très justement fait remarquer, il n'y a là qu'un décalage dans le temps.
Je me nomme Anna MacQuarrie. Je représente l'Association canadienne pour l'intégration communautaire, la fédération nationale qui milite en faveur des personnes atteintes de déficiences intellectuelles et leurs familles.
Je suis ravie d'être ici aujourd'hui. Cela me permet de commencer par vous remercier tous de la ratification par le Canada de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées intervenue le 11 mars de cette année. Cela a été un jour de fierté et certainement un tournant pour ce qui est des droits des personnes handicapées au Canada. Si elle est véritablement mise en oeuvre, elle pourrait faire une véritable différence dans la vie des Canadiens ayant une déficience.
Nos propositions budgétaires cette année privilégient la lutte contre les taux de pauvreté ahurissants et persistants que connaissent les Canadiens handicapés. Si l'on regarde à travers les pays aujourd'hui, nous voyons que les adultes en âge de travailler atteints de déficiences intellectuelles sont presque trois fois plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les Canadiens sans handicap en âge de travailler. Quelque 45,5 p. 100 des personnes atteintes de déficiences intellectuelles en âge de travailler sont tributaires de l'aide sociale provinciale ou territoriale. Leur taux d'emploi est abyssal. Nous savons que le taux d'emploi des adultes en âge de travailler n'est que d'un tiers de celui des personnes sans déficience et que le revenu moyen des actifs est inférieur à la moitié du revenu de ceux qui n'ont pas de handicap.
La vérité est qu'au Canada nous avons fait en sorte que la pauvreté soit le résultat le plus probable de la vie avec une invalidité.
Nous savons qu'une dynamique s'est enclenchée pour rectifier ces problèmes. Fin 2009, le comité sénatorial permanent, dans son rapport « Les trois fronts de lutte contre l'exclusion », ainsi que le rapport du Comité des finances, ont préconisé que le crédit d'impôt pour personnes handicapées devienne remboursable. Le Comité des finances est allé jusqu'à recommander l'aménagement du régime enregistré d'épargne-invalidité relativement à la capacité juridique des personnes ayant une déficience intellectuelle. Nous vous remercions de ces recommandations et nous exhortons le comité et le gouvernement du Canada à les mettre en oeuvre et à agir.
Nous préconisons qu'un crédit d'impôt remboursable offert aux personnes handicapées à faible revenu soit la première étape d'une stratégie plus large de réforme du revenu. Pour guider cette réforme, nous préconisons la mise sur pied d'un comité consultatif qui relèverait du ministre des Finances et du ministre des Ressources humaines et Développement des compétences et qui serait chargé d'explorer les options sur le plan de la lutte contre la pauvreté, de la réforme du revenu et du rôle fédéral dans le soutien du revenu des personnes handicapées.
En outre, nous encourageons le gouvernement du Canada à prendre des mesures concrètes pour donner véritablement effet à la Convention relative aux droits des personnes handicapées. La ratification n'est que la première étape; il nous faut maintenant nous attaquer à la tâche probablement la plus difficile, soit son application concrète dans nos collectivités.
Enfin, pour mener à bien les tâches ci-dessus, nous avons besoin d'une stratégie robuste et exhaustive de collecte des données sur les personnes handicapées. L'enquête qui servait à cela dans le passé — l'Enquête sur la participation et les limitations d'activités, plus couramment appelée EPLA — a été supprimée.
Nous sommes en concertation avec le gouvernement. Nous savons qu'une nouvelle stratégie de collecte de données est en cours d'élaboration. Une telle stratégie exigera un investissement considérable de temps et de ressources si l'on ne veut pas perdre des données. Nous ne voulons pas nous apercevoir dans quatre ou cinq ans que nous ne savons pas ce que vivent les personnes handicapées dans ce pays parce que nous n'avons pas les données requises pour le comprendre.
Je vous remercie.
Je vous remercie de me donner l'occasion de participer aux consultations prébudgétaires du comité. J'aurais souhaité être porteur de meilleures nouvelles concernant la lutte contre le diabète, mais ce n'est pas le cas.
Aujourd'hui, trois millions de Canadiens sont diabétiques. Les taux de diabète au Canada ont doublé au cours des 10 dernières années et on prévoit qu'ils vont presque doubler de nouveau d'ici 2020.
Au cours de la prochaine décennie, nous prévoyons une hausse de 67 p. 100 du nombre de diabétiques en Alberta et de 62 p. 100 en Colombie-Britannique. Si ces statistiques n'étaient déjà pas suffisamment inquiétantes, le Center for Disease Control a estimé dans un rapport récent qu'une personne sur trois aux États-Unis sera diabétique d'ici 2050.
Ces chiffres sont terrifiants, mais l'impact économique du diabète sur notre système de santé et notre économie est lui aussi inquiétant. Le coût du diabète au Canada s'élève actuellement à 12,2 milliards de dollars par an, et devrait atteindre 17 milliards de dollars d'ici la fin de la décennie. En 2020, l'impact économique du diabète au Canada aura augmenté de plus de 130 p. 100 par rapport à l'an 2000.
Si, comme le CDC le prévoit aux États-Unis, le Canada devait atteindre le niveau d'un diabétique sur trois d'ici 2050, le coût du diabète au Canada s'élèvera à 54 milliards de dollars par an. Les choses sont donc claires: nous connaissons au Canada une épidémie de diabète, et elle va en empirant. Il est indéniable que cette épidémie représente non seulement un grave péril pour la santé de millions de Canadiens mais qu'elle menace aussi la viabilité de notre système de santé et notre prospérité économique future.
Nos recommandations aujourd'hui visent non seulement à améliorer la santé des Canadiens mais aussi celle de notre économie. Quatre-vingt pour cent des dépenses causées par le diabète sont imputables au traitement des complications associées à la maladie plutôt qu'au traitement et à la prise en charge du diabète lui-même. Ces complications graves et potentiellement fatales comprennent l'insuffisance rénale, la crise cardiaque, l'accident vasculaire cérébrale et l'amputation des membres. Par conséquent, si nous voulons réduire l'impact économique et alléger le fardeau du diabète, nous devons nous attacher à préserver la santé des diabétiques afin de prévenir, ou tout du moins retarder, l'apparition de ces graves complications.
Notre mémoire contient trois recommandations que nous adressons au comité. Cependant, je vais aujourd'hui concentrer mon propos sur notre première recommandation, soit l'octroi d'un crédit d'impôt fédéral à ceux atteints de maladie chronique comme le diabète.
La difficulté majeure rencontrée par les diabétiques est le coût des médicaments et des appareils dont ils ont besoin pour autogérer efficacement leur maladie. Les personnes atteintes d'une maladie chronique doivent payer de leur poche des dépenses de santé trois fois supérieures à celles d'un Canadien moyen. Les dépenses courantes d'un diabétique de type 2 au Canada s'élèvent en moyenne à 2 400 $ par an. Ce chiffre est de 3 500 $ au Nouveau-Brunswick.
Les diabétiques font partie des personnes les moins à même de faire face à ces dépenses. De fait, 57 p. 100 des diabétiques n'ont pas la capacité financière d'appliquer le traitement prescrit pour la gestion de leur maladie. De ce fait, bon nombre d'entre eux développent de graves complications aboutissant à une dégradation de leur état de santé et un décès prématuré.
Plus de 6 000 Canadiennes et Canadiens décèdent chaque mois des suites du diabète. Pour placer ce chiffre en perspective, l'équivalente de la population de Devon, en Alberta, décède chaque mois des suites du diabète.
Le crédit d'impôt pour personnes handicapées compenserait une partie de ces dépenses courantes et donnerait les moyens à un plus grand nombre de diabétiques au Canada de prévenir l'apparition de ces complications secondaires. Lors de son instauration, ce crédit d'impôt était limité aux personnes répondant à des critères d'admissibilité très précis fondés sur une déficience physique grave. Cependant, depuis lors, les critères ont été élargis afin de prendre en compte l'évolution des besoins et de la santé de la population, notamment des personnes souffrant d'une maladie mentale et de celles ayant besoin de soins thérapeutiques essentiels au maintien de la vie. Cependant, seule une proportion minime des Canadiens diabétiques est admissible à ce crédit d'impôt.
Je pose donc au comité cette question: Pourquoi une personne diabétique doit-elle attendre de perdre un membre ou d'être sous dialyse pour bénéficier de ce crédit d'impôt? Ne serait-il pas plus judicieux d'ouvrir droit à ce crédit d'impôt en amont, afin que les diabétiques puissent autogérer efficacement leur maladie et par-là même prévenir l'amputation ou d'autres interventions de soins actifs? L'élargissement de ce crédit d'impôt contribuerait non seulement à éviter des souffrances inutiles mais ferait en outre économiser des sommes considérables dans le budget de la santé.
Je vous remercie de votre attention.
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Merci beaucoup. Je vais partager mon temps avec M. Brison.
J'apprécie que vous soyez tous venus aujourd'hui nous faire part de vos vues dans le cadre des consultations prébudgétaires. Je sais combien de travail vous consacrez à votre préparation. Par souci de transparence, sachez que j'ai siégé pendant 11 ans au conseil d'administration de la Chambre de commerce du Canada et en ai été la présidente en 2003-2004. Je me suis donc trouvée à votre place, amenée à comparaître ici pour tâcher de convaincre le gouvernement de faire certaines choses.
Ma première question s'adresse à M. Beatty, de la Chambre de commerce du Canada. Dans votre discours ce matin, vous avez parlé d'un retour à l'équilibre budgétaire. Je me souviens à quel point, au cours de mes 11 années à la Chambre de commerce du Canada, nous avons travaillé pour pousser le gouvernement à faire précisément cela.
Nous connaissons à l'heure actuelle un très gros déficit. Je suppose que le gouvernement actuel est celui qui dépense et emprunte le plus de toute l'histoire du Canada, et nous nous inquiétons de la santé financière et économique de notre pays.
J'ai relevé dans votre discours que vous préconisez de poursuivre les baisses de l'impôt sur les sociétés. Je me souviens que, lorsque j'étais au conseil en 2000, le taux d'imposition réel était d'environ 28 p. 100. Il est maintenant tombé à 18 p. 100 et vous demandez au gouvernement d'emprunter — d'emprunter de l'argent — et de gonfler encore notre déficit et notre dette pour préserver ces baisses d'impôt. Je trouve un peu paradoxal que vous demandiez à ce gouvernement de continuer à accumuler les dettes et les déficits, à emprunter, pour financer ces baisses d'impôt.
J'ai remarqué aujourd'hui sur votre site Internet que vous posez cette question: « Pensez-vous que la Mise à jour financière récente engage le Canada dans la bonne direction? » Plus de la moitié ont répondu non, ils ne pensent pas qu'il va dans la bonne direction.
