Au nom du Camarade Jack Frost, président national de la Légion, qui malheureusement ne peut être ici aujourd'hui, il me fait plaisir de comparaître de nouveau devant votre comité. Nous apprécions beaucoup le travail que vous accomplissez pour les anciens combattants et votre dévouement à leur cause.
Le sujet en question est la révision en cours des services de santé des anciens combattants aussi appelée la révision des soins de santé des anciens combattants. Vous avez déjà reçu des commentaires des officiels d'Anciens combattants Canada et de membres du Conseil consultatif de gérontologie.
[Français]
Au nom de camarade Jack Frost, président national de la Légion royale canadienne qui malheureusement ne peut être ici aujourd'hui, il me fait plaisir de comparaître de nouveau devant votre comité.
Je tiens à vous féliciter du travail que vous faites en faveur des vétérans.
Le sujet dont il est question aujourd'hui est la révision en cours des services de santé des anciens combattants, aussi appelée la révision des soins de santé des anciens combattants. Vous avez déjà reçu des commentaires des officiels d'Anciens Combattants Canada et des membres du Conseil consultatif de gérontologie.
[Traduction]
Je suis ici aujourd’hui en qualité de membre du CCG — Conseil consultatif de gérontologie — et à titre de directeur du Bureau d’entraide d’une importante organisation d’anciens combattants, la Légion royale canadienne, laquelle représente à la fois les anciens combattants traditionnels et contemporains. Quoique le mandat du CCG se concentre sur les anciens combattants traditionnels, nous reconnaissons aussi qu’un ancien combattant est un ancien combattant.
Conscients qu’ ACC depuis de longue date a modifié ses programmes et services afin de mieux répondre aux besoins changeants des anciens combattants, « Parole d’honneur » recommande qu’ACC combine ses trois programmes existants de services sociaux et de santé afin de créer les Services intégrés aux anciens combattants. N'oubliez pas qu'en fait il y a deux rapports du même nom. Celui du CCG porte sur les prestations de santé. l'autre rapport intitulé « Parole d'honneur », qui a été présenté par le Sous-comité sénatorial des anciens combattants portait sur les soins de santé de longue durée. Il ne faut pas l'oublier.
[Français]
Conscient qu'Anciens Combattants Canada, de longue date, a modifié ses programmes et services afin de mieux répondre aux besoins changeants des anciens combattants, « Parole d'honneur » recommande qu'Anciens Combattants Canada combine ses trois programmes existants de services sociaux et de santé afin de créer les Services intégrés aux anciens combattants.
[Traduction]
Les Services intégrés aux anciens combattants ou SIAC devraient se concentrer sur les besoins plutôt que sur des critères d’admissibilité complexes et devraient promouvoir les services appropriés d’intervention précoce et de promotion de la santé, un soutien à domicile plus intensif et un plus vaste choix au titre de l’hébergement, tous accessibles à un point d’entrée unique.
Quelle est la force motrice en faveur des SIAC? La réalité est que les programmes et services courants ont des points forts, mais aussi des points faibles.
Un autre facteur très important en faveur de changements est la triste réalité que les anciens combattants traditionnels meurent à un taux de 2 000 par mois. En fait, 12 000 anciens combattants sont décédés depuis que « Parole d’honneur » fut publié, en novembre 2006; 16 000 sont décédés entre la période où il fut identifié que le CCG devrait formuler ses recommandations pour changement et que « Parole d’honneur » fut publié. Aujourd’hui, au moment où je vous parle, environ 70 Anciens combattants mourront.
Lorsque nous discutons des points forts et des points faibles, il devrait être clair que les programmes de santé d’ACC ont été prévoyants en aidant les anciens combattants plus âgés et leurs pourvoyeurs de soins, tout en s’adaptant aux besoins changeants de leurs clients. Les faiblesses peuvent être identifiées dans les critères d’admissibilité complexes, la réactivité des programmes et les choix limités d’options de logement. Selon la perspective d’un pourvoyeur de service, notre expérience au Bureau d’entraide de la Légion a révélé des incohérences pratiques néfastes.
Par exemple, pour satisfaire les critères d’admissibilité, pourquoi un ancien combattant doit-il demander une pension pour perte auditive, à l’âge de 85 ans — et je parle d'un ancien combattant en perte d'autonomie — pour établir son admissibilité alors que tout ce que cet ancien combattant recherche c'est de continuer à demeurer dans sa résidence avec les prestations fournies par l’entremise du Programme pour l’autonomie des anciens combattants?
