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Merci aux témoins d'être ici aujourd'hui.
Nous avons avec nous Nil Béland, du Québec, et Joe Brennan, président de Pommes de terre Nouveau-Brunswick. Nous avons aussi Ray Orb, de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities, et par vidéoconférence, Connie Patterson et Lindy Gilson, de B.C. Breeder and Feeder Association.
J'ai un message pour les députés. Les interprètes ont quelques difficultés avec le son; nous essayons de le faire fonctionner avec la vidéo, et nous espérons avoir réglé le problème lorsque viendra le temps de l'utiliser. Ils font de leur mieux. Nous pouvons avoir à nous arranger avec les moyens du bord, mais je voulais seulement vous en avertir.
Cela dit, vous avez 10 minutes, monsieur Béland.
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Nous avons regardé les programmes de façon très sommaire. Pour nous, Éleveurs de volailles du Québec, le programme le plus important dans le domaine de la volaille et qui touche à la question de la gestion de l'offre, c'est le programme Agri-stabilité.
Agri-stabilité, s'il a servi, n'a pas beaucoup servi jusqu'à maintenant. On s'en sert surtout dans des cas de catastrophe importante, comme ce qui s'est passé en Colombie-Britannique, il y a au moins six ou sept ans, dans le cas de la grippe aviaire.
Le programme Agri-stabilité est justement là en cas de catastrophe dans la production aviaire. Ce dont on a le plus besoin, ce ne sont pas nécessairement des programmes proprement dits, mais c'est plutôt la défense de la gestion de l'offre. Je pense que les différents partis ont pris des positions assez fortes dans les dernières semaines, ce qui nous réjouit. Ça permet aux producteurs, à l'industrie et aux consommateurs d'en avoir pour leur argent.
La question de la gestion de l'offre, jusqu'à maintenant, limite le besoin pour de nouveaux programmes. Prenons le cas de l'Europe. Là-bas, ils ont laissé tomber la gestion de l'offre dans la production laitière. Depuis, ils ont eu besoin de créer de nouveaux programmes pour aider et les producteurs et les transformateurs à survivre; alors qu'ici, au Canada, tant dans le marché de l'oeuf, que dans ceux du poulet et de la volaille, la gestion de l'offre permet d'éviter toutes formes de soutien financier important de la part de l'État. De plus, ça permet aux consommateurs d'en avoir pour leur argent chaque semaine.
Des études appuyées par l'Université Laval ont été menées sur la production du poulet. Elles comparent notre production avec la production du poulet en France, aux États-Unis et en Australie. Pour certains pays, le libre marché est maître. On y a laissé tomber la gestion de l'offre. Dans le nôtre, la gestion de l'offre est maintenue.
En Australie, par exemple, le prix payé par le consommateur a augmenté de façon plus importante qu'au Canada. Les producteurs et l'industrie ont de moins en moins d'argent. C'est la distribution qui a pris le haut du pavé pour ce qui est de l'argent. Or, jusqu'à maintenant, ces pays n'ont pas eu besoin d'intervenir massivement auprès des producteurs. Ils ont toutefois commencé récemment. Le maintien de la gestion de l'offre permettra d'éviter d'investir des montants d'argent supplémentaires.
Pour nous, Éleveurs de volailles du Québec, Agri-stabilité est un outil qui permet de faire face à des catastrophes telles qu'il y en a eu il y a quelques années. Cela dit, l'efficacité du programme est théorique pour le moment. On espère que ça le demeure, car on ne souhaite pas de catastrophe.
Notre milieu est évidemment très réglementé. En comparaison, le milieu des banques, bien qu'il soit très réglementé, génère de l'argent et ne met pas l'économie du pays en péril. Pour notre part, c'est un peu la même chose. La gestion de l'offre nous permet de tirer notre épingle du jeu tout en rapportant de l'argent à l'État plutôt que de lui coûter des sous en différents programmes. Lorsque je dis ça, vous comprendrez que ça ne nous empêche pas de...
Je cherche mes mots. Vous comprendrez que c'est la première fois que je viens ici et que c'est un petit peu intimidant, d'autant plus que je suis le premier à parler.
Une voix: We are normal people.
Des voix: Ah, ah!
M. Nil Béland: I know that, I know that. Ah, ah!
Pour revenir à la question des programmes, la question de la protection de la gestion de l'offre est primordiale. Ce n'est pas seulement pour les producteurs, mais pour toute la collectivité et l'industrie.
Une des missions que notre système s'est données, c'est de garder l'agriculture vivante dans le plus de régions possible. C'est en effet ce qu'on voit un peu partout.
Je ne peux peut-être pas parler pour tous les producteurs canadiens, mais au Québec, on a des programmes partout dans la province qui aident à démarrer une entreprise, ce qui permet d'avoir une économie vivante partout dans la province.
Ça résume notre intérêt à faire une demande pour ce genre de soutien. J'aimerais vous dire comment améliorer le programme Agri-stabilité, mais comme il est demeuré beaucoup plus théorique qu'autre chose jusqu'à maintenant, je ne peux pas le faire.
Voilà la présentation que j'avais à vous faire. Je vous remercie.
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On nous a demandé de donner notre avis sur la série de programmes de gestion des risques de l'entreprise qui est présentement offerte et de suggérer des améliorations à ces programmes de Cultivons l'avenir 2. La culture de pommes de terre est une entreprise très risquée. Comme tant d'autres, elle dépend beaucoup de la météo, sur le plan du rendement aussi bien que sur celui de la qualité, et le marché est influencé par l'offre et la demande à l'échelle mondiale.
Au Nouveau-Brunswick, nous exportons la plus grande partie de nos cultures aux États-Unis. Ainsi, les variations monétaires et l'état de l'économie de ce pays influent grandement sur notre marché. De plus, la production de pommes de terre nécessite beaucoup de capitaux. Présentement, nos coûts de production sont d'environ 3 000 $ l'acre. Nous nous exposons donc à des risques sur plusieurs fronts. Nos producteurs utilisent les programmes de gestion des risques de l'entreprise qui sont présentement offerts, et ils en ont certainement besoin. Je vais essayer de parler de chacun de ces programmes.
La plupart de nos producteurs utilisent le programme Agri-investissement. Le solde actuel est d'environ 7,5 millions de dollars pour la province au complet, y compris les producteurs de pommes de terre. En tant qu'organisme, nous ne savons pas vraiment dans quelle mesure ce programme est utilisé et nous n'avons pas reçu un grand nombre de plaintes de nos producteurs. Nous pouvons donc présumer qu'ils sont raisonnablement satisfaits, car lorsqu'ils ne le sont pas, nous en entendons généralement parler.
En ce qui concerne Agri-protection, environ 65 p. 100 de nos acres sont assurés par le programme d'assurance-récolte conclu entre le Canada et le Nouveau-Brunswick. Ce programme fait partie intégrante de la gestion des risques associés à la production, et nous le considérons comme notre moyen de défense principal. Sur les cinq dernières années, nous en comptons quatre pendant lesquelles nous avons éprouvé des problèmes de production importants dans la vallée de la rivière Saint-Jean. Les récoltes de 2011 ont été les plus durement touchées; en effet, la période des semis a été retardée à cause du froid et de l'humidité. Vers la mi-juillet, une grosse tempête de grêle s'est abattue sur certaines parties de la vallée; environ 5 000 acres ont été touchées. Nous avons reçu deux fois plus de pluie que la normale. Ces averses excessives, qui ont dépassé les 90 centimètres dans certaines régions, ont causé des problèmes comme l'érosion du sol, des terrassements et des cours d'eau. De plus, le mildiou s'est répandu, ce qui a causé une augmentation des coûts et une réduction des récoltes. D'autres maladies sont aussi apparues, ce qui a entraîné la dégradation des produits entreposés et réduit de beaucoup le nombre de pommes de terre mises en vente. Nous estimons que les réductions dans les ventes et les augmentations des coûts de production entraînés par ces problèmes ont coûté environ 60 millions de dollars aux exploitations agricoles.
