:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie de nous avoir invités à nous adresser à votre comité aujourd'hui au sujet de notre Budget principal des dépenses et à présenter une mise à jour concernant les portefeuilles en matière de transport, d'infrastructures et de collectivités.
Comme vous l'avez mentionné, j'ai le plaisir d'être accompagné de mon collègue, l'hon. Steven Fletcher, de Mme Lemay, d'Infrastructure Canada, et de M. Lévesque. Il y a aussi les membres de notre équipe qui sont derrière nous en grand nombre. Ce sont des gens compétents qui font du bon travail au ministère des Transports.
Je tiens à remercier le comité de sa contribution au cours de la dernière année concernant diverses questions. Je suis heureux de poursuivre cette collaboration.
Le budget que nous présentons aujourd'hui, soit le Budget principal des dépenses, permettra à notre portefeuille de continuer à prendre en charge les questions et les services en matière de transport et d'infrastructures.
[Traduction]
Ce travail comprend de nouveaux règlements, de nouvelles lois, des projets visant à améliorer nos réseaux de transport et notre infrastructure ainsi que des programmes pour assurer la sécurité des transports au Canada.
Je l'ai déjà dit, mais il vaut la peine de le répéter: le Canada a besoin de moyens de transport sûrs et efficaces pour atteindre les objectifs de notre gouvernement, à savoir favoriser la croissance, créer des emplois et soutenir la prospérité à long terme des Canadiens. L'économie est notre priorité, et c'est sur l'économie que nous nous concentrons.
[Français]
En raison du rôle important que joue le transport pour stimuler et attirer le commerce international, il est essentiel de veiller à la compétitivité économique du pays à l'échelle internationale. Le financement que nous cherchons à obtenir au moyen du Budget principal des dépenses nous aidera à atteindre cet objectif.
[Traduction]
Monsieur le président, je sais que le comité connaît très bien le projet de loi , la Loi sur les services équitables de transport ferroviaire des marchandises, puisqu'il est en train d'étudier cette importante mesure législative. Je tiens à remercier tous les membres du comité pour le travail qu'ils ont accompli en ce qui concerne ce projet de loi au cours des dernières semaines. Le projet de loi C-52 est très important pour notre gouvernement parce qu'il vient appuyer solidement notre programme économique en proposant des mesures visant à permettre au réseau de transport ferroviaire de marchandises du Canada de soutenir la croissance économique future, particulièrement dans les secteurs de l'exploitation des ressources et de l'exportation de produits de base.
Comme vous le savez, le projet de loi modifie la Loi sur les transports au Canada en vue d'appuyer les négociations commerciales entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer concernant le service. Cette modification rehaussera la fiabilité et la prévisibilité de la chaîne d'approvisionnement. Ce projet de loi donne aux expéditeurs le droit de négocier avec les compagnies de chemin de fer un accord sur les niveaux de service qui définit les modalités selon lesquelles une compagnie de chemin de fer assurera le transport des biens d'un expéditeur. Si un expéditeur n'est pas en mesure de négocier un contrat de service avec la compagnie de chemin de fer, il pourra avoir recours à un processus d'arbitrage rapide et ouvert par l'entremise de l'Office des transports du Canada afin qu'un contrat de service soit imposé. Le projet de loi propose également un puissant outil d'application de la loi, à savoir une sanction administrative pécuniaire pouvant aller jusqu'à 100 000 $ afin d'obliger les compagnies de chemin de fer à respecter leurs obligations en matière de service.
Il est important de souligner que presque tout le monde convient que depuis que notre gouvernement a commencé à travailler sur cette question, en 2008, la qualité des services de transport ferroviaire de marchandises au Canada s'est améliorée. Le projet de loi vise à consolider ce progrès important. Il donne aux expéditeurs les moyens nécessaires pour négocier des contrats de service avec les sociétés ferroviaires. Le but n'est pas de remplacer les négociations commerciales; il s'agit plutôt d'offrir aux expéditeurs une solution dans les cas où les négociations commerciales n'aboutissent pas.