Vous demandez donc à ce gouvernement de persévérer avec les réductions de l'impôt sur les sociétés. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi, à cet instant précis, votre conseil et vos 175 000 entreprises membres veulent aller dans cette direction alors qu'en fait vous prônez très fortement, et je cite vos propres termes, « la vigilance et le leadership » en vue d'assurer une économie forte?
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Excusez-moi, j'essaie juste de répondre à votre question.
Le gouvernement libéral avait raison de faire cela. Et d'ailleurs cette mesure était préconisée par la Chambre de commerce du Canada pendant que vous y siégiez. Nous réclamions un meilleur traitement fiscal des entreprises afin d'améliorer notre compétitivité dans le monde. La même politique a été suivie ensuite par les conservateurs. Mais les autres pays ne sont pas restés immobiles. D'autres pays continuent d'améliorer leur compétitivité fiscale.
Ce qui est crucial pour nous, si nous voulons sortir de la récession que nous avons connue et faire que le secteur privé devienne le moteur de la croissance, c'est que le secteur privé investisse, ce qui va créer de nouveaux emplois et garantir notre compétitivité.
Le Parlement s'est prononcé à ce sujet. Le Parlement a inscrit dans la loi ces réductions d'impôt promises. Les entreprises ont pris des engagements sur la base de cette promesse du Parlement lui-même.
D'aucuns disent aujourd'hui que le Parlement devrait renier ses engagements. Mais faire cela serait entamer très profondément la confiance et saperait la croissance au Canada.
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Je suis heureux que vous ayez posé la question, au cas où vous en douteriez, car je suis ravi d'avoir l'occasion d'y répondre.
Vous avez soulevé deux questions. La première est de savoir si nous devrions baisser les impôts à ce stade et si cela nuira à la situation financière du Canada. Nous avons appelé le gouvernement à mettre en place un programme qui nous ramènera à l'équilibre en l'espace de cinq ans et nous mettra en mesure de commencer de nouveau à rembourser la dette. Pour cela, il faut encourager la croissance économique et limiter les nouvelles dépenses.
Si nous voulons encourager la croissance économique, nous devons rétablir la confiance des entreprises. Nous devons encourager les entreprises à embaucher, à investir dans les nouvelles technologies et à investir dans la R-D.
Nous ne ferons pas cela si nous manquons à notre promesse, si après avoir pris l'engagement sur la base duquel les entreprises ont planifié, se fiant à la décision du Parlement, nous faisons soudainement marche arrière et infligeons aux entreprises 5 ou 6 milliards de dollars d'impôt de plus.
Vous avez ensuite évoqué l'assurance-emploi.
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Merci, monsieur le président.
C'est quand même amusant de voir l'ancienne présidente de la Chambre de commerce du Canada discuter avec le nouveau président qui, pour sa part, a longtemps été ministre, ici.
Vous avez été ministre d'État responsable du Conseil du Trésor, puis ministre du Revenu national, et tout cela avant 1993. Vous savez donc très bien comment ça fonctionne. Je me posais à peu près les mêmes questions, mais selon un autre point de vue. Dès les trois ou quatre premiers paragraphes de votre mémoire, vous nous servez une mise en garde. Vous notez qu'il pourrait y avoir des vents contraires et, selon le Conference Board, une baisse de confiance de la part des consommateurs pour un deuxième mois consécutif.
Vous semblez recommander la vigilance et considérer que la reprise économique n'est pas nécessairement au rendez-vous. Du moins, elle n'est assurément pas au même rendez-vous partout au Canada. Par contre, vous parlez tout de suite après de ce que va générer l'allégement de la dette et du déficit. Puis, il y a comme un espace. Je ne sais pas combien de pages il manque entre le quatrième et le cinquième paragraphe, mais c'est comme si c'était chose faite. Je suis toujours impressionné par le fait que vous représentez 175 000 entreprises et 325 chambres de commerce. Ça représente beaucoup de monde et de PME, au Québec. Au cours d'une autre vie, j'ai moi aussi fait le tour des chambres de commerce du Québec.
Quelle recommandation devrait-on faire au gouvernement, en vue d'éviter à tout prix les vents forts, les vents contraires? Par exemple, si on décide de réduire les impôts des entreprises, tout le monde va freiner et on va se retrouver, tôt ou tard, la tête dans le tableau de bord. J'ai l'impression que vous omettez l'année qui vient, pour ce qui est de la conjoncture économique.
Je vous donne une minute pour commenter ces propos.
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Je vous souhaite un bon retour.
Nous apprécions tous les mémoires présentés aujourd'hui, mais je dois rectifier quelques inexactitudes dans la question que Mme Coady vous a posée. De fait, nous nous souvenons tous qu'en dollars réels, le déficit libéral à l'époque était trois fois supérieur à celui d'aujourd'hui, il importe de ne pas le perdre de vue. Vous aurez beau répéter cette contre-vérité, elle n'en deviendra pas vraie pour autant.
Les libéraux continuent de prétendre que nous empruntons pour exécuter un allégement fiscal imposé par la loi, et il faut souligner qu'il est bien « imposé par la loi ». Ils ne cessent de brandir ce chiffre de 6 milliards de dollars dont nous savons bien sûr aujourd'hui qu'il est erroné. Il n'a jamais été exact. Vous étiez plus précis, monsieur Beatty, lorsque vous avez parlé de 5 à 6 milliards de dollars. En fait, la baisse des recettes serait d'environ 4,5 milliards de dollars. Mais rappelons au comité que les libéraux, avec leurs promesses, ont probablement dépensé 10 fois ce chiffre au cours des dernières semaines.
Ils se lamentent également au sujet de la gravité de l'augmentation de cinq cents de l'AE. Et nous vous remercions, et j'apprécie la mise au point insistante de votre groupe lorsque vous rappelez qu'au lieu d'opter pour les 15 cents recommandés, nous nous sommes limités à cinq cents, et nous vous remercions de votre soutien à cet égard. Mais Dieu sait combien l'année de travail de 45 jours que les libéraux préconisaient nous aurait coûté.
Passons rapidement à autre chose. Les provinces doivent et ont convenu de... et ma province de l'Alberta — monsieur Kobly, vous l'apprécierez — a beaucoup fait pour alléger l'impôt. L'Ontario aussi. Beaucoup de gens se plaignent des taux d'imposition provinciaux élevés. De fait, permettez-moi de lire une citation d'un discours du 2 octobre de cette année:
Les lourds impôts frappant l'investissement sont de lourds impôts frappant la productivité. La Nouvelle-Écosse connaît aussi les taux d'imposition des sociétés les plus élevés du pays, avec notamment le taux marginal réel sur les nouveaux investissements le plus fort, à 11,2 p. 100. Nos taux provinciaux d'imposition des sociétés sont supérieurs de 6 p. 100 à ceux du Nouveau-Brunswick.
L'homme politique qui a prononcé de discours est en fait notre bon ami, Scott Brison.
Quelle est la différence entre les impôts provinciaux et les impôts fédéraux? Ils frappent toujours vos membres. Y a-t-il une différence?
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Exactement — amputation des membres, crise cardiaque, accident cardiovasculaire et cécité.
C'est cet aspect que le gouvernement doit privilégier au cours de la prochaine décennie, soit veiller à ce que ces personnes restent en bonne santé. Sinon, cela mettra en péril la viabilité de nos systèmes de santé à travers le Canada...
Nous serons à Terre-Neuve à la fin du mois pour publier ce modèle. La province a de loin le pire résultat du pays et cela va réellement menacer la capacité de la province de financer les soins de santé si elle ne prend pas des mesures radicales pour endiguer le flot et fournir des services aux diabétiques.
En Alberta, par exemple, l'assurance-maladie ne couvre pas les bâtonnets diagnostiques, qui permettent aux gens de suivre leur taux de glycémie. C'est l'une des choses que la province doit faire.
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Je vais rester dans le même sujet. Je vais continuer à profiter de la présence du représentant d'une association qui lutte contre ce qui est actuellement l'une des plus graves maladies. Celle-ci est en croissance dans notre pays, pour les raisons qu'on vient d'évoquer.
Si on parle du cycle des budgets et des négociations au fédéral, c'est-à-dire de 2014, il s'agit d'un avenir assez rapproché. On achève l'exercice 2010-2011. C'est donc pour demain, dans la perspective de l'administration publique. On doit renégocier les ententes existantes. Ça se fait en effet par l'intermédiaire d'ententes. La santé est de compétence provinciale, mais depuis une quarantaine d'années, le fédéral conclut des ententes avec les provinces en cette matière.
Un fait que vous avez mentionné m'a fait sursauter. Je pense que mon ami Ted Menzies a dit plus tôt qu'on connaissait tous quelqu'un qui souffrait de cette maladie. Mon père en est mort. C'est donc une maladie que je connais bien. Vous avez dit que dans certaines provinces, on ne payait même pas les tests qui permettent de contrôler le taux de glycémie. C'est exact?
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C'est juste. Un certain nombre de provinces ne le font pas — le Nouveau-Brunswick, l'Alberta. Certaines autres provinces ne couvrent pas une partie des médicaments recommandés par les lignes directrices de pratique clinique de l'Association canadienne du diabète. De fait, la moyenne est qu'environ 14 sur 30 des médicaments sont couverts.
En outre, l'un des outils les plus importants des diabétiques est la pompe à insuline. Ces pompes transforment la vie et sauvent des vies. Dans ce pays, nous n'avons que trois provinces qui couvrent les pompes à insuline. Ces pompes coûtent entre 6 000 $ et 10 000 $ à l'achat. La plupart des diabétiques n'ont pas les moyens de payer cela, et dans les provinces comme l'Ontario et d'autres qui les remboursent, nous avons constaté une amélioration très nette des résultats pour la santé des personnes qui y ont accès.
C'est un réel investissement dans les gens, car nous savons que s'ils ne suivent pas leur traitement, et 57 p. 100 n'en ont pas les moyens, ils vont développer une série de complications...
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Ça va être ma dernière question, parce que j'aimerais aborder un autre sujet avec Mme MacQuarrie.
Au début des années 1960, le NPD a fait valoir le principe d'une assurance-maladie universelle, publique, gratuite. On prenait surtout en considération l'hospitalisation. Or il y a un paradoxe dans votre analyse. Une personne qui n'est pas suffisamment soignée à la maison au moyen de médicaments parce que leur coût n'est pas défrayé va éventuellement être hospitalisée. Dans le contexte hospitalier, par contre, tout sera payé. Il y a donc une sorte de perversion paradoxale dans le système. Pour la province, du moins, on est pratiquement incité à trouver une solution pour l'avenir. L'entente avec le fédéral couvrirait l'hospitalisation, ce qui correspond à la vision de la médecine d'il y a 50 ans, mais on envisagerait aussi pour l'avenir que la médecine ambulatoire fasse carrément partie de nos préoccupations quotidiennes.
