:
Merci, monsieur le président.
Je présente cette motion parce qu'il s'agit d'une occasion pour tous les partis de s'unir afin de réaliser quelque chose de concret. Cette motion est le résultat d'un travail entre les partis. Je sais que le secrétaire parlementaire est un amateur du livre L'art de la guerre, de Sun Tzu, un classique de la stratégie. C'est l'occasion d'éviter le modèle de confrontation pour adopter un modèle de collaboration. Je tends donc la main au secrétaire parlementaire et à son parti ainsi qu'à M. Coderre et à sa formation politique.
Sans plus tarder, j'aimerais expliquer la raison de ma motion.
Le gouvernement du Québec a formellement demandé un appui financier au fédéral pour le train de l'Ouest. Les réfections de l'échangeur Turcot, du pont Champlain et de l'autoroute Bonaventure causeront d'importants problèmes de circulation, c'est clair. Ces problèmes nuiront à la productivité et à la compétitivité de l'économie montréalaise et à la fluidité du réseau routier, compromettant ainsi le transport commercial.
Je tiens à souligner que la congestion routière coûte 3 milliards de dollars par année. On constate que les coûts de la congestion routière à Montréal augmentent d'une manière fulgurante chaque année. En 1993, c'était 550 millions de dollars; en 2004, 780 millions de dollars; en 2009, 1,5 milliard de dollars. Il faut doubler ces chiffres en incluant les retards causés par les travaux et les accidents. C'est la raison pour laquelle on en arrive au montant de 3 milliards de dollars.
De plus, la demande en transport collectif augmente de façon fulgurante dans l'ouest de l'île de Montréal. Pour chaque tranche de 370 passagers qu'on compte actuellement, on comptera 74 passagers de plus au cours des 15 prochaines années. Le pourcentage des déplacements en transport collectif a augmenté de 36 p. 100 depuis 1998.
Je souligne également que c'est une initiative qui jouit du soutien de tous les partis. Je sais que le sénateur Smith a dit que
[Traduction]
ce qu'il souhaite, c'est que nous ayons nos propres trains, nos propres rails, et que nous doublions la fréquence des trains.
Il a dit qu'il veut amener...
Le sénateur Smith a dit qu'il veut amener toutes les parties à négocier l'accès aux terrains, rassembler l'argent nécessaire et établir un échéancier.
Il a signalé que la fermeture récente des voies de sortie de l'échangeur Turcot en direction ouest, ainsi que la reconstruction complète de l'échangeur sur une très longue période, entraveront gravement la circulation automobile. Voici ce qu'il a aussi dit: « Ainsi, davantage d'options s'offriront aux gens qui font la navette quotidiennement, le secteur attirera les employeurs et des carrefours se développeront du fait de la fréquence accrue. Cela favorisera la croissance et la création d'emploi dans le West Island, conformément à notre programme national. »
Monsieur le président, j'ai entendu des commentaires semblables de la part de membres du Parti libéral. Je crois que nous pouvons dire que ce projet mérite notre attention et qu'il contribuerait nettement à la croissance régionale de Montréal.
J'aimerais souligner que mes électeurs perdent beaucoup de temps dans la circulation. Un déplacement qui devrait normalement prendre 45 minutes exige 1 heure 45 minutes, parfois même 2 heures, à cause des embouteillages.
C'est de l'argent perdu, pour mes électeurs. Je pourrais expliquer plus en détail pourquoi cela représente une perte d'argent pour mes électeurs et, de là, une perte de revenus pour le gouvernement du Canada, mais nous avons des témoins importants aujourd'hui, et je vais donc couper court.
:
Nous avons une motion qui ne comporte aucun montant d'argent. En gros, on demande qu'un groupe de politiciens votent pour que l'on consacre un montant non précisé d'argent à un projet que la motion décrit en quelque 40 mots, sans un seul témoignage, et sans aucune information de base.
En passant, monsieur le président, vous avez dit au comité que cet organisme n'a pas le pouvoir d'attribuer des fonds, de toute façon.
Peu importe ce qu'on en pense — c'est peut-être le meilleur projet, ou le pire projet jamais présenté —, mais selon la nature de la motion et la tribune où elle est proposée, on dirait bien qu'il s'agit de rien de moins qu'une manoeuvre dont le but est d'attirer l'attention des médias. La motion n'est pas conçue pour donner un résultat, mais plutôt pour faire la une.
Si chacun des membres du comité devait présenter un projet local populaire et présenter une motion relative à ce projet, de manière à se donner rapidement de la visibilité dans les journaux locaux, le comité n'aurait pas le temps de faire son vrai travail, comme écouter les témoins qui sont ici en ce moment.
Nous avons des témoins de la fonction publique qui sont de très haut calibre et qui sont payés par les contribuables pour venir nous donner de l'information. Ils ne peuvent pas le faire, parce que nous discutons d'une motion qui porte sur un projet pour lequel nous n'avons aucun pouvoir et dont nous ne connaissons pas les détails.
La raison pour laquelle je veux que tout ceci soit consigné dans le procès-verbal, c'est que le député en question est en train d'en faire une habitude. Il nous présente ce genre de motions à peu près toutes les semaines. Si chaque membre du comité présentait une motion qui porte sur un projet local chaque semaine, nous ne pourrions pas discuter des questions pertinentes sur lesquelles nous avons un certain pouvoir.