Lorsque plusieurs années de récoltes sous la moyenne se suivent, les réclamations sont nombreuses, ce qui fait augmenter les primes. Notre programme d'assurance récolte accuse un déficit. Nous savons que ce programme devrait être solide sur le plan actuariel, mais il devient évident que les phénomènes météorologiques extrêmes se produisent de plus en plus souvent, et qu'ils ont un effet dévastateur sur nos primes et sur notre protection. Un exemple extrême, mais bien réel, se produit lorsqu'on abandonne une récolte entière parce qu'elle est touchée par la maladie, ce qui entraîne automatiquement une baisse de 10 p. 100 dans la protection de l'exploitation agricole du producteur pendant les 10 années suivantes. L'assurance récolte perd rapidement de son efficacité comme outil de gestion des risques pour le producteur. La même chose se produit lorsqu'une exploitation agricole subit une baisse de production pendant plusieurs années consécutives et que la valeur du programme diminue.
Nous devons obtenir une plus grande participation dans l'assurance récolte. Il s'agit du seul programme de protection du revenu qui s'occupe directement des pertes causées par des problèmes de production dans une exploitation agricole dans un délai acceptable; nous devons donc trouver une façon de protéger la production d'un agriculteur à un niveau raisonnable. Il faut absolument qu'une protection adéquate soit offerte à un coût raisonnable. Je dirais même que le coût des cotisations est moins important que le niveau de protection. Le pire scénario se produit lorsque les cotisations augmentent alors que la protection diminue. C'est exactement ce qui se passe maintenant. Par conséquent, moins de producteurs utiliseront le programme, et ils finiront par assumer davantage de risques. Cela augmentera le fardeau des autres programmes de GRE, comme Agri-stabilité et Agri-relance. Ni l'un ni l'autre ne peut s'attaquer aux risques aussi directement ou efficacement que l'assurance-récolte.
Je suis conscient d'avoir soulevé plus de problèmes que d'avoir apporté de solutions, mais je crois que si nous pouvons être d'accord sur l'importance de ce pilier de la gestion du risque, nous trouverons une solution qui protégera mieux nos producteurs.
En ce qui concerne Agri-stabilité, d'après ce que m'ont dit les producteurs, les comptables et les fonctionnaires, je crois que la plupart estiment que le programme atteint généralement ses objectifs. Il n'a pas été conçu pour appuyer un secteur ou un producteur qui n'est pas rentable pendant une période prolongée; ce n'est certainement pas ce qu'il fait. Des données accumulées depuis plusieurs années laissent entendre qu'on calcule la marge de référence sur une période plus longue. Par exemple, une période de cinq ans, surtout à notre époque changeante, est un peu serrée. Une période de sept ans serait peut-être plus stable et traduirait mieux le rendement réel de l'exploitation.
Une des plus grandes critiques adressées au programme ne vise pas sa conception, mais son exécution. Par exemple, le temps de traitement des réclamations est souvent beaucoup trop long. Lorsque la fin de l'exercice d'une exploitation agricole ne correspond pas à l'année civile, il peut s'écouler jusqu'à deux ans entre l'année de production pendant laquelle les pertes ont été subies et celle où la réclamation est réglée. Le fait que le programme Agri-stabilité conclu entre le Canada et le Nouveau-Brunswick soit géré à Winnipeg n'améliore en rien les choses. Étant donné les changements qu'on apporte à la gestion de ce programme partout au Canada, nous encourageons fortement l'établissement d'un centre dans les provinces Maritimes. Nous en avons discuté avec notre ministre, et nous vous exhortons à examiner cette option. Nous pensons que le programme pourrait être mis en oeuvre plus efficacement et plus rapidement à l'échelle régionale.
On reproche aussi à Agri-stabilité d'être un programme très complexe qui requiert le plus souvent les services d'un comptable pour remplir les déclarations de revenus. Mais je ne peux pas offrir une meilleure solution si nous voulons un programme complet sur la stabilisation des revenus propres aux exploitations agricoles. Je pense que la plupart des agriculteurs et des comptables comprennent maintenant bien le programme, et il nous sera plus profitable d'apporter les ajustements requis afin d'améliorer son exécution et sa conception que de le remplacer.
Au Nouveau-Brunswick, nous avons profité du programme Agri-relance lors de la récolte de pommes de terre de 2009; il nous a aidés à payer les coûts associés à la perte d'une partie de notre récolte, qui s'était détériorée en entrepôt en raison d'une saison humide et froide. Comme bien d'autres programmes, sa structure n'est pas facile à comprendre. Un autre sujet d'inquiétude concerne le temps requis pour approuver une demande et la mettre en oeuvre. Je suis conscient que ce programme doit être mis au point et examiné de très près afin d'évaluer les besoins et d'éviter les abus; mais à mesure que toutes les parties associées au processus commencent à mieux comprendre les directives, je m'attends à ce que nous ayons besoin de moins de temps. Avant, il s'écoulait souvent un an avant que l'argent soit envoyé à ceux qui avaient subi des pertes.
Au Nouveau-Brunswick, nous allons encore faire une demande auprès d'Agri-relance en raison de la récolte déplorable de 2011. Même si nous travaillons sur ce dossier depuis juillet, il serait optimiste de s'attendre à ce que tout soit signé d'ici mars 2012. Je ne peux pas critiquer une personne ou un ministère en particulier, car j'ai été témoin du temps et des efforts consacrés par un grand nombre de personnes dans le but de conclure un accord favorable. Toutefois, nous devons trouver un moyen de simplifier ce processus, afin que les producteurs et le système ne soient pas paralysés pendant si longtemps.
Pommes de terre Nouveau-Brunswick gère le programme de paiements anticipés pour nos producteurs. Actuellement, sur nos 186 producteurs, environ 140 y participent, et nous pensons qu'il fonctionne très bien. Notre politique consiste à offrir seulement la partie de 100 000 $ sans intérêt, et nos employés sont très heureux de la façon dont le programme est géré à Ottawa. Comme n'importe quel autre programme, nous avons besoin de souplesse. En raison de la situation dans laquelle nous nous trouvons cette année, nous avons demandé à l'administration fédérale de nous accorder un sursis afin d'aider nos producteurs à passer l'année sans que cela influe trop sur leur solvabilité. Nous nous attendons à recevoir une réponse bientôt.
En résumé, je pense que les programmes existants ont assez bien fonctionné en ce qui concerne la gestion des risques dans notre secteur. On doit poursuivre les efforts en vue d'améliorer l'exécution des programmes de GRE, en favorisant une gestion au niveau régional et en accélérant le traitement des demandes. Il faut absolument maintenir des marges de référence raisonnables dans Agri-stabilité et des niveaux de production raisonnables dans Agri-protection si nous voulons gérer le risque de façon appropriée.