Autrement dit, en vue de la négociation de 2014, ne devrait-on pas veiller à ce que les médicaments, les tests et ainsi de suite fassent obligatoirement partie de ce qui est négocié, et à ce que les sommes versées couvrent cela aussi?
Mon temps est limité. J'aimerais passer à M. Beatty, un ancien ministre de la santé. J'apprécie le travail que vous avez accompli il y a longtemps dans la lutte contre la pauvreté.
Monsieur Beatty, vous dites qu'il nous faut « tenir notre promesse » dans le cadre de votre... Je pense qu'il est très important de tenir parole. Particulièrement aujourd'hui, dans un Parlement dysfonctionnel, on juge les gens sur leur parole.
Dans le budget, le gouvernement proposait initialement une majoration de l'AE trois fois supérieure à ce qu'il offre aujourd'hui. Il semble qu'il ait maintenant décidé de se limiter à un tiers de la majoration de l'AE, alors accordons-lui le crédit de cette décision.
Ce qui s'est réellement passé, c'est que l'on a créé une crise ou une alarme, et maintenant que l'on a réglé ce problème créé de toutes pièces en premier lieu, il faudrait inscrire cela au crédit du gouvernement.
Comment voyez-vous les signaux envoyés aux entreprises par l'annonce d'une majoration de l'AE trois fois supérieure à celle actuellement proposée?
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D'accord. Ma dernière question s'adresse à mes amis comptables agréés et peut-être à la Chambre de commerce.
Depuis que je suis là, chaque année on nous dit qu'il faut simplifier le régime fiscal. Ensuite, certains de vos collègues nous disent qu'il nous faut une DAA, qu'il faut élargir ces barèmes, qu'il faut un crédit d'impôt pour rénovation domiciliaire, un crédit d'impôt pour ceci, un allégement fiscal pour cela. Vous ne pouvez jouer sur les deux tableaux à la fois. Vous ne pouvez avoir un régime fiscal simplifié et puis des entreprises et des particuliers qui réclament toutes sortes de changements à la déclaration d'impôt. À mon avis, cela ajoute à la complexité.
Est-ce que votre organisation — et je m'adresse pour le moment aux comptables — a passé en revue la législation fiscale, un recueil épais de neuf pouces, pour repérer les choses qu'il faut changer, qu'il faut supprimer pour simplifier? Au lieu de seulement parler de réduire le taux d'imposition sur le revenu des particuliers, est-ce qu'il faut apporter d'autres changements? Est-ce que votre organisation a mis sur le papier ces changements et les a soumis au gouvernement?
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C'est une très bonne question, car vous avez raison, les gens parlent de simplification, mais dès que l'on s'attaque à un programme en particulier, on rencontre de la résistance.
Dans nos recommandations nous avons esquissé quelques possibilités de simplification qui produiraient un gros impact. Il est certainement important de parachever l'harmonisation des taxes de vente. L'un de nos membres a fait une étude montrant qu'au Canada une entreprise d'envergure nationale peut avoir affaire à 295 règles fiscales différentes, ce qui est bien de la complexité. Tout mouvement vers l'harmonisation sera utile à cet égard.
Nous avons parlé de la consolidation des pertes et des transferts de pertes, un sujet qui a fait l'objet d'une recommandation de votre comité au gouvernement. La retenue fiscale — un certain nombre de contribuables doivent l'effectuer et assumer les obligations fiscales d'une autre partie.
En ce qui concerne l'impôt sur le revenu des particuliers, je pense qu'il faudrait fait une analyse rigoureuse pour voir si la fiscalité est la meilleure façon d'acheminer les prestations. Je pense qu'un économiste vous dirait non dans bien des cas.
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Donc, le fait que nous ayons le plus gros déficit de l'histoire du Canada ne devrait pas nous inquiéter? De fait, vous dites que la réduction du déficit est parfaitement sur les rails. Mais le fait est que ce ministre des Finances est passé à côté de tous les objectifs relatifs au déficit qu'il a fixés.
Cela dit, lorsque vous parlez de rompre les promesses, lorsque le premier ministre parlait de restreindre les dépenses, avant de devenir premier ministre, et qu'il a gonflé les dépenses de 18 p. 100 au cours des trois premières années, plongeant le Canada dans un déficit avant même la crise, avez-vous passé des annonces disant: « Monsieur le premier ministre, ne manquez pas à votre parole »? Lorsque le premier ministre a dit: « Je ne taxerai pas les fiducies de revenu » et a fait ensuite précisément cela, plongeant nombre de vos membres dans le désarroi à un moment très difficile, avez-vous passé des annonces disant: « Monsieur le premier ministre, n'enfreignez pas votre parole »? Lorsque le premier ministre a assuré qu'il n'y aurait pas de déficit — avec beaucoup d'emphase — et a plongé ensuite le Canada dans le plus gros déficit de son histoire, avez-vous passé des annonces disant: « N'enfreignez pas votre parole »?
Je vais prendre le dernier tour et poser une question complémentaire de manière tout aussi amicale.
Des voix: Oh, oh!
Le président: J'aimerais poser une question complémentaire à celles de M. Carrier.
Monsieur Kobly, nous nous connaissons bien vous et moi, mais je vous demande de prêter très grande attention à ces questions, car si notre comité va recommander ce que vous souhaitez, je pense que la Chambre de commerce de l'Alberta, la Chambre de commerce d'Edmonton et la Chambre de commerce nationale auront à répondre à la question sur le coût financier à court terme et vous pourrez donne cette réponse plus tard si vous voulez. Mais il y aura un coût financier immédiat. Je pense qu'il faut le dire carrément.
Votre argument est qu'il s'agit simplement d'un report d'impôt et que vous finirez par le payer à long terme. J'accepte cet argument, mais vous devez nous dire quel est le coût financier initial, de combien d'années sera le report, et ensuite vous devrez établir l'avantage économique. Je pense que c'est une très bonne idée de nous avoir remis une lettre de Building Trades of Alberta. Celle-ci fera manifestement plus d'effet sur mes collègues que la Chambre de commerce de l'Alberta ne pourrait peut-être avoir seule. Je pense donc qu'il y a là un très bon partenariat. Vous pouvez répondre maintenant ou vous pourrez le faire plus tard, mais je pense qu'il vous faut donner au comité les réponses à ces questions.
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Merci, monsieur le président.
Vu le court préavis que nous avons eu de notre comparution, nous avons essayé mais pas eu le temps de rassembler cette information pour le comité, et nous allons continuer à y travailler pour vous indiquer quel est le coût effectif de ce report d'impôt. Encore une fois, c'est un simple décalage dans le temps.
Il se trouve aussi, pour renforcer l'argument, que le gouvernement fédéral perçoit des impôts sur le revenu des particuliers et des sociétés pendant cinq ans avant qu'intervienne la moindre possibilité pour lui de devoir débourser pour la déduction pour amortissement accéléré.
Nous nous engageons à vous fournir ces renseignements.
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D'accord. J'apprécie. Nous entamons nos délibérations sur les recommandations après le congé de novembre, soit dans une semaine et demie environ. Si vous pouviez nous procurer cela le plus vite possible, nous apprécierions.
Je m'adresse maintenant aux comptables agréés. J'apprécie votre exposé. Il contient beaucoup de bonnes recommandations. Je me joins à mon collègue, M. Wallace, pour demander des recommandations en vue de la simplification du système. Mais j'aimerais avoir votre avis sur les taux de la déduction pour amortissement, car beaucoup d'associations industrielles et d'autres les considèrent comme un instrument de stimulation économique. De fait, même certains économistes ayant comparu devant le comité ont dit qu'ils pourraient bien être le meilleur changement à apporter au régime fiscal pour stimuler la croissance économique. Mais à vos yeux les taux doivent correspondre à la véritable durée de vie économique de l'équipement.
Ceux qui se sont opposés dans le passé à la modification des taux de la DA ont argué qu'ils doivent correspondre à la durée de vie économique du bien. Mais ces gens-là, comme Jay Myers des Manufacturiers et Exportateurs du Canada, disent qu'en réalité les taux tels qu'ils sont appliqués aujourd'hui par le gouvernement ne correspondent pas adéquatement à la durée de vie économique d'un bien. J'aimerais que vous nous en disiez peut-être un peu plus sur la recommandation figurant dans votre mémoire.
:
Nous poursuivons avec notre deuxième panel, poursuivant nos consultations prébudgétaires pour 2010-2011.
Nous souhaitons la bienvenue à tous les témoins. Notre dernier panel comprend six organisations. En fait, c'est la dernière audition de témoins, et vous êtes donc dans la situation enviable de pouvoir exercer le plus d'influence avant nos délibérations.
Nous avons six organisations.
[Français]
Il y a, premièrement, des représentants de la Ville de Lebel-sur-Quévillon. Bienvenue.
[Traduction]
Nous avons la Business Tax Reform Coalition, l'Association pulmonaire du Canada, l'Association canadienne du gaz, l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale et l'Association canadienne de l'industrie de la chimie.
[Français]
Vous aurez cinq minutes pour faire votre présentation.
On va commencer par les gens de la Ville de Lebel-sur-Quévillon.
:
Bonjour. Mon nom est Gérald Lemoyne. Je suis maire de la ville de Lebel-sur-Quévillon, une ville forestière monoindustrielle qui a subi les secousses de la crise forestière. Ce matin, je témoignerai de ce que veut dire, dans la vraie vie, vivre les secousses d'une crise comme celle qui nous touche.
Dans un premier temps, je vais vous présenter le contexte. Lebel-sur-Quévillon est une ville monoindustrielle dite isolée: nos plus proches voisins sont situés à plus de 100 km. C'est une ville qui a été créée avec la construction d'une usine de pâtes et papiers en 1966. La route a été construite, la ville a été construite, l'usine a été construite, et la ville a vécu au rythme de l'industrie forestière pendant toutes ces années. Il y a aussi, à proximité, une usine de sciage qui a été construite en 1975. À la fin des années 1960, une autre usine de sciage, qui appartenait à une autre compagnie et qui est maintenant la propriété d'AbitibiBowater, a vu le jour à une quinzaine de kilomètres. Les travailleurs demeurent chez nous, à Lebel-sur-Quévillon. C'est donc un milieu fortement axé sur l'industrie forestière. Jusqu'en 2005, c'était une ville où le niveau de salaire et les revenus par famille étaient parmi les plus hauts au Canada.
En 2005, on apprenait, par les journalistes, que Domtar venait d'annoncer la fermeture des usines, soit l'usine de sciage et l'usine de pâtes et papiers. Cela a été fait d'un coup sec, sans aucune annonce préalable, sans aucune autre discussion. Il y a eu perte de 700 emplois dans un milieu isolé. Tout cela est arrivé il y a bientôt cinq ans, à la fin de novembre. Quand ce genre de chose arrive, c'est une catastrophe. C'est une catastrophe économique, mais c'est d'abord une catastrophe humaine.
