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Je vais d'abord me présenter: je suis André Coutu, président-directeur général du Groupe Export agroalimentaire Québec-Canada.
Je tiens à remercier les membres du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, et plus particulièrement M. Malcolm Allen, député de , que j'ai eu le plaisir de rencontrer pour la première fois aujourd'hui, comme vous tous d'ailleurs. Je vous remercie de nous donner l'occasion d'exprimer notre point de vue sur le cadre stratégique agroalimentaire du Canada, Cultivons l'avenir, qui sera peut-être renouvelé en 2013.
Le Groupe Export est une organisation sans but lucratif qui existe depuis 22 ans et dont la mission principale est la promotion des produits du Québec sur les marchés internationaux. Il est de loin la plus grande association d'exportateurs agroalimentaires au Canada, avec plus de 400 membres, dont 350 manufacturiers de toutes les régions du Québec. L'organisation, établie sur la rive Sud de Montréal, compte 13 employés permanents. Son conseil d'administration est composé de 11 manufacturiers exportateurs et de 3 représentants d'entreprises de service. Nous sommes une organisation de terrain composée d'entrepreneurs, de manufacturiers, mais aussi d'exportateurs.
Avec nos partenaires européens, le Groupe Comexposium, nous sommes les fondateurs propriétaires du Salon international de l'alimentation, mieux connu sous le nom de SIAL. Il y a SIAL Paris, SIAL Shanghai, SIAL Abu Dhabi, SIAL Brésil et, depuis 2001, SIAL Canada, lequel est maintenant présenté annuellement à Toronto et à Montréal, alternativement. Ce salon regroupe 700 exposants de 30 pays et reçoit annuellement au-delà de 13 000 visiteurs de l'industrie provenant d'une cinquantaine de pays. Ce salon canadien est en fait notre plus belle vitrine sur le monde. Elle permet de faire la promotion de nos produits transformés, et toutes les provinces y sont représentées.
Outre ses nombreuses activités de formation, bon an, mal an, le Groupe Export se déplace avec des dizaines de manufacturiers dans plus de 25 salons agroalimentaires dans le monde, et cela grâce au volet générique du programme Agri-marketing. Ces activités à elles seules justifient le renouvellement des enveloppes budgétaires qui sont consacrées au programme Agri-marketing. En effet, les contributions accordées au Québec pour l'exercice 2010-2011 ont été de l'ordre de 1,3 million de dollars et elles ont eu des retombées de plus de 200 millions de dollars.
Ces salons internationaux au cours desquels le Groupe Export soutient l'image de marque du Canada doivent rester au programme du ministère. Ils sont le tremplin par excellence pour la promotion de la salubrité de nos aliments, lesquels, comme nous le savons tous, sont fabriqués dans le respect de l'environnement. Il faut également approvisionner des budgets permettant de maintenir des pavillons canadiens lors des grands événements internationaux, au même titre qu'il est crucial de soutenir financièrement les démarches de nos consulats et de nos ambassades pour la venue de missions d'acheteurs au Canada. Dans cet ordre d'idées, le Groupe Export organise aussi régulièrement de nombreuses activités B2B — business-to-business — avec des acheteurs américains et internationaux. Cette formule sera d'ailleurs développée de manière prédominante au cours des prochaines années.
Les exportations agroalimentaires destinées à l'extérieur du Québec représentent environ dix milliards de dollars par année, dont cinq milliards de dollars reliés à des destinations à l'extérieur du Canada. En fait, nos exportations internationales ont presque doublé au cours des dix dernières années. Nous en sommes à cinq milliards de dollars par année. Vous vous rendez compte? On ne parle pas ici du chiffre d'affaires de Bombardier, de Bell Helicopter ou de CGI, mais d'agroalimentaire, de produits fabriqués au Québec, de produits surgelés, de confitures, de couscous, de boissons, de viandes et de poissons transformés. Cinq milliards de dollars, ce n'est pas des pinottes. Pourtant, autant à Québec qu'à Ottawa, on passe une bonne partie de son temps à remettre en question la pertinence du maintien d'un programme d'aide aux exportateurs. Je n'ose même pas penser à ce que serait l'incidence d'une telle décision sur notre produit intérieur brut.
Depuis plus de 10 ans, tous les ministres de l'Agriculture du Canada, incluant l'honorable Gerry Ritz, ont reconnu le Groupe Export comme étant le bras exportation agroalimentaire du Québec et, dans une bonne mesure, du Canada. En matière de produits transformés, nous sommes devenus, au cours des 20 dernières années, un allié incontournable quant au déploiement de l'image de marque du Canada partout sur la planète. De fait, depuis plusieurs années, le Groupe Export est heureux de pouvoir compter sur son partenaire fédéral pour poursuivre sa mission, à savoir la promotion des produits agroalimentaires sur les marchés étrangers. C'est une mission simple et compliquée à la fois. Nos efforts pour soutenir l'industrie sont appuyés par le volet générique du programme, et ça fonctionne très bien. Il y a plus de 25 prestations internationales par année.
Nul besoin de souligner notre grande satisfaction à l'égard du soutien accordé aux exportateurs agroalimentaires du Québec par le gouvernement canadien, et plus particulièrement par le ministre Gerry Ritz et ses proches collaborateurs, notamment le sous-ministre John Knubley.
Cela étant dit, il ne faut cependant pas s'asseoir sur ses lauriers. Il y a toujours place à l'amélioration, et plus particulièrement en ce qui touche le volet des PME du programme Agri-marketing.
En effet, il faut soutenir les exportateurs de manière continue, et ce, sur une perspective de trois ans, ce qui, à notre avis, représente le temps minimum requis pour positionner un produit sur un nouveau marché. II est donc crucial de s'assurer de la pérennité de l'aide gouvernementale durant toute cette période-là, car on ne peut pas laisser tomber notre monde à mi-chemin.
Chaque année, pour les manufacturiers, c'est l'incertitude. Le dossier est analysé par des fonctionnaires, lesquels, malgré toute leur bonne volonté, n'ont pas toujours tous les éléments pour soutenir leur argumentaire et prendre une décision éclairée dans les dossiers, puisqu'ils ne sont pas en région, alors qu'on a des agents compétents dans chacune des grandes villes du Canada.
