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Premièrement, je tiens à vous remercier beaucoup de nous donner cette occasion de plaider notre cause devant vous. Nous vous en sommes très reconnaissants.
Je m'appelle Les Peate et je suis président national de l'Association canadienne des vétérans de la Corée. Je suis accompagné de notre secrétaire national, Gord Strathy.
Les anciens combattants de la guerre de Corée ont trois préoccupations principales. La première est d'ordre politique; je me rends compte que ce n'est pas vraiment l'objet de votre comité. Nous espérons que nos sacrifices n'ont pas été en vain. En dépit des bruits de sabre qui émanent de Corée du Nord ces derniers temps, nous espérons qu'ils ne sera pas nécessaire d'envoyer une nouvelle fois les troupes canadiennes au pays du matin calme pour repousser un agresseur. Bien des gens ne se rendent pas compte — contrairement à vous tous, j'en suis sûr — qu'il n'y a pas vraiment de paix en Corée. Techniquement, c'est l'état de guerre entre le Nord et le Sud. En réalité, c'est une trêve armée. En fait, plus de 1 000 soldats américains sont morts depuis le cessez-le-feu en 1953, plus beaucoup de Canadiens — la plupart dans des accidents, il est vrai, et non pas aux mains de l'ennemi. Comme je l'ai dit, je me rends bien compte que nous débordons du dossier des anciens combattants pour entrer dans le domaine de la politique internationale, et je n'en dirai donc pas plus là-dessus.
Notre deuxième préoccupation, c'est le souvenir. Pendant 40 ans, la guerre de Corée n'a pas été reconnue comme une guerre. C'était un conflit. C'était une intervention militaire. Et c'était une opération des Nations Unies. Mais nous nous sommes fait tirer dessus et avons tiré nous-mêmes pendant trois ans, et plus de 2 000 Canadiens ont été tués ou blessés, de sorte que nous savons que c'était bel et bien une guerre. Beaucoup de nos anciens combattants sont déçus que la chancellerie de la résidence du Gouverneur général refuse de permettre le port de la médaille de la guerre de Corée. Cette médaille a été remise par le président de la Corée du Sud, Syngman Rhee, à tous les soldats qui ont participé à la guerre de Corée dans les rangs des Nations Unies. L'affaire a été gardée secrète. Quand nous l'avons appris, environ 30 ans plus tard, nous avons essayé d'obtenir la médaille de la Corée. Les Coréens nous ont donné l'autorisation d'obtenir les médailles. Nous avons dû les acheter nous-mêmes, parce qu'ils avaient cessé d'en fabriquer. Ensuite, nous sommes allés trouver la chancellerie de la résidence du Gouverneur général pour demander la permission de porter cette médaille à titre de décoration étrangère approuvée. Comme vous le savez probablement, il faut obtenir l'approbation de la chancellerie pour porter une décoration ou distinction étrangère. Cette autorisation n'a pas été accordée.
L'autre sujet de préoccupation que nous avons concerne les inscriptions au drapeau. Quiconque s'y connaît en infanterie sait que le bataillon est particulièrement fier de ses inscriptions au drapeau. C'est une façon de célébrer; le nom de la bataille est blasonné sur le drapeau. Pour une raison quelconque — en fait, je sais pourquoi — nous avons souvent été laissés pour compte. Nous prenions part à des batailles avec les Britanniques et les Australiens et ces derniers obtenaient une décoration qu'ils arboraient fièrement sur leur drapeau alors que cela était refusé aux Canadiens. Ce sont nos propres supérieurs qui nous refusaient ces honneurs de guerre.
Quoi qu'il en soit, pour revenir à notre sujet principal, soit la reconnaissance des risques pour la santé courus par nos effectifs en Corée, je pense qu'on peut dire sans se tromper qu'à cet égard, notre situation était unique. D'une part, de multiples défoliants et insecticides ont été mis au point pendant la guerre, et nous les utilisions. Le revers de la médaille, c'est que nous ne connaissions pas encore les effets à long terme de ces produits chimiques. Nous étions jeunes à l'époque. Lorsqu'on a 19 ou 20 ans, comme la plupart de nos soldats à l'époque, on ne pense pas vraiment à l'avenir; on vit dans le présent. Nous étions convaincus que s'il nous arrivait quoi que ce soit, ce ne serait pas notre environnement, ni les initiatives de nos alliés qui seraient responsables, mais l'ennemi.
Ce n'est que plusieurs années plus tard que nous avons commencé à nous rendre compte qu'un grand nombre de nos camarades mouraient prématurément. Certains d'entre eux étaient affligés par toutes sortes de maladies, de l'arthrite au cancer en passant par la tuberculose. Aucune maladie ne les épargnait.
