Je vais commencer par aborder le plus grand défi que doit relever l'industrie automobile, c'est-à-dire la consommation d'énergie. En ce moment, le problème est de trouver un combustible qui soit raisonnablement efficace. Ce problème ne se limite pas au secteur des transports. Il se pose également dans d'autres marchés et se répercute sur l'économie de tous les pays du monde. Je parle ici du prix du pétrole. Même si l'économie ne va pas vraiment très bien, la demande de pétrole augmente par suite de la croissance. À l'heure actuelle, certaines économies sont en train de retomber en récession. À mon avis, ce problème se manifestera pendant assez longtemps encore.
Comment allons-nous réagir? Aux États-Unis et au Canada, les règlements concernant la consommation moyenne de carburant nous imposeront de couper de moitié la consommation des véhicules d'ici 2025. C'est vraiment un énorme défi.
Si on considère, par exemple, la Honda Fit d'aujourd'hui, qui est en pratique la plus petite voiture sur le marché, sa consommation est légèrement inférieure à la moyenne actuelle. Toutefois, par rapport aux exigences de 2025 ou même de 2016, elle est très loin de l'objectif visé. Qu'est-ce que cela signifie pour les constructeurs automobiles? Les sociétés qui produisent des Cadillacs, des Buicks et d'autres grandes conduites intérieures, comme Chrysler, Ford et BMW, devront faire baisser la consommation moyenne de leurs véhicules bien en deçà de la consommation d'une Honda Fit ou d'une Toyota Corolla.
Comment en arriver à ce point? Nous envisageons bien sûr des solutions telles que les voitures électriques, les hybrides, etc. L'un de nos clients avec qui je bavardais estimait que, d'ici 2025, la réalisation de cet objectif coûterait entre 3 000 $ et 8 000 $ par véhicule. Qu'est-ce que cela signifie pour l'industrie? Eh bien, le prix des voitures augmentera très sensiblement, ce qui nous fera perdre une bonne partie de notre clientèle, qui renoncera à la voiture. Cela réduira à la fois les revenus et les bénéfices aussi bien des constructeurs que de leurs fournisseurs. C'est un problème sérieux.
De toute évidence, nous ferons de notre mieux pour atteindre l'objectif. Les véhicules électriques et les hybrides ne constitueront pas les seules solutions. Pour reprendre les propos de Boone Pickens, le gaz naturel est moins coûteux et plus propre que les autres sources d'énergie. De plus, nous en avons en abondance. C'est le cas aussi bien au Canada qu'aux États-Unis.
Par suite des nouveaux moyens d'extraction mis au point, nous sommes en fait inondés de gaz naturel. Nos réserves connues sont aujourd'hui trois fois plus importantes qu'elles ne l'étaient dans le passé. Nous en avons suffisamment pour couvrir la consommation des 140 prochaines années. Les prix sont en baisse et devraient rester bas à moyen et à long terme. Pour utiliser le gaz naturel, nous n'avons pas besoin d'investir dans des raffineries. C'est une grande occasion pour nous. Nous avons tous parlé de la crise de l'énergie et du prix de l'essence. Si nous pouvons disposer d'un combustible coûtant 10 à 20 p. 100 de moins que l'essence et que nous puissions conserver le même genre de véhicules avec des moteurs à pistons, ce serait vraiment une très bonne chose. Nous aurions au moins une solution provisoire nous permettant d'attendre que de nouvelles technologies viennent remplacer celles d'aujourd'hui.
En 2011, le prix du gaz naturel le rendait équivalent à de l'essence à 69 ¢ le litre à la pompe. Si on pouvait le pomper chez soi, son prix serait équivalent à 25 ¢ le litre. Ce prix est probablement élevé pour un certain nombre de raisons, comme le nombre réduit de véhicules convertis que nous avons ici et le nombre encore plus petit de postes de ravitaillement.
