:
Bonjour, mesdames et messieurs.
Nous accueillons aujourd'hui M. Hillier, et je vais donner des précisions dans un instant.
Je veux prévenir tout le monde que, lundi, nous aurons comme témoins Brian Ferguson, sous-ministre adjoint, Verna Bruce, sous-ministre suppléante, et peut-être aussi Ken Miller, pour amorcer notre étude de la déclaration des droits.
Aujourd'hui, nous mettons un terme à notre étude de l'ombudsman des anciens combattants. Vous êtes notre dernier témoin, monsieur.
Vous pouvez parler pendant 10 ou 20 minutes, à votre convenance, après quoi nous passerons aux questions.
Monsieur Hillier, la parole est à vous.
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Merci, monsieur le président. Bonjour.
[Français]
Merci, monsieur le président. Bon après-midi.
[Traduction]
Je suis ici pour faire la lumière sur des propos qui m'ont été attribués au sujet des délais nécessaires à l'établissement d'un poste d'ombudsman par voie législative.
Au printemps, j'ai eu des rencontres bilatérales avec des organisations d'anciens combattants, notamment l'Association canadienne des vétérans pour le maintien de la paix, dont Tom Hoppe est le président national et Larry Gollner le président du comité de mise en oeuvre du projet de loi C-45. J'ai participé récemment à des consultations auprès des organisations d'anciens combattants, dont l'Association canadienne des vétérans pour le maintien de la paix, et MM. Hoppe et Gollner étaient présents.
Au cours des réunions du printemps, il a été question de façon générale de la création d'un poste d'ombudsman. Il a été dit que la création de ce poste par voie législative exigerait certainement plus de temps que si on recourait à des moyens différents, par exemple une directive ministérielle.
Aucun délai n'a été précisé pour les diverses options. Jamais, au cours des entretiens, je n'ai dit qu'il faudrait cinq ans pour créer un poste d'ombudsman des anciens combattants par voie législative.
[Français]
En aucun moment au cours de ces discussions ai-je mentionné que la création d'un poste d'ombudsman des anciens combattants par voie législative prendrait cinq ans.
[Traduction]
En réalité, les délais, si on emprunte la voie législative, dépendent entièrement des règles et de la procédure parlementaires et ils seraient entièrement assujettis à la volonté du Parlement. Je n'ai aucune influence à cet égard et, vous saurez le comprendre, si on a déduit de mes propos qu'il faudrait cinq ans pour créer un poste d'ombudsman au moyen d'une loi, il s'agit d'un malentendu. Je présente mes excuses, et je suis ici pour tirer les choses au clair.
Je vous remercie de m'avoir donné la possibilité d'apporter ces précisions. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et d'écouter vos observations.
:
D'où est venu ce chiffre de cinq ans, je n'en ai pas la moindre idée. Par exemple, si vous considérez la Charte des anciens combattants, elle a été mise en place en un peu moins de cinq ans.
Selon moi, lorsque nous avons eu des entretiens — en fait, au cours des plus récents que j'ai eus avec cette organisation, il n'a aucunement été question de délais... Lorsque nous en avons parlé, à la fin du printemps ou au début de l'été, nous avons dit que, si nous empruntions la voie législative, il faudrait probablement plus de temps que si nous avions recours à une directive ministérielle. Chose certaine, il n'a été question de délais de cinq ans à aucune réunion à laquelle j'ai participé. J'ignore vraiment d'où cela a pu venir. Je suis perplexe.
Il y a eu malentendu, mais je suis sûr que j'aurai l'occasion de discuter avec ces personnes. Ce sont certainement des hommes d'honneur et, à l'avenir, je les consulterai certainement de nouveau. S'il y a eu malentendu, nous tirerons les choses au clair. Mais j'ignore d'où est venu ce chiffre de cinq ans.
Il me semble que tout dépend au fond de la volonté du Parlement. S'il veut légiférer, je présume que les députés voudront cela prenne moins de cinq ans.
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Monsieur le président, ma réponse sera double.
D'abord, j'appuie l'idée de l'ombudsman. Tout modèle d'ombudsman a ses avantages et ses inconvénients dans la mise en oeuvre.
À mon sens, c'est le gouvernement du Canada qui devra décider s'il faut avoir un ombudsman pour l'ensemble de l'appareil gouvernemental. La dernière fois que j'ai comparu devant le comité, un des députés a demandé combien d'ombudsmans il devrait y avoir, ou quelque chose du genre. Ce n'est pas une décision qui m'appartient, à titre de haut fonctionnaire chargé de ce dossier particulier. Le gouvernement du Canada devra envisager la question dans une optique horizontale et décider s'il souhaite adopter le modèle australien qui, comme vous l'avez fort bien signalé, comprend un ombudsman pour l'ensemble du gouvernement, avec des spécialistes dans les divers ministères, ou avoir des ombudsmans individuels. C'est le gouvernement du Canada qui doit prendre la décision.
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D'après lui, c'est à l'occasion de cette rencontre que vous en avez discuté. D'accord, on n'en parle plus.
Parlons du temps requis pour créer un poste d'ombudsman.
En 1968, dans le cadre d'Expo 67, le premier ministre de la nation québécoise a rencontré l'ombudsman de la Nouvelle-Zélande. À cette époque, le poste de Protecteur du citoyen de la nation québécoise était en place et fonctionnel.
J'adresse ma question à tous les gens réunis autour de cette table: comment se fait-il qu'on prenne autant de temps à trouver un modèle, alors qu'on dispose de si beaux modèles dans ce pays? L'Ontario n'a pas copié le modèle québécois, mais l'a modifié, et le Nouveau-Brunswick et l'Alberta ont fait la même chose.
Nous avons dans ce pays des postes d'ombudsman qui fonctionnent. Nous avons l'expertise. Je lance un défi à tout le monde autour de la table. En travaillant fort tous ensemble, nous pourrons créer le poste d'ombudsman des anciens combattants. Cependant, il va falloir s'enlever les doigts du nez et avoir la volonté d'en créer un.
