Monsieur le président, messieurs et mesdames les membres du comité, messieurs, bonjour.
À titre de président-directeur général de Blueprint Energy Inc, je suis ravi d'avoir été invité à témoigner à propos de notre innovation en matière de transport. J'expliquerai quelle est son utilité, en quoi elle ajoute de la valeur et quels sont les obstacles auxquels nous nous heurtons, le soutien dont nous avons bénéficié sur le plan de la réglementation gouvernementale ainsi que les mesures de soutien que nous proposons au comité en matière de politiques.
En ce qui me concerne, j'ai une vaste expérience en finance, en technique, en investissement et en expansion d'entreprises axées sur des technologies innovantes, généralement de l'étape précédant la commercialisation jusqu'au début de la commercialisation. Ma déclaration repose sur ma maîtrise en administration des affaires de l'Université d'Ottawa et sur mes 20 années d'expérience pratique.
Blueprint Energy est un chef de file en recherche-développement de systèmes de stockage d'énergie dans des volants d'inertie. L'entreprise a ses racines à l'Université d'Ottawa, d'où, en plus de 10 ans, elle a réussi à passer à des projets de recherche privés, puis à la précommercialisation. Blueprint compte aujourd'hui une cinquantaine de projets et un budget de recherche-développement de 10 millions de dollars, et son équipe a une connaissance et une compréhension approfondies et rarement égalées dans le monde de la physique et de l'applicabilité de son volant d'inertie.
Notre objectif consiste à intégrer des systèmes de stockage d'énergie dans des volants d'inertie à des véhicules hybrides afin d'en faire le système d'emmagasinage d'énergie par défaut, qui remplacera les batteries chimiques courantes.
Le volant d'inertie n'est pas un concept nouveau. C'est un dispositif simple et facilement adaptable. Il s'agit simplement d'un disque qui pivote autour d'un axe fixe. La quantité d'énergie qui peut être stockée est proportionnelle à la masse du volant d'inertie, au carré de sa vitesse de rotation et au carré de son rayon. Cette formule, de même que le vaste éventail de variables qui l'influent, repose sur un concept simple et laisse une vaste latitude pour les aspects techniques.
Il importe de savoir qu'il existe deux sortes de volants d'inertie, qui se distinguent par la manière dont ils reçoivent et restituent l'énergie.
La première, c'est le volant d'inertie mécanique. Son intrant et son extrant, en quelque sorte, dépendent d'un dispositif mécanique: un engrenage assure la rotation du volant d'inertie auquel il est fixé afin de stocker l'énergie. À l'opposé, pour restituer l'énergie, le volant d'inertie mécanique fait tourner un engrenage, qui fait à son tour bouger une autre pièce.
La deuxième sorte, c'est le volant d'inertie électrique. Son nom l'indique: son intrant et son extrant reposent sur l'électricité, le courant. Le courant électrique fait pivoter le disque afin d'emmagasiner l'énergie, qui est restituée sous forme d'électricité. Le volant d'inertie électrique fonctionne donc comme une batterie chimique ordinaire.
Blueprint Energy a entièrement conçu, mis à l'essai et fait breveter les composantes sur lesquelles reposent nos efforts commerciaux visant l'intégration de volants d'inertie aux véhicules hybrides.
Comment fonctionne un volant d'inertie dans un véhicule? Qu'est-ce qui permet à un véhicule hybride doté d'un tel dispositif de répondre aux exigences en matière de rendement, de portée, de durabilité et de prix sans modifier les habitudes d'achat ni l'infrastructure de l'industrie du transport?
Voici comment. Le volant d'inertie se contente de capter les pertes d'énergie naturelles que produit un véhicule pour les stocker jusqu'à ce que les modules informatisés y fassent appel. Il faut d'abord comprendre que, au chapitre de la consommation d'essence des véhicules, les pertes d'énergie surviennent essentiellement à la décélération, ou période de freinage, et à l'accélération, depuis l'arrêt ou le quasi-arrêt jusqu'à la vitesse de croisière — par exemple, lorsqu'on stoppe à un panneau d'arrêt ou qu'on est coincé dans un bouchon de circulation.
Nous captons l'énergie perdue au moment du freinage — ou énergie calorifique — pour la convertir en électricité. C'est ce qui fait pivoter le volant d'inertie. L'énergie est ainsi emmagasinée. Lorsque le véhicule doit accélérer, il ne puise pas dans son combustible carboné, qu'il s'agisse d'essence, de diesel ou de bioéthanol — nous ne ciblons aucun combustible en particulier...
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Je croyais avoir ralenti le rythme. Je m'excuse auprès du comité et de l'interprète.
C'est ce qui fait pivoter le volant d'inertie. L'énergie est ainsi emmagasinée. Lorsque le véhicule doit accélérer, il ne puise pas dans son combustible carboné, qu'il s'agisse d'essence, de diesel ou de bioéthanol — nous ne ciblons aucun combustible en particulier —, pour se propulser vers l'avant, mais bien dans l'énergie stockée par le volant d'inertie. Le combustible carboné et le moteur ne sont sollicités qu'au moment optimal, ce qui, évidemment, est contrôlé par un logiciel perfectionné et des modules informatisés.
