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Merci, monsieur le président.
Avant que je ne commence, monsieur le président, permettez-moi de vous présenter mes accompagnateurs. Je suis accompagné de mon sous-ministre, Jack Stagg, qui va m'aider lors de cette séance; de la sous-ministre Verna Bruce et du président du Tribunal des anciens combattants (Révision et appel), Victor Marchand.
Tant que j'y suis, je vais continuer. Je suis également accompagné de Rick Hillier, de Brian Ferguson, de Bob Mercer et d'autres que je ne peux identifier.
Nous rentrons tout juste d'un petit déplacement et nous sommes un peu fatigués. Ce matin, pour tout vous dire, nous étions à Terre-Neuve et nous venons juste de rentrer pour cette réunion. Nous ne sommes pas très frais, mais je vais commencer par vous remercier, monsieur le président, et par vous dire que c'est un plaisir d'être avec vous.
Je tiens aussi à féliciter chacun de vous d'avoir été choisi pour siéger au nouveau Comité.
J'ai déjà eu la chance de m'entretenir avec plusieurs d'entre vous, et je sais que vous avez comme principale priorité les intérêts de nos anciens combattants. Ensemble, je crois que nous allons rédiger un nouveau chapitre de la façon de traiter les valeureux Canadiens et les valeureuses Canadiennes qui ont servi et qui continuent de servir notre pays avec tant de courage et de distinction.
Nos anciens combattants ont tout donné pour leur nation, et il nous incombe de faire à notre tour tout ce qu'il faut pour nous occuper d'eux. Peu de ministres ont un mandat aussi noble ou qui suscite autant l'humilité. C'est pourquoi je suis fier d'être ici en tant que ministre des Anciens combattants. Notre nouveau gouvernement a clairement fait savoir, dès le départ, qu'il prenait très au sérieux ses responsabilités envers les anciens combattants du Canada, notamment par la simple création de ce Comité.
La mise en oeuvre de la nouvelle Charte des anciens combattants et nore engagement à nommer un ombudsman des anciens combattants et à faire adopter une Déclaration des droits des anciens combattants témiognent aussi de notre détermination à faire ce qui doit être fait pour nos anciens combattants. Nous comptons sur votre aide pour reconnaître encore davantage les réalisations de nos anciens combattants et les immenses sarifices qu'ils ont consentis, et pour rembourser la dette que nous avons envers eux.
Mais avant d'examiner le budget que vous avez devant vous, j'aimerais vous expliquer un peu plus en détail les initiatives que je viens de vous mentionner. J'en profiterai en outre pour vous parler des autres dossiers auxquels nous travaillons au Ministère.
Comme vous le savez, la nouvelle Charte des anciens combattants propose les changements les plus importants aux avantages et aux services pour les anciens combattants en plus d'un demi-siècle. Mais notre travail est loin de se limiter à cela. J'ai l'habitude de comparer la nouvelle Charte à un « livre ouvert » — un document évolutif qui sera adapté aux besoins changeants de nos anciens combattants.
Lorsque la charte originelle a été rédigée, il y a 60 ans, elle était conçue pour aider les anciens combattants à leur retour de la Seconde Guerre mondiale, puis de la guerre de Corée. Vous serez peut-être surpris d'apprendre qu'aujourd'hui, à la libération, la moyenne d'âge des membres des Forces canadiennes est de 36 ans. Or, tous s'entendent pour dire qu'à 36 ans, ces hommes et femmes sont encore dans la fleur de l'âge, et qu'il n'est pas toujours facile de connaître un nouveau départ à cet égard.
La novuelle Charte des anciens combattants aura donc pour effet d'offrir aux anciens combattants et à leurs familles le soutien nécessaire pour faire la transition de la vie militaire à la vie civile. Mais ce n'est pas là son seul but. La nouvelle Charte représente en fait un nouvel engagement envers nos anciens combattants et leurs familles, à savoir que leurs pays sera là pour eux pendant toute leur vie.
Cette stratégie comprend une nouvelle approche d'indemnisation à double volet beaucoup plus généreuse que la pension d'invalidité unique qu'elle remplace. La nouvelle Charte des anciens combattants prévoit une indemnité d'invalidité, sous la forme d'un paiement forfaitaire non imposable pouvant aller jusqu'à 250 000 $, ainsi qu'une prestation pour perte de revenus équivalant à 75 pour cent du salaire que touchait l'ancien combattant des FC avant la libération. Elle prévoit en outre plusieurs nouveaux services, y compris des programmes de soins de santé et de réadaptation plus complets, ainsi que la formation et du soutien professionnels.
Parallèlement, notre engagement à l'égard des familles de nos anciens combattants est tout aussi important. Lorsque nous envoyons nos soldats participer à des missions qui présentent un risque élevé, nous ne savons jamais quand une carrière militaire sera interrompue. Ils doivent donc savoir que nous serons là pour prendre soin de leurs familles en cas de tragédie.
La nouvelle Charte prévoit un soutien financier immédiat et de l'aide à long terme pour les survivants et les enfants à charge de nos anciens combattants. La Charte comprend en outre des mesures précises pour permettre aux conjointes ou conjoints de retourner aux études s'ils souhaitent réintégrer la population active ou lorsqu'ils se sentiront prêts à le faire.
La nouvelle Charte permet également aux enfants à charge d'obtenir un soutien financier lorsqu'ils veulent poursuivre des études post-secondaires.