Imaginez-vous un travailleur qui pense à prendre sa retraite et qui croit que ses enfants pourront travailler au même endroit que lui. Ce genre d'événement survient et non seulement il a perdu son emploi, mais sa maison s'en trouve automatiquement dévalorisée. Donc, tout s'écroule autour de lui.
L'économie locale, qui s'appuie sur la forêt, a elle aussi subi un dur coup. Il y a aussi des problèmes liés à tout ça. Dans un milieu comme le nôtre, quand ces choses-là arrivent, on appréhende les problèmes sociaux qui peuvent en découler.
C'était la mise en contexte. Puisque je n'ai que cinq minutes, je vais tenter d'être bref.
Ce matin, on est ici pour vous dire quelles devraient être les interventions du gouvernement fédéral. Nous sommes ceux qui subissent les conséquences de ces fermetures, et les interventions du gouvernement fédéral ne nous apparaissent certainement pas suffisantes. Il y a des priorités qui doivent être établies, dont l'aide aux personnes, aux gens de Lebel-sur-Quévillon.
Je vous soumettrai mon propre cas. Je suis un travailleur d'usine; je ne suis pas un maire qui gagne honorablement sa vie en tant que maire. J'ai contribué à l'assurance-emploi pendant 40 ans, mais lorsque j'ai perdu mon emploi, je n'ai pas eu droit à une seule journée d'assurance-emploi. L'aide aux personnes est certainement une priorité dans des cas comme ceux-là, tout comme l'est l'aide à la communauté, l'aide à la relance et à la diversification et, bien que ce soit un aspect souvent négligé, l'accompagnement. Les gouvernements supérieurs devraient nous accompagner pour trouver des solutions. Il y a aussi le soutien financier à nos projets. Il y a des moyens pour éviter que ces catastrophes n'arrivent, des moyens de prévention. Dans l'industrie des pâtes et papiers et dans l'industrie forestière, il y a, par exemple, la recherche et le développement, la réduction des coûts de la fibre et des autres coûts, et l'intégration du bois de sciage, du papier et de l'énergie. Il faut favoriser l'intégration de ces activités.
Quand on parle d'intégration des activités, il ne s'agit pas nécessairement de fusionner deux usines en une; ce n'est pas de cela qu'on parle du tout. On peut convertir des usines dans la production de produits qui ont peut-être un meilleur avenir et promouvoir la construction à partir du bois. C'est aussi un aspect important. Au Québec, au Canada, on a une forêt, une industrie forestière qui a été un des grands fleurons de notre économie, et une façon de relancer cette industrie est sûrement, entre autres, de faire la promotion de la construction à partir du bois.
C'est tout pour l'instant.
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Merci, monsieur Rajotte et membres du comité. Je me nomme Roger Larson. Je travail pour l'Institut canadien des engrais.
Je m'exprime ici aujourd'hui au nom de la Business Tax Reform Coalition, qui comprend neuf associations: la nôtre, l'Association canadienne de l'industrie de la chimie, l'Association canadienne de l'industrie des plastiques, l'Association canadienne des producteurs d'acier, l'Association canadienne des producteurs pétroliers, l'Association des produits forestiers du Canada, l'Association canadienne de l'industrie du caoutchouc, l'Association minière du Canada et l'Institut canadien des produits pétroliers.
Collectivement, nous représentons des fabricants réalisant un chiffre d'affaires de plus de 320 milliards de dollars, exportant pour plus de 210 milliards de dollars et employant directement 1,4 million de personnes. La coalition est caractérisée par le fait que nous avons un consensus sur les enjeux les plus importants auxquels nos secteurs sont confrontés.
Nous remercions le comité de l'invitation à présenter nos recommandations.
Étant donné les défis auxquels les secteurs canadiens des ressources naturelles, de la fabrication et de l'exportation sont confrontés à l'échelle mondiale, la Coalition d'entreprises sur la réforme de la fiscalité des sociétés est d'avis que le Comité permanent des finances doit se concentrer sur des mesures stratégiques qui feront en sorte que l'industrie canadienne sera suffisamment pourvue pour faire face à ce qui sera incontestablement une concurrence plus féroce et ce dans des conditions d'incertitude économique.
Nous avons des besoins de politiques encourageant l'investissement. L'industrie manufacturière a besoin d'un avantage concurrentiel clair sur ses concurrents étrangers si elle veut attirer les capitaux nécessaires aux nouveaux investissements dans des technologies plus écologiques et plus productives et créer des emplois pour les Canadiens.
La prolongation de la déduction pour amortissement accéléré pour au moins cinq ans représentera le seul signal qui compte pour les investisseurs. Elle encouragera le renouvellement indispensable des équipements et l'acquisition des meilleures technologies disponibles pour améliorer la productivité et réaliser les objectifs environnementaux, des défis primordiaux pour le Canada. Et elle stimulera des investissements supplémentaires, avec un impact à long terme nul sur les recettes fiscales du Canada.
En outre, le ministère des Finances du Canada a besoin de conseils avisés et d'une capacité d'analyse rigoureuse pour appuyer la fabrication et la transformation à valeur ajoutée des ressources naturelles. Au sein de l'administration fédérale, le poste consultatif indépendant de plus haut niveau en matière de politique économique est celui de l'économiste invité Clifford Clark à Finances Canada, qui est de rang équivalent à celui de sous-ministre adjoint. La connaissance de la concurrence mondiale est cruciale, et c'est pourquoi nous recommandons la nomination d'un spécialiste de la transformation des richesses naturelles comme prochain économiste invité Clifford Clark.
En conclusion, nous pressons le comité de recommander la prolongation de la déduction pour amortissement accéléré pendant au moins cinq ans afin d'aider les Canadiens à livrer concurrence pour les nouveaux investissements sur le marché mondial. La création d'un avantage sur le plan de l'investissement contribuera à réaliser plusieurs objectifs stratégiques, notamment l'amélioration de la productivité et de la performance environnementale, et encouragera le développement de chaînes de produits à valeur ajoutée, ce qui aidera le Canada à asseoir sa place sur le marché mondial. Cette mesure, avec le maintien de la réduction à 15 p. 100 de l'impôt sur les sociétés annoncée pour 2012, favorisera la compétitivité à long terme des industries canadiennes de fabrication et de transformation axées sur les ressources naturelles.
Merci.
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Bonjour. Je suis Christopher Wilson, le directeur des affaires publiques et de l'action militante à l'Association pulmonaire du Canada. Je suis accompagné du Dr Andrew Halayko, qui est le président du comité de recherche de notre pendant médical, la Société canadienne de thoracologie.
Nous voulons aujourd'hui souligner l'urgence d'un accroissement de l'aide fédérale à des recherches cliniques pratiques sur les maladies respiratoires. Trois raisons font que cela devrait être une priorité sanitaire nationale.
Premièrement, l'incidence des maladies respiratoires telles que l'asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique, ou MPOC, augmente à l'échelle nationale, à l'heure où d'autres maladies comme le cancer, le cancer du sein et les maladies cardiaques reculent.
Deuxièmement, les maladies pulmonaires coûtent très cher en termes humains et économiques. Elles touchent plus de six millions de Canadiens et frappent indifféremment toutes les classes sociales et les deux sexes. L'asthme est la première cause de visite en salle d'urgence des enfants et la MPOC, de toutes les grandes maladies, est la première cause d'hospitalisations répétées, exigeant souvent l'admission dans des unités de soins intensives coûteuses. Le cancer du poumon connaît de loin le plus fort taux de mortalité de tous les cancers.
Le coût économique annuel des maladies pulmonaires est estimé à 15 milliards de dollars au bas mot, si l'on additionne le coût des traitement, les pertes de productivité et les décès prématurés.
Troisièmement, l'investissement actuel dans la recherche sur les maladies respiratoires est loin de suffire si l'on veut réduire le lourd fardeau économique et sanitaire des maladies pulmonaires. Les maladies respiratoires représentent 10 p. 100 de toutes les maladies au Canada mais ne bénéficient que de 4,5 p. 100 des crédits de recherche alloués par les Instituts de recherche en santé du Canada, les IRSC.
Par comparaison, les maladies cardiovasculaires et le cancer, qui ne représentent qu'une portion légèrement supérieure de toutes les maladies — 12 p. 100 chacune — reçoivent des parts bien plus grandes des crédits de recherche: deux fois et demie et quatre fois supérieures, respectivement.
Le niveau actuel du financement limite grandement l'impact de notre recherche et menace notre capacité à former et conserver les chercheurs cliniciens de talent dont le Canada a besoin.
Que proposons-nous pour le budget fédéral? Une augmentation en 2011-2012 de 10 millions de dollars des crédits à la recherche sur les maladies respiratoires, pour passer du chiffre de 36 millions de dollars actuels à 46 millions de dollars, le supplément servant exclusivement à des recherches pratiques qui donneront lieu à des améliorations des soins et des résultats pour les patients. Nous recommandons également des majorations au cours des cinq prochaines années afin de porter ce financement à un niveau correspondant au fardeau de ces maladies.
Je réalise qu'il peut paraître étrange de revendiquer de plus gros investissements dans la recherche à l'heure où la réduction du déficit est à l'ordre du jour. Cependant, nous considérons notre proposition comme un investissement rentable qui aidera à maîtriser l'envolée des coûts de santé grâce à une gestion plus efficace des maladies respiratoires.
Pour vous donner une idée de ce que la recherche axée sur le patient peut accomplir, j'aimerais céder la parole à mon collègue.
J'aimerais commencer par souligner que la recherche dont nous parlons est probablement très différente de ce que vous imaginez.
C'est un travail qui traduit le savoir produit par la recherche fondamentale en améliorations réelles et précoces du soin des patients et réduit les hospitalisations. Pour illustrer les avantages tangibles de la recherche axée sur le patient, j'aimerais vous donner un exemple qui concerne le traitement de la MPOC.
Cette maladie débilitante, qui comprend l'emphysème et la bronchite chronique, commence en milieu de vie et cause une invalidité croissante au fil des décennies. Elle rend les patients très susceptibles à des épisodes fréquents de maladie aiguë grave. Mon collègue Christopher a vu sa propre mère décéder de la MPOC.
La MPOC engendre une demande soutenue de services médicaux et exerce un effet négatif de long terme sur la productivité économique et ,à l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement unique de la maladie. Heureusement, de nouvelles recherches menées par une équipe de Canadiens a produit des avancées dans le soin de la MPOC. L'équipe a mis au point un nouveau programme d'autogestion à domicile. C'est une alternative au traitement traditionnel faisant appel à des services de réadaptation hospitaliers.
