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Merci, monsieur le président.
J'ai une déclaration préliminaire. Le lieutenant-colonel Anderson n'a pas l'intention de parler, donc j'utiliserai le temps que vous m'avez accordé.
Je tiens à remercier le comité de m'avoir invité à faire un exposé cet après-midi, et j'espère que mon témoignage pourra l'aider dans ses délibérations sur la création d'un poste d'ombudsman des anciens combattants au Canada.
Je suis un fonctionnaire du ministère des Anciens combattants d'Australie. Je comparais aujourd'hui avec l'autorisation de son secrétaire, l'équivalent de votre sous-ministre.
Je vous communiquerai des informations générales sur le fonctionnement du système australien. Elles proviennent d'informations du domaine public et de mon expérience de fonctionnaire dans quatre départements d'État de l'Australie. Le comité doit savoir que je ne suis pas un représentant du Bureau de l'ombudsman d'Australie. Je suis actuellement en affectation pour 18 mois au ministère des Anciens combattants du Canada. Au cours des prochaines minutes, je décrirai le fonctionnement du systèmes australien.
Le Bureau de l'ombudsman du Commonwealth d'Australie a été créé en vertu de l'Ombudsman Act 1976 et est administré par le premier ministre. En 1971, le Comité d'examen administratif du Commonwealth a rendu public un rapport recommandant la création d'un poste d'ombudsman du Commonwealth. Le comité a proposé un nouveau système séparé de droit administratif en Australie. Il prévoyait que l'ombudsman, de concert avec les tribunaux et les tribunaux administratifs, participerait à l'examen des mesures administratives du gouvernement.
Le Bureau a ouvert ses portes en 1977. Cela fera 30 ans l'année prochaine. Depuis, sept ombudmans du Commonwealth se sont succédé à ce poste. Le professeur John McMillan est actuellement l'ombudsman d'Australie. bien que je le mentionne dans mes notes, l'ombudsman qui précédait le professeur McMillan était Mme Phillipa Smith. Les deux sexes ont été représentés à ce poste.
Le Bureau de l'ombudsman a pour mandat de protéger les membres de la collectivité lorsqu'ils ont à traiter avec les organismes gouvernementaux et de veiller à ce que les mesures administratives prises par ces organismes soient justes et transparentes.
Les trois principales fonctions de l'ombudsman aux termes de la loi sont les suivantes: examen des plaintes, l'examen des mesures administratives prises par les représentants du gouvernement d'Australie et par les organismes gouvernementaux après réception des plaintes de particuliers, de groupes et d'organisations; enquête « de son propre chef »: enquêtes menées à l'initiative de l'ombudsman portant sur les mesures administratives prises par les organismes du gouvernement d'Australie, qui découlent dans bien des cas d'observations faites au cours de l'étude de plaintes de particuliers; vérification de la conformité: examen des dossiers d'organismes comme la Police fédérale australienne et la Commission des crimes d'Australie pour s'assurer qu'ils respectent les exigences législatives qui s'appliquent aux mesures d'application de la loi et aux activités de réglementation.
Les fonctions de l'ombudsman relatives à l'étude des plaintes et aux enquêtes « menées de son propre chef » sont les plus courantes du poste et représentent la plus grande partie du travail du Bureau. Au cours d'une enquête ou d'un examen, l'ombudsman doit déterminer principalement si la mesure administrative visée est illégale, déraisonnable, injustifiée, abusive, indûment discriminatoire, non fondée en fait ou par ailleurs inacceptable. À l'issue de l'examen ou de l'enquête, l'ombudsman peut recommander qu'un organisme prenne des mesures correctives. On peut procéder de cette façon dans des cas particuliers ou d'une manière générale modifier la législation ou les politiques ou procédures administratives pertinentes.
L'un des premiers objectifs de l'ombudsman est de favoriser une bonne gestion des affaires publiques au sein des organismes gouvernementaux australiens et de veiller à ce que les principes et les méthodes d'administration publique soient conformes aux intérêts de la population.
L'ombudsman peut étudier les plaintes relatives à presque tous les ministères et organismes du gouvernement d'Australie et à la plupart des entrepreneurs qui fournissent des services gouvernementaux à la collectivité.
L'ombudsman du Commonwealth exerce les six fonctions suivantes: il étudie les griefs soumis par les membres actifs et les anciens membres de la Force de défense australienne. Il peut examiner des plaintes relatives à des mesures administratives et à des questions d'emploi qui concernent la Force de défense. Il n'est cependant pas autorisé à enquêter sur des actions liées à des mesures disciplinaires ou à l'octroi ou au refus d'une distinction ou d'un prix à une personne. Il examine les plaintes des membres actifs seulement après qu'ils aient épuisé les mécanismes internes de présentation de griefs, à moins de circonstances exceptionnelles. Il examine également les plaintes d'anciens militaires et de leur famille.
