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Premièrement, je vous remercie de nous avoir invités à comparaître devant vous aujourd'hui et de nous avoir permis de le faire d'ici, à Québec. La Canadian Cattlemen's Association est une organisation nationale qui représente plus de 80 000 producteurs de bovins de boucherie au Canada, dans tous les secteurs de la production bovine.
En 2011, les producteurs de bovins ont réalisé 6,5 milliards de dollars de recettes monétaires agricoles, et la chaîne de valeur du boeuf a injecté plus de 26 milliards de dollars dans l'économie canadienne. La production bovine crée de nombreux emplois, particulièrement dans les régions rurales du Canada, et les producteurs gèrent avec prudence les vastes pâturages canadiens qui soutiennent la biodiversité, constituent un habitat essentiel à la faune et emprisonnent le carbone.
L'industrie bovine canadienne est vaste et complexe, mais elle produit l'un des meilleurs boeufs au monde. Elle est composée surtout d'exploitations familiales, constituées ou non en société. La chaîne commence chez les producteurs d'animaux reproducteurs et chez les naisseurs dans pratiquement toutes les provinces canadiennes. Ils produisent les meilleurs veaux au monde grâce à nos pâturages et à nos cultures fourragères. Ces animaux sont généralement vendus comme bovins d'engraissement ou à des parcs de semi-finition ou d'engraissement quand ils pèsent entre 500 et 900 livres, à la première étape de production.
Les parcs de semi-finition nourrissent les veaux jusqu'à un poids donné avant de les revendre à des parcs d'engraissement, qui nourrissent les animaux de rations à forte teneur énergétique composées de céréales fourragères produites localement. Ces parcs appliquent des normes strictes pour porter les animaux à leur poids final et donner à la viande la qualité sensorielle exceptionnelle que l'on reconnaît au boeuf canadien. Ces bovins engraissés aux céréales sont ensuite vendus aux abattoirs du Canada et des États-Unis. C'est notre système national de classification du boeuf, exploité par le secteur privé mais assujetti à la réglementation fédérale et géré par l'industrie, qui mesure la qualité et fournit de l'information sur l'orientation des marchés dans toute la chaîne de production.
Toutes les étapes de production font intervenir de nombreuses activités d'appui qui sont d'importants employeurs au Canada rural, notamment les céréaliculteurs, les fournisseurs de services et de produits vétérinaires, les fournisseurs de services et d'équipements agricoles, les marchés aux enchères, les négociants d'animaux, les institutions financières et les camionneurs. Un grand parc d'engraissement est souvent le principal employeur agricole dans sa collectivité.
L'industrie canadienne des bovins de boucherie est présente dans le monde entier, et nous avons un marché intégré avec les États-Unis. L'intégration du marché a débuté il y a plus d'un siècle et elle a assuré de nombreux avantages à l'industrie. Aujourd'hui, nos échanges bilatéraux de bovins sur pied et de produits du boeuf sont les plus importants au monde et nous avons un libre accès au principal marché de bovins de boucherie du monde.
Nous appuyons sans réserve le Conseil de coopération en matière de réglementation et nous remercions le de cette excellente initiative. En réduisant au maximum le coût des échanges transfrontaliers, nous accroissons directement le prix que nous obtenons pour notre bétail, car notre prix est concilié avec le prix du marché américain.
Nous sommes très optimistes quant à l'avenir de l'industrie canadienne des bovins de boucherie, surtout parce que la demande mondiale de boeuf de grande qualité ne cesse de croître. Le nombre de bovins décline dans le monde, et la population et le revenu par habitant dans les pays en développement continuent d'augmenter. Plus le revenu disponible est élevé, et plus la demande de protéines de qualité augmente. La population mondiale augmente au rythme d'un milliard d'habitants tous les 12 ou 16 ans. Le Canada sera l'un des rares pays exportateurs nets en mesure de contribuer à satisfaire cette demande croissante. De fait, nous croyons que l'agriculture pourrait, dans un avenir prévisible, devenir l'une des principales industries en expansion au Canada.
L'an dernier, les prix du bétail ont connu une forte hausse, y compris les prix des reproducteurs. Le taux de rétention des génisses a donc été plus élevé, et le nombre de bovins se stabilise actuellement et devrait ensuite augmenter lentement. Ces prix plus élevés sont attribuables à une diminution de l'offre et à une demande mondiale croissante à laquelle nous avons maintenant accès.
Depuis janvier, depuis la réouverture du marché coréen, l'accès à tous nos marchés d'exportation prioritaires est essentiellement rétabli. Chacun de ces marchés a des préférences données qui ajoutent de la valeur à certains produits du boeuf qui seraient sans doute considérés uniquement pour la parure ou la fonte au Canada si nous n'arrivions pas à les exporter.
Selon des estimations récentes, ces préférences ajoutent plus de 200 $ par tête de bétail au prix que nous toucherions au Canada. Nous voulons souligner les efforts du Secrétariat de l'accès aux marchés, des ministres de l'Agriculture et du Commerce et du premier ministre, qui ont permis de récupérer ces marchés pour nos membres.