Apparemment, un très grand nombre de nos camarades étaient touchés. J'étais secrétaire à l'époque, et j'ai effectué un sondage. C'était un sondage informel même si, à mon avis, l'échantillon était suffisamment vaste. Il a révélé qu'un pourcentage plus élevé d'entre nous souffraient de nombreuses maladies par rapport au groupe d'âge correspondant de la population générale. Dans certains cas, il s'agit de maladies graves.
Gord vous relatera le cas d'un ancien combattant exposé au DDT. Il y était peut-être particulièrement sensible, il n'en reste pas moins que c'est pratiquement un cas désespéré. Personne au Canada n'a pu attribuer son état à son exposition au DDT pendant la guerre de Corée. Au bout du compte, il a dû se rendre dans une clinique au Texas parce que personne au Canada ne pouvait faire ce diagnostic. Cela lui a coûté 10 000 $ et il a dû hypothéquer sa maison pour obtenir cet argent. L'ironie, c'est que le médecin qui a diagnostiqué que ses problèmes de santé étaient attribuables au DDT travaillait au Texas mais était en fait originaire de la Nouvelle-Écosse.
Cela nous a motivés. Nous avons commencé à correspondre avec des collègues au Royaume-Uni, en Australie et aux États-Unis. Nous avons choisi ces pays parce que leur mode de vie est semblable au nôtre. Nous ne pouvions comparer l'expérience post-conflit d'un Canadien avec celle d'un Éthiopien, d'un Colombien ou d'un Thaïlandais. Nous cherchions des gens dont le mode de vie était analogue au nôtre et nous les avons trouvés aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni.
Nous avons rencontré des représentants du ministère des Anciens combattants pour leur demander de bien vouloir effectuer un sondage. Même si j'étais plutôt satisfait du nôtre, j'estimais nécessaire d'avoir un sondage en bonne et due forme mené par des spécialistes. Nous en avons discuté à l'occasion de plusieurs rencontres, mais soit le gouvernement changeait, soit le sous-ministre était muté, soit que les acteurs du dossier se succédaient. Nous n'avons jamais abouti à quoi que ce soit.
Dans l'intervalle, j'étais en communication avec un chercheur australien, le colonel Limburg, qui s'intéressait à la question depuis de nombreuses années. Entre autres choses, il avait dressé une liste d'environ 125 produits chimiques toxiques auxquels les troupes australiennes avaient été exposées en Corée. En Corée, nous faisions partie de la Division du Commonwealth. Nous partagions les mêmes baraquements, les mêmes conditions de vie. Parfois, les rations canadiennes étaient légèrement meilleures que les rations britanniques, mais cela mis à part, tout était pareil. Ce qui vaut pour les Australiens en Corée vaut aussi pour les Canadiens, les Britanniques et les autres soldats du Commonwealth.
Nous avons relevé 100 produits chimiques toxiques et 20 maladies endémiques. L'une de ces maladies est particulièrement virulente — nous l'appelons le virus Manchou. Il s'agit d'une fièvre hémorragique virale associée à un taux de mortalité clinique de 41 p. 100. Outre la menace des produits chimiques, nous devions affronter d'autres conditions extrêmes comme le climat, les pluies abondantes, les rats et les poux. L'un des facteurs les plus importants qu'il faut prendre en compte, c'est que nous vivions dans des trous que nous creusions dans le sol. En Corée, on fertilise le sol depuis des siècles avec des excréments humains. De façon générale, ce n'était pas un environnement sain.
J'ai inclus en annexe la liste des 125 produits chimiques et 20 maladies tirés de ce rapport. Je suis sûr que vous ne voulez pas que je vous la lise. Mais elle est disponible et je l'ai distribuée pour qu'on en fasse des photocopies. Je répondrai volontiers à toute question à ce sujet plus tard.
Ensuite, nous avons eu une percée. Le ministère des Anciens combattants de l'Australie a effectué trois études qui ont donné lieu à trois excellents rapports. L'une d'elles était une étude sur la mortalité. On y comparait le taux de mortalité des anciens combattants de la guerre de Corée attribuable à diverses causes, avec celui d'hommes du même âge de la population générale. La deuxième étude portait sur l'incidence du cancer. Quant à la troisième, elle s'intéressait à la santé. On y comparait les malaises et les incapacités dont souffraient les anciens combattants de la guerre de Corée par rapport à ceux qui affligeaient la population en général. Les différences étaient très prononcées. Si vous le souhaitez, je peux vous remettre ces études. J'ai ici l'étude australienne. Je ne prendrai pas le temps du comité en les lisant maintenant, mais je répondrai à des questions précises.
