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Merci beaucoup, et laissez-moi vous remercier d'avoir eu l'amabilité de nous inviter ici.
Nous suivons les délibérations de votre comité avec beaucoup d'intérêt. C'est vraiment un privilège d'être invitée de nouveau et de pouvoir vous présenter certains des enjeux concernant la méthode d'élaboration d'un guide alimentaire et l'obtention de données probantes.
J'aimerais commencer par présenter mes collègues. Il y a ici une foule de gens de Santé Canada. Il y a tout d'abord Janet Pronk, directrice intérimaire, établissement des politiques et des normes. C'est le groupe d'établissement des politiques et des normes qui assure la mise à jour du Guide alimentaire canadien, et Janet contribue énormément à cette initiative.
Chantal Martineau, responsable de l'élaboration du guide alimentaire, ne peut malheureusement pas être parmi nous. Elle assiste actuellement aux journées annuelles de santé publique qui se tiennent actuellement à Montréal.
Je suis également accompagnée de Danielle Brulé, directrice, recherche, surveillance et évaluation, qui a joué un rôle directeur très important à l'égard des données scientifiques sur lesquelles se fonde le Guide alimentaire canadien. Il y a aussi Elaine DeGrandpré, nutritionniste qui travaille à la diffusion et à la promotion. On l'a investie du mandat important de veiller à ce que le contenu et la présentation du guide alimentaire transmettent des messages appropriés aux Canadiens, et à ce que ces messages soient bien formulés et bien compris.
Nous avons également avec nous Lori Doran, directrice intérimaire, prévention des maladies chroniques et des blessures, Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, de Santé Canada. Elle nous fera part de son point de vue à l'égard de cette initiative, ce qui, j'en suis certaine, va intéresser votre comité.
J'espère aujourd'hui amorcer une discussion et vous donner l'occasion de poser des questions. Je vais tout d'abord vous présenter un bref exposé, car il importe que nous sachions tous ce qui a été accompli jusqu'à maintenant.
On vous a beaucoup parlé du guide alimentaire. De nombreuses personnes vous ont fait part de leur point de vue à l'égard du guide alimentaire. Je tiens tout d'abord à m'assurer que tout le monde comprend que le seul guide alimentaire que les gens ont vu est celui qui a été diffusé en novembre dernier à des fins de consultation. De fait, on l'a diffusé dans le but précis d'obtenir les commentaires des gens, afin qu'on puisse mettre au point le meilleur outil possible.
Je compte vous présenter un aperçu du processus d'élaboration et des connaissances qui orientent l'élaboration, aborder la question de l'obésité par rapport au guide alimentaire, et envisager les prochaines étapes. Mais nous sommes surtout ici pour répondre à vos questions et commentaires.
Le Guide alimentaire canadien est conçu pour promouvoir l'adoption d'habitudes alimentaires qui répondent aux besoins d'éléments nutritifs, qui favorisent la santé et qui réduisent au minimum le risque de maladies chroniques liées à l'alimentation. Nous considérons le guide comme un outil stratégique d'une grande importance, fondé sur des données probantes. Il est pris très au sérieux par les gens du ministère et par d'autres intervenants de partout au Canada. Le Guide alimentaire canadien sert non seulement à essayer d'expliquer aux Canadiens ce qu'est une alimentation saine, mais aussi à orienter les politiques et programmes utilisés par les gouvernements provinciaux et les administrations régionales et locales.
L'ensemble de données qui sous-tend ces travaux est énorme. Nous avons mis à jour les normes nutritionnelles, les apports nutritionnels de référence, c'est-à-dire un ensemble de normes nutritionnelles mises au point par l'Institute of Medicine de la National Academy of Sciences, aux États-Unis.
Je crois qu'il est important de vous faire comprendre que, jusqu'au milieu des années 90, c'était Santé Canada, de concert avec des comités consultatifs d'experts, qui examinait les données scientifiques, cernait les changements importants et formulait les normes de nutrition pour le Canada. Avec le temps, on a fini par parler de recommandations sur la nutrition. Mais cela relevait, de fait, de Santé Canada.
Au milieu des années 90, devant la complexité croissante du savoir scientifique en matière de nutrition et le besoin de miser sur les meilleures données et sur les meilleurs chercheurs possibles, on a adopté une plate-forme nord-américaine. Nous travaillons avec l'Institute of Medicine depuis ce temps.