Il faut arrêter de faire parler du papier et d'user des pantalons comme on le fait depuis 1962, moment où on a pour la première fois discuté d'un ombudsman général au Canada. Ce poste n'existe toujours pas. Veut-on vraiment créer un tel poste ou est-ce seulement du bla-bla-bla politique? À vous de répondre et à nous de travailler à en créer un rapidement.
Merci. Je n'ai plus de commentaires, monsieur le président.
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Je sais que je suis un personnage assez enflammé et qui veut faire avancer les choses. Je pense que le plus grand problème vient peut-être du ministère des Anciens combattants. C'est comme si l'appareil gouvernemental voyait le poste d'ombudsman comme un ennemi voulant lui causer des ennuis, comme un délateur. Ce n'est pas ça du tout.
Le rôle d'un ombudsman consiste à donner un bon service aux anciens combattants et à contribuer à l'adoption de meilleures politiques. De plus, il procède par recommandations. Un ombudsman n'a pas le droit de dire d'adopter telle loi ou de changer un programme donné; il fait des recommandations. D'ailleurs, la semaine dernière, on nous a dit que l'ombudsman de la Nouvelle-Zélande avait fait 51 recommandations, et que 49 d'entre elles avaient été retenues, et les deux autres, mises à la poubelle.
Le rôle d'un ombudsman ne consiste pas à mettre sens dessus dessous le gouvernement et les ministères, mais plutôt à protéger le citoyen et à faire des recommandations relativement à des mécanismes qui ne fonctionnent pas.
Un de ces mécanismes qui me vient à l'esprit est le fameux Tribunal des anciens combattants (révision et appel). On doit faire le ménage dans ce tribunal. J'aimerais savoir comment M. Munro, qui a déjà été président de l'Association canadienne des vétérans pour le maintien de la paix, a été nommé à ce tribunal. Était-ce une nomination politique ou a-t-on procédé par voie de concours? Ce sont des questions que je me pose sérieusement.
Comment l'ancien attaché politique de M. Assad, l'ex-député de Gatineau, a-t-il été nommé au Tribunal des anciens combattants malgré le fait que ce député ne se soit pas représenté? Je peux énumérer plusieurs nominations au Tribunal des anciens combattants qui m'apparaissent comme des nominations politiques.
Nous sommes allés à l'hôpital pour Anciens combattants de Sainte-Anne-de-Bellevue. Je peux vous dire que l'ombudsman laissait davantage paraître qu'il était un membre de l'équipe de direction de l'hôpital qu'il ne prenait soin des patients, qui sont d'anciens combattants.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur, de votre présence parmi nous.
Vous avez dit appuyer sans réserve la création d'un poste d'ombudsman. Je ne suis pas sûr que vous puissiez répondre à ma question. Si vous ne le pouvez pas, je peux comprendre.
Selon la rumeur, il y aurait au ministère une légère opposition à la création de ce poste. Cela a-t-il changé? Peut-on dire que tout le monde est d'accord, maintenant, ou y a-t-il encore une certaine résistance au ministère?
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Dans un esprit de coopération, et maintenant que nous avons les moyens financiers... Je lance cette idée en l'air pour discussion. Il semble que nous recevions depuis quelque temps de nombreux appels d'anciens combattants britanniques et polonais qui veulent obtenir l'aide du MAC. Malheureusement, nous devons leur dire que, parce qu'ils ont servi pendant la guerre sous les drapeaux d'un autre pays, ils n'ont pas droit à cette aide.
Si nous avons un ombudsman et une déclaration des droits des anciens combattants, ces anciens combattants ne devraient-ils pas avoir des droits? Ils n'ont pas droit aux services en ce moment, si bien que l'ombudsman devrait maintenant leur répondre : « Non, nous ne pouvons discuter de votre demande, parce que vous n'êtes pas protégé par le MAC? » C'est dommage. Ils ont servi avec des Canadiens sans relever des Canadiens. Je peux comprendre les mesures d'austérité du milieu des années 1990, mais maintenant que ce prétexte est disparu, ne serait-il pas possible ou à conseiller d'accorder cette protection à ces anciens combattants, pour qu'ils puissent être visés par la déclaration des droits que l'ombudsman ferait respecter?
Je sais que cela relève du Parlement.
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Merci d'être là et d'avoir tiré au clair quelques questions.
Un mot ou deux à mon collègue très enflammé du Bloc. Je précise que le gouvernement est déterminé à créer un poste d'ombudsman et à adopter une déclaration des droits, parce qu'il estime que cela n'a que trop tardé.
J'admets aussi que la démocratie est parfois gauche et qu'elle est lente, mais, si on veut faire les choses correctement, il faut parler aux groupes qui sont les plus touchés par ces mesures. Dans un avenir pas trop lointain, nous serons en mesure d'agir rapidement. J'ai été très heureuse de vous entendre dire aujourd'hui qu'il ne faudrait pas cinq ans, car cela semble complètement déraisonnable à quiconque réfléchit un peu.
Quelques pays ont un ombudsman et une déclaration des droits des anciens combattants. Nous avons accueilli la semaine dernière un visiteur australien qui nous a expliqué un peu ce qui se passait dans son pays. Pourriez-vous dire un mot d'autres pays où vous savez qu'il y a un ombudsman? Comment ont-ils mis la structure en place?
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Vous avez parlé de l'Australie. Le modèle britannique est très semblable: un ombudsman pour l'ensemble de l'appareil gouvernemental. Nous avons étudié un peu le modèle américain, mais tout le système est tellement différent. Les États-Unis ont ce qu'on appelle le GI Bill of Rights. Je ne suis pas une référence pour les chiffres. Je me souviens d'avoir vu le document, qui est épais comme ça. Il est très long.
Monsieur le président, si je peux me permettre, à propos de la déclaration des droits, les organisations d'anciens combattants m'ont dit qu'elles ne voulaient rien d'aussi volumineux. Elles veulent quelque chose de simple et de compréhensible. Pour reprendre les mots d'une personne que j'ai consultée, il faut avoir quelque chose qu'un soldat puisse comprendre.
Bien des gouvernements — je peux consulter mes notes — ont des modèles d'ombudsman. Ils sont tous un peu différents. Ils tendent à s'adapter à la culture, à la taille du gouvernement et de la population à servir.