II s'agit, dans le cas du volet des PME du programme, de décisions rendues dans des dossiers d'entreprises qui ont été basées sur des critères inconnus et inaccessibles, ce qui, au départ, rend toute intervention impossible puisqu'on ne sait pas comment s'effectue l'octroi de fonds et sur quoi il est basé. On ne sait même pas qui analyse les dossiers. C'est obscur. Donc, c'est pratique: aucune information transmise, aucune question permise, aucun risque de reddition de comptes. Cela entre dans la catégorie des cas fortuits.
Le danger là-dedans est qu'on échappe de bons dossiers, et que des recommandations rationnelles sur ces dossiers d'entreprises faites par nos équipes ou par des gens en poste dans nos ambassades ne soient même pas prises en considération ou qu'elles soient écartées au profit de critères plutôt subjectifs puisque inaccessibles.
Bref, nous demandons que, dorénavant, les dossiers des entreprises soient à nouveau analysés par les bureaux locaux d'Agriculture Canada. Une entreprise de Montréal qui dépose son dossier le verrait donc être analysé par des gens de Montréal, qui ont une vision spatiale de l'industrie agroalimentaire québécoise. Si le dossier est de Calgary, alors qu'il soit analysé par des gens de Calgary. Il me semble que c'est le gros bon sens.
D'ailleurs, il en a été ainsi durant de nombreuses années. Le comité formé de fonctionnaires locaux et de représentants de l'industrie représentait une formule gagnante pour tous les intervenants du milieu, et le mot « partnership » prenait tout son sens. En plus, cela évitait de longs mois d'attente avant d'avoir une réponse.
Comme mentionné plus tôt, lors des derniers exercices financiers, plusieurs de nos membres ont dû attendre entre trois et huit mois avant d'avoir une réponse d'Ottawa. C'est pourquoi il faut ramener le centre décisionnel dans les provinces. Bref, il faut remettre aux bureaux régionaux d'Agriculture Canada la responsabilité de la gestion des enveloppes disponibles dans le cadre de Cultivons l'avenir 2.
De plus, nous vous suggérons également, madame et messieurs les députés, de considérer sérieusement la création d'un fonds permanent à l'exportation agroalimentaire — pas un programme, mais un fonds: un fonds adapté aux besoins réels des transformateurs du Canada d'est en ouest; un fonds axé sur la promotion des produits canadiens à valeur ajoutée; un fonds géré par l'industrie et Agriculture Canada. Bref, il s'agirait environ de la même enveloppe, mais non assujettie à un renouvellement annuel aléatoire, d'une enveloppe protégée pour cinq ans.
Cette approche nous permettrait d'avoir les coudées franches, de travailler avec un horizon quinquennal sans craindre chaque année l'abolition du programme pour quelque raison que ce soit par le Conseil du Trésor ou par un changement politique.
Bref, le gouvernement doit privilégier une formule associative avec l'industrie et doit confier l'exécution de sa stratégie de développement des affaires aux entrepreneurs, qui sont, de toute façon, les meilleurs promoteurs des produits canadiens à l'étranger, puisque ce sont eux qui les fabriquent et qui les vendent.
Merci de prendre nos recommandations en considération.
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Merci de nous avoir invités à prendre la parole au sein de cette tribune.
Je pense que beaucoup d'entre vous connaissent CPI. Nous sommes l'agence de développement des marchés extérieurs de l'industrie porcine canadienne. Créée en 1991, elle est le fruit d'une initiative conjointe du Conseil canadien du porc et du Conseil des viandes du Canada. Notre association s’occupe surtout de problèmes d’accès aux marchés, de la promotion du porc canadien à l’étranger et de fournir de l’information sur les marchés, mais s’occupe aussi d’autres enjeux importants liés à l’exportation.
Même si le Canada exporte du porc depuis plus de 100 ans, ses exportations ont connu une forte croissance au cours des 20 dernières années. Elles sont passées de 250 000 tonnes, d’une valeur de 600 millions de dollars à destination de 54 pays en 1991 à 1,1 million de tonnes, d’une valeur de 2,8 milliards de dollars à destination de 108 pays en 2010. Les statistiques pour 2011 ne sont pas encore publiées. Mais si on se base sur les 11 premiers mois de l’année, nous pouvons affirmer que ce fut une année record à l’exportation pour notre industrie. Pour la toute première fois, la valeur de nos exportations dépassera les trois milliards de dollars, pour un volume de presque 1,2 million de tonnes.
Avec une part de près de 20 p. 100 du commerce mondial du porc, le Canada est le troisième exportateur, derrière les États-Unis et l’Union européenne. Nous devrions maintenir cette position dans un avenir prévisible. Nos principaux marchés sont les États-Unis, le Japon, la Russie, la Chine et Hong Kong et la Corée du Sud. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous tenons énormément à ce que les discussions concernant un accord de libre-échange reprennent avec la Corée du Sud.
Près de 60 p. 100 de la production canadienne de porc est exportée, ce qui rend donc notre industrie très dépendante des exportations. Il convient de souligner que nos exportations à destination des États-Unis ne représentent plus que 30 p. 100 de nos exportations totales, alors qu’elles en représentaient plus de 75 p. 100 lorsque CPI a été mis en place. Cela prouve donc que notre stratégie de diversification des marchés et de moindre dépendance à l'égard du marché américain a porté fruit. Il faut toutefois se rappeler que le passé n’est pas garant de l’avenir. Selon les prévisions pour 2012, l’approvisionnement mondial en porc sera limité, ce qui devrait donner un certain répit à une industrie qui a souffert au cours des dernières années, surtout les producteurs.
Au même moment, la consommation de porc par personne au Canada est en baisse et les importations sont en hausse au point que 25 p. 100 de notre consommation est importée. Ce n’est pas une situation qui doit être prise à la légère et l’industrie entend s’y atteler au cours des prochains mois.