Un examen des études existantes et un exercice de synthèse de ce qui est connu a permis à un groupe d'experts sur les nutriments de produire huit rapports. Cet exercice a pour but de tirer le maximum des données disponibles sur les nutriments et de mettre de l'avant des normes nutritionnelles quant à la quantité de chaque nutriment qu'il faut consommer. Dans le cas des nutriments dont le rôle à l'égard des maladies chroniques est connu, comme le gras, les gras trans ou les gras saturés, le but est d'établir des fourchettes de distribution acceptables des macronutriments.
Ensuite, puisqu'une part importante de la recherche liée à l'alimentation et à la santé est fondée non pas simplement sur des nutriments, mais bien sur des aliments, nous avons entrepris un examen des aliments et des maladies chroniques, et nous nous sommes penchés sur ces recherches. C'est un projet de taille, et nous ne disposons ni des ressources humaines ni du temps nécessaire pour le mener à terme. Nous nous sommes inspirés de travaux antérieurs. Nous avons consulté le rapport conjoint de l'OMS et de la FAO sur le rôle de l'alimentation et de la nutrition au chapitre de la prévention des maladies chroniques, ainsi que le travail effectué par le Dietary Guidelines Advisory Committee en 2004.
Cette démarche avait pour but de prendre connaissance de ce que les recherches existantes pouvaient nous dire sur les aliments, les habitudes alimentaires et les effets sur la santé, et de faire en sorte que ces connaissances soient intégrées le plus possible au Guide alimentaire canadien. Par exemple, nous savons que les fruits et légumes fournissent une protection contre certaines formes de cancer et de maladies cardiovasculaires. On ne saurait élaborer un guide alimentaire axé sur les nutriments et faire fi du lien très important avec l'alimentation et les habitudes alimentaires. On a donc intégré ces travaux à notre base de connaissances.
Pour ce qui est du contexte environnemental, nous savons que le Canada est bien différent de ce qu'il était il y a 30 ans. Notre profil socio-démographique et notre culture ont subi de nombreux changements. On a assisté à une évolution marquée des aliments disponibles sur le marché, et nous devions nous assurer d'en tenir compte et de comprendre le contexte dans lequel s'inscrit l'alimentation des Canadiens.
Nous avons également entrepris un examen approfondi du Guide alimentaire de 1992. Les Canadiens et les intervenants qui ont pris part à l'examen ont cerné les points forts du Guide alimentaire de 1992, notamment la souplesse, la simplicité, l'attrait visuel et sa grande notoriété, mais ils ont également repéré des problèmes importants au chapitre de la compréhension et de l'utilisation.
Parmi les problèmes relevés, mentionnons la confusion à l'égard de la grosseur des portions, du nombre de portions et de l'utilisation de termes comme la modération. Les intervenants nous ont dit qu'ils ne comprenaient pas ce que cela voulait dire. On estimait que les diagrammes du guide étaient désuets. En 1992, nous avions rassemblé certains aliments sous la rubrique « Autres aliments ». On y retrouvait les aliments que je qualifierais de non nutritifs, les grignotines à teneur élevée en sucre ou en sel, l'eau et les huiles essentielles, auxquels on attribuait une directive globale : la modération. On nous a reproché, à juste titre, d'encourager les Canadiens à modérer leur consommation d'eau, et d'appliquer un seul message à l'égard de cette catégorie d'aliments. On a donc cerné plusieurs problèmes, et on a tenu compte de tous ces problèmes au moment de remanier le guide alimentaire.
En 2004, nous avons amorcé la révision du guide alimentaire et créé un ensemble de comités consultatifs pour nous aider. Nous avions déjà un comité consultatif d'experts sur les Apports nutritionnels de référence ayant pour mandat de nous aider à interpréter les normes nutritionnelles de l'Institute of Medicine et à mettre en oeuvre une gamme de lignes directrices pour les Canadiens. Ces gens avaient pour mandat de vraiment nous aider à déterminer quelles recommandations alimentaires on pouvait extraire de ces travaux. J'aborderai cette question sous peu.
On a établi un groupe de travail interministériel. Nous avons fait appel aux diverses directions générales du ministère de la Santé, ainsi qu'aux IRSC et à nos collègues de l'Agence de santé publique du Canada. Nous avons également invité le MAINC, Agriculture et Agroalimentaire Canada et Patrimoine canadien à nous aider à régler les questions liées au multiculturalisme. Ce comité avait pour mandat de procurer une perspective d'ensemble au gouvernement du Canada à l'égard de cet enjeu.