Je dois reconnaître que notre ministère des Anciens combattants a accepté immédiatement bon nombre de ces conclusions. Les fonctionnaires ont dit très bien, ils n'ont pas perdu de temps à faire d'autres études, ils ont accepté les résultats obtenus par les Australiens.
Gord et moi-même avons travaillé en très étroite collaboration avec un certain Dr David Pedlar, qui a fait les recherches pour les Anciens combattants à Charlottetown, et grâce à leurs travaux, ils ont accepté que la Corée était à première vue une cause de huit types de cancer. Ce n'est peut-être pas beaucoup, mais en chiffres ronds, cela veut dire que 500 anciens combattants de la guerre de Corée qui souffrent du cancer reçoivent maintenant des pensions. Il n'est plus nécessaire de prouver que ces cancers ont été causés par le service en Corée, et il incombe au ministère de prouver que ce n'est pas le cas. Quiconque a servi en Corée et souffre de l'une de ces huit formes de cancer est admissible à un pension. Il s'agissait à notre avis d'un immense pas en avant. Cependant, le cancer est seulement l'un des problèmes dont nous souffrons.
L'équipe du Dr Pedlar continue d'examiner les autres rapports et l'on fera un suivi, peut-être en faisant des études sur nos anciens combattants canadiens de la guerre de Corée. Beaucoup de maladies, notamment des maladies des systèmes respiratoire et nerveux, des maladies du coeur, des affections dermatologiques et beaucoup d'autres pathologies peuvent être attribuées au DDT et aux nombreux autres produits chimiques que nous avions.
L'une des constatations étonnantes était que nous n'avions pas de très nombreuses réclamations, ou tout au moins pas autant que prévu, relativement au syndrome de stress post-traumatique. Nous expliquons cela par un écart entre les générations. De nos jours, on a tendance à dire: « Seigneur, j'ai un mal de tête, je vais demander une pension ». À notre époque, on avait presque honte d'admettre qu'on souffrait des expériences épouvantables qu'on traversait, de sorte que nos camarades n'ont pas été aussi nombreux qu'ils le devraient à prendre l'initiative de présenter cette demande. Il y a probablement beaucoup de gens qui y ont droit. Il faut faire comprendre aux intéressés qu'ils n'ont pas à avoir honte de leur état, que c'est une blessure comme une autre. Mais comme je l'ai dit, c'est typique de notre génération. Beaucoup de gens sont visés.
J'ai écrit un article qui a été publié dans le magazine Esprit de Corps. On en a distribué quelques exemplaires...
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Très bien. Puisqu'il me reste peu de temps, je serai bref.
Il se trouve que j'ai écrit un article sur ce problème particulier, qui a été publié dans le magazine Esprit de Corps, et j'ai réussi à mettre la main sur une douzaine d'exemplaires que je vous ai fait remettre. Je ne fais pas la promotion de ce magazine, même si j'y signe des articles, mais c'est peut-être une manière plus rapide de se mettre au courant de l'histoire grâce à un texte plus lisible.
Enfin, je voudrais préciser que j'assume aussi un autre titre, et je serai très bref à ce sujet. Je suis vice-président du Conseil national des associations d'anciens combattants du Canada. Je sais que Cliff Chadderton a témoigné devant vous il y a quelques semaines et qu'il a exprimé la plupart de nos préoccupations. Ma mère disait qu'il ne faut pas faire bouillir ses choux deux fois. Autrement dit, je pense qu'il a probablement très bien plaidé notre cause.
Je dirai toutefois que nous appuyons sans réserve les initiatives du conseil national, dont nous sommes l'une des 55 unités membres. Nous souscrivons à la plupart de ses initiatives, en particulier le besoin d'un ombudsman des anciens combattants, les préoccupations relativement aux mariages après l'âge de 60 ans, et aussi l'inclusion des veuves dans le programme pour l'autonomie des anciens combattants. C'était censé se faire. Ça n'a pas été fait.
Je voudrais vous remercier de m'avoir donné cette occasion de vous faire part de nos préoccupations et je vais maintenant céder la parole à notre secrétaire national, si vous le voulez bien.