En passant, je souligne aussi que la province de Québec n'a pas déposé de demande pour ce projet, selon les responsables d'Infrastructure Canada. Il veut qu'un comité sans pouvoir d'accorder des fonds autorise le versement d'un montant d'argent non précisé pour un projet qui n'a même pas fait l'objet d'une demande de la part des promoteurs, et ce, moyennant un débat de cinq minutes, sans témoins et sans information de base. Cela dit tout sur les vrais motifs de cette motion.
De toute évidence, nous allons voter contre. Sur ce, je propose d'ajourner le débat.
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Monsieur le président, je refuse totalement la condescendance et l'arrogance du secrétaire parlementaire aujourd'hui. À un moment donné, trop, c'est comme pas assez.
Ce n'est pas juste un projet local. Et puis, depuis quand les projets locaux ne sont-ils pas importants? Plusieurs maires sont favorables à ce projet qui touche une grande région, la métropole du Québec. Je trouve ça très condescendant de sa part. Moi aussi, je veux que mon intervention soit consignée.
Les ministres du Québec travaillent sur ce dossier. Si on ne lui a pas soumis de demande à cet égard et que son ministre ne lui parle pas, c'est une autre histoire. Chose certaine, c'est un dossier extrêmement important. Il ne s'agit pas ici d'un coup de publicité. Il s'agit d'un dossier important pour la population de l'ouest de Montréal, pour la grande région de Montréal. Trop souvent, on entend qu'on va attendre que le gouvernement embarque avant d'embarquer. En tant que politiciens et représentants d'une population, notre rôle est de voir à améliorer la qualité de vie des gens.
Je n'accepte pas cela, ce matin. Je peux comprendre pour ce qui est de la question des fonds et tout ça. Toutefois, qu'on ne vienne pas, de façon condescendante, rejeter du revers de la main cette résolution, comme si c'était une petite merde. C'est extrêmement important, et économiquement, et socialement, pour la grande région de Montréal.
Quand tu es maire d'une municipalité, tu représentes une population. Ces gens-là sont venus de partout dans la région de l'ouest de l'île de Montréal, et ils ont parlé d'une voix unanime sur ce dossier. En fait, cela va servir de complément au train entre le centre-ville et l'aéroport de Montréal.
Je veux juste que mon collègue le secrétaire parlementaire, que j'aime bien par ailleurs, se calme le pompon et délaisse son arrogance ce matin. Son attitude doit être attribuable à la neige qui a recommencé à tomber.
Le dossier est important. C'est prioritaire. Mon collègue de Vaudreuil-Soulanges peut faire les nouvelles avec ça; tous les moyens sont bons pour sensibiliser. Mais qu'on ne vienne pas rejeter du revers de la main ce dossier de qualité à cause de la façon de procéder.
Je pense qu'on devrait voter, monsieur le président. Je demande la tenue d'un vote par appel nominal sur cette question.
:
Pour ma part, j'appuie la motion proposée par mon collègue.
Le train passe par trois villes dans ma circonscription, et je vous assure que ce train ne constitue pas un projet local. Quand nous avons tenu notre table ronde, 13 maires — un maire était absent —, trois députés du NPD, deux députés libéraux et un sénateur conservateur étaient présents. J'aimerais bien que les projets locaux puissent mobiliser autant de monde. Nous étions nombreux à parler de ce projet qui a beaucoup de répercussions sur la vie des citoyens de l'ouest de l'île, particulièrement à Lachine où le train passe sur l'autoroute entre l'ouest de l'île et le centre-ville. Il passe aussi par l'échangeur Saint-Pierre et par l'échangeur Turcot, ce qui provoque énormément de circulation de Lachine jusque dans l'ouest de l'île.
Pour éviter la circulation, les automobilistes passent par ma municipalité. Énormément d'autos y circulent, ce qui détruit les routes. Alors, cela va engendrer des dépenses supplémentaires pour ma municipalité, parce qu'elle devra refaire ses infrastructures.
J'entends le secrétaire parlementaire me parler de véritable travail du comité quand on présente des motions. Excusez-moi, mais je pense que mon rôle en tant que députée est de soumettre d'importants projets qui profiteront à plusieurs centaines de personnes.
Présentement, le train de l'Ouest effectue 18 trajets par jour, soit 9 départs vers le centre-ville et 9 retours vers l'ouest de l'île. Or, on demande une soixantaine de départs dans les deux sens. On veut des chiffres. Il s'agit d'un projet que le gouvernement du Québec a déjà annoncé et pour lequel il investira 400 millions de dollars. C'est d'ailleurs ce qui a été demandé au gouvernement du Canada.
Je pense qu'il est important de considérer tous les avantages économiques, environnementaux et sociaux que ce projet entraînera. Donc, afin de s'assurer de la compétitivité économique de Montréal, le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités demande au gouvernement du Canada de s'engager à financer le train de l'Ouest. De toute façon, quand on construit une route, on ne se demande jamais combien ça va coûter. Si on a besoin d'une route à un endroit, on la construit sans penser aux coûts. Ici, il s'agit d'un transport en commun qui va profiter à plusieurs centaines de personnes.
J'aimerais que le gouvernement nous écoute. Mon collègue le sénateur conservateur Larry Smith l'a mentionné au cours de sa campagne pour devenir député de la circonscription de Lac-Saint-Louis. Il avait dit que s'il était élu, on aurait ce train de l'Ouest. Je pense qu'on devrait considérer les paroles de notre collègue d'en face.
Je ne comprends pas pourquoi, comme par hasard, aucun député conservateur ne veut parler du projet. Depuis tout à l'heure, on tente de nous empêcher d'en parler. Je n'irai pas plus loin, parce que nous avons des témoins à entendre. Cependant, je pense que ce projet est vraiment important pour l'ouest de l'île de Montréal. J'aimerais que le comité considère d'accorder ce financement. Il est question ici de création d'emplois. Certaines familles passent des heures dans leur auto plutôt que de faire fonctionner l'économie. Alors, c'est important qu'on pense à cela.
