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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité.
Je présenterai environ la moitié de l'exposé, puis Fiona Cook prendra le relais. Elle est directrice des Affaires économiques et commerciales et s'occupe de ce dossier depuis trop longtemps.
L'association représente 45 entreprises qui fabriquent des produits chimiques au Canada. Il s'agit d'une industrie de 47 milliards de dollars. Nous sommes ici aujourd'hui parce que cette question est d'une grande importance pour nous: en effet, 80 p. 100 de nos produits sont expédiés par nos deux excellentes sociétés ferroviaires, le CP et le CN. D'où notre immense intérêt pour le projet de loi. Nous faisons également partie de la Coalition des expéditeurs par rail depuis sept ans.
Pourquoi le transport ferroviaire est-il aussi important pour notre industrie? Au cours d'une réunion que nous avons eue dernièrement avec des députés fédéraux, l'un de nos membres, un grand fabricant de produits pétrochimiques, parlait des investissements, de la croissance et de la création d'emplois au pays. Essentiellement, il a expliqué que seulement deux choses influent sur un investissement majeur dans l'industrie: l'accès à une charge d'alimentation — à savoir, dans notre cas, à des liquides du gaz naturel — et l'accès à des services de transport ferroviaire offerts à un prix concurrentiel, car la plupart de nos produits sont expédiés vers les États-Unis sur de très longues distances. S'il est impossible de les expédier rapidement et à un bon prix partout au Canada et vers les États-Unis, nous ne pourrons pas assurer la rentabilité de nos usines. Il s'agit donc d'un aspect vraiment important pour notre industrie.
Nos membres apprécient le fait que le Canada compte deux grandes et très bonnes sociétés ferroviaires nord-américaines. Ils sont reconnaissants des efforts qui ont été déployés pour améliorer les services offerts par ces transporteurs ferroviaires. C'est quelque chose qui nous tient beaucoup à coeur, et c'est la raison pour laquelle nous appuyons le projet de loi.
Nous sommes toutefois convaincus qu'un bon partenariat entre les sociétés ferroviaires, notre industrie et les expéditeurs ne peut exister sans des ententes de service claires et réciproques, où les deux parties travaillent ensemble pour obtenir le meilleur rendement possible. Nous ne voulons pas vraiment d'un système fortement réglementé ni d'un système qui se traduirait par un recours incessant au mécanisme d'appel.
Les membres de l'association sont d'avis que le projet de loi marque une étape importante vers l'adoption de ce genre d'ententes de service — chose que nous souhaitons depuis longtemps —, et nous croyons que le projet de loi donnera aux entreprises de notre industrie des assises plus solides qui faciliteront leur travail avec les sociétés ferroviaires, dont la position de force sur le marché n'est pas toujours compatible avec une économie pleinement concurrentielle.
Nous sommes aussi persuadés qu'un projet de loi bien ficelé contribuera à améliorer les relations entre les sociétés ferroviaires et leurs clients, comme les membres de notre industrie. L'association appuie le projet de loi, mais elle estime aussi que des amendements s'imposent si nous voulons changer réellement le cours des choses et réussir à conclure des ententes de service viables. De fait, nous croyons que, sans une définition plus claire de ce qu'est une entente de service, ce concept risque fort de semer la confusion chez les entreprises et les sociétés ferroviaires, qui finiront par interjeter appel sur appel, et cela ne serait dans l'intérêt ni des entreprises ni des sociétés ferroviaires.
En conclusion, nous appuyons le projet de loi, mais nous croyons que le gouvernement pourrait le rendre plus adéquat en y apportant de modestes amendements qui permettraient de mieux définir le concept d'entente de service et qui, en retour, aideront le gouvernement et le Parlement à obtenir les résultats escomptés.
Fiona Cook vous donnera quelques exemples d'amendements que nous jugeons pertinents.
Comme vous l'avez remarqué, nous cherchons avant tout à établir un partenariat plus fructueux entre les sociétés ferroviaires et leurs clients. La collaboration étroite de nos membres et des transporteurs ferroviaires du Canada est non seulement essentielle au maintien de notre compétitivité sur les marchés internationaux, mais elle est aussi cruciale pour favoriser les investissements, la création d'emplois et la croissance de notre industrie au Canada.
Il faut intensifier les discussions et la planification en ce qui a trait à la situation de l'offre et de la demande des services ferroviaires. L'association croit que les quelques amendements clés que nous proposons aujourd'hui permettront de renforcer les liens entre les parties.
J'étais ici mardi, et je crois savoir que les membres du comité ont reçu des copies de la liste d'amendements suggérés par la Coalition des expéditeurs par rail et dont nous sommes en faveur.
Au bout du compte, le projet de loi atteindra ses objectifs si l'arbitrage n'est utilisé qu'en dernier recours. Nous en sommes convaincus. Nous croyons que deux amendements sont nécessaires pour établir les conditions propices à la réussite du projet de loi, et mes commentaires porteront sur les deux amendements en question.
Le premier amendement, qui définit les éléments essentiels qui doivent être abordés dans le cadre de négociations, est fondamental si on veut se conformer à l'esprit du projet de loi. Comme le savent les députés, le comité d'examen a précisé, dans son rapport, que ce type de cadre était une condition préalable à l'amélioration des relations commerciales, et, franchement, nous sommes un peu surpris de voir que les éléments de base d'une entente de service ne sont pas définis dans le projet loi.
Il faut absolument apporter cette modification pour respecter l'intention derrière le projet de loi et faire en sorte qu'il puisse servir de mesure de soutien efficace. Sans une définition claire de ces éléments, les deux parties seront incapables de cerner les problèmes et de trouver des solutions viables. En revanche, si les parties parviennent à s'entendre sur les différentes modalités, cela donnera lieu à une hausse du nombre d'accords commerciaux et à une baisse du nombre de recours devant l'office, et je crois que c'est ce que nous voulons tous. Je le répète: il est essentiel de définir les éléments cadres des négociations pour que celles-ci aboutissent à des partenariats et à des accords commerciaux satisfaisants pour les deux parties, et ce sont là les résultats escomptés.