J'insiste encore là-dessus, car les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents, ce qui fait augmenter rapidement les coûts. On doit donc modifier Agri-protection et l'appuyer pour freiner l'accroissement du risque de façon appropriée. Je crois que les producteurs et les gouvernements devront investir davantage dans ce programme. S'il fonctionne comme il se doit, les autres programmes recevront moins de demandes, et l'argent sera acheminé où les besoins sont les plus grands, de façon plus efficace et avec moins de risque de subir des pertes.
L'industrie de la pomme de terre est extrêmement importante pour l'économie du Nouveau-Brunswick. Elle représente plus de 1,3 milliard de dollars en activités économiques dans une province et une région du Canada qui a désespérément besoin d'être développée davantage. La stabilité offerte par les programmes de GRE dans les deux précédents accords entre le fédéral et les provinces et territoires a été extrêmement importante pour notre survie et notre succès. Nous avons hâte de collaborer avec nos partenaires gouvernementaux pour améliorer ces programmes et notre industrie.
Merci beaucoup de nous avoir donné l'occasion de comparaître. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Ray Orb et je suis le vice-président de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities. Je vous remercie d'inviter la SARM à vous parler des programmes de gestion des risques de l'entreprise dans le cadre de Cultivons l'avenir 2.
La SARM représente 296 municipalités rurales en Saskatchewan, ce qui signifie qu'elle les représente toutes. Elle représente les producteurs agricoles de la Saskatchewan et défend leurs intérêts.
La SARM consulte la province de la Saskatchewan et les regroupements de l'industrie du bétail avant de formuler ses recommandations. Aujourd'hui, je parlerai des programmes Agri-protection, Agri-relance, Agri-investissement et Agri-stabilité.
Commençons avec Agri-protection. Nous pensons qu'il faut améliorer le programme d'assurance récolte. Pour le moment, son plus gros problème est qu'il n'offre pas une protection adéquate ou des primes raisonnables. Un programme d'assurance récolte efficace doit être à la portée des producteurs de céréales sur le plan financier. On a suggéré de l'améliorer en ajoutant une option qui permet d'acheter une protection moyennant une prime raisonnable afin que le programme corresponde mieux aux coûts réels de production, c'est-à-dire une protection plus grande que 80 p. 100. Si on veut pouvoir offrir un tel niveau de protection à un taux raisonnable, le gouvernement doit augmenter sa contribution. La méthode consistant à utiliser la moyenne régionale pour déterminer le rendement, les données météorologiques et les niveaux de protection ne fonctionne pas. Il faut recueillir plus de données sur le site de l'exploitation agricole afin de s'assurer qu'elles correspondent à la réalité. L'assurance récolte devrait garantir que toutes les récoltes étaient assurables et que les coûts utilisés pour déterminer, par exemple, les indemnités de réensemencement correspondent aux prix et aux coûts les plus récents. La SARM pense que ces améliorations encourageraient les producteurs à s'inscrire en plus grand nombre.
Nous pensons aussi qu'il est nécessaire d'améliorer le programme de cultures fourragères. Les cultures fourragères sont différentes des cultures annuelles, et c'est pourquoi les producteurs de bétail ont absolument besoin d'un programme conçu précisément pour eux. On a besoin de différents modèles d'assurances qui tiennent compte de plusieurs variables météorologiques comme les précipitations, le gel, l'humidité, la chaleur et le vent. Il faut donc installer plus de stations météorologiques qui mesurent d'autres variables que les précipitations et la température dans les exploitations agricoles. La technologie moderne devrait nous aider à obtenir plus de stations météorologiques en temps réel tout en faisant des économies.
La SARM aimerait aussi qu'on envisage d'utiliser des variables différentes pour calculer les paiements du programme d'assurance des cultures fourragères. Par exemple, l'unité animal-mois, ou l'UAM, est une mesure calculée présentement par la Saskatchewan Assessment Management Agency sur les pâturages de la province. Cette mesure tient compte de la capacité de paissance des pâturages.
Enfin, nous pensons qu'Agri-protection doit offrir un programme pour le bétail. L'industrie du bétail de la Saskatchewan et d'ailleurs au Canada demande, par le biais de la Canadian Cattlemen's Association, la mise sur pied d'un programme visant à garantir les prix du bétail. On voudrait qu'il s'agisse d'un programme à frais partagés entre le gouvernement et les producteurs, et qu'il soit accessible à toutes les étapes de la production. La SARM appuie la demande des regroupements de producteurs de bétail et de la CCA.
En ce qui concerne le programme Agri-relance, nous croyons que des programmes d'aide en cas de catastrophes doivent continuer d'être offerts dans le cadre de Cultivons l'avenir 2, afin de procurer une protection contre des situations extrêmes telles que l'effondrement du marché et les phénomènes météorologiques. Les catastrophes de ce genre sont imprévisibles et les producteurs individuels n'y peuvent rien, peu importent les mesures de gestion qu'ils adoptent.
Ce qui préoccupe la SARM au sujet du programme Agri-relance, c'est la définition de catastrophe. On doit la clarifier et en fixer les paramètres, afin que les producteurs sachent quelles catastrophes seront couvertes. Le programme actuel a fourni de l'aide pour les inondations de 2010 et 2011, mais le Sud-Ouest de la Saskatchewan a connu des sécheresses pendant quatre années consécutives autour de 2006 et n'a reçu aucune aide du gouvernement fédéral. Agri-relance devrait communiquer clairement la définition d'une catastrophe aux producteurs et leur préciser les éléments visés par la protection.
La SARM comprend que le programme Agri-relance vise à fournir des secours lorsque des catastrophes se produisent, en comblant les lacunes des programmes existants. Et la SARM croit que le financement octroyé aux producteurs par le programme ne devrait pas être soustrait des paiements reçus d'autres programmes de GRE. Par exemple, si un producteur reçoit un paiement d'Agri-stabilité en raison d'une baisse de sa marge, le financement d'Agri-relance devrait s'additionner à ce paiement. Les paiements d'Agri-relance ne devraient pas faire partie des revenus d'un producteur lorsqu'on calcule son admissibilité à d'autres paiements.
Tous les programmes de GRE, y compris Agri-stabilité, devraient être simples à gérer pour le producteur et le gouvernement, afin que les paiements soient faits à temps et que les frais administratifs soient peu élevés. En effet, les producteurs doivent embaucher des comptables pour présenter une demande à Agri-stabilité, et les gestionnaires du programme doivent être très qualifiés pour traiter ces demandes. La nature complexe du processus engendre de la frustration, de la confusion, des retards dans la distribution des paiements et des coûts excessifs. De plus, dans sa version actuelle, le programme Agri-stabilité n'est pas négociable en banque; les producteurs ont donc de la difficulté à faire des plans annuels et à obtenir du financement, car les prêteurs et les institutions ne savent pas quelle protection ces producteurs obtiendront sur le plan financier.
Nous pensons aussi que le programme Agri-stabilité calcule de façon erronée les inventaires de foin et de céréales fourragères, car ces calculs ne tiennent pas compte de la façon dont un producteur de bétail utilise ces inventaires, ce qui peut les pénaliser lors du calcul des marges. En effet, les producteurs de bétail utilisent une partie de leur inventaire pour nourrir leurs bêtes. Cette partie ne devrait donc pas être considérée dans l'inventaire; on devrait plutôt lui assigner une valeur et la considérer comme vente nette admissible. Nous nous rendons toutefois compte qu'un tel changement nécessiterait une vérification.