Nous avons récemment eu connaissance de questions soulevées au sujet des dépenses de voyage du , ces deux dernières années. Les efforts du ministre se sont traduits par une augmentation d'au moins 720 millions de dollars de nos recettes l'an dernier seulement. Cela correspond à un rendement de plus de 2 600 $ pour chaque dollar dépensé au titre des déplacements du ministre. Il faut continuer de déployer des efforts pour améliorer encore notre accès aux marchés. Selon nos estimations, il serait possible d'aller chercher encore 139 millions de dollars sur nos grands marchés.
Nous continuons également d'appuyer l'AECG avec l'Europe et l'initiative d'APEG avec le Japon, qui pourraient assurer au Canada un accès préférentiel qui nous procurerait un immense avantage sur nos concurrents. Nous appuyons aussi les efforts d'adhésion au Partenariat transpacifique, surtout si le Japon doit lui aussi y adhérer. Au cours des 10 prochaines années, la plus forte croissance de la demande de boeuf d'importation devrait venir de l'UE et du Japon.
Vous nous avez demandé de commenter nos difficultés et nos enjeux ainsi que d'autres facteurs qui favorisent ou entravent notre réussite et votre intérêt concernant une intervention fédérale qui viserait à régler ces difficultés.
Il me reste peu de temps, mais je mentionnerai certaines des difficultés auxquelles nous nous heurtons. Disons que l'accès aux marchés est encore entravé par des questions liées à l'ESB, notamment pour les animaux de moins de 21 mois au Japon et de moins de 30 mois dans certains pays, dont le Mexique. Les coûts d'exploitation augmentent pour tous nos membres, tout comme les marges de crédit d'exploitation, en raison des prix plus élevés du bétail et des intrants, et notre écart de productivité avec les États-Unis s'accentue — et j'indique ici entre autres secteurs concernés les rendements céréaliers et la mise au point de variétés de céréales fourragères. Il y a aussi une pénurie de main-d'oeuvre, et les travailleurs canadiens sont peu enclins à venir travailler en milieu rural. En outre, la réglementation nuit à la compétitivité dans divers secteurs.
Nous croyons que certaines de ces questions nécessitent une étroite collaboration entre l'industrie et le gouvernement, et que d'autres se résoudraient grâce à un climat commercial compétitif qui permettrait au secteur privé de s'épanouir.
La salubrité des aliments est certainement un secteur de collaboration. C'est notre grande priorité à tous, et nous obtiendrons de meilleurs résultats si nous collaborons. L'industrie a décrété que ce secteur devait être exempt de concurrence, et tous les intervenants mettent en commun l'information et la technologie. La recherche et l'innovation sont des facteurs essentiels à notre réussite. L'établissement de grappes de recherche agro-scientifique alignées sur nos tables rondes de chaîne de valeur est une cause d'optimisme. Il est essentiel de s'engager à long terme à contribuer au financement et au maintien des ressources clés de recherche fédérales pour réussir dans ce domaine. La coopération et la modernisation en matière de réglementation sont également essentielles pour attirer l'investissement et encourager l'adoption rapide des nouveautés produites par la science, y compris les variétés végétales. En raison de la taille modeste du marché canadien et des règles régissant les nouveautés, certaines entreprises préfèrent faire d'abord homologuer leurs produits aux États-Unis.
Le Secrétariat de l'accès aux marchés, le SAM, a créé une équipe spécialisée et coordonnée pour assurer une collaboration étroite avec l'industrie et régler certaines questions techniques d'accès aux marchés. L'investissement dans le Secrétariat de l'accès aux marchés est l'une des dépenses gouvernementales qui ont produit les meilleurs rendements et il doit être maintenu et bonifié.
Après la négociation de l'accès aux marchés par le SAM et les ministres, il faut développer les marchés d'exportation. Nous nous efforçons d'établir la supériorité du boeuf canadien dans chaque marché. Comme je l'ai dit, ces marchés accroissent la valeur de chaque animal et ils améliorent la compétitivité de notre industrie de la transformation. Il est important et nécessaire de maintenir le financement partagé de ces programmes pour faire concurrence à des pays comme les États-Unis, qui accordent un important appui à l'industrie américaine au titre du développement des marchés.
La modernisation de la réglementation est une excellente initiative et elle permettra d'éliminer certaines politiques archaïques qui freinent l'adoption de procédures et de technologies améliorées. Nous voulons que les produits du boeuf canadiens soient reconnus comme les meilleurs au monde. Il est nécessaire d'avoir un régime de réglementation propice à l'innovation pour encourager une amélioration constante. Dans bien des cas, cela signifie une réduction des règlements normatifs et une augmentation des objectifs fondés sur les résultats.
La gestion du risque et les programmes de secours demeurent des secteurs importants de collaboration entre l'industrie et le gouvernement. Nous avons recommandé certains changements à apporter aux programmes de gestion du risque d'entreprise et nous préconisons un programme national d'assurance-prix inspiré du modèle albertain, qui repose sur des principes actuariels. Neuf ans après la découverte de l'ESB, il n'y a toujours pas de programme de secours adéquat pour réagir efficacement à une éclosion de maladie animale à l'étranger qui aurait pour effet de fermer les frontières.