En ce moment, le gaz naturel est le seul vrai combustible de remplacement que nous puissions utiliser sur grande échelle. Il a le potentiel nécessaire pour répondre à toutes nos exigences. Il assure une réduction des émissions à cause de la nature de sa molécule, qui contient moins de carbone. C'est une source d'énergie peu coûteuse pour le transport, dont nous possédons d'énormes réserves, etc.
Au Pakistan, il y a aujourd'hui 2,3 millions de véhicules alimentés au gaz naturel et plus de 3 000 postes de ravitaillement. En Argentine, les chiffres correspondants sont de 1,8 million de véhicules et 1 850 postes de ravitaillement. L'Iran, qui est un important producteur de pétrole, a 1,7 million de véhicules au gaz naturel et plus d'un millier de postes de ravitaillement. Beaucoup de pays ont plus d'un million de véhicules. Disons, pour fins de comparaison, que le Canada n'a que 12 000 véhicules et qu'on ne trouve que 80 postes de ravitaillement dans tout le pays.
À l'échelle mondiale, le nombre de véhicules au gaz naturel a augmenté de 30 p. 100 entre 2000 et 2010, mais ce nombre a baissé en Amérique du Nord. Je crois donc que nous allons actuellement à contre-courant.
De quoi avons-nous besoin? Il nous faut un réseau de postes de ravitaillement. Il y a deux choses que nous pouvons faire. La première consisterait à encourager les stations-service à se doter de postes ravitaillement en gaz naturel, probablement en adoptant des politiques ciblées. La seconde est de trouver un moyen d'inciter les gens à installer un poste de ravitaillement chez eux. Nous avons actuellement une infrastructure de distribution du gaz naturel qui alimente de nombreuses maisons de banlieue. L'installation d'une canalisation allant jusqu'au garage pour remplir le réservoir pendant la nuit serait sans doute avantageuse pour beaucoup de gens jusqu'à ce que nous ayons une infrastructure plus large dans le pays. Nous devons créer rapidement cette infrastructure pour éviter d'avoir à nous inquiéter constamment du prix des carburants à base de pétrole tandis que l'économie mondiale prend de l'expansion. Voilà le premier message que je veux vous transmettre.
Deuxièmement, nous devons engager une discussion technique sur le potentiel des nouveaux types de véhicules. Nous avons réalisé des études sur les véhicules électriques. Vous ne le savez peut-être pas, mais, dans ces véhicules, la batterie est plus coûteuse que tout le reste. Il est donc difficile de justifier l'investissement pour le consommateur moyen: il faut en effet réaliser de très importantes économies sur le carburant pour récupérer le prix de la batterie.
Toutefois, si on considère différents modèles de voitures hybrides rechargeables, allant des super-hybrides aux hybrides moyennes et aux micro-hybrides, la taille de la batterie diminue, ce qui peut rendre raisonnable la durée de la période de récupération. Il est donc possible d'envisager une voiture hybride dont on récupérera le prix supplémentaire en quatre ans, ou peut-être même en deux ou trois ans dans le cas d'une micro-hybride. Cette solution devient donc envisageable pour le consommateur. Par contre, si la période de récupération est de 12 à 15 ans, le véhicule aura déjà atteint le bout de sa vie utile avant qu'on ait récupéré l'investissement fait dans la batterie.
On peut aussi penser à l'industrie des vélos électriques qui se sert de petites batteries et à toute une catégorie de véhicules se situant entre la bicyclette et le scooter, en passant par le pedelec, ou vélo à assistance électrique, les triporteurs carénés et les pedelecs à trois roues, plus pratiques à utiliser sur la route.
Il n'existe à l'heure actuelle aucune réglementation pour ce type de véhicules, mais je pense que cela viendra. Nous avons donc besoin d'une certaine clarté au sujet des véhicules à trois roues. Personnellement, je préférerais qu'ils soient considérés comme des vélos à assistance électrique. Si la définition de bicyclette peut s'appliquer à un tricycle, elle devrait aussi servir à décrire les vélos électriques à trois roues.