Nous pensons que le calcul des marges présente toujours des problèmes. Étant donné qu'Agri-stabilité est un programme fondé sur les marges et qu'il utilise la moyenne des années précédentes, les producteurs qui ont connu des difficultés et des catastrophes au cours de ces années verront leurs marges diminuer. Ceux qui ont connu à la fois des sécheresses et des inondations auront de plus en plus de mal à obtenir un paiement, en raison de leurs marges réduites.
Nous aimerions enfin commenter le programme Agri-investissement. Un grand nombre de producteurs considèrent que ce programme est avantageux, et qu'il est facile d'accès lorsqu'on en a besoin. Il est aussi prévisible et négociable en banque. Un grand nombre d'exploitations agricoles et de ranchs s'agrandissent; il faut donc ajuster les taux de cotisation au programme pour qu'ils correspondent à l'augmentation des dépenses qui en résulte. Actuellement, le programme est plafonné; les producteurs peuvent déposer seulement 1,5 p. 100 de leurs ventes nettes admissibles dans un compte d'Agri-investissement. La SARM aimerait que cette proportion augmente afin de permettre à un producteur d'y déposer jusqu'à 2,5 p. 100 de ses ventes nettes admissibles.
En terminant, la SARM aimerait insister sur l'importance de veiller à ce que les programmes de gestion des risques de l'entreprise de Cultivons l'avenir 2 fonctionnent pour tous les agriculteurs. On doit réduire au minimum les frais administratifs, les paiements doivent être effectués rapidement et les données utilisées pour calculer ces paiements doivent correspondre à la réalité, afin de garantir que l'appui offert est efficace. Nos suggestions ne nécessitent pas nécessairement un financement additionnel. Nous suggérons un nouvel ordre de priorité des fonds existants pour rendre les programmes de GRE moins complexes sur le plan administratif et de revoir la conception des programmes, afin qu'ils correspondent mieux aux besoins des agriculteurs. Nous ne voulons pas que les programmes de GRE répriment l'innovation; nous voulons plutôt qu'ils aident au financement de la recherche, de la technologie et de l'innovation.
Nous vous remercions encore une fois de nous avoir donné l'occasion de comparaître. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Tout d'abord, j'aimerais vous remercier de me donner l'occasion de vous parler par vidéoconférence aujourd'hui.
Je représente la B.C. Breeder and Feeder Association, un organisme provincial. Nous représentons toutes les associations d'éleveurs et de producteurs de bovins d'engraissement en Colombie-Britannique.
Nous fonctionnons avec un programme de garantie de prêt du gouvernement provincial et nous accordons du financement aux membres de l'association, afin de leur permettre d'acheter du bétail. Nous gérons aussi le programme de paiements anticipés des producteurs de bétail de toute la Colombie-Britannique. Nous avons un gestionnaire provincial et un gestionnaire régional, ce qui fait que nous collaborons étroitement avec nos producteurs de boeuf pour les aider à avoir accès au programme Cultivons l'avenir, car s'ils n'ont pas de comptable ou ne connaissent aucun expert, bon nombre d'entre eux ont de la difficulté à s'y retrouver dans tous ces renseignements.
Dans le cadre de Cultivons l'avenir, nos producteurs ont accès aux programmes Agri-investissement, Agri-stabilité et Agri-protection. Les producteurs qui déposent une demande de PPA doivent être inscrits à Agri-stabilité. Chaque année, les producteurs présentent leurs demandes pour Agri-investissement et Agri-stabilité avec leur déclaration de revenus; les particuliers doivent donc se rendre à Surrey, en Colombie-Britannique, à l'Agence du revenu du Canada, et les sociétés doivent aller jusqu'au bureau de Winnipeg. Dans la plupart des cas, encore une fois, des comptables s'occupent de remplir l'annexe A.
Ces huit dernières années, les producteurs de boeuf du Canada ont éprouvé des difficultés financières énormes, en commençant par l'ESB, en 2003, qui a été une catastrophe pour l'industrie du bétail. En Colombie-Britannique, nous avons perdu grand nombre de nos producteurs, car les troupeaux de bétail de la province ont été réduits de 35 p. 100 — ce qui constitue la plus grande diminution au Canada — et le nombre de bêtes a diminué de 15 p. 100 partout au pays.
Le programme Cultivons l'avenir a été conçu pour aider financièrement les producteurs pendant les années où ils subissent une baisse de revenu. La marge de référence des producteurs est calculée à l'aide de la moyenne olympique des cinq dernières années, c'est-à-dire qu'on élimine l'année la plus élevée et l'année la plus basse et qu'on calcule la moyenne des trois années restantes. La protection de la marge négative est disponible jusqu'à 60 p. 100 dans la mesure où la marge des producteurs est positive pendant deux des trois années servant au calcul de la marge. Lorsque leur revenu diminue sur plusieurs années consécutives, un grand nombre de producteurs de la Colombie-Britannique ne reçoivent aucune aide financière, car ils ont seulement des marges de référence négatives à entrer dans le calcul. Nous devons apporter des changements à ce programme afin de fournir une protection aux producteurs qui pourraient se retrouver dans une situation semblable dans l'avenir, si leur marge diminue pendant plus de trois ans.
Les producteurs déposent jusqu'à 1,5 p. 100 de leurs ventes nettes admissibles dans leur compte d'Agri-investissement, et le gouvernement fédéral et les provinces en déposent autant. Les calculs sont faits à partir des demandes d'Agri-investissement et d'Agri-stabilité. Les producteurs dont les ventes nettes sont négatives en raison d'une diminution de revenu ne sont pas admissibles à un dépôt dans leur compte d'Agri-investissement et ne reçoivent donc aucun fonds de contrepartie.
En 2011, le prix du bétail a augmenté énormément pour nos producteurs. Si ces prix continuent à augmenter au cours des prochaines années, les producteurs se retrouveront avec des marges de référence positives. Toutefois, afin d'éviter une nouvelle baisse de leur marge, nous devons apporter des changements à la structure des programmes d'Agri-investissement et d'Agri-stabilité.
Nous avons quelques suggestions pour augmenter le pourcentage de ventes nettes admissibles dans le programme Agri-investissement à au moins 3 p. 100. Tous les calculs relatifs à la marge de l'année de référence devraient être changés à zéro et on devrait utiliser ce zéro dans les calculs. On garantirait ainsi une marge de référence positive aux producteurs.
Les producteurs n'ont pas besoin du programme lorsque le marché est solide. C'est lorsque les conditions du marché sont mauvaises pendant plusieurs années consécutives que les producteurs de bétail ont besoin d'avoir accès au programme avec l'assurance d'une année de référence positive.
Les paiements des programmes de GRE devraient être associés à l'année du programme pendant laquelle ils ont été effectués dans Agri-stabilité. Par exemple, si un producteur est admissible à des paiements d'Agri-stabilité pour l'année 2008, mais les reçoit seulement en 2010, le paiement est ajouté à son revenu admissible dans le programme Agri-stabilité pour l'année 2010. Dans tous les cas, l'aide fournie par le programme doit s'appliquer à l'année qui la justifie. Cela fonctionne mieux pour nous. Si le producteur subit une diminution de la marge en 2010, ce paiement d'Agri-stabilité pour l'année 2008 réduirait ou éliminerait tous les paiements potentiels qu'il aurait pu recevoir en 2010, ce qui fait qu'il peut recevoir seulement des paiements pour une année, alors que sa marge a été à la baisse pendant deux années.