Lorsque nous avons rédigé le projet de loi, nous avons bien écouté les points de vue de tous les intervenants au sujet de ce dossier très complexe. Nous avons véritablement pris en compte leurs propositions et nous avons déposé un projet de loi qui établit un juste équilibre pour l'ensemble de l'économie canadienne. Cela a toujours été notre objectif, et je crois que nous l'avons atteint.
J'ai entendu des députés de tous les partis autour de cette table s'exprimer en faveur du projet de loi , alors j'encourage le comité à terminer rapidement son étude de cette mesure législative et à la renvoyer à la Chambre des communes.
Passons maintenant à une autre mesure législative. Cette semaine, nous avons annoncé deux importantes mesures, qui figurent dans la Loi visant la protection des mers et ciel canadiens, destinées à faire en sorte que le Canada possède un système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes.
Premièrement, nous avons présenté un projet de loi pour modifier la Loi sur la marine marchande du Canada de 2001. Certaines des modifications proposées font en sorte que certaines installations doivent présenter au ministre des Transports des plans en ce qui concerne la prévention de la pollution, la gestion des urgences ou tout projet d'expansion ou de conversion. Ces modifications visent également à autoriser les inspecteurs de Transports Canada à exiger des exploitants d'installations qu'ils prouvent qu'ils respectent la loi.
Deuxièmement, j'ai mis sur pied un comité d'experts pour examiner le système de sécurité pour les navires-citernes, présidé par le capitaine Gordon Houston, ancien président et premier dirigeant de l'Administration portuaire de Vancouver Fraser. Le comité se penchera sur l'état de préparation du Canada en cas de déversement d'hydrocarbures et notre capacité de réagir advenant un tel incident et il élaborera un plan d'intervention.
[Français]
Enfin, le comité élaborera un plan pour l'avenir, mais nous prenons aussi d'autres mesures pour renforcer le système de sécurité des navires-citernes. Ce mesures sont les suivantes: nous augmentons le nombre d'inspections des navires-citernes et la surveillance aérienne; nous investissons dans la recherche et les risques liés au transport maritime des produits issus des sables bitumineux; nous évaluons nos lois et nos règlements relatifs à la responsabilité en cas de déversement en milieu marin; enfin, nous engageons un dialogue avec les collectivités et les Premières Nations au sujet de plusieurs plans locaux d'intervention d'urgence.
Le projet de loi visant la protection des mers et du ciel canadiens est un bon projet de loi. Je suis certain qu'il recevra l'appui de tous les députés.
Revenons maintenant à la terre ferme. Lorsque je me suis présenté devant les membres de ce comité, en novembre dernier, j'ai souligné que nous procédions à la construction d'un nouveau pont sur le Saint-Laurent, à Montréal. Environ 60 millions de véhicules et des marchandises totalisant 20 milliards de dollars empruntent ce pont annuellement, ce qui en fait une infrastructure importante, non seulement pour Montréal, mais pour l'ensemble du pays.
Je peux vous confirmer pour le moment que l'évaluation environnementale sera terminée d'ici la fin de 2013 ou le début de 2014. Cette année, nous nous attaquerons aux travaux liés aux biens immobiliers et aux services publics afin de commencer la construction du pont-jetée temporaire de L'Île-des-Soeurs, qui sera essentiel à la construction du nouveau pont.
[Traduction]
Nous travaillons également sur le dossier concernant le passage international de la rivière Detroit. Plus de 8 000 camions empruntent quotidiennement le pont Ambassador dans cette région, ce qui en fait le passage frontalier entre le Canada et les États-Unis le plus achalandé. Le nouveau pont permettra d'absorber la croissance prévue de la circulation des marchandises et des voyageurs.
Pour que le projet puisse commencer à être mis en oeuvre au cours de la prochaine année, Transports Canada mettra sur pied l'Administration canadienne du passage frontalier international de la rivière Detroit. Le ministère commencera également à faire l'acquisition de propriétés aux États-Unis et conclura des transactions immobilières au Canada. Nous commencerons à répartir les services publics et à préparer pour la construction le site situé près du passage du côté du Canada.
[Français]
Les investissements en matière d'infrastructures constituent également un élément clé du plan de notre gouvernement visant à assurer la création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme pour les Canadiens.