Si vous avez un véhicule de ce genre, vous pouvez vous en servir pendant au moins trois saisons. Il est peu coûteux. La batterie ne vaut que quelques centaines de dollars. Ces véhicules réduiraient l'encombrement des routes et n'auraient absolument aucune émission. S'il s'agit d'un pedelec, l'exercice est en même temps bon pour la santé. Les véhicules de ce genre peuvent être avantageux dans les petites villes.
Nous sommes aujourd'hui sur le point d'aborder cette étape avec des véhicules tels que le Segway et le T3 Motion, véhicule à trois roues qu'utilise souvent le personnel de sécurité. Avec des modèles un peu plus grands, on pourrait avoir une batterie suffisante pour chauffer le véhicule afin qu'il soit confortable. Nous savons tous qu'à l'occasion, le temps peut être très froid au Canada. Pour un petit trajet, c'est un moyen de transport agréable et confortable.
Je crois qu'il y a une place sur le marché pour ce genre de véhicules. Nous devrions les prévoir déjà dans notre réglementation parce que les constructeurs envisagent de les commercialiser à l'échelle mondiale. Nous espérons donc les voir au Canada bientôt.
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Merci, monsieur le président.
Pour situer le contexte, je vous dirais que Calgary Transit est une division de la ville de Calgary. Notre parc compte actuellement un peu plus d'un millier d'autobus, qui sont tous dotés d'un moteur diesel. Certains de nos véhicules sont tout neufs, puisqu'ils viennent juste de nous être livrés, tandis que d'autres datent probablement de plus de 25 ans. Avec un parc de cette taille, nous consommons actuellement près de 26 millions de litres de carburant par an.
De toute évidence, nous sommes confrontés en ce moment au problème de la hausse du prix du carburant diesel, sans parler de l'instabilité du marché. La situation est telle que, compte tenu de notre consommation actuelle, une majoration du prix du carburant de 4 ¢ le litre nous impose de rajuster notre budget annuel de plus d'un million de dollars. C'est ainsi que nous avons pris conscience du problème que représente l'énergie dans la gestion de notre parc.
Sur le plan social, nous avons aussi des difficultés à cause des émissions de nos véhicules les plus âgés et du bruit qu'ils font en passant dans les quartier résidentiels et le centre-ville.
Je dois préciser, pour la gouverne de tout le monde, que d'une façon générale le moteur d'un autobus tourne au ralenti plus ou moins 50 p. 100 du temps. Il n'est donc en mouvement que la moitié du temps, étant arrêté avec le moteur au ralenti pendant l'autre moitié.
Ces problèmes de pollution, de bruit et de coût nous ont amenés à envisager des technologies de remplacement. Nous avons essentiellement examiné deux possibilités: les autobus hybrides et les autobus au gaz naturel comprimé.
Notre enquête a porté en premier sur l'expérience que nous avions faite il y a 20 ans avec le GNC, mais qui n'avait eu qu'un succès relatif. Les autobus eux-mêmes avaient très bien fonctionné. Le problème, il y a 20 ans, se situait davantage du côté de l'infrastructure et du ravitaillement en combustible. Le ravitaillement n'était pas assez rapide pour nous permettre d'exploiter un parc d'une certaine importance. De plus, il n'était pas assez fiable. L'expérience avait donc pris fin il y a une quinzaine d'années, et nous n'y avions plus pensé depuis. Toutefois, nous y sommes revenus à cause des pressions exercées par le marché et par les considérations environnementales.
Nous avons examiné un certain nombre d'installations au GNC un peu partout en Amérique du Nord, notamment à Los Angeles, Atlanta, Boston et New York. Nous avons également communiqué par téléphone avec d'autres organismes. Nous avons évidemment parlé aux responsables de Hamilton et à des représentants d'autres organismes des États-Unis. Toutes ces enquêtes nous ont amenés à conclure que le GNC constituait probablement la meilleure solution à envisager.
