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PACC Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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STANDING COMMITTEE ON PUBLIC ACCOUNTS

COMITÉ PERMANENT DES COMPTES PUBLICS

TÉMOIGNAGES

[Enregistrement électronique]

Le jeudi 29 mars 2001

• 1608

[Traduction]

Le président (M. John Williams (St. Albert, AC)): Mesdames et messieurs, nous sommes réunis ici aujourd'hui un jour qui fera histoire, je pense. En effet, il vient tout juste d'y avoir un vote à la Chambre gagné par les partis d'opposition, ce qui ne se produit pas très souvent. C'est également un moment historique parce que nous accueillons le vérificateur général et son aimable épouse, Shirley, comme témoins à la réunion de cet après-midi.

Conformément au paragraphe 108(1) du Règlement, nous aurons des exposés par des parlementaires à l'occasion de la fin du mandat du vérificateur général du Canada.

Il y a de nombreuses années, je me souviens qu'il y avait au Royaume-Uni une émission de télévision intitulée This Is Your Life. L'hôte était un dénommé Eammon Andrews et sous un prétexte quelconque, on faisait venir quelqu'un au studio qui n'avait pas la moindre idée de ce qui allait se passer, on faisait venir ses amis et ses parents qui disaient leur appréciation de la personne fêtée. L'émission s'intitulait This Is Your Life.

Aujourd'hui, je pense, monsieur Desautels, on peut dire la même chose de votre vie sur la colline du Parlement, car nous avons des personnes ici qui aimeraient vous dire quelques mots avant votre départ à la fin du mois, dans quelques jours maintenant, après vos 10 années de service exemplaire.

Dans le thème de Voici votre vie, nous avons le sénateur Jean-Robert Gauthier, le premier président des comptes publics à votre arrivée ici il y a 10 ans. Nous avons demandé au sénateur Jean-Robert Gauthier de dire quelques mots.

Monsieur le sénateur.

• 1610

Le sénateur Jean-Robert Gauthier (Ottawa—Vanier, Lib.): Je dois avouer que j'ai quelques difficultés auditives. Suite à mon séjour dans un certain hôpital où on m'a donné des médicaments qui m'ont rendu sourd. C'est difficile pour un politicien de ne pas entendre, mais ça ne m'empêche pas de parler. Je n'entends pas ce que je dis, donc on me pardonnera de dire quoi que ce soit.

Monsieur le président, c'est un grand honneur pour moi d'être ici.

[Français]

C'est vrai que j'étais le président de ce comité en 1991, quand M. Desautels a été nommé vérificateur général du Canada.

C'est également vrai qu'à ce moment-là, les comptes publics n'étaient pas un sujet très recherché par les députés; je vous l'avoue. C'était un problème chronique, parce que le rapport du vérificateur général du Canada nous arrivait toujours un an ou deux ans en retard, c'est-à-dire que les événements ou les recommandations du vérificateur portaient sur des situations qui avaient eu cours un an, deux ans, trois ans plus tôt. Ce n'était pas facile.

J'ai proposé, à ce moment-là, au comité et à la Chambre des communes qu'on amende la loi, parce que la Loi sur le vérificateur général disait que le vérificateur général ne pouvait déposer qu'un rapport annuellement. C'était un rapport assez volumineux.

On a proposé à la Chambre de modifier la loi et de permettre au vérificateur général de déposer plus de rapports. Aujourd'hui, je crois que vous déposez quatre rapports, un à tous les trois mois. Ce sont des rapports beaucoup plus ponctuels, je pense, et qui sont étudiés sérieusement par ce comité, et au Sénat aussi, on s'y intéresse.

Je ne veux pas vous fatiguer avec mes commentaires, mais je veux seulement dire que le 27 mars, j'ai donné avis au Sénat que je proposerais une motion. Je vais vous la lire:

    Que de l'avis du Sénat, M. Denis Desautels a été un excellent vérificateur général du Canada.

    Intègre, professionnel et doué d'un caractère juste et inquisiteur, M. Desautels a accompli la tâche de vérificateur général dans un esprit d'efficacité. Il a assuré, pendant son mandat de dix ans, le poste élevé de vérificateur des comptes. M. Desautels a su, par son leadership, diriger une équipe tout aussi professionnelle et dévouée.

    Le Parlement canadien...

Et je présume que la Chambre des communes va en prendre note.

    ...remercie M. Desautels pour ses services et reconnaît l'excellent travail qu'il a fait pour son pays.

Hier, on a adopté cette motion, et je vous fais une lecture très brève:

    Je voudrais tout simplement que le message soit transmis à la Chambre des communes afin qu'elle se joigne à nous pour reconnaître les grands services publics rendus au pays par M. Denis Desautels...

Et à Denis, chapeau.

[Traduction]

Le temps a passé et il y a eu des élections en 1993. Le parti de l'opposition est passé de l'autre côté, nous sommes devenus le parti ministériel et deux nouveaux partis sont arrivés sur la Colline, le Bloc québécois et, à l'époque, le Parti réformiste. Le Bloc québécois est devenu l'opposition officielle.

Après les élections fédérales de 1993, M. Bélisle est devenu le président du Comité des comptes publics. Richard, bien qu'il ne soit plus député, a gracieusement accepté de revenir aujourd'hui pour nous dire quelques mots sur ses deux ou trois ans comme président du Comité des comptes publics.

Monsieur Richard Bélisle.

[Français]

M. Richard Bélisle (ancien président du Comité des comptes publics): Merci, monsieur le président.

Monsieur Desautels, mes chers amis, je remercie les membres du Comité des comptes publics de m'avoir invité ici aujourd'hui à titre d'ancien président et de me permettre de profiter de l'occasion pour souligner la fin du mandat de M. Desautels à titre de vérificateur général du Canada.

J'ai côtoyé de près M. Desautels durant deux ans, précisément en 1994 et 1995, et je peux vous dire que par son niveau d'expertise—j'ai eu l'occasion de l'observer à ce moment-là—, les dossiers sur lesquels il attirait l'attention des élus et les préoccupations auxquelles il voulait sensibiliser les contribuables canadiens, il m'apparaissait, de par ses qualités personnelles, entre autres, être dans ce que j'appelerais une classe à part au milieu de certains échanges que constituaient parfois les combats partisans de plusieurs parlementaires.