Plus les arrêts et les départs sont nombreux, plus les pertes d'énergie sont élevées et, par conséquent, plus l'énergie peut être captée et stockée. Lorsqu'on pense à un autobus urbain, à une benne à ordure, qui doit s'arrêter à toutes les entrées, et à 75 p. 100 des 70 millions de véhicules produits chaque année dans le monde, coincés dans des bouchons, on saisit rapidement l'ampleur de l'énergie perdue, des sommes gaspillées et des émissions inutiles.
Voilà qui explique pourquoi notre volant d'inertie fonctionne et pourquoi il est nécessaire.
Pour ce qui est d'expliquer pourquoi le volant d'inertie est mieux adapté que les batteries chimiques habituelles, il y a deux points à considérer.
Tout d'abord, les propriétés physiques pures et les exigences opérationnelles, comme l'application d'une puissance forte, mais brève, impliquent de recourir à une technologie durable et très souple. Comme nos volants d'inertie ont initialement été conçus pour l'exploration spatiale par l'Agence spatiale canadienne et à des fins industrielles intensives, nous ne nous contentons pas de satisfaire à ce critère: nous le dépassons, et de loin.
Parmi les éléments caractéristiques, mentionnons la longue durée de vie, qui peut atteindre 20 ans; la grande efficience aller-retour; l'absence de perte graduelle de capacité, de puissance ou d'efficience; la tolérance à une vaste plage de températures — le temps qu'il fait n'a aucune incidence; le faible coût d'entretien; l'absence de frais d'élimination en fin de vie; le faible coût pour l'acheteur, qui n'a pas à changer de batterie; et, surtout, sur le plan de la sécurité, l'absence d'exposition à de hautes tensions pendant l'entretien ou pour les premiers intervenants sur la scène d'un accident.
Ensuite, il élimine les obstacles économiques à l'achat d'un véhicule hybride, que ce soit pour l'exploitant d'une flotte de véhicules, comme un service de transport en commun, ou le conducteur d'une voiture familiale. Ce qui freine le plus l'achat et l'adoption des voitures hybrides, actuellement, c'est qu'elles sont coûteuses à l'achat, à l'usage — puisqu'il faut remplacer la batterie — et à l'élimination, lorsqu'elles arrivent à l'échéance de leur durée de vie. C'est une réalité amplement démontrée, y compris par des témoignages présentés à ce comité, surtout par des exploitants de flotte de véhicules.
Les volants d'inertie sont beaucoup moins coûteux à fabriquer, ce qui réduit le prix d'achat du véhicule, et il n'est pas nécessaire de les changer, car ils durent aussi longtemps que le véhicule, ce qui en réduit les frais de fonctionnement.
Enfin, il n'y a aucun problème d'élimination à l'échéance de la durée de vie, car le volant d'inertie, qui est fait d'acier, est entièrement recyclable, ce qui transforme en profit le coût en fin de vie et évite les torts que causent à l'environnement les métaux lourds que contiennent les batteries chimiques.
Seulement sur le territoire visé par l'ALENA, on compte environ 100 000 autobus urbains qui devraient être hybrides, mais ne le sont pas. Chaque année, 70 millions de véhicules utilitaires légers sont produits, et 75 p. 100 d'entre eux, de par leur mode de conduite, devraient être hybrides; pourtant, le taux d'adoption de l'hybride n'est que d'un maigre 3,7 p. 100. Après 20 ans de recherche et des subventions à raison de centaines de milliards de dollars versées à l'industrie dans le monde entier, c'est un triste bilan.
Comme vous le constatez, les batteries chimiques ne sont pas la solution; elles sont, au contraire, la source du problème. La hausse du coût du carburant et des frais de fonctionnement justifie amplement un passage à l'hybride que les batteries chimiques entravent. Autrement dit, la batterie chimique est une solution du siècle dernier à un problème survenu au milieu de la décennie. Il faut régler le problème dès maintenant, et nous estimons que les volants d'inertie peuvent constituer la solution.
Le volant d'inertie présente encore bien d'autres avantages majeurs pour les exploitants de flotte de véhicules, mais je n'ai malheureusement pas le temps, aujourd'hui, de les aborder dans mes remarques préliminaires. Je suis toutefois prêt à vous fournir toute l'information requise, conformément au protocole du comité.
Pour ce qui est des obstacles généraux ainsi que de l'adaptation et de l'essor de notre dispositif, nous sommes d'avis qu'ils sont les mêmes que pour toute autre technologie en développement et en voie d'être commercialisée, c'est-à-dire qu'il faut lutter contre les idées préconçues et la pensée linéaire.
Les fabricants d'automobiles, les gouvernements, les investisseurs et les chercheurs ont tous adhéré à la notion voulant que les batteries chimiques constituent la solution. Ils tendent à se dire que si telle batterie ne fonctionne pas, il faut en essayer une autre. Pour moi, le phénomène est le même qu'au moment de la bulle technologique: des gens par ailleurs très intelligents sont si campés sur une position qu'ils sont incapables de concevoir qu'en réalité, ce n'est dans l'ensemble que de la bouillie pour les chats.