Lorsque nous avons fait des comparaisons directes avec les véhicules hybrides électriques, nous nous sommes heurtés à une série de problèmes. À l'achat, un autobus hybride coûte 50 p. 100 de plus. Un autobus ordinaire de 40 pieds de longueur coûte en gros aux alentours de 400 000 $. Dans le cas d'un véhicule hybride, il faut débourser 200 000 $ de plus.
Nous avons pris contact avec quelques-uns des plus importants constructeurs de véhicules hybrides, comme BAE et Allison, et avons fait avec eux des calculs assez détaillés des coûts du cycle de vie. Dans les deux cas, la période de récupération de l'investissement était de 12 ans. La durée utile d'un autobus étant de 12 à 15 ans, l'option hybride n'était vraiment pas rentable. C'est alors que nous avons envisagé plus sérieusement l'option du GNC.
Nous avons ensuite eu des discussions avec quelques grands fournisseurs de gaz de Calgary et avons examiné différentes possibilités. Ces fournisseurs étaient aussi intéressés que nous à envisager des contrats d'approvisionnement à long terme et à prix fixe. Bien sûr, le prix du combustible était sensiblement inférieur à celui du carburant diesel. Les fournisseurs ont accepté de discuter sur cette base. Certains ont même envisagé la possibilité de contribuer aux frais d'infrastructure. De toute évidence, ces frais constituaient pour nous un élément majeur, sinon un grand obstacle à l'utilisation du GNC.
Tandis que notre étude avançait, le gaz naturel comprimé semblait de plus en plus être l'option à retenir. Il fallait cependant déterminer la taille minimale du parc à constituer. Les chiffres semblaient indiquer que nous avions besoin d'acquérir quelque 150 autobus pour atteindre un seuil de rentabilité, compte tenu du coût en capital de l'infrastructure nécessaire et des véhicules eux-mêmes.
L'option du GNC n'est pas nécessairement celle qu'il convient de retenir dans le cas d'un petit organisme, mais elle est certainement rentable pour un organisme de la taille de la ville de Calgary, de la ville d'Ottawa ou d'une municipalité du même ordre.
Nous avons envisagé au départ de modifier une installation existante pour l'adapter au GNC et d'acheter 200 autobus. Nous avons eu la chance à ce moment de disposer de certains montants destinés aussi bien à la remise en état des bâtiments qu'au remplacement des véhicules. Le projet était donc envisageable.
Nous devions cependant essayer d'assurer la stabilité du prix du combustible à long terme. Nous nous attendions en outre à des améliorations sensibles de la fiabilité. Comme vous le savez, les autobus actuels à moteur diesel sont équipés d'importants dispositifs montés sur les tuyaux d'échappement pour réduire les émissions. Ces dispositifs ne sont plus nécessaires dans le cas des autobus au GNC, parce que le gaz naturel est le combustible fossile le plus propre dont nous disposons à l'heure actuelle.
À part leurs émissions moindres, les moteurs au GNC sont beaucoup moins bruyants que les moteurs diesel. Les chiffres que nous a communiqués Cummins Westport indiquent qu'un moteur au GNC est près de 10 fois plus silencieux qu'un moteur diesel, ce qui est très avantageux quand l'autobus est à l'arrêt avec le moteur tournant au ralenti. Lorsque l'autobus est en mouvement, le bruit est à peu près le même, mais à l'arrêt, le bruit moindre constitue un important facteur environnemental dans les quartiers résidentiels et les zones bâties.