Depuis 2006, en dépit de l'opposition systématique des partis d'opposition, nous avons fait des investissements sans précédent dans des milliers de projets d'infrastructure, partout au pays. La majeure partie de ce soutien fourni aux communautés partout au Canada provenait du Fonds Chantiers Canada, que nous avons créé en 2007. Bien qu'une grande partie de ce fonds ait été engagé dans divers projets, il ne faut pas oublier que ce financement se poursuivra au-delà de 2014 car les travaux de construction continuent dans le cadre de grands projets que nous appuyons partout au pays.
Nous avons aussi doublé le Fonds de la taxe sur l'essence, qui a atteint 2 milliards de dollars par année, avant d'en faire un fonds permanent en 2011. C'est grâce à notre gouvernement que les collectivités de partout au pays pourront compter sur un financement stable, ce qui les aidera à répondre à leurs besoins en matière d'infrastructures.
En ce qui concerne le financement d'autres infrastructures, nous nous tournons vers l'avenir, mais nous savons que toutes nos décisions doivent être prises dans le contexte de la situation financière actuelle du gouvernement du Canada et de la capacité des contribuables canadiens.
Nous avons accompli beaucoup grâce à notre investissement dans les projets d'infrastructure partout au pays.
[Traduction]
Par exemple, les résidants de Nipigon, en Ontario, ont récemment célébré la fin des travaux de modernisation de leur centre de traitement des eaux usées. Dans le comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse, les résidants peuvent maintenant se mettre en forme et demeurer actifs grâce au nouveau Centre de mieux-être du comté de Pictou. En outre, en collaboration avec le gouvernement de l'Alberta, nous avons aussi achevé 12 projets d'envergure d'infrastructure routière qui permettront de soutenir la croissance économique dans la province.
[Français]
Au delà des investissements locaux, nous soutenons des projets qui contribuent à la croissance commerciale et économique du Canada au moyen de notre Initiative de la Porte et du Corridor de l'Asie-Pacifique en faisant en sorte que les chaînes d'approvisionnement commerciales assurent le mouvement efficace, sécuritaire et sûr des personnes et des biens entre le Canada et le reste du monde. Nous améliorons aussi le commerce à destination et en provenance de l'Amérique du Nord ainsi que notre avantage concurrentiel sur les marchés mondiaux.
[Traduction]
Depuis 2007, nous avons annoncé 39 investissements stratégiques dans les infrastructures dans 9 provinces. Ces fonds proviennent du Fonds pour les portes d'entrée et les passages frontaliers de 2,1 milliards de dollars. Il s'agit notamment d'initiatives importantes concernant la Porte de l'Atlantique, la Porte continentale et la Porte de l'Asie-Pacifique.
Nous continuerons de faire progresser nos initiatives concernant les portes et les corridors en collaborant avec d'autres gouvernements et des intervenants afin d'accroître la capacité de notre réseau de transport d'appuyer le commerce international.
Contrairement aux partis de l'opposition, nous mettons l'accent sur l'économie.
[Français]
Vous remarquerez que ce budget indique que les dépenses de fonctionnement prévues par Transports Canada ont diminué entre 2011-2012 et 2012-2013. Cette diminution est principalement attribuable aux économies annoncées dans le budget de 2012. Elle reflète les mesures mises en oeuvre par le ministère pour accomplir son mandat d'une façon plus efficace.
[Traduction]
Permettez-moi d'être très clair. Transports Canada continuera de réglementer, d'inspecter et de surveiller le réseau de transport de classe mondiale du Canada. Le ministère a pris des mesures pour s'assurer que ses services essentiels continuent d'être financés adéquatement et qu'ils cadrent bien avec les priorités du ministère. Ces modifications ne compromettront pas la sécurité des voyageurs, quel que soit le moyen de transport qu'ils utilisent au Canada.
[Français]
La sécurité et la sûreté des transports demeureront au coeur du mandat de Transports Canada. Le Canada possède l'un des réseaux de transport les plus sécuritaires au monde et les faits sont là pour le démontrer. Le nombre d'accidents d'avion a diminué de 25 % depuis l'an 2000, alors que le nombre de voyages par avion a augmenté considérablement.