[Français]
Par exemple, pour satisfaire aux critères d'admissibilité, pourquoi un ancien combattant doit-il faire une demande de pension pour perte auditive à l'âge de 85 ans afin d'établir l'admissibilité, alors que tout ce que cet ancien combattant recherche est de continuer à demeurer dans sa résidence en touchant les prestations fournies par l'entremise du Programme pour l'autonomie des anciens combattants, le PACC?
[Traduction]
Est-ce bien inspiré de la part d’ACC de fournir tous les 14 programmes de choix à un ancien combattant parce qu’il a atteint un certain niveau d’invalidité, alors que vraiment il n’a pas besoin de tous ces 14 programmes de choix? Est-ce bien inspiré de fournir l’admissibilité pour Soins de longue durée à une catégorie spécifique d’anciens combattants, mais seulement dans l’établissement au coût le plus élevé?
J'ai inclus dans la documentation qui vous a été remise un tableau qui vous donne un bon aperçu des critères d’admissibilité complexes pour l’un des trois programmes de soins de santé, c'est-à-dire, les Soins de longue durée. Vous avez entendu parler de ces critères d'admissibilité complexes. Ce tableau vous montre à quel point c'est compliqué. J'insiste sur le fait que c'est seulement pour les soins de longue durée même s'il y a là certaines prestations du PAAC qui sont associées aux soins de longue durée. Dans la colonne du type d'admissibilité vous avez 18 catégories, dans la colonne des soins de longue durée, vous avez les lits retenus par contrat, les établissements communautaires-chroniques et les établissements communautaires-intermédiaires lorsque vous avez accès au PAAC. Si vous prenez la page 5, il y a là toutes sortes de codes. La lettre « A » désigne l'admissibilité et le code numérique représente les critères à remplir pour être admissible.
Comme vous pouvez le voir, c'est un scénario très complexe et difficile à comprendre, même pour le personnel expert.
Un regard sur le tableau ci-dessus vous aidera à comprendre la complexité de ces critères d’admissibilité. La même chose peut être dite pour les deux autres éléments des services de santé, à savoir les prestations de traitement. c'est-à-dire ces 14 programmes de choix et le PAAC qui est un programme autonome. Certains des points d’accès ont été basés sur le faible revenu, d’autres sur le niveau de pension d’invalidité ou le type de service.
« Parole d’honneur’ » vise à promouvoir non seulement une approche intégrée basée sur les besoins, mais suggère aussi que le vieillissement en bonne santé doit être favorisé le plus tôt possible. Cette philosophie de promouvoir des résultats de santé est une partie intégrante du SIAC proposé. Pour mettre les SIAC en pratique, nous recommandons qu’ACC mette en oeuvre un processus structuré d’examen préalable des clients, lequel identifie les besoins du client à partir du premier contact, progresse à une approche mieux intégrée, axée sur un administrateur de besoins de santé élevés. Cette structure délivrerait des services coordonnés tout en fournissant plus d’options, tels que des soutiens à domicile plus intensifs et un plus vaste choix à titre de l’hébergement.
La Légion royale canadienne a favorisé un tel modèle de distribution de services avant que le CCG ait publié ‘« Parole d’honneur’ ». Lors de notre congrès national de Calgary, en 2006, nous avons adopté une résolution qui se lit, en partie, comme suit :
Vu la complexité associée avec différents points d’accès, les anciens combattants sont souvent hésitants à solliciter des prestations et surtout à comprendre leurs exigences d’admissibilité; ACC devrait exécuter une rationalisation complète des prestations de soins de santé.
[Français]
La Légion royale canadienne a favorisé un tel modèle de distribution de services avant que le CCG ait publié « Parole d'honneur ». Lors de notre congrès national de Calgary, en 2006, nous avons adopté une résolution qui se lit, en partie, comme suit :
Vu la complexité associée avec différents points d'accès, les Anciens combattants sont souvent hésitants à solliciter des prestations et surtout à comprendre leurs exigences d'admissibilité; ACC devrait exécuter une rationalisation complète des prestations de soins de santé.
[Traduction]
Le temps d’agir est maintenant. Les SIAC sont bien structurés non seulement pour les anciens combattants traditionnels, mais aussi pour les vétérans contemporains. Ces prestations intégrées doivent être disponibles aux familles aussi bien qu’aux anciens combattants. Les SIAC doivent inclure un programme de diffusion visant à informer les anciens combattants et leurs familles et à encourager leur participation.