Il est certain que je vais appuyer la motion de mon collègue.
Merci.
:
Non. Le membre qui a proposé la motion peut le faire, mais nous avons une motion.
(La motion est adoptée.)
Le président: Nous allons maintenant entreprendre nos travaux et souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Aujourd'hui, nous recevons, du ministère de l'Industrie, Mitch Davies, sous-ministre adjoint délégué, Science et innovation; Gerard Peets, directeur principal intérimaire de la Direction générale des politiques-cadres du marché, Secteur de la politique stratégique; et Mona Frendo, directrice, Coordination des politiques et affaires réglementaires, Secteur de la politique stratégique.
Tout le monde est ici.
Du ministère des Transports, nous recevons Kristine Burr, sous-ministre adjointe des politiques, Groupe des politiques; Marc Fortin, directeur général régional, Région de l'Atlantique; Jutta Paczulla, directeur, Politique de l'innovation; et Marc Prévost, directeur, Centre de développement des transports.
Vous êtes tous déjà venus. Nous sommes impatients d'entendre vos exposés. Ensuite, nous passerons aux questions des membres du comité.
Je ne sais pas si vous avez déterminé qui commencera.
Monsieur Davies, nous vous écoutons.
:
Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité. Nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui, au nom d'Industrie Canada, pour vous donner de l'information sur les technologies de transport novatrices et pour répondre à vos questions.
Pour commencer, je vais vous donner un peu d'information de base au sujet des politiques en matière de sciences, de technologie et d'innovation, et au sujet de ce que fait le gouvernement du Canada à cet égard. Je vais vous parler de la Stratégie des sciences et de la technologie que le gouvernement fédéral a lancée en 2007 et qui comporte un cadre pluriannuel de soutien aux sciences, à la technologie et à l'innovation au Canada.
Cette stratégie renforce la recherche et le développement dans les entreprises. Bien entendu, la commercialisation et l'innovation sont essentielles au maintien de l'avantage concurrentiel du Canada dans le monde, ainsi que de nos niveaux de vie élevés, et nous en soulignons l'importance.
Comme vous le savez, le gouvernement du Canada et la politique fédérale contribuent dans une grande mesure à créer un climat économique qui favorise l'innovation dans les entreprises. D'importants programmes prévoient des stimulants financiers directs et indirects aux entreprises, à l'appui de la recherche, du développement et de la commercialisation.
Ce qui rend perplexes bien des commentateurs, dernièrement, c'est ce qui a été mentionné dans le budget de 2010. Malgré le fort soutien fédéral global à l'innovation dans les entreprises, compte tenu du pourcentage de notre économie, les investissements du secteur privé dans la recherche et le développement ne bougent pas. Cela pourrait faire problème à long terme, sur le plan de notre compétitivité, si la tendance ne change pas et si nous ne voyons pas d'amélioration.
Le gouvernement a donc mis sur pied un comité de révision, présidé par Tom Jenkins. L'automne dernier, le comité a rendu public son rapport intitulé Innovation Canada - Le pouvoir d'agir. J'en ai des exemplaires. On y trouve un ensemble de recommandations générales en matière d'innovation, concernant la façon dont on pourrait réformer les programmes, les politiques et les organismes fédéraux de manière à ce qu'ils soutiennent mieux l'innovation dans les entreprises du pays.
C'était donc l'information de base. En ce moment, le gouvernement examine les recommandations du comité Jenkins en vue d'établir la politique future.
Dans ce que nous avons reçu du comité, il y avait des questions précises. Nous allons essayer d'y répondre d'abord, puis nous écouterons vos autres questions.
Vous avez d'abord demandé quelles sont les initiatives fédérales horizontales qui facilitent la recherche, le développement et l'innovation dans le domaine des technologies de transport.
En ce qui concerne le portefeuille d'Industrie Canada, je vous signale trois initiatives qui offrent un soutien direct à la recherche et au développement dans l'industrie des transports.
La première est l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense. Au moyen de contributions remboursables, elle appuie les travaux de R-D préconcurrentielle du secteur privé visant des projets de développement dans les domaines de l'aérospatiale, de la défense et de l'espace. Depuis le lancement du programme, plus de 750 millions de dollars ont été investis dans le développement de la technologie aérospatiale.
La deuxième est le Partenariat automobile du Canada, une initiative échelonnée sur cinq ans et d'une valeur de 145 millions de dollars. Elle appuie les activités de R-D réalisée en collaboration, et ce, au profit de l'ensemble de l'industrie automobile canadienne, sous la forme de partenariats faisant intervenir des membres de l'industrie, des universitaires et le Conseil national de recherches du Canada. Selon les principes de bases du programme, les projets doivent être financés par l'industrie et être motivés par ses besoins; les projets doivent bénéficier de la participation active de l'industrie, de sa collaboration, de son financement et de son appui.
La troisième initiative est le Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile, qui soutient le développement et la mise en oeuvre de technologies et de processus menant à des véhicules novateurs et éconergétiques grâce à des travaux de R-D de grande envergure dans le secteur de l'automobile. Les crédits attribués à ce programme s'élèvent à 250 millions de dollars sur cinq ans et, donc, jusqu'au prochain exercice.