De plus, depuis l'année 2007, le nombre d'accidents ferroviaires a diminué de 23 % et les déraillements de 37 %. Transports Canada continue d'insister sur l'importance primordiale de la sécurité et de la sûreté dans les modes de transport et sur la nécessité pour l'industrie de mettre en place une culture de la sécurité dans les modes de transport aérien, maritime et ferroviaire au Canada.
[Traduction]
Dans ce Budget principal des dépenses, nous allons de l'avant avec les réductions prévues des dépenses de 2013. Cependant, nous continuerons de veiller à ce que le réseau de transport canadien demeure sûr, efficace et respectueux de l'environnement.
[Français]
Au cours de la dernière année, les ministères qui font partie de notre portefeuille ont changé afin de respecter les réductions annoncées dans le budget de 2012. Nous travaillons à moderniser nos programmes et à améliorer l'efficacité de nos effectifs. Nos employés prennent ce défi très au sérieux et continueront de travailler au renforcement de l'innovation, de l'efficacité et de la responsabilisation au sein du portefeuille.
[Traduction]
Voilà qui termine mon exposé.
J'invite maintenant le ministre Fletcher à vous entretenir des sociétés d'État qui font partie de notre portefeuille.
:
Monsieur le président, je suis heureux d'être ici aujourd'hui.
Monsieur Lebel, je vous remercie.
[Traduction]
Merci, monsieur le président et membres du comité, de me donner l'occasion de vous parler du Budget principal des dépenses en ce qui concerne précisément les trois sociétés d'État qui font partie de notre portefeuille.
Je vais vous parler de VIA Rail, de Marine Atlantique et de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien. Je vais vous expliquer comment ces sociétés évoluent et comment elles continuent à très bien servir les intérêts de tous les Canadiens.
Je vais commencer par VIA Rail. Le service ferroviaire de passagers fait partie intégrante de l'économie et du réseau de transport du pays, et notre gouvernement est toujours déterminé à offrir aux Canadiens un service ferroviaire de passagers sûr, fiable et durable. Nous avons investi près de 1 milliard de dollars dans VIA Rail pour rénover les trains, améliorer les voies ferrées et l'accessibilité et moderniser les gares. Certains de ces projets sont maintenant terminés, ce qui explique la baisse du financement qu'on observe dans le Budget principal des dépenses.
Ce budget a permis de répondre aux besoins urgents en infrastructure, d'améliorer les gares et l'équipement et de fournir un service plus rapide et plus fiable pour les voyageurs partout au pays.
Nous avons financé des améliorations dans le corridor Québec-Windsor et nous avons contribué à des projets visant à améliorer les installations et à préserver des caractéristiques patrimoniales de la gare Pacific Central à Vancouver et de la gare Union à Winnipeg.
En plus de moderniser l'infrastructure, VIA a créé de nouveaux services novateurs. Il y a quelques semaines, elle a annoncé qu'elle offrirait gratuitement à bord de ses trains une programmation canadienne provenant de Radio-Canada et de l'Office national du film.
En outre, nous appuyons les programmes de renouvellement de l'équipement de VIA. En décembre, la société a annoncé la modernisation de ses locomotives F40, qui sont les plus performantes. Les nouvelles locomotives seront à la fois respectueuses de l'environnement et économiques, deux éléments importants dans notre réseau de transport.
Par ailleurs, VIA répond à la demande dans le corridor Ottawa-Toronto-Québec en ajoutant quatre trains durant la semaine et quatre autres les fins de semaine, pour un total de 28 nouveaux départs par semaine. En plus de ces changements, VIA a créé un service direct entre Québec et Ottawa pour encourager les déplacements entre les deux capitales. Ce nouveau service, qui existe depuis décembre dernier, pourrait attirer 200 000 nouveaux passagers annuellement.
Passons maintenant à la mer et examinons Marine Atlantique. Cette société assure un service de traversiers imposé par la Constitution entre la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve. Étant donné la valeur de cette société pour la région du Canada atlantique et le rôle que joue une solide infrastructure dans le secteur des transports dans cette région, Marine Atlantique est absolument essentielle, et notre gouvernement continue d'investir dans cette société. Soit dit en passant, j'ai utilisé le traversier de Marine Atlantique dans les deux directions non pas cet été, mais l'été précédent, et j'ai trouvé le déplacement sur ces énormes navires très agréable. Je n'ai entendu que de bons commentaires, surtout lorsque les gens font une comparaison avec les anciens navires, les anciens quais et l'ancienne infrastructure. C'est donc une bonne chose.