En toute franchise, notre expérience avec le gouvernement est très positive. Nous n'avons que deux recommandations thématiques générales à formuler. J'ai fourni de plus amples renseignements à ce sujet dans mon mémoire.
Primo, le principal problème au Canada en est un d'investissement dans la technologie, car les capitaux privés ne suffisent tout simplement pas à la tâche. Le gouvernement a fait des pieds et des mains pour combler cette lacune, alors nous n'avons tiré aucune conclusion sur la nécessité d'en faire davantage ou sur le fait que les investisseurs privés se lavent les mains de la situation et sont heureux de laisser l'État prendre tous les risques pour n'entrer en jeu que lorsque ceux-ci sont atténués. Nous serions toutefois favorables au maintien de politiques gouvernementales destinées à simplifier et à favoriser l'injection de capital-risque dans les technologies en cours de conception. C'est absolument essentiel.
Secundo, le gouvernement dispose d'excellents programmes et saisit l'importance des démarches qui séparent la recherche-développement de la commercialisation. Ces efforts sont d'un secours certain, mais l'administration du programme pose problème. Je ne parle pas du processus, car toute entreprise devrait pouvoir soutenir la rigueur d'un processus de la diligence raisonnable, mais bien de l'absence de synchronisme entre le créneau commercial et les besoins en capitaux d'une entreprise. En cas d'examen en vue d'obtenir des capitaux privés, il faut habituellement de 30 à 90 jours pour suivre le processus de diligence raisonnable et en arriver à la liste des modalités de financement. Le gouvernement, lui, peut mettre de 6 à 12 mois, voire plus, selon le programme. Pour une entreprise en démarrage dotée de technologies prêtes à commercialiser, c'est tout un défi. Il serait souhaitable que les politiques collent davantage au calendrier d'obtention de capitaux.
En conclusion, nous demandons au comité d'être attentif au fait qu'il existe une multitude de solutions aux problèmes de transport et de ne pas se laisser obnubiler par les discours ou les projets technologiques fétiches. Nous sommes convaincus que les systèmes de stockage d'énergie dans des volants d'inertie seront au coeur de la conversion du parc automobile à l'hybride des décennies durant. Cela dit, nous n'avons pas la prétention de croire qu'il s'agit d'une solution miracle. Les volants d'inertie ne seront qu'un des nombreux dispositifs novateurs qui seront intégrés aux véhicules afin de répondre aux besoins économiques, opérationnels et environnementaux de toutes les parties en cause.
Au nom de Blueprint Energy, je vous remercie de votre excellent travail et de votre volonté de trouver des solutions concrètes pour l'industrie du transport.
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Merci de m'avoir invité à prendre la parole ici aujourd'hui.
Après avoir obtenu un diplôme en génie de l'Université de Waterloo, j'ai passé les 25 dernières années à travailler à la fabrication de systèmes électroniques pour automobiles et à la mise au point de nouvelles technologies pour diverses grandes sociétés et petites entreprises toute jeunes au Canada. J'ai travaillé au démarrage d'entreprises, en recherche et développement, à la conception de produits et dans des usines de fabrication à grande échelle de produits électroniques. J'ai en outre participé à de multiples collaborations internationales et partenariats technologiques dans le monde.
Je fais aussi maintenant partie du conseil d'administration de l'Association canadienne des fabricants de pièces d'automobile. J'y suis arrivé il y a plus d'un an, quand l'association a commencé à se rendre compte que l'électronique prenait rapidement plus de place dans le domaine de l'automobile. En effet, elle représente environ 30 p. 100 des systèmes des véhicules et devrait atteindre 50 p. 100. L'association est surtout représentée par des entreprises de ferraille et de plastique. Si le pays ne s'engage pas dans la voie de l'électronique, il perdra la part de 17 p. 100 de la construction des véhicules qui lui revient en ce moment et qui représente presque nos achats de véhicules. Nous perdrons du terrain dans l'industrie mondiale des pièces d'automobile.
Quand j'ai accepté mon poste au sein du conseil d'administration, on m'a demandé de présider un comité spécial, que nous appelons le groupe de travail sur les voitures branchées et qui a pour but de travailler avec le gouvernement, le milieu universitaire et l'industrie à la recherche de solutions favorables à la croissance dans le domaine de l'électronique de pointe appliquée à l'automobile au Canada.
L'électronique appliquée à l'automobile a énormément changé en 25 ans. Il y a 25 ans, elle ne se rapportait guère qu'aux radios, lesquelles étaient normalement construites dans des usines qui devaient se conformer aux exigences des fabricants d'équipement d'origine. La situation n'est plus la même. L'électronique appliquée à l'automobile est une entreprise qui croît rapidement et qui est hautement concurrentielle sur le marché international.