[Français]
C'est maintenant le temps d'agir. Les services intégrés sont bien structurés non seulement pour les anciens combattants traditionnels, mais aussi pour les vétérans contemporains. Ces prestations intégrées doivent être disponibles pour les familles aussi bien que pour les anciens combattants. Les services intégrés doivent inclure un programme de diffusion visant à informer les anciens combattants et leur famille et à encourager leur participation.
[Traduction]
C'est tout ce que j'avais à dire et je me ferais maintenant un plaisir de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président, et merci, monsieur Allard. Je vais essayer de m'y retrouver. Je perds la voix.
Vous avez mentionné la valeur du travail de notre comité. Je vous remercie de ce compliment, mais c'est de la valeur du travail que la Légion réalise dans la collectivité et dans les circonscriptions depuis de nombreuses années dont je voudrais d'abord parler.
Je viens du nord de l'Ontario où il y a une section de la Légion dans chaque petite ville. La Légion s'est occupée des gens. Nous savons que toute organisation s'expose à certaines critiques, mais pour ce qui est du travail accompli dans les petites villes — et je prendrais l'exemple de Dryden, ma propre ville — la Légion est depuis toujours au centre de toute l'activité locale. Elle ne s'adresse pas seulement aux anciens combattants qui vont là pour obtenir de l'aide. C'est généralement l'organisation la plus importante. Elle apporte son aide à tous, aussi bien pour des mariages que pour aider à résoudre des problèmes sociaux.
Je suis extrêmement fier de la Légion, du travail qu'elle accomplit et de ce qu'elle a fait depuis des dizaines et des dizaines d'années pour les anciens combattants. Je tenais à le mentionner. Je l'ai déjà dit et je le dirai encore: la Légion est l'épine dorsale des petites villes.
Il arrive trop souvent que le gouvernement quel qu'il soit oublie les petites localités rurales, ce qui n'est pas acceptable. Par conséquent, je vous remercie pour les précieux efforts que vous déployez au nom de la Légion.
J'ai déjà parlé des difficultés de la Légion. Je sais que vous êtes venu pour discuter de la révision des soins de santé, mais si nous perdons les sections de la Légion des petites villes ou de tout le pays, je pense que ce sera une lourde perte pour tous les anciens combattants, aussi bien contemporains que traditionnels.
Avez-vous quelque chose à dire à l'égard du soutien que tout gouvernement devrait apporter à la Légion pour aider nos anciens combattants. Si la Légion n'était plus à Dryden, les anciens combattants d'aujourd'hui ou d'hier se retrouveraient sans les services qu'ils obtiennent actuellement.
:
Vous avez raison. Même si ce n'est pas le sujet à l'ordre du jour, je vais en parler. Je vous remercie pour vos observations.
Tout d'abord, au cours des années, nous avons tiré fierté du fait que nous n'avons jamais reçu l'aide du gouvernement. Nous sommes apolitiques et nous voudrions le rester. Nous ne sommes absolument pas à la recherche d'une aide financière du gouvernement à part les exemptions d'impôt que nous essayons d'obtenir au niveau municipal ou ce genre de dispositions.
Nous avons eu notre quartier général rue Kent, pendant 50 ans. Nous avons construit notre nouveau quartier général à Kanata. Si votre comité en a l'occasion, nous nous ferons certainement un plaisir de vous y accueillir pour vous parler de ce que nous faisons. Je ne pense pas que le public soit suffisamment informé au sujet de la Légion. C'est une chose dont vous pourriez peut-être tenir compte.
Cela dit, un certain nombre d'organisations non gouvernementales ont certainement de la difficulté à survivre et à conserver leurs adhérents. Notre organisation survivra. Nous poursuivrons notre mission. Nous chercherons des nouvelles façons d'administrer notre organisme. Nous examinerons notre modèle de gouvernance. C'est ce que nous sommes en train de faire. Nous avons lancé une initiative d'unification, si vous voulez, pour rallier d'autres associations d'anciens combattants.
Nous participons actuellement au groupe consultatif sur la nouvelle Charte des anciens combattants. Pour être certains d'être reliés aux anciens combattants des Forces canadiennes d'aujourd'hui, nous avons inclus dans ce groupe un militaire encore actif qui a servi en Afghanistan. Nous voulons établir des liens avec les Forces canadiennes.
Nous avons mis sur pied des nouveaux programmes pour répondre aux besoins des Forces canadiennes. Nous sommes très présents dans les tournées des spectacles des Forces canadiennes où nous envoyons des représentants élus. Nous parrainons les grandes tournées de spectacles et nous allons en Afghanistan. Nous sommes en train de promouvoir l'achat d'un café et un beigne à la Légion au bénéfice des soldats déployés en Afghanistan. C'est un programme que nous venons de lancer.