Nos producteurs de la Colombie-Britannique utilisent aussi l'assurance récolte d'Agri-protection, un autre programme de GRE. Le programme couvre le rendement de leurs cultures. La Colombie-Britannique a été touchée par plusieurs sécheresses ces 10 dernières années. De plus, les cultures de plusieurs régions de la province subissent de graves dégâts causés par la faune, ce qui peut réduire énormément leur rendement. Le rendement potentiel offert à un producteur à l'aide d'Agri-protection est fondé sur sa production moyenne calculée sur 10 ans. Si l'on tient compte de la sécheresse et des dommages causés par la faune, la production moyenne d'un producteur est gravement touchée. En Colombie-Britannique, ce programme n'est pas très prisé; seulement 15 p. 100 des producteurs de cultures s'y inscrivent. Un grand nombre de nos producteurs soutiennent que cela ne vaut plus la peine, car leurs rendements de production ont tellement diminué avec Agri-protection.
Si un producteur subit continuellement des sécheresses ou des dommages causés par la faune, ses réclamations seront tellement élevées qu'il sera exclu du programme. Les changements positifs qui pourraient aider les producteurs, dans ce programme, consisteraient à calculer le niveau de production par producteur, au lieu de sa moyenne sur 10 ans. Ce type de changement offrirait une protection au producteur qui doit faire des réclamations en raison d'une sécheresse, d'une inondation ou de dommages causés par la faune, sans que cela engendre de répercussions négatives sur sa garantie de production future.
Les programmes de GRE, que ce soit à l'échelle fédérale ou provinciale, jouent un rôle très important dans l'agriculture et la stabilité de nos ranchs de bétail lorsqu'ils connaissent une année difficile en raison du marché du bétail ou de la météo. Le programme doit être structuré de façon à garantir que la protection sera obtenue pendant l'année où elle est nécessaire et que les paiements s'appliqueront à l'année en question.
En 2003, l'industrie du bétail de la Colombie-Britannique et celle du pays ont durement été touchées par l'ESB. Nous sommes maintenant en train de reconstruire un troupeau de vaches, avec les premières génisses cet automne. Les programmes de GRE aident à la reconstruction et encouragent les jeunes à se joindre à l'industrie. Nous devons protéger la capacité de nos producteurs d'élever le bétail et de mettre nos produits en marché à la juste valeur marchande.
Merci beaucoup de m'avoir écoutée, et je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup aux témoins d’être présents. Je suis heureux de vous revoir.
Ray, cela fait longtemps que je ne vous ai pas vu. Je vous adresse ma première question. Nous abordons et étudions les divers programmes, comme Agri-stabilité et Agri-investissement. Lorsque j’ai été élu pour la première fois en 2006, je me rappelle que parmi les premiers dossiers étudiés, il y a eu celui des inondations en Saskatchewan, dans la région de Porcupine, je crois, puis celui de la sécheresse.
On avait l’impression à l’époque que tout prenait une éternité à démarrer. Dans cette histoire, aucun des deux paliers de gouvernement ne voulait amorcer les procédures. Je ne sais pas trop comment cette histoire s’est terminée, à savoir si les agriculteurs ont reçu des compensations adéquates. Je présume que la situation s’est améliorée, qu’un meilleur système est maintenant en place. J’aimerais que vous me donniez précisément votre opinion sur ces programmes. S’il y a de graves inondations et que des agriculteurs perdent de l’argent, que se passe-t-il? Selon votre expérience, comment le tout se déroule-t-il?
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J’imagine que vous faites allusion à la chronologie. Un certain nombre de choses doivent être faites. Du côté de la province, je sais que les gens chargés de l’assurance récolte doivent évaluer les dégâts. Selon moi, ils remettent leur rapport, puis le gouvernement fédéral doit... La province doit d’abord déclarer l’état d’urgence avant que le gouvernement fédéral ne se penche sur le dossier.
À mon avis, la situation s'est améliorée depuis. J’ai fait allusion dans mon exposé à 2006, à l’époque où le programme était encore un peu boiteux. Comme je l’ai mentionné, des producteurs du Sud-Ouest de la province ont passé au moins quatre ou cinq ans… Ils étaient à sec. Il ne leur restait plus de nourriture pour leurs animaux, et pour une raison ou une autre, le programme ne s’est pas enclenché.
Selon moi, l’exécution du programme se fait plus rapidement. Nous cherchons encore quelque chose de plus précis et peut-être aussi de plus rapide, parce que le producteur de céréales ou l’éleveur de bovins perdent en fait leur production annuelle. Si un producteur ne peut pas reporter de céréales, il ne peut assurer sa subsistance. Je sais que parfois les instances supérieures ne comprennent pas ce point, mais lorsque des agents de recouvrement communiquent avec un agriculteur, le degré de stress monte en flèche, et il faut un programme qui s’enclenche de tels cas.
Agri-stabilité ne le fait pas vraiment, parce que le programme est toujours décalé d’une année. Je sais que des paiements anticipés ont été faits dans certains cas par l’entremise d’Agri-stabilité; des choses surviennent pendant l’année et certaines cultures ont poussé sur certaines terres. C’est beaucoup plus pratique pour l’agriculteur, mais il doit ensuite vous rembourser. Les agriculteurs n’aiment pas se placer dans une telle situation, parce que cela crée une instabilité accrue.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bienvenue aux témoins. Merci beaucoup, monsieur Brennan. C’est toujours un plaisir de vous revoir. Cela faisait longtemps que je ne vous avais vu.
J’aimerais vous parler du programme d’aide en cas de catastrophe liée au revenu agricole, l’Agri-protection. En écoutant M. Orb, j’avais presque l’impression d’être de retour au Nouveau-Brunswick. Une sévère tempête de grêle a frappé cette province en juillet. Si tout était demeuré raisonnable après coup, une partie du Nouveau-Brunswick aurait été durement touchée. Nous nous en serions peut-être sortis raisonnablement bien, mais un certain nombre de gens dans cette région n’étaient pas couverts par l’assurance récolte.
Comme vous l’avez mentionné, 65 p. 100 de la superficie en acres utilisée pour produire de la pomme de terre est couverte, et beaucoup d’acres utilisées pour produire des céréales ne le sont pas. Vous avez affirmé que le montant des primes est peut-être secondaire au taux de protection. Auriez-vous d’autres mesures à nous proposer pour encourager plus de gens à souscrire à l’assurance récolte? Si de telles tempêtes isolées deviennent chose fréquente, l’assurance récolte doit être notre première ligne de protection pour les producteurs.
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En ce qui concerne un programme comme Agri-protection, les programmes d’assurance doivent reposer sur de bonnes bases actuarielles. Ils doivent être autonomes au fil des ans.
Encore une fois, je comprends que ce ne sont probablement pas toutes les options qui sont de mon ressort. Cependant, si le problème est un faible taux de protection associé à des primes élevées, nous pouvons, entre autres, augmenter arbitrairement le taux de protection, ce qui veut dire que les primes devront également être augmentées. Il n’y a pas tant de moyens de contourner l’un ou l’autre de ces éléments.
J’ai vraiment un problème, parce que dans notre secteur — et j’admets que cet enjeu a une portée plus limitée que ce dont les autres ont parlé, parce que cela ne concerne qu’un produit — plus de la moitié de la production est vendue principalement selon des tarifs fixés par contrat avant le début de la saison. Les tarifs ne varieront donc pas. La variation dans les fermes concernées vient en grande partie de la production. La situation à laquelle ces agriculteurs se heurtent est très différente de celle que vivent les autres agriculteurs de notre secteur qui vendent leur récolte directement aux particuliers dans des marchés publics, où les prix et la production fluctuent. Ils en ressentiraient les effets de plein fouet, au même titre que les producteurs de céréales ou de bovins. Ce serait la même situation.