Depuis 2007, nous avons appuyé financièrement les programmes de Marine Atlantique, le renouvellement de sa flotte et l'amélioration de ses services et de ses installations. Comme je l'ai déjà mentionné, elle reçoit maintenant de bons commentaires de la part des clients à l'égard de son personnel et de ses installations améliorées.
Grâce au soutien continu du gouvernement fédéral, nous sommes convaincus que Marine Atlantique continuera d'accroître son efficacité et d'améliorer l'expérience de ses clients. Cela aura pour effet de favoriser la croissance, la création d'emplois et la prospérité dans la région.
Avant de terminer, je veux parler brièvement de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien. L'ACSTA est responsable des contrôles de sécurité des passagers aériens et des bagages et elle contrôle l'accès aux zones réglementées dans les aéroports. La société cherche constamment à améliorer ses services.
En janvier dernier, je me suis rendu à Regina pour annoncer une nouvelle initiative qui vise l'aéroport de cette ville et d'autres aéroports. Elle vise à permettre aux détenteurs de la carte NEXUS, ou aux participants au programme NEXUS pour les voyageurs dignes de confiance, de passer plus rapidement et plus facilement par les contrôles de sécurité. Cette initiative démontre que l'ACSTA et ses partenaires veillent à ce que le Canada possède, comme le ministre Lebel l'a très bien dit, l'un des réseaux de transport les plus sécuritaires au monde.
Monsieur le président, ces trois sociétés d'État fournissent toutes des services essentiels aux Canadiens et soutiennent notre réseau de transport de classe mondiale. Nous voulons nous assurer qu'elles continuent à remplir leur mandat, et nous avons pris des mesures pour que les services essentiels continuent d'être financés adéquatement et qu'ils cadrent bien avec les priorités du ministère.
Nous appuyons les efforts qu'elles déploient, de concert avec le gouvernement, pour favoriser la croissance, la création d'emplois et la prospérité pour tous les Canadiens.
Je serai ravi de répondre à vos questions.
:
D'abord, il faut se rappeler que, pour l'ensemble du réseau, cette compétence est strictement provinciale. Le gouvernement fédéral n'est propriétaire que de deux ponts et demi à Montréal. Nous sommes propriétaires du pont Jacques-Cartier, du pont Champlain et de 50 % du pont Mercier. Voilà en quoi consiste notre responsabilité. Pendant la construction du nouveau pont qui enjambera le fleuve Saint-Laurent, le pont Champlain va continuer de fonctionner. Nous avons investi 380 millions de dollars dans son entretien et nous allons continuer à nous assurer qu'il est sécuritaire et qu'il va rester ouvert chaque jour où ce sera nécessaire. Par contre, je ne suis pas l'ingénieur qui gère cela. Nous avons tout fait ce qu'il fallait et nous allons continuer à le faire.
Cela dit, je suis arrivé au ministère en mai 2011 et, 140 jours plus tard, on annonçait un projet de 3 à 5 milliards de dollars. Pour ma part, je considère qu'il s'agit là d'une vision et d'une capacité d'établir des priorités. Certains ont parlé pendant des années et se sont plaint. Je fais allusion ici à un parti qui se plaignait, mais qui ne faisait rien avancer. De notre côté, nous avons évolué et passé à l'action. Parmi les accomplissements dont je suis fier depuis que je suis au ministère des Transports, il y a le fait d'avoir livré ce dossier en 140 jours.
Évidemment, il n'est pas construit. Cela va prendre 10 ans. Il reste que pour nous, il est important de nous rappeler quelle est notre compétence à cet égard et de respecter la capacité de payer de l'ensemble des contribuables. Le pont de la Confédération, par exemple, est payé conjointement par les secteurs public et privé. C'est un partenariat et il y a un système de péage sur le pont. Il en va de même entre Detroit et Windsor. C'est quand même particulier. Ce sont les seuls ponts dans une province. Quand vient le temps de considérer l'équilibre global à l'échelle du Canada, il faut toujours se le rappeler.