Je crois que des gens du Conseil national de recherches sont aussi venus vous parler de leurs propres programmes. Je ne vais donc pas répéter ce qu'ils ont dit, mais leurs instituts et leur Programme d'aide à la recherche industrielle qui s'adresse aux petites et moyennes entreprises offrent un soutien tout à fait pertinent à l'innovation dans l'industrie des transports.
Je dois aussi mentionner l'aide offerte par les organismes subventionnaires, en particulier le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, qui vient en aide de diverses façons aux chercheurs et, surtout, aux réseaux de recherche.
À cet égard, vous avez peut-être entendu parler de AUTO21, un réseau de centres d'excellence. Il existe depuis un certain temps. Il appuie les travaux de recherche universitaire de grande envergure dans le secteur de l'automobile et fait intervenir 200 chercheurs et 200 membres de l'industrie, représentants du gouvernement et partenaires institutionnels de partout au Canada. C'est aussi un programme qui a été lancé après la mise en place de la stratégie de S et T, le réseau commercial des centres d'excellence.
Le réseau nommé le Groupement aéronautique de recherche et développement en environnement, le GARDN, a été créé à l'issue d'un processus concurrentiel. Il a reçu 12,9 millions de dollars pour faire la promotion de technologies aérospatiales qui contribuent particulièrement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à réduire le bruit et à améliorer l'efficacité.
Sur une période de cinq ans, le portefeuille de l'industrie a investi, par l'intermédiaire de divers programmes, un montant de près d'un milliard de dollars en R-D à l'appui de l'innovation dans l'industrie des transports.
J'ai aussi mentionné un certain nombre d'autres initiatives de nature générale qui sont importantes pour l'innovation dans l'industrie des transports. La première est le programme de Subventions de recherche et développement coopérative, lequel est appliqué par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Il offre du soutien aux universitaires pour qu'ils travaillent avec des entreprises à des projets particuliers, sous la forme d'une subvention de 50 p. 100 à l'universitaire; le secteur privé doit verser un montant équivalant pour rehausser la collaboration avec le milieu universitaire.
La deuxième initiative, qui relève du ministère des Finances et qui est appliquée par l'Agence du revenu du Canada, est le programme d'encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental, ou programme de la RS&DE. Il est ouvert de façon générale à toutes les industries et offre une aide globale à l'innovation. Au cours de la dernière année pour laquelle nous détenons de l'information, l'aide à l'innovation versée à toutes les industries s'est élevée à 3,5 milliards de dollars.
La dernière initiative est l'ISAD, l'Initiative stratégique pour l'aérospatiale et la défense, qui relève du Conseil national de recherches.
Vous nous avez demandé comment nous mesurons les résultats; comment nous savons si nous faisons des progrès. Je vous invite à prendre connaissance des politiques d'évaluation du Conseil du Trésor, que nous appliquons. Elles exigent que tous nos programmes soient évalués sur une période de cinq ans. Les trois programmes propres à notre ministère que j'ai mentionnés feront l'objet de telles évaluations.
L'évaluation de l'ISAD vient de se terminer, et l'information sera publiée d'ici un mois. Les membres du comité pourront en prendre connaissance s'ils souhaitent en connaître les constatations.
Le programme de Partenariat automobile du Canada en est à peu près au milieu de son cycle de financement. De nombreux projets prennent forme et sont amorcés. Une évaluation visant à déterminer si le programme atteint ses objectifs sera entreprise une fois qu'il y aura suffisamment d'activité pour le faire.
Il y aura, au cours de l'année à venir, une évaluation du Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile dont le but sera de déterminer s'il réalise ses objectifs.
Enfin, il y avait une question sur la façon dont ces programmes tiennent compte de la propriété intellectuelle. En général, le but des programmes qui font intervenir des partenaires du secteur privé est de conférer au promoteur la propriété intellectuelle, de sorte que la partie qui entreprend la commercialisation soit celle qui détient la propriété intellectuelle, souvent obtenue avec l'aide de fonds publics.
En ce qui concerne les initiatives d'organismes subventionnaires, selon le programme auquel le soutien est donné, tout dépend très souvent des politiques universitaires qui s'appliquent aux chercheurs en particulier. Les politiques comportent parfois des dispositions qui confèrent la propriété intellectuelle aux chercheurs eux-mêmes, ou à l'université. Tout dépend de l'établissement.
Il y a d'autres programmes du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie qui sont axés sur le secteur privé et qui confèrent la propriété intellectuelle directement au promoteur, comme leurs programmes de subventions d'engagement partenarial et de subventions d'interaction, qui visent les petites entreprises et qui cherchent à établir un lien entre des chercheurs et des entreprises privées.
Je vais laisser la parole à mon collègue, Gerard Peets. Il va vous décrire le cadre de propriété intellectuelle qui protège l'innovation au Canada. Mes collègues de Transports Canada prendront ensuite le relais.
Merci.
Parmi les questions posées dans l’invitation à comparaître devant votre comité, on nous demandait comment on protège la propriété intellectuelle au Canada et comment cela se compare à ce qui se fait ailleurs.
Au Canada, la propriété intellectuelle est principalement définie par quatre lois fédérales importantes: la Loi sur les brevets; la Loi sur le droit d’auteur, qui sera modifiée par le qui est actuellement examiné par le comité législatif; la Loi sur les marques de commerce; et la Loi sur les dessins industriels.
En tant que ministère, Industrie Canada joue à la fois un rôle en matière de politiques et un rôle administratif pour soutenir ces lois. Notre ministère fournit des conseils stratégiques au ministre de l’Industrie concernant ces lois. Industrie Canada comprend également l’Office de la propriété intellectuelle du Canada, qui se charge de l’administration et du traitement d’une forte proportion de la propriété intellectuelle au Canada.