• 1615

J'ai toujours trouvé chez M. Desautels un souci de gestion serrée des deniers publics, un souci de permettre aux millions de contribuables de ce pays d'en avoir, comme on dit, pour leur argent, d'autant plus que les ministères et organismes fédéraux sont en situation de monopole d'État et qu'une des rares façons pour les contribuables de s'assurer de l'efficacité de leur fonctionnement demeure le droit de regard du vérificateur général quant à la gestion du gouvernement fédéral.

Le rôle du vérificateur général est primordial en démocratie. Il est primordial au Canada. Il doit continuer à se rapporter au Parlement, mais on devrait augmenter ses pouvoirs, peut-être particulièrement ses pouvoirs d'enquête.

M. Desautels a admirablement bien joué son rôle de protecteur des contribuables, en fait, son rôle d'ombudsman des payeurs de taxes de ce pays. Je l'en remercie en mon nom personnel et surtout au nom de mes enfants et de mes petits enfants, car sans ce rappel à l'ordre, la dette fédérale que nous nous apprêtons à léguer à la génération suivante serait de beaucoup supérieure à 550 milliards de dollars, ce qu'elle est actuellement.

Évidemment, c'est bien beau de se gargariser quotidiennement avec le partage de la richesse, mais la création de cette richesse passe par une saine gestion des milliards de dollars que les contribuables confient annuellement aux élus fédéraux, et les balises de cette saine gestion demeurent, pour beaucoup, les interventions et les rapports du vérificateur général.

Un grand merci, monsieur Desautels, pour avoir su si bien assumer ces lourdes responsabilités au cours des 10 dernières années et d'avoir été, en fait, la véritable conscience fiscale du Parlement. Nous vous en sommes tous redevables. Merci.

[Traduction]

Le président: Merci beaucoup, monsieur Bélisle, pour ces très aimables paroles. Nous vous sommes tous reconnaissants d'avoir pris le temps de revenir ici afin d'exprimer vos sentiments en ce jour spécial.

Évidemment, après M. Bélisle, il y a eu M. Michel Guimond, également du Bloc québécois, qui a occupé la présidence jusqu'aux élections d'avril 1997. Malheureusement, M. Guimond ne pouvait être des nôtres aujourd'hui, mais il nous a fait parvenir une lettre qu'il m'a demandé de lire.

[Français]

    Monsieur Desautels.

    Malheureusement, une activité planifiée depuis longtemps à Québec m'empêche d'être présent cet après-midi à l'occasion de votre séance d'adieu.

    Toutefois, j'aimerais vous souligner qu'à titre de président du Comité des comptes publics en 1996 et 1997, j'ai eu l'occasion de vous apprécier et de vous connaître comme un homme doté d'une intégrité à toute épreuve. Durant ces années en tant que président, j'ai pu bénéficier de votre professionnalisme et de votre calme, surtout lorsque je vous servais à «l'occasion» des «petites» remarques impétueuses. Vous avez toujours fait preuve de professionnalisme et je vous en sais gré.

    Finalement, étant moi aussi un ancien membre du cabinet Caron, Bélanger, Ernst and Young à Québec, j'ai pu constater que votre nomination à titre de vérificateur général du Canada, il y a dix ans, n'était qu'une suite logique à une carrière très fructueuse qui, j'en suis persuadé, ne se terminera pas à l'expiration de votre présent mandat.

    Je vous souhaite une réorientation de carrière répondant à toutes vos attentes et de bonnes parties de golf...

    Michel Guimond, député de Beauport—Montmorency—Côte-de-Beaupré—Île-d'Orléans.

[Traduction]

Le whip du Bloc québécois.

Nous allons maintenant entendre M. Werner Schmidt, de Kelowna en Colombie-Britannique, qui aimerait dire quelques mots cet après-midi.

• 1620

M. Werner Schmidt (Kelowna, AC): Merci beaucoup, monsieur le président.

C'est un grand honneur de vous parler personnellement, et je veux parler de vous comme personne.

Vous m'avez toujours frappé, monsieur, comme l'une de ces rares personnes qui placent les principes au premier rang et plus que toute personne que je connais, vous suivez vos principes.

Vous éprouvez un honneur sincère et un respect profond pour le Parlement, ce qui explique votre conviction qu'il faut considérer les deniers publics comme des sommes en fiducie—que c'est quelque chose qu'on nous a confié.

Quand on songe à qui paie vos factures, vous avez fait preuve de courage. Même s'ils vous payaient, vous leur avez dit: «Écoutez, voici ce que vous faites qui est bien et voici ce que vous faites qui ne l'est pas». Et vous leur avez dit attention, il faut donner l'exemple. Je vous tire donc mon chapeau—je sais que je n'en porte pas un, mais je le fais au figuré.

Avec le plus grand respect, je vous souhaite bonne chance et je vous remercie infiniment pour tout ce que vous avez fait. Je vous remercie également de l'exemple que vous nous avez donné d'un homme qui non seulement est suprêmement professionnel, mais qui est également une personne d'intégrité qui place les principes au premier rang, avant lui-même. Merci beaucoup.

Merci, monsieur le président.

Le président: Merci, monsieur Schmidt.

Nous allons maintenant céder la parole à Mme Marlene Jennings, députée de Notre-Dame-de-Grâce—Lachine.

[Français]

Mme Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce—Lachine, Lib.): Merci, monsieur le président.

Monsieur le vérificateur général du Canada—vous l'êtes toujours—, je pense que je peux parler facilement au nom de mon parti, au nom des députés libéraux présents ici aujourd'hui, au nom des députés libéraux qui ne sont pas présents ici aujourd'hui et au nom des anciens députés libéraux qui étaient au Parlement pendant votre mandat.

Pendant les dix ans que vous avez passés en tant que vérificateur général du Canada, vous avez aidé les gouvernements successifs, peu importait leur partisanerie ou leur formation politique, à assainir les budgets, à rendre la gestion des programmes et de l'argent du public meilleure. Il reste encore beaucoup à faire.

De plus, vous avez montré, par votre propre intégrité, probité et honnêteté intellectuelle, comment les leaders du public, qu'ils soient élus ou nommés, doivent se comporter et garder précieusement l'argent du public et les programmes qui sont destinés à offrir des produits ou des services au public.