La nouvelle Charte reconnaît aussi que les traumatismes ne sont pas nécessairement tous physiques. Les membres des FC sont plus que jamais déployés pendant des périodes prolongées et leurs tâches sont plus dangereuses. On leur demande également de prendre part à des missions successives, ce qui leur laisse moins de temps pour récupérer entre chaque mission.
Par ailleurs, les membres de la GRC doivent composer avec un niveau de stress sans précédent en raison des menaces et des conflits de l'ère moderne, ici au pays et à l'étranger. Nous avons pu le constater la semaine dernière, à Toronto, lors des 17 arrestations qui ont été effectuées en relation avec une prétendue cellule terroriste qui se serait formée au pays.
Tout cela a mené à une augmentation importante du nombre de cas d'affections liées à la santé mentale. En mars 2005, le nombre de pensions qui étaient versées par ACC à l'égard du syndrome de stress post-traumatique avait augmenté de plus de 350 p. 100 en quatre ans. En fait, Anciens Combattants Canada compte près de 9 000 clients qui reçoivent une pension à l'égard d'affections liées à la santé mentale.
Nous réalisons que nos troupes sont confrontées à cette nouvelle réalité, et nous travaillons de concert avec le ministère de la Défense nationale pour offrir à nos anciens combattants tous les soins de santé mentale et le soutien nécessaires. Le mois dernier, par exemple, nous avons ouvert un nouvel établissement de soutien social pour les traumatismes liés au stress opérationnel, à proximité de la BFC Gagetown. L'emplacement est presque aussi important que le traitement en soi, puisqu'il a été choisi en tenant compte de l'importance de traiter les troubles de santé mentale avec discrétion et délicatesse.
Il arrive trop souvent que des soldats souffrent d'affections mentales en silence. Certains experts soulignent le stigmate social qui est encore associé aux troubles mentaux, et que certains soldats hésitent à demander de l'aide en présence de leurs camarades. Nous travaillons donc afin de composer avec tous ces enjeux et besoins.
Vous avez reçu quelques exemples qui permettront de comparer les différences entre les avantages et les services qui sont offerts en vertu de la nouvelle Charte et ceux qui étaient accessibles dans le cadre de l'ancien système. Mes représentants et moi serons heureux de vous présenter ces exemples au cours de la période de questions et réponses qui est prévue au programme de notre rencontre.
Je tiens toutefois à préciser que ces initiatives améliorées à l'intention des anciens combattants de l'ère moderne ne compromettent aucunement les soins et le soutien que nos anciens combattants qui ont servi en temps de guerre s'attendent à recevoir de notre part. En fait, c'est tout le contraire. Il s'agit d'un point important puisque 258 000 des 837 000 anciens combattants au Canada ont servi en temps de guerre. Et à chaque année, nous avons le regret de perdre environ 25 000 anciens combattants ayant servi en temps de guerre.
Il nous incombe donc de veiller à ce que les dernières années de leur vie soient aussi gratifiantes et agréables que possible. Pour ce faire, il faut notamment les aider à rester chez eux et à demeurer autonomes aussi longtemps que possible. Et lorsque nos anciens combattants aînés qui ont servi en temps de guerre devront être admis dans un établissement de soins de longue durée, nous voulons qu'ils sachent qu'ils recevront tous les soins spécialisés nécessaires qu'ils méritent. C'est un engagement de taille compte tenu du fait qu'il y a actuellement presque 10 600 anciens combattants dans des établissements de soins de longue durée.
Nous sommes tout aussi déterminés à régler les autres enjeux qui sont au coeur des activités du Ministère. Le dossier de l'agent Orange à la BFC Gagetown fait partie de ces enjeux. Le nouveau gouvernement est résolu à répondre aux préoccupations qui ont été soulevées par les membres des FC, les anciens combattants, les civils et les résidents des secteurs visés au sujet de l'utilisation d'herbicides à la base d'entraînement du Nouveau-Brunswick.
En fait, le Premier ministre Stephen Harper est le premier dirigeant national à s'attaquer directement au problème. Il souhaite parvenir à un règlement et s'est d'ailleurs engagé à résoudre ce dossier. Par conséquent, le Ministre — qui a assumé le rôle de chef de file au chapitre de l'indemnisation dans ce dossier — examine présentement plusieurs options et modèles. Je suis d'ailleurs très satisfait, monsieur le président, de l'appui que j'ai reçu de mes collègues et des autres députés à cet égard.
Nous faisons des progrès, et il pourrait y avoir des dénouements dans ce dossier plus tard cette année ou au début de l'année prochaine. Je suis convaincu que les anciens combattants vous diraient que leurs revendications à l'égard du gouvernement se résument en fait à un traitement juste, équitable et efficace. C'est d'ailleurs pourquoi nous avons adopté par exemple, un processus de nomination plus ouvert pour le Tribunal des anciens combattants (révision et appel). Les anciens combattants doivent pouvoir présenter leur dossier à un tribunal indépendant, juste et professionnel. Ils ont aussi le droit d'être entendu dans le cadre d'une audience qui doit avoir lieu en temps opportun. C'est pourquoi je travaille présentement à trouver des solutions qui permettront d'accélérer le traitement des quelque 7 500 dossiers qui doivent être entendus. Les délais actuels sont tout simplement inacceptables.