L'ombudsman exerce aussi les fonctions d'ombudsman de l'immigration, il examine les plaintes relatives au ministère de l'Immigration et des Affaires multiculturelles et exerce des fonctions précises en rapport avec l'examen des cas des personnes sous la garde de l'Immigration depuis plus de deux ans.
Il fait aussi office d'ombudsman de l'industrie des postes, il étudie les plaintes relatives à la poste australienne et aux opérateurs de la poste.
Il fait aussi l'ombudsman de l'impôt, il étudie les plaintes concernant le Bureau d'impôt d'Australie.
En vertu du Complaints Act, l'ombudsman du Commonwealth est chargé de gérer les plaintes relatives aux membres de la Police fédérale australienne et il est également l'ombudsman du territoire de la capitale de l'Australie (TCA). La TCA équivaut à une province canadienne, mais c'est une très petite province, alors il est aussi l'ombudsman de la TCA.
En ce qui concerne la structure et l'organisation, le Bureau national de l'ombudsman du Commonwealth est situé à Canberra, la capitale, si vous ne le savez pas. Il y a également des bureaux dans chaque capitale des États provinciaux. L'ombudsman et les deux ombudsmans adjoints sont titulaires d'une charge créée par l'Ombudsman Act. Le personnel est employé en vertu du Public Service Act. Le gouvernement recommande au gouverneur général de faire ces nominations, le personnel du Bureau est prévu par le Public Service Act. En 2005-2006 — l'exercice allant du 1er juillet au 30 juin — le bureau comptait un effectif total de 143 employés et le budget s'élevait à environ 18 millions de dollars. L'organigramme du Bureau de l'ombudsman figure à la fin de ce document.
L'examen des plaintes: à la suite d'une plainte déposée par un particulier, l'ombudsman peut, de sa propre initiative, faire enquête sur les mesures administratives de la plupart des ministères et organismes australiens et des entrepreneurs qui fournissent des services au gouvernement. L'ombudsman n'est pas autorisé à faire enquête sur les agissements des ministres ou des politiciens, les particuliers, les autorités régionales ou locales, la plupart des questions relatives à l'emploi, sauf en qualité d'ombudsman de la Force de défense, les mesures prises par les sociétés d'État et les décisions des tribunaux.
L'ombudsman peut décider de ne pas examiner une plainte frivole ou déposée tardivement lorsque le plaignant n'a pas d'abord demandé réparation auprès de l'organisme concerné, qu'une autre forme d'examen ou d'appel est indiquée, ou qu'à son avis, l'enquête ne serait pas justifiée compte tenu de l'ensemble des circonstances.
L'ombudsman peut procéder à l'examen d'une plainte lorsqu'il le juge approprié. Les pouvoirs de l'ombudsman sont comparables à ceux d'une commission royale et il peut notamment obliger un organisme à produire des documents et interroger des témoins sous serment. La plupart des enquêtes sont menées sans grandes formalités administratives. Les enquêtes de l'ombudsman sont menées à huis clos et de manière générale, les modalités ne sont pas révélées à de personnes n'ayant aucune raison légitime de s'intéresser à l'enquête. À la suite d'une enquête, l'ombudsman doit déterminer si le ministère où l'organisme a pris des mesures déraisonnables, illégales, indûment discriminatoires au par ailleurs inacceptables.
Pour ce qui est des recommandations et des rapports, lorsque l'ombudsman conclut qu'un organisme a commis des erreurs ou des fautes, il peut informer l'organisme de cette opinion et recommander les mesures correctives qui s'imposent. L'ombudsman n'est pas habilité à obliger un organisme à mettre en oeuvre ses recommandations. Il peut toutefois présenter un rapport spécial au ministre compétent, au premier ministre et au Parlement, ou publier un rapport public. En 2005-2006, l'ombudsman a fait paraître des rapports publics sur sept enquêtes approfondies menées à sa propre initiative. Les rapports contenaient 51 recommandations destinées à des organismes particuliers, qui ont accepté 49 des 51 recommandations.
L'ombudsman présente chaque année un rapport au premier ministre; le document doit être déposé aux deux Chambres du Parlement dans les 15 jours suivant sa réception.
Seulement pour vous donner une idée du nombre de plaintes traitées l'année dernière, l'ombudsman a traité plus de 17 000 plaintes et demandes de particuliers relevant de sa compétence. Parmi les demandes présentées au Bureau, certaines pouvaient être réglées rapidement alors que pour d'autres, plus complexes, l'ombudsman a dû recourir officiellement aux pouvoirs qui lui sont conférés par la loi.
Des 17 384 plaintes reçues, 6 176 ou 35 p. 100 ont nécessité une enquête. parmi les 6 176 dossiers examinés, 1 p. 100 ont révélé une erreur de l'organisme concerné et 11 p. 100 n'ont révélé aucune erreur ou anomalie. Dans les dossiers restant (88 p. 100), les plaintes ont été réglées sans qu'il soit nécessaire de déterminer si l'organisme était responsable d'une anomalie ou d'une erreur. On a pu répondre à 80 p. 100 des demandes en moins d'un mois et à 93 p. 100 des demandes en moins de trois mois. Cinquante-quatre pour cent des plaintes et demandes ayant fait l'objet d'une enquête ont été réglées en moins d'un mois, et 81 p. 100 en moins de trois mois.