Pour moi, c'était un grand honneur de faire partie de ce comité pendant votre mandat. Je vous souhaite du succès dans vos prochains travaux ou activités. Je suis certaine que les talents et l'expertise que vous avez su démontrer pendant ces dix ans vont bien vous servir et serviront les Canadiens et Canadiennes également.

Sur une note personnelle, madame Desautels, j'aimerais vous remercier d'avoir permis à votre mari d'accomplir le mandat de vérificateur général. Tous les élus savent que si on réussit à moitié notre tâche de représentant du gouvernement, qu'on soit élu ou nommé, c'est avec le concours, le support et l'appui de la famille et des bien-aimés. Alors, en mon nom personnel—et je pense que je peux parler, là aussi, au nom des Canadiens et des Canadiennes—, merci beaucoup de nous avoir prêté votre mari pendant dix ans.

Le président: Merci beaucoup, madame Jennings.

[Traduction]

Monsieur Bob Mills de Red Deer.

M. Bob Mills (Red Deer, AC): Merci, monsieur le président.

Monsieur le vérificateur général, madame, Shirley, je suis très heureux d'être ici. Je n'ai jamais fait partie de ce comité, pourtant j'ai eu des contacts avec vous et mon respect n'a fait que croître à ce contact.

Je suis venu à Ottawa parce que je voulais que le gouvernement rende des comptes, qu'il rende tout particulièrement des comptes en ce qui concerne la dette et les déficits. Je pense que le mérite vous revient en grande partie d'avoir publié ces faits et ces chiffres et en fait pour les mesures que le gouvernement a prises.

• 1625

J'avais pensé que ce serait peut-être un bien-cuit, donc je vais modifier un peu ce que j'allais dire. Le président ne m'a rien dit.

J'ai eu quelques contacts personnels avec Denis—et j'espère qu'il ne m'en voudra pas de les mentionner ici, mais je pense que ces épisodes témoignent du genre de personne qu'il est.

La première fois, c'était lors d'une conférence à Val-David du Conference Board du Canada. Nous nous étions enfermés là pendant trois jours et nous avons eu l'occasion de connaître les personnes qui y étaient, les époux et les épouses, etc. Je ne pouvais m'empêcher de penser, en écoutant les différents conférenciers—on fait de petites analyses, de petites études sociologiques sur les conférenciers—à quel point j'étais fier d'être Canadien, fier d'être député, fier d'avoir un vérificateur général qui était si bien renseigné, si sympathique et si près des gens. Je le dis très sincèrement. Les personnes présentes avaient tout autant de respect pour vous que nous parlementaires. Et je vous en remercie.

Dans un deuxième temps, vous savez je participe à une émission causerie—comme nombre d'entre vous—à la télévision par câble. Un de mes électeurs a eu l'idée: «Pourquoi ne pas parler au vérificateur général un jour dans le cadre de votre émission?» J'ai dit: «Oh il ne pourra jamais venir. Il est trop occupé». Toutefois, il est venu. Il était là. Je sais qu'il a participé à un grand nombre d'émissions causeries d'autres personnes aussi. Je pense que cela aussi vous en dit long sur lui. Il est terre à terre; c'est le genre de personne que tout Canadien peut approcher. C'est vraiment exceptionnel dans un endroit comme celui-ci. J'ai toujours apprécié cela depuis que je suis ici.

Je tiens à vous souhaiter bonne chance à tous deux. Merci de tout ce que vous avez fait pour nous en tant que Canadiens. Nous en sommes très reconnaissants. Merci.

Des voix: Bravo, bravo.

Le président: Merci, monsieur Mills.

Nous allons maintenant passer à M. Paul Szabo, de Mississauga-Sud.

M. Paul Szabo (Mississauga-Sud, Lib.): Merci, monsieur le président, monsieur le vérificateur général. Je ne sais pas si cette appellation vous manquera.

Je suis ici non seulement pour vous témoigner mon respect, mais aussi pour souligner vos 10 années au poste de vérificateur général.

Quand j'ai été élu en 1993, comme tous les députés, je voulais en apprendre davantage sur la façon dont je pouvais jouer un rôle significatif ici. En tant que comptable agréé, je voulais apprendre à vous connaître. La première chose que j'ai faite quand je suis arrivé sur la Colline, j'ai pris rendez-vous pour vous rencontrer. Non seulement avez-vous pris le temps de me rencontrer en tant que nouveau parlementaire, mais vous m'avez invité à m'asseoir dans une salle de réunion avec des proches collaborateurs pour m'informer des types de dossiers dans lesquels les parlementaires pouvaient jouer un rôle.

Naturellement, dès cette rencontre, je me souviens m'être instantanément intéressé à la question de l'économie souterraine. Votre personnel s'est montré très serviable en me fournissant des documents de recherche et de mise en contexte portant sur cette question. En réalité, une motion a fait l'objet d'un vote à la Chambre et a été adoptée, d'emblée par la Chambre, et nous avons progressé dans ce dossier, comme vous le savez. J'estime donc que dès le début j'ai contribué à faire un peu ma marque ici.

Dans les 10 dernières années, c'était difficile au début parce que tout se faisait sur papier. Mais maintenant nous avons des cédéroms du Bureau du vérificateur général à partir desquels on peut effectuer des recherches; nous avons des rapports plus fréquents; nous avons un site Web; nous avons toutes sortes d'autres moyens d'accès, et nous nous trouvons donc ainsi en bien meilleure position. Nous avons besoin de ces outils qui nous fournissent rapidement et abondamment de l'information et vous nous avez aidés à les obtenir. Je pense que cela aussi a beaucoup compté.

Je pense que pour la plupart de ceux qui ont des postes comportant d'importantes responsabilités, ce qu'ils lèguent présente un intérêt. Mais j'estime personnellement que le respect qu'on a pu mériter est très important. Monsieur Desautels, je peux affirmer sans l'ordre d'un doute au nom de tous mes collègues ici présents que vous avez mérité un très grand respect. Nous vous remercions pour tout ce que vous avez fait.

Je pense que beaucoup de possibilités s'offriront à l'avenir. Je vous ai parlé plus tôt. Je sais que vous avez l'intention de prendre du temps pour vous et votre famille. Je dirai donc tout simplement que je vous remercie de m'avoir aidé à bien démarrer et je vous offre à vous et à votre épouse tous mes voeux de bonne santé et de bonheur jusqu'à la fin de vos jours.