Nous connaissons une pénurie de main-d'oeuvre agricole spécialisée, en particulier dans l'Ouest. Nos méthodes et systèmes de production, à commencer par les soins aux animaux, comptent parmi les plus perfectionnées au monde. Le recrutement d'employés bien formés qui veulent travailler et vivre dans les régions rurales du Canada représente un immense défi, et la situation ne fera qu'empirer.
Nous préconisons des changements au programme des travailleurs étrangers temporaires, pour qu'il soit plus efficace et qu'il facilite l'obtention du statut de résident permanent.
Les tables rondes sur la chaîne de valeur sont d'excellentes tribunes qui permettent de réunir tout un secteur avec le gouvernement. Nous recommandons fortement qu'elles soient maintenues.
Je terminerai en mentionnant diverses initiatives que nous menons au nom de l'industrie. Nous sommes le premier groupe national — et jusqu'à maintenant, le seul — à avoir instauré un prélèvement national pour financer les activités de recherche et de promotion commerciale. Récemment, nous avons fusionné nos groupes de marketing pour créer une nouvelle organisation de marketing global, baptisée Canada Beef Incorporated. CBI cherche à asseoir la supériorité du boeuf canadien en fonction de sa valeur et de nos antécédents en matière de salubrité, de qualité et de service.
Nous avons établi le Beef InfoXchange System, qui est le système de partage d'information sur les bovins de boucherie le plus moderne et le plus efficace au monde. Le programme a été lancé cet hiver chez les naisseurs et il contient maintenant de l'information détaillée sur les carcasses. Cette information peut être consultée par le producteur d'origine, qui a investi dans le programme national d'étiquettes d'oreille. Nous ajoutons actuellement des données supplémentaires sur la production et la santé animale au niveau du parc d'engraissement et nous utiliserons ce système pour encourager la tenue de dossiers sur l'âge et d'information de suivi pour notre système de traçabilité.
Enfin, nous avons mis sur pied un programme de jeunes leaders il y a deux ans, pour encourager les jeunes à faire carrière dans notre industrie. Nous sommes heureux de pouvoir dire que c'est l'une de nos initiatives les plus réussies, et elle continue de prendre de l'expansion.
Je m'arrête ici, car je sais que vous aurez des questions à poser. Permettez-moi de vous remercier à nouveau de cette invitation.
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Merci, monsieur le président.
Je commence.
[Français]
Bonjour, mon nom est Jean-Guy Vincent. Je suis président du Conseil canadien du porc. Je suis producteur de porc à Sainte-Séraphine, au Québec, et président du conseil d'administration du Conseil canadien du porc. J'élève plus de 25 000 porcs par année. Je ferai la première partie de la présentation, et le vice-président, Rick Bergmann, fera la deuxième.
Je tiens à remercier les membres du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes de nous avoir invités cet après-midi pour discuter de la chaîne d'approvisionnement des produits de l'industrie canadienne de la viande.
En tant que producteurs de porc, nous avons plusieurs organisations nationales qui s'emploient à assurer une valeur ajoutée. Le Conseil canadien du porc détermine l'orientation générale sur le plan national, exploite les programmes et représente les producteurs auprès du gouvernement fédéral et d'organismes internationaux. Les administrateurs du Conseil canadien du porc sont des producteurs de partout au Canada, élus par des producteurs de leur propre province pour siéger au conseil d'administration.
Canada Porc International, un organisme régi par un conseil d'administration représentant les producteurs, les transformateurs et les négociants, fait la promotion du porc canadien sur les marchés internationaux. Le Conseil canadien de la santé porcine, qui regroupe des producteurs, des transformateurs, des représentants de sociétés de génétique et des vétérinaires, s'occupe de santé porcine. Swine Innovation Porc, dirigé essentiellement par des producteurs, engage les meilleurs scientifiques canadiens pour étudier les aspects essentiels de la production et des produits.
Ensemble, ces organisations offrent des programmes et services qui profitent aux producteurs directement à la ferme et au-delà de la ferme. Elles optimisent les investissements des producteurs grâce à d'autres sources de financement et procurent d'importants avantages aux producteurs et à l'industrie.
Le Conseil canadien du porc joue un rôle de premier plan en coordonnant les informations fournies par l'industrie et en communiquant les besoins des producteurs au gouvernement fédéral. Au cours des dernières années qui ont été difficiles, lorsque l'industrie s'est trouvée dans le besoin, le gouvernement fédéral, le CCP et l'industrie ont collaboré en vue de lancer d'importants programmes pour les producteurs, notamment les avances de secours et les sursis connexes, le Programme de réforme des porcs reproducteurs, le Programme de transition pour les exploitations porcines et le Programme de réserve pour pertes sur prêts dans l'industrie du porc. Il est important de souligner que certains programmes ont eu besoin de la collaboration de l'opposition pour venir en aide aux producteurs.