Ensuite, toujours dans le but de favoriser une meilleure collaboration et un plus grand nombre d'ententes commerciales, nous croyons qu'il faut supprimer le terme « exploitation », comme il est proposé dans le deuxième amendement, sinon, on restreint la portée des négociations et on se retrouve avec des demi-mesures et des ententes inefficaces qui ne contiennent pas les clauses habituelles, comme celles liées au règlement des différends — qui est un aspect très important — et à la force majeure, qui figurent pourtant dans la plupart des ententes commerciales.
Le retrait du terme « exploitation » permettra d'élargir la portée des négociations entre les sociétés ferroviaires et leurs clients, ce qui ne manquera pas de rendre les ententes plus fonctionnelles. En outre, comme les parties pourront régler certains différends au moyen de mécanismes de règlement des différends normalisés et prédéterminés, elles n'auront pas besoin de s'adresser aussi souvent à l'arbitre ou aux tribunaux, et, encore une fois, cela se traduira par un plus grand nombre d'ententes commerciales et un moins grand recours à l'office.
En résumé, comme Richard l'a mentionné tout à l'heure, nous sommes emballés par le projet de loi. Il est l'aboutissement de nombreuses années de travail acharné, mais il faut lui apporter quelques modifications pour en accroître l'efficacité.
Même si le projet de loi est amendé, permettra-t-il de régler tous les problèmes auxquels font face les expéditeurs et les transporteurs ferroviaires? Non. Est-ce qu'il permet d'éliminer toutes les lacunes que nous avons relevées dans le cadre du processus d'examen des services ferroviaires? Non. En ce qui concerne plus particulièrement notre industrie, le projet de loi n'aborde pas les exigences et les engagements relatifs aux services transfrontaliers. Or, il s'agit d'un aspect important pour notre industrie, car 80 p. 100 de nos produits sont expédiés vers les États-Unis.
Toutefois, cela dit, nous espérons que, grâce aux amendements qui ont été proposés, le projet de loi apportera l'équilibre nécessaire pour que nous puissions mener à bien notre travail avec nos partenaires du transport ferroviaire et élaborer des ententes de niveau de service qui tiennent compte de toutes les modalités des services que doivent offrir les transporteurs ferroviaires à leurs clients, peu importe les frontières, comme nous pouvons le voir dans les secteurs du transport maritime, aérien et terrestre.
L'adoption du projet de loi est un premier pas nécessaire vers une meilleure compréhension et un partenariat plus harmonieux entre les sociétés ferroviaires canadiennes et la multitude d'industries qui fournissent des aliments, des produits et des emplois et qui soutiennent les collectivités du pays. Les amendements que nous proposons lui permettront de donner les résultats escomptés. Au bout du compte, il s'agit de travailler tous ensemble.
Merci.
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Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité et distingués invités.
Je suis Pierre Gratton, président et chef de la direction de l'Association minière du Canada. L'AMC est le porte-parole national de l'industrie canadienne de l'exploitation minière et de la transformation des minéraux. Elle représente les gros expéditeurs — comme Teck, de loin le plus gros client du CP — et les petits expéditeurs aussi.
Je suis accompagné de François Tougas, notre conseiller en la matière. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui pour vous faire part de notre point de vue sur cet important projet de loi.
En 2011, l'industrie minière a contribué pour 35,6 milliards de dollars au PIB du Canada, a employé 320 000 travailleurs, a versé 9 milliards de dollars en redevances et impôts aux gouvernements fédéral et provinciaux et comptait pour 23 p. 100 de la valeur totale des exportations. J'ajouterais que nos exportations ont atteint un sommet sans précédent en 2011, année la plus récente pour laquelle nous avons les chiffres.
Présente du nord au sud et d'est en ouest, l'industrie joue un rôle très important dans les collectivités éloignées et génère de la richesse dans les grandes villes du pays, notamment Toronto, Vancouver, Montréal, Edmonton, Calgary et Saskatoon, chacune d'entre elles servant de centre d'excellence minière à l'échelle mondiale pour différents types d'exploitation minière.
À plus long terme, les projets miniers proposés, prévus et en cours au Canada représentent des investissements de plus de 140 milliards de dollars au cours des 5 à 10 prochaines années. Partout au pays, de grands projets voient le jour dans des secteurs comme les sables bitumineux, le charbon, le cuivre, l'or, le fer et les diamants, sans compter les investissements importants qui sont faits dans les secteurs de l'environnement et de la transformation.
Pour contribuer encore davantage à la prospérité du Canada, l'industrie a besoin de l'appui du gouvernement pour satisfaire à la demande prévue dans les années à venir en matière de minéraux canadiens. L'efficience de la chaîne d'approvisionnement logistique est un facteur déterminant dans la contribution de l'industrie à l'économie du pays, et la qualité des services de transport ferroviaire est essentielle à l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement logistique.
L'AMC salue l'initiative du gouvernement de proposer le projet de loi . Toutefois, nous sommes d'avis que, à moins qu'il ne soit amendé, le projet de loi ne permettra pas au gouvernement de remplir sa promesse « d'améliorer l'efficacité, la rentabilité et la fiabilité de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement du transport ferroviaire des marchandises ».
L'industrie minière canadienne est jusqu'à maintenant le client industriel le plus important des sociétés ferroviaires canadiennes. Bon an, mal an, notre industrie compte pour plus de la moitié des recettes totales des transporteurs ferroviaires de marchandises et pour la majeure partie du volume total expédié par ces transporteurs. En 2011, notre industrie représentait 54 p. 100 des recettes des sociétés ferroviaires et 48 p. 100 du volume qu'elles ont expédié. Par conséquent, les lois relatives au transport ont certes une très grande incidence sur l'industrie minière canadienne.
Je vais vous donner un autre exemple, plus précis. Regardons les retombées économiques générées par une société minière et les répercussions de la qualité des services ferroviaires sur le succès de son modèle d'affaires. Disons que cette société minière expédie chaque année vers des installations portuaires 24 millions de tonnes de charbon. À raison de 105 tonnes par wagon, cela équivaut à l'utilisation de 225 000 wagons par année. Comme il y a environ 152 wagons par train, cela correspond à 1 500 trains par année, ou 5 trains par jour. Si le prix de la tonne s'élève à 150 $, on obtient un montant de 15 750 $ par wagon, ou 2,4 millions de dollars par train, soit un total de 12 millions de dollars de charbon expédié chaque jour. Dans ce contexte, on peut constater que les lacunes des services ferroviaires peuvent coûter cher aux sociétés minières et, au bout du compte, à l'ensemble de l'économie canadienne. Il devient alors très difficile d'expédier d'autres types de marchandises si l'industrie minière ne peut pas expédier les siennes.