L'électronique prend beaucoup plus de place dans nos voitures. Bien des gens ne se rendent pas compte que même les systèmes mécaniques sont commandés par des systèmes électroniques. Il s'est ainsi constitué une excellente base qui soutiendra une croissance extraordinaire de l'électronique dans l'industrie automobile au cours des prochaines décennies.
J'aimerais parler aujourd'hui de deux secteurs technologiques de pointe où le Canada peut jouer un rôle de premier plan. C'est maintenant qu'il faut passer à l'action.
Le premier domaine est celui de l'infodivertissement et de la télématique ou, comme on l'appelle souvent, de la voiture branchée. J'imagine que vous avez tous vu les systèmes de navigation qui sont apparus il y a une dizaine d'années. Nous avons assisté récemment à l'arrivée d'OnStar, de Bluetooth et du système SYNC de Ford. Le contenu de ces composants est très important. Parfois, les composants les plus coûteux d'une automobile sont ces systèmes électroniques.
Je ne me soucie pas trop des personnes qui veulent lire leurs courriels ou voir les cotes de la Bourse. Ce qui importe davantage, c'est que ces systèmes commencent à pouvoir indiquer où l'on se trouve. Ils aident les gens à naviguer. Ils évitent la congestion, ce qui contribue à la réduction des accidents et à l'économie de carburant. Et ils vont jouer un rôle important dans l'efficacité future de nos routes, car ils commencent à interagir de plus en plus avec l'infrastructure du réseau routier et avec les véhicules. Les véhicules vont communiquer entre eux et parler aux intersections à des fréquences données. Ce sera une véritable révolution.
D'après ce que j'ai entendu à diverses conférences auxquelles j'ai assisté, les réseaux routiers à l'échelle mondiale, en particulier dans les secteurs urbains, sont plus gros que jamais. La demande continuera en ce qui concerne la mobilité des personnes. Certaines de ces technologies de pointe nous permettront de conduire plus de gens efficacement et en toute sécurité dans les couloirs de l'avenir.
L'autre domaine dont j'aimerais parler concerne la sécurité, la réduction des collisions et les véhicules autonomes. Les avancées sont très rapides dans ces domaines. Ces dernières années, nous avons vu apparaître les coussins gonflables, les ceintures de sécurité, de nouveaux capteurs de zone d'impact, les systèmes de détection d'intrusion et des cotes de sécurité cinq étoiles. Tout cela a eu une énorme incidence sur la sécurité, et la réduction des accidents qui en a découlé a eu sur la société des retombées bénéfiques considérables.
Toutefois, le véhicule le plus sécuritaire est celui qui n'a pas d'accident, et c'est ce à quoi veulent arriver l'industrie automobile et certains organismes de réglementation.
La NHTSA envisage une nouvelle cote cinq étoiles pour promouvoir cette façon de penser chez les fabricants d'équipement et pour stimuler la concurrence et le progrès sur le plan de la réduction des collisions.
Nous allons commencer à voir des technologies comme la détection de l'angle mort, les radars et les dispositifs anticapotage. Certains de ces dispositifs reçoivent des étoiles indiquant que le véhicule qui en est équipé n'aura pas d'accident. On aura un champ de vision de 360 degrés et des systèmes de détection autour du véhicule.
Les fabricants d'équipement sont en train de travailler à la mise au point de ces technologies. Par exemple, on verra pour commencer des systèmes d'alerte munis de dispositifs de détection de l'angle mort. Un point sera apposé sur le rétroviseur.
Ces systèmes avancés enlèvent de plus en plus le contrôle au conducteur, et je crois que la tendance va se maintenir.
Le moteur, le groupe motopropulseur, la suspension, les freins et la direction sont déjà contrôlés électroniquement. Les voitures peuvent se stationner toute seules en détectant un espace de stationnement. Nous pouvons d'ores et déjà nous procurer des voitures qui ne nous laisseront pas foncer sur un mur même si nous le voulons.
Vous ne vous rendez peut-être pas compte que certains systèmes autonomes vous enlèvent déjà un certain contrôle. Vous ne demandez pas au système de freinage antiblocage d'entrer en action; il le fait quand il sait qu'il doit le faire. Quant au système de contrôle de stabilité avancé, quand vous perdez complètement la maîtrise de votre voiture, il actionne les freins, ajuste les suspensions et vous ramène sur la route en une seconde. En somme, il enlève au conducteur le contrôle de la voiture pour empêcher les accidents.
Et ce n'est qu'un début.
Par ailleurs, les normes relatives à l'économie de carburant seront de plus en plus élevées. J'accompagnais l'autre jour mon fils — qui cherchait une voiture — et nous examinions une nouvelle Honda. J'ai touché les panneaux de carrosserie: ils étaient si minces qu'on pouvait les enfoncer avec le doigt. Ce n'est pas fini. Les voitures doivent être plus légères pour qu'on puisse les améliorer. La diminution des risques de collision et les technologies de pointe seront essentielles à la sécurité des prochaines générations de véhicules et à la protection des conducteurs et des passagers.
Nous assistons également à une collaboration entre les fabricants de systèmes autonomes et de sécurité avancés et les fabricants de véhicules branchés. Ils commencent à travailler de concert.
