Comme le président l'a dit, je suis Jim Everson, vice-président aux Affaires de l'entreprise du Conseil canadien du canola. Je vous remercie de l'occasion que vous m'offrez de parler des priorités de la chaîne de valeur de l'industrie du canola.
Après un bref survol de notre industrie, j'exposerai certains des facteurs déterminants de la compétitivité de la chaîne de valeur du canola.
Bien sûr, tout débute sur l'exploitation agricole. Au Canada, surtout dans les Prairies, mais aussi dans la région de la rivière de la Paix, en Colombie-Britannique et, dans l'est, jusque dans les Maritimes, 43 000 agriculteurs produisent du canola. Ces dernières années, la superficie cultivée et la production ont augmenté, en raison de l'augmentation de la valeur de la production et de l'augmentation des profits des producteurs.
Cette année, 21,3 millions d'acres ont été ensemencées en canola. Statistique Canada a estimé la production totale de 2012 à 13,36 millions de tonnes. C'est une croissance incroyable, puisque la production a plus que doublé au cours des 10 dernières années.
Vous savez peut-être que le canola est la culture canadienne qui rapporte le plus, le quart de toutes les recettes agricoles, et que, en 2011, il a rapporté à ses producteurs presque 8,5 milliards de dollars.
La confiance des producteurs dans le canola est partagée par les joueurs de toute la chaîne de valeur, car l'industrie fait de nouveaux investissements. Depuis 2006, les investissements dans la construction ou l'agrandissement d'huileries ont presque fait doubler la capacité de trituration. Parmi les plus récents, mentionnons deux usines à Yorkton, en Saskatchewan, une nouvelle usine à Bécancour, l'agrandissement des usines à Altona, au Manitoba, et à Fort Saskatchewan, en Alberta, ainsi que l'annonce de la construction d'une usine dans la région de Camrose, en Alberta.
Les sélectionneurs investissent également au Canada, dans des installations de sélection végétale et de recherche modernes, à Saskatoon et à Winnipeg, et, bien sûr, les producteurs investissent constamment dans des machines et de l'équipement améliorés pour accroître l'efficacité de la production.
Le secteur du canola contribue à la création d'emplois et à la croissance. Aujourd'hui, sa participation annuelle à l'économie canadienne se chiffre à plus de 15,4 milliards de dollars et elle crée plus de 228 000 emplois.
En ce qui concerne la chaîne de valeur, les producteurs de semences, les producteurs, les triturateurs et les exportateurs établissent en commun, par l'entremise du Conseil canadien du canola, les objectifs de l'industrie et les stratégies pour les atteindre. L'industrie travaille actuellement à un plan stratégique qui comprend un objectif de mise en place d'une offre et d'une demande soutenues pour 15 millions de tonnes de canola d'ici 2015. Nous sommes sûrs de l'atteindre.
Les producteurs livrent leur canola à un réseau de silos primaires et d'huileries de leur région pour la transformation. L'immense majorité est livrée et expédiée par chemin de fer à des terminaux d'exportation, la plupart sur la côte Ouest, où le canola est chargé sur des bateaux. On le transforme en huile et en tourteaux dans des installations de trituration, puis on l'expédie par chemin de fer ou par camion vers des marchés étrangers et en Amérique du Nord.
La trituration donne une huile végétale de qualité supérieure. Le résidu est un tourteau qui sert à l'alimentation animale. L'huile de canola est aussi une excellente matière première pour la fabrication de biodiesel et elle peut servir à réduire les émissions de gaz à effet de serre du carburant diesel traditionnel d'origine fossile.
L'huile de canola est l'huile végétale la meilleure pour la santé. Elle renferme de très faibles concentrations de gras saturés, aucun gras trans et de fortes concentrations de gras utiles, qui permettent de prévenir les ACV et les infarctus.
Le tourteau de canola est un autre produit nettement avantageux par rapport aux produits concurrents. Riche en protéines, sapide, il possède un excellent profil d'acides aminés. La recherche montre que son utilisation dans l'alimentation animale peut augmenter la production laitière chez les bovins de race laitière d'un litre par vache et par jour.
Bref, voilà la chaîne de valeur de l'industrie du canola. L'ensemble de la chaîne fournit au monde un produit supérieur, meilleur pour la santé, qui contribue à la croissance économique du Canada.
Sous forme de semence entière ou d'huile et de tourteau, peu importe, 85 p. 100 du produit de la récolte est destiné aux marchés étrangers. Nous comptons sur un flux puissant et constant de produits vers nos clients des États-Unis, du Japon, du Mexique, de la Chine et de 50 autres pays. Cette dépendance des marchés d'exportations exige un effort et une innovation constants de notre industrie pour qu'elle reste concurrentielle.
La politique et les programmes fédéraux sont importants pour favoriser l'innovation, l'accès aux marchés et la croissance. Actuellement, Agriculture et Agroalimentaire Canada est en train d'élaborer un cadre stratégique intitulé Cultivons l'avenir 2 et les programmes connexes, qui, ensemble, joueront un rôle important pour le canola. Pendant l'élaboration de ce cadre stratégique, le Conseil du canola peut désigner cinq priorités qui permettront d'assurer la réussite du secteur.
La première est l'innovation. Le canola est lui-même issu de l'innovation. L'innovation est la voie dans laquelle nous devons nous engager pour augmenter notre avantage concurrentiel. C'est là que l'esprit d'équipe, concentré dans une chaîne de valeurs, s'est révélé un gros avantage. Ces quatre dernières années, le Conseil du canola a coordonné la grappe scientifique du canola et du lin, sous l'égide du cadre stratégique Cultivons l'avenir, ce qui a permis de réunir les chercheurs de l'industrie, de l'État et des universités et de mettre en commun leurs connaissances et les ressources pour tirer le maximum de chaque dollar consacré à la recherche.