Il y a quelques principes fondamentaux. D'abord, les ombudsmans ne s'ingèrent pas dans le processus normal de prise des décisions. Ils ne font pas partie du système juridique. À bien des égards, ils sont là pour recommander, pour examiner les problèmes systémiques... Ils constatent parfois que tous ont agi correctement, mais que le résultat final n'est pas le bon. Ils formulent des recommandations.
Les différents modèles? L'ombudsman relève parfois du Parlement et parfois d'un ministre. Aux États-Unis, par exemple, chose curieuse, des villes et des États ont un ombudsman pour les anciens combattants. À l'examen des divers modèles, on constate qu'ils ont tous les mêmes principes fondamentaux : l'ombudsman étudie les plaintes, examine les problèmes systémique et formule des recommandations d'ordre général et des propositions pour régler une plainte donnée, mais il n'a pas le pouvoir d'annuler une décision qui a été prise selon les règles.
Un autre principe général veut que, sauf circonstances tout à fait exceptionnelles, avant que l'ombudsman ne fasse enquête, le plaignant ait eu recours à tous les mécanismes normaux de redressement, ait reçu les réponses du ministère, qu'il s'agisse d'un appel administratif ou d'un autre mécanisme d'appel.
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Merci, monsieur le président, et merci, monsieur Hillier.
Je suis très heureux qu'une ou deux de mes questions aient reçu une réponse. Je veux simplement confirmer que vous appuyez la création d'un poste d'ombudsman et que vous n'avez perçu aucune réticence. J'en déduis que le ministère appuie également le processus qui mènera à la création d'un poste d'ombudsman.
En juin, je vous ai posé une question sur les délais. Comme vous n'étiez chargé du dossier que depuis un ou deux mois, vous ne pouviez pas les estimer. Vous avez estimé qu'il faudrait environ deux mois, mais en précisant que cela concernait seulement l'infrastructure administrative. Donnez-moi une idée des autres choses que, selon vous, il faudra mettre en place.
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D'abord, une fois le poste d'ombudsman créé, son titulaire doit décider de la composition de son équipe. Je crois que, au MDN, il a fallu environ un an entre la nomination de l'ombudsman et le début de ses activités. Je crois qu'il a fallu un an. Ne me citez pas, mais je crois que les délais ont été de cet ordre. Cela dit, je crois que les dispositions à prendre sont les suivantes.
Il faut que l'ombudsman puisse combler les postes. Il doit le faire dans le cadre de la fonction publique, en suivant ses règles de dotation. Il peut avoir besoin d'employés contractuels, et il doit alors suivre la politique du gouvernement du Canada sur l'approvisionnement. La dotation et l'approvisionnement, ce ne sont pas des choses qui se font du jour au lendemain. Voilà donc un élément.
Il faut prendre une décision sur l'endroit où le bureau de l'ombudsman sera situé, le cadre matériel. L'ombudsman a besoin de locaux, il doit se rattacher à un système informatique, etc.
De plus, l'ombudsman, quel que soit le titulaire, doit réfléchir à la composition de son équipe. D'après mon avis et celui de divers ombudsmans qui se trouvent ici, il lui faut des compétences diverses, par exemple des gens qui ont un bagage juridique, des gens qui ont de l'expérience dans les enquêtes administratives, etc.
Il faut aussi mettre en place des processus pour traiter avec le ministère. Dans la plupart des modèles, et je crois que M. Winzenberg a insisté là-dessus lorsqu'il a témoigné, lundi, l'ombudsman essaie d'agir à l'échelon le plus bas possible et d'agir rapidement. Le sous-ministre ou l'ombudsman n'ont pas à être saisis de tous les cas. On peut espérer que ceux qui travaillent au bureau de l'ombudsman pourront résoudre les problèmes au plan bilatéral avec un agent de programme ou un conseiller régional, etc.
Il faut donc avoir des processus administratifs, mais, en tout cas dans l'optique du ministère, nous sommes tout à fait en mesure d'aider l'ombudsman à mettre en place son dispositif administratif, et nous sommes disposés à le faire. Comment cela se fera-t-il, en fin de compte, il faudra attendre de voir.
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Vous touchez là un point très difficile : combien de personnes vont recourir aux services de l'ombudsman?
Nous avons examiné le modèle australien, dont vous avez discuté ici lundi. M. Winzenberg travaille avec nous sur ce dossier. J'ai rencontré quelques fois M. Côté, et il m'a donné une idée des ordres de grandeur, comme la taille de l'effectif du bureau et le nombre de plaintes.
En fin de compte, la personne qui sera nommée, l'ombudsman, devra exercer son bon jugement professionnel. Il faut s'assurer d'avoir un personnel suffisant pour étudier les plaintes. Si quelqu'un se présente à l'ombudsman pour se plaindre de la lenteur de la réponse, s'il se plaint des délais, et si l'ombudsman ne fait pas mieux, la crédibilité du système, la confiance qu'il inspire s'effriteront très rapidement. Par contre, on ne veut pas exagérer non plus et donner à l'organisation un effectif tellement important que, soudain, il n'y aura pas assez...
Je recommanderais de commencer avec un noyau central et de prévoir une capacité d'expansion ou de recours à des contrats si les besoins l'exigent. Il est probablement juste de dire que, dans la première année, il risque d'y avoir un nombre de recours plus élevé que ce ne sera le cas quand les années auront passé, en raison de l'attention suscitée par la création du poste. D'après mes entretiens avec les organisations d'anciens combattants, il y a certainement sur le terrain de gens qui feront appel aux services de l'ombudsman.
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Je ne me rappelle pas si la question a été posée. Je m'en remettrais à la transcription. Si la question m'a été posée, j'ai dû répondre oui. J'aurais normalement répondu en disant que, si je n'étais pas convaincu, je n'aurais pas accepté cette affectation.
Si cette tâche m'a été confiée, plus précisément, à titre de SMA du ministère, c'est que je me suis très peu occupé des programmes des anciens combattants. Je ne suis pas responsable des politiques, des programmes ni de l'application d'aucun d'entre eux. J'ai certainement, me semble-t-il une plus grande indépendance parce que je n'ai pas à répondre de la prestation des services aux anciens combattants.