Nous avons ensuite établi un comité consultatif sur le guide alimentaire. Nous l'avons créé dans le but d'intégrer le point de vue d'un éventail d'intervenants aux directives alimentaires. Nous avons tenté de ne pas mobiliser uniquement des gens qui partagent la vision du monde du ministère de la Santé. Nous avons plutôt envisagé une gamme de points de vue. Nous voulions consulter directement les intervenants qui sont étrangers au processus. Le comité était constitué de personnes bien informées qui prodiguaient des conseils à l'égard d'un éventail de domaines, y compris la santé publique, l'industrie, l'éducation, les politiques en matière de santé, la nutrition, la prévention des maladies et les communications. En même temps, nous avons tenté de prendre connaissance des perspectives nationale, provinciales et locales.
Je vais maintenant vous parler du contenu du guide alimentaire.
Dans le cadre de notre démarche, qui supposait la participation de plusieurs groupes consultatifs et la tenue de consultations, nous en sommes arrivés à un régime alimentaire assorti de directives relatives aux quantités et aux types d'aliments, en fonction de l'âge et du sexe. Cela donnait suite aux critiques formulées au moment de l'examen du Guide alimentaire de 1992. Les gens disaient que les fourchettes de quantité que nous proposions étaient si larges qu'ils n'avaient aucune idée de la quantité d'aliments qu'ils devaient manger. Nous voulions éviter que les gens ne pensent devoir manger davantage qu'ils ne le faisaient déjà. Les recommandations étaient fondées sur les besoins particuliers en nutriments, selon l'âge et le sexe. Le modèle tient compte des aliments mis à la disposition des Canadiens, et de leurs habitudes alimentaires. Si vous alliez en Thaïlande, par exemple, ou dans un autre pays, le modèle serait différent. Les guides alimentaires de tous les pays tiennent compte des aliments disponibles, du genre de chose que les gens consomment et intègrent à leur alimentation. Si on élaborait un guide alimentaire à Singapour, par exemple, le pain n'y figurerait pas, car le pain n'est pas un article de consommation courante là-bas.
Au moment de mettre au point le modèle d'alimentation pour chacun des 16 groupes établis, en fonction de l'âge et du sexe, on a mis au point 15 régimes, selon les quantités et les types d'aliments prévus dans le modèle. On évaluait la distribution en fonction des besoins en nutriments. Cela nous a amenés à formuler des messages plus spécifiques pour faire en sorte qu'on nous prodigue des conseils judicieux, et que nous n'encouragions pas les Canadiens à consommer trop de glucides, trop peu d'acide folique, ou une quantité insuffisante de fibres. Nous avons examiné tous ces paramètres dans les 500 régimes pour chaque groupe (âge et sexe). Et nous avons pris une mesure supplémentaire : si on évaluait un modèle diététique pour les enfants, on s'assurait d'utiliser des choix d'aliments pour enfants qui sont populaires. Nous tirions nos données de nos sondages provinciaux, que nous menons depuis les 10 dernières années.
Une fois le régime cerné, une fois le régime établi de façon à ce que nous puissions nous assurer d'une orientation adéquate en matière de communication, nous sommes passés à la consultation. Nous avons commencé nos consultations en janvier 2004 en tenant une réunion au cours de laquelle nous avons rassemblé des intervenants s'intéressant à tous les aspects de l'orientation alimentaire pour discuter des conclusions de notre examen. Nous avons tous convenu du fait qu'une révision s'imposait. En mai 2005, nous avons parcouru tout le pays et tenu 13 rencontres régionales dans les provinces, et jusqu'à Yellowknife. À l'occasion de ces rencontres, nous avons révélé l'orientation que nous comptions prendre, et nous avons invité les intervenants à nous dire s'ils pensaient que nous étions dans la bonne voie. Nous ne nous sommes pas contentés de leur montrer de quoi aurait l'air le guide alimentaire. Nous leur avons dit que nous comptions préparer un document papier, mais qu'on miserait énormément sur Internet pour offrir du matériel pédagogique et du matériel de communication, et pour créer un volet destiné particulièrement aux premières nations inuites
Dans le cadre de ce processus, on nous a dit, par exemple, qu'il était souhaitable de vraiment mettre en valeur le Web; nous croyons que cela sera très utile aux écoles et à de nombreuses personnes, mais il faut s'assurer de produire une version papier, car c'est surtout ce document qui sera utilisé par des enseignants de partout au pays.