Ce qui préoccupe le plus les clients des transporteurs ferroviaires, c'est qu'ils ignorent ce qu'ils obtiennent en échange des tarifs qu'ils payent. L'éloignement de nombreuses installations minières fait que les sociétés minières sont souvent captives de l'une des deux sociétés ferroviaires et qu'elles n'ont souvent pas accès à d'autres moyens de transport des marchandises. Cette captivité, qui s'ajoute au pouvoir des transporteurs d'imposer unilatéralement des tarifs, permet à ceux-ci d'augmenter les prix et de réduire la qualité du service sans risquer de perdre leurs clients.
Les expéditeurs s'attendaient à ce que le projet de loi suive les recommandations formulées dans le rapport final du Comité d'examen des services de transport ferroviaire, de façon à ce qu'ils puissent négocier d'égal à égal avec les sociétés ferroviaires. Bien qu'un certain nombre de recommandations figurent dans le projet de loi C-52, ce sont celles qui brillent par leur absence qui donneront le plus de fil à retordre aux expéditeurs.
Actuellement, sous le régime de la Loi sur les transports au Canada, un transporteur ferroviaire n'est pas tenu d'offrir certains éléments de service à un expéditeur, à moins que le transporteur ne choisisse de le faire. De plus, dans les cas où un transporteur choisit d'offrir un élément de service à un expéditeur, il n'est pas obligé d'offrir un certain niveau de service.
Malgré le fait que le comité d'examen a recommandé d'inclure des éléments de service dans les ententes de service et que l'ensemble des expéditeurs ont demandé que ces éléments soient intégrés au projet de loi , le projet de loi est muet sur cet aspect crucial.
En accordant aux expéditeurs le droit prévu par la loi de conclure une entente de service comme le fait le projet de loi , on s'arrête à mi-chemin: on accorde aux expéditeurs un droit au service sans définir ce service. En n'incluant pas les éléments de service dont les expéditeurs ont besoin, le projet de loi C-52 soumet, au mieux, la qualité des services ferroviaires à la discrétion d'un arbitre dans un processus qui, à moins d'être modifié, penchera lourdement en faveur de la société ferroviaire.
Les dispositions de la loi relatives aux niveaux de services ne sont pas assez musclées et précises. Voilà pourquoi elles n'ont pas permis de combler les lacunes de service qui étaient justement à l'origine de l'examen. Étant donné que ces dispositions ne sont pas rectifiées par le projet de loi, nous croyons que les expéditeurs resteront assujettis de manière disproportionnelle et déraisonnable à la domination des sociétés ferroviaires sur le marché et qu'il continuera d'y avoir des problèmes de service.
Dans le cadre des consultations sur le projet de loi, les expéditeurs ont demandé des amendements qui établiraient, d'une part, un niveau de service de base en obligeant les sociétés ferroviaires à offrir certains éléments de service, et, d'autre part, des lignes directrices qui guideraient l'Office des transports du Canada ou un arbitre désigné dans son interprétation du caractère adéquat et de la pertinence du niveau de service offert par une société ferroviaire.
Le projet de loi n'atteint pas ses objectifs parce que ces éléments de service de base n'y figurent pas. Par conséquent, ni l'office ni aucun autre arbitre ne disposent de lignes directrices concernant le caractère adéquat et la pertinence d'un niveau de service donné ou même pour déterminer si un élément de service doit être offert par un transporteur ferroviaire.
Le gouvernement a encore la possibilité de corriger le tir et de réaliser les objectifs du projet de loi en matière de croissance économique, de création d'emplois et d'expansion des débouchés commerciaux. Les amendements que nous proposons correspondent à ceux souhaités par l'ensemble des expéditeurs, comme il a été déterminé en consultation avec la Coalition des expéditeurs par rail. L'AMC appuie les six amendements décrits dans le document remis au comité aujourd'hui, et plus particulièrement les recommandations 1, 2 et 6, comme l'indique notre mémoire.
Le gouvernement a la possibilité de régler la situation. En donnant suite à ces recommandations, il facilitera les négociations commerciales, stimulera les exportations canadiennes et générera des recettes et des emplois partout au pays, sans qu'il en coûte quoi que ce soit. Les sociétés minières veulent pouvoir travailler en partenariat avec les transporteurs ferroviaires qui expédient leurs marchandises. Pour y arriver, il faudra toutefois égaliser les règles du jeu.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur Miller, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je suis président de l'Institut canadien des engrais. Je suis accompagné de Ian MacKay, notre conseiller juridique en matière de transport.
L'ICE représente les principaux fabricants d'engrais à base d'azote, de phosphate, de potasse et de soufre. Nos membres produisent plus de 25 millions de tonnes métriques d'engrais chaque année. Plus de 75 p. 100 de cette production est exportée vers une soixantaine de pays, dont les États-Unis.
Nous sommes une industrie primaire fortement dépendante des transports ferroviaires pour expédier nos marchandises vers les marchés intérieurs et étrangers. Nos clients sont les agriculteurs, et la livraison efficace et en temps opportun de nos engrais est essentielle à l'approvisionnement mondial en aliments.
Je suis heureux de voir mes collègues du secteur ferroviaire parmi nous. Notre partenariat est la clé de voûte de la prospérité des fabricants d'engrais et des sociétés ferroviaires.
La croissance de nos exportations vers les États-Unis et vers d'autres pays est tributaire de la compétitivité de nos membres. Nos membres contribuent à l'essor économique du pays, ayant investi jusqu'à maintenant quelque 15 milliards de dollars et environ 3 milliards de dollars pour accroître, respectivement, la capacité de production d'engrais à base de potasse et d'engrais à base d'azote. Par conséquent, les sociétés ferroviaires devront investir dans de nouvelles infrastructures ferroviaires et s'engager à offrir de meilleurs services à leurs clients.