Bien sûr, comme David l'a mentionné tout à l'heure, nous avons du gaz naturel en abondance. Nous savons que nous disposons de réserves pouvant suffire pendant plus d'un siècle au niveau actuel de consommation, sans compter la découverte de nouveaux gisements. Par conséquent, la disponibilité du combustible ne devrait pas poser de problème. De plus, comme il s'agit de gaz naturel canadien, il y a des avantages partout. Cela ne signifie pas que nous ne nous sommes heurtés à aucun obstacle. Il y a d'abord les préoccupations du public au sujet de la sécurité. On se pose en outre des questions sur la fiabilité des véhicules au GNC par temps froid. On s'est également inquiété du fait que les constructeurs d'autobus au GNC ne sont pas très nombreux. Il y a donc un certain nombre de préoccupations légitimes.
Pour y remédier, nous avons légèrement modifié nos plans. Nous n'envisageons plus de convertir une petite installation existante et d'acheter 200 autobus. Nous sommes maintenant déterminés à aller plus loin en construisant une toute nouvelle installation d'entretien et d'entreposage pouvant accueillir 400 autobus. L'installation sera adaptée au GNC, ce qui nous permettra d'avoir 400 véhicules au gaz naturel.
Nous sommes actuellement en contact avec PPP Canada en vue d'élaborer un modèle d'achat pour l'installation d'entretien et d'entreposage seulement. Nous espérons l'inaugurer aux alentours de 2015. Comme cela est un peu loin et que nous voulons pouvoir répondre à certaines des préoccupations exprimées, nous avons décidé de procéder à une validation de principe en faisant un essai de la technologie du GNC. Nous allons donc acheter six autobus au gaz naturel cette année. C'était hier la date de clôture de la demande de propositions. Nous nous attendons donc à recevoir trois autobus en octobre et trois autres au printemps de l'année prochaine.
Nous avons actuellement affaire aux deux principaux constructeurs d'autobus canadiens, New Flyer Industries de Winnipeg et Nova Bus de Montréal. Nous avons travaillé avec les deux groupes en vue de l'acquisition des autobus que nous mettrons l'essai pour voir comment ils supportent notre hiver. Nous nous en servirons comme moyen de communication avec le public et comme moyen de formation de nos chauffeurs, de nos mécaniciens et de l'ensemble de notre personnel.
Nos essais dureront environ 18 mois, ce qui permettra de mettre les autobus à l'épreuve pendant deux hivers. Comme nous avons eu un hiver exceptionnellement doux cette année, il n'aurait pas été très utile de disposer des autobus tout de suite. Nous espérons avoir du temps plus froid dans les deux prochaines années pour avoir la possibilité de valider le principe.
Pour ce qui est des obstacles que nous devons affronter en ce moment, je dirais que notre plus grande difficulté est attribuable aux coûts d'infrastructure nécessaires pour convertir au GNC un parc de véhicules à moteur diesel. Ce n'est pas nécessairement à cause du coût supplémentaire des autobus au gaz naturel, dont le prix est d'environ 50 000 $ plus élevé. C'est plutôt le prix des infrastructures requises. Nous aurons besoin de stations de compression, d'importantes installations d'entreposage du gaz naturel et de canalisations à haute pression. Les coûts en cause constituent probablement les plus importants obstacles pour nous. Pour des organisations plus petites, ce serait plutôt le coût en capital. La ville de Calgary prend des mesures à cet égard. C'est pour cette raison que nous envisageons le modèle PPP. Toutefois, on a toujours besoin d'aide pour réaliser des projets de cette envergure quand on fait la transition entre deux technologies différentes.
Au chapitre des recommandations, je dirais que notre organisation a besoin d'une certaine aide pour passer à une technologie plus verte et à un combustible de remplacement. Des prêts sans intérêt pourraient nous faciliter la tâche en ce qui concerne les coûts initiaux en capital. Par la suite, nous serions en mesure de rembourser grâce aux économies d'énergie réalisées. Il y a un certain nombre de domaines dans lesquels nous pourrions collaborer avec le gouvernement fédéral et la province en vue de l'adoption de technologies plus écologiques.