Des voix: Bravo.

Le président: Nous ne pouvons pas toujours être sur la colline du Parlement quand nous souhaiterions pourtant y être, surtout un jour où la classe finie plus tôt parce que l'opposition a remporté le vote et que le Parlement a ajourné pour le reste de la journée.

• 1630

J'ai une lettre de M. Philip Mayfield, le député de Cariboo—Chilcotin, qui m'a demandé de lire sa lettre. La voici:

    Monsieur Desautels,

    À l'approche de la fin de votre mandat de vérificateur général du Canada, je vous remercie sincèrement pour votre dévouement. Vous avez fait bien plus que de surveiller les comptes du gouvernement fédéral. Les efforts que vous avez déployés pour promouvoir d'importants dossiers comme la réforme de la fonction publique, la modernisation des procédures comptables du gouvernement fédéral, de même que l'insistance avec laquelle vous avez veillé à ce que chacun mène les affaires de l'État conformément aux normes d'éthique les plus strictes constituent d'importants éléments du legs que vous nous laissez.

    Je suis très heureux d'avoir participé avec vous aux travaux du Comité permanent des comptes publics. Je me suis senti stimulé et encouragé par l'exemple de votre détermination et de vos réalisations. Merci beaucoup.

    Je vous adresse mes meilleurs voeux de succès pour l'avenir, et je vous prie,

    d'agréer mes salutations distinguées.

    Philip Mayfield, député

    Cariboo—Chilcotin.

C'était la lettre de Philip.

Maintenant monsieur Epp, d'Elk Island, vous avez la parole.

M. Ken Epp (Elk Island, AC): Merci, monsieur le président.

Tout ceci me semble beaucoup trop officiel. Nous avons accueilli M. Desautels au Comité des finances à plusieurs reprises. Étant donné que j'étais habituellement le premier intervenant de l'opposition officielle à poser une question, j'ai l'impression que je devrais vous poser des questions maintenant, mais je ne céderai pas à la tentation.

Je suis vraiment ravi d'être ici. Lorsqu'on a annoncé la tenue de cette séance-ci, je me suis dit qu'il fallait absolument que j'en sois. Même si je ne vous connais pas bien—parce que j'ai eu peu de contacts personnels avec vous—j'ai toujours été très impressionné par votre dévouement professionnel.

Lorsque j'ai réfléchi aux remarques que je ferais aujourd'hui, j'ai pensé à certaines de ces histoires terribles qu'on entend sur les politiciens. Je me suis dit qu'il y en avait aussi sur les avocats et les comptables. Je me suis souvenu de la suivante: «Que fait un comptable pour mettre un peu de vie dans une fête? Il invite des actuaires.». Vous, mon cher ami, ne correspondez pas à ce modèle. Ce n'est tout simplement pas vous.

Imaginez, un comptable qui a beaucoup de personnalité—c'est vraiment merveilleux.

Le président: C'est paradoxal, monsieur Epp.

M. Ken Epp: Vous êtes de cela aussi, n'est-ce pas, John?

Un de mes meilleurs souvenirs remonte à très peu de temps après ma première élection en 1993 et après nos premiers entretiens en comité. Je m'apprêtais à traverser la rue Wellington lorsque je vous ai croisé accompagné de deux ou trois adjoints ou fonctionnaires. Vous m'avez reconnu et m'avez salué. J'ai été profondément étonné et je me suis dit: «N'est-ce pas extraordinaire! moi, un petit gars de la campagne de la Saskatchewan, qui s'est enfui en Alberta pour devenir député bien des années plus tard, voilà que le vérificateur général du Canada me salue nommément.». C'était pour moi le sommet de ma carrière. Je vous en sais encore gré.

Je sais que nous avons peu de temps et je terminerai simplement en disant, monsieur Desautels, que j'estime pour ma part que vous avez établi de nouveaux critères d'excellence au Bureau du vérificateur général. Je suis ici depuis plus de sept ans et, pendant cette période, j'y pu examiner votre travail très attentivement. J'étais frappé par votre minutie, votre belle personnalité, votre éloquence et votre préoccupation pour les Canadiens et les Canadiennes.

Par conséquent, c'est non seulement au nom de mon parti, mais aussi au nom de tous les Canadiens que nous estimons représenter comme députés que je vous remercie sincèrement, vous et votre femme, pour avoir si bien servi notre pays. Votre contribution a été précieuse et nous l'apprécions. Nous vous souhaitons bonne chance pendant votre retraite.

Le président: Merci, monsieur Epp.

Je cède maintenant la parole à M. Peter Adams, député de Peterborough.

M. Peter Adams (Peterborough, Lib.): Merci, monsieur le président.

J'écoute mes collègues des deux côtés de la Chambre lécher les bottes du vérificateur général. Ne comprennent-ils pas qu'il s'en va? Ce n'est plus nécessaire!

Je m'appelle Peter Adams; je suis député de Peterborough. Depuis deux ans environ, je préside le Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées. Lorsque j'ai accédé à ce poste, j'étais un président très idéaliste. Je croyais que j'avais enfin l'occasion de faire des choses merveilleuses, de faire des études approfondies sur ce ministère énorme—et soit dit en passant, extrêmement important, de faire des suggestions constructives et de réaliser des changements positifs.

• 1635

Mais depuis que je suis devenu président de ce comité, comme Denis le sait, nous avons consacré de nombreux mois à ce qu'on appelle maintenant l'enquête sur les subventions et contributions, dans le cadre d'audiences publiques télévisées tenues dans cette pièce-ci et qui ont duré des mois et des mois. Plus récemment—jusqu'à la semaine dernière, en fait—le comité a examiné le projet de loi sur l'assurance-emploi. C'est un projet de loi intéressant et très important, mais c'est aussi un sujet auquel s'est beaucoup intéressé le vérificateur général.

Je reste encore idéaliste, mais je dois reconnaître qu'au fil de ces audiences, j'en suis venu à douter de la bonne opinion que j'avais du rôle du Bureau du vérificateur général dans notre démocratie—ce à quoi d'autres députés ont déjà fait allusion.

Nous pouvons tous reconnaître rationnellement que le Bureau du vérificateur général est une chose merveilleuse. Il fait partie des freins et contrepoids du système, et c'est très bien. Avant de devenir président de ce comité, j'étais tout à fait d'accord pour que le vérificateur général augmente la fréquence de ses rapports. C'est d'ailleurs l'une de vos réalisations, Denis.