Malgré le ralentissement du secteur porcin, l'industrie canadienne du porc conserve sa renommée pour ses normes d'élevage et ses produits de grande qualité. Les marchés mondiaux exigent des produits agricoles et alimentaires qui ne présentent aucun danger, qui sont de grande qualité et qui résultent de pratiques rigoureuses.
L'industrie reconnaît l'importance de mettre en place des systèmes qui garantissent la salubrité des aliments, veillent au bien-être des animaux, assurent la traçabilité de ceux-ci et comportent des mesures rigoureuses de biosécurité. Nous devons conserver un avantage concurrentiel au sein des marchés étrangers. Il est essentiel d'offrir des produits qui dépassent toutes les attentes et qui sont sans égal, qui se distinguent au chapitre de la qualité et qui offrent une valeur ajoutée.
Le programme Assurance qualité canadienne, ou AQC, est le programme national du CCP contrôlé par les producteurs et fondé sur les principes de l'analyse des risques et maîtrise des points critiques, ou HACCP, et auxquels sont soumis 95 p. 100 des porcs transformés au pays. Il s'agit d'un outil de gestion de l'utilisation des intrants qui réduit les éventuels coûts liés à la salubrité des aliments à la ferme. Un seul programme de salubrité des aliments répond aux exigences de l'ensemble des transformateurs et détaillants canadiens, et donne au Canada un avantage sur les marchés étrangers. Il évite les coûts et la confusion causée par les nombreuses exigences des clients.
Le programme de Bien-être animal, de même que la prochaine version révisée des codes de pratique témoignent de la nécessité de gagner et de garder la confiance des clients, tant au pays qu'à l'étranger. Sans normes sur les soins aux animaux, les produits canadiens seront mis à rude épreuve sur les principaux marchés, y compris ici, au Canada.
L'industrie porcine prend très au sérieux la prévention des maladies grâce à un investissement public géré par le Conseil canadien de la santé porcine. Quatre-vingt-quinze pour cent de la production bénéficiera des outils et de la formation nécessaires à la mise en oeuvre d'une norme nationale de biosécurité. Cette norme protégera les opérations des producteurs de porc, diminuera le risque de maladies et réduira le coût global de production.
D'autres secteurs clés, le transport, par exemple, bénéficieront d'investissements supplémentaires puisqu'ils sont visés par la norme. Tout cela réduira davantage les risques à la ferme et augmentera le résultat net. Le Conseil canadien de la santé porcine collabore avec des vétérinaires et avec un réseau d'agences de santé animale, formant ainsi un système national de surveillance qui produit des rapports et des analyses en temps réel. Lorsqu'une épidémie survient, des mesures sont prises pour limiter les dommages causés par des pertes catastrophiques. Cet avantage, à lui seul, peut « faire la différence » pour le producteur: soit il revient à la vie normale, soit il vit son pire cauchemar.
Puisque certaines situations d'urgence sont inévitables, le Conseil canadien de la santé porcine orchestre un plan d'intervention, en cas d'urgence, appuyé par le gouvernement fédéral pour venir en aide aux producteurs dans l'éventualité d'une catastrophe. Une telle mesure peut réduire considérablement les arrêts d'exploitation.
Tout le monde convient de l'importance grandissante de la santé animale en ce qui a trait au commerce. C'est pourquoi nous devons nous attaquer aux problèmes qui menacent notre industrie porcine, si dépendante des échanges commerciaux.
En 2010, le Conseil canadien du porc s'est officiellement associé à l'organisme Swine Innovation Porc afin de simplifier les projets de recherche, de transfert de technologie et de commercialisation visant à améliorer la compétitivité de l'industrie porcine canadienne et à la différencier des autres. L'innovation et la recherche sont essentielles au maintien de la compétitivité de l'industrie. Cette importante recherche offre des moyens de réduire le coût de production et permet à l'industrie de se distinguer. Le but fondamental est de s'assurer que les résultats des recherches profitent aux producteurs sous forme de solutions rentables à la ferme.
Je vais laisser M. Bergmann poursuivre la présentation.
Merci, Jean-Guy.
Bonjour. Merci de nous avoir invités. J'aimerais parler un peu de Canada Porc International.
Les exportations de l'industrie du porc sont montées en flèche au cours des 20 dernières années. Comme nous sommes maintenant tributaires de l'exportation, l'accès aux marchés nous est essentiel.
L'intérêt de l'industrie du porc doit entrer en compte dans les négociations commerciales du Canada avec l'Europe, qui constitue un marché de 500 millions d'habitants, avec le Partenariat transpacifique, qui représente 30 p. 100 du PIB mondial, et avec la Corée et le Japon, où nous avons déjà réalisé des percées.
CPI représente le Canada sur les marchés d'exportation. Il intervient avec dynamisme sur les marchés étrangers prioritaires pour aider l'industrie canadienne du porc à se démarquer, particulièrement sur les plans de la salubrité et de la qualité de la viande.