L’industrie porcine canadienne opère dans un environnement très concurrentiel qui présente de multiples défis. Les producteurs ainsi que les abattoirs et transformateurs n’ont d’autre choix que d’être concurrentiels au niveau mondial, même s’ils doivent composer avec les défis que posent la rapide réévaluation du dollar canadien, la nature cyclique des prix ainsi que les coûts croissants des aliments pour animaux, des carburants et des frais liés à la réglementation. Tous ces facteurs forcent l’industrie à améliorer sa compétitivité sur les marchés mondiaux.
Pour aider à surmonter ces défis, le gouvernement du Canada a donné en juin 2009 à Canada Porc International, un fonds pluriannuel de 17 millions de dollars, le Fonds de commercialisation internationale du porc. À l’heure actuelle, le fonds permet à CPI d’entreprendre des activités liées à ses quatre priorités stratégiques: l’accès aux marchés, le développement des marchés, l’information sur les marchés et la promotion de produits. Pour en revenir aux observations de M. Coutu, c'est exactement le type de financement qu'il recherche, semblable à celui que nous avons obtenu. Il faut souligner toutefois que c'est la seule fois depuis sa création que CPI a reçu une aide financière autre que celle fournie par des programmes réguliers comme Agri-Marketing et ses prédécesseurs CAFI et AIMS. Étant donné que ce fonds spécial était destiné à aider l’industrie à traverser une période difficile, il nous faut assumer qu’après le 31 mars 2013, lorsque le fonds sera épuisé, toute aide financière provenant du fédéral se fera dans le cadre du programme Agri-Marketing ou de celui qui lui succédera et nous demanderons alors la même chose que M. Coutu, le renouvellement d'un financement pluriannuel.
Aux termes de notre contrat, un évaluateur impartial vient tout juste de terminer une évaluation de la performance du fonds en fonction de sa pertinence et de son efficacité. Le rapport complet sera bientôt remis au , l'honorable Gerry Ritz. Étant donné que l’évaluateur devait communiquer avec tous nos membres réguliers, nous avons profité de l’occasion pour lui demander d’obtenir leur opinion sur la pertinence de CPI.
Nos membres ont dit clairement que, sans financement fédéral, CPI aurait à réduire ses activités de développement des marchés extérieurs, avec comme conséquence un impact négatif important pour l’industrie et les membres de CPI. De plus, sans l’appui des programmes de CPI, les membres auraient à réduire leurs activités de commercialisation internationale, car ils auraient à tout faire par eux-mêmes.
Sans l’apport de CPI qui permet de différencier le Canada et le porc canadien, une entreprise aurait à faire face à d'autres défis dans sa commercialisation à l’international. Ceux qui ont été interrogés ont souligné que faire croître leurs exportations représenterait tout un défi, qu’il serait difficile de rencontrer de nouveaux clients et par conséquent de conclure des ventes avec ceux-ci et qu’il était plus que probable qu’ils perdraient des ventes au profit de leurs concurrents étrangers, qui eux continueraient de bénéficier d’une aide financière de leur gouvernement. Ces concurrents étrangers seraient en mesure d’accroître leur présence sur ces marchés et, surtout en l’absence d’une forte présence canadienne, il est plus que probable qu’ils essaieraient d’augmenter leurs ventes aux clients qui s’approvisionnent présentement auprès de l’industrie canadienne.
D'après les commentaires d'ordre qualitatif recueillis lors des entrevues avec les membres (ceux qui s'occupent quotidiennement d'exportation de porc canadien sur les marchés extérieurs, autres que les États-Unis), les personnes interrogées ont évalué que le support fourni par les activités de CPI financées par le gouvernement fédéral contribuait, selon leur évaluation, à entre 5 et 30 p. 100 des ventes à l’exportation, selon l'entreprise.
Les exportations totales de porc du Canada se chiffrent à environ trois milliards de dollars. En se basant sur ces entrevues, on peut évaluer de façon très prudente que le programme aide l’industrie à réaliser au moins 10 p. 100 de ces ventes à l’exportation (ou d'empêcher que ce même volume de ventes ne tombe aux mains des concurrents), ce qui se traduit en au moins 300 millions de dollars de ventes supplémentaires à l’exportation par année. À plus grande échelle, chaque point de pourcentage supplémentaire représenterait 30 millions de dollars de plus en exportations annuelles. Nous pouvons seulement conclure que le financement par le gouvernement fédéral est un bon investissement. Nous croyons que c’est également le cas pour les autres associations qui sont axées sur l’exportation et qui bénéficient du programme Agri-marketing.
Comme nous l’avons mentionné précédemment, même si notre industrie a connu pas mal de succès sur les marchés extérieurs, il lui faut encore obtenir de l’aide pour atteindre son objectif de devenir le fournisseur de choix pour le porc de qualité supérieure. Pour y arriver, l’industrie devra être capable d’offrir un produit bien différencié, de bien le positionner et d’en faire efficacement la promotion autant au Canada qu’à l’étranger. Nous savons maintenant que l’avantage en termes de qualité que le porc canadien a déjà présenté par rapport à ses concurrents n’est plus ce qu’il était et que nos points de différenciation traditionnels ne suffisent plus. Pour améliorer la compétitivité du porc canadien, il faut le différencier sur une base scientifique.
Le porc demeure la viande aux usages les plus multiples, mais nous sommes loin d’avoir exploité son plein potentiel. Pour ce faire, il faudra procéder à plus de recherche et développement. Mettre au point de nouveaux produits et réussir à bien différencier le porc canadien ne profiteront pas pleinement à l’industrie s’ils ne sont pas appuyés par une mise en marché efficace. Il faudra donc aussi mettre au point de meilleurs outils de marketing.
Nous restons convaincus que le Canada est encore l’un des meilleurs pays du monde, sinon le meilleur, pour produire un porc haut de gamme. Présentement, notre industrie a besoin non seulement d’aide pour positionner et mettre en marché son produit, mais de la recherche et du développement plus coordonnés et mieux ciblés lui seront aussi très bénéfiques.
Conserver notre accès à nos marchés existants et en chercher d'autres a été et demeure toujours la priorité de notre association. Au fil des ans, nous avons pu établir une très bonne relation avec le gouvernement fédéral. Ce partenariat a jusqu’à maintenant été fructueux, comme le montre le nombre de pays où nous pouvons exporter. Toutefois, exporter vers un pays ne signifie pas y avoir un accès complet. En fait, il y a encore de nombreux marchés où nous n’avons qu’un accès limité et où nous cherchons toujours à obtenir un plein accès, avec plus ou moins de succès.