J'aimerais disposer de plus de temps pour pouvoir élaborer davantage sur le travail que nous accomplissons en vue de respecter l'engagement du Premier ministre à l'égard de la nomination d'un ombudsman des anciens combattants et de l'adoption d'une Déclaration des droits des anciens combattants. Je me contenterai de vous dire que nous avons mis en oeuvre un processus de consultation complet avec les organisations d'anciens combattants, des intervenants et d'autres clients pour s'assurer que nous réussirons à mener à terme ces deux initiatives — du premier coup. Notre succès témoignera de l'engagement du gouvernement en termes d'ouverture, de transparence et de responsabilité.
Nous mettrons ainsi en valeur la raison d'être du Ministère, puisque au bout du compte, nous visons essentiellement à prendre soin de nos anciens combattants, à assurer leur bien-être et leur santé, et à perpétuer le souvenir de leurs réalisations et des sacrifices qu'ils ont consentis pour tous les Canadiens. C'est aussi simple que cela.
Au cours de la prochaine année, le portefeuille des Anciens Combattants entend ainsi faire approuver le Budget principal des dépenses pour 2006-2007, qui totalise un peu plus de 3,2 milliards de dollars.
Il convient cependant de préciser que le Budget principal des dépenses qui a été déposé le 25 avril est fondé sur le Budget du gouvernement précédent, déposé en 2005. Il ne témoigne donc pas entièrement des priorités du gouvernement actuel en matière de dépenses. Somme toute, le Budget principal des dépenses présente une augmentation de 350 millions de dollars par rapport au Budget de l'année précédente, dont 250 millions de dollars qui sont directement attribuables à une nouvelle Charte plus généreuse. Le prix en vaut la peine pour s'assurer que nos anciens combattants sont traités avec le respect et la dignité qui s'imposent.
Je vais maintenant vous donner quelques chiffres importants. Si vous avez des questions à poser à ce sujet, je serai heureux d'y répondre à la fin de ma présentation.
La majeure partie de ces fonds — 2,1 milliards de dollars, soit presque les deux tiers du budget total — seront versés directement aux anciens combattants et à leurs familles sous la forme de pensions, d'indemnités d'invalidité, de prestations d'invalidité et de décès, et d'autres modes de soutien économique. De ce montant, 250 millions de dollars seront consacrés aux indemnités et aux prestations d'invalidité, au soutien pour la perte de revenus et aux prestations de retraite supplémentaires en vertu de la nouvelle Charte des anciens combattants. Je suis heureux de dire que les services ministériels et les coûts d'exécution des programmes relatifs à cette initiative comptent pour à peine sept pour cent des dépenses. La majeure partie du dernier tiers du budget du Portefeuille est consacrée aux soins de santé pour nos anciens combattants et leurs famille.
Les principales dépenses à ce chapitre totalisent environ 368 millions de dollars, qui vont aux soins de longue durée et aux soins fournis en foyers d'accueil pour les anciens combattants, y compris à l'exploitation de l'Hôpital Sainte-Anne près de Montréal. J'étais d'ailelurs en visite à l'hôpital la semaine dernière et je peux vous assurer que l'argent y est investi avec discernement. L'Hôpital Sainte-Anne est un bel exemple de réussite gouvernementale dont on entend trop peu souvent parler. J'ai pu y rencontrer de nombreux anciens combattants et je souhaite à tout le monde de faire la connaissance d'un groupe de personnes aussi exceptionnelles et distinguées. J'ai fait la même chose la semaine dernière à Ridgewood, à Saint John, au Nouveau-Brunswick.
En fait, les quelques heures passées en leur compagnie figurent parmi les moments les plus gratifiants et émotionnels que j'ai vécu depuis mon entrée en fonction à titre de ministre des Anciens combattants, il y a quatre mois. Lorsqu'ils vous serrent la main sans vouloir lâcher prise, ils témoignent en fait leur reconnaissance des soins exceptionnels qu'ils reçoivent. Ils expriment ainsi leur gratitude envers une nation reconnaissante. À la lumière de cette expérience, je suis plus résolu que jamais à m'assurer que nous honorons nos anciens combattants et leur offrons des services avec tout le respect, la dignité et la bienveillance qu'ils méritent.
Saint François d'Assise a dit: « Prêchez l'Évangile en tout temps et, s'il le faut, utilisez la parole ». Je suis impatient de collaborer avec vous au cours des mois et des années à venir pour s'assurer les actions que nous accomplirons au nom des anciens combattants de ce pays sont à la mesure de notre parole.
Merci, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, merci de vous être rendu à notre invitation. J'espère que ce n'est qu'une première fois et que le comité aura la possibilité d'échanger formellement ou informellement avec vous dans l'avenir et de travailler avec vous à la réalisation des objectifs énoncés dans le domaine des services aux anciens combattants.
Je veux également vous féliciter pour votre nomination. Je sais que vous êtes personnellement engagé envers les anciens combattants, et tous mes voeux vous accompagnent dans ce poste.
Je tiens tout d'abord à vous féliciter. Vous êtes investi de la responsabilité de mettre la Charte en oeuvre après six années de travail par le personnel de votre ministère, en consultation avec les associations et les organisations d'anciens combattants.
Cette semaine, nous avons reçu des représentants de la Légion royale canadienne. Nous sommes très satisfaits de toutes les consultations qui ont précédé la réunion d'aujourd'hui.