Lorsque je suis calme, je continue de croire que c'est une bonne chose que le vérificateur général présente des rapports plus fréquents qu'auparavant. Mais lorsque j'occupe le fauteuil du président d'un comité, lorsque je témoigne devant un comité, lorsque je veux faire autre chose et que je constate que le Bureau du vérificateur général exige toute l'attention de notre comité pour l'examen de ces questions et nous empêche de passer à autre chose, j'en viens à douter.

J'ai remarqué, monsieur le président, que lors de la comparution du vérificateur général devant notre comité la semaine dernière, le comportement des membres du comité a été très différent. Je l'ai déjà dit, il va bientôt disparaître dans la nuit des temps et, à la fin de cette réunion, les députés l'ont applaudi. Cela m'est apparu extraordinaire, compte tenu de la cruauté subie au fil de toutes ces années.

Quelqu'un n'a-t-il pas dit qu'il s'agissait d'un bien-cuit, monsieur le président?

Le président: Mais peut-être avez-vous enfin compris qu'il avait raison, après tout.

M. Peter Adams: Monsieur le président, je ne ferais jamais cet aveu devant les caméras.

Je me suis demandé, pourquoi ces applaudissements, au moment où le vérificateur général parle? Pourquoi donc? Premièrement, c'est peut-être du soulagement. C'est un peu comme se heurter la tête contre un mur de briques: lorsque ça cesse, lorsque le vérificateur général sera parti, les membres de notre comité auront une attitude plus positive à l'égard du bureau et de la fonction. Je me suis dit que cela expliquait en partie tous ces bons sentiments.

Deuxièmement, j'ai pensé que mes collègues étaient si gentils à l'égard de M. Desautels peut-être parce qu'ils ont compris qu'il est préférable de travailler avec le diable que nul n'ignore. C'est peut-être le diable qui est assis à ma droite, monsieur le président, mais, au moins, nous le connaissons, nous comprenons ses humeurs et son expérience.

La troisième raison s'apparente à certaines des remarques qui ont été faites cette après-midi, Denis. Il y a le Bureau du vérificateur général. Il est le même avec tous. Je suis député, mais je suis aussi moi-même. Vous êtes le vérificateur général, mais vous êtes aussi vous-même.

J'estime que le bureau a grandi pendant votre mandat. Je sais que vous avez acquis de l'expérience. Je sais que les gens—mes collègues membres de tous les comités—ont toujours été frappés par votre compréhension instinctive du système. Mais je crois aussi que vous avez acquis une certaine maturité pendant votre mandat et que vous avez amené le Bureau du vérificateur général à prendre de la maturité aussi. Le bureau que vous quittez—et, du coup, le Parlement et notre démocratie—ne peut s'en porter que mieux. C'est la troisième raison qui explique la chaleur de nos témoignages.

Comme mes collègues, je tiens à vous remercier, vous et votre épouse, et nous espérons sincèrement vous revoir. Au nom du Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées—qui, nul doute, aura avec votre successeur les mêmes discussions qu'il a eues avec vous sur des questions que vous avez soulevées—je vous remercie de tout le travail que vous avez fait à titre de vérificateur général.

Merci beaucoup, monsieur le président.

• 1640

Des voix: Bravo, bravo.

Le président: Merci beaucoup, monsieur Adams.

Nous passons maintenant à M. Art Hanger.

M. Art Hanger (Calgary-Nord-Est, AC): Monsieur et madame Desautels, chers collègues, monsieur le président, c'est un honneur pour moi d'être ici cet après-midi.

Je tiens à remercier M. Denis Desautels qui a fait preuve d'une capacité exceptionnelle de déceler le gaspillage au sein du gouvernement. Il s'est révélé l'un des meilleurs vérificateurs généraux que le Canada ait jamais eus.

Il a aussi fait montre d'une impartialité absolue—sauf dans sa passion et sa persévérance à l'égard de la vérité et de l'intérêt public, si cela constitue de la partialité. Il a montré sans relâche aux Canadiens comment le gouvernement pouvait mieux dépenser son argent et moins le gaspiller.

Cette croisade lui a valu des attaques. En raison de ces attaques, j'estime que M. Desautels et tous ses successeurs devront être défendus de façon impérieuse et avec ferveur.

J'ai travaillé avec M. Desautels lorsque j'ai siégé au Comité de la défense. Il m'est apparu comme un homme d'une grande intégrité qui avait examiné les livres extrêmement attentivement et demandé souvent des précisions ou des changements.

J'estime que la force de caractère de M. Desautels est un atout non seulement pour la fonction de vérificateur général, mais aussi en politique. Il nous faut plus de gens qui s'inquiètent véritablement du bien-être des Canadiens plutôt que des intérêts étroits de leur parti.

M. Desautels me manquera. Je ne peux qu'espérer que son successeur fera montre du même dévouement à l'égard du devoir et du même respect pour la vérité que M. Desautels.

Je lui souhaite bonne chance dans ses entreprises futures et j'espère qu'il fera sa marque dans ses autres activités comme il l'a faite au Bureau du vérificateur général.

Merci, monsieur, et que Dieu vous bénisse.

Des voix: Bravo, bravo.

Le président: Merci, monsieur Hanger.

Je cède maintenant la parole à M. Rey Pagtakhan.

L'hon. Rey Pagtakhan (secrétaire d'État (Asie-Pacifique)): Merci, monsieur le président.

Je suis ravi de participer de nouveau à une séance de ce comité dont j'ai déjà été membre.

Monsieur Desautels, c'est un plaisir et un honneur pour moi de me joindre à mes nombreux collègues pour vous rendre hommage à la veille de votre départ du Bureau du vérificateur général.

J'ai eu le privilège et l'honneur de travailler avec vous pendant plus de 10 ans au cours de mes 13 années au Parlement. Nous nous sommes rencontrés à bien des reprises dans le cadre des séances des divers comités du Parlement dont j'ai fait partie et devant lesquels vous avez témoigné. Plus particulièrement, je me souviens de mes deux années comme membre du Comité permanent des comptes publics.