Je ne sais pas quand — en ce qui me concerne, le plus tôt sera le mieux —nous pourrons nous rattacher à un peloton de véhicules sur la route. Je me rends au moins une fois par semaine à Detroit en voiture, et j'ai bien hâte de pouvoir me rattacher à un peloton pour m'occuper de mes courriels et m'en détacher à Windsor.
On travaille déjà à ces technologies dans les universités canadiennes et ailleurs, et je pense que c'est ce vers quoi on s'achemine.
On y est déjà dans les domaines de l'agriculture, de la construction et de l'exploitation minière. Pour des raisons de sécurité et d'efficacité, on a retiré les opérateurs de l'équipement minier et de la machinerie agricole. D'ailleurs, je me rends demain en Californie pour rencontrer un groupe qui s'intéresse au contrôle autonome des véhicules agricoles.
Il se passe bien des choses. Nous connaissons une période de croissance fulgurante, et il faut se demander comment le Canada peut y jouer un rôle. En fait, les technologies de base sont devenues au fil des ans l'une des forces du Canada dans d'autres industries et d'autres domaines de la recherche et du développement. Nous avons d'excellents antécédents dans les domaines de la technologie sans fil et des télécommunications. En ce qui concerne le véhicule branché, certaines technologies fort complexes nécessaires dès maintenant viendront de ces secteurs.
Les voitures sont déjà munies de GPS et de cellulaire, vous le savez, mais un autre système de fréquence radioélectrique gère le porte-clés et un autre encore surveille la pression des pneus. Des radios CDCD permettront aux voitures de communiquer entre elles et de parler à l'infrastructure. Ces systèmes de télécommunication sans fil très complexes présentent des problèmes à grande échelle qu'il faudra résoudre. À mon avis, le Canada peut y jouer en rôle en transférant à ce domaine l'expertise technologique qu'il possède dans d'autres secteurs.
De même, pour les contrôles des véhicules autonomes, nous cherchons des dispositifs de détection du côté de l'industrie aérospatiale. Il est question notamment de radars perfectionnés et de capteurs infrarouges à ultrason utilisant la technologie des systèmes microélectromécaniques. Je sais que cette technologie est fort développée au Canada, et il est temps de l'appliquer à l'industrie automobile.
Les constructeurs d'automobiles sont la plupart du temps muets en ce qui concerne leur fournisseurs, mais, de toute ma carrière, je ne les ai jamais vus aussi disposés à parler aux représentants de petites et de grandes entreprises des autres industries afin de trouver les technologies qu'ils cherchent et qu'ils ne trouvent pas chez les fournisseurs habituels de pièces électroniques pour les véhicules. Chez ces derniers, même les plus gros se tournent vers les entreprises aérospatiales et de télécommunication pour en acheter des segments et participer à ce marché en pleine croissance.
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Bonjour, monsieur le président et messieurs et mesdames les membres du comité.
Je vous remercie de me donner l'occasion de m'exprimer devant vous. Notre présentation d'aujourd'hui fait suite à l'exposé demandé et apporte une réponse aux trois questions.
HD-Petroleum est une entreprise qui transforme l'huile à moteur usée en carburant diesel. On a commencé à travailler à cette technologie en 2006, grâce à mon grand-père, qui m'a permis de perfectionner et de commercialiser le processus de raffinage qu'il avait élaboré. Chaque jour, les changements d'huile effectués sur une base industrielle ou commerciale — peut-être même dans la voiture que nous avons utilisée aujourd'hui'hui pour nous rendre au travail — aggravent le problème.
Le diesel que l'entreprise HD-Petroleum produit n'est pas du biodiesel. C'est un pur produit du pétrole. Nous récupérons tout simplement un produit pétrolier dangereux pour le recycler en une source d'énergie verte.
Comment et pourquoi les technologies novatrices en matière de transport sont-elles importantes pour notre entreprise? HD-Petroleum a élaboré une technologie novatrice qui réduit considérablement les dangereuses émissions de soufre comparativement aux procédés actuels de traitement des huiles usées. Notre entreprise, établie au Manitoba, a mis au point et commercialisé une technologie de microraffinage permettant de recycler l'huile usée du carter en un carburant diesel très intéressant pour le transport.
Le procédé que nous avons mis au point permet d'extraire jusqu'à 96 p. 100 du soufre contenu dans l'huile usée et d'en faire passer la teneur de 3 500 à 5 000 parties par million à peu près à moins de 100 parties par million, ce qui correspond aux exigences relatives à la faible teneur en soufre.
Quand le projet a été amorcé, le Canada avait imposé comme norme l'utilisation d'un carburant diesel à faible teneur en soufre. Le Canada et la plupart des pays du monde exigent depuis peu l'utilisation de carburant diesel à très faible teneur en soufre, soit 15 parties ou moins par million. Dans bien des régions du Canada et du monde, l'huile de carter usée qui est recueillie est souvent brûlée pour servir de carburant non raffiné pour les procédés industriels. Les données à ce sujet ne sont pas claires; on peut cependant présumer sans trop de risque d'erreur que des centaines de millions de litres d'huile usée sont brûlés.