CPI comprend les exigences des marchés, il produit des renseignements sur la concurrence, élimine certains obstacles logistiques à l'entrée et met en oeuvre des activités précises de développement des marchés qui permettent d'accroître les ventes de porc. Toutefois, le maintien de notre part mondiale des marchés du porc et le développement de ces marchés ou l'établissement de nouveaux constituent des facteurs clés d'une reprise soutenue du secteur.
Le gouvernement fédéral a accordé à l'industrie du porc une entente de financement pluriannuelle qui est actuellement gérée par Canada Porc International et que l'on appelle souvent le fonds de marketing du porc à l'échelle internationale. Ce financement a servi à mettre en oeuvre une stratégie à long terme pour accroître et diversifier les ventes de porc canadien.
Ce fonds a connu un immense succès dans notre secteur. Au Japon et sur d'autres marchés mondiaux, le fonds de marketing du porc à l'échelle internationale vient compléter le programme commercial du gouvernement. Par ailleurs, nous pouvons clairement montrer au gouvernement que nous avons réussi à bien utiliser ce fonds. Il faut que le gouvernement continue de nous accorder son appui en renouvelant le fonds pour une autre période de quatre ans.
En 2011, les exportations canadiennes de porc s'établissaient à 3,2 milliards de dollars et touchaient plus de 140 pays. Le Canada est un joueur important, et nous devons continuer de travailler pour renforcer notre position.
Malheureusement, le marché national canadien n'est pas aussi dynamique que nos marchés étrangers. La consommation de porc a chuté au Canada — de 16 p. 100 en 10 ans. Pire encore, les importations ont nettement augmenté, ce qui fait que la consommation totale de porc canadien a décliné de 32 p. 100 en une décennie.
CPI projette la mise en oeuvre d'une approche de développement du marché national qui s'inspire des méthodes qu'il a utilisées avec succès outre-mer. Les initiatives viseraient à accroître les ventes de porc canadien chez les détaillants et dans les services alimentaires canadiens.
J'aimerais maintenant parler du plan stratégique du CCP.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie infiniment les membres du comité de nous avoir invités.
Je m'appelle Stephen Laskowski. Je suis vice-président principal de l'Alliance canadienne du camionnage. Je suis venu en compagnie de Deanna Pagnan qui, parmi ses nombreuses fonctions, occupe le poste de directrice de notre direction des transporteurs d'animaux. Elle vous expliquera certains des enjeux auxquels nous sommes confrontés. Je commencerai par dire quelques mots pour nous présenter et présenter notre direction des transporteurs d'animaux.
L'alliance est la fédération des associations provinciales du camionnage de tout le pays. Notre conseil d'administration est composé de cadres et des présidents des diverses associations provinciales, qui représentent leurs propres membres. En tout, nous représentons 4 500 transporteurs du Canada, dont certains oeuvrent évidemment dans le secteur du transport d'animaux, notamment les ovins, les bovins et les porcs.
Les membres qui relèvent de la direction des transporteurs d'animaux sont bien différents de ceux qui transportent des cargaisons sèches ou des produits manufacturés. C'est un segment particulier de l'industrie, peut-être le plus spécialisé — encore plus spécialisé que ceux du transport des produits dangereux ou du transport des combustibles.
Les transporteurs d'animaux de l'ACC prennent très au sérieux le transport sécuritaire des animaux. Nous comprenons qu'il ne suffit pas de transporter la cargaison, il faut aussi la transporter de façon sûre, en fonction des attentes du gouvernement et des consommateurs et en fonction de nos propres attentes.
Le transport des animaux, je l'ai dit, est beaucoup plus compliqué que le transport de tout autre produit. Il faut préparer les compartiments pour les animaux, charger et trier la cargaison, bien nettoyer les camions, assurer la sécurité des animaux transportés et remplir diverses formalités. Il faut aussi posséder des compétences de conduite distinctes. Il s'agit d'une activité très spécialisée, et c'est une activité qui nous pose des défis.
Deanna vous expliquera certains de ces défis.
Parmi les enjeux dont nous traiterons aujourd'hui, mentionnons la formation, la traçabilité et divers problèmes liés au recrutement de travailleurs dans l'industrie.
Sur ce, je laisse la parole à Deanna Pagnan.
Je vous remercie de nous avoir invités aujourd'hui.
Comme l'a dit Stephen, le transport des animaux est une activité très spécialisée. Les conducteurs doivent remplir de nombreuses tâches qui s'ajoutent à celles généralement liées au transport des marchandises. Nos membres doivent donc suivre une formation spécialisée qui comprend habituellement un volet en classe et un volet sur route, puis acquérir de l'expérience aux côtés d'un conducteur chevronné. Il y a des années, les conducteurs qui transportaient des animaux étaient souvent originaires d'exploitations agricoles. À la suite du regroupement des exploitations, cette source de main-d'oeuvre s'est tarie. La formation est donc devenue encore plus importante.
L'une des principales initiatives de l'ACC consiste à élaborer un programme national de formation pour les conducteurs, et ce programme devra être considéré comme la norme pour le transport d'animaux dans toute la chaîne d'approvisionnement au Canada. Le contenu portera sur les comportements des animaux, les exigences et les habiletés requises pour transporter des animaux, et la réglementation pertinente. Le programme fera appel à des méthodes adaptées aux habitudes d'apprentissage des conducteurs, y compris des modules en ligne, et comprendra des éléments interactifs, des modules en classe, et des vérifications.