Votre sens du devoir, monsieur Desautels, m'a toujours beaucoup impressionné. Il témoigne bien du sérieux avec lequel vous avez assumé vos responsabilités à l'égard des citoyens du pays. J'ai pu constater le discernement et la discipline qui vous ont mérité le respect du Parlement et de tous les Canadiens.

À titre de vérificateur général de notre pays, vous avez persévéré dans votre vision d'un gouvernement fédéral responsable, transparent, efficace et efficient. Nous pouvons d'ailleurs dire que vous avez amélioré le fonctionnement du gouvernement du Canada avec votre contribution. Soyez certain que les Canadiens en sont fiers.

Vous avez dit, monsieur Desautels, que pendant votre mandat, vous aviez pu constater que le fonctionnement du gouvernement s'était amélioré, mais vous nous avez mis en garde contre la suffisance. À mon avis, cela montre bien pourquoi vous serez toujours le vérificateur général.

M. Desautels nous laisse sur une note d'optimisme et avec une confiance renouvelée dans un gouvernement qui tente de s'améliorer pour le bien-être de tous les Canadiens.

• 1645

Monsieur Desautels, je me joins à tous ceux qui sont venus vous rendre hommage aujourd'hui pour vous souhaiter bonne chance dans vos entreprises futures. Vous avez été un vrai ami du Parlement et un véritable serviteur du pays. En choeur avec tous les Canadiens, permettez-moi de vous dire merci beaucoup.

Des voix: Bravo, bravo.

Le président: Merci, monsieur Pagtakhan.

Madame Diane Ablonczy.

Mme Diane Ablonczy (Calgary—Nose Hill, AC): Merci, monsieur le président.

J'ignore pourquoi, monsieur Desautels, mais mon estime des vérificateurs a crû au cours de l'année qui vient de s'écouler, et vous êtes de ceux pour lesquels j'ai le plus d'estime. Je suis heureuse d'être ici pour vous dire à quel point nous vous savons gré de vos efforts et pour vous faire vous faire des adieux chaleureux.

Notre système de gouvernement comporte peu de freins et de contrepoids—certainement pas suffisamment à mon avis et de l'avis de bien des gens. Pendant que vous avez été vérificateur général, cette fonction a été un très bon frein au gaspillage. Vous avez extrêmement bien servi les Canadiens et les Canadiennes.

Chaque fois que je vous vois répondre aux membres des comités parlementaires ou à la télévision—surtout depuis le dépôt de votre dernier rapport—je constate que même sous les critiques et les attaques, vous restez digne. Même si on vous adresse des questions dures et parfois même hostiles, vous répondez toujours de façon extrêmement professionnelle, calme et réfléchie. Ce n'est pas facile, et je vous en félicite.

J'ai aussi parlé et travaillé avec certains de vos employés, monsieur Desautels, et ils témoignent de l'excellence de votre leadership. Vous avez une très bonne équipe, et souvent, l'équipe est le reflet du chef. Vous avez donc bien des raisons d'être fier. Ceux qui vous accompagnent ici aujourd'hui sont derrière vous; nous les remercions aussi.

Après 10 ans, vous savez probablement que le respect est rare sur cette tribune-ci—que ce soit pour les députés ou pour les fonctionnaires. Vous jouissez d'un très grand respect et vous pouvez en être fier. Le respect que nous vous témoignons aujourd'hui est très sincère.

Nous voulons aussi rendre hommage à votre femme, Shirley. Nous qui sommes titulaires d'une charge publique savons comme il est précieux d'avoir un compagnon qui est fort, qui donne de bons conseils, qui nous réconforte et qui assure l'équilibre dans notre entourage. Je sais que votre femme doit être ravie de savoir qu'elle pourra passer au moins un peu de temps avec vous pour mener des projets personnels. Je suis certaine que vous le méritez bien tous les deux.

J'ai entendu dire que les fonctionnaires sont censés servir l'État mais qu'ils ne savent pas ce que c'est que de servir. Ce n'est certainement pas votre cas. Vous avez contribué à relever la fonction publique dans l'estime des gens.

Comme représentants des Canadiens, nous tenons à ce que vous sachiez que nous vous savons gré de votre contribution. Elle nous manquera, mais vous avez bien servi votre pays. J'espère que vous en êtes fier et satisfait. Nous vous souhaitons bonne chance dans votre nouvelle vie où vous laisserez encore une fois sûrement votre marque.

Des voix: Bravo, bravo.

Le président: Merci beaucoup, madame Ablonczy.

Je redonne la parole à M. Pagtakhan pour quelques secondes.

M. Rey Pagtakhan: Merci, monsieur le président.

Je tenais simplement à remercier Mme Desautels et à la remercier d'avoir partagé son mari avec le Parlement, avec nous tous. Merci.

Le président: Merci beaucoup, monsieur Pagtakhan.

La parole est maintenant à M. Jeannot Castonguay.

[Français]

M. Jeannot Castonguay (Madawaska—Restigouche, Lib.): Je vous remercie, monsieur le président.

Monsieur Desautels, je ne peux sûrement pas dire que je vais m'adresser à vous en tant que parlementaire qui vous a connu parce que je suis encore très vert dans cette galère. Toutefois, je dois vous dire que comme citoyen canadien, j'ai appris à vous connaître par le biais des médias d'information.

Je vous lève mon chapeau très haut parce que vous avez amené, dans cette maison-ci, beaucoup de respect. C'est une chose que j'ai apprise grâce à vous. Je crois que je reflète l'opinion de mes concitoyens chez nous. C'est peut-être un peu à cause de l'exemple que vous m'avez donné que je me suis dit que, oui, on pouvait aller travailler à Ottawa, au Parlement canadien, et faire des choses en bien et les faire en grand. Comme on dit très souvent, you keep the high road.

• 1650

Je vous remercie de l'exemple que vous m'avez donné. Je vous remercie au nom de tous mes concitoyens de la circonscription de Madawaska—Restigouche. Je vous souhaite une bonne retraite. J'espère qu'un jour j'aurai le plaisir de vous parler un petit peu plus, de façon informelle.

Je vous remercie, monsieur le président.

[Traduction]

Le président: Merci beaucoup, monsieur Castonguay.

Nous entendrons maintenant M. Rodger Cuzner, député de Bras d'Or—Cape Breton.

M. Rodger Cuzner (Bras d'Or—Cape Breton, Lib.): Monsieur Desautels, félicitations. C'est un moment crucial dans votre vie et dans celle de votre famille. Mes meilleurs voeux vous accompagnent, vous et votre femme.