Ce que nous savons, cependant, c'est qu'en 2011, le Canada a consommé 1,1 milliard de litres d'huile de graissage, dont environ 196 millions de litres sont actuellement raffinés, le reste étant perdu pour la consommation, brûlé comme carburant non raffiné ou simplement mal éliminé ou entreposé.
En plus de donner de la valeur à une ressource non renouvelable dangereuse qui a déjà été utilisée, la technologie de recyclage de HD-Petroleum réduit considérablement les émissions dangereuses comme celles du soufre et les gaz à effet de serre tout en diminuant les émissions et les coûts liés à la production de carburant à partir du pétrole brut.
Bref, ce procédé de micro-raffinage apporte une solution de rechange au pétrole au lieu de faire du pétrole un élément de la solution. Comme l'huile à moteur usée se retrouve partout au Canada, y compris dans les localités du Nord, nous pouvons offrir une source d'énergie générée localement tout en purifiant une source de contamination générée localement, elle aussi.
La deuxième question porte sur les difficultés auxquelles se heurtent les entrepreneurs ou les usagers de ces technologies.
Même si HD-Petroleum réussit à réduire les émissions de soufre dans une proportion pouvant aller jusqu'à 96 p. 100, ces technologies offrent un marché limité, car le recours au procédé traditionnel d'hydrodésulfuration pour satisfaire aux exigences relatives au carburant diesel à très faible teneur en soufre représente un coût économique prohibitif à microéchelle.
Cette exigence nuit à l'avancement des technologies de réduction du soufre, mais de surcroît, l'huile usée brûlée, qui est très polluante, est la principale source de carburant de nombreuses industries.
Depuis des années, le Canada réduit progressivement les émissions de soufre, et avec raison, car celles-ci sont extrêmement nocives pour la santé et l'environnement. Cependant, les règlements relatifs au carburant n'ont pas, et ne pouvaient d'ailleurs pas, considérer les huiles usées comme une source de carburant industriel, lequel contient une concentration de soufre extrêmement élevée, comme je l'ai signalé plus tôt.
En outre, il n'existait pas jusqu'à maintenant, à l'échelle régionale, de technologie économique permettant de gérer l'huile usée et son recyclage. Aujourd'hui, HD-Petroleum possède une technologie pouvant réduire considérablement les émissions globales de soufre découlant de l'usage actuel d'huile usée, et l'on s'attend à ce qu'au fil du temps, d'autres inventeurs, innovateurs et entrepreneurs continuent de découvrir des technologies dans ce domaine.
Cependant, le règlement actuel, selon lequel le carburant diesel doit contenir moins de 15 parties de soufre par million, constitue un obstacle considérable au marché pour ces technologies.
Je vais prendre quelques instants pour résumer notre réponse à la deuxième question. Il y a sans aucun doute dans cette salle des gens qui sont très intelligents, et il y a les autres, le reste d'entre nous. Nous n'avons qu'à nous remémorer l'époque où nous étions en 11e année et rapportions notre bulletin à la maison. Ce ne sont certainement pas toutes les personnes ici présentes qui avaient une note de 100 p. 100. Cela dit, je n'ai qu'à penser à quel point mes parents auraient été fiers que je rapporte un bulletin avec une note de 96 p. 100. En toute honnêteté, ils auraient été très surpris. Je ne rapportais pas des bulletins affichant des 96 p. 100.
Ce que nous proposons aujourd'hui, ce que nous avons en ce moment, c'est une solution qui permet de résoudre 96 p. 100 du problème. Nous en arriverons à 100 p. 100. Cette amélioration viendra. Nous avons tout simplement besoin que l'on appuie cette technologie verte et innovatrice pour pouvoir poursuivre dans cette voie sur le plan économique.
En résumé, nous avons atteint la barre des 96 p. 100. L'incidence sur les coûts nets est nulle. Nous n'attendons rien du gouvernement du point de vue des intrants et des extrants. Nous créons un processus de microraffinage dans la collectivité où la matière dangereuse est produite, éliminant ainsi la nécessité d'importer une partie du diesel dans cette collectivité.
Pour ce qui est de la troisième question, qui porte sur les enjeux que nous aimerions que le Comité permanent des transports examine, nous recommandons que dans le cas des technologies de recyclage associées aux déchets de plastique issus du pétrole ou aux huiles usées, la conversion à un carburant de transport pouvant être commercialisé, comme le diesel, devrait être autorisée afin d'obtenir la désignation « à basse teneur en soufre », qui est moins contraignante, au lieu de la désignation « à très faible teneur en soufre », quand dans l'ensemble, la réduction des émissions nettes est importante. Cette recommandation est conforme aux objectifs du règlement sur le soufre dans le carburant, qui visent à réduire les émissions du Canada.