Le programme assure l'éducation des patients, désigne un gestionnaire de cas clinique et les malades surveillent leurs propres symptômes et prennent les décisions sur leur activité physique lors des exercices de réadaptation. Les résultats de ce programme sont frappants: 50 p. 100 d'hospitalisations en moins, 45 p. 100 d'exacerbations en moins et 73 p. 100 de consultations médicales en urgence de moins.
Il réduit aussi le coût du traitement par patient du chiffre impressionnant de 38 p. 100. Cet exemple montre les fruits de la recherche pratique, et c'est le type de recherche que nous promouvons. Nous pensons qu'elle rapportera autant qu'elle coûte.
Pour conclure, nous exhortons le Comité des finances à approuver l'accroissement de l'investissement dans la santé respiratoire et la recherche proposé par l'Association pulmonaire du Canada. Un investissement aujourd'hui rapportera d'énormes dividendes à l'avenir.
Merci.
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Merci, monsieur le président et membres du comité, de votre invitation.
Je suis Timothy Egan, président de l'Association canadienne du gaz. Je suis accompagné de ma collègue, Alicia Milner, présidente de l'Alliance canadienne de véhicules au gaz naturel.
L'une de nos missions intéresse les transports. Si vous avez des questions à ce sujet, avec votre permission je demanderai à Alicia de répondre.
Je vais vous parler un peu de notre produit, puis vous dire qui nous sommes et ensuite très rapidement expliquer ce que nous demandons.
Premièrement, le gaz naturel est ce que nous appelons le combustible fondamental du Canada. Il satisfait plus de 30 p. 100 de nos besoins énergétiques. Il fait vivre des milliers de travailleurs et rapporte environ 30 millions de dollars par an en revenus d'exportation. On en trouve de plus en plus en abondance dans tout le pays. Il est propre, il n'est pas une source primaire de particules. Il présente un faible profil de gaz à effet de serre et la diversité de ses utilisations lui confère d'autres avantages écologiques. Il est versatile.
À travers le pays, plus de six millions de clients canadiens consomment du gaz naturel. Ces six millions de compteurs représentent bien plus de la moitié de la population canadienne. Son prix est abordable. Grâce à son abondance, à des marchés des produirs de base robustes et à une technologie efficiente et de coût compétitif, il est à la portée de tous les Canadiens. Il est également une source d'énergie fiable, grâce à un vaste réseau de gazoducs, et il est sûr, le Canada étant l'un des chefs de file mondial de la production, du transport, de la livraison et de l'utilisation du gaz naturel dans les meilleures conditions de sécurité.
Voilà le produit.
Qui sommes-nous? L'Association canadienne du gaz est le principal réseau de sociétés de distribution à travers le pays, réseau qui fournit les services énergétiques à ces 6,2 millions de clients que j'ai évoqués. Encore une fois, cela fait plus de la moitié de la population canadienne. Nous représentons également les sociétés de transmission, les fabricants et fournisseurs.
Comme je l'ai mentionné, le gaz naturel est le combustible fondamental. Il satisfait 30 p. 100 des besoins énergétiques du Canada, étant principalement acheminé par nos systèmes de distribution.
Cela dit, que faisons-nous et pourquoi comparaissons-nous ici? Tout d'abord, notre objectif est d'éduquer les Canadiens au sujet du gaz naturel et des services énergétiques que nous leur offrons.
Deuxièmement, nous voulons promouvoir des initiatives favorisant la durabilité et l'efficience grâce à l'emploi de notre produit. Nous sommes l'un des fondateurs et partenaires engagés dans une initiative appelée QUEST — systèmes d'énergie de qualité pour les villes de demain. Elle rassemble des organisations écologistes, des groupes communautaires, d'autres représentants de l'industrie énergétique, des universitaires, et vise à élaborer et mettre au point des systèmes énergétiques communautaires intégrés à travers le pays. Elle s'efforce de récupérer une grande partie de l'énergie contenue dans les déchets et d'améliorer notre efficience énergétique d'ensemble.
Troisièmement, nous promouvons des initiatives qui favorisent l'innovation et l'efficience, telle qu'une initiative nouvelle que nous avons récemment lancée appelée ATI, l'initiative de technologie avancée. Il s'agit là d'une entreprise de coopération entre nos membres qui mettent en commun leurs ressources pour explorer les possibilités technologiques nouvelles pour l'emploi du gaz naturel à travers le pays.
Quatrièmement, nous promouvons l'utilisation du gaz naturel dans de nouvelles applications, telles que le transport et la génération d'électricité, là où il n'a traditionnellement pas été autant utilisé que d'autres combustibles.
Enfin, nous voulons sensibiliser au fait que le gaz naturel est le combustible fondamental du système énergétique canadien, non seulement pour aujourd'hui mais aussi pour demain.
Nous demandons trois choses aujourd'hui.
Premièrement, nous aimerions voir prolongés et affinés les programmes d'efficience écoÉNERGIE actuels de RNCan. Ce sont là des initiatives visant le déploiement et l'application de technologies éconergétiques. Ces programmes existent depuis des années, et nombre d'entre eux pourraient prendre fin. Nous pensons qu'il faudrait les maintenir.
Deuxièmement, nous pensons qu'il y aurait lieu de créer une nouvelle initiative dans le cadre d'écoÉNERGIE, qui s'appellerait programme de collectivités écoÉNERGÉTIQUES. J'ai mentionné l'initiative QUEST. De nombreux efforts sont entrepris par nos sociétés membres et d'autres à travers le pays pour promouvoir des systèmes énergétiques communautaires intégrés. Nombre de ces plans ne peuvent voir le jour aujourd'hui, à cause d'une série d'obstacles à la mise en oeuvre, tels que les règles de planification municipales et les cadres réglementaires. Nous avons besoin de soutien pour organiser une série de projets vitrines afin de voir comment ces obstacles peuvent être surmontés.
Troisièmement, nous recherchons des mesures de soutien pour encourager l'utilisation du gaz naturel par les camions de transport routier et de desserte locale, soit des mesures de soutien ciblant très précisément un parc de véhicules de transport fortement émetteurs.
Je termine là-dessus, monsieur le président. Je vous remercie.
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Merci de votre invitation à comparaître aujourd'hui devant le comité.
Je me nomme Kate McInturff, et je suis directrice exécutive de l'ACFAI. Nous sommes une alliance d'organisations de tout le pays oeuvrant pour le bien-être des femmes au Canada.
J'ai trois choses à vous dire aujourd'hui: ne dépensez pas plus, dépensez mieux; lorsque vous dépensez pour les femmes, vous dépensez mieux; et suivez l'argent.
Ainsi, ne dépensez pas plus, dépensez mieux. Les contribuables canadiens veulent et méritent un budget qui répond à leurs besoins aujourd'hui et leur assure un meilleur avenir. Un budget qui néglige les besoins de plus de la moitié de la population canadienne est économiquement non viable et trahit le manquement du gouvernement à son obligation de satisfaire les besoins fondamentaux de sa population.
Je ne suis pas ici aujourd'hui pour réclamer une réattribution extraordinaire des ressources à un groupe d'intérêt particulier. Les femmes ne sont pas un intérêt particulier. Elles ne sont pas une petite collectivité ayant des préoccupations particulières. Elles sont la moitié de la population canadienne et elles ont précisément les mêmes intérêts que l'autre moitié de la population canadienne — assurer à tous les Canadiens un avenir marqué par la sécurité, la prospérité, la durabilité et la compassion.
Je ne suis pas venue ici demander que des ressources suffisantes soient allouées lors du prochain exercice pour autoriser les femmes à jouir pleinement de leurs droits humains fondamentaux d'un bout à l'autre du pays, même si j'en serais ravie. Je suis ici pour demander que lorsque vous dépensez pour la relance économique, vous le fassiez de manière à joindre plus que le quart des femmes du Canada; que lorsque vous accordez des allégements d'impôt pour soulager et soutenir, vous le fassiez de manière à joindre plus qu'un quart des femmes du Canada; et lorsque vous réduisez les dépenses, vous le fassiez d'une manière qui défavorise moins de femmes.
Si vous pouvez augmenter l'accès des femmes à une vie économique sûre et durable, tout le monde y gagne, car lorsque vous dépensez pour les femmes, vous dépensez mieux. À l'échelle mondiale, l'accroissement de l'emploi des femmes dans le monde développé a plus contribué à la croissance du PIB que la montée en puissance des économies de la Chine et de l'Inde combinées. Dans le secteur privé, de grandes sociétés, comme par exemple PricewaterhouseCoopers, ont reconnu qu'une meilleure égalité des sexes accroît leur productivité et leur compétitivité. Pourtant, avec toutes les dépenses consacrées à l'infrastructure physique et militaire, il n'y a pas eu de dépenses correspondantes pour l'infrastructure sociale, des dépenses qui profiteraient à plus qu'aux 20 p. 100 de femmes employées dans l'industrie de la construction, par exemple, des dépenses qui profiteraient aux enseignantes, aux infirmières et fournisseuses de services.
Je vais vous donner un exemple. Les dépenses pour la garde d'enfants et l'éducation de la prime enfance apportent des avantages non seulement à ceux employés dans le secteur — qui sont principalement des femmes — mais rapportent aussi des avantages économiques multiples.
Premièrement, ces dépenses éliminent le plus gros obstacle de tous à la participation des femmes à l'économie formelle, des femmes dans lesquelles nous avons déjà investi par le biais de la formation et de l'éducation.
Deuxièmement, il est prouvé que cela améliore considérablement les résultats scolaires de tous les enfants, et en particulier ceux de milieu pauvre, qui ont accès à cette éducation précoce, accroissant ainsi la probabilité qu'ils achèvent leurs études secondaires et fassent des études collégiales et universitaires, tout cela produisant une main-d'oeuvre plus compétitive pour l'avenir.
Troisièmement, la recherche démontre que pour chaque dollar investi dans l'éducation préscolaire pour tous les enfants, deux dollars au minimum reviennent dans la caisse publique. Et pour chaque dollar dépensé pour l'éducation préscolaire des enfants démunis, le retour est de huit dollars. Ce n'est qu'un exemple de l'impact positif sur la croissance économique et le bien-être de tous les Canadiens exercé par les dépenses consacrées aux femmes.
Enfin, comment savoir que vous dépensez dans l'intérêt des femmes et que vous dépensez mieux? Suivez l'argent. Appliquez les recommandations du rapport de 2009 de la vérificatrice générale sur l'analyse sexospécifique. La mise en oeuvre des recommandations du rapport dans le cadre du processus budgétaire et de toutes les autres politiques financières et économiques ouvrira un espace évident à des dépenses plus efficaces, des dépenses produisant des résultats pour les femmes aussi bien que les hommes.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président et membres du comité.
Je suis Richard Paton, le président de l'Association canadienne de l'industrie de la chimie. Je suis accompagné de David Podruzny, vice-président chargé des affaires économiques et commerciales.