J'ai passé mon temps en Corée avec le Corps royal du génie canadien. Comme j'avais 18 ans à l'époque, je suppose que j'était tout feu tout flamme, comme tous les autres jeunes soldats. La plus grande partie de ce que je sais maintenant ne m'était jamais venu à l'esprit. J'aurais probablement dû y réfléchir, mais... Peu après mon retour au Canada, je me suis rengagé dans le Corps médical royal canadien et je suis devenu technicien en médecine préventive. Je dois admettre que j'ai alors commencé à m'interroger sur certains événements que nous avions vécus, mes camarades et moi.
Les précautions que nous prenons couramment aujourd'hui n'existaient pas à l'époque. Il n'y avait pas grand-chose en fait de vêtements de protection, d'appareils respiratoires ou de protecteurs d'oreille. Pendant les 15 années et plus que j'ai passé dans le corps médical, j'ai beaucoup appris sur ce que nous aurions dû avoir et ce que nous aurions dû éviter. C'était il y a plus de 50 ans. Nous avions coutume de vaporiser sur nos vêtements des produits que nous savons maintenant être très toxiques, le DDT et le Lindane. Inutile de dire que ces deux produits chimiques sont cancérogènes, mais nous le vaporisions sur nos vêtements en toute innocence, parce que cela devait nous aider.
De nos jours, les environnementalistes nous diraient que nous ne devrions même pas toucher ces produits sans porter des vêtements protecteurs. Et quand on sait quelles ont été les conséquences de ce produit sur la population des oiseaux en Amérique du Nord, quand on extrapole pour les êtres humains, on s'aperçoit que c'était très mauvais. Tellement que les règles rigoureuses imposées par les environnementalistes ont quasiment fait disparaître toute utilisation du DDT et du Lindane en Amérique du Nord et dans beaucoup d'autres pays. Je m'en voudrais de ne pas ajouter que beaucoup d'autres produits chimiques étaient utilisés également. Beaucoup de produits pétroliers, de l'huile et autres lubrifiants, qui nous servaient simplement à faire rouler nos véhicules, étaient utilisés sans aucune précaution non plus. La liste des produits chimiques toxiques avec lesquels on était en contact en Corée est vraiment très longue.
Prenez n'importe quel produit chimique dangereux, et il est très probable qu'il était utilisé en Corée dans les années 50. Même certains médicaments qui étaient utilisés ont été par la suite jugés nocifs. La Paludrine était un médicament anti-paludique à l'époque. Les effets secondaires sont multiples. Aujourd'hui, on considère qu'il est efficace à environ 60 p. 100. La plupart des gens en prenaient une dose quotidienne. Quels torts cela a-t-il fait? En réalité, seul un médecin ayant une formation très pointue et ayant traité de nombreux patients atteints de paludisme peut répondre correctement à cette question. Le Canada compte très peu de ces médecins. Même les simples pilules de sel ont été jugées dangereuses pour certains.
Pendant de nombreuses années, nous avons tenté de connaître la vérité sur les effets de ces produits chimiques, mais sans y parvenir la plupart du temps. L'un de nos membres a affirmé pendant des années qu'il souffrait d'un empoisonnement par des produits chimiques. Il avait de nombreuses affections et il estimait que c'était directement lié aux produits chimiques. Comme Les l'a dit il y a un instant, à un moment donné, il a pris ses 10 000 $ et il est allé au Texas pour y subir une batterie de tests. Ces tests ont confirmé ce qu'il pensait être la vérité. Personnellement, je suis d'avis que ce n'était pas un cas isolé. C'est le cas d'une personne, mais il y en avait probablement d'autres. Beaucoup sont morts. Sont-ils morts empoisonnés par ces produits chimiques? Bien des gens meurent sans qu'on sache jamais exactement pourquoi. On pourrait dire que, par-dessus tout, la Corée était un endroit plutôt malsain pour un soldat.
Je m'occupe activement de ce dossier depuis huit ans. J'ai écouté beaucoup d'histoires et entendu parler de nombreuses pathologies. Quand les gens savent que vous rencontrez des représentants du ministère des Anciens combattants, ils veulent souvent qu'on réexamine leur cas. Je pense que nous avons de bonnes relations de travail avec le ministère. Des progrès sont accomplis, mais parfois, c'est un peu trop lent.
L'adoption des études australiennes a été un immense pas en avant. Pendant des années, nous avons essayé de faire faire une étude semblable au Canada, mais en vain. Les constatations de ces trois études ressemblent probablement beaucoup à celles qu'on aurait faites dans d'éventuelles études canadiennes. Si nous acceptons ces études sans les remettre en question, nous devons sûrement conclure que les anciens combattants de la guerre de Corée avaient beaucoup plus de chances de contracter de nombreuses maladies que le civil canadien moyen, ou même que les soldats qui servaient dans d'autres théâtres d'opération. Les taux de cancer sont très élevés; globalement, le taux de décès est trop élevé.