Il serait en outre avantageux de faire davantage la promotion du GNC comme combustible de remplacement vraiment viable. On voit beaucoup d'annonces à la télévision et dans les journaux au sujet des véhicules électriques et hybrides. Dans le cas des grands véhicules, la période de récupération est trop importante pour que ces technologies soient rentables, tandis que le GNC constitue une solution directement utilisable aujourd'hui. Elle nécessite simplement de mettre en place certaines infrastructures.
Je vous remercie.
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Je comprends. Lorsqu'on considère le GNC, d'après tout ce que j'ai lu, c'est une source d'énergie plus propre, moins bruyante, qui nécessitera moins d'entretien et qui rendra probablement les véhicules plus fiables. Je tiens compte de tous ces aspects positifs. Je considère en même temps votre période de récupération. Ayant été dans les affaires pendant plus de 30 ans avant d'entrer en politique, j'estime qu'il est, non pas facile, mais faisable de persuader des institutions financières de vous avancer l'argent. Vous pourriez leur dire que le remboursement est plus ou moins garanti.
L'avantage que vous avez parce que vous venez de la province — mon collègue a-t-il dit la plus riche? —, peut-être pas la plus belle, mais sûrement la plus riche du pays…
Des voix: Oh, oh!
M. Ed Holder: … c'est que vous avez un gouvernement provincial et que, comme on l'a mentionné, les villes en relèvent. Je ne sais pas ce qu'il reste du Fonds du patrimoine, mais vous auriez peut-être des chances d'obtenir quelque chose en y recourant. C'est ce que vous devez faire. En tout cas, je vous souhaite bonne chance.
Je vais passer à autre chose, si possible, mais je vous remercie.
Monsieur Pascoe, vous avez parlé du nombre de postes de ravitaillement en gaz naturel que nous avons. Je viens de faire un calcul rapide. Vous ne pouvez évidemment pas me faire confiance, à cause de ces zéros que j'oublie, mais je crois bien que vous avez dit qu'il y avait en Argentine 1,8 million de véhicules et 1 800 postes de ravitaillement. Cela fait 1 000 véhicules — ou bien est-ce 10 000? — par poste. Au Pakistan, il y a 2,3 millions de véhicules et 3 000 postes de ravitaillement, ce qui donne 7 660 véhicules par poste. Au Canada, nous avons 80 postes de ravitaillement pour 12 000 véhicules.
Cela fait 150 pour 1, ce qui représente un excellent rapport. On pourrait soutenir qu'il n'y en a pas suffisamment, mais, de tous les pays que vous avez mentionnés, c'est le nôtre qui a le meilleur rapport véhicules-postes.
J'ai cependant une question plus importante à vous poser. Vous avez dit que nous avons besoin de plus de postes de ravitaillement, mais vous avez aussi parlé de postes à domicile. D'autres témoins nous ont parlé de la sécurité de ces postes. En fonction de votre expérience comme ingénieur et des études que vous avez réalisées, pouvez-vous affirmer que les postes de ravitaillement à domicile sont assez sûrs? Je m'inquiète de la sécurité, qui constitue le plus grand souci de tous les membres du comité.
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Je suis au courant de cette idée. L'une des raisons pour lesquelles il envisage Israël, c'est que c'est un petit pays, sur le plan géographique. Si on est disposé à relever ce défi, Israël constituerait un site adéquat.
Pour ce qui est des stations d'échange, je doute vraiment qu'elles aient une chance de réussir. Voici pourquoi. Pour un acheteur, les pièces de base d'une petite voiture coûtent peut-être 10 000 $. Pour un véhicule électrique, la batterie à elle seule vaudrait entre 10 000 $ et 12 000 $. Comme le constructeur doit transmettre ses frais au consommateur, le prix de la voiture a maintenant doublé. S'il faut en plus établir des stations d'échange de batteries, on a besoin d'une deuxième ou d'une troisième batterie pour que les échanges puissent se faire. Il faudrait pour le moins un certain nombre de batteries supplémentaires.