Néanmoins, je fais partie de la grande équipe de gestion, c'est certain. Je n'aurais sûrement pas accepté cette tâche... Si je puis me permettre, monsieur le président, en janvier, j'aurai été au service de l'État pendant 35 ans et j'ai travaillé dans divers ministères et dans un certain nombre de villes. Toutes les tâches que j'ai acceptées par le passé et celles que j'accepterai à l'avenir, ce sont des missions dans lesquelles je crois et dans lesquelles je crois pouvoir obtenir des résultats marquants.
Vous avez dit une partie de tout cela, mais je voulais que tout soit bien net. Les Forces canadiennes ont un ombudsman. Lorsque le titulaire a été nommé, elles ont aidé à élaborer les règles... J'ignore si ce sont des règles, mais il s'agissait de la façon de créer le bureau et de définir les services à offrir.
D'abord, l'ombudsman doit-il être en dehors d'Anciens Combattants Canada? Son bureau doit-il être rattaché à celui des Forces canadiennes? Deuxièmement, faut-il donner la même possibilité à l'ombudsman des anciens combattants, c'est-à-dire lui donner l'occasion d'établir son propre bureau, d'élaborer ses propres règles — peu importe le terme que je devrais employer — pour garantir que le service est assuré aux anciens combattants?
J'ai une ou deux observations à faire, et je terminerai peut-être par une question.
Il me semble évident que le comité et le gouvernement veulent créer un poste d'ombudsman. Vous avez dissipé certains des doutes qui planaient au sujet des réticences du ministère, qui serait même en faveur de la création de ce poste. Je crois que c'est un grand progrès.
Maintenant, à nous de jouer. Nous avons rencontré un certain nombre de témoins. Ils nous ont livré des réflexions diverses qui nous ont rapprochés de la compréhension de ce que l'ombudsman fera et pourra faire et nous ont aidés à préciser la nature de ses services.
Voici ce qui m'intéresse ici. Nous ne voulons pas faire l'économie d'un examen des diverses possibilités à envisager. Nous avons une chance de faire les choses correctement; il faut y arriver du premier coup pour éviter de devoir revenir en arrière et de refaire une foule de choses. Nous admettons tous que rien n'est jamais figé pour de bon, qu'il faut un peu de vie dans tout ce que nous faisons pour qu'il soit possible de s'adapter à l'évolution des choses. Il y a eu par exemple la transition entre les anciens combattants d'autrefois et les vétérans d'aujourd'hui. Il faut donc une certaine souplesse pour ce qui est des domaines dont l'ombudsman pourra s'occuper.
Il incombe maintenant au comité de prendre des décisions. Nous sommes les parlementaires. Nous avons recueillis de l'information auprès d'un certain nombre de personnes. Nous prendrons les décisions et le ministre et les sous-ministres, ainsi que l'administration prendront le relais et mobiliseront les ressources pour concrétiser la proposition.
Ce que je voudrais maintenant, pour que nous puissions aller de l'avant... Je crois que nous pouvons le faire, car si le mouvement ralentit, ce sera notre faute. Le processus parlementaire, même aux meilleurs moments, traîne en longueur... mais, à moins que nous ne fassions obstacle, il sera possible de faire avancer les choses. Tout dépend de la volonté du comité.
À écouter notre témoin, M. Hillier, parler de l'endroit où le service se situera, de l'effectif, des ressources nécessaires, du point de vue que le comité veut faire valoir, je crois que nous devons dire clairement au ministère quelle contribution nous voulons apporter, pour qu'il nous présente les possibilités.
Je ne vais pas prendre parti. Nous avons tous un objectif, créer un poste d'ombudsman. Cela a été dit clairement et tous en ont parlé. Tous sont d'accord, je crois.
Monsieur le président, ce qui m'intéresse, c'est la prochaine étape, que le comité doit définir clairement pour que nous puissions aller de l'avant. Avons-nous toute l'information voulue? Sinon, c'est le moment de la demander. Il n'est pas juste pour le personnel d'un ministère de le faire comparaître et de ne pas lui donner des orientations claires, car c'est à nous d'assumer la responsabilité.
Pour passer à notre prochaine réunion et à la prochaine étape, le comité pourrait peut-être, après le départ du témoin, discuter dès aujourd'hui de l'orientation claire à suivre au sujet de notre prochaine étape. Nous devons aller de l'avant, au lieu de faire obstacle, pour éviter qu'il ne faille cinq ans pour arriver à quelque chose.
C'est tout ce que j'ai à dire. Merci.
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Non. Ce que j'ai constaté dans les témoignages, c'est que les opinions divergent passablement, je crois qu'on peut le dire, et que certaines sont très passionnées. Nous devons tout résumer et retenir ce qui a du sens et est réalisable. Il y a probablement des choses à prendre dans tous les exposés. Il y a des éléments communs, mais il y a de bonnes divergences sur d'autres points. Vous devez y réfléchir dans le contexte canadien et dire: nous voulons une solution conçue au Canada pour les anciens combattants canadiens.
Par exemple, M. Winzenberg a dit lundi que le poste d'ombudsman a été créé en Australie il y a de longues années. Il a parlé par exemple de la taille de la population. Les Australiens ont décidé que, compte tenu de la taille du pays et de la population, ils ne voulaient pas avoir plusieurs ombudsmans.
C'est une décision que le gouvernement du Canada devra prendre: faudra-t-il plusieurs ombudsmans, par exemple un pour Anciens Combattants Canada et un pour le MDN? Il en existe ici quelques autres que vous connaissez probablement. Il faut une formule qui marche bien pour le Canada, mais, chose plus importante, en fin de compte, qui marche bien pour les anciens combattants et leur donnera peut-être le type de représentation qu'ils méritent et qu'ils jugeront efficace.
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Le ministère compte 4 000 personnes. Ce serait exagéré de dire que chacune d'elles est un chaud partisan de cette initiative.
Je suis dans ce ministère depuis une douzaine d'années. Je connais donc la plupart des acteurs, si je peux dire. J'estime qu'il existe au ministère un bon appui pour cette initiative. Nous en sommes au point où l'une des réactions consiste à dire: avant que je ne puisse approuver, dites-moi de quoi il s'agit.