Nous cherchons à rejoindre les membres des Forces canadiennes en sachant qu'ils ne peuvent peut-être pas se joindre à nous aujourd'hui, mais qu'ils le feront probablement à l'avenir s'ils voient ce que notre organisation a fait pour eux. Dans ce contexte, nous pensons que les efforts que nous déployons pour le bénéfice des membres des Forces canadiennes, des anciens combattants et de leurs familles nous gagnerons également des appuis.
Je tiens à mentionner, y compris au ministère, que même si ce dernier a organisé le deuxième colloque national sur les traumatismes liés au stress opérationnel, à Montréal, en réalité, ce colloque était le troisième étant donné que la Légion a organisé son propre colloque sur le sujet en 1998. C'était à Charlottetown. Nous avions réuni certains des mêmes experts que ceux qui sont allés à Montréal cette année ou il y a quatre ans. Ils ont discuté du stress opérationnel et fait en sorte que le ministère des Anciens combattants finisse par reconnaître les traumatismes liés au stress opérationnel comme une invalidité admissible.
Nous sommes certains que le travail que nous accomplissons pour défendre les intérêts des anciens combattants des Forces canadiennes nous gagnera des appuis. Nous survivrons grâce à ces initiatives. Nous survivrons en tant qu'organisme indépendant et nous ne chercherons pas à obtenir de l'aide du gouvernement, à part les initiatives locales dont j'ai parlé.
Nous avons un consultant pour les projets domiciliaires qui s'occupe également de l'immobilier pour aider les petites sections qui manquent de moyens. Parfois, les sections locales occupent un terrain de grande valeur et possèdent de précieuses ressources. Par l'entremise d'Anciens combattants Canada, nous avons un consultant qui est à Charlottetown depuis 2000, dans le cadre d'une entente de partenariat — ce n'est pas ce que j'appellerais un détachement — pour conseiller nos sections locales afin de les aider à survivre en utilisant les ressources qu'elles possèdent. Voilà où nous en sommes.
Nous savons que nous sommes attaqués. Nous avons été attaqués hier dans le Hill Times. Je vous ai apporté le texte de notre réplique si cela vous intéresse. Nous espérons qu'il sera publié dans le Hill Times la semaine prochaine.
Vous n'avez pas à me présenter votre réplique, car je sais que tout organisme fait des mécontents.
L'état dans lequel je me sens doit se lire sur mon visage, car tout le monde essaie de m'aider aujourd'hui.
Vous avez mentionné certains chiffres choquants quant au nombre d'anciens combattants qui sont décédés et qui continuent de mourir depuis l'annonce de ce programme. Je vais parler du CCG car j'ai du mal à dire Conseil consultatif de gérontologie. Ces chiffres sont choquants et nous devons agir rapidement. C'est ce que nous essayons de faire ici. Nous allons les citer pour placer le gouvernement dans l'embarras. De nombreux mois se sont écoulés. Nous savons que cela prend du temps, mais il faut que ce soit fait.
J'aimerais revenir sur une chose que vous avez dite, car cela nous ramène au niveau local. Les gens qui nous écoutent pourraient se demander quel est cette histoire de café et beigne. C'est pour faire participer les gens au niveau local et leur permettre de manifester leur intérêt, car c'est ça qui est important.
Je voudrais vous poser une question. Je sais qu'on en parlera plus longuement plus tard…
Je suppose que je vais remercier le président. Merci, monsieur.
:
Monsieur Allard, permettez-moi de vous appeler Pierre, comme vous m'appelez Gilles en privé. Si je me trompe et que je vous appelle Pierre durant la discussion, soyez assuré que c'est sans mauvaise intention de ma part.
J'ai lu attentivement votre présentation ce matin. Il y a quelques paragraphes qui me choquent. C'est peut-être à cause de ma sensibilité. Le premier se trouve à la page 2. On aurait pu s'exprimer autrement et omettre de dire qu'aujourd'hui, 70 anciens combattants mourront. Cela me semble une façon d'utiliser le malheur des gens pour renforcer sa position. Cela me déplaît, et ce n'est pas parce que cela vient de vous. Cela me déplairait de tout organisme qui émettrait ce genre de commentaire.