Notre association s'appelait anciennement l'Association canadienne des fabricants de produits chimiques et il est agréable de voir que M. Rajotte a effectué la transition à notre nouveau nom. Nous avons apporté ce changement afin de mieux représenter la totalité de l'industrie chimique au Canada, qui est une industrie de 24 milliards de dollars comptant 50 grosses sociétés dans tout le pays.
J'ai présenté à peu près le même exposé pendant maintenant quatre années de suite, mettant l'accent sur la déduction pour amortissement accéléré. Nous ne perdons pas l'objectif de vue chez nous. C'est la même présentation que celle faite par Roger Larson.
Je dois reconnaître qu'au cours des 10 dernières années nous avons beaucoup progressé sur le plan de l'imposition des sociétés. J'ai comparu devant votre comité il y a huit ou 10 ans pour parler de la surtaxe et de l'impôt sur le capital et de l'impératif d'une baisse des taux d'imposition des sociétés. Nous avons réalisé beaucoup de progrès, sous deux gouvernements, dans ce domaine.
Cependant, je dois faire remarquer qu'au cours des quatre dernières années nous n'avons guère progressé sur le plan de la déduction pour amortissement accéléré.
Je me souviens que M. Rajotte présidait un excellent comité, le Comité de l'industrie, qui a formulé une recommandation à l'unanimité. Je crois que la première recommandation dans ce rapport préconisait un aménagement de la déduction pour amortissement accéléré. Nous avons vu quelques changements dans les budgets ultérieurs, mais toujours assorti de limites de temps qui n'étaient pas favorables à notre industrie.
Vous verrez dans notre mémoire un diagramme que nous avons commencé à utiliser il y a plusieurs années pour plaider notre cause, et qui montre qu'à moins que la déduction pour amortissement accéléré ne soit disponible pour une durée de cinq ans, elle ne nous sert à rien. Il faut compter cinq ans pour passer du stade de la planification d'un investissement majeur à celui de la réalisation.
C'est l'une des questions qui revient au fil des ans: Pourquoi faut-il que ce soit pour cinq ans? Ce diagramme a été conçu expressément pour expliquer cela à votre comité, il y a quelques années.
L'autre question — et vous avez vu la documentation que nous avons distribuée — est de savoir comment cela fonctionne. Quelque chose d'aussi technique que la déduction pour amortissement n'est pas facile à expliquer, mais vous pourrez lire notre mémoire. Je vais plutôt parler des opportunités.
Nous sommes à un stade de la période de reprise où il faut faire redémarrer l'investissement dans le secteur privé. Nous sommes une industrie à forte capitalisation, tout comme le secteur des engrais et beaucoup d'autres industries axées sur les ressources naturelles. Je pense que les baisses de l'impôt sur les sociétés au fil des ans nous ont aidés à survivre et à soutenir la concurrence dans ce climat mondial très difficile dans lequel nous opérons. Cependant, il nous faut investir massivement dans les équipements.
Ce diagramme que nous avons fourni illustre la différence de traitement fiscal d'un investissement de 100 millions de dollars, avec la règle actuelle de 30 p. 100 de la valeur résiduelle, par opposition à l'amortissement de 50 p. 100 en ligne droite, ce que représente à toutes fins pratiques la déduction pour amortissement accéléré. Si vous suivez les chiffres, vous pouvez voir que dans un cas, soit avec la déduction de 30 p. 100 de la valeur résiduelle — une méthode avec laquelle il faut littéralement une éternité pour amortir son investissement — au cours d'une période de trois ans on peut déduire 58,3 millions de dollars, les autres 42 millions de dollars étant imposés. Avec la méthode de la déduction pour amortissement accéléré, sur ces trois années vous déduisez pratiquement 100 millions de dollars, ce qui laisse aux entreprises un flux de trésorerie de 10 millions de dollars.
J'aimerais réellement passer quelques temps à féliciter Kate McInturff de l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale. Il est rafraîchissant de voir exprimer ici la perspective féminine, alors qu'il y a tant d'hommes en chemise cravate et veston autour de la table.
L'on nous a parlé de la pauvreté. L'on nous a parlé du sort des enfants. L'on nous a rappelé que 70 p. 100 des emplois aujourd'hui exigent une instruction postsecondaire, et cela va passer très prochainement à 77 p. 100. Toutes ces choses doivent commencer tôt. Nos mécanismes s'en remettent aux femmes comme premières soignantes, et nous avons besoin de les soutenir. L'analyse sexospécifique est un merveilleux concept, mais je ne l'ai jamais vu à l'oeuvre. Je pense qu'il faut réellement mettre les gens au pied du mur.
Je suis heureux que vous ayez soulevé cet aspect. Je ne sais pas si une analyse sexospécifique est effectuée de tous les projets de loi qui devraient en faire l'objet, mais vous devez rappeler au gouvernement que c'est un engagement que nous avons pris et que c'est obligatoire.
Les femmes, à titre de filles, sont plus proches de leur père et mère que les fils. Cela signifie que les femmes semblent être aussi les premières à devoir abandonner le travail rémunéré pour prendre soin de leur famille.
Dans quelle mesure importe-t-il que nous reconnaissions de diverses façons ce travail non rémunéré? Quelles recommandations aimeriez-vous répéter ou ajouter?
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Merci de cette question.
Je pense que ceux qui appartiennent à ce que l'on appelle la génération sandwich sont absolument confrontés à une crise. Ce sont des hommes et femmes — je suis membre de cette génération — qui doivent s'occuper à la fois de parents âgés et de jeunes enfants. La recherche démontre que le fardeau des soins repose de manière disproportionnée sur les épaules des femmes, à raison du simple au double si l'on comptabilise les heures consacrées par les femmes à ces soins.
Je ne veux pas m'attarder sur les garderies, mais c'est l'une des raisons pour lesquelles les garderies sont si importantes, tout comme le congé familial rémunéré et ainsi de suite. Ce n'est pas une aumône de plus pour les femmes ou un supplément à ce que nous pensons être les responsabilités élémentaires de toute personne envers sa famille. Nous parlons là de femmes instruites dans lesquelles nous avons investi.
Pour prendre mon propre cas, le gouvernement du Canada a investi — je n'aime guère l'avouer — des dizaines de milliers de dollars dans mon éducation. Je suis titulaire d'un doctorat canadien. Vous avez tous dépensé beaucoup d'argent pour moi. Si je me retire de l'économie et commence à faire du travail non rémunéré, c'est réellement une mauvaise attribution de ressources.
Il s'agit donc de réfléchir à cela sous l'angle d'une meilleure répartition des ressources de façon à ce que les membres de cette génération sandwich puissent continuer à faire du travail rémunéré tout en bénéficiant des soutiens voulus pour qu'ils puissent s'occuper également de leurs parents et de leurs enfants.
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Merci. Je suis avec vous.
Le temps nous est compté, et j'aimerais donc passer rapidement à l'Association pulmonaire du Canada.
Vous avez mentionné les IRSC. Ils ont été créés en remplacement du Conseil de la recherche médicale, principalement parce que ce dernier était un club de vieux copains qui poursuivaient leurs projets favoris. Une bonne partie des choses nouvelles et importantes ne les intéressait pas. De fait, le Parlement a laissé passer une occasion de créer les IRSC... Mais qu'ils aient des comptes à rendre au Parlement, au moins périodiquement, disons tous les trois ans.
Vous avez ranimé les vieux fantômes en disant que peut-être les IRSC ont perdu de vue les priorités des Canadiens, ce qui est inquiétant.
Je vous accorde les derniers instants qui me restent pour répondre.
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Mesdames McInturff et Lahey, j'ai pensé moi aussi, en vous voyant parmi des chimistes, des gens de l'industrie gazière et des hommes d'affaires, que c'était une mauvaise distribution, mais finalement, je me suis dit que c'était une bonne chose, que votre témoignage leur ferait peut-être du bien, de même qu'au gouvernement. En effet, s'il y a un domaine où ce dernier est champion, aussi bien à l'interne qu'à l'échelle internationale, c'est bien en matière de renforcement de stéréotypes nocifs sur la situation des femmes. Quoi qu'il en soit, je vous remercie d'être venues témoigner devant nous.
Vous comprendrez que je vais surtout adresser mes remarques aux gens de Lebel-sur-Quévillon. Quand on ferme une usine à Sainte-Thérèse ou à Boisbriand, on démolit, on fait un centre commercial et ça s'arrête là. Mais quand on ferme une usine dans une ville monoindustrielle et isolée comme la vôtre, on voit ce que ça donne.
Vous êtes accompagné de M. Bouchard, qui est propriétaire d'un dépanneur. Je me demande, monsieur Bouchard, si vous en êtes réduit à faire crédit à vos clients. Ça doit être difficile d'être propriétaire d'un dépanneur à Lebel-sur-Quévillon. À quoi ressemble la situation d'un propriétaire de PME dans une ville comme celle-là?
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Oui, on a fait une offre pour acheter l'usine. Or, on veut faire les choses différemment de ce qui a été fait auparavant. Si on veut continuer de faire ce qui a été fait dans l'industrie papetière au cours des dernières décennies, on peut nous offrir de l'aide. Cependant, si on fait les mêmes choses de la même manière, on va aboutir à la même place.
Notre projet de relance, qui mise sur la production d'énergie, est différent. Même si on forme une petite communauté, on a payé pour faire de la recherche afin de trouver si, à partir de la forêt ou de la production papetière — évidemment, cela peut varier —, on était capable de faire d'autres produits, par exemple dans le domaine pharmaceutique. On est une petite communauté, mais on a payé des chercheurs qui ont trouvé des produits qui pouvaient être fabriqués.
Effectivement, on a besoin de l'aide du gouvernement. Au moment où l'on se parle, on a un projet qui vise à relancer l'usine de pâtes et papiers qui nécessite des investissements de l'ordre de 200 millions de dollars. Il est évident que l'on ne sera pas capables de puiser ces fonds à même le budget municipal de Lebel-sur-Quévillon.
Bien sûr, il y a une entreprise qui est avec nous dans ce projet. On ne peut pas faire ça à nous seuls. Néanmoins, compte tenu des investissements qu'il y a à faire, on a besoin de l'aide des gouvernements supérieurs.
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Non. En 2005, quand on a annoncé la fermeture de l'usine, les gens ont fait une demande d'assurance-emploi. On leur a dit qu'ils ne pouvaient pas recevoir de prestations d'assurance-emploi puisqu'ils étaient en lockout. Cette fermeture est survenue au cours d'une négociation de convention collective. Or, même l'employeur disait qu'il ne s'agissait pas d'un lockout, mais bien d'une fermeture pour des raisons économiques.