Avec la crise financière et économique que nous traversons, nous observons un recours de plus en plus fréquent à des barrières techniques pour limiter ou interdire les importations. Trop souvent, les normes d’importation ne sont pas fondées sur la science ou sont trop restrictives et ce, sans justification suffisante, car elles ne tiennent pas compte des conditions actuelles du commerce ou de la distribution. L’accès aux marchés doit demeurer un pilier de Cultivons l’avenir 2, car pour un grand nombre de secteurs agroalimentaires canadiens, c’est la clé pour la croissance de leurs exportations. Le gouvernement fédéral doit s’assurer d’y consacrer suffisamment de ressources, car il est — ne l'oublions pas — le seul à avoir le mandat de négocier avec les gouvernements étrangers, que ce soit pour des problèmes techniques ou pour des ententes commerciales bilatérales ou multilatérales.
J'ajouterai quelques mots sur la question du transport. Même si le problème de pénurie de conteneurs est réglé depuis deux ans, le transport reste encore un enjeu pour l’industrie canadienne de la viande. Lorsqu’ils ont à négocier avec les compagnies ferroviaires en particulier, un grand nombre de nos membres trouvent difficile de s’adapter à leurs demandes et à leurs exigences. Ils ont l’impression que les produits périssables sont un embêtement et ils remettent en question l’engagement des chemins de fer à leur offrir un service de qualité. Nous espérons que ce problème sera traité dans le cadre de Cultivons l’avenir 2, car il affecte aussi d’autres secteurs.
Brièvement et pour conclure, nous comprenons que l’économie demeure la principale priorité du gouvernement. Nous sommes en accord avec celui-ci sur le fait que l’engagement et un commerce accru constituent des moteurs importants pour assurer la croissance et la prospérité à long terme du Canada. Cultivons l’avenir 2 pourrait constituer un bon cadre pour le faire, à condition d'y consacrer un nombre suffisant de ressources. D'après notre expérience, tous les intervenants pourraient en profiter, y compris le gouvernement. Il faut le voir comme un investissement et non pas comme une autre dépense gouvernementale.
Merci beaucoup.
Bonjour, mesdames et messieurs les députés et observateurs. Je m'appelle Stefanie Nagelschmitz et représente la Canadian Agri-Marketing Association.
Je coordonne d'habitude les communications pour le compte du Canada's Outdoor Farm Show, salon agricole qui se tient tous les ans à Woodstock, en Ontario. En fait, c'est au Canada le plus grand salon professionnel pour les agriculteurs et les entreprises agricoles. Mais comme je vous l'ai dit, je représente aujourd'hui la Canadian Agri-Marketing Association.
Pour vous donner un peu de contexte, l'association est une organisation nationale composée de professionnels du marketing et des communications représentant toutes les régions du pays. Nos plus de 350 membres, dont la majorité provient de l'Ontario, sont répartis en cinq sections provinciales. Ils travaillent dans les médias, les agences de publicité et les organisations agricoles et font du marketing au sein d'entreprises de toutes tailles, de John Deere à Husky Farm Equipment.
Nos membres sont aussi des spécialistes des relations publiques, des rédacteurs, des directeurs généraux et responsables de la publicité, des coordinateurs du marketing, des gestionnaires de comptes, des présidents et des organisateurs d'événements comme moi. En gros, nous nous occupons de la technologie, des services et des produits permettant aux agriculteurs de gérer leur exploitation et de pénétrer de nouveaux marchés avec l'aide, nous l'espérons, de Cultivons l'avenir 2.
Nos membres voient aujourd'hui dans l'agriculture canadienne une industrie dont ils sont fiers, qui les enthousiasme et qu'ils cherchent passionnément à faire avancer sur la scène mondiale. Comme je l'ai dit, ils proviennent de milieux extrêmement variés au plan de la géographie, de la taille ou du secteur. Ils ont aussi l'avantage particulier d'envisager l'agriculture et le secteur agroalimentaire canadiens dans une large perspective. Ils y voient une industrie solide, qui a le sens des affaires et qui est prête à saisir les occasions que lui offriront — nous l'espérons, au niveau local ou mondial — Cultivons l'avenir 2. Le secteur agricole et agroalimentaire canadien se trouve, pour l'essentiel, dans une position très favorable, une position de force. En témoigne un article publié le 19 juillet dernier dans le Globe and Mail, dans lequel la journaliste Tavia Grant écrivait:
L'industrie manufacturière du Canada évoque habituellement des images d'équipement, d'acier, de voitures et de technologie.
Ces secteurs sont vitaux non seulement parce que leur vigueur est essentielle à l'économie du pays, mais aussi parce qu'ils en sont venus à définir ce qu'est le Canada et ce qu'il apporte au monde.
Mais le plus grand secteur manufacturier du pays n'est plus celui qui produit des pièces d'automobile ou des gadgets de haute technologie comme le BlackBerry, c'est l'alimentation. Et d'après les dernières statistiques, c'est le plus grand de par ses ventes qui ont atteint l'an dernier le record de 80 milliards de dollars.
Cela ne comprend pas la machinerie agricole qui, comme nous le savons tous, coûte très cher.
À l'échelle nationale, les agriculteurs produisent des aliments de haute qualité, sécuritaires et délicieux dont la valeur s'élève à plusieurs milliards de dollars, sans compter les produits qui entrent dans la fabrication des textiles ou les pièces automobiles faites de soja, par exemple. L'industrie est en pleine effervescence, comme le constatent nos membres auprès des clients et aux grandes conférences industrielles et salons agricoles.
Depuis quelques années, les membres de l'association remarquent en outre que le secteur agricole et alimentaire se comporte de plus en plus comme une entreprise. Les agriculteurs avec lesquels traitent nos membres continuent de gérer leur exploitation comme une entreprise. On nous demande de nouvelles technologies pour faciliter les tâches quotidiennes, des services pour surmonter les obstacles que présente la planification successorale ou de l'aide pour former les agriculteurs grâce à des programmes tels que le Advanced Agriculture Leadership Program offert par le Rural Ontario Institute. À notre avis, les agriculteurs sont très soucieux de conquérir de nouveaux marchés, d'avoir des exploitations efficaces et d'être des membres actifs de la collectivité agricole et encore plus de la communauté des affaires.