Voilà pourquoi j’ai dit que si plus de gens souscrivaient à l’assurance récolte, il y aurait une meilleure protection, parce que nous aurions ainsi plus de gens sur qui répartir le fardeau, ce qui devrait faire en sorte de réduire les fluctuations sur le plan de la production. Cela aiderait. C’est impossible de convaincre les gens de le faire si les primes augmentent et que le taux de protection diminue. Nous devons arbitrairement maintenir un taux de protection élevé ou diminuer le montant des primes de façon à ce que les gens y voient encore un certain avantage.
Ce que je voulais dire, c’est que la solution n’est pas non plus d’avoir des primes peu élevées associées à un faible taux de protection, parce que les coûts augmentent, et comme on l’a déjà mentionné, cette assurance ne suit pas les coûts de production. Le taux par unité se fonde sur la valeur marchande moyenne calculée sur un certain nombre d’années, et cela ne correspond souvent pas vraiment à la réalité. L’augmentation de la valeur marchande moyenne ne correspond pas exactement à celle de nos coûts au cours des dernières années. Nous constatons donc déjà un retard en ce qui concerne la valeur. Même un taux de protection de 80 p. 100 ne couvre pas nos coûts de production. Cela en couvre une grande partie, et si Agri-stabilité et Agri-investissement donnent un coup de main, cela pourrait fonctionner.
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Il y a eu des améliorations au cours des deux ou trois dernières années, en raison de la hausse du prix des produits de base pour les diverses cultures. C’est l’un des casse-têtes que nous avons eus dans l’Est canadien au cours des dernières années, à l’époque où nous cultivions principalement en alternance les petites céréales. À 100 $ la tonne, c’était un mal nécessaire. Il fallait procéder à une telle rotation pour nous assurer d’avoir des terres plus en santé, mais ce n’était certainement pas payant pour les entreprises. Par conséquent, bon nombre de rotations étaient très courtes; il y avait une phase d’un an tous les deux ans ou deux ans et demi, au maximum. Cela n’aide en rien à la qualité du produit et au rendement des terres.
Au cours des trois dernières années, nous avons constaté une présence accrue de cultures de remplacement, comme les autres céréales, le maïs, le soya et le canola. J’espère que le présent cycle de valeur marchande avantageuse pour ces denrées se poursuivra pour que nos agriculteurs soient portés davantage à diminuer la superficie qu’ils consacrent à la culture de la pomme de terre. Bien honnêtement, c’est ce que nous avons constaté ces trois dernières années. Depuis 2009, la superficie consacrée à la culture de la pomme de terre a probablement diminué de 5 000 ou 6 000 acres, et c’est positif pour plusieurs raisons. Je crois qu’une plus longue période de rotation aidera également à atténuer certains risques associés à la culture de la pomme de terre.
En ce qui concerne votre proposition d’associer directement la protection de l’assurance récolte avec certaines de nos pratiques, soit votre première question, il y a une raison pour cela. Je peux vous garantir que cette raison ne fera pas l’unanimité. Cependant, nous ne pouvons pas laisser les programmes perdre en efficacité. Si, chemin faisant, ce moyen permet d’introduire de meilleures pratiques de gestion, j’aurais bien honnêtement de la difficulté à m’y opposer. Je crois que nous devons dépenser plus prudemment les deniers publics, qui ne sont pas la solution miracle aux problèmes de tout un chacun. En tant qu’agriculteurs, nous n’acceptons pas aisément les solutions qui nous forcent à faire des choses que nous n’aurions autrement pas faites. Nous avons aussi appris au fil des ans à très bien accepter la réalité à bien des égards.
Encore une fois, il faudrait examiner minutieusement ce processus, mais cela pourrait être une solution.
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Merci à tous de votre présence.
Ce n’est pas la première fois que nous étudions les programmes de gestion des risques de l'entreprise. Nous les avions épluchés il y a deux ou trois ans dans le cadre de notre étude sur la compétitivité dans le secteur agricole. N’empêche que nous avons tout de même reçu le 5 décembre une lettre du vérificateur général qui confirme ce que vous avez dit au sujet de ces programmes, à savoir que les agriculteurs peuvent devoir attendre jusqu’à deux ans avant de recevoir un paiement et que le montant est difficile à prévoir. Même si je ne crois pas vraiment que les propositions faites ici trouveront nécessairement écho auprès du gouvernement, je garde espoir que nous aurons l’occasion dans le cadre de Cultivons l’avenir 2 d’épouser de telles idées et de procéder à des changements.
Cela étant dit, je présume que ma première question part du principe que les changements climatiques sont bien réels. Monsieur Orb, si je ne m’abuse, vous avez dit quelque chose d’extrêmement intéressant à ce sujet. Vous avez dit qu’il faut définir ce qu’est une catastrophe. Cela m’a vraiment frappé.
Il y a quelque temps, Nicholas Stern, qui était à l’époque le chancelier de l’Échiquier de la Grande-Bretagne, et qui a aussi déjà été chef économiste de la Banque mondiale, a affirmé qu’il en coûterait 7 000 milliards de dollars pour s’attaquer aux changements climatiques ou 11 000 milliards si nous ne le faisons pas.
Étant donné notre échec collectif à nous attaquer au problème ou à nous adapter aux changements, croyez-vous que nous aurons davantage recours aux programmes de gestion des risques de l'entreprise, particulièrement Agri-protection et Agri-relance, étant donné que nous serons davantage confrontés à des situations difficiles dans l’avenir? Si c’est le cas, croyez-vous que notre définition de catastrophe s’élargira?
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Oui. C’est une très bonne question. Je crois que c’est également une question très opportune. Je suis en fait venu à Ottawa à trois reprises au cours des trois dernières semaines. J'ai d'abord rencontré des représentants d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, et la nouvelle expression à Ottawa est apparemment de parler de « variabilité climatique ». Nous ne voulons plus appeler cela des changements climatiques.
Une voix: Eh bien, c’est un début.
M. Ray Orb: C’est un début, mais c’est aussi une façon de reconnaître que notre climat est beaucoup plus hostile que par le passé. En tant qu’agriculteur avec 30 ans d’expérience, je peux vous dire que le climat n’a jamais été aussi hostile qu’au cours des cinq dernières années.
Il y a beaucoup d’éléments, et je crois que notre exposé porte bien entendu davantage sur les programmes d’assurance. L’année dernière, de nombreux immeubles d’habitation, des maisons et des chalets ont été inondés, et certaines entreprises du secteur privé ont fait valoir qu’il serait peut-être temps de se pencher sur les assurances contre les inondations, parce que c’est impossible d’en avoir une.