Trois années plus tard, en 2008, quand la compagnie Domtar a annoncé une fermeture définitive, les gens ont fait une autre demande d'assurance-emploi, ne se croyant assurément plus en lockout. Malheureusement, on n'était pas admissibles, parce que l'on n'avait pas contribué à l'assurance-emploi au cours des 104 semaines précédentes. C'est certain que l'on n'y a pas contribué, puisqu'on ne travaillait pas.
Il y a plein de gens qui, comme moi, ont contribué à l'assurance-emploi toute leur vie active et qui, malheureusement, n'ont pas pu recevoir cette aide qui, bien qu'elle n'eût été qu'un pansement, aurait été fort utile.
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Nous sommes une petite communauté isolée qui a une population d'environ 3 300 habitants. À Lebel-sur-Quévillon et aux alentours, 1 000 emplois ont été perdus dans l'industrie forestière. Vous comprendrez l'ampleur de la catastrophe.
Certains ont choisi de demeurer à Lebel-sur-Quévillon, mais, évidemment, la plupart des gens qui avaient une formation sont allés travailler un peu partout dans le monde. Certains ont dû s'expatrier parce qu'ils savaient qu'ils ne pouvaient recevoir aucune aide. Souvent, il a fallu faire des choix assez difficiles, même sur le plan familial. Or, il y a aussi des gens à qui aucune possibilité ne s'offrait.
Quand une personne a passé 40 ans de sa vie à travailler dans une usine de pâtes et papiers, elle est spécialisée dans un domaine très particulier. Même si l'opérateur de digester voulait travailler dans les mines, il ne serait pas embauché, à cause de son âge et de son manque d'expérience. Les possibilités sont donc limitées.
Oui, on peut suivre une formation, mais quand la personne est âgée de 53 ou de 54 ans et qu'elle a passé sa vie à travailler dans l'industrie forestière, elle n'est pas certaine d'être embauchée dans l'industrie minière même si elle se recycle.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins d'être présents. Je vais poursuivre l'entretien avec M. le maire.
J'ai moi-même été maire, et lorsque l'on fait face à ce genre de défi, c'est beaucoup de travail. Je vous félicite, votre équipe et vous, de l'énorme énergie que vous mettez à faire en sorte que votre communauté traverse ces temps difficiles.
Dans votre témoignage, vous avez dit que vous alliez réussir. Je considère que c'est une attitude importante à avoir. Qu'on le veuille ou non, tout a été dit au cours des cinq dernières années par rapport à l'industrie du bois au Québec et au Canada. Dans votre cas, le fait que vous soyez une communauté monoindustrielle n'a assurément pas aidé, c'est clair. À partir du moment où l'on connaît le passé et que l'on regarde en avant, quels sont exactement les éléments qui vous permettraient d'atteindre cette réussite?
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Il nous faudrait de l'aide financière à plusieurs niveaux, des garanties de prêts. Est-ce possible d'avoir de l'aide quand... Vous êtes un gouvernement et vous administrez l'argent du public. Par exemple, notre projet créerait 300 emplois très bien rémunérés. Il y aurait un
payback, comme on dit dans le jargon. On emploierait 300 personnes qui, actuellement, n'ont pas de revenu qui leur permette de payer des impôts. Et ce ne sont là que les emplois directs. On peut sûrement fixer, dans l'industrie des pâtes et papiers, au moins un coût de 100 000 $ par emploi. Évidemment, cela fait tourner l'économie et il y a un
payback. Est-il possible d'avoir une aide pour des projets de relance?
Je fais une grande distinction entre une subvention pour continuer à faire ce que l'on a mal fait au cours des dernières années et un projet d'avenir avec de nouveaux marchés. On a fait ça tout seul — c'est la raison pour laquelle ça a pris cinq ans —, sans l'aide de personne, ou avec très peu d'aide. Sachez qu'on a presque réussi, mais qu'on a encore besoin de l'appui du gouvernement.
Une aide extraordinaire et exemplaire a été donnée à l'industrie automobile. Est-ce que l'on a dit que l'on ne donnerait pas d'aide à l'industrie automobile parce que Pontiac va fermer ses portes, qu'il y a trop de marques de voiture sur le marché et de compétition mondiale? Non. On a dit qu'on allait donner de l'aide à ce secteur, parce qu'il a de l'avenir — c'est ce que je présume.
Au Québec et au Canada, l'industrie forestière et celle des pâtes et papiers ont contribué à construire le Canada, mais la forêt reste encore aujourd'hui un secteur d'avenir. Il faut faire les choses différemment dorénavant, mais il y a de l'avenir. Il faut investir beaucoup plus que ce qui a été fait. Il y a 170 millions de dollars provenant du gouvernement fédéral. Juste pour le projet de Lebel-sur-Quévillon, on parle de 200 millions de dollars.
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Si vous me le permettez, j'ajouterai une chose.
Il y a quelque chose qui est assez simple à comprendre dans l'industrie forestière et papetière, quand on est partie prenante de cette industrie. On a beaucoup parlé d'intégration — on ferme trois usines et on en laisse une ouverte et, parce qu'elle est importante, elle va réussir. Au Québec, l'exemple que l'on a ne démontre pas ça du tout. Les usines qui ont réussi ne sont pas les plus grandes et ne sont pas nécessairement celles qui sont intégrées. N'essayons pas de remettre en place un système. Regardons ce qui fonctionne, plutôt que de faire un modèle de ce qui ne fonctionne pas.
Quant à l'intégration, avoir une scierie à proximité de l'usine de pâtes et papiers... À proximité, cela veut dire dans la même cour. Donc, on réduit les coûts de transport, et il y a évidemment aussi toute la question des gaz à effet de serre qui est importante. En ce qui a trait à la compétitivité, il y a la réduction des coûts de transport. Il y a aussi toute la question de la production d'énergie. On est capable de produire de l'énergie à partir de la production de pâtes et papiers ou de produits connexes. Il y a la production de l'éthanol. On a fait faire des recherches, comme je le mentionnais, pour fabriquer des produits pharmaceutiques. Oui, les chercheurs ont trouvé des choses intéressantes.
À mon avis, il existe un aspect important, entre autres, qui fait que l'on est rendu où l'on est dans l'industrie des pâtes et papiers: chaque entreprise papetière au Canada avait son propre centre de recherche et faisait beaucoup de recherche. Un matin, on a dit que c'étaient des dépenses, et on les a sabrées. Quand on arrête de faire de la recherche et du développement, on arrête de se développer et on est voué à l'échec tôt ou tard.
Il faut donc faire un peu plus de recherche et de développement, en plus de voir ce que fait la concurrence. Oui, on a de la concurrence qui vient d'Amérique, du Brésil — avec l'eucalyptus —, mais on a des produits qui ont une qualité de fibres telle que l'on peut être concurrentiel. Il s'agit de développer les bons produits pour le bon marché. Il faut aussi se tourner vers d'autres marchés que le marché américain.
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Oui, absolument. Je me ferais un plaisir de parler de la LERSP, qui était un élément du budget 2009.
J'ai comparu plus tôt cette semaine au Comité permanent de la condition féminine pour parler de l'importance d'un projet de loi actuellement débattu à la Chambre visant à abroger la LERSP. Je comparais aujourd'hui devant le Comité des finances, et je m'efforce donc de présenter une argumentation économique claire, qui me paraît valide.
Mais à la base ou au coeur de tout cela figure la notion qu'il nous faut faire la chose correcte, ce que permet justement le cadre des droits de la personne. La chose correcte à faire est de payer tout le monde pour son travail. Nous vivons dans un pays où les femmes travaillent actuellement gratuitement un jour par semaine, du fait de l'inégalité salariale. Les femmes sont rémunérées, quel que soit l'indicateur, y compris les estimations les plus prudentes, à hauteur de 80 p. 100 de la valeur de leur travail. D'autres estimations abaissent le chiffre à 73 p. 100; si vous êtes une femme racialisée, ou membre d'une minorité ou autochtone, le pourcentage est considérablement plus bas.
Donc, en substance, nous avons des personnes au Canada qui vont travailler tous les jours, qui travaillent fort et tâchent de subvenir aux besoins fondamentaux de leurs familles, et elles ne sont pas payées pour ce travail.
Retrancher cette question du domaine des droits de la personne pour l'assujettir aux forces du marché revient à méconnaître le droit d'être payé pour son travail, ce qui me paraît une revendication plutôt fondamentale.
Pour ce qui est de l'impact économique de cette mesure, j'ai cité tout à l'heure comme exemple mon propre cas, mais je dois dire que je suis très chanceuse comparée à la majorité des femmes canadiennes.
C'est pourquoi il est si important de réfléchir aux moyens d'assurer le bien-être économique des femmes, car lorsque vous acheminez votre aide par le biais de la politique fiscale, par exemple, une énorme proportion de la population féminine du Canada n'y aura pas accès parce qu'elle ne gagne pas assez d'argent pour payer des impôts. Et lorsque vous cherchez à instaurer des réformes sous le régime de l'AE — avec laquelle vous avez vos propres problèmes, dont le maire Lemoyne...
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Oui, c'est juste. Les IRSC sont en voie de rectifier le tir et nous les appuyons.
L'autre déséquilibre que nous faisons ressortir est que la recherche sur la santé respiratoire est traditionnellement sous-financée et nous aimerions que cela change.
Comprenez bien que nous n'invoquons pas l'équité à cet égard, car nous savons tous que l'on peut toujours trouver quelqu'un qui reçoit plus ou moins que vous. Nous faisons plutôt valoir une argumentation économique, à savoir que les maladies pulmonaires représentent un fardeau économique écrasant et que pour l'alléger il faudra mieux transposer les connaissances provenant de la recherche fondamentale au lit du patient.
Je pense que vous pouvez voir d'après l'exemple remarquable donné par mon collègue que de simples applications de la recherche à ce niveau peuvent produire de gros effets, améliorant non seulement le soin des patients mais réduisant de façon spectaculaire les coûts de santé. N'oubliez pas que la MPOC, la maladie dont nous parlions, est l'une des plus coûteuses à traiter.
Nous demandons une affectation supplémentaire de 10 millions de dollars pour lancer le mouvement de rééquilibrage. Nous demandons précisément des crédits supplémentaires pour vous éviter d'avoir à recommander de prendre l'argent de Pierre pour le donner à Paul. Ce n'est pas ce que nous préconisons. Nous pensons simplement qu'il serait économiquement rationnel de mieux investir dans la recherche sur la santé pulmonaire.
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Bonjour, messieurs, mesdames.