Le cours sera offert dans tout le pays et il tiendra compte des différences régionales. Il utilisera en outre une base de données protégée où les intervenants de la chaîne d'approvisionnement pourront vérifier si un conducteur a suivi la formation exigée pour transporter diverses espèces d'animaux. Comme je l'ai dit, nous travaillons avec nos partenaires de la chaîne d'approvisionnement. Cette formation a été réclamée par toute la chaîne d'approvisionnement, tant par nos clients que par les consommateurs.
Nous nous intéressons également à la traçabilité des données. Par l'entremise du Comité consultatif industrie-gouvernement sur la traçabilité, le CCIG, l'ACC participe à l'élaboration d'un cadre de traçabilité. L'ACC appuie cette initiative, car l'amélioration de l'information transmise aux conducteurs les aidera à mieux faire leur travail.
Avant d'appuyer pleinement la traçabilité, toutefois, nous voudrions régler la question de la responsabilité des étiquettes. À l'heure actuelle, il est interdit de transporter un animal qui n'est pas doté d'une étiquette approuvée. Les transporteurs sont tenus de transporter uniquement des animaux qui portent une étiquette approuvée. Si un animal sans étiquette est découvert pendant le transport ou à l'arrivée à l'établissement, le transporteur est passible de sanctions administratives pécuniaires. Ces SAP font souvent beaucoup de tort aux petites entreprises.
Pour diverses raisons, il est difficile d'imputer la responsabilité de cette vérification aux transporteurs. Premièrement, l'étiquette d'IRF est petite et il est difficile de confirmer sa présence. Il peut être dangereux pour le conducteur de s'approcher suffisamment d'un gros animal, par exemple, afin d'inspecter son oreille, et les chargements se déroulent souvent dans l'obscurité, alors il est très difficile de vérifier si les étiquettes sont bien là.
Par ailleurs, les étiquettes sont posées par le propriétaire ou par l'installation d'étiquetage, et non pas par le transporteur. Pendant le chargement, les conducteurs assument de nombreuses responsabilités, dont celles du chargement, du tri et de la garde des animaux, pour assurer la sécurité du transport. La sécurité du transport est une priorité absolue. Le fait d'ajouter des responsabilités en matière d'étiquetage constituerait une distraction relativement à toutes ces autres tâches fondamentales.
Puisque je parle des SAP, j'aimerais mentionner certains problèmes liés à l'ACIA. Nos membres éprouvent parfois une certaine frustration en raison de la manière dont les inspecteurs semblent appliquer le règlement. L'ACC reconnaît sans peine que les inspecteurs doivent exercer certains pouvoirs de décision lorsqu'ils appliquent le règlement, mais il est frustrant de constater l'incohérence des approches utilisées. Par exemple, selon certains de nos membres, les inspecteurs dans l'Ouest ont plutôt tendance à faire de l'éducation, alors que dans l'Est ils sont plus portés à imposer des SAP.
Comme je l'ai dit précédemment, les SAP nuisent beaucoup aux petites entreprises de transport d'animaux. Nous croyons que l'ACIA devrait faire plus d'éducation, particulièrement lorsque l'intéressé n'a jamais commis d'infraction auparavant.
Finalement, je veux discuter du projet de l'ACC sur la salubrité des aliments.
Il y a environ huit ans, avec l'aide de l'ACIA et de l'AFAC, l'ACC a défini un programme de sécurité des aliments transportés. C'est un programme qui vise à améliorer la salubrité des aliments et qui repose sur l'identification et l'élimination des dangers avant que les aliments puissent être contaminés. Il réunit des éléments fondamentaux que tous les transporteurs ont mis en oeuvre ainsi qu'une série de modules adaptés aux produits, que les transporteurs peuvent ajouter en fonction de leur cargaison.
L'ACC a toujours cru que le programme aurait plus de crédibilité sur le marché s'il était officiel, mais il n'existait auparavant aucun processus de reconnaissance des programmes HACCP à la ferme. Cette lacune a maintenant été comblée par un nouveau processus de reconnaissance de l'ACIA.
Lorsque ce programme de reconnaissance a été instauré, l'ACC a demandé un financement à l'AFAC pour mettre son programme à niveau en vue d'obtenir une reconnaissance officielle. Nous avons présenté notre demande en juin et nous sommes heureux de pouvoir dire que nous avons reçu un appui.
Le projet est maintenant en cours. Nous avons constitué un comité consultatif des transporteurs et entamé les travaux en vue d'automatiser le processus pour offrir un programme aux transporteurs. Le projet devrait se terminer en février 2013, et nous espérons alors pouvoir participer au processus de reconnaissance avec l'ACIA.
Je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous d'être venus.