C'est en novembre 2005 que nous avons lancé officiellement nos activités de consultation nationales. On a tenu des séances en direct ainsi que des rencontres régionales. Les consultations en direct avaient pour but de permettre aux gens de partout au Canada de nous faire part de leurs commentaires d'une façon relativement facile.
Cependant, cette consultation en direct s'est révélée limitée. Une des critiques dont vous avez entendu parler, je crois, c'est qu'on s'attachait peu au régime en soi, et qu'on mettait davantage l'accent sur la présentation du régime. Cette consultation en direct s'est effectivement révélée limitée. Et cela tient en partie à notre volonté et à notre besoin de mener une consultation assortie de questions précises, mais qui en même temps donnait aux Canadiens l'occasion de dire : « Nous croyons que vous avez manqué votre coup. Nous croyons qu'il y a un problème avec ce que vous avez fait. ». Ainsi, c'est avec la question suivante que nous avons terminé la consultation : « Y a-t-il autre chose que vous aimeriez dire à Santé Canada au sujet du Guide alimentaire? »
De fait, plus de 6 000 Canadiens ont participé à la consultation en direct, et cela nous a permis d'apprendre beaucoup de choses. Parallèlement, nous avons tenu des discussions en groupe parce que nous voulions veiller à ce que le document que nous avions élaboré puisse être utilisé par les Canadiens, et cela nous a permis de recueillir des commentaires. Dans l'ensemble, la rétroaction était positive, mais nous nous réjouissions également de commentaires où les gens croyaient que nous n'étions pas assez directs, que nous n'étions pas allés assez loin, que nous avions trop mis d'informations. L'exercice nous a procuré une mine de renseignements qui nous est des plus utiles dans nos efforts pour mettre la dernière main à ce guide alimentaire.
Le régime et les processus qui s'y rattachent ont pour but de veiller à ce qu'on dispose d'un régime qui, lorsqu'on le respecte, procurera les éléments nutritifs nécessaires à une bonne santé. Nous savons qu'il répond aux besoins en nutriments des Canadiens -- sauf pour les Canadiens âgés de 50 ans et plus, qui ont besoin davantage de vitamine D -- mais nous voulons également tenir compte des recherches existantes qui établissent un lien entre les habitudes alimentaires et la réduction des risques de contracter un éventail de maladies, comme le diabète de type 2, le diabète, l'obésité, le cancer et les maladies cardiovasculaires.
On élabore actuellement un guide alimentaire adapté aux besoins des Autochtones. Il tiendra compte des besoins des peuples autochtones, c'est-à-dire les premières nations, les Inuits et les Métis. Ce guide reconnaît l'importance des aliments traditionnels et des aliments non traditionnels, c'est-à-dire les aliments achetés en magasin. Les organismes autochtones nationaux, les éducateurs en matière de nutrition et les fournisseurs de services de santé appuient, de façon générale, l'idée selon laquelle il est important de produire un guide adapté aux besoins de ce groupe cible.
Ma collègue Lori Doran, de la Direction générale des Premières nations et des Inuits, dirige les travaux de son équipe à cet égard. C'est l'équipe du ministère qui possède l'expertise à l'égard des premières nations. Ils sont dotés d'un groupe consultatif comptant neuf membres. On a procédé à une évaluation des besoins auprès de gens qui travaillent auprès des premières nations, des Inuits et des Métis. Cet exercice a été mené en octobre 2005. On tient actuellement, ou on s'apprête à terminer, des consultations, et on prévoit effectuer des essais auprès de groupes de discussion en novembre et en décembre de cette année. Leur produit viendra peu après le guide alimentaire principal, et Lori est ici pour répondre à vos questions à l'égard de cette initiative.
Pour ce qui est de la surcharge pondérale et de l'obésité, nous sommes très préoccupés. Une partie de notre démarche consistait à formuler des directives à l'intention des Canadiens, car nous reconnaissons qu'ils vivent dans un environnement où la surcharge pondérale est un enjeu important en matière de santé, et, de façon générale, où la surcharge pondérale et l'obésité sont source de grande préoccupation pour les Canadiens. Vous et moi, nous reconnaissons peut-être plus que quiconque la grande complexité de la question de l'obésité.
Nous sommes conscients du fait qu'il faut adopter une stratégie complète. Sur le plan international, nous avons examiné la Stratégie mondiale sur le régime alimentaire, l'activité physique et la santé mise au point par l'OMS. De fait, nous avons participé activement à l'élaboration de cette stratégie. Au pays, on a élaboré une stratégie pancanadienne en matière de modes de vie sains.