Nous en sommes maintenant à la phase d'application. De nombreux ministres se sont occupés tour à tour de ce processus, notamment le regretté Ron Duhamel qui était aux commandes quand toute cette démarche a été entreprise. Ce fut un excellent député.
Je sais que vous prenez très au sérieux cette question de la mise en oeuvre de la Charte et je vous félicite pour la première étape qui vient d'être franchie et qui a consisté à consentir des prestations à titre rétroactif à des anciens combattants qui étaient outre-mer entre le moment de la proclamation royale et celui de l'application de la Charte. C'était une excellente décision de votre part et de la part de vos collègues, et je vous en félicite.
J'aurais beaucoup de questions à vous poser dans le peu de temps qui nous est imparti. J'aimerais, par exemple, que nous parlions de la mise en berne du drapeau, de l'agent Orange et du déblocage urgent de fonds. J'aimerais que nous parlions du 11 novembre et de la question de savoir s'il faudrait en faire un jour congé national. Je voudrais aussi vous parler de la Déclaration des droits des anciens combattants et de l'ombudsman, mais je suis certain que mes collègues de ce côté-ci et d'en face aborderont un grand nombre de ces questions.
L'un des problèmes les plus importants dont j'aimerais que nous traitions, monsieur le ministre, est celui de la récupération des prestations du RPC dans le cas des pensionnés de la GRC et des Forces l'armées. Toute cette question semble être mal comprise et on a mal renseigné les anciens combattants sur la façon dont la disposition de récupération devrait s'appliquer.
La Chambre sera saisie d'un projet de loi d'intérêt privé que je devrai sans doute appuyer afin qu'il soit soumis à l'étude en comité et que tout le monde puisse vraiment le comprendre. Je sais qu'il sera sans effet pour les pensionnés des Forces canadiennes ou de la GRC, à moins que le gouvernement n'adopte un brevet royal, parce que le projet de loi prévoit de nouvelles dépenses.
Quoi qu'il en soit, plusieurs aspects très importants détermineront si nous devons en accepter les principes fondamentaux. Pour ce qui est de son éventuelle application rétroactive à des personnes qui perçoivent déjà une pension, offrons à ceux qui contribuent actuellement au régime la possibilité de se prévaloir de cette disposition afin que, le moment venu, ils puissent toucher à la fois les prestations du Régime de pensions du Canada et leur retraite régulière. C'est déjà le cas pour les gendarmes et les anciens combattants, mais je suppose que cette disposition s'appliquerait alors à tous ceux qui perçoivent une retraite.
Certains ont laissé entendre qu'il suffirait d'un trait de plume au gouvernement pour appliquer cette mesure rétroactivement, c'est-à-dire pour qu'on annule la récupération des prestations du RPC dans le cas de tous les anciens combattants. Je compte beaucoup de pensionnés dans ma circonscription et je peux vous assurer que nous aimerions beaucoup que tel soit le cas, parce que je souhaite que les intéressés voient la couleur de cet argent.
Le plus important selon moi, monsieur le ministre, c'est que tous les pensionnés comprennent exactement le processus, comment nous en sommes arrivés là et ce qu'il va être possible de faire. C'est là un grand défi pour vous et vos fonctionnaires.
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Votre introduction était plutôt intéressante, mais vous vous êtes lancé dans un sujet qu'il est difficile d'expliquer publiquement, celui de la récupération d'une partie des prestations de pension dont vous avez précisé la nature.
Dans ce cas, il ne faut pas oublier que deux groupes contribuent au régime de pension: les employés et l'employeur, ce dernier étant le gouvernement qui contribue habituellement plus que les employés. Ce n'est donc pas comme si les particuliers étaient les seuls à contribuer au régime.
Ici comme en toute chose, si le gouvernement éliminait cette récupération, il devrait en assumer le coût.
Si je ne m'abuse, cette récupération s'appliquera à nous deux quand nous prendrons notre retraite.
Du point de vue humaniste, vous pouvez soutenir que le gouvernement se doit de retirer cette disposition, mais il ne faut pas oublier qu'il y a tout de même un coût à assumer. Et puis, de nombreuses organisations gouvernementales sont concernées.
En outre, si le gouvernement devait éliminer la récupération, il faudrait qu'un autre groupe assume les coûts qui incombent actuellement au gouvernement. Vous pourriez même prétendre que les régimes de pension, à la façon dont ils fonctionnent, étant donné les projections actuariaires et les coûts prévus sur un certain nombre d'années... En fin de compte, si nous éliminions la récupération, il faudrait réduire les pensions de retraite. Autrement dit, il faut considérer toutes ces choses-là pour déterminer le montant de la prestation nette que le bénéficiaire, soit le pensionné, pourra retirer.
Ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'il n'y a pas de réponse facile. Il n'y a sûrement personne ici — comptable ou président du Conseil du Trésor — qui ne compatisse pas avec les anciens combattants. Il n'empêche que si nous éliminions la récupération, les gouvernements subiraient des répercussions énormes.
Ce que je veux vous dire — et par « vous » je vous désigne en tant qu'ancien ministre et ancien membre du gouvernement — c'est qu'il s'agit d'une question que le gouvernement précédent n'a pas réussi à régler. Qu'on le veuille ou non, le gouvernement devra assumer le coût de ses décisions et j'estime que toute cette question est beaucoup plus compliquée qu'il ne paraît, notamment à cause du niveau actuel des pensions et du fait qu'il y a deux cotisans au régime. Je ne pense pas que le gouvernement fédéral, quel qu'il soit, envisage de s'enfoncer dans cette brèche dans l'avenir. Voilà ce que je pense, monsieur Thibault.