Le financement par la grappe scientifique totalise 20 millions de dollars de travaux de recherche en cinq ans, soit la participation de 80 chercheurs de plus de 30 établissements canadiens et de certains établissements américains. La recherche vise l'huile et le tourteau de canola ainsi qu'une production améliorée. Uniquement pour la production, l'enveloppe de la recherche totalise 10 millions et comporte plus de 30 projets.
Grâce à la stratégie de la grappe, notre industrie sait désormais mieux accroître les rendements et maîtriser les maladies. Nous connaissons également mieux les avantages du canola pour la santé. Ces connaissances scientifiques permettent une meilleure promotion de l'huile de canola. En nous préparant pour le nouveau cadre stratégique Cultivons l'avenir 2, nous restons des partisans très convaincus du maintien de la méthode de la grappe scientifique et de la poursuite des investissements publics dans l'innovation.
Une autre priorité est la liberté des marchés. Notre industrie prospère dans un climat commercial prévisible, transparent, où la concurrence joue librement. Nous appuyons les projets commerciaux ambitieux du gouvernement fédéral dans les marchés importants que sont l'Europe, la Corée du Sud et le Japon. L'admission du Canada dans le Partenariat transpacifique réjouit notre industrie. Si le Canada peut profiter au maximum des possibilités qu'offrent les ententes commerciales et conclure certains de ces accords commerciaux, les producteurs et l'industrie seront plus en mesure de faire croître l'industrie.
Notre liste des priorités comprend également le développement des marchés et la promotion. Voilà un autre domaine où le gouvernement fédéral est un partenaire important. Nos membres et Agriculture Canada se partagent la facture d'un programme de promotion, 2,4 millions de dollars en quatre ans, qui fera connaître dans les principaux marchés du monde les avantages du canola pour la santé et la cuisine. Nous envisageons la poursuite de ce programme quand le cadre stratégique Cultivons l'avenir 2 sera en place.
Il n'y a pas de développement des marchés sans accès à ces marchés. Ces deux priorités exigent des soins. Notre industrie est très reconnaissante de l'appui ferme du ministre Ritz de l'Agriculture et du gouvernement fédéral pour le maintien et l'augmentation de l'accès aux marchés. Le Secrétariat de l'accès aux marchés, qui est un lieu de coopération de l'Agence canadienne d'inspection des aliments et d'Agriculture Canada, a contribué à la résolution de problèmes difficiles d'accès aux marchés, par exemple les inquiétudes de la Chine à l'égard de la maladie des végétaux appelée jambe noire.
Ces dernières années, l'industrie et le gouvernement ont permis de maintenir l'accès à des marchés dont la valeur était de plus de 1,6 milliard de dollars par année, grâce à un travail stratégique de résolution des problèmes qui menaçaient cet accès. Nos efforts permettent à l'industrie du canola de profiter le plus des marchés internationaux, et nous espérons nous servir de cette réussite quand le cadre stratégique Cultivons l'avenir 2 sera en place.
Enfin, un enjeu important est l'adoption de règlements qui possèdent un fondement scientifique. Des règlements transparents, fondés sur la science sont indispensables au maintien d'échanges commerciaux prévisibles et à la sécurité alimentaire du Canada et de l'étranger. Le Canada a besoin de montrer un exemple frappant. Nous devons partir du constat que cette méthode est optimale pour tous les pays. Nous espérons donc que les principales nations commerçantes élaboreront les politiques concernant la présence de faibles concentrations de produits génétiquement modifiés. L'objectif est important, en raison du nombre croissant d'espèces génétiquement modifiées qui font l'objet d'une culture industrielle un peu partout dans le monde. Nous appuyons les efforts du ministre Ritz visant à élaborer une telle politique pour le Canada et à promouvoir l'adoption de telles politiques au niveau international.
Bref, le canola est, pour les années à venir, l'une des sources les plus excitantes de développement économique pour le Canada et, pour en profiter, nous aimerions fixer notre attention sur l'innovation, les marchés libres, le développement des marchés, l'accès aux marchés et les règlements fondés sur la science. L'industrie du canola est riche de promesses pour les Canadiens, en ce qui concerne la croissance économique, les emplois et la prospérité, mais il faut persévérer dans nos bonnes actions. Le Conseil du canola permet de réunir toute la chaîne de valeur, et nous sommes impatients de nouer avec le gouvernement un partenariat continu en vue de l'atteinte de ces objectifs.
Merci. J'ai bien hâte de répondre à vos questions.
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Bonjour. Je suis Rex Newkirk et, comme il a été mentionné, je suis directeur de la recherche et du développement des affaires du Canadian International Grains Institute, un organisme indépendant, sans but lucratif, qui, depuis 40 ans, fournit un appui technique continu, partout dans le monde, aux acheteurs des produits des grandes cultures canadiennes.
Merci beaucoup de m'offrir l'occasion de présenter un aperçu de la chaîne logistique du grain au Canada. Jim a déjà fait un excellent travail en vous informant sur l'industrie du canola. Je vais donc concentrer mon attention sur d'autres aspects de l'industrie du grain. Mon aperçu insistera surtout sur les problèmes du système et sur le rôle fédéral dans leur résolution.
Le Canada possède une chaîne logistique très efficace. Depuis plus d'un siècle, nous exportons du grain dans le monde entier et nous continuons de nous améliorer et de nous adapter, à la faveur de la mondialisation. La chaîne logistique comprend les sélectionneurs, qui mettent au point des variétés pour répondre à des besoins permanents; un système d'enregistrement des variétés, qui fait que les nouvelles lignées de grain répondent aux besoins de la clientèle; des multiplicateurs de semences; des producteurs efficaces de grain; des silos primaires de stockage du grain, qu'on transborde dans le réseau ferroviaire; des silos de transbordement ou des silos terminus chez les clients; des meuneries qui transforment le grain en ingrédients alimentaires; enfin, des boulangeries qui fabriquent les produits finis et les livrent aux consommateurs de partout dans le monde.