Je ne mentionne cela que pour montrer que nous reconnaissons qu'un guide alimentaire ne peut pas régler un problème comme l'obésité. Ce n'est pas quelque chose qu'un guide alimentaire peut, en soi, régler. Mais nous devons à tout le moins nous attendre à ce que le guide alimentaire soit un document stratégique procurant aux Canadiens l'orientation nécessaire pour répondre à leurs besoins alimentaires et apprécier la valeur alimentaire de leurs aliments.
Cela veut dire que nous devons aider les Canadiens à comprendre que le régime mis de l'avant dans le guide alimentaire mettra l'accent, de fait, sur des aliments de base. Cela veut dire que nous parlons non pas de croissants et de muffins, mais bien de pain et céréales. Ce régime laisse très peu de place aux aliments facultatifs, comme les gâteaux, les pâtisseries, les patates frites, la crème glacée et l'alcool. Cela suppose des choix différents.
Dans le cadre de la prochaine étape de ce processus, nous comptons diffuser un ensemble de produits au début de 2007. Il y aura un document papier destiné au consommateur. Il y aura sur le Web une vaste documentation destinée au consommateur. Cette documentation examine de façon approfondie la matière présentée dans le document stratégique, c'est-à-dire la version papier. Mais nous allons aussi essayer d'habiliter les Canadiens à adapter leur alimentation à leurs besoins.
Par exemple, si vous vous penchez sur les détails que contiendra le Guide alimentaire canadien à l'égard de l'âge et du sexe, nous savons que nous mettons de l'avant une fourchette d'âge qui commence à quatre ans et va jusqu'à plus de 70 ans. Nous savons qu'il peut être compliqué de déterminer le nombre de portions qu'on choisirait en fonction de son âge et de son sexe.
Nous nous affairons à mettre au point une plate-forme Web où l'on peut aller sur Internet, indiquer son âge, son sexe et les activités physiques auxquelles on s'adonne, et obtenir un relevé qu'on peut imprimer et placer sur la porte de son réfrigérateur à titre de supplément au document papier. Il y aura également de la documentation destinée aux responsables de la communication et aux éducateurs.
Nous envisageons cet ensemble de produits comme un premier pas dans une démarche que nous pourrons enrichir lorsque la recherche, de plus en plus spécifique, nous indiquera à quels égards nous devrons fournir un supplément d'information aux Canadiens.
Monsieur le président, cela conclut mon exposé. Nous répondrons à vos questions avec joie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je commencerai par une courte introduction, puis je prévois quelques minutes pour les réponses.
D'abord, je tiens à remercier tous les témoins d'être venus à notre audience. Je tiens à vous féliciter et à vous remercier de l'excellent travail que vous avez fait en rapport avec cette question. C'est une tâche titanesque; je crois que personne ici n'y voit quelque chose de facile. Nous essayons simplement de formuler quelques suggestions pour améliorer la santé des Canadiens.
Je poserai toutes mes questions en bloc, puis je vous donnerai l'occasion de répondre, madame Bush, ou quelqu'un d'autre.
Est-ce un fait accompli? Êtes-vous en train de nous dire aujourd'hui que, essentiellement, le travail est terminé, qu'il est prêt, il est essentiellement prêt à être envoyé à l'imprimeur; que tout cela est bien intéressant, mais que le nouveau guide alimentaire est chose faite, qu'il est prêt à être diffusé?
Je vais revenir un peu dans le temps, monsieur le président, pour dire à Mme Brulé qu'elle avait raison: si on est obèse, ce n'est certes pas la faute de la pyramide alimentaire.
Si nous ne nous trouvons pas devant un fait accompli, je vous incite vivement à concevoir le guide le plus simple possible. C'est l'observation que je formulerai à propos du guide alimentaire. Il est à espérer que ce sera un guide qui sera simple à utiliser.
De même, pouvez-vous nous donner de plus amples précisions sur la manière dont vous allez vous y prendre pour faire passer le message? J'ai entendu dire qu'on préparait un truc aimanté pour le réfrigérateur, ce qui me semble très approprié. Ce pourrait être une version abrégée de la fiche qui fait partie de la version papier. Soyons francs, personne ne va lire le guide sur papier s'il fait plus de quatre pages. Au bout du compte, j'aimerais qu'on produise une carte laminée qui comporte des informations des deux côtés, qui est visuellement attrayante et qui donne tous les messages voulus. Ce n'est peut-être pas possible, mais il serait excellent d'avoir une carte des grands principes alimentaires que l'on trouverait dans le cabinet du médecin généraliste.