Nos membres ont investi beaucoup d'argent dans les partenariats de transport qu'ils ont conclus avec les sociétés ferroviaires. L'un de nos membres possède 5 500 wagons. Il s'agit de la deuxième flotte de wagons en importance en Amérique du Nord. D'autres encore ont loué à long terme des dizaines de milliers de wagons pour expédier leur engrais potassique et azoté vers les États-Unis.
Nous participons à des travaux de recherche visant à mettre au point un nouveau type de wagon-citerne qui permettrait de transporter de façon plus sécuritaire l'ammoniac. Nos membres dépensent actuellement des centaines de millions de dollars pour aménager de nouvelles installations portuaires à Vancouver et proposer des projets d'installations à Prince Rupert. Dans leurs usines et leurs exploitations minières, les membres de l'ICE ont aménagé des installations de pointe permettant de charger de 80 à 140 wagons à la fois. Cela représente un train de deux milles et demi de longueur.
Les sociétés ferroviaires n'ont pas toujours tenu leurs engagements en matière de service, et cela n'est pas toujours seulement attribuable au mauvais temps. Bien que nous ayons constaté une nette amélioration du service depuis les problèmes que nous avons connus en 2007 et en 2008, il faut reconnaître que les contraintes de capacité observées dernièrement ne sont aucunement le résultat du ralentissement économique qui se fait sentir. Qu'arrivera-t-il lorsque l'économie se redressera?
Notre industrie investit de façon massive dans la croissance. De 10 à 15 millions de tonnes supplémentaires d'engrais potassique et azoté devront être acheminées à nos clients, et pratiquement 100 p. 100 de cette nouvelle production devra être expédiée par rail.
Aujourd'hui, nos membres veulent obtenir des services modernes qui répondent à leurs besoins particuliers. Plus précisément, ils doivent négocier de nouvelles ententes en ce qui concerne les obligations de service qui vont au-delà de ce que j'appellerais les « services génériques », c'est-à-dire les mêmes services adéquats et convenables offerts à tous aux termes de la Loi sur les transports au Canada. Le fait est que, de nos jours, ces services génériques ne conviennent pas du tout.
Le projet de loi , , encourage l'ICE. Nous félicitons le gouvernement d'avoir présenté cette importante mesure législative. L'ICE estime qu'il s'agit d'une étape cruciale vers un meilleur équilibre commercial entre les transporteurs ferroviaires et leurs clients expéditeurs.
Cela dit, certains aspects du projet de loi préoccupent quelque peu l'ICE. Le projet de loi prévoit certaines mesures pour obliger les transporteurs ferroviaires à négocier des ententes commerciales avec leurs clients et à respecter leurs engagements en matière de service et pour habiliter les arbitres à conclure de telles ententes advenant l'échec des négociations, mais ces mesures ne sont pas assez contraignantes. Nous pouvons les renforcer en veillant à ce que les clients des transporteurs ferroviaires puissent exiger des ententes de service augmentées de dispositions sur le règlement des différends commerciaux.
Nos membres sont convaincus que les processus commerciaux peuvent venir à bout des problèmes de service ferroviaire. L'ICE est un ardent défenseur de ce mode de règlement des différends commerciaux depuis le début du débat fédéral sur les services ferroviaires, autour de 2006.
Nous avons été les premiers à présenter au Comité d'examen des services de transport ferroviaire un processus de médiation et d'arbitrage rapide, efficace et peu coûteux. L'ICE est en faveur d'un possible recours à la médiation et à l'arbitrage en cas d'échec des négociations commerciales. D'ailleurs, dans son rapport final, le comité d'examen a cité les efforts déployés par l'ICE à ce chapitre. Nous sommes heureux que le processus d'arbitrage dans le projet de loi reflète de nombreux aspects des propositions de l'ICE.
L'ICE souscrit à toutes les recommandations que la Coalition des expéditeurs par rail a faites plus tôt cette semaine. Je voudrais toutefois insister aujourd'hui sur deux des six recommandations qui préoccupent tout particulièrement l'industrie des engrais.
Je commencerai par les « conditions d'exploitation », soit la deuxième modification recommandée dans le document de la Coalition des expéditeurs par rail. La portée des ententes de service devrait être élargie au-delà des conditions d'exploitation de façon à couvrir tous les aspects des relations commerciales entre un transporteur ferroviaire et un expéditeur. En limitant les ententes de service aux conditions d'exploitation, on empêche l'arbitre d'examiner un certain nombre de modalités importantes qui figurent habituellement dans les ententes commerciales. Une telle situation est insensée en pratique, car l'expéditeur pourra seulement soumettre à l'arbitrage quelques-uns des enjeux qu'il aurait voulu autrement négocier. Étant donné qu'il n'y a pas de distinction entre les conditions d'exploitation et les autres conditions dans les ententes commerciales, nous proposons au comité de retrancher le mot « d'exploitation » de « conditions d'exploitation » De cette manière, l'arbitre pourra ajouter des dispositions comme celles liées à la force majeure et au règlement des différends ainsi que d'autres modalités contractuelles habituellement stipulées dans les ententes commerciales.
Ensuite, le projet de loi doit préciser clairement qu'une entente de service peut comprendre des modalités de règlement des différends liés aux interruptions de service. Il s'agit de la troisième modification recommandée par la coalition. Les expéditeurs ne veulent pas engager une procédure coûteuse à la suite d'une interruption de service ou attendre la tenue d'une audience devant l'OTC. À notre avis, le moyen le plus efficace de régler les problèmes de service après la conclusion d'une entente, c'est de recourir aux modalités de règlement des différends qui ont été proposées par les parties elles-mêmes ou, au besoin, établies par l'arbitre. Sous sa forme actuelle, le projet de loi n'autoriserait pas l'arbitre à ajouter des modalités de règlement des différends, de sorte que le projet de loi ne corrige qu'une partie du problème.