Le système canadien assure aussi le classement fiable du grain et pourvoit à l'assurance de la qualité, grâce à la Commission canadienne des grains. L'aide technique du Canada à la commercialisation contribue à informer les clients sur les propriétés recherchées du grain canadien, ce qui les encourage à acheter le produit. La recherche permet de mettre au point de nouveaux produits tirés du grain, ce qui ouvre de nouvelles possibilités pour les cultures dans les applications alimentaires et industrielles.
Le système canadien est principalement un système de manutention en vrac, parce que le Canada produit des quantités importantes de grain de haute qualité qui sont, pour la plupart, exportées et qui doivent être transportées d'une façon très efficace, selon un rapport coût-efficacité très favorable. Le système a été conçu pour, d'abord, déplacer un produit homogène et maintenir la pureté et la qualité du grain, pour que, en fin de compte, le client reçoive le produit qu'il a acheté en temps opportun et de façon économique.
Ces deux dernières décennies, de nombreux changements dans l'industrie du grain se sont traduits par des gains d'efficacité. Les nombreuses fusions ont engendré des entreprises plus grandes dont l'exploitation est très efficace et très rentable. Les anciens silos à grains en bois ont été remplacés par des installations beaucoup plus efficaces qui stockent le grain provenant d'un grand bassin et qui le transbordent efficacement dans le réseau ferroviaire. Dernièrement, comme vous le savez, le gouvernement a apporté des modifications à la commercialisation du blé et de l'orge. Désormais, les agriculteurs et les compagnies vendent le blé directement plutôt que par l'entremise d'un monopole.
Le gouvernement fédéral joue certains rôles moteurs dans la chaîne logistique canadienne et, à ce titre, il agit dans l'intérêt de l'agriculteur et du public canadien et il stimule les échanges commerciaux. Mentionnons notamment la recherche sur les besoins des clients et sur la façon d'obtenir et de livrer le produit en respectant ces exigences. Ajoutons à cela l'investissement dans la recherche et la sélection végétale, qui aboutissent à la création de variétés et de matériels génétiques qui répondent aux besoins des clients et des agriculteurs.
Il importe, pour le gouvernement fédéral, de maintenir l'investissement dans ce domaine, puisque les sociétés privées du secteur n'en font pas assez. C'est que, souvent, elles prévoient que l'investissement dans ces cultures rapportera peu, parce que, contrairement aux producteurs d'espèces génétiquement modifiées comme le canola, qui doivent chaque année acheter les semences aux compagnies et obtenir l'autorisation d'utiliser la technologie, les producteurs de blé, d'orge et de légumineuses n'achètent pas de semences certifiées pour ces cultures non génétiquement modifiées. Le profit du sélectionneur est donc relativement modeste, souvent trop petit pour l'inciter, si c'est une entreprise privée, à faire l'investissement nécessaire. Sans investissement dans les méthodes génétiques, il n'y aura pas de progrès génétique, et on se prive de gains futurs d'efficacité dans la production. C'est pourquoi il importe, pour l'État en partenariat avec les producteurs et les sociétés privées, d'investir dans la mise au point de ces matériels génétiques.
L'État fédéral effectue de la recherche pour assurer l'efficacité du système de classement des grains, afin de satisfaire aux besoins des clients et, par conséquent, de conserver sa part de marché. C'est un investissement judicieux, parce qu'il développe la confiance des clients et qu'il soutient la totalité de la chaîne logistique.
L'État fédéral joue un rôle moteur dans l'assurance de la salubrité des aliments grâce à l'inspection et à la surveillance de l'utilisation des pesticides. Ce système a, en général, été très efficace, ce qui a valu à l'industrie du grain un très grand respect dans le reste du monde. Ce système doit être à la fois sensible et prévisible. Jusqu'ici, cet équilibre a souvent été maintenu au Canada.
L'État appuie le développement de marchés grâce à ses commissaires commerciaux et à des organisations comme notre institut, qui travaille avec les clients, individuellement, pour leur fournir un appui et les tenir au courant des produits canadiens. Les agriculteurs épongent, avec l'État, une partie des coûts de cette activité. Cette méthode a été très efficace et, conjointement avec les rôles déjà mentionnés, en ce qui concerne la manutention des grains et la salubrité, elle a permis au grain du Canada d'acquérir la réputation d'être de la qualité et de la salubrité maximales dans le monde entier. Le Canada est souvent le fournisseur préféré de grain, et la vogue durable des grains canadiens sur les marchés mondiaux dépend d'investissements continus dans ce domaine.
Comme vous le savez probablement, en cette période de transition dans l'industrie du grain, notre institut s'est engagé à maintenir le niveau de service aux clients, d'acquisition des connaissances et de maintien de l'image de marque. En partenariat avec l'État fédéral, nous avons travaillé diligemment à tenir cette promesse.
L'État canadien finance la recherche dans l'innovation qui peut ouvrir ou soutenir les marchés futurs. Ordinairement, la recherche fondamentale qui permet de trouver de nouveaux produits et de nouvelles possibilités est financée. Chaque fois que c'est possible, l'institut se sert de l'acquis de cette recherche pour le soutien à sa clientèle dans le monde entier. C'est un domaine où il croit avoir besoin d'un surplus d'attention de la part de l'État.
Le Canada a beaucoup investi dans la recherche, mais nombreux sont ceux qui se disent déçus que si peu de projets de recherche soient commercialement pertinents. D'après ce que l'institut a été à même de constater, la cause du problème n'est pas le manque de qualité de la recherche, mais, souvent, l'arrêt du financement à l'étape de la découverte, qui laisse tomber prématurément l'acquis de la recherche et du développement.