Dans les études australiennes, on a constaté que les soldats de l'armée de terre présentaient la proportion la plus élevée d'états pathologiques mortels, les marins une proportion légèrement inférieure, et les soldats de l'armée de l'air une proportion encore plus faible. On estime que la situation des Canadiens est probablement semblable à celle des Australiens, étant donné que la plupart de nos soldats ont servi dans les mêmes secteurs, ont mangé la même nourriture et ont vécu essentiellement dans les mêmes conditions.
Beaucoup de soldats canadiens sont exaspérés par tout le processus relatif aux pensions. Pour ce qui est des appels, le Tribunal des anciens combattants (révision et appel) est une source constante de préoccupation. Beaucoup estiment que les membres du tribunal ne connaissent pas suffisamment bien les maladies et la Corée telle qu'elle était il y a 50 ans.
Encore une fois, au nom de mes camarades de la guerre de Corée, je voudrais vous remercier de nous avoir donné l'occasion de prendre la parole devant vous cet après-midi.
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Je regrette, ma connaissance de la langue française est limitée. J'ai suivi un cours de français à la Citadelle, il y a 40 ans, mais j'ai oublié presque tout ce que j'avais appris.
[Traduction]
Pour revenir à l'anglais, oui, il n'y a aucun doute là-dessus. Le cas que vous venez d'entendre est l'exemple même d'un cas qui démontre qu'il est absolument essentiel d'avoir un ombudsman, quelqu'un qui ne s'en tient pas strictement aux règles et règlements, et surtout, qui est complètement indépendant.
L'indépendance est l'aspect le plus important. De plus, mon ami a mentionné la perception. Oui, un vieil adage dit qu'il ne faut pas seulement que justice soit faite, il faut aussi qu'elle soit perçue comme ayant été faite, ce qui revient au même. L'impartialité de l'ombudsman doit être manifeste.
Quant à l'ombudsman du ministère de la Défense, c'est dommage que son mandat ait été écourté et j'ignore comment se débrouille son successeur, mais il s'agit effectivement d'un cas où il interviendrait. Parfois, nous avons des lois, et nous sommes aussi placés devant ce qui est bien et ce qui est mal. Parfois, le règlement... Je pense que c'est Charles Dickens qui a dit que « la loi est un âne ». Je n'en dirais pas autant, mais néanmoins, il y a dans la réglementation certains éléments dont peut-être une personne qui a un bon jugement dirait que ce n'est pas bien; ce n'est pas juste envers cette personne. Par conséquent, un ombudsman indépendant, oui, nous sommes en faveur de cela à 100 p. 100.
Merci, monsieur.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous, messieurs, d'être venus.
Nous l'avons tous exprimé à notre manière et je voudrais ajouter mes propres remerciements pour ce que vous faites au nom des anciens combattants de la Corée. Merci à M. Strathy d'être venu à la fête spéciale à l'unité d' Elliott Lake à la mi-octobre. Merci d'avoir fait cet effort.
Si l'on pouvait en quelque sorte établir des catégories de blessures subies au combat — c'est peut-être trop simpliste —, il y aurait les blessures immédiates causées par les bombes, les grenades et les balles de fusil. Il y a le traumatisme psychologique causé par la guerre. Et puis il y a tout l'éventail des lésions causées par des produits chimiques dont vous nous avez beaucoup parlé aujourd'hui et qui semblent être le pire héritage de la guerre de Corée.
Quelle que soit la description de tâches d'un ombudsman et quel que soit son rôle, existe-t-il un besoin d'une stratégie générale pour la problématique des produits chimiques en temps de guerre? Que ce soit en Corée ou à Gagetown, ou qu'il s'agisse d'un petit incident dans le cadre d'une mission de maintien de la paix, beaucoup de produits chimiques ont été utilisés au fil des années et leur nature a changé avec le temps.
Est-ce que dans l'étude australienne, il est question d'une stratégie pour les produits chimiques, notamment pour les anciens combattants qui ont été exposés à un ou plusieurs produits? Nous savons que les problèmes peuvent apparaître des mois, des années ou même des décennies après la première exposition. Je vous invite donc à nous dire si un ombudsman pourrait aider à l'élaboration d'une stratégie ou d'un cadre qui faciliterait la tâche des anciens combattants, qu'ils soient de la guerre de Corée ou d'une autre guerre, pour ce qui est d'avoir accès à quelqu'un qui leur prêterait une oreille plus attentive?