Au sujet des motifs des plaintes, la majorité des plaintes (58 p. 100) réglées par le Bureau de l'ombudsman portaient sur le bien-fondé des décisions ou des mesures prises par un organisme. Les autres plaintes réglées portaient sur des questions de procédure telle la justesse ou l'exhaustivité des avis donnés par des organismes (10 p. 100), l'opportunité des mesures prises par un organisme (8 p. 100), le degré de prise en compte de la situation d'un plaignant dans l'application d'une politique (6 p. 100) ou la conduite des représentants des organismes (5 p. 100).
Étant donné que vous vous intéressez particulièrement au ministère des Anciens combattants, j'ai inclus quelques commentaires sur les plaintes relatives à ce ministère. En 2005-2006, l'ombudsman a reçu 276 demandes et plaintes concernant le ministère des Anciens combattants. De ce nombre, 253 relevaient de la compétence de l'ombudsman, ce qui représentait une augmentation de 25 p. 100 par rapport à 2004-2005.
La moyenne du nombre de plaintes déposées ces trois et quatre dernières années s'élevait à environ 200. l'augmentation de l'année dernière était due à une question particulière concernant les processus de pose et de dépose de l'étanchéification des avions qui sont un problème particulier dans le contexte australien.
Des 253 plaintes et demandes reçues, 112 ont été classées dans la catégorie 1. Ces catégories — 1, 2, 3 et 4 — sont les catégories utilisées par l'ombudsman pour classer les plaintes. Les 112 ont été réglées sans la tenue d'une enquête. dans certains cas, il a été décidé de ne pas mener d'enquête et de faire des recommandations à l'organisme ou à l'autorité concernée. Quarante-deux des 253 plaintes et demandes ont été classées dans la catégorie 2. Ce sont celles qui exigent une enquête ou un examen plus poussé ou des renseignements plus détaillés du plaignant et qui sont réglées sans contacter le ministère. Soixante-six des 253 plaintes et demandes ont été classées dans la catégorie 3; le ministère a été contacté et une enquête a été menée. Quarante-six des 253 plaintes et demandes ont été classées dans la catégorie 4 car elles nécessitaient une enquête plus approfondie.
Il y a aussi en Australie un tribunal des anciens combattants (révision et appel) similaire celui qui existe au Canada. J'ai inclus des informations sur les rapports entre l'ombudsman et le tribunal australien des anciens combattants (révision et appel). Le tribunal des anciens combattants est un organisme public chargé d'établir le bien-fondé de certaines indemnisations et prestations de retraite versées par le ministère des Anciens combattants.
Le tribunal est un tribunal spécialisé habilité à prendre de nouvelles décisions. L'ombudsman n'intervient pas dans les fonctions judiciaires du tribunal et dans la conduite des audiences, mais il examine des questions en rapport avec l'administration des demandes d'examen présentées par le personnel du tribunal. En 2005-2006, l'ombudsman n'a reçu aucune plainte ou demande concernant le tribunal. En 2004-2005, deux plaintes ont été déposées.
J'ai inclus un organigramme du Bureau de l'ombudsman. Il est important de noter qu'il n'y a qu'un seul ombudsman, même s'il exerce six fonctions. Il est assisté par deux ombudsmans adjoints. Les trois, comme je l'ai dit tout à l'heure, sont nommés légalement. Le gouvernement recommande au gouverneur général de nommer l'ombudsman. Je pense que la loi prévoit un mandat de sept ans et il ou elle peuvent être renommés à la fin du mandat.
Il y a, sous les ombudsmans adjoints, six unités dirigées par un adjoint principal ombudsman. L'adjoint principal ombudsman est chargé d'un groupe de portefeuilles dans le gouvernement. Par exemple, le troisième adjoint principal ombudsman est chargé des affaires publiques et internationales; des impôts, qui correspond à Revenu Canada, et de la Défense, ce qui inclut le ministère des Anciens combattants.
En cas de plainte déposée contre le ministère des Anciens combattants, l'ombudsman l'examine, la passe au groupe de l'adjoint principal ombudsman qui prendra la décision finale. Ensuite, la plainte est signée par l'ombudsman adjoint ou par l'ombudsman. C'est en quelque sorte un secrétariat qui couvre tous les organismes du gouvernement australien au niveau fédéral.
J'ajoute que comme vous, nous avons aussi des ombudsmans d'État ou de province, dont les postes sont créés de la même façon. Ils sont prévus par la loi et font rapport au Parlement.
Monsieur le président, voilà qui met fin à ma déclaration préliminaire. Je répondrai avec plaisir aux questions du comité.