L'autre chose, monsieur Allard, dont vous êtes sûrement au courant, c'est que je suis toujours, toujours très mal à l'aise face aux demandes que vous faites, même si elles sont fondées. Je pense à nos personnes âgées qui n'ont pas fait la guerre, mais qui ont participé énormément, sinon autant que les anciens combattants, au développement de ce pays et qui, malheureusement, n'ont pas le tiers, ou le dixième ou 20 p. 100 de ce que vous possédez. Je le dis pour que cela soit consigné au compte rendu: cela me touche directement quand je me promène dans mon comté et que je vois des personnes âgées qui portent le même gilet depuis 10 ans ou 15 ans parce qu'elles n'ont pas les moyens d'en acheter un autre ou quand je vois des personnes âgées qui doivent faire le choix entre s'acheter des médicaments ou un sandwich au baloney. Cela me dérange.
Ce sont les seuls commentaires que je peux faire ce matin. Je ne peux pas vous dire autre chose. J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
Monsieur le président, j'ai fini de parler.
:
Merci beaucoup, monsieur le président, et je tiens également à remercier le greffier d'avoir apporter du lait au chocolat aujourd'hui. C'est très gentil.
Monsieur Allard, merci beaucoup pour votre exposé. Je remercie tous les membres de la Légion royale canadienne pour le travail qu'ils accomplissent, non seulement pour aider nos anciens combattants, mais également en informant les jeunes de ce qui s'est passé pendant les guerres et les conflits. Vous informez continuellement les jeunes de ce que nos soldats ont fait pour servir leur pays, non seulement par le passé, mais aussi dans le contexte aqctuel. Je vous en remercie infiniment.
Monsieur, j'aime toujours que les choses soient simples. J'ai toujours cru — et j'aimerais savoir ce que qu'il en est — que si un soldat qui a servi notre pays a besoin de services après avoir quitté l'uniforme, le seul critère est qu'il a servi dans les Forces canadiennes. Si vous l'avez fait, de quoi avez-vous besoin? Ce ne sera pas nécessairement ce que vous voulez, mais ce dont vous avez besoin, après une évaluation soigneuse.
Cela devient tellement compliqué. Dans la circonscription de Dartmouth, il y a 22 anciens combattants à qui on a refusé de l'aide pour perte auditive parce qu'ils n'ont pas subi de test auditif lorsqu'ils ont quitté le théâtre de la Seconde Guerre mondiale ou de la Corée. Comme vous le savez, ils travaillaient à bord des navires et dans les champs de bataille. Ils sont rentrés chez eux et, comme le plupart des jeunes gens de cet âge, ils sont retournés au travail, retournés dans leur milieu sans penser aux conséquences.
Maintenant qu'ils vieillissent, ils souffrent de troubles auditifs. L'audiologue dit que ces troubles sont, de toute évidence, reliés directement à leurs activités en temps de guerre, mais comme ils n'ont pas subi de test auditif, le ministère leur a refusé toute aide à cet égard.
Pour ce qui est des programmes pour l'autonomie des anciens combattants, si une personne ne touche pas de pension, elle n'est pas couverte. C'est également le cas si elle a des revenus trop élevés. Un ancien combattant que je connais et qui est âgé de 95 ans, a été accusé d'être en trop bonne santé et trop riche. Tout ce qu'il demande c'est un peu d'aide pour entretenir son terrain, mais on la lui a refusée.
Je sais que je suis simpliste, car on me l'a déjà reproché, mais le seul critère ne devrait-il pas être que vous avez été soldat pour qu'on réponde à vos besoins ou à ceux de votre famille?
Nous obtenons notre financement de deux sources. Nous sommes financés par les cotisations de nos membres. Nous sommes également financés par le Fonds du coquelicot. Une réglementation rigoureuse régit la façon dont nous pouvons utiliser l'argent de ce fonds. Nous ne pouvons pas nous en servir pour financer nos sections. Voilà pourquoi, grâce à Anciens combattants Canada, nous avons un consultant qui peut aider les sections locales à utiliser les biens immobiliers dont elles sont propriétaires, qui ont parfois une grande valeur et qui peuvent les aider à survivre.
Nous considérons-nous comme un club philanthropique? Si c'était notre seul rôle, nous n'offririons pas des services gratuits à tous les anciens combattants, qu'ils soient membres de la Légion ou non, ou aux membres de la GRC, ou à leurs familles, pour faire des démarches très compliquées dans le but d'obtenir une pension d'invalidité.
Je vous ai seulement présenté les critères d'admissibilité pour un programme. C'est la même chose pour tous les programmes, que ce soit pour obtenir des prestations en vertu de la Loi sur les pensions ou de la nouvelle Charte des anciens combattants. Ce sont des démarches très compliquées. Nos agents de service professionnels sont formés pour cela. Ils ont les outils requis. Ils ont accès au réseau de prestations des services aux clients, qui est une base de données d'Anciens combattants Canada.