Qu'on soit ou non propriétaire de ces batteries, le coût en capital sera en définitive assumé par le consommateur puisque ni Shai Agassi ni les constructeurs de voitures ne se sont lancés dans les affaires par pure philanthropie. Finalement, l'acheteur devra payer pour une voiture et deux batteries, au lieu d'une voiture, une batterie et un système de chargement. D'un point de vue économique, cela ne peut pas marcher.
Il y a un autre facteur lié au déploiement des batteries parmi les stations d'échange. Le dimanche du Super Bowl, par exemple, pendant que tout le monde est en déplacement d'un endroit à l'autre du pays, les 40 premiers automobilistes qui s'arrêteront à la station d'échange pourront y trouver une batterie, mais les autres conducteurs de voitures électriques devront faire la queue sans pouvoir utiliser leurs billets du Super Bowl. Ils pourront quand même regarder la partie à la télévision. Bref, la station d'échange ne peut pas avoir un nombre infini de batteries.
Tout cela occasionnera des difficultés, n'est-ce pas?
Merci, monsieur le président.
Avec votre permission, je vais poser ma question à M. Pascoe.
Vous avez parlé tout à l'heure de l'importance du gaz naturel et des grandes occasions qui existent dans ce domaine. Je suis un peu confus. C'est peut-être M. Sullivan ou M. Coderre qui a soulevé la question. Je suis intrigué parce que vous avez dit, dans votre témoignage, que le gaz naturel coûtera moins cher à long terme à mesure que l'utilisation augmentera. Ensuite, j'ai eu l'impression que vous vous êtes rétracté, à moins que quelqu'un d'autre n'ait lancé l'idée que ce ne serait peut-être pas le cas.
J'aimerais en avoir le coeur net parce que vous avez tous deux beaucoup insisté sur l'importance du gaz naturel. Personnellement, je ne crois pas que nous en manquerons jamais, ni au cours de ma vie ni au cours de celle de mes enfants et de mes petits-enfants.
Cela étant dit, c'est un autre moyen d'alimenter nos véhicules. À votre avis, monsieur Pascoe, comment évoluera le prix du gaz naturel au niveau du détail lorsque la consommation augmentera?
Que, conformément à l'article 111. (1) du Règlement, le Comité invite, Mark Wright, le candidat proposé au conseil d'administration de l'administration portuaire de Thunder Bay, Jennifer Clarke, la candidate proposée au conseil d'administration de l'administration portuaire de Prince Rupert, Gary Valcour, le candidat proposé au conseil d'administration de l'administration portuaire d'Oshawa, Colin Watson, le candidat proposé à l'administration portuaire de Toronto, Jean-Sébastien Harvey, le candidat proposé à l'administration portuaire de Saguenay, Elmer Derrick, le candidat proposé au conseil d'administration de l'administration portuaire de Prince Rupert, Éric Dupont, le candida[t] proposé au conseil d'administration de l'administration portuaire de Québec et Pierre Rivard, le candida[t] proposé au conseil d'administration de l'administration portuaire de Québec à comparaître devant le Comité avant le 31 mai 2012.
Si je présente cette motion, c'est parce qu'on a découvert que les candidats proposés par le gouvernement avaient beaucoup d'affinités avec les instances conservatrices. Je vais passer outre les personnes qui sont nommées pour une deuxième fois, car il serait trop facile pour les conservateurs de nous dire que c'est parce qu'elles ont acquis de l'expérience lors de leur dernier mandat.
Je vais commencer par Mme Jennifer Brunsdale Clarke, qui a donné 700 $ à l'association de comté d'Abbotsford en 2010, 364 $ à celle de Burnaby—Douglas en 2009, et 600 $ à celle de Vancouver Quadra en 2007 et autant en 2008.