Quant aux transports en commun, le jour où nous avons annoncé la construction du nouveau pont, nous avons demandé qu'on nous dise quel type de transport en commun serait priorisé. Je vous le dis; c'est comme ça. Des enveloppes sont allouées à chaque province. Au Québec, le gouvernement précédent a choisi d'investir ces sommes dans des autoroutes. Le montant d'environ 700 millions qui a été consacré à l'autoroute 30 aurait bien pu être consacré au transport en commun, mais c'est la province qui en a décidé ainsi. Pour l'autoroute 85 — et à ce sujet, je voudrais saluer le ministre Claude Béchard, avec qui j'avais fait l'annonce, mais qui n'est plus avec nous —, il s'est agi là aussi d'un moment très important dans ma vie de politicien. Environ 280 millions de dollars ont été consacrés à l'autoroute qui relie la région du Bas-Saint-Laurent au Nouveau-Brunswick.
On ne peut pas choisir deux fois et vouloir le beurre et l'argent du beurre. Quand il y a un programme sur la table, la province doit faire un choix. On ne peut pas nous dire que c'est différent parce qu'il s'agit du Québec et qu'il nous faut payer pour le transport en commun, alors que les autres provinces font ce choix dans le cadre de l'enveloppe que nous leur allouons. Si le Québec décide de prioriser le transport en commun, que ce soit sur le nouveau pont qui va traverser le Saint-Laurent ou ailleurs dans la province pour répondre au problème de circulation dont vous m'avez parlé, nous serons là pour écouter. Nous allons nous fonder sur la qualité de la demande pour déterminer ce que nous en ferons. Toutefois, pour le moment, nous attendons toujours la réponse de ces gens, à savoir quel type de transport en commun ils priorisent. Nous l'attendons depuis environ 530 jours. Ils nous disent que nous ne sommes pas en mesure de préciser combien d'argent nous allons investir dans le pont, mais avant de déterminer cela, il faut que nous sachions combien cela va coûter. Nous analysons les systèmes de péage. Nous faisons du travail sérieux. Nous voulons faire un pont et non de la politique au sujet du pont.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos invités de leur présence. Je ne crois pas avoir déjà vu autant de sous-ministres adjoints en même temps.
Des voix: Oh, oh!
Une voix: En ce moment, il n'y a personne qui s'occupe de gérer le ministère.
M. Ed Holder: C'est plutôt intéressant. J'écoutais les témoignages des deux ministres concernant leur programme manifestement très rempli et la question du soutien à l'infrastructure des municipalités, et j'y ai beaucoup pensé. Vous ne le savez peut-être pas, mais je suis de London, en Ontario — du point de vue de la taille, c'est la 10e ville au Canada. Je vous le dis parce que, quand le gouvernement a décidé d'imposer une taxe sur l'essence pour ensuite la doubler et la rendre permanente, ma ville a reçu quelque 21 millions de dollars — un montant modeste par comparaison avec certaines des grandes villes, comme Toronto et Montréal, mais un montant important quand même pour nous.
Entre autres choses, je réalise chaque semaine un sondage auprès de mes électeurs et d'autres personnes. Je consulte environ 25 000 personnes, et c'est plutôt intéressant. L'une des questions que j'ai posées à propos de la taxe sur l'essence portait sur les priorités des municipalités, car elles ont pas mal de latitude, en ce qui concerne l'utilisation de cette taxe. J'ai demandé si l'argent devait être consacré à de grands projets, ou à de petites choses, comme les égouts, ce genre de projets, et ils ont massivement soutenu avec conviction qu'il fallait consacrer cet argent à de grands projets.
Je regarde les 21 millions que ma municipalité reçoit. S'ils avaient un projet de 100 millions, ce qui n'est pas négligeable... Je dirais que si vous avez cinq années de financement permanent, vous avez la possibilité de faire ce qu'il faut pour réaliser un projet, si vous vous concentrez sur les grands projets.
Est-ce qu'on a l'intention d'imposer davantage de restrictions aux municipalités, concernant la taxe sur l'essence? Est-ce bien établi, d'après vous, ou auront-ils la flexibilité qu'ils semblent avoir eue dans le passé? Quelqu'un peut me le dire? Je ne sais pas très bien à qui poser la question, parmi les membres de ce respectable groupe.