Pour ce qui est du principe, j'ai travaillé dans un certain nombre de ministères et de villes, et je n'ai jamais vu de groupe d'employés plus engagés, compatissants et plus soucieux de leurs clients. Ce qui n'enlève rien aux autres ministères fédéraux où j'ai travaillé, mais je vous invite à rencontrer certains des employés d'Anciens Combattants Canada, ceux qui sont en première ligne, les arbitres des pensions, les agents chargés des cas. Je peux vous assurer que vous ne trouverez pas de groupe plus dévoué, plus compatissant dans l'appareil gouvernemental fédéral, et j'ai eu un bon nombre d'affectations un peu partout au cours de ma carrière.
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Je ne suis pas sûr que vous veuillez commenter, monsieur Hillier, mais cet élément m'a été signalé par l'attaché de recherche. Pour en revenir aux observations de M. Shipley, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous pour dire qu'il faut atteindre la perfection. Si ce n'est pas parfait, nous pourrons corriger. L'essentiel et d'avoir quelque chose. Nous ferons de notre mieux, mais des rajustements pourraient s'imposer.
Nous avons reçu les chiffres en réponse à la question que nous avons posée la semaine dernière au ministère des Anciens Combattants : combien de demandes de services d'ombudsman reçoit-on? C'est environ 200 par année seulement. Nous sommes peut-être en train d'envisager un mécanisme bien plus important que ce qu'il nous faut.
Nous devons mettre en place un mécanisme qui répond aux besoins des anciens combattants. Je ne vois pas ce que je peux dire d'autre. Je m'attendais à des chiffres beaucoup plus élevés, car on nous a dit qu'on atteignait 17 000 demandes, au niveau de l'ombudsman, dans toute l'Australie. Je ne sais pas très bien quelle a été l'importance de la participation de ce pays à la Seconde Guerre mondiale.
Le problème n'est peut-être pas aussi important que nous le pensions, mais passons à l'action.
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Mon impression est que, comme je l'ai dit tout à l'heure, il faudra faire appel au meilleur jugement professionnel. Je crois que l'Australie a créé un poste d'ombudsman au milieu des années 1970, environ. J'ai l'impression qu'on y observe un certain plafonnement.
D'après moi, il est probable — c'est ce qui se passe normalement dans les programmes gouvernementaux — qu'il y aura au départ un peu plus d'intérêt, qu'il s'agisse d'un ombudsman ou d'un autre service. Même s'il ne s'agit pas de vraies plaintes, des gens appellent : « J'ai entendu dire qu'il y avait un ombudsman, et j'appelle pour savoir comment présenter une plainte. Ou est-ce que c'est une question que vous seriez prêt à étudier? »
Selon moi, il faut que nous soyons prêts à avoir une équipe suffisante non seulement pour faire des enquêtes, des enquêtes de légiste, comme je l'ai dit tout à l'heure, mais aussi pour pouvoir répondre au téléphone : « Ici le bureau de l'ombudsman. Puis-je vous aider? » Il y aura certainement un vif intérêt au départ, et il me semble très important que l'ombudsman ait les ressources suffisantes en fonction de l'intérêt qui se manifestera.
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Je peux répondre à une question posée par M. St. Denis. Je vais essayer d'être claire le plus possible.
Le gouvernement a dit clairement qu'il allait créer un poste d'ombudsman et adopter une déclaration des droits. Le ministre a décidé que, si nous voulions le faire et avoir la coopération des Communes, il fallait étudier la question au comité. Nous devrions donner au comité le droit de recommander la façon de s'y prendre.
Voilà ce dont il s'agit: écouter tous les témoins et les groupes d'anciens combattants pour que le comité puisse formuler une recommandation que le ministre va étudier.
Il ne doit pas y avoir ici un seul député qui n'a pas eu dans sa circonscription un problème bouleversant mettant en cause des anciens combattants. Je m'occupe de ce ministère depuis plus de trois ans, et j'ai entendu parler de choses inouïes qui sont arrivées à des gens qui se sont battus pour notre pays. Je tiens donc à ce que, lorsque nous ferons quelque chose, nous le fassions correctement.
La charte a été une mesure législative pleine de bonnes intentions du gouvernement précédent. Je crois qu'elle a été assez bien faite, mais il y avait des lacunes qu'il aurait fallu combler avant son adoption. Heureusement, ce n'est pas un document figé, et nous pouvons le modifier en cours de route. Je voudrais néanmoins que nous évitions cette fois-ci, ce genre d'écueil.
Je voudrais avoir tout le temps nécessaire pour étudier tous les modèles qui existent par le monde, mais c'est tout bonnement impossible. Nous allons devoir examiner ce qui nous a été présenté, évaluer ce que les témoins nous ont soumis et, comme groupe, prendre la meilleure décision possible afin de présenter une recommandation. J'espère que nous pourrons sous peu créer un poste d'ombudsman et adopter une déclaration des droits.
Ce sont des choses que nous ne pouvons négliger, car elles attendent depuis longtemps. Nous irons de l'avant, de préférence avec les lumières et le consentement du comité. M. Perron aborde la question avec fougue, tout comme un certain nombre de députés libéraux, en face de moi, comme le Parti conservateur et comme le NPD. Il est certain que nous pouvons aboutir à quelque chose, et avoir quelque chose qui marche.
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Merci beaucoup, monsieur Hillier. Je vais vous remercier de votre comparution. Vous pouvez partir si vous le voulez.
Étant donné que j'ai demandé à l'attaché de recherche de schématiser ce qu'ont fait valoir certains témoins et vu les observations de M. Shipley, je voudrais consacrer un moment à cette question. Je n'interviens pas souvent de cette façon. Je suis d'habitude assez discret et je laisse tout le monde parler. Je voudrais cependant amorcer une discussion sur les orientations que nous souhaitons donner à notre analyste pour qu'il rédige le rapport pendant la relâche de Noël. Je voudrais discuter brièvement de quelques-unes de ces choses.
Je vais exposer ce que je souhaiterais voir dans le poste d'ombudsman, et si cela déclenche une discussion, n'hésitez pas à ajouter quelque chose.