En conclusion, l'ICE note que, dans son témoignage devant le comité le 12 février, le ministre Lebel a déclaré que les différends en matière de service liés au segment canadien des expéditions transfrontalières feront l'objet d'un arbitrage aux termes du projet de loi . Or, près de 50 p. 100 des engrais que fabriquent nos membres sont expédiés vers les États-Unis. Les défis que doivent relever nos membres en ce qui a trait au transport ferroviaire transfrontalier de leurs marchandises sont identiques à ceux qui touchent les expéditions sur le marché intérieur ou vers les ports d'exportation à Vancouver. Les autorités canadiennes chargées des politiques et de la réglementation doivent travailler en étroite collaboration avec leurs homologues des États-Unis pour établir et harmoniser un processus de règlement des différends commerciaux qui tient compte des segments canadien et américain du transport transfrontalier.
Il est impératif que cette mesure législative vienne appuyer les nouveaux investissements que fait notre industrie dans la croissance économique, la création d'emplois et la prospérité du pays.
Je vous remercie de votre attention, et je répondrai à vos questions avec plaisir.
:
Ce n'est pas très important.
[Traduction]
Je vais vous donner un aperçu de l'industrie au Canada et de sa participation active à l'examen des services de transport ferroviaire des marchandises. Je vais aussi exposer brièvement nos vues sur le projet de loi.
L'ACP compte plus de 350 membres partout au Canada, répartis dans tous les secteurs de l'industrie: les producteurs; les grossistes; les détaillants; les transporteurs; les fabricants d'appareils, de bouteilles et d'équipement; et les fournisseurs de services.
Chaque année, l'industrie du propane contribue pour environ 10 milliards de dollars à l'économie canadienne. Elle génère plus de 900 millions de dollars en redevances et en impôts et emploie plus de 30 000 canadiens. Plus de la moitié du propane produit au Canada est expédié vers les États-Unis. Environ 3,5 milliards de litres de propane sont expédiés au moyen des chemins de fer canadiens.
Juste pour vous donner une petite idée de notre importance comme usagers du transport ferroviaire — ce que je vous dis ne se trouve pas dans le document que vous avez devant vous —, sachez qu'un wagon-citerne peut contenir environ 30 000 gallons de propane. Cela correspond précisément à 113 700 litres. Il faut environ trois camions pour décharger un wagon-citerne. Encore une fois, on parle ici de 3,5 à 4 milliards de litres de propane qui sont expédiés chaque année par le truchement des transporteurs ferroviaires canadiens.
Nous avons des voies ferrées ici en Ontario; les quais de déchargement se trouvent à Sarnia. Un nouveau quai vient tout juste d'être installé à cet endroit, alors il y a eu des travaux dernièrement à Sarnia. Au Canada, essentiellement, le propane est produit dans l'ouest du pays, est expédié à Sarnia, est chargé dans des camions ou des wagons et est acheminé vers l'est. Il peut aussi être expédié depuis l'ouest sur les lignes ferroviaires du CN qui se rendent directement jusqu'à la région de Toronto, puis, à partir de là, il est expédié vers l'est.
Dès 2008, nous avons participé activement au processus d'examen. D'ailleurs, vers la fin du processus, nous avons désigné une personne qui nous représentait au sein du groupe de discussion dirigé par M. Dinning.
Nos positions sont les suivantes: nous sommes en faveur d'une loi de nature commerciale qui prévoit le droit à une entente sur les niveaux de service pour corriger le déséquilibre qui existe sur le marché entre les sociétés ferroviaires et les expéditeurs. Nous croyons que les expéditeurs devraient avoir le droit de recourir à un mécanisme d'appel s'il n'est pas possible de conclure une entente sur les niveaux de service. En outre, la loi devrait autoriser les expéditeurs à imposer des sanctions aux sociétés ferroviaires, tout comme celles-ci peuvent actuellement en imposer aux expéditeurs.
Nous croyons que le projet de loi atteint les trois objectifs qui ont été fixés. Il établit un très bon équilibre entre les sociétés ferroviaires et les expéditeurs. Nous n'avons donc aucune modification à vous suggérer. Nous savons qu'il est extrêmement difficile de parvenir à un équilibre parfait.
Nous sommes d'avis que le projet de loi permettra d'améliorer le service ferroviaire au Canada et rendra les niveaux de service plus prévisibles. Il respecte la nature commerciale des relations entre les transporteurs ferroviaires et les expéditeurs. Certains de nos membres ont conclu des ententes de niveau de service, d'autres ne l'ont pas fait. Il y a un juste milieu. Ce choix leur appartient.
À notre sens, le projet de loi est une option dont on peut se prévaloir si on le juge nécessaire. Nous pensons qu'il prévoit tous les mécanismes et toutes les mesures que nous avions demandés par le passé: le droit à une entente sur les niveaux de service, un mécanisme d'arbitrage et des sanctions administratives pécuniaires.
Monsieur le président, je vais m'arrêter ici. Je vais laisser du temps aux autres.
Merci.
Je suis à la tête du CN, qui est la société ferroviaire la plus importante du Canada, et j'estime qu'elle est l'épine dorsale de l'économie canadienne. À mes yeux, l'industrie ferroviaire est absolument essentielle à la prospérité du pays. Nous avons, au Canada, de longues distances à couvrir, et le transport ferroviaire est une partie très importante du tissu économique du pays.
De fait, le CN transporte à lui seul pour 250 milliards de dollars de biens par année. Cette année, nous avons aidé M. Gratton à établir un nouveau record au chapitre des exportations dans l'industrie minière. Le taux de notre service de transport de potasse est passé à 155 p. 100. Au moment où je vous parle, nous transportons plus de propane que jamais vers un plus grand nombre de marchés.
Si j'examine les chiffres pour 2012, chaque mois était pour nous un record. Notre volume d'expédition se situe bien au-delà de n'importe quel volume d'expédition connu de l'histoire de l'industrie ferroviaire. C'est parce que nous ne nous contentons pas de faire les choses que nous sommes censés faire pour servir l'économie canadienne: nous gagnons rapidement des parts de marché à l'égard d'autres modes de transport, ce qui témoigne du très bon service et du bon fonctionnement de l'industrie ferroviaire.