De concert avec les négoces agricoles qui collaborent avec eux, ces agriculteurs font des affaires dans le monde et dans tout le pays. Comme mes collègues l'ont fait remarquer cet après-midi, certains membres de l'association représentent des entreprises canadiennes en quête de marchés internationaux. Comme je l'ai dit également, d'autres représentent le Canada au sein de multinationales comme Monsanto ou John Deere. Ils s'intéressent aux marchés locaux, aux marchés canadiens et aux marchés internationaux.
Nos membres qui vendent leurs produits à l'étranger nous disent souvent que l'un de leurs principaux atouts de vente par rapport à leurs concurrents est la feuille d'érable elle-même. On associe l'image de marque du Canada à la qualité. Le fait que la qualité soit inhérente à notre image de marque ne pourrait être à mon avis plus juste. C'est une image de marque que nos membres sont fiers de représenter chez eux et à l'étranger. À titre d'organisation professionnelle représentant de nombreux négoces agricoles privés, nous ne sommes pas surpris de voir que le secteur agricole et agroalimentaire est une industrie dynamique et concurrentielle. L'image de marque du Canada est solide et nous ne voyons pas pourquoi nous supprimerions ce potentiel de calibre mondial.
Agritechnica, le plus important salon professionnel de machinerie agricole au monde, a lieu tous les deux ans à Hanovre, en Allemagne. Ce n’est qu’un exemple qui illustre tout le dynamisme et le potentiel du secteur agricole canadien. Agritechnica accueille plus de 2 700 exposants. Des centaines d’agriculteurs de partout dans le monde participent à cet événement de sept jours afin de voir les technologies de pointe et les nouveaux produits offerts pour leur exploitation agricole. En 2011, le Canada avait deux pavillons, et 49 entreprises canadiennes étaient présentes et faisaient partie de la grande délégation ou y ont participé par elles-mêmes. L’enthousiasme était palpable et l’excellence, indéniable. De plus, un grand nombre d’agriculteurs canadiens, de Kamloops à Québec en passant par Barrie, y ont participé.
Il est clair que les Canadiens se sont taillé une place sur la scène internationale, qu’il s’agisse des agriculteurs qui produisent des aliments de qualité ou des négoces agricoles qui vendent de la machinerie aux agriculteurs à l’étranger. Il est essentiel de donner à nos agriculteurs la technologie, les compétences et les services leur permettant de réussir. Il serait déplorable que nous ne profitions pas de notre potentiel incroyable.
Au bout du compte, je pense que la Canadian Agri-Marketing Association et ses membres veulent que Cultivons l’avenir 2 permette à nos agriculteurs et à nos négoces agricoles de réussir. Nous voulons continuer sur la même lancée.
Comme je l’ai dit au début de mon exposé, la Canadian Agri-Marketing Association s'occupe des services, des produits et des outils que les agriculteurs utilisent pour produire des produits agricoles et agroalimentaires de qualité, sains, novateurs et délicieux. C’est le potentiel de calibre mondial pour lequel nous sommes reconnus, et que nous sommes fiers d'exploiter pour les consommateurs d’ici et d’ailleurs. CAMA est un groupe de fournisseurs prêts à fournir les outils novateurs dont les agriculteurs ont besoin et qu’ils veulent obtenir, que ce soit pour les agriculteurs ou pour les transformateurs et les détaillants, afin qu’ils puissent les utiliser pour faire ce qu’ils font le mieux.
Au bout du compte, nos membres souhaitent que Cultivons l’avenir 2 favorise l’innovation et l’esprit d’entreprise chez les agriculteurs. Puisque de nouveaux marchés, nationaux ou internationaux, s’ouvrent, nos membres sont prêts à aider l’industrie agricole canadienne, peu importe les besoins. Nous voulons que Cultivons l’avenir 2 favorise l’innovation et le maintien de la production de produits de qualité.
En mon nom, et au nom des centaines de professionnels canadiens de l'agri-marketing de partout au pays, je vous remercie de m’avoir invitée à vous parler aujourd’hui. Tout comme vous, l’industrie canadienne de l’agriculture et de l’agroalimentaire et sa prospérité nous passionnent. Nous sommes dynamiques, nous misons sur la qualité et nous avons un potentiel de calibre mondial. Permettez-nous de profiter pleinement de nos compétences.
Merci.
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Je vous remercie de nous donner l’occasion de comparaître devant vous pour vous parler de questions liées au marketing et au commerce des produits agricoles canadiens.
Au cours de nos 42 années d’existence, les cultivateurs de blé se sont montrés fortement en faveur des marchés libres et du libre-échange. Nous sommes persuadés que le niveau de vie élevé dont jouissent la plupart des Canadiens est directement lié à un environnement commercial ouvert et à des politiques qui favorisent l’investissement et l’innovation.
Notre exposé portera principalement sur deux aspects. Tout d’abord, nous voulons parler des mesures qu’il est nécessaire de prendre pour tirer pleinement parti des possibilités que la mise en oeuvre d’un marché libre pour le blé et l’orge a créées. La deuxième partie de notre exposé portera sur des questions d’accès au marché et au commerce.
Les cultivateurs de blé sont vraiment ravis de la création d’un marché libre pour le blé et l’orge dans l’Ouest canadien. Les agriculteurs qui font du commerce profitent déjà des nouvelles possibilités offertes. Selon nos estimations, plus de 2 000 contrats à terme ont été conclus par des agriculteurs pour la livraison du blé et de l’orge au cours de la nouvelle campagne agricole. Pour la première fois en presque sept décennies, les agriculteurs des Prairies peuvent maintenant vendre leur blé et leur orge directement aux transformateurs. On a déjà fait l’annonce d’une nouvelle usine de pâtes alimentaires de 50 millions de dollars dans l’Ouest canadien et de l’expansion accrue des capacités d’entreposage de l’orge de brasserie. Nous nous attendons à ce qu'il y ait d’autres annonces d’investissement au cours des mois à venir.