Ce que vous avez contribué au gouvernement du Canada, à l'avis des Canadiens, mérite notre admiration. On reconnaît non seulement dans cette région-ci, mais partout au pays, votre grande honnêteté et intégrité ainsi que la passion avec laquelle vous vous êtes acquitté de votre tâche au nom de la population canadienne.

Vous avez sûrement démontré un grand attachement aux intérêts de tous les Canadiens. Il faut vous en féliciter, et mes voeux de réussite vous accompagnent dans vos entreprises futures. Merci.

Le président: Avant de vous inviter à répondre, monsieur Desautels, nous avons jugé bon de donner une forme quelque peu concrète à notre gratitude, soit un cadeau en témoignage de reconnaissance pour ces dix années de service. Nous allons donc vous remettre un petit quelque chose.

Madame Jennings, auriez-vous l'obligeance de m'accompagner?

Au nom du Parlement du Canada, étant donné que vous êtes un agent du Parlement, Denis, nous vous prions d'accepter ce petit cadeau en reconnaissance pour votre dévouement et votre labeur au service du Canada au cours des dix dernières années.

Mme Marlene Jennings: Madame Desautels, au nom du gouvernement, de notre comité et des Canadiens, merci d'avoir soutenu M. Desautels dans son rôle de vérificateur général du Canada au cours des dix dernières années. Notre reconnaissance vous est acquise.

• 1655

M. L. Denis Desautels (vérificateur général du Canada): Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, invités et amis, je tiens à vous remercier tous pour ces très aimables paroles, et je vous remercie tout particulièrement d'avoir pris le temps de venir aujourd'hui et de nous remercier, Shirley et moi, avec tant d'éclat. Vous ne nous avez pas ménagé vos hommages.

Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai beaucoup aimé ces dix dernières années. C'était difficile par moment, mais je peux vous dire que je me suis donné corps et âme, que j'ai fait de mon mieux, et que je n'ai absolument aucun regret d'avoir dit oui il y a dix ans lorsqu'on m'a offert ce poste.

Je suis vivement touché et particulièrement heureux d'avoir entendu également d'anciens présidents du Comité des comptes publics avec qui j'ai eu le plaisir de travailler pendant mon service.

[Français]

J'aimerais aussi, monsieur le président, remercier tout particulièrement celui qui était président du Comité des comptes publics lors de mon arrivée ici à Ottawa, en 1991, c'est-à-dire le sénateur Jean-Robert Gauthier. Je me souviens de la toute première séance du comité après mon arrivée, en juin 1991. M. Gauthier avait pour habitude de commencer ses réunions par une déclaration qui étayait ses vues sur le sujet à l'ordre du jour. C'étaient des discours très justes et souvent plus audacieux que mes propres déclarations d'ouverture.

M. Gauthier a aussi joué un rôle très déterminant dans l'histoire de notre bureau. Il est un peu le père de nos rapports périodiques, comme il l'a mentionné plus tôt, et c'est en grande partie à cause de lui que nous pouvons maintenant faire rapport quatre fois par année au Parlement au lieu d'une seule fois, comme c'était le cas avant 1995. Cela nous donne l'occasion de présenter des rapports plus ponctuels et procure ensuite l'occasion au système de réagir et de proposer des mesures correctives beaucoup plus rapidement que quand il en était autrement.

Monsieur le président, j'aimerais aussi remercier le personnel du Comité des comptes publics: les greffiers du comité que j'ai connus, Mme Clairette Bourque, M. Bernard Fournier, and now, Mrs. Sirpaul; les recherchistes Brian O'Neal et Jean Dupuis ainsi que Michelle Salvail et Richard Domingue, ces deux dernières personnes faisant maintenant partie du personnel du Bureau du vérificateur général.

J'aimerais aussi dire un merci très spécial à des personnes dont les services ne sont pas toujours reconnus, entre autres à nos interprètes, en particulier Mme Lucette Carpentier qui aide le comité depuis fort longtemps. J'aimerais aussi remercier les opérateurs de micros et les différents messagers qui nous aident constamment.

[Traduction]

Comme je l'ai dit la semaine dernière, lors d'une réception qu'ont donnée les deux présidents, je suis entré en fonction animé d'un respect profond pour les parlementaires et ceux qui consacrent leur carrière au service du public. Au cours de ces dix années, je n'ai pas changé d'avis, bien au contraire. Même si, par moment, on peut s'opposer à certaines prises de positions, ou si l'on se sent irrité ou découragé, au bout du compte, je conserve le plus grand respect pour ceux qui veulent donner vie à leur pays, ceux qui veulent donner vie à notre pays, et qui ont le courage de se jeter dans la bataille ou de faire des sacrifices personnels. C'est parce que nous avons des gens d'une telle qualité qu'il y a au Canada des institutions qui, de manière générale, fonctionnent assez bien.

Nous avons de bonnes institutions, et nous devons faire de notre mieux pour nous assurer qu'elles demeurent aussi efficientes et efficaces que possible.

[Français]

Pour maintenir ces institutions en bonne santé, cependant, il faut deux ingrédients essentiels, c'est-à-dire la transparence et la reddition de compte. En arriver là et être parmi les meilleurs au monde n'est pas toujours facile. Il faut aussi être capables, collectivement, en tant que pays, de s'autocritiquer. Il y a bien des choses, je pense, que nous pouvons et que nous devons faire mieux.

• 1700

Cela fait partie du rôle d'un vérificateur général; il est là pour aider le gouvernement et les institutions à s'autocritiquer. De son côté, le Comité des comptes publics poursuit notre travail en donnant vie à nos rapports et en produisant ses propres rapports. Donc, ensemble, je pense que nous pouvons jouer un rôle très important.

Je vais donc remercier tous les membres du Comité des comptes publics, les membres des autres comités avec qui j'ai eu l'occasion de travailler dans le passé, pour leur appui, et je peux vous assurer que je continuerai, moi, de mon côté, à suivre vos travaux avec beaucoup d'intérêt.