Mais la situation n'a pas toujours été aussi brillante. Il y a 25 ans, la situation de l'industrie ferroviaire en Amérique du Nord était précaire. Le CN ne différait pas du CP. Le Canada comptait deux transporteurs qui étaient fortement subventionnés par les contribuables. Ces sociétés ferroviaires n'étaient pas suffisamment rentables pour leur permettre de réinvestir dans leur équipement et leur infrastructure. Nous accusions du retard au chapitre de la sûreté, de l'innovation et du service. De fait, à l'époque, le CN était pire que le CP à cet égard. Le CN était une société d'État, un lourd fardeau pour les contribuables canadiens, et il ne se montrait pas particulièrement innovateur au chapitre de l'exploitation. Cela remonte à 25 ans.
Heureusement, grâce à une succession de bonnes politiques gouvernementales — d'abord sous un gouvernement conservateur, puis sous divers gouvernements libéraux —, l'industrie ferroviaire a fait l'objet d'une déréglementation lente mais progressive qui a mené à une transformation remarquable, ce qui nous met aujourd'hui dans une position enviable. J'estime que le Canada compte un des meilleurs réseaux ferroviaires du monde. Nous offrons clairement les tarifs les plus bas parmi les pays de l'OCDE en ce qui concerne le transport ferroviaire de marchandises, ce qui est important pour les expéditeurs canadiens, compte tenu des distances. Nous offrons, dans l'ensemble, un très bon service, et je vais y revenir.
Le CP est le chef de file en matière de sécurité au sein de l'industrie ferroviaire. Le CN est le transporteur ferroviaire le plus rentable de l'Amérique du Nord. Le CN et le CP servent très bien leurs clients et actionnaires.
Il a fallu 25 ans de bonnes politiques gouvernementales, et il a fallu que les deux transporteurs ferroviaires travaillent très dur — en partenariat avec leurs clients — pour être où ils sont aujourd'hui. Il serait très important que le gouvernement accorde beaucoup d'attention au maintien de ces conditions gagnantes et qu'il ne retourne pas à une ère de réglementation.
Personnellement, je crois que de bonnes politiques gouvernementales sont celles qui reposent sur des éléments probants. Je suis déçu de constater qu'un grand nombre de collègues et de partenaires, de clients et d'associations laissent la défense d'une cause prendre le dessus et qu'ils ne s'appuient pas toujours sur les faits.
Je vous inviterais à aller à la page 3 du petit document que j'ai fourni dans les deux langues, et je vais vous parler un peu du rendement du CN au chapitre du service.
Nous pouvons le mesurer de nombreuses façons, mais si vous examinez les quelques aspects primordiaux, la dimension la plus importante du service de l'industrie ferroviaire est probablement l'exécution des commandes. Je parle ici de l'exécution des commandes liées au transport de marchandises comme le propane, les produits chimiques, les produits forestiers et les concentrés de minerai ou les métaux de l'industrie minière, tout ce qui se transporte dans un wagon. Notre taux moyen de commandes exécutées — qui est mesuré en fonction d'une demande qui n'est soumise à aucune contrainte — est passé, au cours des dernières années, de 88 à 95 p. 100.
Le secteur ferroviaire n'est pas aussi souple que celui du camionnage. Le fait de répondre à 95 p. 100 d'une demande sans contraintes est un exploit de taille mondiale. Il n'y a aucun doute que nous pouvons toujours faire mieux, mais il reste qu'en moyenne, nous exécutons au-delà de 90 p. 100 des commandes, et je peux le démontrer à mes clients de n'importe quel secteur de n'importe quelle province.
L'exécution d'une commande est une chose; s'assurer qu'un wagon arrive à la bonne heure est une autre dimension importante, qui n'était même pas mesurée il y a trois ans. Aujourd'hui, nous en tenons compte. C'est ce que nous appelons le placement de wagons en temps opportun. Dans 84 p. 100 des cas, l'année dernière, nous sommes arrivés à placer des wagons dans la plage horaire promise à nos clients .
En ce qui concerne le placement, dans le secteur de la production céréalière... En milieu rural, le placement a été fait, au jour près, dans 82 p. 100 des cas. Il y a quelques années, le taux était mesuré pour un placement à la semaine près. Aujourd'hui, nous avons un horaire fixe à l'égard du transport des produits céréaliers, et nous avons un service fixe toutes les semaines. Nous arrivons chaque semaine à la même heure durant le jour, et nous réussissons à le faire 82 p. 100 du temps.
Certains ont dit — et j'ai entendu dire cela hier devant le comité — que la qualité de nos wagons laisse à désirer et qu'il y a tout au plus de 20 à 50 p. 100 de nos wagons — cela dépend du jour où les statistiques sont citées — qui ne fonctionnent pas adéquatement. Il n'en reste pas moins que, la semaine dernière, le taux de refus de nos wagons était de 2,1 p. 100. L'ensemble de notre réseau comptait 64 wagons qui ont été refusés par nos clients la semaine dernière. Nous ne sommes pas d'accord pour dire que tous ces wagons méritaient d'être refusés, mais, au total — admettons que le chiffre reflète la réalité —, ce sont 2,1 p. 100 de nos wagons qui ont été refusés.
Monsieur le président, le point à retenir, c'est que nous offrons un bon service. Il n'est pas parfait. Au moment où je vous parle, nous connaissons un hiver très difficile, et notre service connaît énormément de difficultés. Mais le service passe avant tout, car, si le service est mauvais, nous perdons des clients. La dure réalité... Et c'est un autre argument crucial de l'association: on tente de présenter les sociétés ferroviaires comme des monopoles ou, en quelque sorte, de démontrer que le marché des services ferroviaires n'est pas équilibré. La réalité ne reflète pas du tout ces déclarations. En effet, les sociétés ferroviaires voient fondre leur part de marché depuis des décennies. Je vais vous donner une statistique. Les sociétés de produits forestiers clamaient haut et fort que les sociétés ferroviaires avaient un avantage injuste ou abusaient de leur position. Plus de la moitié des produits forestiers au pays ne sont même pas transportés par train; 55 p. 100 ne sont pas transportés par train. Parmi les 45 p. 100 qui sont transportés par train, le transport d'environ 40 p. 100 des produits est assuré par deux transporteurs. Quant au reste — à savoir moins de 20 p. 100 de tous les produits forestiers transportés —, il y aurait lieu de se demander s'il existe même une option concurrentielle.