Pour que la recherche se transforme en innovation qui aura une certaine réussite commerciale, il faut de la démonstration bien après le stade de la découverte initiale et de la promotion au niveau commercial. À ce niveau, les clients ne veulent pas utiliser de nouveaux produits à moins qu'on ne soutienne sans interruption et longtemps la démonstration de leur production et des avantages qu'ils offrent. Pour que le Canada recueille les fruits de la recherche, les innovations doivent faire l'objet d'une démonstration directe et constante, à une échelle pertinente au niveau commercial, auprès des utilisateurs potentiels.
L'institut, les centres d'alimentation et d'autres organismes capables de faire la démonstration de la production industrielle en unités pilotes et entretenant depuis longtemps des liens de confiance avec les entreprises sont bien placés pour adapter cette recherche à la réalité commerciale. Il faut cependant un effort durable et conscient d'investissement de l'État pour que l'opération soit vraiment efficace.
Pour éveiller les consciences aux possibilités économiques de l'innovation efficace dans le secteur agricole, l'institut prépare une manifestation d'une durée de deux jours, en janvier, à Winnipeg, qu'on consacrera à quatre exemples actuels d'innovation. Les participants pourront aussi rencontrer des innovateurs, discuter du rôle de l'État et de l'industrie dans l'innovation et élaborer des plans plus nets qui mènent au succès.
Bref, la chaîne logistique du grain au Canada est très efficace et elle devrait être un sujet de fierté pour tous les Canadiens. Les investissements que l'État canadien lui consacre, y compris dans la sélection végétale, le classement des grains, la salubrité des aliments, le soutien technique au marché et l'accès aux marchés, ont été très efficaces et continueront de l'être.
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Ce sont deux très bonnes questions.
Pour ce qui est de la présence de matières en faible quantité, c'est que les produits qualifiés ou approuvés peuvent être contaminés par de faibles quantités de caractères génétiques qui ne sont pas qualifiés.
Si je peux définir l'expression « présence en faible quantité » pour les besoins de la discussion, je dirais que c'est la présence non intentionnelle de produits, de caractéristiques transgéniques, qui ont été approuvés dans le marché exportateur, ou dans un autre marché, mais pas dans le marché importateur.
La plupart des pays ont des lois et des règlements très précis pour veiller à ce que les produits modifiés génétiquement qui sont importés sur leur territoire ont déjà été approuvés, et l'approbation des caractéristiques transgéniques doit se faire au moyen d'un processus scientifique s'appuyant sur des normes Codex axées sur les risques et acceptées mondialement.
Dans l'industrie du canola, nous nous assurons que tous les produits présentés aux agriculteurs canadiens ont été approuvés dans tous nos principaux marchés à l'issue d'un processus scientifique de ce genre.
Ce qui pose problème avec la notion de présence en faible quantité, c'est qu'il y a une hausse marquée du nombre de produits biotechnologiques qui voient le jour un peu partout dans le monde, dans différents pays et pour différents produits de base. La superficie de culture grimpe, et le nombre de produits aussi. Le processus d'approbation de ces produits n'est pas uniforme partout, et les délais sont très longs dans certains marchés, alors cela complique les choses. Les produits ne sont donc pas approuvés en même temps dans tous les marchés. C'est ce qu'on appelle une approbation asynchrone.
Nous exportons seulement les produits approuvés dans nos plus grands marchés. Cependant, nos marchandises sont transportées par convois — wagons, navires, etc. —, qui sont utilisés pour toutes sortes de produits partout dans le monde. Si on exporte un lot de canola par bateau et qu'un produit présentant des caractéristiques transgéniques s'y trouvait juste avant, il est possible qu'en arrivant à destination notre marchandise porte des traces d'une caractéristique non approuvée.
Le canola est une culture génétiquement modifiée, mais il n'y a pas que le canola. C'est un problème pour toutes les exportations canadiennes, dont le blé et l'orge. Si des caractéristiques non approuvées sont trouvées dans les véhicules de transport et les cargaisons, cela va nuire au commerce.
Il est important de souligner que les produits dont on parle sont tous approuvés dans un ou deux pays selon un processus conforme au Codex, un processus d'évaluation des risques et de l'innocuité du produit à une exposition de 100 p. 100. Chaque fois qu'il est question de la présence de matières génétiquement modifiées en faible quantité, c'est toujours pour un produit qui a été approuvé par une autorité compétente d'après des règles d'évaluation de l'innocuité conformes au Codex. Jamais il ne s'agit d'un produit qui n'a pas déjà été approuvé en fonction de ces normes.
Il y a différents exemples de cela. Je pense notamment à une cargaison de fèves de soya qui avait été transportée par un navire contenant de la poussière de maïs biotechnologique non approuvé par le pays de destination. Il n'y en avait qu'en très faible quantité. Le produit avait été approuvé dans un autre pays selon un évaluation des risques scientifique. La présence de cette matière était non intentionnelle. La poussière en suspension dans l'air au port s'était déposée sur le chargement. Cela a paralysé un navire valant des millions de dollars — certains valent jusqu'à 20 ou 25 millions de dollars — sans raison valable, à notre avis. Le produit ne représente pas une menace pour la santé humaine ni pour la santé animale. Il a été approuvé par un processus scientifique, et c'est non intentionnellement qu'il s'est retrouvé dans cette cargaison.
Il faut aussi savoir que certains pays élaborent de nouveaux produits biotechnologiques, et ils s'attendent à ce qu'ils soient employés uniquement sur leur territoire. Ils créent des produits biotechnologiques pour leurs propres besoin, alors ils ne cherchent pas à les faire approuver pour les marchés d'exportation. Toutefois, si un tel produit devait se retrouver dans une de nos cargaisons, il contaminerait notre produit et cela perturberait les échanges commerciaux.
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C'est une excellente question.
Comme vous le disiez tout à l'heure, la Commission du blé était notre principale source de référence pour savoir avec quels clients faire affaire. Depuis le 31 mars dernier, la Commission du blé ne finance plus le développement de marchés, alors nous ne profitons plus d'un soutien direct de sa part. Maintenant, au lieu de cela, nous avons deux comités qui représentent les agriculteurs de l'ensemble des Prairies.