Un sommet du blé se tient aujourd’hui et demain à Saskatoon, au cours duquel on explore les nouvelles possibilités qui s’ouvrent maintenant dans la recherche sur le blé dans un marché libre. Plusieurs semenciers ont déjà pris des dispositions pour accroître leurs capacités d’intégrer de nouvelles variétés de blé et d’orge dans le marché de l’Ouest canadien.
Les cultivateurs de blé sont également ravis de dire que les prix à terme au Canada s'alignent bien sur ceux du marché libre aux États-Unis. Comme nous l’avons prédit, les prix élevés du marché libre que nous avons vus aux États-Unis se sont déplacés vers le Nord. Tout porte à croire que les entreprises canadiennes seront pleinement concurrentielles et qu'il n'y aura pas d'exode général de blé et d'orge vers les silos américains.
Cependant, il faut se pencher sur certaines questions. Premièrement, il faut apporter des modifications à la Loi sur les grains du Canada qui rendraient facultatives les inspections de la Commission canadienne des grains dans les ports. Comme vous le savez peut-être, les expéditions directes des céréales de l'Ouest canadien aux minoteries et aux malteries du pays n'ont pas à subir de pesée et d'inspection de la CCG. De même, les expéditions directes aux acheteurs américains n'ont pas à passer par les processus de pesée et d'inspection de la CCG. Toutefois, les inspections de la CCG sont obligatoires pour les expéditions à l'étranger qui se font par les ports canadiens, ce qui place nos installations portuaires dans une position concurrentielle défavorable.
Il se pourrait que certains acheteurs étrangers continuent à se fier au classement et à l'inspection de la Commission canadienne des grains, mais nous sommes persuadés que bon nombre d'acheteurs se contenteraient de se fier à la réputation et aux engagements des exportateurs de grains canadiens. Si la réputation satisfait les acheteurs canadiens et américains, nous soutenons qu'elle satisfera bon nombre d'acheteurs étrangers. Rendre la pesée et l'inspection à l'arrivage et la pesée et l'inspection de sortie optionnelles mettra tous les exportateurs canadiens sur un même pied d'égalité et permettra de réduire les coûts qu'absorbent les agriculteurs.
Deuxièmement, il faut que le gouvernement fédéral aille de l'avant avec son projet de modifier la Loi sur les transports au Canada afin d'y inclure des mesures qui amélioreront les normes du service ferroviaire. La capacité des exportateurs canadiens de respecter leurs engagements de vente rapidement et de façon rentable passe par un bon service ferroviaire. Le printemps dernier, nous étions ravis d'apprendre que le gouvernement fédéral avait l'intention de présenter des mesures législatives visant à améliorer le service ferroviaire, ce qui inclut la nécessité pour les lignes ferroviaires de fournir aux expéditeurs des ententes de niveau de service qui contiendraient des sanctions liées au rendement. Nous incitons le gouvernement à présenter les mesures législatives nécessaires ce printemps.
De plus, les cultivateurs de blé considèrent qu'il est important d'agir rapidement pour transformer la Commission canadienne du blé en une entité qui appartient réellement aux agriculteurs et qui est dirigée par eux. À cet égard, nous recommandons que dans la nouvelle CCB, les actions soient émises aux agriculteurs en fonction des livraisons de grain à la CCB qu'ils ont faites au cours des six dernières années. Nous proposons que dans la nouvelle CCB, une action soit émise pour chaque 10 tonnes livrées. Recevoir un certificat d'actions fera des agriculteurs les vrais propriétaires et incitera chacun de nous à nous assurer que nos actions prennent de la valeur. Les cultivateurs de blé proposent que les actionnaires de la nouvelle CCB élisent un conseil d'administration de 10 à 12 membres constitués d'agriculteurs et de trois spécialistes non agriculteurs dans les domaines du commerce, des finances et de n'importe quel autre domaine qui renforcerait le conseil.
Ce sont les actionnaires qui devraient décider à qui l'on permet d'acheter et de vendre des actions; toutefois, nous recommandons qu'il n'y ait aucune restriction sur l'actionnariat. C'est ce qui donnerait aux agriculteurs qui prennent leur retraite la possibilité de maximiser la valeur de leurs actions. Permettre aux non-agriculteurs d'acheter des actions créera de meilleures liquidités et fera augmenter la valeur des actions. Cependant, nous croyons qu'essentiellement, il devrait appartenir aux agriculteurs de décider dans quelle mesure ils souhaitent garder le contrôle sur la propriété de la CCB.
Bien entendu, l'objectif est de créer une entreprise qui donne aux agriculteurs une solution de rechange concurrentielle, surtout pour ceux qui jugent utile de mettre leurs grains en commun. Le gouvernement fédéral a accepté de garantir les paiements et les emprunts initiaux de cette nouvelle entité pendant une période qui pourrait aller jusqu'à cinq ans; cette nouvelle entité aura donc toutes les chances d'être transformée en une option utile et concurrentielle pour les agriculteurs.
Avant de terminer notre exposé, nous voulons prendre un instant pour souligner l’importance de prendre des mesures en faveur d’accords commerciaux bilatéraux, surtout étant donné que les négociations multilatérales à l’OMC semblent ne pas avancer très vite.
Pour les cultivateurs de blé dur des Praires, il est très important de conclure un accord de libre-échange avec le Maroc. À l’heure actuelle, il y a un tarif préférentiel pour les exportations de blé dur des États-Unis vers le Maroc; les exportations canadiennes de blé dur vers le Maroc sont soumises à un tarif beaucoup plus élevé. Conclure un accord commercial qui corrigerait cette inégalité fera en sorte que les agriculteurs et les exportateurs canadiens et les cultivateurs américains de blé dur seront sur un même pied d’égalité.
De plus, nous encourageons le gouvernement à mener les négociations commerciales avec l’Europe à bonne fin. Encore une fois, un accord de libre-échange peut entraîner une baisse importante des tarifs, non seulement pour le secteur des grains, mais également pour notre secteur des viandes rouges.