Si nous étions seulement un club philanthropique, nous ne ferions pas tout cela. Nous ne chercherions pas à soutenir les Forces canadiennes comme nous le faisons. Nous n'aurions pas un comité de la défense qui se fait le champion des Forces canadiennes. Ce n'est pas ce que fait un club philanthropique.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Allard, d'être venu nous aider encore une fois.
Je voudrais surtout revenir sur la page 6, où vous parlez des points d'accès. J'ai l'impression qu'un ancien combattant qui demande un service a trois principales étapes à franchir. Il y a l'entrée dans le système; il y a la période de traitement de la demande et il y a ensuite la conclusion ou le résultat. Ce sont trois étapes bien simples, même s'il ne fait aucun doute que chacune d'elles présente un grand nombre de difficultés.
Comme je l'ai dit, je voudrais surtout parler de l'accès. Vous laissez entendre que, pour le moment, les exigences à remplir peuvent se fonder sur le revenu, le niveau d'invalidité ou le genre de service requis. Pour résumer, il y a différents critères auxquels il faut satisfaire pour franchir la porte d'entrée.
Pourriez-vous nous parler un peu de ce qu'on pourrait faire pour simplifier l'accès? Au lieu d'exiger qu'un ancien combattant franchisse tous ces obstacles simplement pour faire tondre sa pelouse tandis qu'un autre ancien combattant a besoin d'un ensemble de services plus complexe, pourriez-vous nous dire comment l'accès pourrait devenir moins intimidant, surtout pour l'ancien combattant qui est déjà malade ou qui a peut-être un problème d'alphabétisation ou de langue? Je l'apprécierais.
:
Je voudrais simplement faire une mise au point. Ces points d'accès ne sont pas les miens, mais ceux qui existent actuellement.
Parole d'honneur dit que vous devez limiter les critères d'admissibilité à une simple identification des besoins. Certaines personnes ont des besoins élevés. Dans un autre comité, il a été établi que sur l'ensemble des Canadiens âgés, il y en a environ 12 p. 100 qui ont des besoins élevés.
Pour le moment, il est très difficile de dire combien d'anciens combattants cela vise, car Anciens combattants Canada n'a pas de chiffres précis. Néanmoins, si vous examinez les chiffres, il semble qu'environ 14 p. 100 des clients, si vous voulez les appeler ainsi, ont des besoins élevés.
Il y a donc plusieurs choses à faire. Je pense que nous devons d'abord convaincre Statistique Canada d'essayer, lorsqu'elle fait son recensement tous les cinq ans, d'identifier la population cible d'anciens combattants du pays. Il nous faut des chiffres plus précis. Compte tenu des statistiques que je viens de vous donner, si nous nous attendons à ce que les anciens combattants aient un peu plus de besoins que la population canadienne ordinaire, il faut trouver un moyen de les identifier lorsqu'ils viennent demander des services. Il faut mettre en place un processus très rapide dans le cadre du Réseau national des centres d'appel d'Anciens combattants Canada. Il y a un simple test d'évaluation, que l'on appelle PRISMA au Québec, qui pose environ sept questions. Une personne qui répond par l'affirmative ou la négative à ces sept questions peut être considérée comme ayant des besoins élevés. Si c'est le cas, elle a besoin d'un gestionnaire de soins pour lui fournir l'ensemble des services dont elle a besoin dans le cadre des divers programmes offerts, compte tenu de ces critères d'admissibilité complexes.
Ensuite, le gestionnaire de soins devient la personne-ressource pour ce client aux besoins élevés. C'est ce que Parole d'honneur recommande. Également, lors de ce test d'évaluation du même genre que PRISMA, vous pourriez recommander au client qui appelle de participer à un programme énergique de promotion de la santé qui retardera son entrée dans le réseau comme personne ayant des besoins élevés. Voilà donc, dans les grandes lignes, ce que nous recommandons.
Cette façon de faire permettrait de prendre en charge les anciens combattants en perte d'autonomie qui, sans vouloir déplaire à M. Perron, meurent en grand nombre. C'est ce que dit Parole d'honneur. Cet ancien combattant en perte d'autonomie devrait franchir ce point d'accès non pas pour la raison stupide qu'il a droit à des prestations pour perte auditive à 85 ans alors que tout ce qu'il veut c'est bénéficier du PAAC. Ce point d'accès devrait répondre aux besoins des gens comme Joyce Carters qui demande de bénéficier du PAAC, ce qui permettrait aux contribuables canadiens d'économiser de l'argent. Voilà ce que nous disons, peut-être de façon trop énergique, mais…
Une voix: Non. Vous avez raison.