Ma première question s'adresse à M. Laycraft et porte sur l'AECG. Comme de nombreux autres Canadiens, j'étudie actuellement ce projet d'accord commercial et j'y distingue divers éléments plutôt inquiétants, notamment les marchés infranationaux, les coûts éventuels des médicaments sur ordonnance, une menace pour la gestion de l'offre. Dans le domaine de l'agriculture, il y a un risque d'empiétement relativement à l'approvisionnement local, il y a toute la question des droits des investisseurs — vous savez, la possibilité qu'une municipalité soit poursuivie. Dans le cadre de l'AECG, nous cherchons donc à améliorer l'accès de nos producteurs agricoles, et c'est une bonne chose.
Ma première question est la suivante: Quel genre d'accès avons-nous, à l'heure actuelle, en Europe dans le cas du boeuf? Je sais que dans le secteur des produits biologique une exploitation albertaine exportait du boeuf biologique, et je crois que c'était quelque chose comme 20 000 têtes. Je ne sais pas ce qui se passe dans ce cas particulier, si cela se fait encore.
Il y a aussi les inquiétudes des Européens au sujet des OGM. Est-ce que le fait que nos bovins sont nourris de céréales fourragères génétiquement modifiées éveille des réticences et est-ce que cela risque de se répercuter sur notre accès aux marchés d'exportation? C'est ma première question.
[Français]
La deuxième question s'adresse à M. Vincent. On sait qu'il y a des obstacles, en Europe, pour ce qui est du secteur du porc, et qu'ils ont maintenant un quota de 0,5 p. 100, si j'ai bien compris.
Selon vous, dans le cadre des négociations, essaie-t-on d'augmenter ce quota, et cela signifie-t-il qu'on devra modifier notre système de gestion de l'offre? Bref, êtes-vous au courant de ce qui se passe dans les négociations?
[Traduction]
Je vous pose ces deux questions.
Monsieur Laycraft.
Malgré cette tradition de commerce transatlantique de boeuf et de bovins de boucherie, notre accès actuellement est très limité pour ce qui est du boeuf. Nous considérons que l'AECG nous offre une occasion très importante de corriger la situation. Il y a ce qu'on appelle là-bas un interdit sur le boeuf traité aux hormones, ce qui est inexact. Tous les stimulateurs de croissance, qu'il s'agisse d'implants hormonaux ou d'agonistes-bêta, sont visés par cet interdit.
En outre, des droits de douane prohibitifs nous sont imposés, et le contingent tarifaire est minime. Nous pouvons expédier 11 500 tonnes assujetties à des droits de 20 p. 100. Ce contingent existe depuis plusieurs années, et nous le partageons avec les États-Unis. Récemment, un nouveau contingent a été négocié en compensation de l'interdit sur le boeuf traité aux hormones. Pour l'instant, il est de 21 500 tonnes en franchise et il passera à 48 200 tonnes annuellement à compter du 1er août. Pour bien comprendre ces chiffres, il faut savoir que l'Europe est un marché qui consomme 8 millions de tonnes de boeuf par année. Ces contingents que nous partageons avec d'autres pays sont donc négligeables.
Nous considérons certainement que l'AECG nous offre l'occasion non seulement d'obtenir un véritable accès tarifaire, mais aussi de régler certaines questions techniques.
Vous avez mentionné une exploitation albertaine, vous parliez peut-être de cette coopérative réunissant plusieurs ranches de l'Ouest du Canada qui commercialise son boeuf par l'entremise d'un petit transformateur albertain. Vraiment, pour l'instant, c'est le seul transformateur canadien accrédité pour l'exportation à destination de l'Europe, du moins pour ce qui est du boeuf. Selon nous, il est évident que l'AECG doit reconnaître que le régime d'inspection fédéral canadien est équivalent au régime européen, afin de pouvoir faire homologuer de nouveaux établissements.
Nous avons à la fois le problème technique et la question tarifaire. Vous avez mentionné les céréales fourragères génétiquement modifiées. Les organismes génétiquement modifiés font obstacle à l'accès en Europe, mais pas de façon aussi marquée quand ils servent à l'alimentation animale. De fait, les Européens connaissent les mêmes pénuries que nous et il ont eux aussi des coûts élevés pour l'alimentation animale. Depuis deux ou trois ans, ils modifient leur réglementation en matière d'OGM, précisément pour autoriser certains produits alimentaires génétiquement modifiés sur leurs marchés. Nous n'avons certainement pas eu de difficultés liées à l'alimentation du bétail ici, au Canada.
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Merci à tous d'avoir pris le temps de venir discuter avec nous aujourd'hui.
Deanna et Stephen, j'ai lu une note d'information en date du 12 février qui a été publiée par votre industrie. Il y est question des transporteurs de bétail, qui sont « déterminés à assurer le transport sécuritaire des animaux qui leur sont confiés », et je n'en doute pas. « Les conducteurs sont responsables du montage des compartiments de la remorque, de la préparation de la litière, des tâches de nettoyage visant à réduire les risques pour la biosécurité », y compris de nombreux autres facteurs liés à la météo, au poids des animaux, aux espèces, à la sécurité des animaux pendant le transport, etc. La liste est longue. C'est un travail compliqué.