À notre avis, conclure des accords commerciaux qui réduisent les obstacles au commerce pour notre industrie porcine et bovine présente des avantages considérables pour le secteur des grains des Prairies. Environ 30 p. 100 de la production de blé et d’orge de l’Ouest canadien sert maintenant à nourrir le bétail. Toute initiative commerciale qui stimule l’industrie des productions animales se traduit par l’augmentation des prix et par de meilleurs débouchés sur le marché pour le secteur des grains.
C’est pourquoi nous incitons fortement le gouvernement fédéral à conclure un accord commercial dans le cadre du partenariat transpacifique. À notre avis, il est primordial pour le Canada de devenir un membre à part entière de ce partenariat pour que nos secteurs des grains et de l’élevage puissent tirer pleinement profit des marchés asiatiques en expansion rapide. Les agriculteurs de l’Ouest canadien sont bien placés pour servir ces marchés, dont l’importance augmente étant donné les difficultés financières et économiques auxquelles l’Europe et les États-Unis font face.
Bref, l’avenir s’annonce brillant pour l’industrie des grains de l’Ouest canadien. La naissance d’un marché libre pour le blé et l’orge crée un climat très favorable à l’investissement et donne aux agriculteurs la possibilité de fixer des prix intéressants pour une partie de leur production à venir.
Pour se réaliser pleinement, les cultivateurs de blé recommandent au gouvernement d’agir rapidement pour apporter des améliorations à la Loi sur les grains du Canada et à la Loi sur les transports au Canada.
Nous recommandons également au gouvernement de prendre des mesures cet automne pour transformer la CCB en une entité qui appartient vraiment aux agriculteurs et qui est vraiment dirigée par eux.
De plus, nous encourageons le gouvernement à défendre vigoureusement nos intérêts dans des négociations commerciales bilatérales.
Encore une fois, je vous remercie de nous avoir donné l’occasion de donner notre point de vue. Nous avons hâte de répondre à vos questions.
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La question est pertinente. Dans le programme Agri-marketing, il y a deux parties. Le volet générique va très bien, on n'a pas de problème de ce côté. Il en va autrement du volet pour les PME. Les gens déposent des dossiers et ceux-ci sont envoyés à Ottawa. À partir de ce moment-là, il est très difficile de savoir ce qui se passe. C'est le néant total. On ne sait pas qui prend les décisions ni comment ça fonctionne.
Je vais vous donner un exemple un peu loufoque. Un producteur de miel du Québec a un distributeur au Japon. Le nom de cette société est Buy Us. L'entreprise a déposé son projet, l'a envoyé à Ottawa. Le fonctionnaire qui a lu le dossier a interprété ce nom comme étant « Buy US », autrement dit « Buy American ». Il a alors écarté le dossier automatiquement plutôt que de téléphoner aux gens de notre équipe et leur poser les questions pertinentes.
Il y a eu d'autres situations, notamment la suivante, qui s'est produite dernièrement. Il s'agissait alors du Mexique et d'une société, du Québec également, qui avait fait l'objet de recommandations de la part du consulat parce que le produit et la mise en marché étaient excellents. Le dossier a été déposé à Ottawa, mais il a été rejeté sans que notre ambassade au Mexique soit consultée. Évidemment, ça a des conséquences négatives. Les délais de réponse sont extrêmement longs, c'est-à-dire de trois à huit mois. Ça n'a aucun sens. Au bout de trois ou quatre mois, les entreprises sont déjà rendues ailleurs. Elles sont passées à autre chose.
Notre position est la suivante: faisons donc ce travail à Montréal, avec des gens qui connaissent le marché, et appliquons le même principe à Toronto, Calgary ou ailleurs, de façon à obtenir des réponses plus rapidement. Des dossiers ont été refusés dans certains cas, mais je ne veux pas préciser lesquels étant donné que ce sont des entreprises très connues au Québec, notamment de grandes sociétés québécoises. Or ces dossiers ont été écartés pour des raisons inconnues. On parle ici de grandes sociétés qui dépensent des centaines de milliers de dollars par année pour avoir accès à des marchés. Le dossier est acheminé à Ottawa, mais il se perd. Je parlais plus tôt d'un cas fortuit, comme lorsqu'on est frappé par la foudre. On ne sait pas ce qui se passe ni pourquoi. On ne l'apprend que cinq, six, sept ou huit mois plus tard.
Cet aspect du programme est fatigant. Ça entrave le travail. Les gens de ces entreprises n'ont pas le temps d'attendre trois, six ou huit mois: elles doivent prendre leurs décisions sur-le-champ. Quand on leur dit que leur dossier est refusé pour telle ou telle raison, qu'on leur fait part d'arguments en ce sens, il peut au moins y avoir une conversation, mais c'est une autre histoire quand on invoque le fait que l'entreprise a reçu de l'argent l'année précédente, et que pour cette raison, elle va passer son tour la fois suivante.
Pour cette raison, je disais dans ma présentation qu'il fallait être cohérent. Un marché international ne se développe pas en six mois ou un an. Ça prend deux ou trois ans, des investissements, des ressources humaines et financières.
Il faut analyser le dossier avec perspicacité et comprendre que dans ce domaine, la pérennité est cruciale. On ne peut pas dire aux entreprises, après six mois, qu'elles n'ont pas fait leur travail ou que dans la tour d'ivoire d'Ottawa, on pense qu'elles n'ont pas réussi. Il faut vraiment donner aux entreprises le temps de faire leur travail. C'est pourquoi je disais plus tôt que ça prenait au moins trois ans. On ne peut pas refuser d'octroyer un soutien financier au bout d'un an ou deux en invoquant des prétextes farfelus.
Est-ce que ça répond à votre question? Ma réponse était peut-être un peu longue.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d’être des nôtres.
Je pense qu'il est juste de dire que le gouvernement considère qu'il est très important d'ouvrir pour nos agriculteurs plus de marchés à l'étranger. J'ajoute que non seulement le ministre Ritz défend fervemment leurs intérêts mais qu’il se rend dans ces pays pour promouvoir l’agriculture canadienne. Chaque fois qu’il fait un tel voyage, je le sais puisque c’est moi qui, à sa place, tiens le fort ici à la Chambre des communes entre autres choses, car il voyage beaucoup. Je sais qu'il retourne en Chine pour faire la promotion du porc, du canola et de beaucoup d’autres produits. Je dois dire qu’il réussit très bien dans son travail et que des groupements de producteurs spécialisés de partout au Canada en ont bénéficié.