Nous sommes aussi représentés par la Western Grain Elevator Association, une association de l'industrie céréalière.
Nous tentons de déterminer quels sont les marchés à percer et les besoins des clients, et nous soumettons le tout aux comités. Notre dernière réunion a eu lieu la semaine passée. Nous leur demandons si ce sont, d'après eux, des clients que nous devrions soutenir. Les choses ont suivi leur cours, et nous sommes probablement plus occupés que jamais, parce que les clients sont à la recherche d'un tel soutien.
Ils veulent savoir si nous avons toujours le même système d'assurance de la qualité, si nous avons toujours accès au grain, et de qui ils peuvent en acheter.
Nous sommes là et c'est ce que nous faisons. Notre équipe revient tout juste d'Asie du Sud-Est. Elle est allée faire connaître la nouvelle culture. Elle se rendra dans une autre région du monde dans une semaine environ pour poursuivre sa mission.
C'est ce qui a changé surtout dans notre modèle: avec qui nous travaillons. Les comités ont provoqué ce changement. Nous espérons que dans un avenir assez rapproché, même si nous savons qu'il faut du temps pour que les choses tombent en place, l'industrie des grains pourra compter sur une organisation comme le Conseil canadien du canola pour la guider et l'épauler. D'ici là, nous travaillons avec diligence et nous employons les renseignements que nous pouvons obtenir. Nous comptons également sur les comités pour nous guider.
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Une des choses les plus importantes que j'ai apprises de mon expérience au sein de l'Institut international du Canada pour le grain et même avant, c'est qu'on présume souvent que les entreprises de l'industrie sont prêtes à adopter une technologie dès son développement à l'université ou à l'institut de recherche, et dès qu'une utilisation en a été démontrée. Lorsque nous découvrons une solution ingénieuse et novatrice, nous fabriquons une tasse du produit, puis supposons qu'il est prêt pour la commercialisation. Or, ce n'est souvent pas le cas, surtout dans le secteur agricole, où les entreprises ne peuvent assumer aucun risque compte tenu des très faibles marges sur le marché, même si le rendement n'est peut-être pas aussi risqué à long terme.
Permettez-moi de vous donner un exemple. Dans le cadre de mon doctorat, j'ai développé une technologie permettant de créer des concentrés de protéine à partir du canola pour l'industrie de l'aquaculture. Nous avons donc trouvé une façon d'augmenter considérablement la valeur de la farine de canola en la transformant différemment. La technologie répondait à un besoin du marché, compte tenu de la pénurie de farine de poisson.
Nous avons donc développé la technologie et obtenu les brevets. Nous avons rencontré l'industrie pour l'inciter à adopter cette solution tout à fait sensée. On nous a répondu: « C'est bien beau tout cela, mais avez-vous essayé d'en produire ou d'en vendre 2 000 tonnes par jour? À quelle échelle avez-vous testé le produit? » J'ai répondu que nous en avions produit un sceau en laboratoire pour nourrir quelques poissons. Il n'était alors plus possible d'obtenir des subventions de recherches puisque nous avions déjà démontré le fonctionnement de la technologie. Ce qu'il fallait véritablement, c'était un effort de commercialisation continu. C'est ce que nous avons fait.
Nous devions prendre une décision. Allions-nous simplement publier les résultats de nos recherches, comme à l'habitude, ou plutôt déployer personnellement des efforts afin de commercialiser la technologie? Nous avons donc choisi de démarrer une entreprise. Au cours des 10 dernières années, nous avons consacré quelques années au perfectionnement de la méthode, après quoi nous avons sollicité sans relâche les usines de transformation qui pourraient adopter la technologie. Nous leur présentions notre produit, qui avait servi à nourrir des animaux, puis leur remettions une liste de clients qu'ils ne devraient pas lâcher d'une semelle.
Le Canada offre certaines infrastructures pour réaliser ce genre de travail. Pour notre part, nous avons réussi à vendre notre entreprise MCN à Bunge, qui a l'intention de construire d'immenses usines. L'entreprise développera de nouveaux produits à partir du canola. Les travaux techniques sont actuellement en cours. Cette technologie aurait facilement pu rester sur papier et avoir très peu de retombées économiques. Il faut bel et bien continuer d'approfondir les connaissances, mais celles-ci doivent parvenir à la prochaine étape, c'est-à-dire au projet pilote commercial, ce qui n'est possible qu'en sollicitant les entreprises qui pourraient reprendre le flambeau, et en leur tenant la main.
Les légumineuses constituent un autre exemple. En effet, nous avons collaboré avec des entreprises chinoises afin de produire des vermicelles à partir de pois jaunes. Au départ, la Chine fabriquait des vermicelles de haricots velus. Elle cherchait à développer son industrie, mais disposait d'un approvisionnement limité en haricots. Nous avons donc songé aux pois jaunes. Après quelques recherches, nous avons découvert que c'était bel et bien possible. Nous avons travaillé de pair avec le gouvernement, les délégués commerciaux et Pulse Canada afin de convaincre le client que c'était possible. La Chine a finalement accepté, et elle transforme désormais entre 350 000 et 400 000 tonnes de pois jaunes en vermicelles par année.
C'est le genre d'efforts qu'il faut déployer. Il faut la participation d'organisations comme l'Institut international du Canada pour le grain. Nous sommes en mesure d'expliquer une technologie sans relâche et de la mettre de l'avant. Il ne faut pas oublier les centres des techniques alimentaires et d'autres organisations capables de présenter le produit à une échelle que le client peut comprendre. La recherche et la commercialisation doivent être plus intimement liées.