Pour la nomination, trois possibilités: le gouverneur en conseil, le gouverneur en conseil après examen des candidats par le Parlement, et le ministre des Anciens Combattants. J'opterais probablement pour la deuxième possibilité, car je crois que, pour n'importe quelle nomination, cela ne fait jamais de tort qu'un comité parlementaire puisse étudier les candidatures, poser des questions aux candidats et s'assurer qu'ils ont ce qu'ils faut pour accomplir le travail — pour qu'ils aient la possibilité de nous montrer qu'ils ont les compétences pour occuper le poste. Cela ne fait jamais de tort.
Deuxièmement, la responsabilité. L'ombudsman peut faire rapport au Parlement directement ou avec examen par le comité permanent, faire rapport au Parlement par l'entremise du ministre ou faire rapport au seul ministre. Je préfère qu'il fasse rapport au Parlement avec examen par le comité permanent. Je songe à une formule qui ressemblerait à celle du vérificateur général, qui peut au moins une fois par année...
Un peu de patience, monsieur Perron.
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D'accord, compris. Je veux simplement parcourir tout ceci, après quoi le débat sera ouvert à tous et chacun pourra dire ce qu'il veut. Nous avons le temps. La réunion ne se termine officiellement qu'à 17 h 30. Nous avons la salle. J'ai pensé que nous pourrions voir cela.
L'idée me plaît que l'ombudsman puisse, une fois l'an, s'exprimer au comité lorsqu'il dépose son rapport, que les médias soient présents, que tout cela soit télévisé de façon que tous puissent entendre ce qu'il a à dire, car je crois que c'est son principal moyen d'exercer son influence, si je peux dire. La vérificatrice générale peut le faire. Une fois l'an ou peu importe à quel intervalle, elle peut venir et faire son exposé.
La durée du mandat. Je crois que le mandat devrait être renouvelable si le titulaire a fait un bon travail. Il y a différentes possibilités : mandat de cinq ans renouvelable, mandat unique de cinq ans, mandat de six ans renouvelable, mandat unique de six ans. Je préfère un mandat renouvelable. Cinq ans, c'est un peu moins long, et cela donnerait probablement au comité parlementaire ou au gouvernement, peu importe, la possibilité de remplacer plus vite quelqu'un qui ne ferait pas l'affaire.
Pour le mandat, je tiens compte de ce que M. Hillier vient de dire : que ce soit quelque chose de bref et de simple qu'un soldat peut comprendre. Le premier me plaît : « Examiner toutes les questions qui se rapportent aux anciens combattants des points de vue des soins, du soutien et de l'indemnisation. » C'est le plus bref, le plus simple, il y a moins d'exclusions et il est, je crois, d'application plus générale.
Révision du mandat. Je crois qu'un intervalle de cinq ans convient. C'est la troisième option : « Tous les cinq ans, révision par le Parlement, par l'entremise du Comité permanent des anciens combattants. » Si notre comité rédige le rapport et recommande un modèle, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas lui qui révise le mandat.
Accès aux documents et aux fonctionnaires du ministère. Il y a trois options : la première est le plein accès; la deuxième est « le plein accès après avoir rempli... », etc.; la troisième est « l'accès limité ». À la lumière du témoignage de M. Marin, je préfère « plein accès sur demande ». Si on veut avoir un ombudsman, autant lui donner les moyens de faire le travail.
Contacts avec le ministre des Anciens Combattants. Première option : « seulement au dépôt du rapport ». Deuxième : « pour informer le ministre avant le dépôt du rapport ». Troisième : « pour consulter le ministre ». Pour ma part, l'idée d'informer le ministre avant le dépôt du rapport me plaît. J'envisage les modalités suivantes. Mettons par exemple que la date du dépôt du rapport au comité soit fixée au 1er avril. C'est vers la mi-mars que le ministre serait informé en privé. L'ombudsman pourrait lui dire quelles sont les questions qui le préoccupent et qu'il va probablement soulever dans son rapport à remettre au comité. Ainsi, le ministre et son cabinet auraient une quinzaine de jours pour régler certains de ces problèmes ou au moins se préparer à ce qui va venir. Je crois que cela permettra d'avoir un meilleur gouvernement.
Les coûts. Il y a ici trois options : « fonds attribués par le Parlement à son mandataire »; « fonds attribués dans le portefeuille d'Anciens Combattants Canada »; « fonds fournis à partir du budget du ministère des Anciens Combattants ». À ce propos, je me demande comment on procède pour le Bureau du vérificateur général. Je ne sais pas au juste comment le vérificateur général... Est-ce la première option? M. Perron fait signe que c'est le numéro un. Je vois d'autres mains se dresser. J'en conclus que c'est bien cela. J'ai l'impression de jouer à Who Wants to Be a Millionnaire? et d'appeler des amis pour me faire dépanner. Si c'est bien le cas, et si le Bureau du vérificateur général reçoit ses fonds de cette manière, cela me semble logique.
Montant du budget? J'avoue honnêtement que je n'en sais rien. Lorsqu'on crée un service comme celui-là, il faut se poser des questions. Je crains toujours que l'État ne donne trop d'argent. Depuis dix ans que je suis ici, j'ai vu que les gouvernements dépensaient beaucoup d'argent. Et il vaut mieux laisser cet argent dans les poches des contribuables. Je proposerais que, dans cinq ans, nous révisions le mandat et que, au besoin, nous augmentions le budget.
Des chiffres ont été lancés, aujourd'hui encore, au sujet du volume de travail. Y aura-t-il 17 000 cas ou 200? Combien? Je dirais qu'il faut commencer avec un budget modeste. Si les circonstances l'exigent, nous pourrions réviser le mandat et tout le reste et augmenter le budget. Je dirais la même chose de l'effectif. Nous devrions probablement avoir un effectif plutôt modeste, quitte à l'augmenter par la suite si le volume de travail l'exige.
J'estime que l'ombudsman devrait pouvoir étudier les problèmes systémiques. Cela me semble logique. S'il y a une multiplicité de problèmes et s'il est logique de les régler globalement, c'est probablement la meilleure solution.