Il faut peut-être commencer à nous tourner vers d’autres modèles d’assurance récolte. Si vous êtes un nouvel agriculteur, peu importe où vous êtes au Canada, peu importe la grosseur de votre ferme, vous serez fauché, parce que vous n’êtes pas couvert par l’assurance récolte. Vous recevrez la moyenne de la région, qui est bien inférieure aux coûts de production, voire à des années-lumière. Avec Agri-stabilité, c’est la même chose. Je présume que si une catastrophe frappe votre ferme, les responsables du programme ou le gouvernement vous assigneront une marge de départ selon la région, mais nous demandons aux provinces de permettre à un jeune agriculteur de peut-être se servir de la marge de son père, s’ils ont cultivé ses terres ensemble pendant cinq ou six ans, et d’utiliser ses rendements d’assurance récolte. Cependant, les autorités ne sont pas chaudes à cette idée; elles préfèrent gérer les dossiers individuellement. Nous trouvons cela problématique, parce que c’est important pour les jeunes agriculteurs qui se lancent en affaires.
Les autorités ont réalisé des travaux de modélisation en ce qui concerne l’assurance récolte. Je suis certain qu’elles en ont réalisé partout au pays, mais je crois qu’il est temps qu’elles envisagent la création d’un programme national par l’entremise duquel elles pourraient dire aux provinces ce qu’elles leur offrent. Si les terres d’un agriculteur sont inondées quatre ou cinq années consécutives, on pourrait décider de réduire le montant qu’il perd chaque année. Ainsi, cela lui permettrait avec un peu de chance de rester en affaires et de surmonter cette épreuve.
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C’est une question difficile, mais c’est une situation dont notre organisme est conscient. Nous savons que tous les gouvernements souhaitent équilibrer leur budget. Soyons honnêtes; si nous avions le choix, nous aimerions maintenir un programme d’assurance efficace auquel les agriculteurs pourraient souscrire tout en comprenant ce que ce programme couvre et tout en étant capables d’en payer les primes. Il faut tout de même conserver certains programmes clés de gestion des risques de l'entreprise.
Agri-investissement est très important. Il faut maintenir et améliorer ce programme, parce qu’il est très prévisible. Une catastrophe peut frapper une ferme. Par exemple, si un producteur de céréales doit acheter un moteur de moissonneuse-batteuse, cela lui coûtera environ 30 000 $. Ce producteur doit trouver cette somme, et bon nombre d’agriculteurs ne disposent pas d’une telle somme en plein coeur de la saison des récoltes. Nous ne pouvons pas nous fier à Agri-stabilité pour nous sortir de cette situation.
À mon avis, nous avons tendance à éviter Agri-stabilité, en raison de la façon dont le programme fonctionne. Si ce programme est maintenu, nous ne croyons pas qu’il sera efficace. Nous proposons d’envisager certaines modifications. Au final, cela pourrait même aider le gouvernement à réduire ses dépenses.
L’innovation et la recherche sont très importantes. Le Canada doit maintenir ses frontières ouvertes à toutes les entreprises qui désirent s’implanter ici. Selon moi, nous avons une réglementation assez conviviale qui pousse les entreprises à investir au pays. Je crois que c’est prouvé, et nous aimerions que cela ne change pas. Il faut maintenir de bons rapports avec les universités. L’Université de la Saskatchewan connaît d’énormes succès en ce qui concerne l’amélioration des plantes. Nous voulons maintenir ces possibilités et nous assurer que les entreprises peuvent investir au pays. Selon nous, les deux vont de pair.
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Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de dire que je sais que, selon nos études, il y a beaucoup d’éléments irritants dans les programmes en place pour les agriculteurs et que beaucoup d’éléments pourraient être améliorés. Par contre, je tiens à vous faire savoir qu’en date de septembre 2011, les quatre principaux programmes, Agri-investissement, Agri-stabilité, Agri-protection et Agri-relance, ont versé plus de sept milliards de dollars aux agriculteurs. Donc, les agriculteurs reçoivent des fonds.
J’aimerais changer le contexte de la discussion. C’est facile de dire que nous devrions modifier ceci ou cela pour verser plus d’argent. En fait, j’aimerais m’éloigner de l’hypothèse que la meilleure solution est de tout changer pour verser plus d’argent. Je ne suis pas convaincu que les gouvernements provinciaux peuvent se le permettre, surtout en raison de la présente situation économique.
Monsieur Orb, dans votre exposé, vous parlez des programmes d’assurance. En ce qui concerne Agri-stabilité, je sais que des gens se plaignent des marges, de la date à laquelle les paiements sont envoyés et de l’attente qui avoisine un an et demi ou deux ans. Il ne s’agit pas d’une valeur sûre. Or, nous avons aussi le programme Agri-protection, et vous avez fait des suggestions pour l’améliorer.
Si nous investissions davantage dans les programmes d’assurance, aurions-nous vraiment encore besoin d’Agri-stabilité? Je suis intéressé par ce type de solutions avantageuses, comme je les appelle. Qu'est-ce qui serait le plus avantageux pour les agriculteurs, un programme d’assurance bonifié ou un programme Agri-stabilité quelque peu modifié?
On pourrait aussi prendre Agri-investissement, qui lui est une véritable valeur sûre. Il s’agit d’un programme d’épargne. Il permet aux agriculteurs d’investir une somme, qui est égalée par le gouvernement, pour gérer les situations avec lesquelles ils sont aux prises. Serait-il préférable d’avoir un programme Agri-investissement bonifié? J’ai retenu qu’une personne a proposé de hausser la mise de 1,5 à 2,5 p. 100. C’est une bonne suggestion. Toutefois, où trouverons-nous ces fonds? Devrions-nous les prendre à même le programme Agri-stabilité et avouer que ce programme ne fonctionne pas vraiment?
Monsieur Orb, avez-vous une analyse des avantages?
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Oui, j'ai un commentaire à faire sur ce point. Selon moi, il y a moyen de réduire les dépenses.
Je sais que la province de la Saskatchewan administre maintenant elle-même le programme Agri-stabilité, ce qui a beaucoup aidé. Je pense que vous avez là des gens qui comprennent les problèmes propres à la Saskatchewan, et c'est utile.
Dans le contexte d'Agri-stabilité, il circule je crois une idée selon laquelle le programme pourrait s’appliquer à l’année pendant laquelle il y a un problème de production ou de prix, par exemple. Je pense que vous pourriez faire les choses plus simplement qu’aujourd’hui. La plupart des agriculteurs constatent que peu importe s'ils vendent leurs bovins ou font leurs récoltes à l'automne; ils savent exactement comment leur année a été.
Si vous déclarez vos revenus selon la méthode de la comptabilité d’exercice comme le veut le programme Agri-stabilité, puisqu'il se fonde toujours sur les frais engagés, vous pourriez repérer les problèmes. Vous n’auriez pas à attendre un an, ou un an et demi, pour obtenir les paiements; le gouvernement saurait où il en est, tout comme les producteurs. Je pense qu'on pourrait faire beaucoup plus simple et beaucoup moins cher.
Agri-stabilité nous coûte environ 1 500 $ par année, et nous avons eu un seul paiement au cours des 30 dernières années. Agri-stabilité n’a pas toujours été là, mais c’est ce que nous avons obtenu de tous les programmes qui ont existé.
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En ce qui concerne la gestion de l'offre, c'est à l'intérieur même du système qu'on gère la production, et le risque est inhérent à cela. Certains risques font partie de la production, mais sont inclus dans le coût de production. Chaque producteur doit faire ses devoirs, bien faire sa production, peu importe les aléas du métier. À l'intérieur du système — je parle surtout de la volaille et des oeufs parce que c'est ce que je maîtrise davantage, vu que je produis dans ces deux domaines —, nous avons des programmes d'assurance qui nous permettent de gérer notre risque.