Le Canada a toujours été une nation exportatrice. En effet, nous avons de nombreuses ressources et relativement peu de gens à nourrir; par conséquent, nous sommes en mesure de produire des surplus, ce qui aide grandement notre économie, car nous pouvons exporter ces surplus et leur attribuer une valeur. L'industrie du canola représente un très bon exemple d'un produit cultivé qu'on peut transformer.
La nécessité d'exporter une si grande quantité de nos produits a vraiment modifié ou orienté la structure de la chaîne d'approvisionnement. Nous sommes conscients que nous devons être très efficaces si nous voulons faire concurrence au reste du monde, car nous cultivons la plus grande partie de nos grains au centre du continent. Ainsi, si nous souhaitons faire concurrence à un pays qui est situé très près du client et qui n'a donc pas à transporter les grains sur de grandes distances, nous devons nous montrer très efficaces.
C'est vraiment ce que justifie les nombreux changements dont nous avons été témoins. Même si j'ai grandi sur une exploitation agricole, je participe directement au volet de l'industrie du grain depuis seulement neuf ans, et cette période a été ponctuée de changements colossaux. À l'époque, on se sentait dépassé, mais aujourd'hui, il faut reconnaître que si on n'avait pas apporté ces changements en vue de transporter plus efficacement de grandes quantités de produits tout en faisant preuve de cohérence et de transparence à l'égard de l'assurance de la qualité, nous ne pourrions jamais être concurrentiels.
Évidemment, j'aimerais beaucoup qu'on applique à d'autres cultures la transformation ultérieure dont a profité le canola. Encore une fois, nous devons être en mesure de livrer concurrence à d'importants transformateurs de partout dans le monde qui profitent d'investissements substantiels dans l'infrastructure. La Turquie, par exemple, a des minoteries un peu partout.
Notre industrie repose certainement sur la capacité de transporter le produit.
Évidemment, notre industrie nationale est toujours très importante. Après tout, nous devons nourrir 30 millions de personnes; nous ne pouvons pas les oublier. Nous devons en tenir compte. Il est donc important que le gouvernement reconnaisse que nous ne faisons pas qu'exporter toutes les cultures, mais que nous avons aussi une industrie nationale florissante.
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Il n'y a pas de problème.
Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de vous présenter la première commission provinciale de producteurs de tous les blés du Canada, et de vous parler de la façon dont nous avons l'intention de participer à la chaîne d'approvisionnement du blé au Canada et à contribuer à son élaboration.
Je m'appelle Rick Istead et je suis directeur général de l'Alberta Wheat Commission. C'est aussi une journée très spéciale pour moi, car il y a 40 ans, j'entamais ma carrière dans le domaine de l'agriculture. Pendant cette période, ma passion pour l'agriculture, et surtout pour l'agriculture canadienne, s'est accrue de façon exponentielle, surtout en raison de mon travail avec les agriculteurs de partout au pays et avec les nombreuses parties intéressées de notre industrie.
Les agriculteurs sont aussi passionnés par le mode de vie qu'ils ont choisi. Je me suis rendu compte qu'ils étaient résilients, extrêmement innovateurs et toujours prêts à essayer de nouvelles choses. Ils sont aussi tout à fait préparés à relever le défi qui se présente à eux, c'est-à-dire de nourrir une population mondiale croissante et affamée. Si nous leur fournissons des outils innovateurs et que nous leur permettons un accès libre aux marchés mondiaux, ils peuvent faire concurrence aux meilleurs.
Aujourd'hui, j'aimerais vous parler d'un volet d'une chaîne d'approvisionnement des produits agricoles et agroalimentaires, du rôle que l'Alberta Wheat Commission souhaite jouer dans la progression de l'industrie canadienne du blé, et des prochaines étapes — à mon avis — dans le développement d'une chaîne de valorisation du blé.
Tout d'abord, je vais vous parler de l'importance du blé en Alberta.
Environ 30 p. 100 du blé de l'Ouest canadien, c'est-à-dire 6,6 millions de tonnes, est cultivé en Alberta. Le blé est la culture la plus importante par région dans la province et la production annuelle représente habituellement environ 7,5 millions de tonnes. Les producteurs de blé de l'Alberta cultivent les neuf classes de blé enregistrées de l'Ouest; le blé roux de printemps de l'Ouest canadien et le blé dur représentent environ 90 p. 100 de la superficie totale en acres.
On prévoit que d'ici 2050, on devra augmenter la production mondiale de blé de 660 millions de tonnes annuelles à 880 millions de tonnes, afin de répondre aux besoins d'une population mondiale qui atteindra 9,1 milliards d'habitants. La capacité de production de la province et sa proximité relative d'un port — et par conséquent, des marchés asiatiques — donnent à l'Alberta un avantage concurrentiel dans sa participation au marché et à la croissance commerciale prévus pour les quatre prochaines décennies.
Les producteurs de l'Alberta ont besoin de notre appui non seulement pour faire face à la demande croissante, mais aussi pour y répondre, et pour augmenter la capacité concurrentielle et la rentabilité du blé de l'Alberta.
Après presque quatre ans de planification et de consultations, l'Alberta Wheat Commission, ou l'AWC, anciennement établie en vertu de la Marketing of Agricultural Products Act, ici en Alberta, a été lancée le 1er août 2012. C'est la première fois, non seulement dans l'histoire de l'Alberta, mais aussi dans l'histoire de toutes les autres provinces de l'Ouest, que toutes les variétés de blé sont représentées par un seul groupe. L'organisme est axé sur les producteurs, qui en assurent le financement et la gestion.
La majorité des revenus de l'AWC sont générés par des frais de service provinciaux obligatoires et remboursables ou un prélèvement obligatoire de 70 ¢ par tonne de blé, peu importe sa classe et son utilisation finale. Les membres de l'organisme sont des producteurs qui cultivent et commercialisent le blé en Alberta et qui paient des frais de service ou un prélèvement obligatoire à la commission lorsqu'ils vendent leur blé. On estime que cela représente environ 11 000 producteurs dans la province.