Parmi les gens qui ont beaucoup donné, il y a des présidents d'association conservatrice de comté. Il y a Gary Valcour, qui était l'ancien président de l'association conservatrice de comté de Whitby—Oshawa. Il y a le secrétaire de l'association conservatrice de comté de Jonquière—Alma, qui a aussi donné aux conservateurs au cours des années passées.
On parle également beaucoup de Pierre Rivard, qui était l'avocat lorsque Josée Verner, qui est maintenant sénatrice, a demandé qu'on oblige...
Je vais le dire en anglais, puisque je l'ai écrit ici en anglais.
[Traduction]
Pierre Rivard était l'avocat qui a présenté la demande, au nom de celle qui était alors la ministre Josée Verner, visant à contester l'assignation à comparaître concernant un partenaire d'affaires qui avait intenté un procès à sa société de communication.
[Français]
Il y a beaucoup de conflits d'intérêts dans ces nominations. Le gouvernement conservateur a basé ses dernières campagnes sur la transparence, sur un gouvernement ouvert. C'est le travail des députés de s'assurer que les décisions prises sont les bonnes. Si le gouvernement n'a rien à cacher, il acceptera que le comité fasse son travail et accueille ces personnes pour leur poser des questions. C'est pour cette raison que je propose cette motion.
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Monsieur le président, si le gouvernement n'a rien à cacher, je ne vois absolument rien de mal à convoquer ces huit candidats.
Je m'intéresse particulièrement à Gary Valcour. Je veux savoir s'il souhaite travailler avec le maire d'Oshawa et d'autres, parce que la population de la ville est très opposée à la raffinerie. Je veux demander à M. Valcour s'il a l'expérience voulue pour faire la part des choses entre ce que les citoyens veulent et ce que souhaitent quelques personnes qui donnent généreusement aux conservateurs, comme Tim O'Connor. Il veut construire cette usine d'éthanol et la faire subventionner par le gouvernement fédéral avec l'argent des contribuables.
Nous avons donc beaucoup de questions à poser.
J'aimerais beaucoup interroger M. Elmer Derrick au sujet de son appui au projet de gazoduc, en dépit de l'énergique opposition de la majorité des chefs et des dirigeants de la région. Quels projets a-t-il pour Prince Rupert et son administration portuaire? Jennifer Clarke est aussi une généreuse donatrice pour les conservateurs. Comment ces deux personnes voient-elles l'avenir de Prince Rupert? C'est un très grand port qui est certainement appelé à se développer. Je suis un peu préoccupée par sa taille. Doit-il nécessairement s'étendre à mesure que les pétroliers grandissent? Est-ce que Prince Rupert sera en mesure d'accueillir les pétroliers de plus en plus grands qui veulent y venir?
Il y a aussi beaucoup de céréales qui sont livrées à Prince Rupert sur les lignes du CN ou du CP. Quelle expérience ces deux personnes ont-elles de ces livraisons? Se font-elles à temps?
Ce sont tous des gens qui doivent diriger ces administrations portuaires. Compte tenu du mandat de notre comité, nous avons pleinement le droit de leur parler de leurs titres de compétence et de leurs projets à l'égard des administrations portuaires qu'ils doivent servir ou qu'ils servent déjà. Je crois qu'il serait utile pour nous d'avoir un entretien avec eux.
Il y en a plusieurs dont la candidature est proposée pour l'Administration portuaire de Québec. Éric Dupont, Pierre Rivard et, je crois, un ancien candidat conservateur défait ont été nommés là. Il y en a trois, mais je crois que nous avons omis le dernier. Quoi qu'il en soit, nous devrions certainement parler aux deux premiers pour savoir ce qu'ils comptent faire à Québec. Que se proposent-ils de faire dans la première année? Ont-ils un plan quinquennal?
Nous avons là huit candidats au conseil d'administration de ces administrations portuaires. Ma collègue s'est renseignée sur leurs relations avec le Parti conservateur. Ils sont peut-être très compétents, mais nous devrions nous entretenir avec eux.
Monsieur le président…