Pour ce qui est des engrais, presque toutes les expéditions de potasse sont assurées par deux transporteurs. En ce qui concerne les produits chimiques, plus de 65 p. 100 bénéficient d'un accès double — ce qui n'est pas le cas aux États-Unis —, et deux sociétés ferroviaires en assurent le transport. Quant au charbon — dans les mines éloignées où on est chanceux d'avoir un service ferroviaire —, il y a évidemment un service ferroviaire, mais il est un peu paradoxal de dire que, lorsqu'on a la chance d'avoir un service ferroviaire, qu'on est en quelque sorte un expéditeur captif. Il y a actuellement des mines partout au pays qui aimeraient que nous construisions des lignes ferroviaires pour les desservir. Je leur dis parfois jusqu'à quel point il serait paradoxal, si j'acceptais de construire une ligne ferroviaire, qu'ils finissent par me dire: « nous sommes captifs ».
Il n'en reste pas moins que des options concurrentielles existent. Lorsque nous desservirons Teck l'année prochaine, dans le cadre du projet Quintette, ou leurs mines situées dans le sud de la Colombie-Britannique, nous sommes en concurrence avec l'Australie; nous sommes en concurrence avec d'autres pays. Si nous n'avons ni un bon produit minier ni un bon service ferroviaire, nous ne pouvons tout simplement pas expédier de charbon.
Nous sommes en concurrence tous les jours, monsieur le président. Nous avons une industrie ferroviaire qui fonctionne bien et nous avons connu, en 25 ans, une déréglementation progressive et lente qui a permis de mettre en place au Canada une industrie qui devrait faire envie au reste du monde.
Il faut se méfier de la réglementation, car c'est un équilibre très délicat. J'aimerais plutôt que le cadre commercial soit protégé. J'aimerais plutôt que nous puissions éviter la réglementation, garder un œil sur les sociétés ferroviaires et s'assurer qu'elles continuent de s'améliorer. Mais s'il nous faut une nouvelle réglementation, je vous demanderais de faire preuve d'une grande sagesse, de suivre les faits probants et non les revendications, de tenir compte des conséquences involontaires et de protéger le réseau commercial.
Je vais conclure en disant qu'hier, j'ai été consterné d'entendre la Coalition des expéditeurs par rail dire que le terme « réseau » devrait être éliminé du projet de loi. Le service ferroviaire n'est pas un service de taxi. Nous ne pouvons pas faire passer un client devant le premier client dans la file. Si nous ne tenons compte ni de la nature opérationnelle ni du fait que nos activités sont interdépendantes, nous finirons simplement par créer une pente très glissante qui nuira au Canada.
Il faudrait mettre l'accent sur les clients qui n'ont aucun choix. Si un client n'a aucun choix, une réglementation serait peut-être nécessaire. Si des choix s'offrent déjà à lui, il faudrait laisser jouer les forces du marché. Il faudrait commencer par la médiation et s'assurer que l'OTC se charge de l'arbitrage, puisqu'il est le seul à avoir l'expérience pour le faire adéquatement.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je suis heureux d'avoir l'occasion d'entendre un autre groupe de témoins aborder un sujet très important.
Lorsque nous écoutons les témoignages — en particulier ceux qui ont été présentés aujourd'hui par des organisations d'expéditeurs et par un transporteur ferroviaire —, c'est vraiment tout blanc ou tout noir. C'est à se demander si les deux camps évoluent dans le même monde.
Le gouvernement a, comme on le sait, mené un processus d'examen du transport ferroviaire. À la fin du processus, mené il y a quelques années, le gouvernement était plutôt d'accord avec les expéditeurs sur le fait qu'il y avait un déséquilibre et qu'il fallait le corriger. Nous nous retrouvons donc avec le projet de loi et six amendements du projet de loi proposés par la Coalition des expéditeurs par rail.
J'ai trois questions en particulier que j'aimerais poser aux représentants des expéditeurs, peut-être aux gens du secteur minier, du secteur des engrais et de l'industrie de la chimie.
Le premier amendement proposé par la coalition porte sur une définition plus claire et plus précise de ce que nous entendons par « installations convenables » et par « obligations de service » dans le libellé de la loi. Ces termes, c'est-à-dire « installations convenables » et « obligations de service », figurent dans la loi depuis longtemps. Leur signification reste très ambiguë, même après des années d'usage, alors, les expéditeurs proposent un amendement qui vise à apporter de la précision à l'emploi de ces termes.
Si l'amendement est adopté par le comité, le gouvernement et le Parlement, vous obtiendrez la précision que vous cherchez. Et si l'amendement n'était pas adopté? La loi sera-t-elle en mesure de régler le problème, ou est-ce que l'ambiguïté persistera et le problème demeurera? C'est ma première question. Dans quelle mesure l'amendement permet de fournir une meilleure définition d'« obligations de service »?
Deuxièmement, quels sont les niveaux de service que vous obtenez actuellement? Lorsque le processus d'examen du transport ferroviaire a été mené il y a quelques années, on avait fait état d'une situation très difficile. Les renseignements fournis par M. Mongeau donneraient à penser que certains niveaux de rendement se sont améliorés, du moins au cours des deux ou trois dernières années. Quel est le niveau de service de transport ferroviaire que vous recevez à l'heure actuelle? Et lorsque je dis « à l'heure actuelle », j'aimerais préciser que j'entends par cela la période suivant le dépôt du projet de loi. Avez-vous remarqué des changements à l'égard du niveau de service reçu à l'heure actuelle?
Ma dernière question porte sur la question des sanctions administratives pécuniaires — ou SAP — par rapport aux dommages-intérêts prédéterminés. La loi prévoit évidemment des SAP. Elle ne prévoit aucune façon rapide d'établir des dommages-intérêts prédéterminés.
Si la loi prévoit seulement des sanctions pécuniaires et n'offre aucun accès à des dommages-intérêts prédéterminés, le problème peut-il être vraiment réglé du point de vue des expéditeurs? L'argent des SAP va au gouvernement; vous ne recevez rien. Alors, quel recours préférez-vous?
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Pour ce qui est de la première question — et je crois comprendre qu'elle est liée aux six problèmes soulevés dans le dernier rapport du comité d'examen des services de transport ferroviaire —, ce sont des dispositions qui, à notre grande surprise, ne figurent pas dans le projet de loi. Il s'agissait pourtant de recommandations très claires et nettes.