Vous savez, vous êtes le dernier groupe que l'on rencontre dans le cadre de nos consultations prébudgétaires, après avoir entendu plus de 100 groupes. La présence de M. Lemoyne, pour moi, illustre vraiment la déficience de notre système politique au pays, du point de vue de l'équité. On voit une communauté entière réduite à rien et ses travailleurs n'ont même pas droit à l'assurance-emploi. C'est un détail en soi, mais des gens, en raison d'une situation particulière — les travailleurs étaient en lockout durant les semaines précédant la fermeture de l'usine —, ne sont pas admissibles à notre fameux régime d'assurance-emploi. Je pense que c'est un déni de justice sociale. D'autres gens, par ailleurs, sont bien organisés, comme ceux de l'industrie du gaz, qui peut se permettre de nous apporter de beaux documents. De son côté, la communauté de 1 000 travailleurs ne peut même pas préparer un document et le faire traduire dans les deux langues. Je pense que c'est toute une démonstration de la faillite du système. Toutes mes félicitations, monsieur Lemoyne, d'avoir le courage de revenir quand même ici.
Plus tôt, j'ai senti une certaine ouverture de la part d'un représentant du gouvernement conservateur en la personne de M. Généreux. Je pense qu'il peut comprendre que des garanties de prêts peuvent être consenties. Le gouvernement nous répond, depuis deux ans, qu'étant donné que c'est une industrie qui n'a pas d'avenir et dont le marché est réduit, il ne veut pas accorder de garanties de prêts. Toutefois, M. Lemoyne nous a bien dit que les gens qui travaillent à préparer des plans de relance ne sont pas idiots. Ils savent très bien que la même production ne sera pas rentable, donc ils cherchent d'autres solutions. La moindre des choses serait d'avoir un gouvernement qui les accompagne, qui les guide, justement, dans la préparation d'un plan de relance, et qui leur dit qu'il pense que la direction qu'ils prennent est bonne et qu'il va les appuyer.
Je souhaite de tout coeur que les arguments qui ont été apportés aujourd'hui puissent convaincre le gouvernement une fois pour toutes d'aider des communautés entières touchées par la faiblesse de l'industrie forestière au Québec. C'est un secteur qui a été négligé, supposément parce qu'il n'y a pas d'avenir dans les industries forestière et papetière et parce que, de toute façon, ce sont des entreprises qui ne sont pas viables. Il a même été dit qu'il était interdit, en vertu des accords de l'ALENA, de fournir des garanties de prêts, alors que des négociateurs du gouvernement ont eux-mêmes soutenu que c'était permis.
J'espère qu'il y aura des dispositions dans le prochain budget afin d'aider les communautés qui s'organisent. Elles ne demandent pas que le gouvernement les prenne en main et leur dise quoi faire. On constate plutôt une volonté de relancer une industrie en explorant d'autres domaines. Certaines entreprises se sont tournées vers la rayonne plutôt que de produire du papier. C'est un domaine qui existe, c'est une industrie et une communauté qui méritent d'être encouragées. C'était mon commentaire à ce sujet.
Il me reste une minute. J'ai une question pour l'industrie du gaz, une question qui me semble quand même importante. Je constate, à la suite de la présentation de votre document, qu'il y a du gaz à profusion, qu'il y en a une bonne réserve. Vous vous permettez même d'en exporter aux États-Unis. La question de l'exploitation du gaz de schiste soulève beaucoup d'opposition au Québec, en particulier en raison des conséquences négatives sur l'environnement. C'est un domaine que vous connaissez sûrement puisqu'il s'agit de gaz. Je me demande s'il est si essentiel de stimuler la production de gaz, d'aller chercher les moindres ressources de gaz qui existent dans notre sous-sol, quitte à détruire l'environnement.
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J'ai 30 secondes pour répondre.
[Français]
Je m'excuse, je préfère répondre en anglais, si je le peux.
[Traduction]
Est-il essentiel de chercher le gaz de schiste? Nous nous situons en aval de l'équation, et non en amont. Je pense que les marchés vont décider où vont se faire la prospection et l'exploitation pour approvisionner les marchés aval que nous représentons. Cependant, je veux souligner que le cadre réglementaire de la prospection et de l'exploitation gazière évolue dans certaines provinces comme le Québec. Il est beaucoup plus robuste dans d'autres provinces.
Ce sujet fait l'objet d'une réflexion à travers le pays et l'industrie est très soucieuse d'assurer une réglementation aussi robuste que possible pour répondre au genre de préoccupations que les Québécois expriment. Vous avez constaté lors des événements qui se déroulent au Québec la volonté active de sociétés comme Gaz Métro — et Sophie Brochu, présidente de Gaz Métro est l'une de nos membres — d'informer le public autant que possible et d'assurer la réglementation la plus robuste possible.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leur présence aujourd'hui.
Je crois que la professeure Lahey a comparu antérieurement comme témoin lors de nos consultations prébudgétaires et a présenté un mémoire exhaustif sur la budgétisation en fonction des sexes. Je tiens juste à faire savoir que toute proposition présentée au ministre des Finances doit être accompagnée d'une analyse sexospécifique. Je tenais à vous en faire part.
Madame McInturff, j'ai apprécié votre présentation et je suis heureuse que vous ayez fait remarquer que les femmes ne sont pas un groupe d'intérêt particulier et qu'elles ont des intérêts et préoccupations similaires à ceux de l'autre moitié de la population, ce qui me donne justement la liberté d'adresser mes questions à M. Egan et à l'Association canadienne du gaz.
Je sais que le Saskatchewan Research Council participe à des recherches sur une nouvelle technologie combinant la production de chaleur et d'électricité à partir de gaz naturel. J'aimerais savoir quelle est la participation de votre industrie et éventuellement du gouvernement du Canada à ces recherches? Puisque cela est déjà en train, pourquoi faudrait-il plus d'aide relativement à l'efficience énergétique?
Je crois que vous faites référence à l'initiative combinant chauffage et génération électrique entreprise par le Saskatchewan Research Council. SaskEnergy est l'une de nos sociétés membres et elle est l'un des principaux bailleurs de fonds de cette initiative. Une autre société, SaskPower, la société de production, transmission et distribution d'électricité de la Saskatchewan, contribue également d'importantes sommes. RNCan est le troisième bailleur de fonds de cette initiative.
La technologie en question vise la création de mini centrales mixtes chaleur et électricité, d'une efficience incroyable, autorisant un meilleur usage du gaz naturel et, à l'avenir, se substituant à des volumes potentiellement importants de génération électrique en Saskatchewan. Il est encore très tôt. Il faudra beaucoup d'investissements pour établir que la technologie peut être mise au point, que les applications pratiques peuvent être correctement testées, et notamment les micro centrales. Cela exige des ressources. RNCan est actuellement à la table. D'autres ressources seront probablement requises pour faire progresser cette initiative.
J'ai mentionné notre initiative ITA. Elle vise à réunir des ressources pour être en mesure de déployer ce genre de technologie. Nous pensons qu'il est dans l'intérêt du gouvernement du Canada d'être à la table et d'appuyer ce genre d'effort.
Beaucoup de questions aujourd'hui ont porté sur la difficulté pour vous de choisir entre les priorités et de formuler des recommandations spécifiques. Vous cherchez manifestement à atteindre certains objectifs de politique publique. Je fais valoir que certains de ces objectifs concernent la protection de l'environnement, notamment la réduction des émissions, la stimulation de l'innovation, afin de mettre le Canada à la pointe de la technologie, et l'accroissement de la productivité. Les initiatives comme ces centrales mixtes chaleur-électricité contribuent en fait à la réalisation des trois.
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Ce qui est proposé ici, c'est un crédit d'impôt à hauteur de 50 p. 100 du coût supplémentaire des véhicules lourds consommant du gaz naturel. La justification est réellement double. D'une part, nous avons un secteur de l'économie totalement dépendant d'une seule source d'énergie, soit les carburants à base de pétrole, hormis environ 2 p. 100. Une petite quantité de carburants alternatifs est utilisée, mais pas beaucoup.
Deuxièmement, il y a le potentiel de considérables réductions des émissions. Alors que l'attention se concentre sur les voitures particulières, la réalité au Canada est que 4 p. 100 des véhicules sont responsables d'un tiers des émissions de carbone. C'est un secteur de l'économie qu'il est très difficile de convertir. Nous sommes un chef de file de cette technologie au Canada. Deux de nos sociétés basées en Colombie-Britannique fournissent déjà les moteurs à plus de 15 constructeurs d'autocars et de camions.
Nous avons donc une longueur d'avance. La mesure proposée ici vise réellement à commercialiser ces technologies et à équiper le parc de ces moteurs à émissions réduites au fur et à mesure du remplacement normal de ces camions.
L'autre dimension, bien sûr, c'est qu'il s'agit là d'un carburant économique. Un camionneur qui dessert un corridor régional, par exemple, pourrait réduire sa facture annuelle de carburant d'environ 12 000 $.
Il s'agit donc réellement de faciliter la pénétration de ce carburant dans un nouveau marché actuellement dominé par un carburant à émissions relativement élevées.
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Lorsque vous dites que l'investissement dans les femmes représente un bon investissement dans l'économie générale, je crois que vous avez donné un exemple très convaincant avec votre propre éducation en montrant que nous bénéficions collectivement, comme société et comme économie, de cet important investissement.
Le magazine The Economist a publié il y a quelques années un article intitulé « A Guide to Womenomics », qui recensait les différentes politiques progressistes à travers le monde qui ont réellement amélioré la productivité, celle de 50 p. 100 de la main-d'oeuvre en l'occurrence, et je vous le recommande. Vous le connaissez probablement déjà, mais il constitue un excellent argumentaire économique en faveur de ces investissements.
En ce qui concerne les soins familiaux, vous avez parlé de la génération sandwich, qui doit prendre soin en même temps d'enfants et de parents souffrant ou âgés. Nous avons proposé un crédit d'impôt aux aidants naturels sur le modèle de la prestation fiscale pour enfants, ainsi que l'allongement de la prestation AE pour aidants naturels de six semaines à six mois afin de permettre... Ce n'est d'ailleurs pas réservé aux femmes, mais la responsabilité de ces soins revient de manière disproportionnée aux femmes.
Est-ce que cela faciliterait les choses à la génération sandwich?
Nous avons largement dépassé le temps imparti, monsieur Brison, malheureusement.
[Français]
Je vous remercie de vos présentations et de vos réponses à nos questions.
[Traduction]
Si vous avez autre chose à soumettre au comité, nous allons travailler sur nos recommandations après la semaine de congé. Veuillez transmettre vos remarques au greffier. Je veillerai à les communiquer à tous les membres. Je vous remercie tous d'être venus nous rencontrer ce matin
Collègues, très brièvement, je vous invite à jeter un coup d'oeil sur le projet de calendrier et la liste des témoins concernant le projet de . Si vous avez d'autres témoins à proposer, vous pouvez certainement le faire, mais peut-être parlerons-nous demain très brièvement de la liste des témoins. J'aimerais que vous jetiez un coup d'oeil à la liste et peut-être établissiez votre ordre de priorité préférentiel.
Je vois M. Mulcair lever les yeux au ciel. Cela signifie qu'il est d'accord avec moi.
Merci.
Monsieur Carrier.