Nous reconnaissons que le développement technologique est un processus qui ne cesse d'évoluer et qu'il est impossible de le prévoir en apportant des changements précis aux politiques. Par conséquent, nous croyons que la meilleure façon de faire connaître les technologies qui donnent lieu à une réduction nette des émissions de soufre aux responsables de l'élaboration de politiques, c'est d'étudier ces technologies individuellement, dans le cadre d'un processus d'exemption, par l'entremise de l'organisme de réglementation appropriée. Cette approche permettra de surmonter les obstacles existants, sans qu'il y ait des répercussions négatives sur ceux qui utilisent déjà la technologie au sein de l'industrie et qui dépendent en ce moment de la combustion d'huile à moteur usée non raffinée et non traitée.
Le Canada dont nous sommes si fiers est un très vaste pays, et l'industrie des transports produit une énorme quantité d'huile à moteur usée. Nous ne vivons pas sur une petite île. Nous ne sommes pas un pays d'Europe dont les villes sont assez rapprochées. Pour amener un produit d'un port intérieur à un port côtier, aux gens qui en ont besoin, il faut un réseau de transport extraordinaire. Cette activité essentielle au fonctionnement de notre société est l'une des plus importantes sources d'huile à moteur usée. La société HD-Petroleum est persuadée qu'il est tout à fait possible de faire progresser les technologies vertes si le soutien réglementaire voulu est accordé, comme nous l'avons demandé.
Je vous remercie de l'attention que vous accordez à cette question.
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Oui, excellente question.
En tant que facilitateur, on exerce toute la diligence requise si on investit dans le projet. On veut qu'il fonctionne, au lieu de se dire qu'on va passer à autre chose s'il échoue. Il faut investir dans le projet.
Je dois mentionner deux points.
Tout d'abord, il y a un manque à gagner si on facilite les investissements auprès d'investisseurs canadiens. En moyenne, les fonds de capital-investissement ou de capital de risque au Canada s'élèvent à environ 400 millions de dollars, par rapport à 7 milliards de dollars aux États-Unis.
Qu'on le veuille ou non, c'est un inconvénient. Il y a une aversion pour le risque, car on ne peut pas se permettre de prendre de mauvaises décisions.
Concernant les politiques, on ne règle pas tous les problèmes parce qu'on permet seulement aux entités étrangères d'investir dans la R. et D., qu'elles ne peuvent pas prendre le contrôle de l'entreprise et que la PI reste au Canada.
Au bout du compte, les capitaux sont le moteur des projets, qu'ils soient investis par l'industrie, les entités étrangères ou le gouvernement. Ils sont quand même nécessaires.
La méthode la plus efficiente de faire avancer le projet, c'est de trouver l'investisseur qui est directement lié à l'entreprise. Il faut éliminer les obstacles et les fardeaux administratifs et établir une relation pour obtenir des résultats comme Silicon Valley.
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Merci, monsieur le président.
Ce matin, on a déposé une motion et tous ont pu en faire la lecture. Je prendrai seulement quelques minutes pour en discuter.
Au printemps dernier, j'avais déjà eu un petit soupçon en lisant un communiqué de presse émis par la société VIA Rail où il était question de la modernisation des services à VIA Rail. Cela avait sonné une cloche relativement à la modernisation et à la réingénierie. Habituellement, si mon expérience est juste, cela n'a jamais entraîné de succès extraordinaires.
Toutefois, je me disais qu'il fallait donner la chance au coureur puisque, dans le communiqué de presse, on était, me semble-t-il, on ne peut plus clair. On annonçait qu'il y aurait des réductions de services. Du même souffle, on annonçait aussi qu'il allait y avoir des embellies dans les services de VIA Rail et que, sur certains tronçons, on pourrait, par exemple, prévoir une plus grande flexibilité au chapitre des horaires et un plus grand nombre de départs et d'arrivées.
Depuis le dépôt de ce communiqué de presse, on constate que la modernisation des services à VIA Rail semble se concentrer sur des compressions dans les services, dans les liaisons et, maintenant, dans les tronçons, ce qui a des effets absolument catastrophiques, entre autres sur l'économie d'un certain nombre de régions de l'est du Québec, mais aussi pour le tronçon qui relie le Nouveau-Brunswick.
J'avoue que j'ai peine à comprendre cette philosophie de modernisation. Je ne voudrais pas être sarcastique, en pensant qu'il y a seulement des compressions. Voilà pourquoi, par l'entremise de cette motion, il serait intéressant de pouvoir discuter avec les représentants de VIA Rail pour voir comment ils entrevoient le développement du transport ferroviaire de passagers dans les prochaines années en tant qu'outil et moteur de développement économique pour les régions canadiennes?
On le sait, ce pays s'est construit autour du chemin de fer et je ne pense pas que le temps soit venu, particulièrement à un moment où les préoccupations environnementales sont majeures, de se départir du service de lignes ferroviaires. Or, il y a quand même des craintes sur le plan du transport de passagers.
C'est donc ce que dit la motion. On aimerait bien pouvoir faire une brève étude, rencontrer les autorités et pouvoir échanger avec elles sur leur vision d'avenir relativement aux services offerts par VIA Rail.
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Merci, monsieur le président.