Des discussions ont eu lieu concernant l’OMC et des accords commerciaux. Ce qu'on peut retirer de l’OMC, en cas réussite, c'est évidemment un accord commercial avec beaucoup d’autres pays. Malheureusement, en raison du grand nombre de pays impliqués, la mise en oeuvre d'un tel accord ne se fera pas du jour au lendemain. Nous avons commencé à conclure des accords bilatéraux dans le cadre d’autres accords commerciaux.
Je voudrais demander à M. Coutu et à M. Pomerleau… À la Chambre des communes, quand nous présentons des accords commerciaux pour que le Parlement les approuve, les partis de l’opposition s’y opposent très vivement. Nous arrivons à les faire approuver en y consacrant beaucoup de temps et d’efforts, mais c’est dans l’intérêt des agriculteurs. Je voudrais savoir ce que vous pensez de ces accords commerciaux et si, à votre avis, ils mettent en valeur le porc, par exemple, et si vous estimez, monsieur Coutu, qu’ils font la promotion des marchandises que votre organisation représente.
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Vu que nous accompagnerons le ministre Ritz en Chine, vous allez être très occupé à la Chambre la semaine prochaine et j'en suis désolé.
De toute façon, pour vous donner un exemple, vous vous souviendrez qu’à l’époque des négociations commerciales multilatérales du Cycle d’Uruguay au milieu des années 1990, nous n’exportions pas vers nos actuels marchés — c’est-à-dire 12 parmi 16 ou 17 — qui sont devenus depuis nos plus grands marchés, comme la Russie, la Chine, etc. Tout cela grâce au Cycle d’Uruguay.
En fait, le meilleur reste à venir dans le cadre des accords de libre-échange, particulièrement en ce qui concerne la Corée. Vous avez entendu nos propos au sujet de la Corée, donc je ne vais pas les répéter. Pour le Japon, il est encore possible qu’un accord de libre-échange avec ce pays nous donne un avantage important sur les États-Unis. Nous sommes déjà très présents en Australie et en Nouvelle-Zélande et nous ne pouvons pas nous permettre de laisser encore une fois ces marchés nous échapper au profit des États-Unis. En même temps, si nous avions un accord de libre-échange ou si nous étions membres du partenariat transpacifique, nous pourrions alors prendre la part du marché de l’UE. C’est une possibilité que nous devons considérer.
La Colombie est un bon exemple pour nous même si vous avez eu des difficultés à la Chambre. Nos exportations vers la Colombie ont doublé l’an dernier et elles continuent de croître.
Nous exportons au Chili qui est aussi un de nos grands concurrents. Nous exportons vers le Mexique.
Les accords multilatéraux et bilatéraux ont été une bénédiction pour l’industrie porcine, et sans ces accords conclus au fil des ans, je ne crois pas que nous serions ici aujourd’hui et notre secteur ne serait certainement pas aussi important.
Comme par ironie du sort, je voulais aborder le sujet à la suite de vos commentaires précédents.
Pour ajouter à la question de Pierre, vous avez mentionné que 25 p. 100 du porc est importé, mais le pays n'en demeure pas moins un exportateur net de porc.
Le même phénomène se produit dans l'industrie du boeuf. Pour des raisons géographiques, une grande quantité de boeuf élevé jusqu'à maturité en Ontario traverse la frontière pour y être abattu. Je suis convaincu qu'une partie de ce boeuf revient sur nos tablettes. Mais pour des raisons géographiques, que ce soit en Alberta, en Saskatchewan ou ailleurs, le boeuf est abattu de l'autre côté de la frontière.
Je voudrais rectifier ce que vous avez dit au sujet de l'emballage. Nous avons la mention « Produit du Canada » ici que tous les transformateurs peuvent utiliser, et les consommateurs devraient savoir — et j'espère bien que c'est le cas — que si ce n'est pas indiqué « Produit du Canada », ils peuvent en déduire que ce n'en est pas un. Le consommateur a aussi, au bout du compte, une responsabilité.
S'il s'agit d'un produit du Canada et que le transformateur ne l'a pas indiqué, et je me demande bien pourquoi il ne l'aurait pas fait, car cela représente à mon avis un avantage financier. Si cette mention ne s'y trouve pas, vous devriez sans doute en déduire qu'il s'agit d'un produit importé.
Aimeriez-vous ajouter quelque chose? J'aurai ensuite un dernier point.
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J'aimerais contester cela, car c'est la norme qu'utilisent bon nombre de transformateurs, c'est comme si ce n'est pas le cas.
J'ai participé à l'étude du projet de loi sur la question. Le but de ce projet de loi et du changement — et je ne sais pas si d'autres dans la salle y ont participé, sauf Frank sans doute —, mais le fait est qu'il s'agit du produit principal. Si c'est du porc, les épices n'entrent pas en ligne de compte. On n'en tient absolument pas compte.
Lorsque les gens disent qu'ils veulent qu'on abaisse le seuil de 98 p. 100 à 85 p. 100, ce n'est pas tenir compte des épices, etc., c'est pour qu'ils puissent ajouter 50 p. 100 de produit américain ou étranger. C'est la réalité. Je n'accepte donc pas cet argument.
J'ai une dernière question à vous poser. Les consommateurs ont aussi une responsabilité qu'on oublie trop souvent. Nous devrions tous dire au gérant d'épicerie, qu'il s'appelle Paul ou autrement: « Écoutez, j'aimerais faire mon épicerie ici, mais si vous ne vendez pas du porc canadien, ou du boeuf canadien, ou du pain canadien, etc., eh bien, j'irai faire mon épicerie ailleurs ».
Premièrement, êtes-vous d'accord avec moi pour dire que la plupart des gens ne le font pas? Deuxièmement, pourquoi les groupes de producteurs spécialisés, etc., n'insistent-ils pas pour que les consommateurs assument mieux leur responsabilité?