De nombreux de groupes d'anciens combattants m'ont posé cette question et vous avez tout à fait raison en disant que durant la campagne électorale j'ai promis de m'occuper de ces deux dossiers et de présider à la création d'un poste d'ombudsman ainsi qu'à l'adoption d'une Déclaration des droits.
Il va de soit que j'entends honorer ces deux promesses. Cela étant, nous n'allons pas pouvoir beaucoup entrer dans le détail au sujet de l'ombudsman et de la Déclaration des droits, mais je peux vous dire que nous allons consulter les organisations d'anciens combattants. D'ailleurs, cette semaine, le ministère a rencontré les principaux intervenants du milieu ainsi que des anciens combattants à titre individuel. Nous menons donc des consultations très larges et nous examinons la situation des autres pays pour bien faire les choses quand nous passerons aux actes.
Certains pays jouissent d'une excellente réputation quant à la façon dont ils s'occupent de leurs anciens combattants, et le cas est du nombre. D'autres ont adopté des déclarations des droits et quelques-uns ont des ombudsmans. Parmi les pays qui appliquent en partie ce qui nous intéresse, et que notre ministère a déjà contacté, il y a l'Australie, les États-Unis et la Grande-Bretagne. Les gens du ministère sont allés dans ces pays-là pour examiner leurs programmes et voir ce que nous pourrions faire en fonction de cela.
Ce qui m'encourage... L'autre soir, j'ai rencontré des organisations d'anciens combattants pour ce que j'appelle une « communion ». J'ai eu la chance de manger un morceau avec eux, dans le cadre d'une réunion ressemblant un peu à celle-ci, tout en parlant des défis auxquels nous nous heurtons. Nous avons rencontré la présidente de la Légion royale canadienne, Mary Ann Burdett, et Cliff Chadderton qui — écoutez ça — a siégé à ce même comité quand il était député, il y a quelque 40 ans, à l'époque où l'on discutait de la création d'un bureau de l'ombudsman. C'est bien tout de même de constater que le temps ne change finalement pas grand chose. Il y a eu beaucoup de changements en 40 ans, mais certaines des propositions qui étaient déjà à l'étude à cette époque demeurent valables.
À l'occasion de nos discussions, nous avons parlé avec beaucoup d'intervenants et nous leur avons dit que jamais rien n'est définitif. Je ne sais pas si votre comité doit également se pencher sur ces dossiers, mais il est évident que nous aurons besoin de votre avis. Je sais, monsieur le président, que votre comité est déterminé à nous aider sur cette question.
Comme je le disais, le livre est ouvert. Nous allons vouloir faire les choses comme il faut et nous y parviendrons grâce à votre aide.
Merci.
Monsieur le président, c'est la députée qui est censée m'adresser les questions les plus faciles qui me pose les plus difficiles. Je me serais attendu à ce que cette question me vienne de M. Thibault, au début, parce qu'il m'a cherché à quelques reprises.
En fait, tout cela est assez complexe. Comme vous n'êtes pas sans l'ignorer, monsieur le président, nous sommes déterminés à régler ce problème, en toute justice. Comme vous le savez, ce problème est vieux de 50 ans, il remonte aux premières années d'existence de la base Gagetown, au Nouveau-Brunswick, quand les militaires ont répandu des herbicides et des défoliants pendant quelques années. Certains sont inscrits et d'autres pas, mais contrairement aux gouvernements précédents... je ne critique personne ici parce que tous n'étaient pas des gouvernements libéraux et que pendant quelque 50 ans, personne n'a réglé le problème. Pourquoi? Eh bien, parce qu'il est complexe et que les gouvernements préfèrent parfois éviter les problèmes aussi difficiles. Nous, nous n'allons pas nous défiler.
Comme vous le savez, le Ministère a reçu pour mandat de mette sur pied le système de dédommagement des anciens combattants et des civils qui ont été exposés à ces produits d'épandage. Le MDN, le ministère de la Défense nationale, a été chargé de ce qu'on pourrait appeler une mission de collecte d'informations. Il est en train d'effectuer un certain nombre de tests dont nous avons déjà obtenu certains résultats. Les prélèvements ont été expédiés à Anciens combattants Canada et au MDN. Nous collaborons donc avec la Défense nationale sur ce dossier.
Je ne cesse de dire et de répéter que nous allions régler ce dossier en toute connaissance de cause parce que les gouvernements précédents ont eu la sale manie d'annoncer des programmes et des régimes d'indemnisation sans penser aux conséquences. Je le répète, je ne suis pas en train de blâmer un gouvernement en particulier. D'un autre côté, nous ne voulons pas que les fonds destinés au un régime d'indemnité aboutissent dans les poches des avocats et qu'on s'enlise dans des procédures administratives, ce qui arrive parfois aux gouvernements quand ils veulent mettre en place des régimes qui n'ont pas bien été pensés et qui ne reposent pas sur des données solides.
Quand je dis que nous allons agir en toute connaissance de cause, je veux dire que nous allons veiller à disposer des données scientifiques et médicales sur lesquelles nous appuierons notre raisonnement et élaborerons notre plan, et je veux dire également que nous allons veiller à effectuer toute la recherche nécessaire sur le plan des ressources humaines afin de retrouver les militaires et les civils qui ont travaillé à la base. Tout cela sera très compliqué et je ne pense pas devoir vous en dire davantage parce que, comme vous tous, je comprends à quel point tout cela est complexe.