Parmi les nombreuses lois concernant la propriété intellectuelle, la plus pertinente en ce qui a trait aux nouvelles technologies du secteur des transports est la Loi sur les brevets. L’objectif principal de cette loi est de stimuler l’innovation et les investissements au Canada et de favoriser la concurrence, surtout dans les nouveaux secteurs technologiques. Cette loi octroie un droit exclusif qui empêche les autres de fabriquer, d’exploiter, de vendre ou d’importer une invention. Cette protection peut s’appliquer à toutes les inventions utiles et non évidentes.
Les entreprises ont recours aux brevets pour protéger une part de marché qui leur permet d’exploiter leurs inventions. Ces brevets peuvent aussi être utilisés pour gagner des revenus provenant des licences et des ventes et de plus en plus pour attirer les investissements.
Dans le document, vous avez un tableau qui compare notre régime des brevets à celui de certains partenaires commerciaux clés du Canada, soit les États-Unis, l’Union européenne, le Japon et l’Australie. Comme vous pouvez le constater, les divers régimes offrent tous une protection de 20 ans sur les brevets. Ils acceptent également tous de breveter les pratiques commerciales. De plus, ils disposent tous d’une certaine forme « d’exception relative à la fabrication anticipée », ce qui permet aux autres d’exploiter, dans certaines circonstances, un brevet avant son expiration. Enfin, ils permettent tous des examens accélérés avant l’octroi d’un brevet.
Par contre, les régimes ne s’entendent pas sur la délivrance de brevets concernant des logiciels; au Canada et dans l’Union européenne, les logiciels ne sont généralement pas brevetables.
J’ajouterais qu’il y a certainement des signes que des entreprises exploitent des brevets au Canada dans certains secteurs des nouvelles technologies du domaine des transports. Par exemple, selon des données de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada, le pays se classe quatrième au monde en ce qui concerne le nombre de demandes de brevets dans le secteur des piles à combustible, derrière le Japon, les États-Unis et l’Allemagne.
En guise de conclusion, du point de vue de la propriété intellectuelle, le régime canadien est concurrentiel par rapport aux autres régimes étrangers, et il est utilisé par des entreprises qui se concentrent sur la mise au point de nouvelles technologies du secteur des transports.
Voilà mon exposé. Je cède la parole à mes collègues de Transports Canada.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, merci beaucoup de nous avoir invités à témoigner devant votre comité.
Vous avez déjà présenté mes collègues. J’aimerais seulement préciser que Marc Fortin, qui est directeur général pour la région de l’Atlantique, était jusqu’à il y a trois semaines directeur général à la Direction générale de la technologie des transports et de l’innovation. Il porte donc deux chapeaux aujourd’hui.
Je précise également que Jutta Paczulla et Marc Prévost sont également très actifs dans le domaine de l’innovation.
[Français]
J'ai été très heureuse d'apprendre que ce comité cherchait à étudier la question des technologies innovatrices en matière de transport. La question justifie un dialogue important, offrant une perspective à long terme des défis et des possibilités.
En cette période de restrictions budgétaires, nous devons plus que jamais veiller à réaliser des gains en efficience. Par exemple, comment pouvons-nous faire des choix encore plus judicieux afin d'en faire plus avec l'infrastructure et le matériel de transport existants? L'application de technologies novatrices en matière de transport fait partie de la solution.
Nous avons préparé un dossier de présentation qui pourrait vous fournir un contexte additionnel dans le cadre de votre étude. Nous en laisserons des copies au greffier.
[Traduction]
J'aimerais aujourd'hui mettre l'accent sur le contexte économique et stratégique de l'innovation dans les transports et vous faire part du travail réalisé par Transports Canada pour faire valoir l'innovation dans le cadre du programme de la compétitivité du secteur des transports du Canada.
Commençons par le contexte économique. À Transports Canada, nous nous sommes demandé si le secteur des transports est bien placé pour relever les nouveaux défis, tels que la formation de chaînes d'approvisionnement intégrées; la montée des économies du BRIC; les changements dans la composition démographique; les préoccupations croissantes en matière de sûreté et de sécurité; les incidences environnementales liées à la croissance économique ou aux changements climatiques; la volatilité des prix de l'énergie; et le contexte financier mondial actuel.
La prospérité future du Canada dépend de notre capacité de répondre efficacement à ces pressions mondiales. Voilà pourquoi il est essentiel d'établir un réseau de transport moderne et concurrentiel qui répond aux nouveaux défis et tire profit des possibilités offertes par ces pressions.
Les approches novatrices ne sont pas nouvelles dans le secteur. Nous aimerions vous parler d’un domaine sur lequel Transports Canada a beaucoup mis l’accent au cours des 10 dernières années, c’est-à-dire la promotion des Systèmes de transport intelligents, communément appelés les STI.
Les STI désignent l’utilisation des technologies « intelligentes », comme les moyens de communication, les capteurs, l'informatique et les stratégies de gestion. Lorsqu'elles sont appliquées au transport, ces technologies permettent d'améliorer l’efficacité opérationnelle, la sécurité, la sûreté et la responsabilité environnementale.
Par l’entremise de programmes fédéraux, provinciaux et municipaux, le fondement des STI a été mis en oeuvre d'un bout à l'autre du Canada. La plupart des grandes villes disposent maintenant de systèmes de gestion de la circulation et de renseignements aux passagers.