Vous parlez aussi dans un autre document du fait qu'« aucune norme législative n'est actuellement en vigueur pour la formation des transporteurs de bétail au Canada. » Vous-même, Deanna, vous avez parlé du bassin limité dans lequel recruter les conducteurs. Vous avez parlé de programmes volontaires fiables, et souligné l'absence de mécanismes transparents et accessibles pour vérifier la formation des conducteurs, et vous avez ajouté que rien n'était fait à l'échelle nationale.
Quant au bien-être des animaux, nous savons que c'est une préoccupation prioritaire des agriculteurs. Ils veulent protéger la qualité de leur cheptel, bien sûr. C'est dans leur intérêt. Nous savons aussi que c'est une question de traitement approprié des animaux, et c'est aussi une question de salubrité des aliments.
Je me demande s'il ne serait pas temps d'élaborer une norme de formation nationale qui serait exigée pour exécuter ce qui me semble être, d'après ce que je lis ici, un travail plutôt complexe qui fait intervenir des habiletés très particulières. Alors les gens — moi-même, les consommateurs, les défenseurs des droits des animaux, les Canadiens en général — pourraient au moins à ce niveau être certains que nous faisons quelque chose pour régler le problème.
Pourriez-vous me parler de cela?
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Parfaitement. Je crois que le message, ici, en ce qui concerne l'application des sanctions — et c'est notre principe général, comme Deanna l'a mentionné —, c'est qu'il est bon d'avoir un bâton.
Je crois que le gouvernement doit utiliser le bâton dans la chaîne d'approvisionnement, c'est toujours utile. De la sorte, chacun reste dans le droit chemin. Mais il faut veiller à frapper uniquement les délinquants. Il faut que ceux qui agissent de façon inappropriée soient sanctionnés. Si nous resserrons les normes, nous devons veiller à choisir les bonnes cibles. Quand vous intervenez de façon précise dans ces secteurs — Deanna a parlé des SAP et de l'étiquetage, et il y a d'autres questions liées aux marchés —, le message doit être entendu par tous les membres de la chaîne d'approvisionnement.
Nous sommes le plus petit joueur dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Notre rôle est important, mais nous sommes les clients de tout le monde. Nous sommes le maillon faible dans la chaîne d'approvisionnement quand il s'agit d'exercer une influence.
Nous ne nous opposons pas par principe à l'imposition de sanctions. La réglementation n'est pas une mauvaise chose, en particulier dans ce domaine. Mais il faut que tous les intervenants de la chaîne d'approvisionnement fassent l'objet de la même surveillance, il faut récompenser les bons joueurs et punir les mauvais et même, dans ce cas, les expulser.
Lorsque vous parlez de biosécurité et de bien-être des animaux, il faut que seuls les meilleurs puissent faire partie de notre industrie. C'est un aspect trop important, à l'importation et à l'exportation, pour l'utilisateur final et, dans notre domaine, pour le bien-être des animaux.
Comme le disait le député, nous avons une grande visibilité en ce qui concerne le bien-être et la sécurité des animaux dans ce secteur, alors nous devons toujours faire appel aux meilleurs pour transporter ces animaux.
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Je ne sais pas si on peut lier la consommation aux méthodes d'élevage. Je ne suis pas sûr que ce soit lié.
Par contre, je pense qu'on travaille déjà ensemble, avec le code de pratique. On parle de plusieurs organisations assises autour d'une même table.
Vous dites qu'il y a plusieurs producteurs de porc dans votre comté et dans le comté voisin. Vous êtes probablement à même de constater leurs inquiétudes. Plus tôt, on a fait référence à un autre sujet. On disait qu'on ne connaît peut-être pas assez ce qu'on fait, ce que font les producteurs.
La semaine dernière, il y avait une conférence à Winnipeg à laquelle participait Mme Temple Grandin qui est une sommité dans le domaine du bien-être des animaux. Beaucoup de producteurs de toutes les régions étaient présents. Mme Grandin disait que les producteurs devraient peut-être utiliser des outils comme Facebook, notamment.
Nous, les producteurs, ne le faisons pas parce que nous devons élever nos animaux. Mon épouse et moi sommes propriétaires de notre ferme. Nous travaillons avec mon fils, nous sommes associés tous les trois. Au cours des 40 ans passés à faire l'élevage du porc, nous avons transformé nos bâtiments à trois reprises pour améliorer notre élevage et les conditions des animaux puisque c'est avec eux que nous travaillons. Si nos animaux ne sont pas bien élevés, nous ne ferons pas de profit, ça ne sera pas rentable. C'est notre principale préoccupation. C'est un premier point.
Mon deuxième point concerne le consommateur. On parlait des groupes de pression et des perceptions. Plus tôt, on a parlé de la perception relative au transport. Aujourd'hui, c'est très fort. C'est pourquoi notre message est le suivant: moi, comme ceux que vous connaissez et que l'on connaît au Canada et au Québec, j'élève bien mes porcs. Si les gouvernements veulent que l'on change notre façon de faire, on va le faire. Cependant, on ne peut pas demander aux producteurs de payer en leur disant qu'ils sont au palier inférieur.