Anciens Combattants Canada est en train d'étudier plusieurs modèles d'indemnité et je continue de croire que nous allons pouvoir soumettre deux propositions au Cabinet d'ici la fin de l'automne ou au début de la nouvelle année, sous réserve que rien d'inattendu ne se produise à la base. Nous avons eu, en effet, quelques surprises dans les résultats médicaux ou scientifiques qui nous ont été remis, mais dans la majorité des cas, nous n'entrevoyons pas de problème.
Je suis accompagné de certains spécialistes du ministère qui, je sois le dire, excelle dans la prestation de ce genre de programme. Nous pourrons toujours moduler le programme ou l'affiner en cours de route, mais nous sommes fondamentalement convaincus de pouvoir soumettre une proposition au Cabinet à la fin de l'automne ou au début de l'année prochaine. Donc, les choses sont bien enclenchées.
Si les députés veulent que nous parlions plus en détail de l'agent Orange et de la comparaison entre le modèle américain et notre modèle, je serai heureux de le faire parce qu'il est délicat de comparer un régime de pension et un régime d'indemnité. Si nous en avons le temps et si vous le désirez, je serai très heureux de rentrer dans le détail ou de vous expliquer les différences entre ces régimes.
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Merci, monsieur Shipley.
Tout les gens dans cette salle, tous les parlementaires sont, en quelque sorte, des ombudsmans pour anciens combattants, n'est-ce pas? Je suis toujours étonné par la masse de courrier que les députés fédéraux m'envoient à moi, ministre des Anciens combattants. Le lien entre les députés et les anciens combattants s'explique par le fait que ces derniers ont combattu pour la démocratie et la liberté et qu'ils nous ont permis d'avoir l'un des meilleurs systèmes démocratiques au monde. Il existe donc un lien naturel entre les députés et les organisations de la Légion et des anciens combattants qui travaillent aussi en étroite relation avec les anciens combattants.
Tout cela a à voir, je crois, avec la Charte des anciens combattants. Nous sommes en train d'y travailler. À Anciens Combattants Canada, nous pouvons compter sur un personnel extrêmement compétent et dévoué qui ploie sous la charge que représentent ceux et celles qui veulent être pris en compte par le système...
Je ne crois pas me tromper en vous disant qu'il y a cinq ans, nous recevions environ 9 000 demandes par an à Anciens Combattants Canada. Juste avant l'entrée en vigueur de la nouvelle Charte, nous en recevions 35 000 par an, soit une augmentation astronomique de 400 p. 100. Tous ces demandeurs sont des êtres humains et les décisions rendues concernent des familles. Voilà qui vous montre la difficulté que nous avons à gérer tout cela.
En plus, nous devons administrer un processus d'appel qui est le meilleur au monde. Quand la demande d'un ancien combattant est rejetée, elle est soumise à un processus d'examen à l'interne qui permet de revoir le dossier. Si la cause se retrouve devant le tribunal d'appel qui est un organisme quasi judiciaire, des avocats professionnels représentent les anciens combattants.
Nous avons donc un mécanisme d'appel qui n'a pas d'égal dans le monde. Je suppose que si nous évoluions dans un monde parfait, nous ne serions pas saisis d'autant d'appels ou que les réponses seraient plus rapides et plus directes. De toute façon, il fallait que le système comporte des freins et des contre-poids.
C'est un des facteurs qui a incité le gouvernement à adopter la nouvelle Charte, à trouver une nouvelle façon de traiter avec les anciens combattants parce qu'en vertu de l'ancien système les anciens combattants ne pouvaient être admissibles à un niveau quelconque de service que s'ils étaient d'abord admissibles à une pension.
L'un des travers de l'ancienne Charte, c'est qu'elle n'était pas axée sur le bien-être des anciens combattants et de leurs familles. Un ancien combattant pouvait obtenir 20 p. 100 de pension, mais ce que nous aurions dû faire, selon moi — a posteriori, on ne se trompe évidemment jamais, sans compter qu'on apprend en cours de route — c'est offrir bien plus qu'une simple pension. Comme le dit le vieux dicton: « donne du poisson à un homme et tu le nourris pour un repas, mais apprends-lui à pêcher et tu le nourriras pour la vie ».
C'est un peu la philosophie qui sous-tend la Charte. La situation est la suivante : les anciens combattants qui quittent les Forces canadiennes sont âgés en moyenne de 36 ans. En théorie, il leur reste 29 ans de vie active quand ils quittent les Forces armées.
Avec la nouvelle Charte, monsieur Shipley, nous nous attaquons carrément au type de frustration dont vous parliez, parce qu'une pension de 20 p. 100 — et loin de moi l'idée d'être grossier ou réducteur — c'est quasiment une prescription pour la pauvreté. C'est le cas d'un grand nombre de ces anciens combattants et leur seul espoir, c'est d'obtenir une pension supérieure, de passer de 20 p. 100 à 40, 50, 60 ou 70 p. 100.