L'AWC comprend cinq régions, et chaque région est desservie par deux directeurs élus et trois représentants régionaux. L'AWC est actuellement gérée par un conseil d'administration intérimaire, mais grâce aux élections inaugurales actuellement en cours, elle aura son premier conseil d'administration élu par les producteurs et ses premiers représentants régionaux d'ici la fin janvier. La commission est gérée par un directeur général qui relève du conseil d'administration, et qui est chargé de mettre en oeuvre les plans stratégiques et le plan d'affaires annuel de la commission, et de superviser son personnel.
L'AWC jouera un rôle crucial dans la progression de l'industrie du blé de l'Alberta en représentant les intérêts des producteurs de blé de la province et en contribuant à augmenter leur rentabilité, en assumant le leadership qui améliorera la demande, la capacité concurrentielle agronomique et la rentabilité du blé produit en Alberta, et en contribuant aux initiatives d'élaboration de politiques liées au blé qui aideront non seulement à bâtir la capacité, mais aussi à favoriser l'investissement dans l'industrie du blé.
Nous planifions créer de la valeur pour les producteurs de blé et l'industrie du blé de l'Alberta en investissant dans les initiatives de R-D qui visent à apporter des améliorations génétiques et agronomiques et dans les initiatives de commercialisation axées sur la demande d'utilisation finale, en recensant les occasions offertes et en lançant des initiatives en matière de politiques et de sensibilisation qui favorisent les investissements dans l'industrie du blé de l'Alberta, en communiquant nos connaissances à nos membres et à nos partenaires qui sont des parties intéressées, en formant les futurs dirigeants agricoles, et en établissant des partenariats avec des organismes aux vues similaires aux nôtres.
Même si nous n'arrêterons pas de progresser dans nos domaines stratégiques prioritaires, notre priorité en tant que nouvel organisme et pendant notre première année d'activité sera de participer à l'élaboration d'un plan stratégique, d'organiser des élections régionales — qui se déroulent en ce moment —, de développer une base organisationnelle solide sur laquelle lancer nos activités, d'établir des politiques et des procédures opérationnelles claires, d'embaucher le personnel de base nécessaire pour accomplir le travail de notre organisme, de trouver des locaux pour nos bureaux, de prouver la rentabilité à l'aide de réseautage et de communications régulières, de nouer et d'entretenir des relations stratégiques, et peut-être le plus important, d'encourager l'engagement chez les producteurs.
Même si nous sommes un nouvel organisme, on nous reconnaît déjà et on cherche à connaître notre avis et notre position sur certains enjeux politiques et certaines questions et occasions qui se présentent à l'industrie canadienne du blé.
L'un de ces enjeux est la création d'un organisme national pour représenter les intérêts de la chaîne canadienne de valorisation du blé. Nous savons que nos provinces voisines, le Manitoba et la Saskatchewan, sont en train d'engager leurs producteurs dans une discussion sur la valeur associée à la création de leurs propres commissions du blé et de l'orge dans leur province. Elles essaient d'ailleurs d'y parvenir d'ici le 1er août 2013.
Il faut certainement établir ce fondement avant de passer à la prochaine étape, c'est-à-dire la création d'un conseil national dont la structure et le fonctionnement pourraient ressembler à ceux du Conseil canadien du canola, car à notre avis, cet organisme représente une réussite exceptionnelle de l'industrie du canola du Canada.
Certaines personnes soutiennent que nous devrions créer un conseil national des céréales et d'autres sont d'avis que ce n'est pas une bonne idée, mais que nous devrions plutôt commencer par des conseils du blé et de l'orge distincts, afin de donner à ces produits l'attention et l'appui qu'ils méritent et dont ils ont besoin.
L'Alberta Wheat Commission, ainsi que de nombreux autres organismes de producteurs, appuient l'idée des conseils distincts. En fait, l'industrie de l'orge a récemment annoncé la création du Barley Council of Canada, ce qui constitue une étape logique, à notre avis. Nous les félicitons d'avoir pris cette initiative.
Une fois que le Manitoba et la Saskatchewan auront mis sur pied leurs commissions provinciales du blé et de l'orge, nous devrons rassembler tous les partenaires de la chaîne de valorisation du blé et les parties intéressées de l'industrie du blé pour discuter de nos plans d'avenir. L'Alberta Wheat Commission a l'intention d'assumer un rôle de chef de file dans ce projet visant à faire progresser l'industrie du blé du Canada.
Merci.
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Je m'excuse de mon retard. Oui, ce matin, j'ai eu la chance de visiter ce coin de Calgary dans l'obscurité. Cet endroit n'a pas été facile à trouver. Garmin est un très bon GPS, mais il ne vous amène pas toujours là où vous voulez aller.
Cela dit, merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du comité. Merci de m'avoir invité ici aujourd'hui pour vous parler de la chaîne d'approvisionnement de l'orge, ainsi que des occasions et des défis qui se présentent à l'industrie de l'orge.
Aujourd'hui, je suis ici à titre de président du Barley Council of Canada Working Group, mais je suis aussi agriculteur et j'ai participé activement à un large éventail d'organismes agricoles — y compris la Western Barley Growers Association, dont j'étais président jusqu'à il y a 1 an. J'ai aussi fait partie du conseil d'administration de l'Alberta Barley Commission pendant six ans.
Pour vous donner un peu de contexte au sujet du Barley Council of Canada, le Barley Council of Canada Working Group a été formé en 2011. Comme vous pouvez le voir dans notre mémoire, il englobe une vaste portion de l'industrie de l'orge au Canada, d'un océan à l'autre. En plus de rassembler les agriculteurs et les dirigeants de l'industrie, le groupe de travail a aussi pris le temps de mener des recherches en vue de comprendre ce que son rôle peut et devrait être au sein de la chaîne de valorisation de l'orge. Nous sommes en train de terminer nos règlements administratifs et notre plan d'affaires et nous espérons constituer en société le Barley Council of Canada, ou comme nous aimons l'appeler, le BCC, d'ici la fin de l'année civile.