Nous en sommes à la troisième série de réductions importantes chez VIA, depuis sa création en 1977. Les réductions actuelles auront pour effet de diminuer la fréquence entre Halifax, Moncton, Miramichi et Montréal; entre Montréal et Ottawa; entre Toronto et Niagara Falls; entre Toronto, Stratford, London et Sarnia; entre Toronto, Brantford, London et Windsor; et entre Toronto, Winnipeg, Edmonton et Vancouver.
VIA prétend que c'est de la modernisation et qu'il s'agit de mesures visant à mieux répondre à la demande de la clientèle. Ce n'est pas très logique. Ce n'est pas en éliminant des services et en repoussant les clients qu'on répond à la demande.
Cela laisse particulièrement perplexe, compte tenu de l'expansion stratégique qui a cours au sein des entreprises de transport des voyageurs par chemin de fer d'autres pays du monde. Le Canada adopte une position diamétralement opposée à ce qui se passe même chez nos voisins du sud, aux États-Unis, où l'expansion du transport ferroviaire se fait très rapidement. Ici, nous réduisons le service.
VIA prétend que cela n'a rien à voir avec les réductions de leurs budgets. En réalité, le budget a été réduit de 6,5 millions de dollars cette année, et il y aura deux autres réductions: l'une de 15,1 millions en 2013, et l'autre, de 19,6 millions en 2014. On peut s'attendre à ce que ces réductions se traduisent par d'autres diminutions encore plus radicales des services.
Selon des sources au sein de l'organisation, les services entre Toronto et Niagara Falls, entre Toronto et Sarnia et entre Montréal, Gaspé et Victoria-Courtenay seront entièrement éliminés. L'avenir des deux trains transcontinentaux qui restent, à l'est et à l'ouest, n'est pas assuré, semble-t-il.
Transports Canada mène actuellement une étude interne très critique sur l'avenir de VIA, mais on ne demande pas au public de participer à ce projet qui déterminera le sort de VIA. Le comité sur les transports non plus, n'est pas invité à participer à ce projet.
Ces réductions suivent des dépenses de 923 millions de dollars réalisées tout récemment pour le renouvellement du matériel de VIA. Il n'est pas logique de renouveler un réseau de transport pour ensuite l'amputer de nombreux services.
Selon VIA, des trains seront ajoutés dans le triangle Toronto-Montréal à un moment qu'il reste à déterminer. Cependant, si le réseau ferroviaire national se limite à Toronto, Ottawa et Montréal, qu'est-ce qui en justifie l'existence? Pourquoi faisons-nous cela? Et pourquoi consacrer 923 millions de dollars au matériel si nous allons finir sans réseau de transport ferroviaire.
Les Canadiens veulent un réseau de transport ferroviaire. Ils veulent avoir accès à un réseau de transport écologique. Le train est notre seul réseau de transport écologique, et bien d'autres pays investissent dans ce genre de choses.
Le programme d'investissement de VIA s'est heurté à de graves problèmes allant de l'insolvabilité de l'une des entreprises ayant obtenu le contrat de reconstruction de l'essentiel de son matériel roulant aux dépassements de coûts, en passant par les demandes d'une société de transport ferroviaire de marchandises qui voulait qu'on investisse davantage dans ses lignes de chemin de fer, aspect que le budget initial de VIA ne tenait pas en compte.
Il semble que VIA soit constamment au service des sociétés de transport ferroviaire de marchandises, lesquelles sont les propriétaires de l'infrastructure. Le transport des voyageurs par chemin de fer vient après, alors qu'il ne devrait pas en être ainsi.
Les réductions n'amélioreront pas le service de VIA, non plus qu'elles en amélioreront le rendement financier. D'autres sociétés de transport de voyageurs par chemin de fer ont démontré que la diminution de la fréquence des trains ne paie pas, au contraire.
Amtrak en est le meilleur exemple. Les études que cette société quasi publique a réalisées lui ont permis de conclure qu'il est en réalité coûteux de diminuer le service, parce qu'il faut de toute façon un délai d'un à deux jours pour le retour des employés et du matériel. Pendant cette période, les employés sont rémunérés pour la durée du déplacement hors résidence, sans qu'il se vende plus de billets. Amtrak augmente en ce moment son service.
Il est décourageant d'entendre le président de VIA, Marc Laliberté, dire que les trains de voyageurs ne sont pas une solution logique pour les déplacements de 800 kilomètres ou plus. On n'a qu'à jeter un rapide coup d'oeil sur les cartes et les horaires des réseaux de voyageurs par chemin de fer d'autres régions du monde pour constater que c'est faux. Aux États-Unis et en Europe, des trains modernes et efficaces suivent de très nombreux itinéraires d'au moins 1 000 kilomètres.
Pour soutenir la concurrence mondiale, nous devons améliorer nos services aux voyageurs. Nous ne soutenons pas la concurrence mondiale en les éliminant. Restructurer, moderniser et renouveler, c'est offrir plus de services, et non le contraire. La fréquence est la meilleure façon de mettre en valeur les services ferroviaires. Sans cela, moins de gens les utiliseront.