Si vous parlez avec ces anciens combattants, ils vous diront que le mieux que nous aurions pu faire pour eux aurait été de leur fournir une éducation, à eux et à leurs familles, pour leur permettre d'aller plus loin. Il y a des anciens combattants qui n'y parviennent pas. Nous le savons et c'est pour cela que nous avons des programmes d'invalidité permanente. Nous administrons toutes sortes de programmes à l'intention des anciens combattants qui ne peuvent être réinsérés, si l'on puis dire, et qui sont invalides à 100 p. 100.
Je crois que, dans la moyenne des cas, un ancien combattant touchait une pension ou une indemnité d'environ 30 p. 100. On pourrait se demander s'il est possible de vivre avec aussi peu. La réponse est évidemment non. Ainsi, en vertu de la nouvelle Charte, nous plaçons l'accent sur la famille. Par exemple, si l'ancien combattant ne peut pas se recycler nous offrons la possibilité à son épouse de suivre un recyclage à nos frais. Les socialistes sophistiqués parleraient peut-être d'approche holistique, mais c'est en fait une approche axée sur la famille parce qu'il faut s'occuper des familles en plus des anciens combattants. J'espère qu'avec le temps nous finirons par alléger le fardeau qui repose sur les épaules des familles.
Une fois, au comité des Anciens combattants, j'étais assis à côté de Brian Ferguson. Je me rappelle l'avoir poussé dans ses retranchements en lui posant les mêmes questions que celles que vous me posez aujourd'hui. Il m'a répondu « Vous savez, nous n'abandonnerons jamais un ancien combattant ». Effectivement, nous n'abandonnerons jamais un ancien combattant. Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour lui et pour sa famille. Si une solution ne fonctionne aboutit pas, nous en essaierons une autre.
Pour en revenir à la question de M. Perron et à celle de M. Thibault — on dirait que c'est le thème de la journée — je rappelle que notre Premier ministre a annoncé la nouvelle Charte ici même, le 6 avril dernier. Roméo Dallaire était présent ce jour-là et il a précisément parlé de jeter un pont. Je l'avais rencontré deux jours avant l'annonce et je peux vous dire que c'est l'une des meilleures réunions que j'ai eues. Ce jour-là, j'étais préoccupé et je me demandais si nous faisions ce qu'il fallait. Il m'a dit « Ce que vous faites, monsieur Thompson, c'est jeter un pont qui va permettre aux gens de passer de la vie militaire à la vie civile ». Il estimait que ce pont était bien construit et qu'il avait été bien conçu, et il a ajouté « Ce ne sont pas simplement les anciens combattants à qui vous allez permettre de franchir le pont, vous allez également accueillir leurs familles, ce qui ne s'est jamais fait par le passé ».
Je ne veux pas déborder sur le temps qui vous est imparti, sur le temps de la présidence ou du comité, mais j'estime que tout cela se situe au coeur même de l'action d'Anciens Combattants Canada. C'est une nouvelle démarche qui intervient après que l'ancienne Charte a fait ce qu'elle devait faire. C'est la même chose qui s'est passée avec certains des programmes adoptés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui avaient donné des résultats un temps mais qui, à un moment donné, n'ont plus suffis.
Je ne doute pas que nous faisons ce qu'il faut. Nous finirons par avoir de meilleurs programmes pour nos anciens combattants à qui nous offrirons plus de possibilités pour affronter ce qui sont des épreuves difficiles.
Comme je le disais au début, nos soldats ne sont pas uniquement touchés par des bombes et des balles. Ils sont soumis à un stress intense lors de missions très risquées. Qu'il s'agisse de nos agents de la GRC en patrouille dans les rues des centre-villes, comme nous l'avons vu la semaine dernière à Toronto, ou de jeunes soldats en Afghanistan, le stress fait partie du travail et il vient s'ajouter à la séparation des familles, ce que la plupart d'entre nous ne peuvent pas imaginer. Il vaut donc mieux que nous ayons tout un ensemble d'outils et de réseaux de soutien pour aider ceux qui rentrent au pays et pour aider leurs familles. Voilà pourquoi je suis confiant dans ce que nous faisons.
Comme on dit, les choses ne seront pas parfaites, mais ce que nous avons posé sur la table, c'est un livre ouvert. Nous allons nous en remettre à des gens comme vous pour nous aider à améliorer les choses en cours de route. Tout ce que je veux dire, c'est que je me sens relativement bien avec tout cela.
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Au final, je veux bien faire pour les anciens combattants dans les limites des contraintes budgétaires auxquelles tous les gouvernements sont soumis.
Quand j'irai dans les hôpitaux pour anciens combattants et que j'y rencontrerai ces gens-là... Je suis allé à Sainte-Anne. Je vais vous dire ce qui s'est produit à Sainte-Anne.
J'ai parlé de Ridgewood. Dans mes remarques liminaires, je vous disais que les anciens combattants à qui j'avais serré la main ne voulaient plus lâcher prise. Un des administrateurs m'a dit: « Vous voyez, ils vous aiment vraiment » et je lui ai répondu « Non, c'est plus que cela. Ce n'est pas moi qu'ils aiment, c'est vous! Vous savez, ce sont les hommes et les femmes, les infirmiers et les infirmières qui travaillent dans les hôpitaux pour anciens combattants, ce sont les membres du personnel d'entretien qui nettoient les planchers, ce sont tous les employés qui font en sorte que les établissements fonctionnent. » Si les établissements ne fonctionnaient pas, ils ne m'auraient pas serré la main.