M. Stoffer a soulevé la question de la période visée. Je dirais qu'il ne faut imposer à l'ombudsman aucune restriction dans son travail. S'il estime avoir besoin de remonter dans le passé, il doit pouvoir le faire.
Voilà mes réflexions, pour ce qu'elles valent. Je les ai remises à l'analyste pour qu'il en fasse ce qu'il voudra.
D'autres députés ont peut-être quelque chose à ajouter.
Ce sera M. Perron, M. Stoffer, puis M. Valley.
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Monsieur le président, je suis d'accord sur ce que Bev a dit plus tôt: il faut s'asseoir et être sérieux.
Je suis le premier à vouloir participer au processus, mais je ne veux pas que le poste d'ombudsman que nous voulons créer soit similaire à celui de l'ombudsman du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes.
Après les problèmes que la Défense nationale a connus en Somalie, on a décidé de nommer un ombudsman, M. André Marin, afin de calmer les citoyens canadiens et les militaires. À cette époque, et même encore aujourd'hui, il n'était pas question d'obtenir l'approbation de la Chambre, des représentants du peuple, au moyen d'un projet de loi, parce qu'il s'agissait d'une initiative ministérielle.
Est-ce exact, monsieur Rossignol?
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Par conséquent, l'ombudsman du ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes n'est appuyé par aucune loi du Parlement. C'est une créature du ministère de la Défense nationale et du général en chef en vue de calmer les citoyens.
Si c'est ce genre de créature que nous voulons, laissons le ministre des Anciens combattants, mon ami Greg Thompson, décider la façon dont il veut procéder.
Il ne faut pas considérer l'ombudsman comme un adversaire du ministère, mais comme un collaborateur. C'est surtout une personne qui tiendra compte des intérêts de nos anciens combattants et qui fera des recommandations au ministère. Il faudra que le poste d'ombudsman que nous voulons créer s'inscrive dans une loi. Sinon, on travaille pour rien et on se retrouvera avec un ombudsman qui sera contrôlé par le ministre, comme celui que nous avons présentement.
[Français]
Il faut savoir ce que nous voulons. Toutes les questions que vous avez soulevées sont intéressantes. Voulons-nous un ombudsman qui travaillera pour la Chambre, pour un comité, qui sera une sorte de vérificateur général? Voulons-nous que cet ombudsman soit un employé du ministère?
C'est la première question à laquelle nous devons répondre. On répondra ensuite à vos questions, qui sont très intéressantes et pertinentes. Mais d'abord et avant tout, il faut que la Chambre crée ce poste d'ombudsman, qu'elle définisse son mandat au moyen d'un projet de loi et qu'elle ne donne pas une simple directive au ministère en ce sens.
Il faut que je pose la question. Je n'ai vu qu'un ou deux rapports — je ne suis député que depuis un ou deux ans —, mais je croyais qu'il s'agissait là du rapport. C'est ce qui va venir dans le rapport, cependant.
J'ai compris que, lorsque nous reviendrions, nous aurions le texte pendant dix ou quinze jours pour l'étudier, qu'il nous dirait pourquoi il y a les options un, deux et trois et que nous devrions choisir. D'ici là, nous devrions être informés.
Certaines questions sont simples. Nous n'avons peut-être pas besoin de prendre une grande décision sur la durée du mandat. Mais je voudrais savoir, à propos du fait que l'ombudsman relève du Parlement, qui a fait cette proposition. Je croyais que ce serait dans le rapport.
Ce sont les deux éléments que j'ai déjà vus. Il y aura quatre options, et le rapport dira qui a proposé que l'ombudsman relève du Parlement. Il dira qui a préparé la deuxième option. Est-ce que ce ne sont pas des questions que nous allons étudier à notre retour?
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Je comprends que la présidence essaie d'être utile et de nous amener à discuter pour donner des indications à Michel.
Supposons pour l'instant que la liste soit exhaustive. Il peut y avoir d'autres éléments, mais j'estime que l'ébauche de Michel est un bon document de travail. À regarder l'ensemble, je crois que nous allons probablement avoir une discussion serrée seulement sur la deuxième question, celle de savoir de qui l'ombudsman relèvera, et sur l'avant-dernière, celle des contacts avec le ministre des Anciens Combattants. Nous allons devoir vraiment travailler sur ces deux points, je crois.
Pour ce qui est de la nomination de l'ombudsman, je préfère comme vous la deuxième option.
Je saute la question de la responsabilité.
À propos de la durée du mandat, vous avez choisi le numéro un, n'est-ce pas? Pour ma part, je n'ai aucune objection.
Pour le mandat, vous avez choisi le numéro deux? Le un. D'accord. Pour moi, le trois est à écarter. M. Marin, l'ancien ombudsman du MDN était d'avis que l'ombudsman des anciens combattants devait avoir un certaine latitude pour non pas s'immiscer dans les cas, mais pour étudier les questions systémiques pendant ses enquêtes. À mon avis, entre le un et le deux, les différences ne sont que des nuances. Elles ne sont pas marquées.
Révision du mandat. Je crois que vous avez dit le deux. Le trois? Pas de problème.
Quant à l'accès aux documents, je suis d'accord avec vous pour choisir le un.
Pour ce qui est des contacts avec le ministre, je crois qu'il faudra avoir une discussion assez serrée.
Pour ce qui est des coûts, le titulaire doit avoir un budget. Je ne crois pas que cela importe grandement. Je suis d'accord avec Peter pour dire qu'il faut assurer l'indépendance de l'ombudsman.
Je me pose des questions sur la responsabilité, qui est le deuxième point, et sur l'avant-dernier point, soit les contacts avec le ministre. Je tiens seulement à ce que le poste soit conçu de façon que les anciens combattants reçoivent les services dont ils ont besoin. S'il est plus rapide pour l'ombudsman d'avoir avec le cabinet du ministre des relations bien comprises, correctes — transparentes, si le mot est préférable — je crois qu'il faut envisager cette possibilité de toute façon.