Comment allez-vous vous y prendre pour faire passer le message? C'est la question que je pose. Je vous inciterais à opter pour une campagne télévisuelle de grande envergure. Je crois que le recours à ce média vous permettrait de remporter un franc succès.
Ma dernière question est la suivante: Avez-vous envisagé d'avoir des livres de recettes qui respectent les recommandations du Guide alimentaire canadien? Demandez aux Canadiens de proposer des recettes qui sont peut-être conformes. Il pourrait y avoir d'innombrables recettes auxquelles les gens accéderaient en cliquant sur un lien dans le site Web. Sinon, ils pourraient acheter les recettes. Voilà quelque chose que j'achèterais moi-même, un livre de recettes qui est conforme au guide, mais je ne vais pas acheter la copie papier et passer en revue toutes les portions différentes qui y sont énoncées.
Voila pour mes questions. D'abord, est-ce que nous nous trouvons devant un fait accompli? Ensuite, comment allez-vous faire pour diffuser le message? Envisagez-vous ces façons utiles de véhiculer le message?
Merci.
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Non, non. J'en ai bon nombre ici.
Permettez-moi un petit retour en arrière. Je vous dirais, à propos des scientifiques derrière tout ce travail, les Susan Barr, Katherine Gray-Donald, Stan Zeotkin de l'Hôpital pour enfants, Valerie Tarasuk de l'Université de Toronto... D'ailleurs, vous allez accueillir Valerie Tarasuk jeudi. Vous allez vouloir lui poser des questions sur sa participation à la démarche.
Ce sont des gens qui sont venus nous voir, qui nous donnent des conseils de manière désintéressée. Vous me dites qu'ils ont fait des recherches et qu'ils siègent à un conseil consultatif, si bien qu'ils ne sont pas objectifs, mais, en fait, ce pourquoi nous sollicitons ces gens, c'est pour leurs conseils. Il est tout à fait évident que nous faisons les recherches documentaires nécessaires, nous faisons le travail, nous nous activons, nous allons chercher les conseils et les consignes voulus. Ce n'est pas pour mettre dans le guide un produit X ou Y, mais plutôt pour dire: voici ce que vous devez savoir quant aux connaissances scientifiques que je mets de l'avant et à la perspective que je fais valoir. C'est cet éventail de perspectives que vous devez vraiment intégrer au travail du comité consultatif où vous vous trouvez, et c'est conçu comme tel, de fait. Vous le faites d'un point de vue philosophique, car il s'agit pour vous de solliciter et d'assimiler toute une gamme de perspectives qui ne correspondent pas à la vôtre.
Je peux seulement vous dire que, parmi les membres du groupe que vous avez devant les yeux, parmi les gens là-bas, personne ne souhaite produire autre chose qu'un guide alimentaire qui répond aux besoins des Canadiens, que les Canadiens comprennent et qui donne des conseils qui, dans la mesure où ils sont appliqués, leur permettront absolument d'avoir une bonne santé et d'accéder au bien-être et de réduire le risque de maladie chronique, comme ils le méritent tant.
Quelqu'un a donné à entendre que nous semblons nous préoccuper de la qualité des nutriments. Ce n'est pas le cas. Si vous ne devez retenir qu'une chose, ce serait que l'élément prévention des maladies chroniques du guide nous est tout aussi important que l'élément nutriment.
Vous disposez de quelques options. Soit que vous préparez un guide alimentaire qui explique les nutriments dont les gens ont besoin pour être en santé, moyennant un coût raisonnable du point de vue calorique, de manière à avoir un poids santé, soit vous vous adressez à la population et vous dites, de manière très générale, voici à peu près ce que vous devriez manger -- un peu de ceci, un peu de cela, et puis une vitamine pour faire bonne mesure. Ce sont là vos options. Nous avons choisi de décrire un régime alimentaire qui répond à vos besoins en nutriments, qui réduit chez vous le risque de maladie chronique, qui vous permet d'apprécier une variété d'aliments et qui favorise une bonne santé.
Je ne peux que vous dire, et je vous le jure, que la démarche que nous avons menée et les gens qui nous ont conseillés sont là pour nous offrir un éventail d'opinions, pour que nous puissions saisir les diverses dimensions en jeu et aller de l'avant.