[Traduction]

Puisqu'on parle de bonnes institutions, comme vient de le dire Mme Ablonczy, je ne saurais passer sous silence l'aide précieuse que j'ai reçue de ces personnes formidables, passées et présentes, à l'emploi du vérificateur général. Elles font un excellent travail, et c'est ce qui m'a permis de rendre des comptes au Parlement comme je l'ai fait au cours des dix dernières années. Elles se sont toujours acquittées de leur mission et ont fait le travail voulu, chaque fois que des questions épineuses se posaient. Ces personnes croient dans ce qu'elles font, et elles sont animées par les principes les plus élevés.

Je crois que nous avons très bien travaillé ensemble. Nous formions une bonne équipe, nous nous entendions bien et nous avons, je crois, créé ensemble un milieu de travail agréable et stimulant. Un entraîneur, qu'il s'agisse de hockey ou de soccer, ne paraît pas très bien s'il ne peut pas compter sur de bons joueurs, et j'avais pour ma part d'excellents joueurs, monsieur le président.

[Français]

Maintenant, je ne puis vous quitter sans vous parler de celle qui constitue ma deuxième conscience, mon épouse, Shirley. Elle m'a appuyé, encouragé et m'a toujours permis de me concentrer sur mon travail même si cela voulait dire que je me trouvais trop souvent plongé dans mes dossiers les soirs et les week-ends. J'ai eu une chance unique de servir mon pays, mes concitoyens, mais je ne l'ai pas fait seul; Shirley l'a fait avec moi et je l'en remercie très sincèrement.

[Traduction]

Monsieur le président, je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve. Je n'entends prendre aucune décision précipitée quant à mon avenir, et je prendrai quelques mois de repos, après quoi j'analyserai la situation. Mais je peux vous assurer que je demeurerai un observateur très attentif de l'actualité parlementaire.

Au cours des dix dernières années, je me suis présenté entre 225 et 250 fois devant des comités parlementaires. On ne peut pas se donner autant à une institution sans continuer de s'y intéresser pendant encore longtemps. J'observerai donc avec le plus grand intérêt ce qui se passera au Parlement et à l'intérieur de cette institution.

Merci beaucoup à tous.

[Français]

Merci beaucoup.

[Traduction]

Le président: Eh bien, comme vous pouvez le voir, le vérificateur aura travaillé jusqu'à la toute dernière minute. C'est presque un rapport que vous nous avez donné qui contient les conseils que notre comité devra suivre après votre départ, pour que nous ne nous écartions pas du droit chemin, monsieur Desautels.

Nous avons entendu de nombreux compliments aujourd'hui, et chacun était sincère. J'y souscris et je tiens à vous faire les miens également.

Non seulement vous avez été le vérificateur général du Canada, mais vous avez aussi représenté le Canada partout dans le monde, dans le cadre d'INTOSAI. Nous sommes allés à Washington ensemble, et j'ai pu constater lors de la réception là-bas, que vous êtes tenu en très haute estime, non seulement à Washington mais aussi dans les autres institutions internationales. Vous avez fait évoluer l'oeuvre du vérificateur général pour le compte du Canada et des Canadiens, et ce, afin de vous assurer que les Canadiens sont non seulement bien servis par un gouvernement attentif, transparent et ouvert, qui fournit aux Canadiens les services dont ils ont besoin, mais qui joue aussi un rôle sur la scène internationale, où nous savons que dans de nombreux pays, les services fournis par les gouvernements sont loin d'égaler ceux que nous avons dans le nôtre. Nous sommes bénis d'avoir un gouvernement qui est largement ouvert et transparent, et si l'on en croit l'évaluation de Transparency International, notre gouvernement est l'un des meilleurs qui soit. Mais, comme vous le savez, il y a toujours place pour l'amélioration.

• 1705

Le personnel, les attachés de recherche, Brian O'Neal et Jean Dupuis, notre greffière, Santosh Sirpaul, et je vois que notre ancien greffier, Bernard Fournier, est ici également, ajoutent leurs compliments à ceux qui ont déjà été entendus cet après-midi.

Madame Destautels, Shirley, merci d'avoir soutenu Denis au cours de ces dix dernières années. Il a travaillé très dur, et j'ai la certitude que c'était parfois très difficile pour lui. Mais quand on a un conjoint à ses côtés, la route est toujours plus facile et plus agréable. Vous avez soutenu Denis pendant toutes ces années. Il l'a dit lui-même, et nous tenons à le dire nous aussi. Nous vous en remercions du fond du coeur.

Comme vous l'avez dit, Denis, vous n'auriez pu vous acquitter de votre tâche sans l'aide précieuse du personnel formidable qui vous entoure. Je sais, et je parle ici au nom du Comité des comptes publics, que nous apprécions au plus haut point le travail que vous avez accompli et le soutien que vous avez reçu de votre personnel. J'espère vivement que vous aurez peu à faire demain, étant donné que c'est votre toute dernière journée, mais je souhaite que vous preniez le temps de faire savoir à votre personnel—à tous les membres de votre personnel—combien le Comité des comptes publics apprécie le travail qu'ils ont fait pour vous soutenir dans votre tâche et aider le Parlement. Sans eux, et sans l'attention rigoureuse qu'ils ont portée aux rapports que vous avez rédigés, votre travail n'aurait pas été aussi bénéfique. Vous savez vous-même qu'un bon personnel est indispensable. Je sais pour ma part, en tant que député, que les députés ne sont efficaces que s'ils comptent sur un personnel compétent, et j'ai la certitude que vous pourriez en dire autant.

J'ai commencé en disant «voici votre vie». Nous avons entendu des députés de tous les partis représentés à la Chambre. Je les ai présentés en donnant leur nom et celui de leur circonscription, mais je n'ai pas mentionné leurs affiliations partisanes parce que cela n'aurait pas été convenable aujourd'hui. Il suffisait à mon avis que les parlementaires reconnaissent votre apport à la vie publique. Le coup de maillet qui va retentir marque donc la fin d'une séance, d'un chapitre, d'une ère, mais sachez que vous partez accompagné de nos meilleurs voeux.

Comme vous l'avez indiqué, vous allez prendre un peu de repos, mais vous allez entreprendre une autre carrière. Je ne doute pas que beaucoup d'institutions voudront profiter de votre grand talent. Nos meilleurs voeux vous accompagnent. Nous vous remercions encore une fois pour tout ce que vous avez fait pour le Canada.

Un léger goûter nous attend à l'arrière de la salle. Nous pouvons donc nous y retrouver une fois la séance levée.

La séance est levée.

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