:
Je crois que nous avons de la difficulté à transmettre notre message. C'est très difficile. Les gens ne sont pas toujours prêts à l'entendre. C'est pourquoi nous nous sommes rendu compte que nous avions très peu de chances de rejoindre les militaires encore en service bien que nous y parvenions parfois avec beaucoup de succès. Nous espérons pouvoir les rejoindre lorsqu'ils prendront leur retraite. Nous devons toutefois faire comprendre que les activités de la Légion ne se limitent pas à celles des sections ou du commandement provincial et qu'elles se situent à tous les niveaux.
Il est difficile de nous faire considérer comme des experts en prestation de services professionnels. La prestation des services d'Anciens combattants Canada a changé avec le temps. Par exemple, le ministère avait des agents des pensions qui étaient très visibles et qui étaient parfois en poste dans des sections de la Légion. Ils étaient là pour parler des prestations, des services, etc. Il y avait certains domaines dans lesquels nous étions les experts et où personne d'autre ne jouait un rôle, par exemple pour les examens ministériels. Tout à coup, le Bureau de services juridiques des pensions a commencé à faire les examens ministériels. Comme nous avons de bonnes relations avec eux, nous n'avons pas protesté. Mais en fait, cela ne fait pas partie de son mandat.
Nous avons maintenant un programme qui est offert aux membres des Forces canadiennes lors d'une entrevue de transition à laquelle nous n'assistons pas. Cette entrevue de transition a lieu à la base. C'est un processus qui relève entièrement d'Anciens combattants Canada ou du gestionnaire de cas des Forces canadiennes et auquel nous ne participons pas.
Nous avons donc davantage de difficulté à faire savoir que nous avons des services à offrir. On nous permet de participer de façon très limitée aux colloques du SPSC, qui sont des ateliers sur la transition de carrière d'une durée de deux jours pour les membres des Forces canadiennes. Nous n'avons que 10 à 15 minutes pour transmettre notre message.
C'est donc difficile. Nous le reconnaissons, mais nous essayons de nous adapter en utilisant la technologie moderne, si vous voulez, en affichant des renseignements sur notre site Web, etc.
Nous sommes également attaqués. Vous avez vu ce qui a été publié hier dans The Hill Times. J'ai apporté le texte de notre réplique. Je voudrais vous en laisser un certain nombre d'exemplaires. Vous pouvez la lire. J'espère qu'ils la publieront. Quand quelqu'un vous attaque en utilisant des bribes de renseignements, il est difficile de contre-attaquer, mais nous allons nous y employer.
Le message que je voudrais transmettre est que nous survivrons. Nous sommes une institution. Nous avons construit notre nouveau quartier général à Kanata et nous avons l'intention d'y rester pendant 50 ans, comme nous sommes restés 50 ans au centre-ville, rue Kent.
:
Je vais maintenant remplacer mon collègue. Je vais être très brève.
Merci encore d'être venu aujourd'hui. Il est toujours très intéressant de vous écouter.
En ce qui concerne la nouvelle Charte des anciens combattants, j'aurais quelques observations à formuler. La première est que c'est un document de travail. Le ministre et le gouvernement sont prêts à recevoir des recommandations visant à l'améliorer. Ce document a été préparé assez rapidement et j'y ai moi-même trouvé des défauts. Je crois possible de l'améliorer et c'est ce que nous tâcherons de faire.
De temps en temps, même s'il y a très peu de sectarisme au sein de notre comité en raison des questions que nous étudions, il arrive parfois que certaines critiques soient lancées. L'une d'elles est venue de mon collègue, M. Vallée, qui a dit tout à l'heure qu'il essayait d'embarrasser le gouvernement pour le pousser à agir. Je tiens seulement à souligner que le gouvernement a agi. Nous avons mis en oeuvre la nouvelle Charte des anciens combattants. C'est la première chose que nous avons faite. Nous avons créé le poste d'ombudsman. Nous avons mis en place la Déclaration des droits. Et le comité essaie d'établir quelles sont les améliorations à apporter au PAAC.
Parfois, il semble presque impossible d'avancer. Nous nous sommes également beaucoup occupés du stress post-traumatique, qui est un aspect très important, mais qui n'a pas grand-chose à voir avec l'ancien combattant traditionnel.