De nombreuses applications des STI à la fine pointe de la technologie sont également utilisées au Canada. Des STI sont utilisés pour effectuer le suivi et la surveillance des flottes commerciales et des pièces d'identité des conducteurs pour améliorer la sûreté et l’efficacité du transport intermodal de marchandises et des chaînes d'approvisionnement, pour accélérer le dédouanement aux passages frontaliers, et pour améliorer la navigation sur la Voie maritime du Saint-Laurent.
Des STI sont utilisés pour peser et classer automatiquement les véhicules commerciaux circulant à grande vitesse sur l'autoroute, réduire la durée des voyages et éviter aux conducteurs de grand routier d'avoir à faire des arrêts répétés aux postes d'inspection routière. De plus, des STI sont utilisés pour surveiller et signaler les conditions routières en temps réel pour rendre plus sécuritaire la conduite hivernale et appuyer les activités d'entretien du réseau routier en hiver. Ces technologies permettent également de surveiller et de contrôler la quantité de sel de voirie répandu sur les autoroutes.
[Français]
Les solutions innovatrices peuvent prendre plusieurs formes différentes, par exemple: l'innovation en matière de gouvernance, notamment la privatisation et la commercialisation de l'infrastructure et des services dans le secteur des transports; les méthodes innovatrices de financement, dans les partenariats publics-privés; la réglementation innovatrice, y compris la réglementation axée sur la gestion ou le rendement, qui donne lieu à des techniques plus proactives en matière de risques et d'inspection qui permettent d'accroître la sécurité et la sûreté; les partenariats innovateurs, tels que l'Initiative de la Porte d'entrée et du Corridor de l'Asie-Pacifique, qui réunit tous les principaux fournisseurs de services de transport, de main-d'oeuvre et de logistique de nos chaînes d'approvisionnement pour aider à améliorer le rendement.
Un autre exemple est la collaboration de Transports Canada avec les principaux chemins de fer, soit CN, CP et VIA Rail, par l'entremise du Conseil consultatif de recherche en transport ferroviaire.
Cette initiative est une réponse directe aux recommandations formulées à la suite de l'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire pour renforcer les contributions du gouvernement et de l'industrie aux progrès technologiques en matière de sécurité ferroviaire. En plus d'améliorer la planification conjointe et d'optimiser les ressources liées aux priorités collectives, ce travail a aussi permis de mettre à profit l'expérience de nouveaux partenaires tels que le Conseil national de recherche en transport ferroviaire et des universités canadiennes.
En réalité, un des principaux objectifs de cette initiative consiste à encourager le perfectionnement de la prochaine génération de diplômés et de chercheurs universitaires. Nous espérons les attirer vers une carrière dans le domaine des transports.
[Traduction]
Malgré les succès précédents et les efforts constants de l'industrie à l'égard de l'amélioration continue, les secteurs public et privé doivent accorder une plus grande importance au rôle que jouera l'innovation dans le réseau de transport de demain.
Par le passé, la productivité dans le secteur des transports au Canada a souvent devancé les gains de l'ensemble de l'économie. Toutefois, cet écart positif s'est resserré au cours des dernières années, et la productivité dans le secteur a plafonné ou diminué. Parallèlement, la concurrence s'accentue. Voilà ce qui nous amène à nous poser diverses questions. L'industrie canadienne peut-elle en faire plus? Les divers moyens de transport restent-ils à la hauteur? Si ce n'est pas le cas, que pouvons-nous faire de plus pour favoriser de nouvelles pratiques exemplaires?
Au cours de l'année dernière, Transports Canada a consulté des expéditeurs, des entrepreneurs de transport, des associations de l'industrie, des universités, des institutions de recherche et d’autres gouvernements. Notre objectif était de relever les obstacles à l'innovation et de déterminer comment favoriser l'innovation dans le secteur.
Nos discussions indiquaient clairement que le degré et la nature des obstacles à l'innovation sont souvent liés à un mode particulier et peuvent varier selon le type d'entreprise. Toutefois, les conclusions de ce travail ont également fait ressortir un certain nombre de thèmes transversaux ou horizontaux. Il existe peu d'occasions officielles où l'industrie et le milieu universitaire peuvent collaborer; le secteur a souvent de la difficulté à répondre aux conditions des programmes plus vastes de recherche et de technologie et à y accéder, y compris les programmes de développement économique sur la scène fédéral et provinciale; le secteur se concentre souvent sur un rendement des investissements à court terme; et cela peut constituer un obstacle à la R-D et au déploiement de technologies.
Je tiens à souligner que cela ne devrait pas être surprenant, parce qu’il est question d’un secteur dans lequel les moyens de transport sont extrêmement exigeants en investissements. Les investissements se concentrent sur les exigences immédiates pour continuer de faire avancer l’industrie, mais cette pratique a tendance à avoir une incidence négative sur la R-D dans l’avenir.
Un dernier thème transversal concerne les règlements. Le manque de certitude en matière de réglementation et le fait que celle-ci peut accuser un retard par rapport aux pratiques commerciales et ne pas toujours s'adapter aux nouvelles technologies peuvent influer négativement sur l'innovation dans le secteur privé.
Dans le cadre de ce travail, Transports Canada a également défini son rôle comme étant celui d'un courtier du savoir et d'un facilitateur en vue d'éliminer les obstacles et de cerner les possibilités. À cette fin, Transports Canada a défini quatre secteurs où il peut stratégiquement concentrer ses actions.