Avant de vous parler des défis et des occasions qui se présentent à notre industrie, j'aimerais vous parler un peu de l'orge en tant que culture. L'orge est une culture fantastique pour le Canada. En effet, elle est bien adaptée à la croissance dans notre climat et elle convient parfaitement à la culture alternée. Elle peut être destinée à un large éventail d'utilisations finales et elle peut être utilisée dans l'industrie de l'alimentation animale, par exemple pour nourrir le bétail, ou dans l'industrie brassicole, avec l'orge maltée, ainsi que dans la préparation d'aliments sains pour les consommateurs. Malgré ce large éventail d'utilisations, nous n'avons pas encore tiré le maximum du potentiel de la culture de l'orge au Canada.
Notre industrie a mené des recherches pour expliquer cette situation. L'année dernière, deux études majeures sur l'industrie canadienne de l'orge ont été terminées. L'« Analyse de la rentabilité du secteur de l'orge au Canada: recherche de la structure de commercialisation optimale » a été lancée par la Western Barley Growers Association avec l'appui de l'Alberta Barley Commission et a été terminée en mars 2012. De plus, la rédaction du rapport du Barley Council of Canada Working Group sur la recherche, la consultation des parties intéressées et l'analyse a été menée par Synthesis Agri-Food Network et a été terminée au début novembre.
Ces deux études ont examiné les occasions et les défis qui se présentent à l'industrie de l'orge. Elles ont déterminé qu'on avait grandement besoin de former un conseil national de l'orge et qu'il devait jouer un rôle de chef de file. Le Barley Council of Canada Working Group, par l'entremise de consultations menées auprès des intervenants de l'industrie de l'orge, ainsi que par l'utilisation de ces études, a aussi cerné quatre domaines prioritaires de notre chaîne de valorisation. Ces domaines seront aussi des priorités du Barley Council of Canada à l'avenir.
La première priorité que nous avons cernée est l'appui à la création de variétés et à l'innovation par l'entremise de recherches sur la qualité et les programmes de sélection. Le Barley Council of Canada appuiera la recherche sur la création de variétés en vue d'améliorer la production et la qualité. Il sera la voix commune pour les recherches sur l'orge et aidera à attirer le financement en recherche et en innovation sans répéter inutilement les efforts déjà entrepris ou empiéter sur les mandats d'autres organismes. Nous allons jouer un rôle de coordination pour la recherche et, en travaillant avec les agriculteurs, les membres de l'industrie, les chercheurs et les différents paliers de gouvernement, nous élaborerons une stratégie nationale de recherche pour encourager l'innovation et l'efficacité dans notre industrie.
La deuxième priorité que nous avons cernée concernait la production des cultures et un engagement envers le rendement et les pratiques exemplaires des producteurs. Le Barley Council of Canada appuiera les chercheurs en agronomie et collaborera avec eux pour mettre au point des pratiques exemplaires de gestion des problèmes de production. Le Barley Council of Canada renseignera aussi les producteurs sur les exigences des consommateurs en ce qui concerne l'orge du Canada et la meilleure façon d'y répondre. En effet, il est important que les besoins des utilisateurs finaux de l'orge soient satisfaits et il est aussi important que ces besoins soient communiqués aux producteurs d'orge, afin qu'ils puissent produire exactement ce que l'industrie demande et ainsi obtenir de meilleurs résultats dans leurs activités agricoles.
Notre troisième priorité est de développer les marchés et d'en faciliter l'accès de manière à appuyer les initiatives existantes. Le Conseil canadien de l'orge permettra d'étendre les marchés nationaux et internationaux en intervenant d'une seule voix auprès du gouvernement et en s'employant à mettre en valeur de nouvelles possibilités de commercialisation au Canada et à l'étranger, notamment pour l'orge fourragère.
Le Conseil canadien de l'orge offrira une orientation précise et une approche unifiée à l'ensemble de l'industrie en communiquant et en collaborant avec les groupes qui en font partie ainsi qu'avec les conseils et associations établis pour les autres produits de base, sur toutes les questions d'ordre général concernant le commerce et l'accès aux marchés qui peuvent toucher l'ensemble des produits.
Comme quatrième priorité, nous souhaitons favoriser une meilleure compréhension du secteur de l'orge tout au long de sa chaîne de valeur comme auprès des intervenants gouvernementaux. Le Conseil canadien de l'orge verra donc à ce que tous comprennent bien les problèmes que doit régler le secteur et les possibilités qu'il doit saisir pour assurer son avenir à long terme. En servant de lien entre les producteurs d'orge, les chercheurs, les intervenants de l'industrie et le gouvernement, le conseil s'acquittera d'un rôle important en améliorant les communications le long de la chaîne de valeur et en offrant une voix unifiée pour encourager de nouveaux investissements dans les activités de transformation, de recherche et d'innovation.
Comme vous pouvez le constater, le Conseil canadien de l'orge a des plans très ambitieux pour stimuler la croissance de l'industrie au Canada. En pouvant compter sur un conseil spécialement consacré à l'orge, nous croyons pouvoir obtenir les mêmes succès qu'avec d'autres récoltes comme le canola et les légumineuses.
En assumant ce rôle de leadership jugé essentiel par notre industrie, le Conseil canadien de l'orge travaillera en collaboration avec les producteurs, les membres de l'industrie et différents ordres de gouvernement. Le conseil élaborera et mettra en oeuvre une vision commune qui ira dans le sens de la rentabilité à long terme et de la croissance durable du secteur canadien de l'orge grâce à une collaboration tout au long de la chaîne de valeur.
Je vous remercie pour le temps que vous m'avez consacré et je serai heureux de répondre à toutes vos questions.