Je me sens rassuré de voir que nous faisons du bon travail, mais nous pouvons faire mieux, et ça nous le savons. Il y aura toujours des petits problèmes ici et là, mais je crois que, dans la plupart des cas, ces problèmes se règlent en douceur et l'on cherche toujours à les solutionner. J'estime que c'est ce qu'il y a de plus gratifiant.
Nous allons devoir nous attaquer étape par étape à la plupart des questions qui ont été soulevées aujourd'hui. Nous ne pourrons pas tout régler du jour au lendemain. Il demeure qu'au final, nous faisons de notre mieux. Je sais que je me répète souvent quand je dis cela, mais nous sommes conscients du fait que les hommes et les femmes qui servent sous le drapeau canadien se donnent à 100 p. 100 dans l'exécution de leur mission. Nos soldats canadiens, hommes et femmes sur le terrain, sont les meilleurs du monde. Ce sont les meilleurs soldats de la planète et ils méritent le meilleur traitement qui soit quand ils rentrent de mission, qu'ils ont vraiment besoin de nous. Nous pourrions également dire qu'ils ont fait leur travail à ce moment-là et que c'est à nous à faire le nôtre, de notre mieux.
Tout je que je veux, c'est que nous apportions des améliorations aux services offerts, sachant que le Canada a beaucoup de chances de pouvoir compter sur des hommes et des femmes prêts à revêtir l'uniforme pour aller se battre au nom de nos libertés et de tout ce que nous tenons pour acquis en démocratie, comme l'État de droit et le droit à nous rassembler comme ici pour débattre divers problèmes. C'est ce que nous tenons parfois pour acquis à la Chambre des communes dans tous nos débats.
Au bout du compte, tout ce qu'il faut faire, c'est de maintenir le cap et de faire notre mieux pour vaincre ces petits défis qui se dressent devant nous.
Je suis très heureux d'être ministre des Anciens combattants et je vous remercie de l'appui que vous m'avez apporté aujourd'hui.
Monsieur le président, nous allons travailler avec le comité pour réaliser certaines de ces choses très intéressantes pour ceux et celles que nous représentons.
Merci.
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Monsieur le président, puisque monsieur le ministre n'est pas pressé, on pourrait faire des échanges de 20 à 25 minutes à la fois. Néanmoins, je vais essayer de me limiter à 5 minutes.
Monsieur le ministre, vous savez sûrement que j'ai toujours eu à coeur les jeunes qui souffrent de syndrome de stress post-traumatique. Je les considère comme mes fils parce qu'ils ont l'âge de mes fils. Voir ces gens revenir de mission dans un état parfois lamentable me crève le coeur.
Je vous supplie de faire les pressions nécessaires auprès du ministre de la Défense nationale afin de mieux préparer ces jeunes aux situations de stress qu'ils auront à vivre sur les champs de bataille ou sur les lieux de leur mission. Si ces jeunes étaient mieux préparés entre les deux oreilles, et pas seulement à utiliser leur fusil et à faire de la gymnastique, je crois qu'ils reviendraient moins mal en point. C'est un commentaire qui vient du fond de mon coeur et c'est mon voeu le plus cher.
Parlons maintenant du Programme pour l'autonomie des anciens combattants, le PAAC, en français, ou le VIP, en anglais. Je crois que c'est une bonne idée que d'essayer de garder les anciens combattants le plus longtemps possible à la maison et de leur donner des soins de santé à la maison. Le Québec a déjà, depuis les années 1980, un système, qu'on appelle les CLSC, qui se spécialise dans les soins aux personnes âgées et malades de la province. Il serait peut-être intéressant d'essayer de conclure des ententes avec le gouvernement du Québec, qui a une expertise dans ce domaine. Cela pourrait être un moyen d'économiser de l'argent et d'aider un plus grand nombre de vos 7 500 vétérans qui sont en attente. C'est une simple suggestion que je fais au passage, et non pas nécessairement un débat que je veux ouvrir.
Je suis heureux d'apprendre que vous allez tenter de régler la question des nominations au tribunal. Je ne sais pas si on peut appeler cela un problème. C'en est un, selon moi, mais mon ami Victor dira que ce n'en est pas un. Il faut qu'il y ait des nominations et il faut qu'il y en ait plus. L'important, il me semble, est que le représentant de l'ancien combattant soit un avocat non payé ou payé autrement par le ministère, ou je ne sais, parce que les militaires qui vont en appel devant les tribunaux se sentent un peu floués, à tort ou à raison. Ils se disent que le juge est un employé du gouvernement, que l'avocat de la défense est payé par le gouvernement et que l'avocat qui les défend est également payé par le gouvernement. On ne mord pas la main qui nous nourrit. C'est une chose qu'on pourrait essayer d'améliorer.
Ce sont les principaux points que je voulais soulever. Il faut être humain, il faut aimer ces gens. Il y aurait peut-être lieu de mieux éduquer notre jeunesse et de lui montrer les douleurs et les malheurs que ces anciens combattants ont vécu, vivent, et vivront. On peut, avec le ministère des Anciens Combattants, essayer de vivre dans un meilleur monde et dans un monde de paix.
Il faut absolument orienter notre système d'éducation et de publicité de façon à atteindre des buts comme ceux-là. Ce n'est pas qu'une question d'argent, c'est une question d'humanité et d'avoir le coeur à la bonne place.
Ce sont mes commentaires. Greg, sois assuré que si tu as besoin d'un coup de main, je serai là, mais pas nécessairement pour aller à la guerre, toutefois!