Encore une fois, je ne suis même pas certain que les sociétés ferroviaires s'opposent à ce point — et il serait intéressant d'avoir leur avis —, mais la définition concernant le caractère adéquat du service offert à l'égard d'un type de trafic donné figure dans la loi depuis très longtemps. Il s'agit du même ensemble de dispositions qui était en vigueur durant toute la période d'interruption du service qui a mené, en tout premier lieu, à l'examen des services de transport ferroviaire.
Ni les amendements ni aucune autre modification proposée de la loi ne permettent de régler le problème. La structure du marché n'évolue pas. Ce n'est pas différent aujourd'hui. Aucune modification ne concerne les dispositions législatives qui ont laissé une interruption du service avoir lieu.
C'est pourquoi nous disons que, si vous pouvez définir ce qu'on entend par « obligations de service » et par « installations convenables » à l'égard du trafic, nous croyons qu'il serait possible d'alléger le fardeau d'avoir à amorcer une foule de processus devant l'office. Au moins, les parties sauraient ce qui est légitime dans le cadre d'un contrat commercial.
Honnêtement, mon travail consiste à régler les différends.
L'hon. Ralph Goodale: Certains diraient que nous aussi.
Des voix: Oh, oh!
M. François Tougas: D'accord.
Je ne prévois pas manquer de travail en raison d'un soi-disant changement du niveau de service. Tout examen épisodique de ce genre — comme le fait de parler de ce qui est arrivé au cours des deux derniers mois — n'est, à mon avis, pas vraiment une indication d'un problème plus important. Nous avons vécu une très longue période d'interruption du service. La conjoncture économique évolue, alors, les niveaux de service changent au sein de notre structure économique, et nous pouvons revivre une période de congestion durant laquelle il y a beaucoup d'interruptions du service. Bon nombre d'incidents peuvent survenir, et cela arrive souvent en hiver.
Si les modifications proposées étaient adoptées, nous croyons fermement qu'il serait possible d'éviter beaucoup de conflits sur ce qu'est un niveau de service légitime et quels éléments de service devraient être offerts par les services de transport ferroviaire.
J'ai tenté de répondre à vos deux questions.
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Comme le ministre l'a indiqué au début de l'exposé qu'il a présenté au comité, il s'agit d'un marché qui ne fonctionne pas comme un marché normal. Il y a énormément de composantes de ce marché qui ne fonctionnent pas, de sorte qu'il est franchement ridicule d'avancer que des relations commerciales normales régneraient en l'absence d'un cadre.
Lorsqu'une poignée de concurrents se disputent un service — en donnant l'occasion à celui qui souhaite obtenir ce service de choisir son fournisseur —, cela profite à tous les fournisseurs de services. En l'absence d'un tel régime, par exemple en situation de monopole ou de duopole, on tombe au plus faible niveau de service possible, et cela demeure à l'avantage du fournisseur.
Cela ne signifie pas que les services offerts en situation de monopole sont toujours mauvais. Ce n'est pas le cas. En fait, cela peut se traduire par un service de qualité supérieure. Le hic, c'est que, en raison de sa structure, notre marché ne fournit aucune directive aux fournisseurs de tel ou tel service quant à ce qu'ils doivent faire, et les bénéficiaires du service ne savent pas à quoi ils peuvent s'attendre. Cela ne donne pas lieu à une négociation normale. Notre marché ne fonctionne pas comme les autres.
Il s'agit là du problème que nous tentons de régler. Il s'agit non pas d'alourdir le fardeau de la réglementation, mais d'un moyen d'établir un cadre qui donne aux deux parties qui négocient la possibilité de savoir ce qu'elles peuvent obtenir, par exemple si elles sont autorisées à recevoir un service cinq fois par semaine plutôt que trois, ce genre de choses.
Même au sein du cadre que le gouvernement propose dans le projet de loi , tous les éléments de cette nature seront imposés. Nous ne devons donc pas nous arrêter au terme « imposer ». Au bout du compte, chaque disposition sera imposée par l'arbitre si celui-ci juge que cela est raisonnable. Dans le cas contraire, il n'imposera pas cela.
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Je vais répondre en anglais.
[Traduction]
Je répéterai une chose qui, je crois, a déjà été dite, à savoir qu'il n'est pas utile d'adopter une perspective à très court terme dans le cadre de l'exercice que nous menons aujourd'hui. Nous avons sous les yeux des dispositions qui figureront dans la loi pendant longtemps. Par conséquent, nous devons être en mesure de traverser le cycle de l'économie et tous les changements conjoncturels afin de faire face aux problèmes à mesure qu'ils se présentent, et nous devons tenter d'éviter les processus de règlement des différends administrés par l'office, et donc permettre aux parties de faire des affaires les unes avec les autres au sein d'un cadre orienté par les dispositions législatives.
En outre, à présent que nous nous trouvons dans une situation où, selon moi, de nombreux expéditeurs sont d'avis que leurs relations avec les sociétés ferroviaires se sont grandement améliorées par rapport à ce qu'elles étaient pendant la période d'interruption de service qui a duré si longtemps et dont M. Mongeau a parlé. Nous ne voulons pas revenir à la situation qui régnait à cette époque. Je suis certain qu'il ne le veut pas lui non plus. Cela dit, le fait est que la structure de notre marché n'a pas véritablement changé. Il n'y a toujours que deux options qui s'offrent aux entreprises canadiennes qui ont recours aux services des compagnies de chemins de fer pour le transport de leurs marchandises.
Par exemple, presque toutes les sociétés de l'industrie minière mènent leurs activités dans des régions éloignées, et cela ne va pas changer. Comme M. Mongeau l'a dit, il est très peu probable qu'une deuxième ligne soit construite pour desservir une mine.
Tout ce que nous disons, c'est qu'il faut tenter de mettre en place un mécanisme qui permette aux parties de régler des conflits que la société ferroviaire est ou bien réticente à... Si les demandes de l'expéditeur sont trop élevées, l'arbitre tranchera la question, mais à ce moment-ci, bon nombre d'expéditeurs n'ont même pas la possibilité de mener des pourparlers commerciaux. Il s'agit là, à mon avis, du problème que nous tentons de surmonter.