Je comprends ce que vous faites, monsieur le président. Je crois que nous devons amorcer ce processus, départager les questions difficiles et celles qui peuvent se régler rapidement
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Peut-être avançons-nous un peu. Je crois qu'il faut étoffer la liste des enjeux en donnant un contexte à la lumière des témoignages et de nos opinions, pour que nous ne fassions pas que prendre quelques points ici et là. Les attachés de recherche peuvent nous fournir d'autres options à étudier, de façon un peu plus complète que ce que nous avons ici, et dresser la liste des enjeux.
L'autre point dont je ne suis pas sûr est celui du lieu à choisir. À propos de la liste des enjeux, je crois qu'il faut qu'elle comprenne tout ce que nous devons voir pour en arriver au stade de la mise en oeuvre, de façon à ne rien oublier. Au-delà de ce point, je ne suis pas sûr de ce qui se passe.
Quelqu'un pourra peut-être m'aider. Une fois que nous aurons fait ce travail et présenté notre rapport, aurons-nous notre mot à dire sur l'effectif? Nous pourrions alors dire à l'administration de nous rendre compte de la mise en oeuvre. Je ne sais pas trop pourquoi il ne serait pas possible d'harmoniser les choses, de façon que nous ne fassions pas une partie du travail pour ensuite attendre qu'on fasse l'autre.
Je pense que, si nous voulions vraiment que le comité aille de l'avant, nous pourrions voir avec les attachés de recherche la première partie du travail, à partir de la liste des enjeux et des options et, en même temps demander au ministère de préparer les modalités de mise en oeuvre. Il pourrait nous donner un document exposant sa conception de la mise en oeuvre et précisant les coûts. Ce sont les gens du ministère qui vont nous donner des indications sur le budget, comme Brent le disait.
Avons-nous des recommandations sur l'endroit à choisir, également? Je ne crois pas que nous devrions seulement choisir des endroits au gré des préférences personnelles. Je crois que nous devrions avoir les opinions des anciens combattants et des recherches qui nous indiquent l'endroit à choisir. Il faut s'occuper de certains de ces détails de la mise en oeuvre.
Je ne sais pas trop. Monsieur le président, qu'en pense le comité?
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Il n'y a pas de problème.
J'ai écouté très attentivement les observations qui ont été faites, et c'est de la position de Roger et de Bev que je me rapproche probablement le plus. Chose intéressante, je suis la seule femme membre du comité, et il arrive souvent que les femmes ne pensent tout à fait comme les hommes. Bien sûr, j'ai une opinion. Quelle femme n'en a pas? Dans le choix des options, ce n'est pas tellement mon opinion qui compte, mais plutôt celle des anciens combattants et des groupes d'anciens combattants qui ont comparu comme témoins. Nous sommes censés considérer le consensus qui se dégage des opinions exprimées par ces témoins.
Mon opinion, qui existe bel et bien, ne compte pas vraiment. Je veux pouvoir prendre l'information qui figure sur cette feuille et répondre aux questions à la lumière de l'opinion majoritaire des témoins que nous avons entendus, et non de la mienne, puisque je n'ai jamais combattu. Lorsque je dis que je suis d'accord avec M. Valley, c'est à cela que je pense.
Je reviens un peu en arrière. J'ai une voiture de sept ans. Mon mari s'apprête à en acheter une neuve, et il me rend folle. Il me bombarde de statistiques à tout moment. Il a fini par préparer un grand tableau et, exactement comme je l'ai dit tout à l'heure, il coche les cases des caractéristiques qu'il souhaite. Je voudrais que, à partir de l'information que nous avons, on fasse le même genre de tableau où on pourrait voir que tel et tel groupe souhaitent tel élément, et que deux autres veulent autre chose. Nous aurons alors un tableau qui montrera quelles réponses les témoins ont données à toutes les questions dont nous sommes saisis.
Ce qui compte, ce n'est pas ce que moi, M. Valley ou M. Perron pensons, mais ce que pensent les groupes de témoins qui font partie des organisations que nous sommes censés servir.
Je sais que Noël n'est pas loin, mais je demande à Michel de faire un genre de tableau semblable à celui dont je parlais pour la voiture, avec des cases cochées, de façon que je puisse voir d'un seul coup d'oeil les éléments auxquels les anciens combattants tiennent le plus.
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Je ne peux pas croire qu'elle est partie. J'ai hâte d'avoir la transcription. Je suis sûr de l'avoir entendu dire que son opinion n'importait pas.
Des voix: Oh, oh!
M. Roger Valley: Très rapidement, je veux souligner un point. Je suis désolé si je n'ai pas bien compris, et je ne veux pas affirmer que quelqu'un a dit cela, mais il s'agit du rapport du comité. Nous produisons un rapport, et le ministère des Anciens Combattants prendra le relais. Nous ne voulons pas qu'il nous dise ce qui doit figurer dans le rapport. Je ne veux prêter des propos à personne, mais nous devons être très fermes, si nous voulons en venir à ce que David a proposé. Il s'agit de notre rapport. Les fonctionnaires viendront nous dire après ce qui ne va pas. Ils sont payés pour ça.
Nous pouvons le faire très rapidement. Si nous faisons tout notre travail et si Michel nous prépare un document, nous pourrons prendre certaines décisions très rapidement. Comme je l'ai dit, il n'y a rien qui ne puisse faire l'objet de compromis. Le ministère nous dira où il y a des problèmes, mais nous voulons garder notre indépendance. Il faut que ce soit le rapport du comité, si nous voulons qu'il soit unanime.
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Je me rallie à ce que vous avez dit. Je répète, Rob, que j'interprète très favorablement ce que vous avez dit. Il s'agissait de lancer l'échange. C'est très bien.
Comme David l'a dit, ce n'est pas si compliqué, et les témoins n'ont pas, dans l'ensemble, commenté ces points. Je ne pense pas que nous voulions retourner les voir pour leur poser une foule de questions.
Les témoins veulent que nous agissions. Nous ferons appel à notre jugement et produirons un rapport consensuel. Ils seront satisfaits que nous ayons agi rapidement, et ils nous pardonneront les imperfections de détail. Ils seront plus satisfaits ainsi, que si nous échouons à force de chercher la perfection. Je vais répéter ce que j'ai dit il y a déjà longtemps: le mieux est l'ennemi du bien.
Y a-t-il un autre équivalent
[Français]
en français pour cela?