Premièrement, nous devons encourager une adoption accrue des technologies de pointe permettant aux exploitants d'intégrer et d'optimiser le réseau de transport. Pour ce faire, il faut mettre l'accent sur l’efficacité et la sûreté des chaînes d'approvisionnement et des passages frontaliers, de même que trouver des façons d'utiliser la technologie pour réduire la congestion dans les ports. Il faut également élaborer une vision stratégique pour la prochaine génération de technologies des STI, particulièrement en ce qui a trait aux communications et aux connexions sans fil.
Deuxièmement, nous devons faire en sorte que les modestes investissements dans la recherche et le savoir soient réalisés dans des secteurs stratégiques qui abordent les exigences ou les défis propres au Canada. Par exemple, mentionnons la recherche sur le transport en climat froid, l'adaptation aux effets du changement climatique et la recherche à plus long terme à l'appui des objectifs de sécurité et de sûreté de Transports Canada.
Troisièmement, nous devons favoriser le cheminement de l'information et une compréhension plus approfondie par secteur du rendement en matière d'innovation au moyen de données, d'analyses et de mesures.
Enfin, nous devons assurer que nos politiques et règlements ne font pas obstacle à l'innovation et nous permettent de répondre aux besoins futurs du réseau de transport et de ses passagers.
En conclusion, l'innovation et l'application de nouvelles technologies sont essentielles pour améliorer la compétitivité dans le secteur des transports, stimuler la prochaine génération de gains de productivité et aborder les défis du réseau. Une étude de votre comité contribuerait grandement au travail du ministère et du secteur des transports en vue de favoriser l'innovation et ainsi établir un réseau de transport qui répond aux besoins propres au XXIe siècle du Canada.
Je vous remercie de votre attention.
Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
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Je peux répondre en premier, monsieur le président.
Merci de votre question.
En ce qui concerne cette recommandation précise du rapport du groupe d’experts, le rapport demandait au gouvernement de trouver des façons de stimuler et d’intégrer davantage l’innovation dans les pratiques d’approvisionnement de tous les ministères. Je crois que nous nous penchons actuellement sur cette recommandation. Je vais laisser à mes collègues de TPSGC le soin de vous fournir de plus amples renseignements à cet égard, si cela vous intéresse. Je peux uniquement vous en parler de manière générale.
Je crois que c’est un domaine important. Il faut trouver l’équilibre et évaluer les diverses exigences dont nous devons tenir compte lorsque nous prenons des décisions en matière d’approvisionnement dans les ministères en fonction des politiques actuelles. Il faut acheter à prix concurrentiels les biens et les services nécessaires au bon fonctionnement du gouvernement du Canada; il faut être capable de les justifier auprès des contribuables. C’est un élément important dont il faut tenir compte.
Le deuxième point très important concerne nos exigences en vertu des accords commerciaux pour ce qui est de la façon dont nous allons procéder à l’acquisition de biens et de services. Le troisième point englobe les autres mandats, comme le soutien au développement durable, aux entreprises autochtones, etc. Il y a diverses exigences. Bref, l’approvisionnement exige que nous trouvions l’équilibre entre divers objectifs stratégiques.
Avec raison, je crois que le débat nous pousse à nous demander si l’innovation est un objectif qui devrait être davantage inscrit dans la politique du gouvernement à ce chapitre. Nous devons ensuite nous demander comment mettre le tout en pratique et en gérer les risques. Nous ne voulons évidemment pas donner carte blanche aux gestionnaires du gouvernement pour prendre d’énormes risques avec l’argent des contribuables sur des choses qui n’ont pas fait l’objet d’un examen approfondi ou dont nous ne connaissons pas les risques, parce que l’approvisionnement est, en gros, l’achat d’un bien ou d’un service nécessaire pour aider au bon fonctionnement d’un processus au sein d’un ministère. Je ne veux pas rendre le tout plus complexe, mais une partie de notre travail consiste précisément à faire cela.
Voilà plus ou moins le débat autour de cette question. Bien entendu, ce sont la et le qui devront décider si des changements seront apportés à la politique dans ce domaine en réponse au rapport du groupe d’experts. Nous verrons bien ce qui sera décidé.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup d'être ici. Je dois vous avouer — et je parle par l'entremise du président — que je suis très satisfait et très heureux de votre présence aujourd'hui. J'espère qu'on pourra vous inviter à nouveau. En effet, lorsqu'on aura rencontré les autres témoins qui proviennent du secteur privé et du monde universitaire, il sera important que vous reveniez. Vos fonctions ne se limitent pas à la recherche-développement. Vous avez parlé beaucoup de réglementation et, notamment, de réglementation intelligente. Ce que vous faites et ce que vous nous dites, c'est vraiment important.
Je vous remercie pour le document. Il est extrêmement bien fait. Je connais un peu l'appareil gouvernemental, donc je suis en mesure de reconnaître le professionnalisme et la transparence dont vous faites preuve dans ce dossier.
J'ai deux séries de questions: une qui s'adresse aux représentants du ministère de l'Industrie et l'autre aux représentants du ministère des Transports.
En ce qui a trait au ministère de l'Industrie, je suis très intéressé par la politique d'achats du gouvernement. L'un des éléments importants — vous avez parlé d'aérospatiale, notamment — est qu'on peut faire de l'innovation qui sera commercialisée et qui aura des répercussions sur le terrain pour M. et Mme Tout-le-Monde. Ce pourrait être, par exemple, dans le cadre des achats pour la défense nationale.
Puisque nous ne produisons plus d'avions et que nous nous occupons d'entretien, il faut penser à la propriété intellectuelle de certains logiciels ou équipements. Si, par la suite, on veut se la réapproprier pour pouvoir jouer un rôle sur le plan industriel, il est important d'étudier ça. C'est pourquoi j'ai toujours dit que la propriété intellectuelle était un point clé pour l'innovation.