Je dirais bien humblement que la gestion de l'offre est un très beau système, mais qu'on ne peut pas avoir les avantages de tous les systèmes et ne subir aucun inconvénient. Pour ce genre de gestion du risque, je préfère donc que le risque demeure à l'intérieur du système. C'est la façon dont nous procédons. Ce n'est pas parfait, comme on a pu le voir en Colombie-Britannique, et c'est pourquoi le programme Agri-stabilité nous couvre. Quoi qu'il en soit, le risque doit être géré à l'intérieur du système.
Pour en revenir au cas de la Colombie-Britannique, ces gens ont dû interrompre la production de poulets pendant longtemps. Celle-ci a été transférée dans d'autres provinces, à d'autres producteurs, dans d'autres abattoirs, d'autres couvoirs et à d'autres meuniers, qui ont fait leur part. La production a été transférée partiellement en Colombie-Britannique l'année suivante. On a donc couvert le risque à l'intérieur du système.
Recevoir en plus de l'aide de l'État serait pernicieux. Ça ne serait pas acceptable.
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Je suis content de l’entendre.
Dawson Creek se trouve dans ma circonscription. C’est le point de départ de la route vers l'Alaska, et c'est la porte d'entrée de la région de Peace River, en Colombie-Britannique. J'en profite pour faire un peu d'annonce.
Merci, Connie. Vous avez mentionné la perte de 35 p. 100 du cheptel, ce qui est pour le moins inquiétant. Il va sans dire que c'est, entre autres, à cause de la crise de l'ESB.
À cet égard, je reviens sur ce que Pierre vous a demandé: selon vous, qu'est-ce qui nous mettrait sur la voie d'une bonne assurance du bétail? J'ose à peine le dire, mais vous avez plus de 40 ans d'expérience. Si vous pouviez élaborer ce programme, à quoi ressemblerait-il?
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Merci, monsieur le président.
Et merci à vous tous d’être là.
Je vais adopter mon point de vue de membre d'un autre comité. Je ne crois pas surprendre mes amis en abordant les conclusions du vérificateur général à propos de la gestion du risque d’entreprise:
Un autre problème de longue date porte sur la compréhension des objectifs des programmes et des responsabilités relatives à la gestion des risques en matière de revenu agricole. De 2008 à 2010, le ministère a mené un examen stratégique afin de répondre aux pressions exercées par les producteurs et l’industrie en faveur d’améliorations aux programmes. Selon l’examen, les rôles et les responsabilités des producteurs, de l’industrie et du gouvernement n’étaient pas clairs pour ce qui est de la gestion des risques en matière de revenu agricole. L’examen a également permis de constater que les objectifs des programmes de soutien du revenu devaient être précisés.
Ce sont les mots du vérificateur général. Naturellement, il fait une recommandation à Agriculture et Agroalimentaire Canada, qui est la suivante:
Agriculture et Agroalimentaire Canada devrait collaborer avec les partenaires chargés de la prestation des services pour comprendre les défis qu’ils doivent relever, ainsi que pour établir des calendriers de mise en oeuvre réalistes pour les futurs programmes de soutien du revenu et en assurer le suivi.
Le ministère a dit, bien entendu, que cela se ferait dans le cadre de Cultivons l’avenir 2 en 2013. Nous en sommes presqu'à la fin de 2011, mais en réalité, le vérificateur général et le ministère sont d'accord avec vous sur les points que vous avez décrits plus d'une fois aujourd'hui. Cependant, la solution n'est pas pour tout de suite.
Ma question est donc la suivante. Que ce soit chez vous, au Québec, monsieur Béland, au Nouveau-Brunswick, monsieur Brennan, en Colombie-Britannique, madame Patterson, ou en Saskatchewan, monsieur Orb, estimez-vous que nous perdons des agriculteurs depuis ce temps? Je ne parle pas de ceux que nous perdons de toute façon, quand ils ferment boutique, mais de ceux que nous perdrons parce que ces programmes ne seront pas adaptés avant 2013, même si le vérificateur général dit — et ce n'est plus anecdotique — que les programmes ne donnent pas les résultats attendus et que les gens attendent parfois même deux ans avant de recevoir des fonds. Je ne lirai pas la citation parce que cela prendrait trop de temps.
L'un de vous peut se lancer.
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J’ai aussi quelque chose à dire à ce sujet.
Je pense que c'est une bonne observation et que le moment n'est pas mal choisi pour envisager de nouveaux programmes, parce que, dans le même temps, les prix des céréales sont plutôt bons en ce moment. Les agriculteurs de la Saskatchewan produisent beaucoup de canola et de lin, et les prix sont bons partout dans le monde.
Quant aux éleveurs de bétail, les prix des bovins sont faibles depuis 2003. Ils se rapprochent tout juste de la normale. Je ne dirais pas qu’ils sont exceptionnels, mais je dirais qu'ils sont bons. C'est probablement à cause de la crise de l'ESB de 2003 qui a entraîné une liquidation au Canada et aux États-Unis.
Nous avons devant nous deux années pour envisager d'autres programmes, lesquels doivent être conçus en fonction des problèmes qui surgissent pendant les années difficiles. Pendant les bonnes années, la plupart des agriculteurs n’ont pas besoin d'aide. Il faut des programmes efficaces qui entrent en action quand les temps sont difficiles. Je pense que le moment est bien choisi de se pencher sur la question pour l'avenir.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C’est un plaisir d’être ici.
Je suis un agriculteur du centre de l'Alberta, donc je connais bien la plupart des programmes dont vous avez parlé, et on me parle régulièrement des problèmes qui y sont liés.
Je sais que bien des gens disent qu’Agri-stabilité a été conçu par des comptables, pour des comptables. Les gens s'attendent à ce que ce soit compliqué. Je crois qu'il est sensé de commencer par regarder l'origine des chiffres qui figurent sur votre déclaration de revenus, ainsi que vos inventaires. Cela pourrait être beaucoup plus simple. C'est l’une des choses dont je suis bien au fait.
De plus, ils ont parlé du temps qui s'écoule entre le déclenchement d’un paiement et son versement. Comme il faut près de deux ans, c’est assez semblable à ce que vous obtenez en vendant des céréales par l'intermédiaire de la Commission canadienne du blé, mais c'est une autre histoire.
M. Allen et moi étions aussi au Comité des comptes publics, et nous avons eu l’occasion de discuter de ce que le vérificateur général a dit de ces programmes particuliers. Je pense qu'il est important de reconnaître qu’en tant que gouvernement, nous estimons que l’exercice actuel mènera à de l'information essentielle à Cultivons l’avenir 2.
Je sais que beaucoup de gens ont dit pouvoir présenter par écrit quelques suggestions pour chacun des programmes, et je pense que c'est important. Comme M. Lemieux l'a mentionné précédemment, nous pourrions entre autres mettre l'accent sur le volet assurancerécolte et sur d’autres volets qui seront efficaces.
Donc, pour tout cela, je n’ai qu’une seule question à poser. Je sais qu'il était question d'Agri-stabilité. Vous avez parlé de passer d'une période de cinq ans à une période de sept ans, ce qui signifierait l'abandon de la moyenne olympique que vous avez utilisée... Je me demande seulement quelles seraient les répercussions financières pour un projet de ce type. Les gens diront-ils qu’ils veulent le meilleur des deux et, de là, prendre des décisions? Au sein de vos groupements de producteurs respectifs, savez-vous quelles seraient les incidences?
Cette question touche probablement de plus près Connie et Joe.
M. Joe Brennan: Allez-y, Connie.