J'aurais une autre chose à dire. Vous avez parlé du fait que la Défense et les Anciens combattants devraient joindre leurs efforts étant donné que la Défense s'occupe des soldats actifs tandis que le ministère des Anciens combattants s'occupe d'eux une fois qu'ils ont quitté le service. Il y a une ligne de démarcation entre les deux. Il n'y a pas vraiment de dispute territoriale, mais le champ de compétence de l'un et de l'autre est bien délimité. Il est très difficile de joindre les deux car si vous êtes un membre actif des Forces canadiennes, c'est la Défense qui s'occupe de vous. Si vous avez quitté le service, ce sont les Anciens combattants.
Je comprends donc votre exaspération, mais je tenais à souligner cette légère différence.
Nous avons écouté tout ce que vous aviez à dire aujourd'hui et j'aurais seulement une autre question à vous poser. Je crois vous avoir entendu déclarer que la Légion royale canadienne a l'impression de perdre le contact avec les anciens combattants contemporains et qu'elle essaie de renouer le lien. Si vous aviez un message à adresser à l'ancien combattant contemporain, quel serait-il?
:
Ce que j'ai dit c'est que pour les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, en fait, c'est plus simple étant donné que ces tests n'existaient pas. Il y en avaient peut-être de temps en temps… par exemple, si vous étiez pilote, vous avez peut-être subi un audiogramme après la Seconde Guerre mondiale ou la guerre de Corée. Mais en général, il n'y avait pas d'audiogramme à la libération. Il y avait un examen médical, si vous voulez, mais il n'était pas aussi approfondi qu'aujourd'hui.
Le problème se pose si, après la Seconde Guerre mondiale, cette personne a servi dans les Forces canadiennes car à partir des années 60 environ, l'audiogramme est devenu automatique au moment de la libération. Par conséquent, si un audiogramme a été fait, il faut prouver l'invalidité si elle ne répond pas aux critères de base.
À l'heure actuelle, le personnel militaire doit se soumettre à un certain nombre de formalités lors de sa libération. Il doit subir une entrevue de transition, tout d'abord avec le gestionnaire des Forces canadiennes, puis avec un gestionnaire de transition du ministère des Anciens combattants où on l'informe de toutes les prestations et avantages auxquels il a droit, que ce soit pour une pension d'invalidité ou une pension de retraite, ses droits à une pension, les assurances auxquelles il participe, les soins de santé, etc.
Cette entrevue de transition est donc obligatoire. Par exemple, il est obligatoire de rencontrer un agent du ministère des Anciens combattants lorsqu'on quitte le service. Il faut subir un examen médical. Cet examen comprend un audiogramme. Il y a d'autres séances d'information qui sont données au cours de la carrière et de la vie d'une personne. Le problème se pose lorsque quelqu'un demande à être libéré rapidement. Autrement dit, vous pouvez obtenir votre libération dans les 30 jours en donnant un jour de préavis, ce qui peut accélérer les choses. Lorsqu'une personne est prête à partir pour raison médicale et ne veut pas prendre le temps de se conformer à toutes les formalités, c'est un peu plus compliqué.
Néanmoins, cette personne peut revenir et dire: « J'ai demandé à partir, mais je me suis rendu compte ensuite que j'avais des problèmes médicaux. Pourriez-vous modifier ma catégorie de libération? » Les Forces canadiennes acceptent de le faire. Il y a des programmes de retour au travail, des programmes de recyclage, etc., qui peuvent avoir lieu six mois avant la libération. Je dirais donc que les Forces canadiennes ont la situation en main, de même que les Anciens combattants, pour aider l'ancien combattant ontemporain à faire la transition à la vie civile.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait aucune difficulté: par exemple, en ce qui concerne les soins médicaux. Bien entendu, si vous avez reçu les soins d'un médecin dans les Forces canadiennes, il est difficile de trouver un généraliste lorsque vous partez. J'ai eu deux médecins depuis mon départ et je viens d'apprendre que le dernier est parti, si bien que je me retrouve sans médecin. J'ai 61 ans et je dois me trouver un médecin. Cela pose donc un problème.
C'est la même chose pour les familles, car ces dernières se déplacent constamment d'un bout à l'autre du pays. Les gens peuvent penser qu'ils ont un médecin, mais ils finissent par dire: « J'avais ce médecin depuis quatre ans jusqu'à ce que je déménage ici, mais quand je serai libéré, je n'aurai pas de médecin ». Il y a donc des problèmes à ce niveau-là.