J'aimerais aborder la question de l'ITAR, cette réglementation des États-Unis qui touche le Canada relativement à des équipements militaires. Si on fait l'achat d'un avion de Lockheed Martin, par exemple, et que l'on veuille se réapproprier cet équipement pour en faire l'entretien, il faudra considérer les licences civiles, et Industrie Canada aura un rôle à jouer à cet égard.
Pensez-vous que l'ITAR, cette réglementation relative à l'armement, peut nous causer des problèmes? Un des problèmes majeurs, qu'on a vécu notamment chez Bell Helicopter, est que le gouvernement américain a une liste de 25 pays, et les personnes provenant de ces 25 pays ne peuvent pas être près de l'équipement militaire au Canada. Bien souvent, on peut perdre le contrat à cause de ça.
M. Peets peut peut-être répondre à cette question. Strictement sur la base de la propriété intellectuelle, devrait-on réévaluer tout cela et avoir une entente, même s'il y a déjà des négociations sur le plan ponctuel avec le gouvernement américain et le Secrétariat d'État? Ne devrait-on pas avoir une entente plus spécifique? C'est parfois perçu comme un frein à la productivité lorsqu'on se réapproprie cet équipement.
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Madame Burr, à la page 20 de votre rapport, il est question des systèmes de commande intégrale des trains:
Les systèmes de commande intégrale des trains intégreront les TIC, les systèmes de positionnement des trains et la connectivité entre les locomotives, les signaux, les aiguilles et les centres opérationnels afin de contrôler le mouvement des trains de manière sécuritaire, précise et efficace. Tout cela permettra de réduire considérablement la probabilité de collisions ferroviaires, de sinistres, de dommages au matériel et d'accidents dus à un excès de vitesse.
Je remarque que la technologie de commande intégrale des trains fait partie des choses que les États-Unis veulent mettre en oeuvre depuis 1990, ensuite en 1994 et en 1997. Ils exerçaient des pressions pour que les compagnies ferroviaires adoptent volontairement cette technologie, et bien entendu, elles n'ont pas voulu le faire. Il y a ensuite eu un terrible accident de train qui a causé la mort de 25 personnes en 2008. Depuis, le Congrès a rendu le système obligatoire et les compagnies ont jusqu'en 2015 pour le mettre en place.
Cela coûte cher. Dans environ 15 minutes, le Bureau de la sécurité des transports nous renseignera sur les coûts entraînés par l'accident, mais peu importe les coûts, nous ne savons pas si un système de commande intégrale des trains aurait été utile.
Lorsque votre groupe d'élaboration de politiques vous met au courant d'une technologie, que vous savez qu'elle est utile, et que vous avez vu d'autres pays y recourir, comment cela se traduit-il par la présentation d'un mémoire, peut-être au ministre des Transports ou au sous-ministre, qui mènerait ensuite à la création d'un règlement, de sorte qu'un système de commande intégrale des trains, par exemple, serait mis en place?
Examinez-vous également les coûts? Si nous disons qu'un système de commande intégrale des trains doit être obligatoire et que nous savons qu'il faudra entre 5 et 10 ans pour le mettre en place, évaluez-vous ce qu'il en coûterait à VIA Rail et à toutes les autres compagnies ferroviaires plus petites? Faites-vous également l'analyse des coûts?
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d’être ici aujourd’hui. D'après l'heure qu'il est, on dirait que nous avons gardé le meilleur pour la fin.
J’ai quelques questions à poser aux représentants des Transports. Je remarque que, lorsque vous avez discuté de votre approche stratégique à l’innovation, vous avez énuméré quatre points clés sur lesquels vous souhaitiez vous attarder. Le premier consistait à favoriser une sensibilisation accrue aux technologies avancées, le deuxième portait sur les investissements modestes dans la recherche et le savoir, et le troisième point consistait à favoriser un meilleur cheminement de l’information. Pour le moment, j’aimerais approfondir quelque peu le quatrième point, car il a piqué ma curiosité. Il consiste à chercher des moyens de faire en sorte que les politiques et les règlements ne fassent pas obstacle à l’innovation.
Dans le cadre de notre programme économique, le gouvernement cherche tout particulièrement à réduire la paperasse et la réglementation gouvernementale. Nous avons créé la Commission sur la réduction de la paperasse, menée par Maxime Bernier, dont le mandat consiste à trouver des moyens de réduire les formalités administratives. Nous examinons diverses solutions, telle la règle du « un-pour-un », suivant laquelle il faut éliminer un règlement pour en adopter un nouveau, de manière à ne jamais augmenter le fardeau réglementaire.
Il existe d’autres moyens par lesquels le gouvernement peut aider, mais lorsqu’il s’agit d’encourager l’innovation dans le secteur privé, à mon avis, le gouvernement sera davantage utile en se tenant à l’écart et en permettant aux entreprises de faire ce à quoi elles excellent: favoriser la productivité et l’innovation, et créer des emplois pour les Canadiens.
J’aimerais en savoir un peu plus sur cet élément spécifique de votre programme, qui consiste à veiller à ce que les politiques et les règlements ne fassent pas obstacle à l’innovation. J’aimerais que vous nous parliez davantage des plans à cet égard. Vous pourriez nous donner des exemples de certaines des options que vous examinez pour éliminer le fardeau réglementaire, dans l'optique de la réduction de la paperasse.
Est-ce que vous pouvez nous donner des exemples précis d’initiatives ou d’options étudiées, à cet égard?